Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien ! Déjà aout, et je me débats toujours autant avec la chaleur. Avez-vous pris le temps de penser à Harry hier ? C'était son anniversaire (ça lui fait 38 ans cette année si je ne dis pas de bêtises). En tout cas merci pour tous vos commentaires, ils sont toujours aussi appréciés !
Je vous laisse maintenant avec un petit interlude réaction.

Interlude 1 : Poudlard

Ron et Hermione avaient été les premiers prévenus de la disparition de Harry, parce que non seulement cela leur valut d'être interrogés par les parents Weasley, mais aussi par le Ministère. Ils s'étaient cependant doutés de quelque chose avant même tout ce cirque, parce que leurs lettres étaient restées sans réponses.

Quelle chance il y avait-il pour qu'un nouveau Dobby bloquent leurs lettres ? Dans le doute, Ron avait envoyé son lézard de feu, Thot, mais ce dernier était revenu presque aussitôt, très perturbé.

Si Thot avait été capable de mieux se faire comprendre, Ron aurait su qu'il était allé à la Réserve de la Montagne Blanche et qu'il avait été refoulé par le dragon de garde.

Pour les petits reptiles, leurs grands cousins étaient comme des figures divines – ainsi se faire réprimander par l'un d'entre eux avait plongé le petit bleu dans un état d'apathie que même le soleil d'Egypte ne sut guérir.

Seul le temps réussit à lui faire oublier sa mésaventure et désormais, il battait joyeusement des ailes dans la Grande Salle de Poudlard, passant de son maître légitime à Hermione qui lui adressait de bonnes caresses et lui offrait de beaux morceaux de viandes de son assiette.

Dans les yeux de la jeune fille, il y avait autant d'amour que de tristesse. La perte de son lézard de feu, l'année dernière, avait ouvert une faille dans son cœur – une faille que même son nouveau gros chat roux, Pattenrond, n'arrivait pas encore à guérir.

Qui plus est, son inquiétude pour Harry l'empêchait de se détendre. Pas depuis qu'elle avait appris LA nouvelle.

L'évasion de Sirius Black de la très célèbre et jusqu'ici inviolable prison des sorciers, Azkaban.

Un homme sans cœur qui en avait après Harry, en tant qu'assassin de son ancien maître, Voldemort.

-Je ne comprends pas pourquoi Thot cherche tout le temps à bouffer Croutard… Je veux dire, ce pauvre rat est tout décharné, il n'a pas l'air très appétissant. Et maintenant si ton chat s'y met aussi, il va me claquer entre les mains, tué par le stress… Grommelait Ron à ses côtés, honorant comme il le fallait la table du petit déjeuner.

C'était leur premier jour à Poudlard et ils attendaient encore de recevoir leurs emplois du temps. Hermione souffla avec désapprobation.

-Ron. Ce n'est pas que je me fiche de ton rat, mais il y a bien plus important, non ?

-S'inquiéter pour Harry ne le fera pas brusquement apparaitre sur sa chaise, à nos côtés, philosopha Ron. Tout le monde est en train de le chercher, que veux-tu de plus ? Et je ne crois pas que Black lui ait mis la main dessus.

-Ah oui, et pourquoi ? Est-ce que tu commencerais à développer des dons pour la voyance avant même notre premier cours de divination ?

Le rouquin sourit à cette idée. Il n'avait choisi cette matière que pour pouvoir se la couler douce.

-Absolument pas. C'est juste logique. Vu le mec et ce qu'il semble être, on serait déjà au courant si… Enfin. Ne parlons pas de ça.

Il ne voulait ni mentionner, ni parler d'une quelconque mort de son meilleur ami. Son absence était déjà difficile à vivre, trop pour songer qu'elle puisse être définitive. Ron avait l'impression qu'il ne serait plus jamais capable de sourire ou de s'amuser si cela devait arriver.

Thot trilla doucement au coin de son oreille, frottant sa petite tête à sa joue et il le caressa sous le menton en remerciement.

Il retourna alors à Hermione et son expression chagrine, forçant un sourire à atteindre ses lèvres :

-Hermione, pense à autre chose. Harry n'aimerais pas savoir que tu te mets dans des états pareils à cause de lui. Disons que c'est juste… Son accident de parcours de l'année, comme lorsqu'on est parti chasser le troll en première année, ou lorsqu'on est arrivé dans la voiture volante de mon père l'année dernière. Là aussi on était en retard.

-D'UNE heure, pas d'un jour !

Il se força à prendre une allure nonchalante :

-Détail !

Heureusement pour lui, l'attention d'Hermione fut détournée par l'arrivée du courrier.

Les hiboux voltigèrent dans tous les sens pendant un moment, faisant tomber ici des paquets, ici des rouleaux ou des lettres. Ron, comme Hermione, attrapèrent tous les deux au vol leurs exemplaires de la Gazette du Sorcier et les déroulèrent prestement.

La jeune fille poussa un petit cri quand Ron hoqueta nerveusement.

Le nom de leur ami était affiché en gros et gras, de façon à ce qu'un aveugle puisse le voir dans le noir.

Les mots qui l'accompagnaient mirent plus de temps à apporter leur compréhension.

« Eclosion à la Réserve de la Montagne Blanche.
HARRY POTTER
marque
une Reine Dragon ! »

La Grande Salle s'emplit alors de murmures, professeurs et élèves lisant, commentant ou désignant leur journal à leur entourage. Ron qui venait un peu de comprendre de quoi il en retournait était en train d'hyperventiler.

Les pensées se bousculaient dans son esprit : Mais qu'est-ce que son fichu ami faisait à la Réserve de Charlie ? Comment avait-il fait son compte pour marquer un dragon ? Est-ce qu'il se rendait compte de ce que ça voulait dire ? Et pourquoi personne n'avait été au courant de rien ?

Puis l'évidence lui tomba dessus :

Sa mère allait tuer Charlie.

Et si elle ne le faisait pas… IL le tuerait.

Bon sang !

-Ron… Qu'est-ce que… Qu'est-ce que ça signifie ? Demanda Hermione qui venait de finir de lire l'article et le fixait comme s'il avait toutes les réponses à ses questions.

Il réalisa en même temps que beaucoup de monde le regardait, lui ou ses frères, mais surtout lui, et il se plongea dans la lecture du journal.

« Prévenu comme toujours à la dernière seconde, notre équipe reportage de la Gazette a sauté sur le dragon venu nous chercher pour foncer à la Réserve de la Montagne Blanche où avait lieu la dernière éclosion de dragon en date.

Pour ceux qui l'ignoreraient, la Réserve de la Montagne Blanche est l'une des dix Réserves de Dragons appartenant à notre coalition militaire Europe-Ouest, comprenant la Grande Bretagne, l'Irlande, la Norvège, la France, l'Espagne, l'Allemagne, l'Autriche, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie. La Suisse ayant son propre contingent de « Berger des Alpes » et l'Italie et le Portugal faisant partie de l'Union Méditerranéenne depuis l'Incident du Détroit de Gibraltar.

Nos dragons sont une part de nos défenses et de nos forces d'intervention rapide lors d'incidents, comme lors du grand incendie de Ste Mangouste en 1885 où 55% des victimes avaient été sauvé par les petits dragons et leurs chevaliers, quand les plus grands ont emportés les malades et les blessés en moins de dix minutes à l'Hôpital des Biens-Guéris de Paris.

Aujourd'hui, bien sûr, le métier de chevalier-dragon n'a plus vraiment la côte en Angleterre : trop contraignant, impliquant un déracinement au sein de son pays et de sa famille, une coupure dans la Lignée d'une famille et un environnement aux mœurs très différentes des nôtres. Autrefois, c'était le métier adressé aux troisièmes fils des familles.

Toujours est-il que le Ministre de la Magie se fait toujours le devoir d'assister aux Eclosions des Réserves sous notre juridiction, ne serait-ce que pour le bon vin servi durant les réjouissances qui suivent (notre reporter approuve). Cela faisait dix ans qu'un anglais n'avait pas été choisi - depuis Charles Weasley en fait, deuxième fils de Arthur et Molly Weasley. Cela avait déjà fait couler de l'encre à l'époque… »

Ron s'arrêta un instant, grommelant et maudissant Charlie, comprenant désormais pourquoi tout le monde les regardait.

« … Mais voila que nous avons retrouvé, à l'étonnement de toute la délégation britannique, le jeune Harry Potter, sans responsables légal pour l'aiguiller, l'air perdu et désorienté alors que les œufs se cassaient tous les uns après les autres et que de petits dragons envahissaient la zone.

Quelle différence avec les autres participants ! Des garçons plus âgés et bien bâtis ! Qui donc avait obligé ce pauvre enfant à participer à cela ? Vous l'auriez vu, effrayé par la brutalité des bêtes (rappelons que même un dragon nouveau-né peut broyer la tête d'un enfant), il faisait peine à voir… Le Ministre a bien essayé d'intervenir et de faire chercher l'héritier Potter- mais Hélas ! Il était trop tard ! Un dragon l'avait repéré et s'était empressé de le choisir. Et le Lien qu'impose un dragon est une chose mystérieuse toujours inexpliquée et qui malheureusement ne peut être rompu que par la Mort.

Notre Enfant chéri, Celui-qui-a-survécu et nous a libéré du mal, est désormais enchainé à un dragon et forcé de rejoindre les rangs des chevaliers-dragons. Espérons qu'il n'oubliera pas d'où il vient. »

Ron eut un reniflement indigné à la fin de sa lecture.

-C'est un ramassis de n'importe quoi, affirma-t-il à Hermione. Je ne peux pas croire que Charlie ait pu laisser un « Harry terrorisé » sur les sables d'Eclosion. Déjà parce que je ne vois pas Harry être terrifié par quelque chose de plus petit qu'un basilic, et parce que si je me souviens bien, les Candidats sont préparés pour ce jour.

-Pour ça, je suis d'accord, affirma Hermione, mais pour le reste ? Avec le dragon…

-Harry ne peut plus revenir étudier à Poudlard, annonça Ron avec un gout de cendre dans la bouche. Mais… Il y a forcément une raison. Il n'aurait jamais fait ça sans de bonnes raisons…

*Mais pourquoi était-il resté silencieux ?*

-J'espère qu'on aura bientôt de ses nouvelles, fit Hermione qui semblait néanmoins être suffisamment rasséréné pour se servir à manger et sourire à la vue des emplois du temps qui arrivaient.

Ron ne commenta pas, sachant qu'il aurait rapidement des réponses à ses questions. Hermione avait toujours été du genre communicative sur ses impressions.

Ils finirent donc de manger en silence, ignorant les regards posés sur les Weasley, fixés à la fois comme des fautifs, et comme de potentielles sources de renseignements.

A leur sortie de la Grande Salle, le regard de Ron croisa inconsciemment celui de Malefoy.

Mais il n'arriva pas vraiment à lire les sentiments qu'il contenait. Ses yeux étaient inexpressifs comme si le garçon tentait de se cacher sous un voile gris. Néanmoins, ce qu'ils ne montraient pas était tout aussi révélateur : le serpentard n'exultait pas. Il ne se moquait pas. Et quelque fut l'émotion qui l'étreignait à cet instant, elle ne pouvait être qu'incommensurablement forte et embarrassante pour qu'il la restreigne à ce point.

Ron décida qu'il devrait le garder à l'œil dans les jours à venir. Il chassa pour l'instant le petit blond de ses pensées en voyant Hermione se retourner vers lui avec un sourire qui touchait ses yeux. Ils étaient désormais dans les escaliers centraux, loin de tout tapage médiatique.

-Au moins, lui expliqua-t-elle. Harry est en sécurité. Black ne peut pas lui faire de mal à la Réserve. Pas vrai ?

Ron lui rendit son sourire :

-Pas sans se faire griller comme une brochette par sa dragonne. Ça c'est sûr !

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A quelques kilomètres de là, à l'entrée du village de Pré-Au-Lard, un grand chien noir un peu miteux lisait un exemplaire de la Gazette du Sorcier. Sirius Black ouvrit alors la gueule, laissant sa langue pendre de contentement :

Harry était en sécurité.

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Dans le dortoir de Gryffondor, Un rat tout osseux qui perdait ses poils par plaques se recroquevilla un peu plus au fond des couvertures du petit garçon qui s'occupait de lui. Il entendit le battement d'ailes, puis le ronronnement satisfait. Le chat et le lézard de feu l'encerclaient, se réjouissant d'avance du jour où ils pourraient le croquer. Dehors, c'était Black qui l'attendait, lui réservant un sort similaire, sinon pire.

Peter Pettigrow était coincé, il ne savait plus ce qu'il devait faire pour échapper à son destin.

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De destin, il en était aussi question un petit peu plus haut, une tour de Poudlard solitaire au milieu du château, où se trouvait Albus Dumbledore qui recevait un Ministre de la Magie furibond.

Mais ce n'était pas comme si Albus pouvait faire quelque chose pour changer ce qui était arrivé. Il était lui-même très ennuyé de ne plus pouvoir avoir l'œil sur son protégé, d'autant plus qu'il était persuadé qu'il aurait fait un grand sorcier. Sage et noble. Hélas ! Il connaissait mieux les dragons et leurs chevaliers que la plupart des gens et il savait comment les sorciers tournaient dans les Réserves… La bestialité des dragons déteignaient fatalement sur leurs maîtres.

Albus Dumbledore n'aimait pas vraiment les dragons, il s'en méfiait énormément. Et il trouvait fort pertinente la devise de l'école : « Ne chatouillez pas un dragon qui dort ». Les reines d'or étaient particulièrement à craindre. Trop intelligente. Sournoise. Possessive. Manipulatrice. Egoïste. Là où les gens voyaient les crocs, les griffes ou les jets de flammes, lui, il voyait un cerveau à la mesure de l'Homme.

A sa mesure.

Il se souviendrait toujours de la longue discussion qu'il avait eu avec Menerath, reine dragon de la Réserve du Grand Nord. Il était encore jeune homme alors, et Gellert l'avait accompagné.

Tous deux en avaient conclu qu'ils ne laisseraient jamais une autre créature contrôler leur esprit – et concernant Gellert, ses pulsions. Les lézards de feu semblaient être un bon compromis même si leurs émotions se révélaient presque aussi contagieuse.

Bref, Albus était horriblement déçu. Ce n'était pas le destin qu'il avait imaginé pour Harry et il se sentait comme s'il devait se rendre sur la tombe des Potter pour s'excuser.

Le seul point positif à toute cette histoire, c'était que son Maître des Potions était devenu gai comme un pinson… Enfin.. A la façon de Severus, bien évidemment.

Pour preuve, cela faisait quinze minutes que le cours commun de potion des troisièmes années venaient de commencer et il n'y avait eu encore aucun retrait de points à Gryffondor. Le directeur se permit d'ignorer Fudge et de sourire du comportement de l'homme en noir, chassant définitivement Harry Potter de son esprit.

Fin de l'Interlude 1.

Voilà ! Rassurez-vous, au prochain chapitre on retrouve Harry et sa dragonne. Je vous dis donc à mercredi prochain pour : Gold and Black, le début de la partie 3 !