Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde ! J'espère que vous avez passé une bonne rentrée ! Moi c'est une période qui me laisse « bof bof » - ayant fini ma scolarité et n'ayant plus de vraies vacances depuis… Mieux vaut ne pas y penser ! Quoiqu'il en soit, voilà de quoi vous changer les idées !
Au sujet du vouvoiement des dragons :
J'avais déjà répondu à Oznela qui l'avait remarqué, mais comme j'ai reçu cette question plusieurs fois pour le chapitre précédent, je fais un point général :
Le vouvoiement vient de la série de la Ballade de Pern (pas que Talath, tous les dragons vouvoient leur compagnon humain), même s'il est difficile de dire si c'est une erreur de traduction, puisqu'en anglais le « tu » et le « vous » sont pareils. Ça m'a plu parce que ça fait marque de respect envers son humain, comme si les dragons n'oubliaient pas qu'ils auraient été tués jusqu'au dernier si quelques humains n'avaient pas acceptés de lier leur vie à la leur.
Et d'un autre côté, ça reste une marque "d'esclavage" en quelque sorte puisque la race des dragons n'est plus libre comme elle l'était avant. D'où le terme de "Maître de...". Des chaines d'amour, mais des chaines quand même.
Cela aura son importance dans la suite de l'histoire.
Interlude 2 : Le chien, le chat et le lézard de feu
-Thot ! Non ! Arrête !
Ron hurlait dans le parc de Poudlard plongé dans la pénombre, poursuivant son lézard de feu bleu, qui lui-même était en chasse de Croutard, suivi par un énorme chien noir et du chat roux obèse de Hermione.
C'était un spectacle inénarrable et complètement grotesque. Ron se demandait quand est-ce que tout le monde s'était mis à marcher sur la tête ?
Hermione courait derrière lui, toute aussi dépassée par les évènements.
Dire que cette journée avait démarré de la façon la plus normale qu'il soit ! Cette année même avait fait office de modèle à la normalité, si on excluait les détraqueurs aux alentours de l'école et la fois où Black avait failli l'assassiner dans son lit ! Mais à part ça, pour une fois, ils avaient eu un professeur de défense sympa –même s'il était de temps en temps malade et se retrouvait alors remplacé par Rogue – il n'y avait pas eu de voix dans les murs, de trappes secrètes, de fantômes hystériques… Même Malefoy que Ron avait surveillé attentivement ne l'avait pas trop ramené et leur avait juste jeté quelques piques ici et là sur la défection de Harry. Pourtant avec Hagrid comme professeur de Soin aux créatures magiques, il s'était attendu à plus d'éclats de la part de leur serpentard de service.
Bref, aujourd'hui, en cette presque fin d'année scolaire, rien ne présageait que son lézard de feu deviendrait fou et s'attaquerait à son rat de compagnie.
Les animaux se dirigeaient tous vers l'arbre le plus capricieux de Poudlard : le Saule Cogneur. Ron le connaissait bien, Harry et lui l'avaient fréquenté d'un peu trop près l'année dernière en s'y emplafonnant avec une voiture volante… Et Ron ne tenait pas vraiment à reproduire l'expérience…
Pourtant, cette fois-ci, mystère, l'arbre s'immobilisa et toute la faune s'engouffra dans un gros trou situé entre ses racines.
Sans réfléchir, tel Alice plongeant dans le terrier du lapin blanc, Ron s'y précipita la tête la première, ignorant les glapissements de sa meilleure amie au sujet de l'imprudence d'une telle chose.
Ron s'en fichait bien. Il se passait définitivement quelque chose et il avait bien l'intention de découvrir quoi.
Ses vadrouilles avec Harry lui avaient appris qu'il n'y avait jamais rien d'anodin et que le plus souvent, tout était lié. Etait-il prudent donc de s'embarquer dans quelque chose qui pourrait potentiellement concerner un assassin en cavale ? Non, certainement pas, mais Harry l'aurait fait.
Et comme ce dernier n'était pas là, c'était à Ron de s'en occuper, non ?
L'entrée menait tout droit à une galerie souterraine qui ne semblait pas naturelle. Alors qu'il s'apprêtait à allumer sa baguette, Hermione se cogna à lui en débarquant à son tour et se plaignit dans sa barbe avant de lancer un lumos.
-Je croyais que c'était imprudent ? Releva Ron d'un ton moqueur.
-Comme si j'allais te laisser y aller seul ! Répliqua la brunette avec un mouvement hautain du menton.
Ron lui répondit avec un sourire. En fait il était heureux de ne pas être complétement seul.
Eclairés, ils évoluèrent le long de la galerie jusqu'à des escaliers en bois, à l'intérieur d'une cave délabrée qui sentait fortement le moisi. En haut ils découvrirent l'intérieur d'une grande maison pratiquement en ruine. Un parfait décor pour un film d'horreur.
Hermione fronça les sourcils et inspira, Ron reconnut cette mimique comme le signe d'une future révélation.
-Mais… ! Nous sommes dans la Cabane Hurlante !
-Parfait, ironisa Ron, il ne manquait plus que des fantômes à cette histoire…
Ils firent silence lorsque retentit brusquement un bruit à l'étage et se concertèrent du regard un instant avant de se diriger en direction des escaliers branlants.
Trop focalisés sur le plafond, ils ne remarquèrent pas les deux ombres qui se détachèrent du passage de la cave. Non, ils montèrent le plus silencieusement possible, et dans une chambre en aussi mauvais état que le reste, ils retrouvèrent les animaux.
Croutard était en très mauvaise position, encerclé par tous, et se recroquevillait piteusement en couinant sous une vieille descente de lit à terre.
Ron fit un geste pour aller l'attraper et le mettre à l'abri, mais Thot s'opposa en lui fonçant dessus, l'esprit plein de peur pour son maître.
Ce dernier ne comprit pas. Jusqu'à ce que le gros chien noir saute sur le rat, tous crocs découverts et que brusquement, sous un cri de Hermione, Croutard enfle et devienne un horrible petit bonhomme en haillons.
La grimace de Ron dût être très explicite.
Qu'est-ce que c'était que cette merde ?!
Pattenrond cracha un feulement en réponse et le chien revint sur sa position, clairement menaçant avec les grondements qui résonnaient depuis sa gorge, ainsi que ses babines découvertes.
-Sirius… Gémit le petit bonhomme qui avait pris la place de Croutard. Mon ami…
Le chien fit une nouvelle tentative de lui arracher quelque chose et le petit homme sauta sur le lit derrière lui pour éviter le coup.
-Ce n'est pas ce que tu crois ! Je n'avais PAS le choix !
-Qui êtes-vous ? Intervint brusquement Hermione, la baguette tendue vers le nouveau venu.
L'attention de l'homme passa alors frénétiquement du chien à la jeune fille et à sa baguette, et Ron put lire dans ses yeux brillants le déroulement de ses pensées calculatrices. Il voulait se mettre à l'abri. Il voulait la baguette magique. C'était tellement évident. Personne n'aurait pu faire confiance à ce type même s'il se présentait avec une recommandation du Ministre de la Magie en personne.
-Jeune fille… Si intelligente…. S'il te plait, aide-moi !
-Répondez à sa question ! Cracha Ron en se plaçant devant son amie, brandissant sa propre baguette. Et qu'avez-vous fait de Croutard ?
Les yeux mobiles de l'homme cherchèrent furieusement une sortie de secours avant de se reposer sur Ron. Son expression reprit alors un air larmoyant :
-Oh, gentil garçon… Gentil maître… Je t'ai toujours protégé, tu te souviens ? J'ai mordu ce gros garçon pour toi quand tu es entré à Poudlard…
Quoi ?!
Déstabilisé, Ron le regarda avec incrédulité.
Cet affreux petit bonhomme était Croutard ? Croutard pouvait se changer en humain ? Non… Ca ne pouvait pas être possible…
Une voix bien connue le sortit heureusement de ce véritable délire sans queue ni tête :
-Mr Weasley ! Miss Granger, reculez ! Cet homme est un animagus ! Le chien aussi !
Ron eut un temps de latence face aux propos de son professeur de défense contre les forces du mal qui venait de surgir de nulle part, accompagné de Rogue qui fixait le petit bonhomme avec une expression effarée.
Pace que… Qu'est-ce qu'était un animagus au juste ?
Ce fut Hermione qui le tira finalement en arrière tout en lui chuchotant :
-Un animagus est un sorcier qui peut se transformer en le même animal sans utiliser sa baguette.
Ron n'entendit alors plus ce qui l'entourait. Hermione était-elle en train de suggérer qu'il avait dormit pendant trois ans avec un horrible petit bonhomme ayant l'âge d'être son père ? Il était purement et simplement mortifié.
Quand il revint de son choc, les adultes « discutaient » ensemble.
-Je n'arrive pas à y croire… soufflait Remus Lupin tout en se déplaçant autour de l'ancien Croutard, la baguette pointée dans sa direction. Tu étais MORT Peter ! Ils ont tous dis que tu avais été tué par Sirius !
Son regard était littéralement hanté et ses cernes semblaient plus impressionnantes qu'à leur habitude. Dans son coin, le gros chien noir qui avait tenu ses positions gronda.
-J'étais effrayé ! Couina rapidement le bonhomme « Peter ». Je… J'ai fait ce qu'il fallait pour lui échapper !
Il y eut soudain un énorme rire rauque, comme un crachat, et à la place du chien se trouvait l'homme le plus sale et le plus loqueteux qui ait été tenu de voir à Ron, si l'on omettait le Peter.
-T'échapper ! (cela sortit comme un aboiement). Oui ! De ta sentence légitime ! De ta vilénie et de ta trahison ! Tu mériterais d'être hanté par James et Lily tout le reste de ta misérable existence de lâche !
Peter se recroquevilla un peu plus, larmoyant comme un horrible gros bébé au visage adulte et puis, il se figea, frappé par un sort.
Il tomba comme une masse tel un meuble bancal soudain privé de trois de ses pieds, raidi dans cette position.
Tous les regards se tournèrent vers le professeur Rogue qui renifla d'un air dédaigneux.
-Je ne le supportais plus, annonça-t-il simplement de la même façon qu'il commentait les potions des gryffondors de toutes sortes de qualificatifs ironiques et déplaisants.
L'ancien chien noir marmonna quelque chose dans sa barbe, entre la râlerie et le commentaire acerbe et le professeur Lupin, lui, envoya un regard éperdu dans la direction de l'homme. Le pauvre, pour une raison qui échappait COMPLETEMENT à Ron, semblait être perdu.
-Mais que se passe t'il ici ?! Intervint alors Hermione en faisant danser sa baguette devant elle. Qui est cet homme ? Et pourquoi vous n'arrêtez pas Sirius Black professeurs ?
-Ce détail en particulier peut s'arranger, lâcha Rogue en dirigeant sa baguette vers l'homme crasseux, mais le professeur Lupin s'interposa.
-Non Severus ! Je t'en prie ! Il est peut être innocent !
Black émit un nouveau rire tordu :
-Oh allons, Remus, laisse-le faire, il en a toujours mourut d'envie ! Il a de tout temps eu des envies de dominations malsaines !
Le visage de leur professeur de potion se crispa visiblement, semblant hésiter entre pâlir ou rougir, de gêne ou de colère, Ron n'aurait su le dire.
-Ca suffit ! Les arrêta cependant Lupin. Sirius ! Tu n'aides pas !
Puis avec un soupir, il se tourna vers les deux adolescents :
-Je suis navré que vous soyez pris dans toute cette histoire. Je connais bien… Enfin, je connaissez bien Sirius, tout comme votre professeur de potion. Nous étions de la même année avec le père et la mère de votre ami Harry, ainsi que… cet homme, Peter Pettigrow. James, Peter, Sirius et moi étions amis. D'ailleurs, Sirius est le parrain de Harry.
Ron et Hermione tournèrent aussitôt le regard vers le criminel toujours tassé dans un coin, qui avait cependant été rejoint par Pattenrond qui le pattounait activement en ronronnant bruyamment. Un mythe était en train de s'écrouler.
*Mince… Quand Harry va apprendre ça…* Songea Ron en tentant d'échapper à cette vision pour revenir à son professeur de DCFM.
-Vous voulez dire qu'alors même qu'il est le parrain de Harry, il veut le tuer ?! S'indigna t'il.
-NON ! Cracha aussitôt Black en se levant brusquement, un chat toujours accroché à sa loque de pantalon. Je ne ferais jamais de mal à Harry ! QUAND ais-je essayé de le tuer d'abord ? Il est à des kilomètres d'ici, Merlin merci !
-VOUS avez essayé de ME tuer, MOI ! Le contredit Ron.
-Ce n'était pas toi que je visais, c'était Peter ! C'est TOUJOURS PETER ! C'est lui qui était le gardien du secret de James et Lily ! On avait changé au dernier moment en se disant qu'ils ne penseraient jamais à lui ! Mais c'est nous qui avons fait une erreur ! Nous qui n'avions pas pensé qu'il chanterait comme un rossignol à la moindre petite inquiétude pour sa vie !
Il fixa le bonhomme stupéfixé par terre avec dégout.
-Il ne mérite pas l'appellation de gryffondor.
-Oh Merlin, quelle insulte, cracha Rogue d'un ton narquois. La prison n'a pas l'air de t'avoir changé Black. Tu vis encore dans ta petite illusion !
-Oh si, Snivellus, la prison m'a changé, siffla Sirius en le dardant du regard. D'une façon que tu ne pourrais pas t'imaginer. Quand innocent tu es obligé de subir ça… Quand malgré cette innocence, tu te fais dévorer tout ce qu'il y a de bien en toi au point d'en croire que tu mérites ce qui t'arrive… Que tu en viens à te dire que tu es finalement le coupable de la mort de ton meilleur ami et de sa femme. Qu'à cause de toi ton filleul est orphelin… C'est destructeur. Mais tu ne le sauras pas, parce que toi, toi… Dumbledore a décidé de te sauver de ça. Et pas moi. Et nous deux savons QUI le méritait le plus.
Les deux hommes se défièrent du regard, mais étonnement c'était au-delà de la haine, ou de la colère, Ron n'arrivait pas à mettre le doigt sur la chose, comme un discours muet entre eux, et que seuls eux pouvaient comprendre.
-Coupable…. Je le suis tout autant… Lâcha tout d'un coup le professeur Lupin, brisant le moment entre Black et Rogue qui poussèrent tous les deux un soupir exaspéré envers l'autre homme.
-Oh ! Arrêtez ! S'irrita Ron en s'avançant. Si j'ai bien compris, ce « Peter » est coupable, alors prenez-le, livrez-le, et arrêtez de vous culpabiliser les uns les autres. Ce n'est pas le moment !
Rogue renifla alors qu'Hermione posait une main sur son épaule en le regardant fièrement.
-Des paroles sages, Mr Weasley, ironisa Rogue. Quel dommage que nous ne soyons pas en cours, j'aurais pu vous récompenser pour cela.
Ron en doutait beaucoup et lui jeta un regard bovin.
Récupérant Thot qui vint s'enrouler autour de son cou en pépiant de soulagement, Ron ouvrit la marche à travers le tunnel en direction de Poudlard. Hermione le suivait de près, une main agrippée à son bras et sa chaleur corporelle dans le dos du rouquin.
Thot émit une sorte de roucoulement satisfait, ce qu'il avait de plus en plus tendance à faire en ce moment et Ron se demanda alors ce qu'il ressentait à ce sujet.
Depuis le départ de Harry, sa relation avec Hermione était différente. Il manquait toujours quelque chose pour les caser gentiment dans la sphère d'amitié et pour calmer cette espèce de tension qu'il y avait entre eux.
Parce que, au final, Harry avait toujours été une espèce de tampon entre eux. Harry était celui qui avait fait d'Hermione une amie. Ron était celui qui s'était moqué d'elle pour éponger sa fierté.
Bien évidemment, il s'était calmé depuis cette époque. Il n'avait plus rien à prouver comme ça avait pu être le cas en arrivant à Poudlard après quatre frères talentueux. Il ne voyait plus la jeune fille comme une enquiquineuse… Mais voulait-il pour autant qu'elle puisse devenir une « amie spéciale » comme disait parfois sa mère avec des étincelles moqueuses dans les yeux.
Il ne savait pas. La possibilité existait, mais il voudrait être plus libre de ses choix. Ne pas se limiter à une fille si vite. Mais il s'inquiétait de ce qu'allait devenir leur relation s'il ne prenait pas cette voie.
Toutefois, c'était bien le moment pour s'en préoccuper ! Il eut un ricanement dédaigneux pour lui-même en sortant du trou du Saule Cogneur, légèrement précédé par Pattenrond qui vint appuyer sa patte sur une racine.
Même le chat semblait se moquer de lui.
Silencieusement, il regarda les autres sortir, dont les adultes qui faisaient flotter le « Peter » par magie.
Sirius Black fit quelques pas vers le château, le visage tourné vers le ciel. Il ferma les yeux avec douleur un moment, et Ron ne put imaginer ce que l'on devait ressentir quand ce simple plaisir nous était refusé. Il pensa alors à Harry, et à comment il prendrait le fait d'avoir un parrain dont on l'avait privé injustement toutes ces années.
Tout aurait été si différent…
Il s'approcha alors timidement :
-J'écrirais à Harry pour lui parler de tout ça. De vous.
-Mais comment le vivra t'il ? Demanda l'homme avec une expression vulnérable. Je n'ai rien à lui offrir actuellement. On ne se connait pas. Je suis un inconnu. Et il est si loin, avec des préoccupations désormais bien loin de celle des sorciers. Pas que je le lui reproche. Je n'ai rien contre les chevaliers dragons et j'aurais même dû y aller à mes quinze ans, envoyé par ma « très chère » mère, mais j'ai préféré fuir chez les Potter…
-Vous savez… Commença Ron qui se sentait touché par l'homme. Harry n'est pas quelqu'un qui attends quelque chose en retour de son affection. Il se moquera bien que vous ayez quoique ce soit à lui offrir. Au contraire, vous pourriez devenir une rare personne en plus à accepter son choix et à le soutenir. Ça lui suffira. J'en suis certain.
Black baissa la tête vers lui, et lui sourit. Et même si ce sourire était gâté, Ron put voir le bel homme qu'il avait pu être autrefois.
-Il a l'air d'être une belle personne, commenta le brun avant d'ajouter : Tout comme ses amis.
L'adolescent commença à rougir de contentement face au compliment quand Hermione poussa un cri d'effroi.
Elle qui discutait avec les professeurs était désormais entrainé vers eux par Rogue qui la tenait derrière lui en protection.
Et pour cause, le professeur Lupin avait commencé à se plier dans tous les sens en poussant des grognements, ses vêtements se fendant ici et là pour laisser apparaitre des plaques de fourrures sombres.
-C'est un loup-garou ! Geignit Hermione en le regardant. Le professeur Lupin !
Ron leva alors les yeux vers le ciel nocturne, admirant l'immense pleine lune qui venait de sortir de derrière un banc de nuage.
-Remus ! Appela Black en voulant se précipiter sur son ami, mais Rogue l'attrapa au passage et l'agrippa pour l'en empêcher, semblant brusquement considérer que la protection de l'ancien détenu lui revenait.
-Non Black ! Tu vas te faire tuer ! Il n'a pas pris sa potion Tue-Loup ! C'est pour cela à l'origine que je l'avais rejoint !
-Mais je peux l'aider ! Le contra t'il en essayant vainement de lui échapper.
Malheureusement, face à un homme bien alimenté et en bonne santé, il ne faisait pas le poids et le professeur de potion le garda contre lui, essayant d'insuffler un peu de bon sens dans son esprit.
-Ce raffut va attirer tous les détraqueurs du coin. Je ne pense pas que tu souhaites finir ainsi.
Pendant une fraction de seconde ils se fixèrent dans les yeux, puis le trop entêté Black commença à changer de forme.
Et le trop inflexible Rogue le garda dans ses bras, chien se débattant ou pas. Il fit signe aux deux élèves de fuir vers le château.
-Mais Peter ? Demanda Hermione.
Ils jetèrent un regard vers le traitre qui semblait apparemment retrouver le contrôle de son corps. Il leur sourit avant de se transformer en rat, bondissant pour fuir…
… Avant de se faire croquer d'un coup par la gueule d'un loup garou.
Black se mit à hurler à la mort, couvrant le hurlement d'agonie de Hermione.
Ron réagit alors sans y penser et attrapa la boule de poil orange qui trainait près de sa maitresse, puis la main d'Hermione pour la trainer derrière elle à toute vitesse vers le château.
Il entendait derrière lui la course de Rogue même s'il était ralenti par le poids du chien.
Il ne s'arrêta et regarda derrière lui qu'une fois dans le hall, essoufflé et tremblant d'adrénaline. Pattenrond semblait tétanisé dans ses bras, à l'image d'Hermione. C'est donc vers Rogue qu'il se tourna, étonné d'éprouver un sentiment de fraternité pour la sinistre chauve-souris des cachots.
Pourtant, après cette épreuve, il voyait le professeur différemment. Plus comme un homme et un être humain. Ce dernier hocha la tête dans sa direction et murmura « 20 points pour gryffondor » avant de laisser poser les pattes par terre au chien qui couinait des pleurs contre lui.
-Black… Pettigrow ne mérite pas tes pleurs. Quant à Lupin, tu sais très bien qu'il ne se souviendra de rien demain. Et que personne ici n'ira lui rappeler son coup de dent malencontreux.
Cet euphémisme sembla sortir Hermione de sa transe avec un petit son indigné :
-Professeur, c'était un homme !
Il la fusilla du regard :
-C'était un rebut de l'humanité. Et même si je ne tiens pas du tout à Lupin et à Black, je ne vois pas de raison de leur mettre sur la conscience ce qui vient de se passer. Pettigrow a vécu comme un rat, il est mort comme un rat !
Cela dit, il attrapa la peau du cou de Black pour le tirer vers le chemin des cachots.
-Rentrez dans votre maison avant que quelqu'un ne se rende compte de votre disparition et ne parlez de tout ça à personne… A part évidemment Potter, puisque je pense qu'il est impossible de le tenir à l'écart de ça.
-Mais… Qu'allez-vous faire de Black ? Demanda Ron en jetant un regard inquiet à l'animal qui se laissait tirer sans résistance, l'air abattu.
-Pettigrow mort, nous n'avons plus de preuves pour le disculper. Je n'ai pas le choix, je vais le garder avec moi… Le temps que l'affaire se clarifie.
-Comment ça le garder avec vous ? Ce n'est pas comme si…
Ron ne put terminer le compte rendu de ses inquiétudes pour le faux criminel puisque Rogue reprit soudain son expression de professeur honni.
-Eh bien Mr Weasley ? Vous n'avez pas remarqué mon nouvel animal de compagnie ? Penser que je n'arriverais pas à m'occuper d'un animal est une offense envers votre professeur. Vingt points en moins à Gryffondor !
Ron resta la bouche ouverte d'indignation alors que l'homme disparaissait en trainant Black avec lui.
-Ce type… Je le déteste ! Finit-il par cracher en laissant tomber Pattenrond par terre, s'attirant les foudres du chat et d'Hermione.
-D-
Severus poussa un soupir en se laissant finalement tomber sur le canapé de son appartement. Il fixa avec incertitude le grand chien noir tout décharné qui restait debout face à lui, se demandant ce qui lui avait pris.
Lui ! S'occuper de Black ! Ron Weasley avait raison d'être préoccupé !
Mais il l'avait dit, alors il devait le faire. Il se sentait étrangement coupable de l'avoir condamné, il y avait treize ans, crachant qu'il avait toujours su qu'il tournerait mal et qu'il était une ordure de la pire espèce, alors qu'au final…
Il poussa un nouveau soupir.
-C'est bon, Black, tu peux reprendre ton apparence, j'ai verrouillé mes quartiers.
Il s'attendait à devoir subir l'homme, ses paroles piquantes et provocantes, mais rien n'arriva. Le chien se contenta d'avancer et de s'étendre à ses pieds, le museau sur une de ses chaussures.
Severus aurait dû rire de cela, se moquer de l'homme abattu lui léchant presque les pieds…
Mais ce spectacle lui donna envie de pleurer.
A suivre…
La vérité sur Sirius et Peter a éclaté, et ce dernier est mort (mouhahaha ! hum, désolé !). A quel point tout cela va-t-il changer les évènements ? Mystère ! En attendant, vous allez avoir un aperçu de ce que sera la quatrième année… Dans un autre interlude ! Désolé ! J'ai besoin de mettre en place mes pions aux bons endroits ! (mais c'est le dernier avant longtemps, promis !) Bisoux et à mercredi prochain !
