Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde ! C'est un jour en retard que je vous présente la suite… Mais… Ce chapitre était LONG à écrire bon sang ! Moi et mes idées, je vous jure. Bref, j'espère qu'il vous plaira, tout de même. Qu'il ne fera pas trop cliché surtout XD Bon, je crois que j'ai échoué sur ce point-là. Mais j'ai besoin de ça, et VOUS avez besoin de ça, parce que laissez-moi vous dire, qu'après ça, ça va être la traversée du désert question scène romantique. Parce qu'après cet arc, Harry va avoir 15 ans. 15 ANS. *insérer ici une musique dramatique*.
RAR à Amista : Tu es la seule personne a m'en avoir fait la remarque, alors je ne sais pas si j'ai été trop subtile ou pas, mais oui, je ne voulais pas en parler pour voir justement si les personnes avaient captés ce moment. (Et pour chantonner "je n'écris jamais rien sans raisooonnn") J'en reparle dans ce chapitre, même si ce n'est pas explicite! C'est mon côté malicieux qui s'exprime ;p
Rappel :
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Damian (dragon brun Emlith)
Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens-
O'Connel (dragon bronze)
Candidats : Dennis Crivey
Chapitre 23 : Dance like a Dragon Rider (2)
Le premier mercredi des vacances fut le jour choisi pour se rendre à Pré-Au-Lard. Et si originellement Valentine aurait dû attendre Hermione dans la grande salle, ce matin elle accompagnait Harry jusqu'aux appartements des gryffondors.
Cela faisait toujours drôle à Harry d'y mettre les pieds vu le temps qu'il avait pu y passer à l'époque où il y était encore scolarisé. Aujourd'hui il y avait une sorte de décalage et l'épée qui claquait contre sa cuisse devait y être pour quelque chose.
Il sourit vaguement à ses anciens camarades et aux nouveaux qu'il ne connaissait pas, tous le fixant avec étonnement, puis repéra sur un divan Hermione entourée des jumeaux, le nez plongé dans la Gazette du Sorcier.
-De nouveaux problèmes ? Demanda à tout hasard Harry en se plantant devant eux.
Ils relevèrent les yeux et la sorcière fronça des sourcils :
-Rita Skeeter est recherchée par la Gazette. Apparemment, ça fait trois jours qu'ils sont sans nouvelle d'elle.
-Depuis la parution de son dernier article en fait, réalisa l'un des jumeaux.
-Son article sur moi, ajouta Harry en fronçant le nez.
Il n'allait certainement pas la plaindre, où qu'elle fut en ce moment.
-Ca n'a probablement rien à voir, fit Valentine derrière lui. Ça arrive que des gens ne donnent pas de nouvelles pendant plusieurs jours…
-Oui mais ce n'est pas le seul cas de disparition, la coupa Hermione. Mr Weasley nous a appris cet été que l'une des collègues de Mr Verpey, une certaine Bertha Jorkins s'est elle aussi volatilisée du jour au lendemain…
-Verpey, c'est l'un des organisateurs de la Coupe des Trois Sorciers ? Celui qui sourit tout le temps ? (Harry capta le regard presque diabolique que les jumeaux échangèrent au-dessus d'Hermione et ajouta précipitamment) à part quand on mentionne les jumeaux.
Hermione regarda les garçons autour d'elle d'un air légèrement navré, puis acquiesça.
-Oui, c'est le directeur du département des Jeux et Sports Magiques.
Harry avait comme une intuition à ce sujet, mais il n'arrivait pas vraiment à lui donner forme.
-Il n'était vraiment pas inquiet pour sa collaboratrice, rouspéta Hermione. Au moins, Mr Croupton, lui, avait l'air d'être préoccupé par son cas.
Mr Croupton semblait de toute façon être bien plus professionnel que quiconque, se dit Harry, mais il n'eut pas le temps de commenter puisque son amie enchaina :
-Si seulement il pouvait l'être aussi un peu pour ses elfes de maisons ! Quand je pense que c'est lui qui a fait attendre cette pauvre Winky lors de la Coupe du Monde de Quidditch… Alors qu'elle avait une peur bleue du vide ! Et pourquoi ? Pour rien ! J'ai vérifié durant tout le match, les places derrières nous sont restées vides !
-Tu semblais plus intéressée par cet elfe que par le match, commenta doucement l'un des jumeaux avec des yeux doux ( ça devait donc être Fred).
Harry ne l'écouta pas se justifier et défendre les elfes. Son esprit était en ébullition, son intuition hurlait comme une alarme. Deux faits semblables impliquant une attaque très probable de Mangemorts : la Coupe du Monde de Quidditch et la Première Tâche. Autres faits semblables ? La présence de Croupton, de Verpey et de Malefoy. Tous faisant partie du Ministère de la Magie. Une sorcière disparue en faisant elle aussi partie. Quelles étaient les chances pour que cette Bertha Jorkins sache au sujet de la Coupe du Monde ET du Tournoi des Trois Sorciers ? Et si Voldemort était responsable de sa disparition ? Il aurait eu toutes les informations pour mettre en place une partie du plan… Et puis il y avait ces places vides… Et Hermione…. N'était-ce pas la baguette d'Hermione qui avait été volée à ce moment-là et utilisée pour lancer la marque des ténèbres dans le ciel ? C'était ce qu'avait dit Ron dans sa lettre…
-Au fait, cet été, la baguette d'Hermione a été retrouvée comment ? Lança brutalement Harry, coupant un fiévreux monologue de la jeune fille sur la décence et la façon dont traiter les autres êtres vivants.
-C'est l'elfe de Croupton qui l'avait, lui répondit George.
-Winky l'avait ramassée dans les bois après que je l'ai perdue ! Rectifia Hermione.
-C'est ce qu'elle a dit, marmonna George. Mais tu ne sais pas exactement quand tu as perdu ta baguette.
-C'est ridicule !
Cela ne l'était pas autant que ça pour Harry, même s'il avait du mal à comprendre pourquoi toute cette histoire le ramenait à Croupton. Il allait falloir qu'il le confronte pour savoir ce que, lui, avait à dire à ce sujet.
-Au fait Harry, pourquoi tu es là ? Tu veux nous accompagner à Pré-Au-Lard ? S'enquit soudainement Hermione.
-Ah ! S'exclama Harry avant de se taper le front. Ron m'attend dans le dortoir, le pauvre, je l'ai complétement oublié !
Hermione leva les yeux au ciel en réponse alors qu'il se dépêchait vers les escaliers. Il n'y pouvait rien s'il y avait bien trop à penser ! Et il n'était pas seul : Talath aussi était très distraite en ce moment, perdue dans des pensées qu'elle ne partageait pas forcement avec lui. Harry avait peur que son immobilité forcée ne commence à jouer avec ses nerfs.
Il escalada les marches de l'escalier en colimaçon, suivant une belle guirlande de houx ornée de baie dorée. En l'espace de quelques jours le château avait été littéralement recouvert de décorations de Noël, plus que dans aucun de ses souvenirs, et il soupçonnait beaucoup Poudlard de vouloir en mettre plein la vue aux autre écoles.
Et comme pour accompagner ce changement, la neige s'était mise à tomber, recouvrant généreusement les terres alentours. Le décor de carte postale était posé… Sauf pour eux, les chevaliers, qui avaient dû mettre en place une protection au-dessus de leur campement et qui peinaient dans la neige à chaque fois qu'ils devaient se rendre au château. Sans parler du fait que leurs dragons détestaient avoir froid et regrettaient de ne pas pouvoir profiter de leur bain d'eau chaude quotidien auxquels ils avaient été habitués.
Harry était de même pas loin de regretter ses confortables appartements et sa gigantesque salle de bain.
-On s'habitue vite au luxe, marmonna t'il pour lui-même en arrivant dans son ancien dortoir.
Là, se tenait Ron, comme figé devant l'unique miroir de la pièce.
-Qu'est ce que…
Harry changea d'idée de phrase lorsqu'il remarqua l'espèce de vieux tissu que tenait à deux mains le rouquin.
-Qu'est-ce que tu fabriques avec ces vieux rideaux ?
Ron se retourna brusquement vers lui, l'air affolé :
-Ce ne sont pas des vieux rideaux ! C'est ma mère qui a acheté ça… Pour ma robe de soirée !
Harry ne retint même pas sa grimace. Maintenant que Ron le lui disait, ça avait effectivement la forme d'un vêtement, assez féminin d'ailleurs, avec ses dentelles aux manches et au jabot.
-C'est…
Il cherchait vainement quelque chose de positif à en dire.
-…Affreux ! Horrible ! La fin du monde ! Continua pour lui Ron. Je ne peux pas me présenter au bras de Fleur avec ça !
Non en effet, Ron ne le pouvait pas, ne serait-ce que parce que Fleur risquait de vouloir la tête de Harry sur un plateau s'ils faisaient ça.
-Et… Et toi ? Tu vas porter quoi ? Demanda Ron d'un ton livide.
-Mon uniforme d'apparat.
Le rouquin poussa un profond soupir de désespoir.
-Tu en aurais pas un en rab ?
Ce n'était pas une question sérieuse. Déjà parce que Ron, tout sorcier qu'il était, n'avait pas le droit de porter cette tenue, mais aussi parce que de toute façon, ils n'avaient pas du tout la même carrure !
Où qu'ils regardent, il n'y avait qu'une seule solution : Ron allait avoir un cadeau de Noël à l'avance.
-D-
Hermione fut d'abord légèrement contrariée que Harry et Ron les accompagnent à Pré-Au-Lard, mais finalement les garçons partirent de leurs côtés et la brunette eut Valentine uniquement pour elle, comme elle l'avait alors souhaitée.
Le village était comme chaque année féérique à cette période, comme une sorte d'annexe du Père Noël, couverte de neige, de guirlandes et de bougies colorées. Les boutiques sortaient aussi le grand jeu en proposant mille et une chose pour leur principal client : l'étudiant de Poudlard. Et probablement avaient-ils entendus parler du bal puisqu'il semblait à Hermione qu'ils proposaient beaucoup plus de vêtements festifs que les années précédentes. C'était à ne plus savoir où donner de la tête !
-Je ne sais plus quelle modèle de robe est à la mode de nos jours… Lâcha Valentine avec une légère inquiétude. Autrefois je savais tout ça, mais ça fait quatre ans que je ne porte que des pantalons…
Elle fixait les vitrines décorées autour d'elle, essayant de cacher sous sa dignité son expression de petite fille aux yeux scintillants d'envie. Hermione remonta légèrement sa grosse écharpe sur sa bouche, cachant ainsi en partie son sourire. Il y avait quelque chose d'incroyablement réconfortant dans le fait de faire du shopping avec une autre fille, une fille qui ne la jugerait pas comme un rat-de-bibliothèque ne pouvant pas s'arranger ou une autre qui babillerait sans s'arrêter sur la mode, les garçons ou le maquillage, partant à la chasse aux compliments ou exigeant des confidences à tout prix.
Certes, elle et Valentine étaient très différentes, mais cette différence, Hermione la trouvait plus intéressante qu'autre chose.
- Pourquoi me regardes-tu comme ça ? Finit par demander Valentine en s'arrêtant, permettant à sa lézard de feu dorée de venir se reposer tout le long de ses épaules.
-Oh, désolé. Je suis curieuse c'est tout. J'aimerais en apprendre plus sur toi. Le côté chevalier dragon… Tout ça… Et puis… Tu es l'amie d'Harry… Peut-être plus même…
Elle essaya d'être subtile, mais sans réussite si elle en jugeait l'expression pas impressionnée de la blonde, légèrement narquoise. Puis la française se détendit et poussa un soupir en reprenant sa marche.
-Tu sais… Harry et moi… On n'est pas comme ça…. (Elle se reprit avec un sourire) Je l'aime beaucoup et je suis très heureuse qu'il nous ait rejoint à la Réserve, il a apporté avec lui… Que du bien. Sa candeur, sa gentillesse, son audace. Il a une très bonne influence sur Damian et il en avait aussi une très bonne sur Edmund… Avant… Avant l'Eclosion. Et même sur moi, probablement… Je me sens moins coupable d'avoir eu une vie de sorcière jusqu'à mes dix ans. C'est un très bon ami.
Ca, Valentine n'avait pas besoin de le dire, Hermione le savait – et c'est pourquoi, à contrario, le départ de Harry de Poudlard l'avait autant peiné.
-Harry est la première personne que j'ai pu vraiment appeler mon ami… Lui apprit-elle. Mais… J'avais vraiment l'impression qu'il y avait plus que ça entre vous… Je crois que ça m'aurait fait plaisir qu'il puisse être en couple avec quelqu'un comme toi.
-Merci du compliment, lâcha Valentine, l'air cependant légèrement gênée. Mais nous deux c'est impossible. On ne pourra jamais s'aimer comme ça… Etre comme toi et ce Fred. Pas que je ne le désirerais pas, ça semble merveilleux de pouvoir tomber amoureux de quelqu'un et de le fréquenter sans barrière… Mais c'est comme ça, entre Harry et moi, il peut y avoir de l'amour… Ou plutôt quelque chose comme une profonde affection. Mais pas de désir.
Hermione trouva la tournure étrange : la jeune fille en parlait comme d'une fatalité.
-Je ne comprends pas pourquoi… Admit-elle, frustrée.
Et rien n'était pire qu'une énigme non résolue, cela titillait fortement sa curiosité. Valentine à ses côtés hésita à lui répondre, semblant faire face à un dilemme moral, puis elle sembla se décider :
-T'es-tu déjà demandé pourquoi on ne pouvait être présenté à une Eclosion que de onze ans jusqu'à son anniversaire de dix-sept ans ? Ce qu'il se passe durant cette période précise ?
La sorcière n'eut pas besoin de réfléchir bien longtemps et sentit un léger malaise s'infiltrer en elle alors qu'elle répondait.
-La puberté.
-Exactement. Il est possible de marquer après ses dix-sept ans, par accident c'est déjà arrivé, mais il n'est pas rare que la relation entre le chevalier et son dragon devienne conflictuelle… En marquant avant… Eh bien notre identité sexuelle se forme en accord avec celle de son dragon. J'ai Dinth tout le temps dans ma tête, dans mon cœur et parfois aussi, j'ai l'impression de faire corps avec elle… Je me développe avec elle. Et Harry se développe avec Talath… Bref, on n'est pas les seuls à choisir. Il y a les dragons. Et… Conclus ce que tu veux, mais je te prierais de n'en parler avec personne, d'accord ? Ce sont des affaires de chevaliers dragons et je ne suis même pas sûre que j'avais le droit de t'en parler.
-Bien sûr, souffla Hermione qui avait cependant l'impression qu'une grosse pierre glaciale lui était tombée dans l'estomac. Mais est-ce que Harry…
-Il le sent, lui aussi. Il n'y a pas de malentendus entre nous… Et je suis heureuse de pouvoir faire semblant d'avoir le droit, moi aussi, de pouvoir juste aimer et flirter avec un garçon. Je crois qu'il pense à la même chose, lui aussi.
Elle lui sourit, gentiment, avec cette sérénité qui semblait être la partie immergée de l'iceberg de son courage et Hermione, à côté, ne pouvait s'empêcher de se sentir désolée, pour elle, et pour Harry. Déjà quand elle avait appris que son ami ne pourrait jamais se marier, cela l'avait attristé, mais d'apprendre aussi qu'il ne pourrait pas tomber amoureux sans le consentement de sa dragonne… Cela semblait si injuste.
Elle se reprit néanmoins en considérant sa compagne du moment. Si Valentine voulait oublier pour un moment cette horrible condition de chevalier dragon et vivre un conte de fée, Hermione allait l'aider. Relevant le menton, elle hocha furieusement de la tête :
-Allez, on va faire de toi la reine du bal !
Valentine se contenta d'approuver, les yeux remplis de gratitude.
Elles finirent par entrer dans une boutique qui avait l'air prometteuse et choisirent plusieurs robes pour les essayer. Les coupes n'étaient pas vraiment différentes : les robes étaient longues, flirtant à quelques centimètres du sol, certaines étaient cependant plus évasée que d'autres – ondulant en douces vagues autour de leur pied ou en une foultitude de plis qui dansaient à chaque pas. La taille était haute, presque sous la poitrine, et l'encolure laissait place à plus de fantaisie : haute ou taillée en cœur par exemple – les bras étaient laissés nus, appelant au port de longs gants, mais une cape tombait élégamment à l'arrière, plus décorative qu'autre chose.
Quand la jeune aspirante sortit pour la première fois de sa cabine d'essayage, Hermione fut un instant surprise, ayant l'impression de voir quelqu'un d'autre. Il était vrai que le port de l'uniforme des chevaliers lui donnait une apparence de guerrière et mettaient en avant quelques-uns de ses atouts physiques comme ses fesses ou ses jambes musclées, mais le port d'une robe adoucissait toute sa physionomie sportive et laissait voir la belle jeune femme qu'elle aurait dû être.
Néanmoins, cela laissait aussi voir une partie des cicatrices qu'elle portait. Hermione essaya de ne pas fixer ces lignes plus blanches qui barraient sa peau et qui hurlaient son appartenance à un groupe militaire. Qui la marquait plus sûrement qu'un uniforme.
-Ça me fait tout drôle, avoua Valentine avec un sourire incrédule. Je me sens toute légère !
Avec un petit rire, elle tourna plusieurs fois sur elle-même pour sentir ses volants suivre le mouvement.
Cela donna, d'une certaine façon, une claque bien sentie pour la sorcière. Ces derniers temps, probablement en partie à cause de son attirance pour un certain rouquin, elle s'était mise à complexer un peu sur son apparence. D'ailleurs elle n'avait pas hésité à mentir à Mrs Pomfresh pour se faire raccourcir les incisives plus qu'elles ne l'étaient à l'origine, avant que Parkinson lui lance un mauvais sort. En voyant ces cicatrices son premier réflexe fut d'éprouver de la pitié pour cette fille qui n'aurait plus jamais une belle peau lisse, vierge, mais la blonde semblait s'en ficher comme de l'an quarante et en cet instant, semblait se sentir plus féminine que jamais, et ce, malgré ses « défauts ».
-Elle te va très bien, approuva-t-elle alors.
Valentine s'immobilisa et sembla tout d'un coup embarrassée, tripottant nerveusement ses volants :
-Tu es sûre… Ça ne fait pas… Bizarre ? Les gens ne diront rien à ton avis ? J'ai l'impression de ne pas être moi-même, mais ce n'est pas désagréable.
-Non. Tu es superbe. Et le premier qui te dira quelque chose de travers devra avoir à faire avec Harry ! Ou avec moi ! Répliqua fermement Hermione.
-Alors je ferais pareil pour toi, déclara sérieusement Valentine en brandissant le poing. On va montrer à toutes ces Fleur et ces Ophélie ce que sont des vraies filles !
Hermione acquiesça vigoureusement en venant prendre son poing dans ses mains :
-Oui ! Et à toutes les Lavande et les Parkinson aussi !
Et les deux jeunes filles repartirent essayer d'autres modèles, fortes de leur serment de bataille. Ce bal serait le leur et elles ne laisseraient personne leur gâcher ce moment.
-D-
Tandis que les filles émettaient leurs plans de guerre, Harry, vraiment pas concentré sur le bal – maintenant qu'il avait réglé les problèmes de prétendantes embarrassantes et arrangé le rencard de Ron – préparait pour sa part sa stratégie d'approche de Mr Croupton.
Hélas, le fonctionnaire n'avait pas de raison d'être à Poudlard hors des moments d'organisations des épreuves… Bien qu'Harry avait grand espoir de le voir au bal. Il essaya cependant d'avoir plus d'informations auprès du professeur McGonagall, dès le lendemain de leur sortie à Pré-Au-Lard.
-Tiens ? Mr Potter ? Fit celle-ci, surprise de le voir dans son bureau, puis elle se reprit elle-même : enfin, je voulais dire, Aspirant Potter. Désolé, les habitudes ont la vie dure.
Il s'avança jusqu'à elle en souriant de sa confusion :
-Ce n'est pas grave. Pour moi aussi vous avez tendance à rester mon professeur.
-Je suis certaine que vos cours à la Réserve sont très différents…
-En effet, pour l'instant on ne pratique pas de métamorphose, convint Harry, mais je connais le Mot associé. A mon avis, on ne tardera pas à l'expérimenter en cours.
-Oh… Oui… Cracha la vieille femme avec contrariété. Les Mots de Pouvoirs, c'est vrai que les chevaliers dragons utilisent ce genre de magie.
Elle semblait dégoutée que toute sa matière tienne en un seul petit mot, c'est pourquoi Harry laissa passer sans lui faire remarquer qu'il arrivait à faire plus de choses avec de petits Mots qu'avec de longues formules magiques alambiquées.
Et que tout le travail de modulation du Mot pour obtenir le résultat escompté n'était pas facile. Loin de là. Le Mot de Changement était ainsi très compliqué à mettre en œuvre car l'on devait avoir en tête la transformation avec tous ses détails de couleurs, de texture ou de résistance, au risque de voir son coussin métamorphosé en théière toute molle ou pire, changer un objet en animal mort car il manquait tous les organes internes de la pauvre bête.
C'était pourquoi Stevens les obligeait à lire des livres parlant de ce Mot avant de lancer ce cours… Et parce qu'elle en avait « ras-le-bol de ramasser des cadavres », dixit elle-même.
-Vous vouliez me voir à quel sujet ? Des problèmes avec les Gryffondors ? J'ai vu que vous passiez à nouveau du temps avec vos anciens amis…
-Non, il n'y a aucun problème avec vos élèves. En fait, je me demandais si vous saviez quand Mr Croupton reviendrait à Poudlard ? J'aimerais beaucoup lui parler.
-Allons bon… (Le professeur cligna les yeux, très étonnée par cette demande). Mais que lui voulez-vous ? Personne d'autre ne peut vous aider ? Mr Croupton est un sorcier très occupé…
-Je suis désolé, mais c'est personnel. Et non, personne d'autre ne peut convenir. C'est à lui que je dois parler.
-Eh bien… Il sera là demain, pour le bal. Mais…
Elle ne put continuer puisque quelqu'un vint taper à la porte entrouverte. Celle-ci s'ouvrit aussitôt pour laisser entrer le professeur Maugrey qui claudiqua jusqu'à eux.
Dans la nuque d'Harry, Moineau s'hérissa et gronda.
L'homme jeta un regard agacé au lézard, et son œil mobile resta posé sur lui tandis qu'il s'adressait au professeur McGonagall :
-Désolé de vous interrompre, mais il y a eu un accrochage entre Gryffondor et Serpentard dans la bibliothèque et quelques-uns de vos protégés sont à l'infirmerie. J'ai pensé que vous aimeriez le savoir.
-Oh ! Pour l'amour de Merlin ! Qu'ont-ils encore fait ? Se lamenta la sorcière en se levant brusquement.
Elle s'excusa rapidement auprès de Harry et se hâta en direction des escaliers, le laissant seul avec l'étrange professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
-Eh bien, Potter, fit celui-ci. Votre séjour ici n'aura pas été tranquille.
-En effet, approuva Harry avec réticence en se dirigeant à son tour vers la sortie du bureau.
Il entendit l'homme le suivre, sa canne claquant fortement sur les dalles du sol, avant de devenir un son étouffé sur le vieux tapis élimé du couloir. Harry ne pouvait s'empêcher de sentir des picotements dans son cou à le savoir, là, dans son dos.
-Que pensez-vous de tout ça ? Fit l'homme.
-Que devrais-je en penser ? Répliqua Harry d'un ton sec.
-Vous auriez toutes les raisons de soupçonner certaines personnes, lui répondit-il crument. On ne manque pas d'anciens mangemorts à Poudlard ces derniers temps… Des traitres… Des lâches… Tous autant qu'ils sont.
Harry lui jeta un coup d'œil à la dérobé, l'homme sembla secoué d'un tic nerveux à la bouche quand il grommela la fin de sa phrase. Marque de réelle haine ? Harry se souvint que Dumbledore lui avait dit que Maugrey était un ancien Auror. Un ancien chasseur de Mage Noir.
-Rien que Rogue, par exemple…
-Rogue est un ancien mangemort ?! S'exclama Harry en se retournant.
Maugrey eut un sourire narquois :
-Je pensais que vous l'auriez découvert depuis le temps. Il porte lui aussi la marque des ténèbres après tout…
Pendant un instant, différentes fortes émotions passèrent en Harry qui réévaluait son enquête à partir de ce nouvel élément. Puis il se força à se calmer. Il était en train de s'emballer. Il avait déjà accusé à tort son professeur quand il était en première année et le fait était que Rogue avait la tête du coupable parfait et que les autres pouvaient s'en servir à leur avantage. De plus, Sirius avait dû voir cette marque – merde, il avait même dû voir TOUT ce que cachait le prof sous ses vêtements ! Il devait le savoir et il avait toujours confiance en Rogue. Et même si son parrain n'était pas forcement la personne la plus raisonnable au monde, Harry avait envie de le croire.
De toute façon, il avait une nouvelle piste. Mais il n'allait certainement pas en parler à Maugrey vu qu'il n'arrivait pas à lui faire confiance. Et mieux même, il allait faire semblant d'aller dans son sens.
Ce brusque élan de malice sembla attirer l'attention de Talath sur lui puisqu'il sentit la caresse de son esprit sur le sien. Son appréciation raisonna cependant un peu en retard.
*Eh bien ma beauté ? Tu rêves ?* Lui lança t'il en essayant de ne pas lui envoyer son inquiétude en même temps.
Vivement qu'elle aille mieux.
/J'aimerais voler à nouveau avec vous…/ Se contenta t'elle de soupirer. /Mais oui, trompez ce menteur, cela ressemble à tous ce qu'il mérite./
*Menteur ?* Demanda Harry alors qu'il répondait au professeur en même temps, lui assurant qu'il surveillait déjà Rogue.
/C'est ce qu'essayait de me dire le petit brun. Je pense. « Mensonge », c'est ce qu'il perçoit. Et comme il ne sait pas ce qu'est la vérité, il reste sur la défensive./
Harry jeta un coup d'œil à Moineau, toujours tout crispé, les serres enfoncés dans ses épaulettes renforcées. Puis il regarda Maugrey.
Mensonge.
Mais quel genre de mensonge ? Ce qu'il disait ? Ce qu'il montrait ? Ce qu'il était ?
En absence de réponse, mieux valait en effet la jouer prudent.
-Je tiendrais compte de vos remarques, affirma t'il en forçant un sourire sur ses lèvres.
-N'oubliez pas Potter : Vigilance Constante ! Aboya l'homme en tapant le sol avec sa canne.
*Je ne vous le fais pas dire…* Songea Harry en lui tournant le dos, arrivant semblait-il enfin à s'en débarrasser.
Un problème se posait cependant : avait-il entendu sa discussion avec McGonagall ? Son timing avait été très douteux lors de son entrée dans le bureau de la vice-directrice… Ou bien Harry devenait définitivement paranoïaque.
Il ricana à cette idée. Demain, lors du bal, il s'arrangerait pour voir Croupton… Et démêler enfin une ou toutes les parties de cette histoire.
-D-
Le jour même du bal de Yule, les couloirs du château furent d'un calme impressionnant durant la majeure partie de la journée. Les professeurs qui en étaient ravis retenaient cependant leur souffle : cela ressemblait beaucoup au calme avant la tempête.
Celle-ci avait déjà lieu dans les différentes maisons de Poudlard, mais ça, seule Valentine, partie se préparer avec Hermione, le savait, puisqu'Harry était resté au camp entre les repas. Il n'avait pas voulu laisser Damian qui serait seul avec Charlie et Dennis toute la soirée.
D'autant plus que Charlie était d'humeur sombre aujourd'hui.
-Ca va être trop l'éclat' ce soir, marmonna Damian qui regardait le chevalier qui nettoyait et vérifiait son épée depuis au moins une heure. Et ce pour au moins la cinquième fois en trois jours.
Harry qui ne pouvait s'en empêcher lui aussi avait une curieuse envie d'hurler au roux qu'il l'avait déjà bien lustrée et que c'était bon là, non ? Charlie était un peu comme ça depuis leur « dispute » lors du dernier cours de danse. Enfin… « Dispute »… Ça avait été un peu bizarre.
Disons qu'il devait bouder. Harry ne voyait que ça.
Mais il n'aimait pas cette distance qu'il avait mise entre eux tout d'un coup, car même si ses propos lui avaient semblés un peu limite, lui ne se sentait pas fâché contre lui.
Ce fut pourquoi il chercha longuement quelque chose à dire au jeune homme avant de partir, mais se trouva à court d'idée au moment d'aller rejoindre le château.
Il avait auparavant enfilé sa tenue d'apparat, un uniforme blanc et noir dotée de décorations en argent et d'une cape de cette même couleur. A ses pieds, il portait des bottines plus raffinées que ses habituelles rangers qui pesaient trois tonnes, et il avait essayé de donner un semblant d'ordre à ses cheveux, mais tout avait vite repris sa place habituel de fouillis de mèches.
Il avait haussé des épaules d'impuissance, puis s'était rendue auprès de sa moitié qui le regardait se préparer avec affection.
/Vous êtes très élégant comme cela./ Le complimenta-t-elle en poussant son nez sur les mains ouvertes de l'adolescent. /Mais pensez-vous à devoir vous battre ?/
Ses yeux bleus étaient posés sur la rapière qui pendait toujours à sa hanche.
-On ne sait jamais, répondit-il. J'ai aussi ma baguette magique dans mon holster de bras. Au cas où.
/Amusez-vous bien, quand même./ Se moqua gentiment Talath en le poussant de la tête vers la sortie de l'Arène.
-Je le ferais ! Promis Harry.
Même si initialement ce bal l'emballait autant qu'un dégnomage de jardin sous la pluie, il avait gagné en intérêt au fur et à mesure qu'il se laissait contaminer par Valentine et ses anciens camarades de classe.
Et lorsqu'il put enfin retrouver sa cavalière, il fut tout à fait heureux d'être là. Dans le hall, il y avait tout un tas de jeunes filles très jolies, mais quand Valentine descendit des escaliers principaux aux côtés d'Hermione, de nombreux regards se posèrent sur elles.
Harry se porta aussitôt jusqu'en bas des escaliers, ayant quelques difficultés à quitter des yeux le spectacle de la jeune fille dans une vaporeuse robe bleu pastel qui rehaussait la couleur de ses yeux. Elle semblait d'un coup si légère, si délicate alors qu'elle marchait avec des talons. Ses cheveux blonds ondulés avaient perdues ses petites tresses au profit d'une demi-queue chignon, en une coiffure savamment décoiffée.
Il reprit légèrement conscience de la réalité quand les doigts fins de Valentine se refermèrent sur la main qu'il avait tendue.
-Tu es magnifique, lâcha-t-il d'un air ébahi.
Elle lui sourit d'un air taquin en réponse :
-Tu aimes ? J'ai pris note de ton aversion pour le rose, tu vois ?
-Oui… C'est bien… Très bien…
Harry n'était pas vraiment certain de ce qu'il racontait mais il était très heureux de sentir sa main dans la sienne.
Fred fut bien plus éloquent en réceptionnant Hermione, qui au final était celle qui était la plus embarrassée. Elle ne ressemblait plus vraiment à la Hermione qu'ils connaissaient tous, avec ses cheveux touffus, son dos vouté sous le poids de ses livres… Elle avait fait quelque chose à sa coiffure puisque des mèches lisses se regroupaient en un chignon sophistiqué. Elle aussi avait opté pour une robe bleue, mais d'un coloris brut qui, étrangement, rappelait à Harry les yeux de Charlie.
Ron était timidement arrêté sur la dernière marche, dans sa robe de bal sobre qu'ils avaient choisis ensemble, attendant la venue de sa cavalière avec anxiété.
Et au final, on n'attendait plus que les élèves des autres écoles.
Quand ces derniers franchirent la grande porte, ce fut pendant un instant un certain fouillis de robes colorées qui sembla brusquement se fendre en deux pour laisser passer avec une certaine révérence, Fleur Delacour dans un fourreau argentée. C'est elle qui s'avança à pas mesuré jusqu'à Ron, toujours sur sa marche, semblant désormais légèrement paniqué.
-Ron, fit la française en arrivant devant lui, lui tendant gentiment le bras.
Le rouquin sursauta légèrement, comme s'il était surpris qu'elle connaisse son prénom, ou même qu'elle sache qui il était. Sans doute s'imaginait-il qu'il était celui qui devrait se manifester. Il réunit néanmoins son courage de Gryffondor et ses yeux bleus –pareils à ceux de son frère- se parèrent de leurs étincelles de détermination.
-Bonsoir… Fleur.
Il prit sa main et sans écouter les murmures incrédules autour d'eux, baisa le dessus de sa paume doucement, puis se redressa.
Grace à sa grande taille, il était pratiquement à hauteur de Fleur, gommant en grande partie leur différence d'âge. Elle approuva d'un léger hochement de tête avant d'enrouler son bras autour du sien.
-Allons-y ? Ronronna-t-elle dans sa langue natale et Ron prit une jolie couleur écrevisse.
Et en effet, le professeur Mc Gonagall appelait à elle les Champions. Diggory s'y trouvait déjà avec à ses côtés la jolie chinoise que Harry avait déjà vu dans la tente des Champions, lors de la première épreuve.
Harry et Valentine, quant à eux, prirent le parti de suivre les autres élèves à l'intérieur de la Grande Salle, leur chemin les amena cependant à couper celui de Ron et Fleur et les deux françaises se toisèrent un instant du regard.
Les lèvres de Fleur finirent par s'étirer en un lent sourire qui, bien que ne semblant pas moqueur, était plus qu'une simple marque de joie. Et à la lumière de ce qu'elle lui dit, comme une approbation ou même un regret :
-Tu aurais été la plus belle d'entre nous… Comme l'était ta mère.
Valentine se contenta d'un hochement de tête, mais Harry sentit sa prise sur lui se serrer légèrement.
Ils dépassèrent le couple sans un autre mot.
Et l'évènement s'estompa de leur pensée quand ils découvrirent l'intérieur de la Grande Salle. Ce n'était plus du tout le même endroit ! Ils avaient tous l'impression d'être entré à l'intérieur d'un château de glace. Par chance, le ciel était clair cette nuit et le plafond magique étincelait brillamment de toutes ses étoiles.
A la place des longues tables, il n'y avait plus que des petites tables rondes dispersées ici et là, pouvant contenir une douzaine de personne et décorées de lanternes qui lançait leur lumière douce tout autour d'eux.
Harry guida Valentine jusqu'à celle où s'installait déjà Hermione, les jumeaux, ainsi que Alicia et d'autres membres de l'équipe de quidditch des gryffondors.
Son regard partit cependant jusqu'à une plus grande table, au fond, où se tenaient les directeurs des différentes écoles – d'ailleurs Karkarroff semblait détester être là – Verpey, et donc, logiquement, Croupton, mais à la place il y avait Percy Weasley, fier comme un paon dans une robe bleue marine toute neuve.
Harry se pencha vers George qui était son voisin de droite :
-Qu'est-ce que Percy fait à la table des directeurs ?
George roula des yeux en constatant aussi la présence de son frère.
-Il doit remplacer Croupton. C'est son boss au Ministère, si tu les entendais, c'est dramatique, Croupton est incapable d'appeler Percy par son nom correct, il l'appelle « « Wistily ». Pauvre Percy, je crois qu'on l'a perdu le jour où il a arboré son premier badge de préfet…
-Pourquoi Croupton est-il absent ? Maugréa pour sa part Harry, vexé de voir ses plans contrariés.
Par un étrange hasard, son regard croisa alors celui de Maugrey, qui semblait faire le tour de la salle attifé d'un immonde kilt. Ses poings se crispèrent sous la table alors qu'il se demandait s'il y était pour quelque chose.
Les Champions entrèrent alors et les élèves se mirent à les applaudirent chaleureusement, même si, dans les faits, il en manquait un qui se trouvait toujours sur un des lits de l'infirmerie.
Ron était tout intimidé de voir tous ces regards posés sur lui et Harry ne put s'empêcher de ricaner, se sentant vengé pour toutes les fois où LUI avait été l'objet de l'attention et où Ron le fixait avec envie. Eh oui, pas si facile que ça d'être sur la sellette !
Une fois que ces derniers eurent rejoint la grande table, Ron s'asseyant à côté de son grand frère avec une légère grimace de résignation, ce fut enfin le moment de manger. Grace au menu posé devant son assiette, Harry se commanda une assiette de tranche de rôti et de pommes de terre grenailles. Un peu partout, les mets apparaissaient sur les tables et pour un instant, ils laissèrent les champions et leurs cavaliers à leur tâche de représentation pour se rassasier et discuter entre amis.
Comme au tout début la discussion partit sur le quidditch, Valentine et Hermione, assises côte à côte, se mirent à parler entre elles, n'ayant pas beaucoup d'intérêt pour ce sport. Au contraire, Harry, ravi de pouvoir enfin en reparler, se lança joyeusement dans le débat, jetant néanmoins de temps en temps des regards agréablement surpris aux deux filles.
Tout allait très bien, en fait, jusqu'à ce que Dumbledore leur rappelle la partie « bal ». Quand tout le monde eu terminé son dessert, les lumières se tamisèrent et un groupe de musiciens fit son apparition sur une scène, armés de luth, violoncelles, cornemuse, d'une batterie et de plusieurs guitares. Dans la salle une jeune fille s'exclama, presque hystérique « Ce sont les Bizarr'Sisters ! » et presque en même temps, il y eu beaucoup d'adolescents qui se levèrent pour se masser sur la piste de danse.
Harry, légèrement interdit, se fit tirer par Valentine alors que les premières notes d'une chanson douce commençaient à résonner dans la pièce.
Au milieu des autres couples, la blonde s'arrêta et se plaça devant lui avec un grand sourire. Par reflex, Harry vint poser sa main sur son épaule, comme il l'avait fait avec Charlie lors des cours.
Elle gloussa légèrement en réponse et lui attrapa la main pour la placer sur sa taille.
-Oh, oui, c'est vrai, lâcha-t-il étourdiment.
-Charlie aurait dû te laisser danser avec une fille pour que tu apprennes à conduire, affirma-t-elle alors qu'ils commençaient à bouger un peu maladroitement.
Finalement, au terme de quelques passes malhabiles, ce fut Valentine qui prit le contrôle de la situation et qui se décida à mener Harry qui marmonnait, embarrassé, des surnoms imagés pour son professeur de danse.
Ce n'était pas grave au final, car ils s'amusaient quand même, et étaient loin d'être les plus mauvais danseurs du lot. Neville et Ginny virevoltaient non loin d'eux et la rouquine grimaçait à chaque fois que son partenaire lui écrasait les pieds.
La musique suivante fut tout aussi lente et mélancolique, mais ils ne purent malheureusement en profiter, puisqu'à la moitié du morceau, un groupe de filles vinrent les percuter.
-Oups ! Fit une voix qui leur était un peu trop familière, et Valentine s'écarta précipitamment de Harry alors qu'un verre de jus de fruit se renversait sur le bas de sa robe.
-Oh miiince ! Tu vas avoir du mal à retirer ça, c'est un tissu extrêmement fragile !
C'était Ophélie, accompagnée de deux autres filles à peine plus âgée. Harry les foudroya du regard alors que sa partenaire constatait sans un mot le désastre.
-Mais, en même temps, qu'est-ce que tu croyais Valentine ? Qu'une fille comme toi pouvait essayer de se faire passer pour une lady ? Que tu avais ta place parmi toutes les autres sorcières de cette assemblée ?
Au son des paroles venimeuses de la cadette des Lassauge, un public vint se former peu à peu autour d'eux. Les mains qui tenaient le pan tâché de la robe tremblèrent légèrement et, hors de lui, Harry voulut rabattre le caquet de cette gamine.
Au dernier moment, Valentine le retint par sa cape.
-Laisse, Harry.
Elle releva la tête vers sa sœur, le regard grave et sévère :
-Je n'ai pas besoin de toi, Ophélie, pour savoir qui je suis, ni ce que je vaux.
Un sourire cruel commença à fleurir sur les lèvres de la jeune fille, puis son visage s'effondra brusquement alors que dans un mouvement dramatique et un crissement de tissu, Valentine arrachait tout le bas de sa robe alors que les premières notes d'une chanson rythmée éclataient dans l'air.
Plus personne autour d'elle n'osait bouger alors qu'elle rejetait le tissu loin d'elle, les jambes découvertes jusqu'en bas des cuisses. C'était comme une nouvelle robe comme ça, bouffant beaucoup plus autour d'elle, lui donnant une allure très rock. Et délicieusement indécente.
Elle commença alors à bouger en rythme avec la musique, sans aucune honte, envoyant au bout d'un moment valser ses talons pour se mettre pieds nus.
Harry, d'abord tétanisé, se reprit, et avec un haussement d'épaule amusé, décida de l'imiter et déchira tout le bas de son pantalon, puis se débarrassa de ses manches. Il rejoignit alors sa cavalière, sautant au même rythme endiablé qu'elle, décidant d'ignorer tous les autres.
Ainsi il ne le remarqua pas immédiatement, mais parmi les sorciers qui les regardaient la bouche grande ouverte, Fleur finit par esquisser un sourire et se débarrassa elle aussi de tout le bas de sa robe sous l'expression choquée de Ron.
Le phénomène partit alors dans tous les sens, ici et là les filles raccourcissaient leurs jupons, retiraient leurs chaussures et les garçons ôtaient leurs robes dans la même intention de montrer un peu plus d'eux-mêmes et être plus à l'aise.
Ophélie assista à ce spectacle, muette et dégoutée de voir son sale coup être déjoué. Au début elle les interpella « Mais que faites-vous ?! » « Comment osez-vous ?! » « C'est indécent ! » mais comme plus personne ne faisait attention à elle, trop occupés à se défouler sur la musique, elle tourna les talons et quitta précipitamment la Grande Salle.
Harry et Valentine ne faisaient de même plus attention à elle : ils avaient été avalés par la foule et se déhanchaient l'un à côté de l'autre en chantant faux sur les paroles du refrain. Le brun avait toujours pensé que c'était affreusement gênant et pas du tout son truc de danser, mais en fait, comme ça, c'était terriblement libérateur.
Il avait l'impression de laisser éclater toutes les frustrations qu'il avait emmagasinées ces dernières années. C'était contre Dumbledore qu'il sautait, c'était sur Desclare qu'il hurlait, c'était Ronan qu'il piétinait. C'était toutes ces règles stupides qu'il envoyait au diable.
Après deux ou trois chansons, ils se retirèrent vers les tables, drôlement assoiffés, tout décoiffés (quoique pour Harry…) et presque à bout de souffles.
-Je ne savais pas que c'était aussi amusant les bals, affirma Valentine en se faisant couler un peu de limonade.
-Moi non plus, approuva Harry avant de faire un sort à son verre d'eau.
Il chercha des yeux ses amis, mais entre les lumières des spots et le monde, il ne put en repérer aucun.
La lumière se tamisa un peu plus, annonçant le moment des slows. La foule se réduit un peu pour ne laisser qu'une poignée de couple sur la piste. Valentine attrapa alors sa main, et Harry résista :
-Euh… Non, pas ça…
-Allez, s'il te plait, juste un ! C'est pas compliqué, il suffit juste de se balancer !
De se balancer très collé contre l'autre, oui…
Et ainsi Harry se retrouva avec les bras de la blonde autour de son cou, sa tête appuyée contre son épaule, tandis que lui la tenait par la taille et… Et se dandinait.
Ça, c'était vraiment un truc de fille… Et de garçons qui veulent peloter leur copine, songea-t-il alors qu'il voyait un sixième année faire glisser ses mains sur les fesses de sa cavalière.
Continuant à faire voyager son regard sur les couples, il retrouva Fred et Hermione qui se balançaient, les yeux dans les yeux, l'air dans leur propre petit monde. Les doigts de son amie jouaient légèrement avec les cheveux dans la nuque du roux, et il put remarquer que sa robe à elle avait survécu à la mode de l'arrachage. Fred, lui, semblait se retenir d'utiliser ses mains, les gardant sagement dans le creux de ses reins, mais dans ses yeux noisette, on pouvait voir nettement la lueur du désir.
-Ils sont très mignons, hein ? Souffla Valentine qui les observait aussi.
-Ouais.
En effet, et Harry en ce moment se sentait terriblement envieux. Lui aussi il aimerait pouvoir ressentir ce qu'ils avaient. Amour et Attirance.
Puis, vint le moment, le déclic, et Harry et Valentine se crispèrent et s'arrêtèrent d'un même mouvement alors que Fred et Hermione joignaient leurs lèvres ensemble, s'embrassant doucement du bout des lèvres.
Ils fallaient qu'ils cessent de les regarder alors leurs visages se tournèrent l'un vers l'autre, gênés, envieux, écarlates.
Valentine se mordit la lèvre inférieure avant de baisser la tête.
-Euh… Et si on allait prendre l'air ?
Harry approuva totalement l'idée et s'empressa de les faire fuir la Grande Salle pour le parc de Poudlard.
Les environs directs du château avaient été décorés de buissons de fleurs épanouies, blanche comme la neige, ainsi que de sculptures au thème de Noël. Evitant Rogue et Sirius qui faisaient une ronde et semblaient se faire un malin plaisir à déloger les amoureux de leurs cachettes, ils se trouvèrent un coin tranquille, s'asseyant sur le rebord d'un muret où Harry leur jeta un sort de réchauffement.
Ils n'allaient pas attraper la crève pour éviter de voir Fred et Hermione s'embrasser !
-Dis Harry… Lança doucement Valentine sans le regarder.
-Oui ?
-Tu sais… Il y a quelque chose que j'aimerais faire… Tant que c'est quelque chose que je peux choisir…
-Ah oui, quoi ? Lança négligemment Harry en battant des jambes, ne se rendant pas d'abord compte qu'elle ne faisait pas juste que discuter, jusqu'à ce qu'il capte son regard sérieux et déterminé.
Il la regarda alors, un peu nerveux et répéta :
-Quoi ?
-J'aimerais beaucoup que tu m'embrasses.
Harry ouvrit la bouche, interloqué et muet.
-Je veux dire, reprit Valentine en essayant de cacher sa gêne. Avant que ce soit quelqu'un que je n'apprécie pas vraiment, j'aimerais que mon premier baiser soit avec quelqu'un que j'aime bien. Toi aussi, non ?
Seul le silence lui répondit, Harry étant toujours sur le choc, alors elle insista :
-Tu veux pas ?
Harry ne comprenait pas bien ce qu'elle voulait dire au sujet de ne plus avoir le choix, mais il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il y avait une voix au fond de lui qui lui disait « Sois un homme et ne la laisse pas dans cet état de détresse », alors il attrapa son poignet et se rapprocha d'elle.
Comprenant, heureuse et un peu anxieuse, elle se colla à lui et avança aussi doucement son visage vers le sien.
Au loin jouaient toujours de douces mélodies aériennes et Harry ferma les yeux pour se concentrer sur ça, se mettre dans l'ambiance. Quand il sentit le souffle de Valentine sur son visage, il eut du mal à continuer et pendant un instant, ils restèrent tous les deux à quelques millimètres l'un de l'autre, aucun n'osant faire le premier pas qui les réunirait.
Son cœur battait à tout rompre, d'excitation, de peur, puis il se décida et toucha ses lèvres. D'abord une petite pression, puis comme le sol ne s'ouvrait pas sous eux pour les engloutir, il recommença, épousant un peu plus leur contour. Il sentit alors Valentine se joindre au mouvement et ils enchainèrent timidement les petits baisers.
Puis ils reculèrent et ouvrant les yeux, ils se fixèrent sans un mot, n'ayant pas forcement de choses à se dire.
Une trille joyeuse suivi d'un léger juron vint briser le moment, et Harry retourna précipitamment la tête pour découvrir Charlie accompagné de Jade.
*Qu'est-ce qu'il faisait là ?* Fut sa première réaction, mais alors il attrapa au vol sa colère et la lueur de douleur qui dansait dans ses yeux bleus sombres.
Et tandis que l'homme s'éclipsait brusquement, Harry se retrouva, sans vraiment comprendre pourquoi, à partir à sa poursuite, un étrange sentiment de culpabilité au fond de la gorge.
Mais il faisait nuit, et le parc n'était pas éclairé.
Harry dû admettre au bout d'un moment qu'il l'avait perdu et qu'il ne le retrouverait pas en courant au hasard. D'autant qu'à ce rythme, il risquait de finir dans le lac Noir.
Et cette pauvre Valentine qu'il avait abandonnée !
Il s'apprêtait à retourner au château pour la retrouver quand il saisit un mouvement à sa droite. Un homme.
-Charlie ? Appela-t-il avec prudence, la main sur sa rapière.
Mais la silhouette ne bougeait pas. Il s'approcha alors à pas de loup, avec précaution…
Et s'immobilisa brusquement en reconnaissant son vis-à-vis.
-Mr Croupton ?!
A suivre…
Bon, bon, voilà, à moins d'un nouveau gros foirage de proportion de chapitre, la fin de et arc sera pour le chapitre suivant. A mercredi prochain !
