Mot de l'auteur : Hey, bonjour tout le monde ! Et Joyeux Halloween ! Oui, oui, enfin la suite ! Ceux qui sont allés jeter un coup d'œil sur mon profil sauront que j'ai été bien malade. Ca va enfin mieux ! D'ailleurs, n'hésitez pas à vous rendre sur mon profil si jamais un chapitre n'est pas en temps en heure ou traine trop à arriver. Je mets généralement des notes au tout début avec une date. Sur ce, je vous remercie pour votre attente et votre fidélité lecteurs adorés, et je vous laisse à votre lecture !

Et merci aux "anonymes" pour leurs review ^^ pour les autres, je vous ais normalement répondu !


Rappel :

Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -

Aspirants : Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Damian (dragon brun Emlith)
Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens-
O'Connel (dragon bronze)

Candidats : Dennis Crivey


Chapitre 15 : Après tout ce temps

Le soir tombait quand le château de Poudlard fut enfin en vue.

Avec une émotion palpable, Harry se prit alors à se souvenir de la première fois qu'il l'avait aperçu, empruntant les barques sur le Lac Noir le jour de la rentrée.

C'était cette même impression, les grands murs nobles et intimidants, les fenêtres brillantes d'une lumière chaude – et cette impression d'être encore étranger à tout à cela. Mais que ce ne serait bientôt plus le cas.

Il ETAIT étranger désormais. C'était le choix qu'il avait fait un peu plus d'un an auparavant. Maintenant, ça paraissait être dans une autre vie, il n'était plus du tout le même garçon. Il avait connu les nuits courtes, les réveils au petit matin, l'exercice jusqu'à ne plus être qu'un tas de muscles douloureux, les corvées et un confort spartiate, ainsi que la discipline propre à l'exercice de soldat. Il n'était plus sur un piédestal et acceptait d'être malmené par ses supérieurs s'ils le jugeaient nécessaire.

Et puis surtout, il n'était plus seul. Sa vie appartenait à un autre être, et il avait de même la responsabilité de ce dernier.

/Vous regrettez ?/ Demanda Talath alors que Derianth les faisaient obliquer vers la Forêt Interdite.

-Tu connais déjà la réponse, murmura Harry en caressant le cuir de son cou.

/Oui./ Répondit-elle avec chaleur.

Volant en rase-motte des arbres, Harry se prit cependant à prier pour qu'ils posent pied à terre rapidement : comme il l'avait prévu, après deux jours de vol, il en avait plein les fesses de la selle et se sentait tout engourdi.

-Bon sang, on va tourner encore longtemps comme ça ? Marmonna-t-il dans le col fourré de son blouson.

Il savait que Charlie cherchait Hagrid. Une zone proche de l'orée de la forêt avait été réservée aux dragons – une arène serait d'ailleurs montée à proximité- mais puisque la première Tâche devait rester secrète jusqu'au bout, Talath, Dinth et Emlith seraient cachés jusqu'au jour J, pour leur plus grande frustration à tous.

Ils finirent enfin par apercevoir le demi-géant : il leur faisait de grands signes avec son parapluie rose qui brillait comme un feu de Bengale. Norbert, son lézard de feu bronze, tournoyait autour de lui en émettant des stridulations enthousiastes auxquelles ne put s'empêcher de répondre Moineau en sortant sa tête du blouson d'Harry.

En quelques secondes, il y eut quatre lézards de feu faisant la fête autour de Hagrid, qui se retrouva obligé de s'éloigner au risque de prendre un coup d'aile ou de queue.

Poudlard n'aurait certainement jamais abrité autant de ces petites créatures en une seule fois.

Faisant fi de Delilah, Jade, Moineau et Norbert, les dragons atterrirent avec lourdeur, eux aussi exténués par le voyage. Dinth l'était à un point où elle s'écroula plus qu'autre chose, suintant la lassitude par tous les pores de sa peau. Valentine descendit aussitôt à terre pour venir la cajoler et la réconforter.

Talath, elle, balaya la zone du regard d'un air légèrement hautain, ne trouvant à terre que des épines de pins et de l'humus humide, ce qui était peu agréable pour se coucher. Elle ne rêvait que de couche sèche et propre pour se rouler en boule. Face à son désarroi, Harry la rassura aussitôt : connaissant Hagrid, il avait dû préparer un endroit spécifique pour eux.

Ce dernier vint d'ailleurs à eux, les yeux étincelants presque comme des décorations de noël alors que son regard passait d'un dragon à l'autre. Il s'arrêta longuement devant Talath, admirant avec révérence les reflets presque roux que faisaient naitre la lueur de son parapluie sur son cuir doré, puis ses yeux se posèrent sur Harry qui en descendait.

En moins de deux, le garçon se retrouva pris dans une étreinte monstrueuse.

-Harry ! Par la barbe de Merlin, tu as tellement grandi !

-C'est normal, ça fait plus d'un an, Hagrid ! Couina un peu Harry, en parti écrasé par les énormes bras de l'homme. Toi, par contre, tu n'as pas changé du tout !

Le garde-chasse le laissa reposer ses pieds à terre, et essuya une petite larme avec un mouchoir de la taille d'un napperon. Quand il l'eut rangé, ses yeux brillaient néanmoins de malice, et c'est avec un fort accent écossais qu'il reprit :

-Aye, jeune homme .Et je vois que la voix coince un peu.

Harry se racla la gorge en le fixant avec bouderie. Il se reçut en réponse une tape dans le dos qui, autrefois, l'aurait projeté à terre.

-T'en fait pas, on est tous passé par là !

-Ouais bein j'espère que ça va passer vite, parce que muer c'est USANT. (Harry se décala un peu pour poser une main sur la queue de sa dragonne) Au fait, je te présente ma compagne, Talath.

Hagrid reprit aussi sec son sérieux alors que la dorée pointait sa tête dans sa direction, l'œil scrutateur. L'air emprunté, il fit un semblant de révérence.

-Aye, la Reine longwing. Elle est superbe.

/J'apprécie le compliment, mais j'aimerais tout autant me restaurer et me reposer. / Répondit Talath en clignant doucement des yeux.

Hagrid se figea comme de la pierre, l'air extasié.

-Elle m'a parlé ! A moi !

-Talath parle à qui elle le désire, reprit Harry qui avait désormais son attention tournée sur ses amis et Dennis Crivey qui s'approchaient.

Il fit les présentations, mais Hagrid restait bien plus intéressé par les dragons et en particulier Talath qu'il regardait comme la huitième merveille du monde même si elle continuait à le presser de s'occuper d'eux.

Il leur promit de les cocooner et n'attendit même pas qu'ils se soient mis en route vers les terres du château pour diriger les dragons vers leur lieu de repos, telle une cane dirigeant ses quatre cannetons.

-Un peu strange ce type, commenta Damian alors qu'ils quittaient la Forêt Interdite.

-Ne t'en fait pas pour Emlith, Hagrid est très gentil – et incapable de faire du mal à une mouche… enfin… Pas directement.

Charlie se mit à ricaner à la rectification, ayant apparemment entendu parler lui aussi des déboires de Ron avec les Scrouts à Petards que leur faisait étudier en ce moment le demi-géant.

Harry se rapprocha alors de son ami et lui serra le bras en guise de soutien. Il avait l'air d'un chiot perdu qui regardait tout autour de lui dans l'espoir de trouver quelque chose de familier.

Hélas, on ne pouvait pas dire que le décor du château perché sur sa falaise, avec fond de lac, avait quelque chose à voir avec l'intérieur immaculé et protecteur du volcan. Le petit Dennis, excité comme une puce, sautillait dans tous les sens près d'eux, et ce malgré le vent glacial qui soufflait dans leur nuque et faisait pester Valentine.

Harry se dit qu'il était bien de retour.

Et qu'absolument rien n'avait changé.

Si ce n'était le bateau à voile qui flottait près des quais, ainsi qu'une grande maison sur roue flanquée d'un petit troupeau de chevaux ailés taille XXL.

-Ce sont les armoiries de Beauxbâtons, souffla Valentine avec une expression fermée. C'est dans cette école que je serais allé si mon père ne m'avait pas envoyé à la Réserve.

-Ouais, bein je pense qu'on est mieux à la Réserve, la coupa Damian. Cet endroit ne me dit rien qui vaille. C'est trop… Tape à l'œil. Et en même temps excentrique : c'est quoi au diable ces cochons ailés qu'on voit partout ?

-Des sangliers, rectifia Harry avec un petit sourire caché. Et ne t'en fait pas, les sorciers ne vont pas te manger !

-Aaah , pas sûr, se moqua Valentine avec une expression canaille, lui pinçant la peau du bras : c'est qu'il a l'air bien tendre et gras notre petit blondinet !

Damian retira son bras avec une expression offusquée, laissant la jeune fille éclater de rire et partir vers l'avant avec Charlie.

-Est-ce que j'ai l'air gros ? Chuchota l'Aspirant blond à Harry qui roula des yeux.

-Comme si Stevens allait laisser l'un de nous devenir gros !

Harry ne s'en faisait absolument pas de son allure, mais il songea alors que Ron et Hermione avaient peut être changés en son absence. Certainement, même. Dans sa tête, ils étaient encore des enfants, avec des joues rebondies et semblant flotter dans leurs robes de sorciers.

Il avait hâte de les voir.

Pressant le pas, se retenant même de courir vers l'entrée du château qui semblait l'appeler – combien de fois l'avait-il fait autrefois ? - Les jambes emmêlées dans les pans noirs qui s'agitaient autour de lui, le sac de cours cognant contre sa hanche et ses lunettes menaçant de s'échapper à chaque cadence.

Inconsciemment, il portait une main à son nez comme pour les remonter, mais il ne trouva que du vide. Il n'avait plus de lunettes, si ce n'était celles de vol qui pendaient à son cou et à la place d'une lourde robe noire qui noyait ses formes, il portait des rangers aux pieds, un pantalon assez moulant mais confortable grâce au tissu élastiques et aux renforcements en cuir, ainsi qu'un blouson rembourré d'une doublure chaude et douce comme la laine d'un mouton. Ce que cela devait être au demeurant.

Et à sa taille, à la place d'une baguette magique, pendait un fleuret.

Il pouvait légitimement le tirer s'il était provoqué en duel, ou s'il se faisait attaquer sans semonce.

Il réalisait qu'ils devaient tous légèrement dénoter par leur sobriété et le pragmatisme de leur tenue. Les sorciers britanniques apparaissaient pour avoir un gout prononcé pour une certaine excentricité.

Et l'un de ses plus formidables représentants se tenait justement dans le hall du château, portant une robe et un chapeau assorti rouge rubis avec un motif en spirale argenté, irisé, reflétant la lumière des chandeliers.

Albus Dumbledore leur ouvrit les bras, les détaillant tous en silence alors qu'ils pénétraient dans l'enceinte du bâtiment.

Pour Harry, tout semblait être à sa place, et il fut tenté de demander malicieusement si Poudlard avait connu d'autres monstres dangereux en son absence. Mais il se tu, conscient que la parole revenait au chef de mission, à savoir Charlie.

A la place il s'aligna avec ses amis derrière le rouquin et se mit respectueusement en position de rassemblement.

Il vit cependant le léger frémissement de sourcil du directeur quand son regard bleu pénétrant s'attarda sur lui. Il n'était certainement pas habitué à le voir si discipliné !

-Candidat et Aspirants : Salut, ordonna Charlie, et tous cinq posèrent le poing sur leur cœur dans un parfait accord. Il reprit alors : Monsieur le Directeur, je vous présente nos respects au nom de la Réserve de la Montagne Blanche.

-Soyez les bienvenus à Poudlard amis chevaliers dragons, leur répondit Dumbledore en souriant sereinement.

-Merci pour votre accueil, répondit Charlie en restant solennel. Et puisse notre collaboration porter ses fruits. Je peux derechef vous annoncer que la première partie de notre mission est exécutée.

-Oui, oui, très bien, balaya d'un geste de la main Dumbledore. Mais ne parlons pas de ça ce soir. Nous aurons tout le temps pour ça plus tard, vous devez sans doute être las après un tel voyage, soyez donc nos invités pour ce soir et les autres !

A cet instant, l'estomac de Damian gargouilla violemment et cela n'échappa à personne. Il rougit fortement alors que Valentine soupirait d'agacement devant son manque de tenue.

-Bein, ce serait pas d'refus, lança t'il alors.

-A la bonne heure ! Fit le Directeur en le regardant avec amusement au-dessus de ses lunettes en demi-lunes. Suivez-moi, je vais vous annoncer !

Les Aspirants et le Candidat attendirent cependant l'aval de Charlie qui finit par hocher de la tête avec un sourire :

-Très bien, vous avez quelques heures de permissions. Mais n'oubliez pas que vous restez à tout moment membres de la Réserve et que votre comportement doit rester impeccable. On se retrouve à 19h aux dragons pour monter les tentes.

Les adolescents acquiescèrent d'un « oui chef ! » enthousiaste avant de le suivre vers les portes de la Grande Salle où les attendait Dumbledore qui les scrutait curieusement.

-Je vais revoir mon grand frère, pépia Dennis à côté de Harry. J'ai tellement de choses à lui raconter depuis cet été !

-J'espère qu'il y a de bonnes choses à manger dans ce bled, s'inquiéta quant à lui Damian. Et que ce n'est pas juste du mouton. Les écossais ont un truc comme ça, non ? Avec du mouton ?

/Moi j'aime beaucoup le mouton/ Répliqua Emlith.

/J'aimerais beaucoup un mouton en ce moment…/ Fit écho Talath avec lassitude. / Le demi-géant essaie de nous faire manger des furets… /

Harry compatit silencieusement tandis que l'entrée dans la Grande Salle se chargeait de détromper le blond.

Tout était exactement comme dans ses souvenirs, et il sourit devant le moment d'arrêt de ses amis face au plafond enchanté, de toute beauté en cette soirée dégagée, aux bougies flottantes et aux quatre grandes tables occupées qui croulaient sous diverses variétés de nourritures.

Pour Harry, Poudlard et la Réserve avaient tous deux leur propre charme, très différent mais tout aussi marquant et magique.

Au milieu du noir des robes des étudiants de l'établissement, il découvrit aussi un ensemble d'adolescents portant de lourdes et épaisses robes cramoisies, installés du côté des serpentards –sûrement ceux de Durmstrang- conclut-il, mais aussi d'un patchwork de couleurs vives ou pastels à la table des serdaigles – ceux de Beauxbâtons.

Mais noir, rouge ou autres, ils se tournèrent tous vers eux quand le Directeur les interpella.

-Votre attention à tous ! Nous avons la chance d'accueillir des invités de la Réserve de la Montagne Blanche parmi nous ! Ils resteront pour assister à la Première Tâche ! Je compte sur vous pour être courtois avec eux, n'oubliez jamais qu'un chevalier dragon est en droit de tirer son arme s'il se sent menacé ou déshonoré ! Faites donc bon accueil au Chevalier Charles Weasley et à son dragon bronze, Derianth, qui pour des raisons tout à fait compréhensible ne peut pas être présent à nos côtés (il y eut des rires). Ils sont accompagnés de quelques Aspirants et Candidat, dont, l'un d'entre eux, ne vous sera pas tout à fait inconnu…

Il ne put même pas terminer sa phrase qu'un « HARRY ! » tonna dans la salle, suivi d'une tornade brune qui dépassa le directeur sans presque s'arrêter pour se jeter dans les bras du seul Aspirant brun de l'assemblée.

Dumbledore n'en prit pas ombrage, gloussant même un peu devant la réaction d'Hermione.

Parce que c'était elle.

Il y eut ce moment bizarre où elle leva la tête vers lui et où ils se dévisagèrent avec un peu de perplexité, comme deux inconnus familiers. Pendant un instant, l'image de la petite Hermione qu'il connaissait se plaça sur celle de la jeune fille qui se trouvait dans ses bras.

Bon, d'accord, elle avait toujours son épaisse crinière de cheveux, coiffée cependant, comme si elle s'était découvert un fond de coquetterie, et ses petits détails comme ses yeux bruns pétillant et ses dents de devant légèrement trop longues, mais son visage s'était affiné et sa silhouette autrefois asexuée s'était sculptée de creux et de formes.

-Ouah, Harry… Fit alors une autre voix derrière elle.

Levant les yeux, Harry tomba sur un grand escogriffe roux aux yeux bleus.

-Ron ! S'exclama-t-il. Regarde-toi ! Tu es…

- Non, regarde-toi,-toi ! Répliqua son ami en le désignant.

C'était étrange, toutes les lettres qu'ils avaient échangés ne les préparaient pas à voir devant eux un véritable adolescent. Ron avait encore grandi, Harry devait lever la tête pour le regarder dans les yeux. Et évidemment, malgré tout ce qu'il devait manger, il était toujours aussi fin, ce qui donnait un contraste assez étrange avec sa robe trop courte qui laissait apercevoir ses mollets, et l'épaisseur de plus qu'il y avait autour de lui. Ses manches aussi semblaient trop courtes. Ca sentait la poussée de croissance brutale et Molly devait s'en arracher les cheveux pour l'habiller correctement.

Mais à côté de ça Harry retrouvait les yeux expressifs – qui cachaient très mal son émotion émue-, la courbe que prenait son nez quand il était amusé, appuyée par ses taches de rousseurs trop visible sur sa peau laiteuse.

S'ils n'avaient pas été deux garçons, ils se seraient certainement eux aussi pris dans les bras, comme le faisait d'ailleurs innocemment Colin et Dennis, à quelques mètres d'eux. A la place, ils continuèrent à se sourire en espérant que l'autre comprenne ce « je suis super heureux de te revoir » silencieux.

En le lâchant, Hermione émit alors un son à mi-chemin entre le rire railleur et le sanglot, elle, ne semblait pas honteuse d'avoir les larmes aux yeux, et les considéraient, tous les deux, avec bonheur et indulgence.

-C'est si bon de te revoir Harry, affirma t'elle.

-Ca me fait plaisir d'être là aussi.

Un petit raclement de gorge poli retentit quelques secondes après et Harry se rappela des personnes qui se trouvaient derrière lui. Il s'écarta légèrement avec un sourire d'excuse, mettant alors face à face ses anciens et ses nouveaux amis.

Le moment qu'il avait à la fois espéré et craint se déroulait en ce moment même et il croisa intérieurement les doigts pour que ça se passe bien. Même si sous ses yeux, il ne pouvait que voir les énormes différences entre les deux groupes.

-Ron, Hermione, voici Valentine et Damian, respectivement chevalier de la verte Dinth et du brun Emlith. Val', Damian, voici mes anciens condisciples de Gryffondor, Ron et Hermione.

Si Ron semblait un peu mal à l'aise, Hermione leur fit un sourire aimable :

-Nous vous connaissons déjà un peu, Harry parle beaucoup de vous dans ses lettres.

-Il nous a parlé aussi de vous, acquiesça Damian avant d'avoir un sourire clairement narquois. Bon, j'ai pas retenu probablement la moitié de tout ce qu'il a dit, mais Harry parle un peu trop.

-Quoi ?! C'est TOI qui dit ça ?! S'indigna le concerné en le poussant du flanc.

-On croit rêver ! Approuva Valentine en se mettant légèrement hors de leur portée puisque le blond venait de répliquer en crochetant la jambe du brun pour essayer de le faire tomber.

Harry se retint de toutes ses forces à lui tout en le maudissant et le traitant de pipelette. Il rata donc l'air gêné de ses deux amis sorciers qui ne savaient pas où se mettre et qui cherchaient autour d'eux un angle d'approche quelconque.

Qui ne leur fut certainement pas apporté par Valentine qui se contenta de rester intimidante et distante.

Cela aurait pu rester un simple problème d'appartenance à un groupe, mais la vérité c'était qu'aucun des deux clans n'était prêt à céder Harry à l'autre.

Et que les chevaliers dragons s'étouffaient moins de scrupules pour s'en emparer. En tout cas, Damian n'avait pas l'intention de quitter le centre de son attention pour l'instant. Le laissant finalement se remettre sur ses deux pieds, il l'attrapa par les épaules :

-Bon, et si on allait manger ? On m'a promis un repas si je me souviens bien !

-OK, essayons de trouver une place quelque part…

-Vous… Pouvez manger avec nous, proposa doucement Hermione.

Derrière, Ron avait du mal à cacher sa contrariété, et la proposition de son amie ne semblait pas vraiment l'emballer.

Ils se dirigèrent néanmoins vers leur coin de table gryffondor dans un silence presque gênant, qui fut brisé brusquement par une jeune voix juvénile :

-Ca alors, je n'y crois PAS !

Ils se retournèrent tous pour découvrir une jeune fille, certainement en première ou deuxième année, portant une robe rose et de longs cheveux châtains ondulés.

Harry sentit Valentine se crisper à ses côtés alors qu'ils se retrouvaient face à une demoiselle de Beauxbâtons.

-C'est bien toi Valentine ? Fit-elle avec une expression moqueuse tandis qu'elle la détaillait. Je ne rêve pas ?

-Je ne m'attendais pas à te voir ici Ophélie, répondit l'Aspirante, la voix glaciale.

-C'est ta petite sœur ? S'étonna Harry en passant de l'une à l'autre.

Ophélie Lassauge était très maigre, lui donnant l'air un peu maladif. Il n'y avait rien en elle de cette espèce de force et de beauté flamboyante qui émanait de Valentine. Un instant, il se demanda comment on avait pu lui préférer cette petite chose dédaigneuse. Leur père devait être un peu idiot.

-DEMI-sœur, précisa aigrement Ophélie comme si elle était prise de nausée. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes !

-Tout à fait d'accord, marmonna Damian, le nez tordu par la contrariété alors qu'il devait sans doute penser la même chose qu'Harry.

La française n'y fit pas attention, recoiffant de façon maniérée une mèche de cheveux derrière son épaule.

-Mais pour en revenir à ta question Valentine, j'ai été invité à assister au Tournoi des Trois Sorciers, parce que le nom des Lassauge est connu à travers le monde et en tant qu'héritière, je me dois de me familiariser avec ce genre d'évènement. Mère sera aussi là pour la Première Tâche. Enfin… Tout ça ne te concerne pas. Autrefois, peut-être, mais plus maintenant (elle la regarda à nouveau de haut en bas avec mépris). Je me demande, toutefois, ce que des gens de votre… espèce font ici. Je ne savais pas qu'ils laissaient entrer les trainées à Poudlard !

Ni Valentine qui retenait difficilement sa colère en serrant les poings et les dents, ni Harry qui frémit d'indignation ne purent intervenir, puisque Damian avait déjà dégainé son fleuret pour le tendre juste sous la gorge de la jeune fille.

L'expression du blond était sombre et meurtrière et Ophélie poussa un petit cri de terreur en se figeant.

-Comment… osez-vous vous en prendre à moi ?! Couina-t-elle avant de chercher autour d'elle un quelconque secours.

Damian la fit cependant vite revenir vers lui en prenant la parole :

-Toi, là, la sorcière laideronne et stupide, ne t'avise PLUS JAMAIS de parler de la sorte à un membre de la Réserve ! Parce que la prochaine fois qu'il te viendra à l'idée de nous insulter, ce n'est pas sous mon épée que tu te trouveras, mais entre les crocs de mon dragon !

Elle glapit un peu face à la menace, alors qu'Harry devait se retenir de ne pas rire sous la remarque d'Emlith qui indiquait que « non, berk, très peu pour lui, ça ne lui donnait pas envie. ».

-Ca suffit, fit alors une autre voix féminine, et Harry, tournant la tête vers la nouvelle arrivée, tomba sur une vision enchanteresse.

Immédiatement, et il n'eut pas besoin d'observer la façon dont Ron s'était raidi, il sut qu'il devait s'agir de Fleur Delacour. Même Damian qui aimait rester campé sur sa position anti-sorcier, béa légèrement en l'apercevant.

Elle ressemblait un peu à une nymphe, légère et céleste, avec son visage en ovale parfait, sa peau lumineuse, ses yeux bleus comme des diamants et sa longue chevelure d'une couleur entre le doré de Valentine et le platine des Malefoy. Son expression était cependant fermée et prudente.

-C'est Fleur Delacour, lui murmura alors Valentine. Ne te laisse pas avoir, elle a du sang de vélane dans les veines.

Un instant, Harry fut tenté de lui répondre insolemment « Et alors ? » , mais vu ce qu'il venait de se passer, il s'éclaircit la gorge à la place, gêné. En plus, c'était la fille dont Ron était amoureux, et convoiter les coups de cœur de ses potes, ça ne se faisait pas.

Et puis il croisa le regard de Charlie qui avait suivi Dumbledore près de la table des professeurs, et l'expression légèrement contrarié qu'il lui lança le rendit tout honteux. Il devait être plus fort que ça !

Il posa alors sa main sur celle de Damian pour l'enjoindre à baisser son arme et en réponse la Miss Delacour salua l'initiative d'un hochement approbateur de la tête.

-Pardonnez les commentaires de cette petite idiote, fit-elle. C'est toujours un honneur de recevoir des membres de Réserves. Comme vous le savez peut-être, nous autre les français sommes particulièrement fiers des races de dragons que nous produisons…

-Du moment que vous ne les montez pas… Lâcha nonchalamment Valentine, ce qui lui valut un sourire poli de sa concitoyenne.

-Je suis heureuse de voir que tu te portes bien Valentine, se contenta de répondre Fleur. Tu as l'air bien entourée.

-Je ne peux vraiment pas dire la même chose pour toi, remarqua-t-elle en jetant un regard froid sur sa demi-sœur que l'autre blonde tenait par les épaules.

-Tu n'étais pas aussi directe autrefois, s'amusa Fleur. Même si tu n'avais jamais été non plus du genre à te laisser marcher sur les pieds.

Valentine haussa nonchalamment des épaules :

-Je n'ai plus rien à prouver de ce côté-là. Pour ça, nous étions assez semblables. J'ai appris que tu avais été choisie pour être la championne de Beauxbâtons. Je te souhaite donc bonne chance.

Fleur émit un son de gorge moqueur, l'air de dire qu'elle n'avait pas besoin d'encouragement, avant de tourner les talons avec la petite Ophélie pour repartir s'asseoir à leurs places.

Le groupe en fit autant, tout aussi silencieux, observant Valentine à la dérobée.

Cette dernière s'était calmée et n'arborait plus qu'une expression ennuyée, s'asseyant dos tourné à la table des serdaigles.

-C'est pas un cadeau cette mioche, finit par grogner Damian – leur habituel destructeur de silence gênant.

-Vous avez l'air d'avoir une histoire compliquée, avança prudemment Hermione en leur tendant les plats pour qu'ils se servent.

-C'est le cas, répondit simplement Valentine en récupérant un plateau de rôti froid.

-Et tu connais Fleur, lâcha Ron qui était pratiquement aussi glacial qu'elle en ce moment.

Harry lui jeta un regard interrogateur, mais le roux détourna le regard pour se concentrer sur la blonde qui avait fini de remplir son assiette et passait le plat à Damian.

-Nous nous sommes croisés durant notre enfance. Les Delacour ont un niveau d'influence presque aussi important que celui des Lassauge. En tant qu'héritières respectives, nous étions amenés à nous fréquenter. Mais ce n'était pas grand-chose.

La discussion retomba à plat alors que Ron se renfrognait dans son coin et qu'Hermione tentait un peu vainement d'entretenir le flot de paroles. Le problème étant que les sujets avaient tendance à exclure un côté ou l'autre. Damian et Valentine ne se sentant pas concernés par leurs souvenirs de Poudlard, et Hermione et Ron étant perdus lorsque le sujet tombait sur les dragons et l'entrainement.

L'un dans l'autre, Harry sentait son petit rêve d'accord parfait entre ses amis s'écrouler sous ses yeux et tentait de faire bonne figure.

Heureusement pour lui, au bout d'un moment, les jumeaux Weasley vinrent les voir de leur côté de table.

Il vit alors nettement Hermione plonger le nez dans son dessert tandis que la main de Fred se posait nonchalamment sur une de ses épaules comme pour s'y appuyer. Elle rougissait, cela ne faisait aucun doute –d'autant plus que Thot, Moineau et Delilah y réagissaient en roucoulant d'un air très intéressé.

Harry avait fini par comprendre que les lézards de feu sentaient et réagissaient favorablement à l'excitation sexuelle. Cela les rendait tout fou.

D'une autre façon, ils étaient aussi les premiers présents lors des accouchements – et à la Réserve, le Maitre Guérisseur se fiait plus aux réactions de son lézard bronze qu'à ce que lui disait les diagnostiques magiques. Si des lézards se pressaient autour d'une femme ou d'un animal, c'était que la naissance était imminente.

En tout cas, ce qu'il y avait entre Fred et Hermione n'échappait à aucun membre de la Réserve.

George, lui, se trouva une place à côté de Damian et dans un geste grandiloquent, écrasa sa main sur la table pour avoir leur attention, affectant un air important :

-Bon ! Il faut que vous nous le disiez ! Affirma-t-il.

-Quoi donc ? Demanda Damian en cherchant une réponse du côté d'Harry qui haussa des épaules.

-Pourquoi le ciel est au dessus de nos têtes ? Quelle couleur portera Dumbledore demain ? Est-ce que la taille des dents de dragons est proportionnelle à celle de leur…

-Frederick ! S'indigna Hermione en le coupant vivement, sentant apparemment venir le mot en trop.

Damian ricana en réponse en échangeant un regard complice avec l'autre roux.

-Non, rien de tout ça, reprit George. En revanche…

-…Nous sommes très curieux de savoir comment se comporte notre frère à la Réserve, termina Fred qui se faisait pincer le bras en punition par une Hermione mécontente.

Harry tourna aussitôt la tête vers Charlie qui mangeait à la table des professeurs sans tenir compte des personnes qui l'entouraient, à savoir le directeur et le Ministre de la Magie. D'un autre côté, Fudge semblait lui aussi plutôt mécontent de l'avoir comme voisin et se contentait de parler à un homme qu'Harry n'avait jamais vu.

-Charlie ? S'étonna Damian. Bah… Il est plutôt populaire et sympathique. Après, c'est un bronze. Donc il a une certaine place au sein de la Réserve.

Les jumeaux se regardèrent, un peu étonnés :

-Vous voulez dire qu'il est ouvert avec les autres et qu'il a des amis ?

-Les gens lui font confiance, annonça Valentine. Si j'avais un problème, je pense que je n'hésiterais pas longtemps à aller le voir pour obtenir un conseil ou une aide. Hum, oui, c'est quelqu'un sur qui on peut se reposer.

-Il m'a souvent aidé, approuva Harry avec un grand sourire. Je l'apprécie beaucoup et je sais qu'il a pas mal d'amis à la Réserve.

-Eh bein… Souffla Fred . Voilà qui est surprenant…

-Il fait toujours cette tête d'asocial quand il est avec nous…

-…Qu'on en vient à penser que c'est dans son caractère.

Les Weasley se fixèrent un instant, l'air un peu accablé. La conclusion était facile à tirer, mais même si ce n'était pas vraiment ses affaires, Harry ne put s'empêcher d'intervenir :

-Il ne vous déteste pas. Je pense qu'il a juste un peu du mal quand vous êtes là. Sa vie est vraiment différente de la vôtre et… C'est un peu comme ce qui se passe en ce moment. Entre Ron, Hermione, Damian et Valentine. C'est difficile de communiquer lorsqu'on fait face aux aprioris de chaque côté et qu'il y a peu de points sur lesquels se rejoindre.

Ses amis des deux côtés se renfrognèrent, et les jumeaux se plongèrent dans leurs pensées.

-… J'imagine qu'il faut juste perce l'abcès à un moment ou un autre… Conclut Harry en regardant plus particulièrement Ron qui était toujours retranché dans sa bouderie.

Ils n'avaient cependant pas vraiment le temps ce soir puisqu'ils devaient rejoindre leurs dragons et monter les tentes. Hermione et Fred les raccompagnèrent cependant jusqu'à l'entrée Nord du Château, par laquelle ils pouvaient rejoindre la Cabane d'Hagrid.

-Mais vous allez dormir dehors par cette température ? S'inquiéta Hermione. Pourquoi ne pas loger au château ? Je suis certaine qu'il doit y avoir des chambres quelque part, ou au pire, il y a toujours un lit pour toi Harry dans ton ancien dortoir !

Le brun lui fit une légère grimace, ce qui lui attira une remarque moqueuse de Fred sur l'éloquence de ses réponses. Il ne pouvait cependant pas leur dire qu'ils devaient s'occuper de leurs dragons puisque tout le monde croyait que seul Derianth était là.

-Ne savez-vous pas Miss, que les gens de leur espèce dédaignent les modes de logements conventionnels pour vivre dans des grottes comme nos ancêtres de la Préhistoire ?

Les adolescents sursautèrent légèrement pour se retourner vers les deux hommes qui étaient eux aussi dans le hall. Et plus particulièrement celui qui venait de parler.

-Enfin, Lucius… Fit l'autre homme avec embarras.

Lucius Malefoy. Cela semblait faire une éternité depuis la dernière fois qu'Harry l'avait vu – jamais dans de bonnes circonstances d'ailleurs- et il réalisait qu'il aurait très bien pu vivre cent ans encore sans que cela lui manque.

*Il a envoyé Drago à Durmstrang.* Se rappela Harry.

Il n'y avait eu qu'un moment dans la Grande Salle où il avait laissé son regard courir jusqu'à la table des serpentards, et apercevoir Crabbe, Goyle et Parkinson sans leur inénarrable leader lui avait donné une impression amère. De fausseté.

Poudlard n'était définitivement pas la même sans le serpentard aux piques venimeuses et son petit air supérieur.

Et, en fait, Harry avait réalisé qu'il aurait aimé le revoir.

Malgré tout ce qu'il avait fait.

Il renifla alors d'un air dédaigneux en toisant le père de son ancien rival. L'homme lui renvoya son regard, avec quelque chose de plus qu'Harry eut du mal à identifier. Trop d'attention peut-être, pour un homme qui ne l'avait jusqu'ici jamais regardé qu'à contrecœur.

Et pendant un très bref instant, les yeux gris de son vis-à-vis flashèrent de rouge – et une douleur qui avait lâché Harry depuis un long moment vint lui déchirer le crane en deux.

Il posa aussitôt la main sur sa cicatrice comme pour épancher un saignement. Mais il n'y avait pas de sang. Juste cette douleur interne qui semblait prendre racine au cœur même du petit éclair dessiné sur son front.

Pendant cet instant, Harry ignora les inquiétudes de ses amis pour lui, tout comme celles de Talath qui ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait.

Il observa juste l'homme partir, la douleur cesser aussi brusquement qu'elle était arrivée, le tout, habité d'une seule pensée paniquée :

Mais qu'est ce qui était en train de se passer ?

A suivre…

Voilà voilà – un nouveau mystère qui vous aidera peut-être à en résoudre un autre ! Je vous dis donc, normalement, à la semaine prochaine pour la suite !