Mot de l'auteur : Bonjour ô lecteur ! C'est mercredi ! J'ai une main toute bandée après qu'elle ait servie de sandwich entre une porte et le machin dans lequel on transporte les cartons au boulot, mais je poste quand même ! Voyez comme je vous aime ! Merci pour vos gentils retours après mon absence maladie, j'espère que je ne vous ais pas trop perdu !
Rappel :
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Damian (dragon brun Emlith)
Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens-
O'Connel (dragon bronze)
Candidats : Dennis Crivey
Chapitre 16 : Dans le noir
L'animal se fraya un chemin à travers les ténèbres, jouant de sa fourrure toute aussi sombre pour passer inaperçu. Sa truffe et ses pattes le menaient sûrement à travers la forêt réputée si dangereuse.
Son cœur battait fortement, d'excitation, mais aussi d'inquiétude.
Oh, il y avait tellement de raisons d'être inquiet. Tellement. Mais il n'était pas du genre à se laisser arrêter par cela.
Quelques mètres encore… Il passa sans difficulté la barrière magique anti-ennemie… Et il y arriva.
Il s'immobilisa brusquement.
Là où il s'était attendu à trouver une seule grande masse dangereuse, il y en avait quatre.
Pas un, mais quatre dragons dormaient dans la clairière sur des lits improvisés de pailles et de cendres. Leurs respirations étaient profondes et d'elles émanaient une douce odeur de feu de cheminée. Il hésita un instant, puis, à pas de loup, se dirigea prudemment à travers les gueules, les griffes et les queues vers les petites tentes couleur camouflage qui s'élevaient entre les reptiles.
Humant l'air à la recherche d'une odeur familière, il repéra celle qui l'intéressait.
Passant le nez à travers les pans de l'ouverture, il découvrit une petite pièce bien chaude, assez semblable à l'intérieur d'une yourte avec son foyer au centre et des peaux recouvrant pratiquement tout le sol. Il n'y avait pas énormément de chose et de commodité, mais c'était tout de même beaucoup plus confortable qu'une tente standard non sorcière. Et lové à gauche de l'entrée se tenait un garçon dans un confortable duvet avec doublure en laine.
Il resta un instant à l'observer : l'enfant était paisible, au point qu'on en oubliait tout ce qu'il avait pu vivre jusqu'ici, ses cils reposant sagement sur ses joues, cachant des yeux verts volontaires.
Les autres diraient probablement que ce sont les yeux de sa mère – mais ce serait accorder trop de crédit à Lily. La fougue, l'audace et la détermination qu'on pouvait y lire était à l'image du regard de James.
Il s'avança lentement, mais s'immobilisa brusquement lorsqu'une tête reptilienne sortit d'entre les mèches de jais du garçon, plissant les yeux face à lui.
La petite bête siffla en avertissement, et, en réponse, il s'aplatit au sol pour montrer ses intentions.
Le lézard de feu brun le scruta, puis il se rallongea contre la tête de son maître en continuant à le fixer, prudent.
L'autre animal put donc s'approcher, avec des gestes lents, jusqu'à pousser légèrement du museau le visage de l'adolescent. Ce dernier se contenta de gémir avant de marmonner « hm non Talath, un autre jour… » et de se rendormir.
Dépité par cet échec, il décida de passer aux mesures drastiques : sortant une large langue rose, il lui apposa une léchouille sur le visage.
Sentant le sursaut du jeune homme, il s'éloigna vivement alors que l'Aspirant s'emmêlait dans son duvet en essayant d'en sortir précipitamment sous la panique. Le lézard de feu se retrouva expulsé et rejoignit les airs en piaillant de colère.
Finalement, Harry Potter, en chemise, s'immobilisa en position debout et à force de chercher ce qui n'allait pas et l'avait réveillé (en plus de la substance légèrement gluante qui maculait sa joue), tomba sur le spectacle du grand chien noir qui s'apprêtait à sortir.
Ils échangèrent un long regard, et le chien quitta la tente.
-D-
Severus se tenait sur les marches de l'entrée nord du château, observant la Forêt Interdite d'une expression qu'il espérait aussi peu proche que possible de l'inquiétude qu'il ressentait.
Il savait que ce moment serait important pour Black. Et pèserait beaucoup dans la balance concernant le temps qu'il mettrait à accepter de se comporter à nouveau comme un humain et non plus comme son fidèle chien.
Le Maitre des Potions se demanda si ça lui manquerait, mais il n'était pas très honnête avec lui-même.
Non. Bien sûr que non.
-Menteur-
C'était pourquoi il était aussi peu disposé à l'égard du jeune Potter. Jaloux. Les Potter passaient toujours en premier.
Maudits Potter.
Il inspira profondément tandis que son autre sujet d'inquiétude se rappelait à lui.
Découvrant pendant un bref instant son avant-bras, il observa la marque des ténèbres qui tranchait violemment sur sa peau blafarde. Elle n'avait cessée de foncer durant tout l'été, et voilà qu'elle lui faisait même mal.
Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, une réalité qu'il avait voulue impossible.
Il recouvrit vivement son bras comme si cacher la marque pouvait faire disparaitre tout ce qui la concernait.
Puis, se résignant, il tourna le dos au parc pour rentrer. Il avait l'intuition qu'il ne dormirait plus jamais avec Sirius maintenant que ce dernier avait retrouvé son filleul. D'une certaine façon, les choses reprenaient leur cours normal – comme cela aurait dû toujours être.
Il referma la porte derrière lui en refusant à penser plus loin.
-D-
Harry sortit discrètement du camp, non sans une rapide caresse à Talath et des pensées apaisantes pour qu'elle continue à dormir. Moineau le suivait silencieusement pour assurer ses arrières, en parfait petit protecteur dévoué. Puis, dans le noir, il suivit tant bien que mal le gros chien qui s'arrêtait de temps en temps pour lui laisser le temps de le rattraper.
Son cœur battait d'excitation, mais aussi d'anxiété. C'était la première fois qu'il voyait son parrain.
Il voulait l'attraper, plonger ses mains dans ses poils drus et l'attirer à lui pour l'agripper férocement et l'empêcher de s'éloigner de lui.
Sirius Black était son lien le plus proche avec le côté sorcier de sa famille. Remus Lupin l'était, aussi, mais à part quelques lettres courtoises, il n'avait pas senti que l'homme souhaitait se rapprocher de lui, bien au contraire en fait, tandis qu'il avait l'impression que Sirius avait attendu aussi impatiemment cette rencontre que lui.
Le chien s'arrêta dans une clairière, près d'un vieil arbre ratatiné qui trônait en son centre. Une lune dans son quartier les baignait tous les deux d'une légère lumière, elle l'empêcha néanmoins d'apprécier le moment où le chien redevint homme.
Harry eut juste l'impression d'avoir cligné les yeux au mauvais moment.
Un peu frustré, il leva la main devant lui et utilisa le Mot de Lumière pour parsemer les lieux d'orbes lumineuses, les plongeant dans une sorte de champ de lucioles. Là, il pouvait clairement admirer les traits de cet homme qui aurait dû faire partie de sa vie.
Il avait la peau claire, les traits marqués, bien que caché sous une barbe sombre qui aurait eu bien besoin d'entretien, ses yeux gris avaient quelque chose de singulier, comme deux étoiles argentées que l'on pourrait voir sur une carte de noël.
Ou, peut-être était-ce parce qu'il le regardait, lui.
Il était habillé de guenilles, mais celles-ci semblaient curieusement propres. Sirius sembla se rendre compte de son accoutrement à cet instant, soulevant une manche trouée et eut une expression peinée curieusement élégante.
Ses gestes l'étaient d'ailleurs. Cela lui faisait un peu penser à certains enfants de serpentard – à Malefoy par exemple – dont chaque mouvement semblait être le résultat d'une longue recherche de perfection.
-Pardonne cette allure minable, fit-il finalement, lui permettant d'entendre une voix grave légèrement éraillée, comme celle que pouvait avoir certains fumeurs.
Avait-il fumé à une époque ? Ou était-ce le résultat de plusieurs mois de silence ?
-Ce n'est pas exactement comme ça que j'aurais aimé faire ta connaissance… Continua l'homme en semblant se retenir de l'approcher.
Harry haussa des épaules.
-J'ai porté pire, essaya-t-il d'ironiser en songeant aux vieilles affaires de Dudley. Et ça ne m'allait pas aussi bien qu'à vous.
-Tu peux me tutoyer, lança vivement Sirius comme s'il était attaqué physiquement par ce « vous » indésirable.
Il sourit néanmoins :
-Ça sonne comme un compliment. Alors je vais le prendre.
-OK, c'est juste un peu bizarre. C'est comme si on se connaissait sans se connaitre vraiment. C'est déroutant comme situation, je ne sais pas trop quoi dire…
-Tu as raison, mais tu as su l'écrire… Il y a eu ta lettre. Elle m'a fait beaucoup de bien Harry. (il s'arrêta, les yeux dans le vide) Ah… « Harry », cela fait une éternité que je n'ai pas dit ce prénom pour te parler. Tu étais encore un bébé et je te prenais sur mes genoux pour te faire sauter. Ça te faisait rire. J'ai souvent gardé ce souvenir pour moi, là-bas, quand les détraqueurs n'étaient pas là. Parce que quand ils étaient là, j'avais trop honte et trop mal rien qu'à y penser. J'avais l'impression que je ne le méritais pas, que j'avais gâché ta vie…
Son expression s'assombrit vivement et Harry franchit les quelques pas qui les séparaient pour poser sa main sur son bras.
-Tu n'y es pour rien. Pettigrow est mort, et cela te mets dans l'embarras vis-à-vis de ton statut de condamné, mais avec lui, c'est cette histoire qui s'est terminée. Les dragons ne se préoccupent que très peu du passé et du futur, et je trouve que c'est une bonne philosophie. Seul le présent compte. J'aimerai connaitre le Sirius que j'ai devant moi, c'est tout ce qui m'importe. Et j'espère que tu veux connaitre le Harry que je suis maintenant, et pas celui que j'étais avant…
Un peu inquiet, son ton déterminé faiblit peu à peu pour devenir un murmure timide.
-Je ne sais pas si c'est très intéressant d'avoir un filleul chevalier dragon…
Sirius ne dit rien pendant un moment, fixant la main sur son bras, avant de lui attraper fraternellement l'avant-bras d'une poigne assurée pour le tirer à quelques centimètres de lui :
-Je me fiche que tu sois un chevalier, un sorcier, un gobelin ou un moldu.
-Je ne suis clairement pas un gobelin, grommela Harry devant la pique.
-Ecoute, voilà une chose sur moi, et aussi sur ton père, qui vient du passé, certes, mais qui a son influence sur ma façon de penser d'aujourd'hui. J'étais un enfant difficile aux yeux de ma mère, une véritable déception, et vint le moment où elle commença à parler de m'envoyer dans une réserve afin de se débarrasser de moi… Je ne l'ai pas pris du tout comme une punition. En fait, j'avais cette phase de rébellion, et le mode de vie des chevaliers était très attrayant à mes yeux. J'en ai parlé à James et il était aussi enthousiaste que moi. On voulait y aller tous les deux, c'était notre plan A. Finalement on a opté pour le plan B : moi allant vivre chez les Potter, parce que je me sentais mal de séparer James de Lily. Je ne l'ai jamais regretté, et certainement pas maintenant que je t'ai devant moi.
Harry s'écarta légèrement, sans vraiment briser le contact entre eux, observant un instant la forêt autour de lui pour cacher son trouble. Il s'était parfois demandé ce qu'aurait pu penser ses parents de la voie qu'il avait prise… Apprendre ça sur son père lui donnait l'impression d'être plus proche de lui.
-Alors mon père aurait été d'accord… Ça me fait plaisir de le savoir.
-J'en suis sûr. Mais je ne peux pas me prononcer pour ta mère, même si je crois qu'elle vous aurait gueulé dessus un bon moment… Elle n'aimait pas beaucoup ce qui pouvait mettre en danger ses proches… (il s'arrêta un instant avant d'émettre un bref éclat de rire et de continuer avec dérision) « Bizarrement », elle avait tendance à me considérer comme un « danger », mais elle m'a quand même laissé être ton parrain.
Il lâcha alors Harry et s'assit sur une grosse racine, l'invitant à en faire de même en tapotant le bois d'une main. L'adolescent ne perdit pas de temps pour s'exécuter, ravi de la situation.
/Vous devriez lui demander de vous parler encore de vos parents./ Fit Talath, sans doute réveillée par ses émotions trop vives.
Il s'excusa mentalement, mais la dragonne les souffla d'une pensée. Elle préférait être réveillée lorsque quelque chose d'aussi passionnant se passait.
*OK, mais ne quitte pas le camp. Desclare m'égorgerait s'il t'arrivait quelque chose hors de la protection de Charlie et Derianth. *
/Et pas vous, peut-être ?/ Releva-t-elle sans cependant bouger de sa place.
Un sourire amusé dansa sur les lèvres d'Harry ça, et son silence brutal, il sembla titiller la curiosité de Sirius :
-Ca fait quoi d'être lié à un dragon ?
-C'est génial. J'ai l'impression d'avoir perdu une grosse partie de toutes mes angoisses… De mes peurs… C'est comme si rien de mauvais ne pouvait m'arriver. Et comme si je n'avais besoin de rien d'autre… Ou plus besoin de personne. Elle est là, elle m'aime comme personne ne pourrait m'aimer. (il toucha inconsciemment son cœur) Je ne suis plus seul là. Plus jamais seul.
Cela dû sans aucun doute parler à son parrain puisqu'une ombre flotta dans ses yeux sombres. Il ne fit aucune remarque cependant, et Harry continua :
-Et voler avec Talath, c'est excitant – enfin, voler sportivement, hein, parce que le trajet qu'on a fait pour venir ici, c'était un peu ennuyeux.
/Entièrement d'accord. Vivement qu'on m'apprenne à transplaner./
-C'est mieux qu'avec un balai ? L'interrogea-t-il avec un sourcil levé.
Il devait avoir entendu parler de ses talents d'attrapeur.
-Pouh, oui, rien à voir. Le balai… C'est rigide, désincarné – tout ce que tu sens c'est la magie et le vent. Alors qu'avec un dragon, entre tes jambes, tu sens l'effort, la puissance, les muscles qui jouent, la chaleur qui monte, tu participes à quelque chose, tu deviens un seul être – tes pensées se synchronisent au point que tu ne sais plus qui a pensé quoi. Et on a un mot de Pouvoir qui nous permet de voir à travers les yeux du dragon, et ça…. C'est juste la chose la plus cool au monde ! A ce moment-là, tu n'es plus que puissance et force, le vent devient ta monture et tu deviens l'ombre qu'on craint… C'est grisant. .. Je… Je ne sais pas comment expliquer ça clairement…
-Je comprends, lui assura Sirius. J'avais une moto quand j'étais jeune. Bien sûr ça n'a rien à voir avec un dragon, mais James ne comprenait pas pourquoi je préférais rouler au vol en balais. Mais la sensation du moteur qui rugit entre tes cuisses, ça me parle. Tu le sens en toi, dans ta chair, dans tes os, être au contrôle d'une puissance qui gronde, qui ne demande qu'à se lâcher à pleine puissance, mais que tu retiens. C'est jouissif – on se sent fort, invincible – et… (il rit à nouveau) ça à un fond sexuel très évident !
Harry s'étrangla d'indignation :
-Je n'ai jamais pensé à ça pendant que je volai avec Talath !
Sirius lui donna plusieurs tapes dans le dos, hilare :
-Allez, il n'y a rien de mal à vouloir un corps vibrant entre nos jambes !
-Quand même, maugréa Harry.
-Oh, je n'aurais peut-être pas dû parler de ça avec toi ?
Il semblait tout d'un coup se rendre compte qu'il parlait à un ado de quatorze ans. Harry le tranquillisa aussitôt.
-Ne t'inquiètes pas, j'ai un ami très bavard en matière de sexe. Tu ne risques pas de faire pire que lui.
-J'imagine que tu pouvais difficilement y échapper en faisant parti d'une Réserve… Enfin, pour ce que j'en sais, à savoir pas grand-chose. Des racontars. (il secoua sa main comme s'il voulait chasser ses mots) La preuve, je croyais que le genre du dragon était toujours le même que celui de son maître. Mais toi, tu as marqué une femelle.
Harry retint une grimace face au sujet glissant. Il ne voulait vraiment pas parler de ça avec Sirius.
-Ça arrive, se contenta-t-il d'affirmer, évasif.
Heureusement, l'homme n'insista pas. Il observa la lune et poussa un petit soupir déçu.
-Ça ne va pas Sirius ?
-Il est très tard. Il est temps de mettre fin à notre petite rencontre, je ne voudrais pas que tu sois trop fatigué demain matin.
-Oh, mais je n'ai pas sommeil, et puis j'aimerai encore discuter avec toi ! C'est la première fois que…
Il se tu, n'osant pas aller au fond de sa pensée.
Il adorait pouvoir parler avec lui, comme s'ils étaient deux adultes. Sirius était naturel et franc, ne lui cachant rien, de ses mots, de ses émotions. C'était presque comme lorsqu'il était avec Charlie, sauf qu'il n'attendait pas vraiment la même chose.
Il se mordilla la lèvre en se levant de sa racine.
Il était en parti étonné de sa réaction : il était venu à Poudlard dans l'idée de rencontrer un homme avec lequel il serait probablement emprunté, comme avec un lointain ami de famille. Qu'il se sentirait gêné de leur lien… Mais en quelques échanges il avait été séduit par la personnalité de son vis-à-vis.
/Pourquoi ne pas lui demander d'être votre père, puisque c'est ce que vous voudriez ?/
*Ce genre de choses ne se dit pas !*
Talath émit un équivalant de haussement d'épaules. Les dragons n'étaient pas du tout famille. Une fois les œufs éclos, c'était chacun pour soi. D'ailleurs, à l'état sauvage les dragonnets s'entredévoraient souvent quand il n'y avait pas de source de nourriture à proximité.
Dans la clairière, Sirius posa une main sur l'épaule de Harry :
-Nous aurons d'autres occasions. Je ne serais jamais loin… D'autant plus que… Poudlard regorge de danger cette année…
Harry pensa aussitôt à Lucius Malefoy avec ses yeux rouges, mais c'était à quelqu'un d'autre que pensait son parrain.
-Reste hors de portée du directeur de Durmstrang, Igor Karkaroff. Et de ses élèves aussi à bien y penser… C'était un ancien partisan de Tu-Sais-Qui. Un Mangemort. Il était à Azkaban avec moi, mais il a été relâché.
-Il a été relâché ? Pourquoi ?
-Il avait des noms à donner. Des Mangemorts qui avaient échappé au système. Il a conclu un marché avec le Ministère… Se mettant à dos une partie de ses anciens partenaires. Je ne sais pas s'il pourrait tremper à nouveau dans la magie noire, mais les Mangemorts paraissent plus actifs ces derniers temps… Sans même parler de ce qu'il s'est passé à la Coupe du Monde… Alors, sois prudent. D'accord ?
/Avons-nous mis les pattes dans un nid de serpent ?/ Lança Talath alors qu'Harry suivait pensivement Sirius, redevenu chien, vers le campement.
*J'en ai bien peur* Lui répondit-il distraitement.
Il sentit sa satisfaction avant même que ses paroles n'arrivent à son esprit.
Elle trouvait tout cela très excitant.
-D-
C'était un reflex bien intégré par des années d'insécurité qui le fit attraper le membre le plus proche, et sa baguette de l'autre main, tout ça en aveugle dans l'obscurité de sa chambre.
La chose poilue qu'il avait attrapée changea cependant de forme entre ses doigts, troquant fourrure contre peau masculine, veineuse et rude. Severus tenta alors de lancer un lumos, mais une autre main vint s'emparer de la sienne, l'entourant elle et sa baguette, le plaquant un peu plus contre le matelas de son lit.
Il sentit son souffle chaud sur son visage.
-Black ? Demanda-t-il, surpris par son attitude et par le seul fait de sa présence.
Pourquoi était-il revenu à lui ? Pourquoi avait-il finalement repris sa forme humaine ?
-Du calme Sev', ce n'est pas comme si on ne partageait pas ce lit depuis plusieurs mois, fit la voix basse de l'homme qui contenait toujours son fond de moquerie.
Sous forme de chien, oui ! Mais sous forme humaine, il en était autrement ! Severus tenta de se dégager mais l'homme continua à l'enfoncer dans le sommier. Il voulut laisser éclater son exaspération, mais alors il sentit des caresses dans son cou – et comme les mains de Sirius étaient sur ses poignets, il devait s'agir de son visage.
-Mais qu'est-ce que tu fais ?! Demanda-t-il, un peu paniqué, même s'il espérait que ça ne s'entende pas dans le son de sa voix.
C'est qu'il n'était pas fabriqué pour ces choses-là ! Toute acte de douceur à son encontre lui donnait irrésistiblement envie de se cacher sous terre. Heureusement ces situations étaient – Merlin merci- peu courantes, surtout depuis qu'il était adulte.
Les caresses cessèrent alors et il sentit Sirius lover sa tête dans le creux de son cou – le tétanisant pratiquement.
-Dis, tu n'en as pas assez d'être seul ? Demanda l'homme contre sa peau.
D'où ça sortait, Severus n'en avait pas la moindre idée, mais il ne put s'empêcher de s'exclamer « Non ! » avec véhémence.
-Menteur—Lui cracha à nouveau son subconscient.
S'il avait voulu rester seul, il ne se serait pas mêlé des affaires de Sirius et de Remus.
-Eh bien moi, si, répliqua Sirius en se serrant un peu plus contre lui.
-Tu n'es pas seul, bougonna Severus qui avait l'impression de se donner lui-même du martinet comme le bon masochiste qu'il savait être, tu as retrouvé Potter.
-Harry n'a pas besoin de moi, il a un dragon. Moi je suis juste un « plus », mais il pourrait très bien vivre sans moi sans éprouver un manque particulier.
-Quel égocentrisme… Railla Severus avec un ricanement moqueur.
Mais alors ses lèvres se retrouvèrent attaquées. Puis sa bouche.
Les yeux écarquillé, bien qu'il n'y voyait toujours pratiquement rien, il se cambra pour essayer de retirer ce malotru et joua des jambes sous ses couvertures. La partie analytique de son esprit prit tout de même le temps de noter que Sirius s'était à un moment ou un autre rasé puisqu'il sentait un début de barbe enflammer sa peau.
-QU'EST-CE QUE TU FABRIQUE AU JUSTE SALE CABOT ?! Beugla-t-il quand il le put à nouveau.
Loin d'inquiéter son vis-à-vis, celui-ci poussa un petit soupir de satisfaction et, lâchant sa prise sur ses poignets, s'étira langoureusement sur lui.
-Un paiement en nature, répondit-il en se mettant à caresser ses épaules.
Parce qu'il était sous l'effet de deux impulsions contraires – celle de le laisser faire et celle de ne PAS le laisser faire, le maitre des potions oublia qu'il avait une baguette entre les mains. Il y avait un côté sécurisant à l'obscurité – celui de ne pas avoir à se dévoiler vraiment, ainsi que cette stupide idée que ce qui se passe dans le noir… Reste dans le noir.
-Paiement pour quoi au juste ?
-Toujours aussi obtus à ce que je vois ! Tu m'as sauvé la vie malgré moi. Tu t'es occupé de moi. C'est un juste retour des choses que je m'occupe de toi en retour.
Severus était horrifié :
-Tu n'as pas à… Qui donc, par Salazar, t'as appris que l'on remerciait les gens ainsi ?!
Sirius ricana.
-Personne. Ça m'arrange, c'est tout. J'en ai envie. Merde ! Ca fait quatorze ans depuis la dernière fois que j'ai couché avec quelqu'un ! Et c'est de toi que j'ai envie ! Alors tu vas arrêter d'ouvrir ta grande bouche pour repousser l'inévitable et passer à la casserole ! Je sais que tu en meurs d'envie !
-Comment ?! NON ! J'ai cours demain ! Objecta Severus sans trop de succès puisqu'il se trouva privé de sa chemise de nuit et put ainsi découvrir que l'homme contre lui était déjà nu depuis le début.
Ainsi donc, cette nuit, Severus Rogue passa à la casserole. Plusieurs fois.
Quand le réveil sonna au petit matin, il avait l'impression d'être encore plus épuisé que lorsqu'il s'était couché. D'énormes cernes vinrent ponctuer le regard noir qu'il lança au gros chien qui bailla d'un air nonchalant, roulé en boule dans son coin de lit, avant de refermer les yeux pour dormir.
La partie de son esprit qui était si douée pour rabaisser ses élèves lui chantonna, traitre, « Tu l'as voulu, tu l'as eu ! ». Mais alors qu'il revêtait ses robes de sorcier, le bruit du léger ronflement de Sirius arrivant jusqu'à ses oreilles, il se fit la réflexion que ce n'était pas mal, tout de même.
Ne plus être seul.
Le léger sourire qui flotta sur ses lèvres le suivit dans les couloirs jusqu'à ce qu'il croise l'expression horrifié de Neville Londubat près de la grande salle. Aussitôt il redevint la terreur des cachots.
-Qu'est-ce que vous regardez planté comme ça Londubat ?! Essayez-vous de battre le record de l'air le plus stupide de Grande Bretagne ?
-Non monsieur, je suis désolé !
Le garçon fuit aussitôt dans la Grande Salle comme s'il avait un troupeau de détraqueur à ses trousses.
-5 points en moins pour Gyffondor ! Tonna Severus pour faire bonne mesure.
C'était vraiment trop difficile d'être heureux plus de dix minutes dans cette fichue école.
A suivre…
Une lectrice de « Vies et mœurs des Loups » m'avait demandé un SeverusxSirius pour ma fic suivante, je l'ai fait ! Ce n'est pas le couple que je gère le mieux, étant une fervente supportrice du JamesxSeverus et trouvant cro mignon le SiriusxRemus, mais il faut bien changer un peu ses habitudes de temps en temps !
D'ailleurs, puisqu'on parle des Maraudeurs… Suis-je la seule à galérer avec Lily ? J'ai du mal avec ce personnage parce qu'elle semble tellement différente enfant, puis adolescente, puis adulte. En plus tout le monde la place sur un piédestal alors que dans le souvenir de cinquième année de Severus, je l'ai trouvée cruche. Je me souviens avoir été plus choquée par elle que par le comportement de James !
Enfin, bref, ce chapitre était sur Sirius, clairement, mais j'espère que cette rencontre vous a plu. Dans le prochain chapitre… De nouveaux personnages iconiques – et l'on parle un peu de mon Drago d'amour 3
