Mot de l'auteur : Bonjour à vous tous ! Oui- oui- le chapitre est posté tard.. Mais c'est pour la bonne cause ! Je suis allé voir les Crimes de Grindelwald au cinéma ! Oui, je n'ai pas pu résister, il fallait que j'y aille dès la sortie ! Bien évidemment je vous le conseille, certaines scènes sont à couper le souffle en 3D, tellement esthétiques *-*. Quant au contenu… mmh… Je suis moins unanime que pour le premier que j'avais trouvé pratiquement sans défaut, mais il fallait dire qu'on ne connaissait aucun personnage. Là ça commence à heurter ce qu'on sait de la saga de Harry Potter et… Bon… Chacun aura son avis, mais je pars mal vu que je n'aime pas du tout Dumbledore depuis le quatrième tome. Mon quota d'empathie pour lui est de zero – même si j'adore l'acteur qui le joue.

Mais bon, je cesse de palabrer et je m'occupe de mon propre remodelage de l'histoire ! Merci encore à tous ceux qui laissent un message, ça me fait si plaisir de vous lire et de vous répondre, même si je dois me retenir parfois d'en dire trop !


Rappel :

Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -

Aspirants : Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Damian (dragon brun Emlith)
Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens-
O'Connel (dragon bronze)

Candidats : Dennis Crivey


Chapitre 17 : Le garçon qui n'était pas là

Ce fut l'odeur salivante des saucisses grillées qui réussit à faire sortir les Aspirants de leur tente. L'air dehors était glacial et leur souffle se matérialisait à chacune de leur respiration –de quoi leur faire regretter de ne pas posséder de poche à feu comme les dragons. Damian, Harry et Valentine se regroupèrent instinctivement sur un banc improvisé de caisses de provision, essayant de profiter de leur chaleur commune en tendant les mains vers un feu de camp.

Apercevant cette rookerie de pingouins organisée, Charlie éclata de rire.

Lui se tenait fièrement dans l'éclat matinal, à peine vêtu de son blouson pour toute protection. En comparaison, Harry avait au moins trois couches de laine sur lui, une écharpe et des gants. A habiter dans un volcan, il avait perdu l'habitude des températures descendant au-dessus du zero.

-Arrêtes de te moquer et amènes-nous un peu de ton klah avant qu'on se transforme en bloc de glace, maugréa Harry.

Le jeune homme s'inclina d'un air faussement révérencieux avant de prendre trois timbales qu'il remplit du contenu d'une bouilloire près du feu.

-Tenez, votre majesté, se moqua t'il en lui mettant une tasse entre les mains avant de servir les deux autres.

Harry apprécia un instant la chaleur qui traversait ses gants, avant de siroter la boisson réconfortante.

-Ah, Charlie, tu es un dieu ! Merci ! Souffla de bonheur Valentine en serrant sa tasse contre elle.

-Je sais, je sais !

-Les saucisses et les œufs seront bientôt prêts, annonça Dennis qui venait avec une pile d'assiette dans les mains.

Le Candidat était lui aussi habillé de plusieurs épaisseurs, et cela le faisait ressembler à un hamster, surtout avec ses joues rouges d'effort.

Le pauvre avait sans doute été réveillé par Charlie depuis un moment, et ce, afin qu'il prépare le petit déjeuner comme à la Réserve, le rôle des Candidats restait d'effectuer les corvées. Etant passé par là, Harry pouvait apprécier son précieux petit statut d'Aspirant et rester sur ses fesses en attendant d'être servi.

Le petit garçon prenait cependant son rôle bien au sérieux, ne laissant percevoir aucun signe de contrariété vis-à-vis de la situation et il s'appliqua à répartir la nourriture dans les assiettes avant de les leur donner, et, enfin, de s'asseoir lui-même.

Charlie le gratifia même d'un hochement approbateur de la tête qui rendit le petit blond tout content. Il se tourna presque aussitôt vers Harry pour obtenir pareille gratification – encore plus importante venant de son idole- mais le brun préféra plonger le nez dans son assiette.

Il ne tenait pas à encourager son engouement pour sa personne et dévora donc son déjeuner avec appétit.

-Seigneur Potter ? Demanda la voix de Dennis au bout d'un moment.

Harry faillit s'étrangler et fut bien heureux que Damian soit en pleine discussion avec Charlie sur l'horreur du climat d'Ecosse.

-C'est « Aspirant » Potter, rectifia t'il. Je ne serais seigneur que lorsque Talath sera mâture.

-Ah oui, c'est vrai. Montemps nous a appris ça, fit le garçon, contrit (apparemment il avait voulu bien faire), je me demandais juste si vous aviez besoin d'aide, tout à l'heure, une fois que j'aurais fini la vaisselle et de ranger, pour vous occuper de votre reine ?

-Talath s'est réveillée pendant la nuit. La connaissant, elle n'émergera pas avant que le soleil soit presque à son zénith. Ton aide n'est donc pas nécessaire. Pourquoi n'irais-tu pas plutôt profiter de ton frère ?

-On est vendredi, il a cours toute la journée… et puis… Je ne veux pas passer pour un bébé qui colle son grand-frère… Termina-t-il avec défi.

-Ça va, ce n'est pas comme si vous vous voyiez tous les jours du mois !

Dennis garda son air buté et Harry se demanda si Colin lui avait dit quelque chose de désagréable. A bien y penser, le petit candidat n'avait jamais dit que son frère approuvait son choix de rejoindre une réserve plutôt que Poudlard. Colin avait peut-être lui aussi entendu des choses négatives sur les chevaliers dragons et Merlin seul savait comme les enfants pouvaient être méchants entre eux.

Soupirant d'avoir à faire ça, mais n'arrivant pas vraiment à s'en empêcher, il se leva pour s'asseoir à côté du petit blond et frotter en geste de consolation ses cheveux.

-Tu peux tout me dire Dennis. Je ne vais pas me moquer de toi et si des personnes ont été méchantes avec toi durant le repas d'hier…

-C'est pas vraiment avec moi, consentit-il à dire. Ils ont dit des choses méchantes à Colin à cause de moi. Je crois qu'à la fin il était plus gêné de m'avoir à côté qu'autre chose… C'est la première fois qu'il a… honte de moi. Et…

S'il avait voulu dire quelque chose, il se censura et plongea dans un mutisme peiné.

Harry, lui, se sentait légèrement dépassé.

-Eh, écoute. Je ne sais pas pourquoi les gens commèrent à notre sujet, mais généralement, lorsque les gens crachent leurs venins, c'est qu'ils sont jaloux, d'une façon ou d'une autre. Tu veux devenir chevalier dragon ?

-Oh oui ! Approuva Dennis avec ferveur.

-Alors laisse tomber ces gens. Et ton frère finira bien par changer d'attitude, parce qu'hier soir, lorsque vous vous êtes retrouvés, c'était évident que vous vous adorez.

Il lui tapota gentiment l'épaule avant de repartir vers son coin de caisse. Entre toutes les choses qu'il devait faire, il faudrait vraiment qu'il creuse ces histoires de rumeurs sur les Réserves. Savoir au moins ce qu'on leur reprochait.

Il eut l'occasion d'aborder la question une heure plus tard, alors qu'il aidait Damian à huiler Emlith.

-Dis Dam', tu te rappelles hier, avec Ophélie, la sœur de Val' ?

Il eut un son moqueur, l'air de dire qu'il s'en souvenait très bien.

-Et bien quoi au sujet de la mocheté ?

Harry laissa passer le surnom en roulant des yeux.

-Tu sais pourquoi elle a traité sa sœur de… (il se rapprocha et baissa la voix, ayant honte de dire un tel mot) « trainée » ?

Le blond se gratta le cuir chevelu, embêté.

-C'est généralement ce que les sorciers pensent des filles qui vivent dans les Réserves. TOUTES les filles, même les employés. Tu sais, lorsque les candidats dépassent l'âge limite d'assister aux éclosions, on leur laisse le choix de rester pour travailler, ou bien de rentrer chez eux. Les garçons n'ont pas de problèmes à rentrer chez eux, mais la plupart du temps, les familles ne veulent plus des filles.

-Pourquoi ? C'est injuste ! Qu'est-ce qu'ont les filles de différent des garçons ? Nous avons le même enseignement en tant que Candidat !

-Je serais pas trop quoi te dire. Ils les considèrent… gâchées ?

Il haussa des épaules, lui-même déconcerté, puis continua :

-Dans certains pays qui ne sont pas négatifs au sujet des Réserves, ils n'envoient jamais de filles, c'est très mal considéré – alors qu'il n'y a pas de problème avec les garçons qui sont honorés pour ça. C'est stupide. Je ne comprends pas pourquoi il y a un tel clivage entre les sexes. Pourquoi lorsqu'une fille s'offre du plaisir, elle devient une trainée, sale et impure, tout ce que tu veux, alors que tout le monde s'en bat les couilles pour les mecs !

-Tu veux dire qu'ils partent sur le principe que toutes les filles se sont fait monter dessus ?

-Qu'est-ce que j'en sais ? Tu es plus sorcier que moi ! Leur mentalité m'échappe totalement. Je ne fais que te répéter ce que j'ai entendu aux cuisines. Il y a plusieurs filles là-bas qui se sont fait jeter par leurs parents quand elles ont voulues rentrer.

-C'est la folie… Soupira Harry en frottant plus vigoureusement un coin de ventre qui démangeait particulièrement le dragon brun.

Emlith poussa un véritable soupir de bien-être, totalement hermétique aux soucis des deux humains.

-D-

Talath se réveilla deux heures plus tard et une fois nourrie et consciencieusement brossée et huilée, elle encouragea vivement Harry à partir à la chasse aux informations.

/Moi je suis bloquée ici, mais cela ne doit pas vous empêcher d'enquêter. Et puis, si quelque chose de mal devait vous arriver, peu importe le tournoi, j'accourerais vous sauver./

-A l'intérieur de Poudlard ? Avec ta taille ? Se moqua gentiment Harry en lui flattant les narines.

/L'homme à la barbe blanche m'en voudra si je détruis quelques murs ?/ Demanda t'elle, parfaitement sérieuse.

-Oh mon amour doré !

Il lui baisa le bout du museau. C'était amusant et un peu effrayant aussi comme ils se ressemblaient quand il fallait faire des choses dangereuses. Ils étaient tout aussi curieux et déterminés. Un vrai duo de choc.

Quelques instants plus tard, après avoir annoncé aux autres qu'il allait faire un tour de Poudlard, il se retrouva dans le parc du château, découvrant une foule d'élève qui jouait les badauds devant une grande construction qui se montait sous leurs yeux. Des agents du Département des Sports et Jeux Magiques faisaient jouer de leur baguette pour fabriquer l'arène dans laquelle se déroulera la Première Tâche. Harry en frissonna autant d'appréhension que d'excitation.

Parmi les spectateurs, il tomba sur deux têtes rousses et une épaisse touffe brune :

-Fred ! George ! Hermione ! Les appela-t-il.

Les trois gryffondors se retournèrent et se frayèrent un passage jusqu'à lui.

-Bonjour Harry, attaqua Hermione en se plantant sous son nez : alors, tu as réussi à bien dormir ?

-Euh oui. Je t'avais dit de ne pas t'inquiéter.

Elle regardait d'un air qui se voulait non insistant sa cicatrice, devant repenser à ce qu'il s'était passé avec Lucius Malefoy, mais Harry préféra changer de sujet après les salutations des jumeaux.

-Ron n'est pas dans le coin ?

Il chercha son ami dans l'attroupement, mais force était de constater qu'il avait tous les roux disponibles devant lui. Pourtant, il fallait vraiment qu'il lui parle.

-Roninounet ? Fit George ou Fred.

-Aucune idée. Il boude quelque part sans doute ! Fit l'autre.

-Je ne suis pas sûre qu'il boude… Lâcha évasivement Hermione comme lorsqu'elle essayait de couvrir l'un d'entre eux.

Ce qui fit dire à Harry que, oui, Ron boudait.

-Il est peut être parti quand je vous décourageais d'utiliser de la bile de tatou dans votre soit-disante décoction de bulle de savon explosive.

-Chère Hermione, ça n'aurait pas le même résultat sans, fit l'un des jumeaux, probablement George puisque la sorcière ne rougissait pas.

Bien qu'Harry ne voyait pas comment elle faisait pour différencier les deux.

-Je suis certaine de pouvoir vous trouver un substitut qui ne risquerait pas de vous exploser au visage au moment du mélange.

-Notre sauveuse ! S'exclama l'autre rouquin en posant tragiquement une main sur son front.

Cette fois-ci, ses joues se colorèrent et ses lèvres se plissèrent en petite moue.

-C'est bien beau tout ça… Commença Harry qui trouvait en réalité que Hermione bossant elle aussi sur les farces des jumeaux, c'était plutôt effrayant, il reprit donc rapidement : mais en fait je cherche des étudiants de Durmstrang, vous n'en auriez pas vu ?

Le visage des jumeaux se renfrognèrent aussitôt, l'un plus que l'autre d'ailleurs. Harry décida que c'était Fred.

-C'est pas difficile de les trouver, il suffit de suivre le troupeau d'oies jacassantes, affirma ce dernier d'un ton acide.

George (si c'était bien lui) fit un geste du pouce vers le bord du lac noir où se trouvaient plusieurs taches rouges, ainsi qu'un autre bon nombre de personnes de toutes les couleurs. Tendant l'oreille, il lui sembla effectivement entendre des cris hystériques très féminins.

-Ça fait peur… Lâcha Harry qui hésitait brutalement à s'y rendre.

-Pathétique, pas vrai ? Reprit Fred. Je ne vois pas ce qu'elles leur trouvent. Enfin, plus particulièrement à Krum-le-canard…

Hermione frémit furieusement comme une bouilloire sur le point d'exploser.

-TU vénérais quasiment Viktor Krum à la Coupe du Monde ! Lui rappela-t-elle en le menaçant du doigt. C'est ignoble de ta part de te moquer de son physique. Il n'y peut rien ! Et d'ailleurs, de toute évidence, ça ne l'empêche pas d'avoir du succès ! Où sont tes admiratrices à toi ?

George se pencha sur Harry :

-Hermione aime beaucoup Krum.

-JE ne l'aime pas « beaucoup » ! Se récria-t-elle en se retournant vers eux. Je n'aime pas qu'on dise qu'il est juste un bon joueur de quidditch et qu'il n'a rien pour lui ou dans sa tête ! Apprenez, messieurs, qu'il fréquente beaucoup la bibliothèque ! Et même si ça m'agace parce que ça veut dire que ces groupies idiotes gloussent bruyamment pendant que je révise, je le respecte pour cela !

Fred avait désormais l'air d'un chien à qui on venait de piquer son os, d'autant plus qu'il n'avait pas trop de soutien du côté de son jumeau qui semblait se marrer de son infortune. De toute évidence, George semblait s'amuser beaucoup du béguin de sa moitié.

Harry les laissa donc régler leur problème en se concentrant de nouveau sur sa recherche d'information.

Il était désolé d'aller contre les avertissements de Sirius, mais il y avait quelque chose que seuls les étudiants de Durmstrang pouvaient lui dire.

Il descendit donc vers le lac et essaya d'ignorer le fait qu'une partie des filles présentes tourna son attention sur lui avec de grands soupirs énamourés.

Ayant l'intention de ne pas s'éterniser, il alla droit au but, c'est à dire sur celui qui semblait être Viktor Krum.

Brun, le teint mat, l'allure un peu boiteuse et l'expression renfrognée, il n'avait effectivement pas vraiment le physique d'un jeune premier, mais il n'aurait pas vraiment dénoté à la réserve où comptaient autant de sombres ténébreux que de fringants charmeurs.

Harry se fit la réflexion in petto qu'il mettait Charlie aussi bien dans l'une que dans l'autre catégorie.

Krum capta rapidement son approche et le détailla avec méfiance avant de se détendre légèrement en avisant sa cicatrice. Sans doute devait-il être harcelé par de nombreux gars en quête d'autographes ou de célébrité.

-Viktor Krum ? Demanda Harry en s'arrêtant à distance respectable afin de ne pas l'agresser.

Moineau vint alors s'installer sur son épaule et gonfla le poitrail en signe d'intimidation, sifflant légèrement comme un serpent.

-C'est bien moi, fit l'étudiant plus âgé avec une diction chantante, Harry Potter je présume ? Je me demandais si j'allais te rencontrer.

-Vraiment ? Pourquoi ?

-On dit que tu voles plutôt bien, expliqua le bulgare en détaillant de nouveau son corps, arrivant sans doute à décerner quelle type de joueur il pouvait être.

-Désormais je ne vole plus que sur un dragon, précisa patiemment Harry.

-C'est dommage. Mais je comprends. S'il n'y avait pas de limite d'âge pour être Candidat, j'aurais probablement tenté ma chance à la fin de ma carrière d'Attrapeur. Mais… Peu importe. Que me veux-tu ?

Deux de ses compatriotes l'entouraient comme des gardes du corps et fusillèrent Harry du regard comme s'ils lui en voulaient de l'accaparer. Krum devait être une espèce de trésor national – comme lui l'était pour l'Angleterre. Il ne pouvait que le comprendre et compatir.

-Juste te poser une question, fit-il. A toi ou à tes congénères, du reste, ça n'a pas d'importance. C'est au sujet de votre école…

-Quoi ? On n'accepte pas les chevaliers dragons non plus à Durmstrang, fit l'un des deux « garde du corps ».

-Ce n'est pas pour moi… Mais est-ce qu'il vous arrive de voir des élèves être transférés au beau milieu de leur cursus ?

-Ça arrive, fit Krum avec curiosité. Mais c'est très rare.

-Donc, vous êtes forcement au courant quand il y a ce type d'élèves.

-Oui. Forcément, fit l'autre « garde du corps ». On ne laisse pas entrer n'importe qui à Durmstrang.

-Vous avez entendu parler de Drago Malefoy alors, continua Harry en les regardant les uns après les autres.

Il fut surpris cependant de voir de la perplexité sur leurs visages. Ce fut Krum qui répondit :

-Non. Nous n'avons pas eu de transfert cette année.

/Voilà qui est inattendu…/ Commenta Talath alors qu'Harry laisser passer sa surprise.

-Mais… Où est-il alors ? Se demanda-t-il à voix haute en continuant de regarder les jeunes hommes habillés de rouge.

Il était clair qu'ils ne voyaient pas de qui il parlait et qu'ils étaient aussi perdus que lui à ce sujet.

Voilà que Malefoy était quelque part dans la nature et cela le travaillait énormément. Mais maintenant qu'il y repensait, Ron avait écrit qu'il ne s'agissait que de « on-dit », et avec Lucius Malefoy qui avait un comportement bizarre, il y avait même des raisons d'être inquiet pour le serpentard.

Quelle situation absurde !

Quelle que soit la réponse, il devait absolument retrouver Ron pour lui en parler.

Il ne put prendre congé puisqu'un austère individu apparut soudain, se plaçant près du joueur de quidditch comme s'il était son père ou son protecteur.

- Que se passe-t-il ici ?! Viktor ? Est-ce que ce garçon t'embête ?

Il avait lui aussi l'accent slave, en plus d'être fin et long comme une branche, avec un petit bouc qui bouclait à la pointe. Son expression sévère se figea cependant en un masque d'horreur sourde lorsque le regard acéré se posa sur son front.

Sa cicatrice, encore.

L'homme devint tout blanc.

-Professeur Karkaroff, c'est Harry Potter, répondit sereinement Krum. Il ne m'embêtait pas. Nous parlions de…

Harry le regarda brusquement, essayant de lui faire comprendre qu'il valait mieux taire leur discussion sur Malefoy. Puisque l'homme devant lui lui avait été désigné comme un ancien mangemort par Sirius, il devait connaitre Lucius – si ce dernier en était bien un lui aussi, comme le pensait Ron.

Et comme il commençait à le penser.

-… De quidditch, termina Krum qui avait apparemment bien compris.

Mais Karkaroff semblait à peine l'entendre.

Krum le fixa étrangement, se demandant certainement ce qu'il se passait dans la tête de son directeur. Karkaroff avait une main posé sur son épaule et il la serrait possessivement, peut-être également un peu trop fort même si le jeune homme n'en laissait rien paraître.

/Il compte peut-être faire de lui un mangemort… Peut-être l'est-il déjà ?/ Gronda Talath dans son esprit, piétinant dans son coin.

Harry regarda de nouveau Viktor Krum, mais il n'y avait aucun moyen de savoir s'il était lui aussi un adepte de Voldemort. Et ce, même si Karkaroff leur enseignait la magie noire.

/N'oublies pas ce que nous a dit la Maitresse des Aspirants/ Lui rappela Talath. /La magie blanche ou la magie noire ça n'existe pas. Sirius ne le sait pas, bien sûr, ce n'est qu'un sorcier, mais nous ne pouvons pas établir nos propres conclusions sur cela./

Il l'approuva mentalement alors que le directeur de Durmstrang reprenait finalement contenance.

-Oui. Bien sûr. Mr Potter, marmonna t'il dans sa barbe. Un nom célèbre pour… un destin tout aussi célèbre.

On aurait dit qu'il aurait voulu le hacher menu. A bien y repenser, il avait un arrière air à s'appeler « Vlad l'empaleur » et Harry posa machinalement la main sur la garde de son fleuret.

Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais sentir tant d'animosité à son égard le rendait toujours d'humeur provocatrice.

-J'ai aussi entendu parler de vous, laissa t'il entendre avec un sourire en coin.

L'homme le fusilla du regard.

-Il ne faut pas croire tout ce que l'on raconte.

-On ne peut plus d'accord.

Ils auraient pu laisser flotter les non-dits entre eux mais Karkaroff se figea à nouveau en regardant au-delà de l'épaule de Harry.

Ce dernier n'entendait qu'un vague bruit de clopinement, avec le son mât d'une canne, mais il ne se retourna que lorsqu'une voix retentit :

-He bien Karkaroff, j'espère que tu n'essaie pas de causer du tort à Mr Potter.

Indisposé par le ton familier ou peu respectueux, Karkaroff émit un son de gorge, un peu comme un chat ayant une boule de poil coincée, mais il en fallait certainement plus pour impressionner l'énergumène qui leur faisait face.

C'était un homme âgé au visage couturé de cicatrices et pourvu que d'un seul œil d'origine. L'autre, bleu électrique, pivotait dans son orbite de façon totalement indépendante, passant frénétiquement de Harry à ceux de Durmstrang, puis se tournait complétement vers l'intérieur comme s'il pouvait voir la fille qui venait de se casser la figure plus haut à force d'être poussée par ses amies vers leur groupe.

Il avait aussi une jambe de bois sculptée, au pied griffu, ce qui expliquait le gros bâton de marche à lequel il se tenait.

Inexplicablement, alors que Moineau avait à peine frémit à l'arrivée de Karkaroff, le petit lézard brun se tendit sur son épaule et se mit à gronder sourdement. « Danger » « Prudence » « Prédateur » lu en lui Harry quand il sonda les émotions de l'animal.

*Qu'est ce qui met Moineau dans cet état ?*

Certes, un homme qui semblait avoir été gouté par un dragon méritait que l'on s'inquiète de lui, mais il ne semblait pas plus dangereux qu'un autre sorcier.

/Le petit brun n'est jamais très clair./ Rouspéta Talath comme si le lézard de feu lui faisait une offense en étant incapable de formuler des phrases./ Mais j'ai l'impression qu'il sent beaucoup de magie. C'est jamais honnête quand une créature émet trop de magie. Bien sûr, si j'étais à vos côtés je pourrais voir ce qui cloche bien plus clairement que cette petite chose. Il va falloir néanmoins s'en contenter./

-Ce que je fais ne vous regarde pas Fol-Oeil, Cracha Karkaroff avant de tirer par sa prise Krum derrière lui : Allez viens Viktor !

Le garçon n'eut pas d'autres choix que d'obtempérer, suivi précipitamment par ses deux acolytes.

Harry les regarda s'éloigner le long de la rive – sans doute vers le bateau amarré aux quais du château – ayant du mal à détacher les yeux de la façon dont Karkaroff confiait des choses à l'oreille de Krum tout en continuant à le regarder en coin.

Que pouvait-il bien lui dire ?

-Tout va bien, Potter ? Fit l'homme étrange qui était resté à sa place.

Son œil bleu était lui aussi fixé sur le groupe qui fuyait.

-En fait, j'avais la situation parfaitement en main, répliqua Harry.

Il était peu heureux d'être babysitté comme il avait pu l'être en tant qu'étudiant de Poudlard.

-Monsieur ? Reprit-il.

-Professeur Alastor Maugrey, se présenta l'homme d'un ton rude. J'enseigne la Défense contre les Forces du Mal, et à ce titre je me permets de vous mettre en garde contre certains individus ayant plus leurs places à Azkaban que derrière un bureau directorial...

Il y avait un véritable mépris derrière ces paroles. Harry se contenta de sourire.

-Je vois, vous êtes le nouveau professeur. J'ai entendu de bons échos sur vos cours.

Maugrey lui adressa une moue satisfaite.

-Vous êtes le bienvenu, si vous le désirez.

-Non merci, j'ai déjà ce qu'il faut en termes de cours de magie, annonça-t-il, puis il ajouta avec humour, se comprenant : N'insultez jamais une chevalier verte si vous pouvez l'éviter.

Bien évidemment, Maugrey ne suivit pas son raisonnement, et il crut même déceler pendant un bref instant une lueur d'acier dans son regard.

Probablement était-ce parce qu'il l'avait vu à de nombreuses reprises depuis qu'il était à Poudlard, mais il commençait à repérer les gens qui considéraient les chevaliers comme des moins-que-rien. Pourtant, le discours de l'homme était à l'opposé de ce qu'il avait brièvement montré :

-J'ai beaucoup de respect pour les chevaliers dragons. Ils sont d'une aide inestimable pendant le combat – particulièrement contre leur propre race. Si j'ai autant de membres encore en place, c'est probablement en partie grâce à eux ! Mais si vous voulez, nous pourrions parler de tout ça dans mon bureau, j'ai quelques bricoles là-bas qui devraient vous intéresser…

Il fit un geste vers lui, semblant vouloir le prendre par l'épaule pour le guider, mais Moineau s'interposa bruyamment, s'envolant et battant furieusement des ailes en sifflant férocement, la gueule luisante de flammes s'apprêtant à être déversées.

Maugrey s'écarta aussitôt, se protégeant de son bâton qu'il tenait presque comme une baguette.

-Mon lézard de feu ne vous aime pas, déclara Harry sans avoir l'air le moins du monde désolé. De plus, j'ai à faire, donc je vous demanderais de bien vouloir m'excuser professeur.

L'homme resta silencieux, les yeux plissé sur lui comme s'il l'analysait. Qu'il le fasse donc si ça lui plaisait ! Harry n'avait pas de temps à perdre avec cet individu.

Il s'éloigna, prenant la direction du château, et Moineau qui resta un instant en défense, vint le rejoindre en grommelant nerveusement.

-Tout va bien Moineau, le flatta Harry en lui envoyant des vagues de sentiments calmes.

/Il faut garder un œil sur ce sorcier./

-J'ai bien peur que ce soit lui qui le fasse ma chérie, murmura-t-il à Talath en gratouillant le museau de son lézard qui fondit sous sa caresse, se laissant glisser depuis son cou jusque sur son bras, roucoulant de délice.

Harry observa la façade du château de Poudlard qui grandissait au fur et à mesure qu'il s'en approchait, et son instinct lui souffla qu'il ne connaissait pas encore tous ses ennemis. Cela aurait sans doute dû lui faire peur, mais la vérité c'était qu'il frémissait d'impatience comme un cheval de course dans sa stalle de départ.

-Bien, maintenant : trouver Ron.

A suivre…

Voilà pour cette semaine, Drago est donc porté officiellement disparu ! Que manigance Karkaroff, que fait notre Maugrey ? Harry réussira-t-il à retrouver Ron ? L'auteur finira t'elle par écrire cette fichue Première tâche ? Ah, ça, je peux y répondre : Oui, mais pas au chapitre suivant ! Je vous dit donc à mercredi prochain !