Mot de l'auteur : Bonsoooir !Mes petits lecteurs adorés ! Ca y est, la fin de l'arc de la quatrième année. Il est long, 20 pages que j'ai hésité à diviser en deux, mais ça m'ennuyait alors vous avez tout d'un coup !

Attention :Nouvelles scènes malaisantes dans ce chapitre. Je préviens, mais je pars sur le fait que je vous ai prévenus au premier chapitre que cette histoire aurait ses passages de ce genre – et que de toute façon c'est un rated M – et pas sans raison. VRAIMENT PAS SANS RAISONS.

Vous avez eu le côté mignon au chapitre précédent, bienvenue dans le côté glauque.

Sur ce, je vous retrouve à la fin du chapitre ! Accrochez-vous !

Enfin, en vrai j'appréhende un peu vos réactions... [Se met en PLS].


Rappel :

Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -

Aspirants : Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Damian (dragon brun Emlith)
Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens-
O'Connel (dragon bronze)

Candidats : Dennis Crivey


Chapitre 24 : Croupton

Bartemius Croupton se tenait devant lui, à peine visible dans l'obscurité du parc. Au loin, côté château, on pouvait apercevoir les nombreuses lumières colorées des flambeaux et lanternes, ainsi que la musique étouffée des Bizzar'Sisters, mais tout peinait à arriver jusqu'à eux.

Il ne répondit pas d'abord quand Harry l'interpela, puis ce dernier remarqua qu'il y avait quelque chose d'étrange avec l'homme. Ce dernier s'était toujours montré impeccable en tout, or, actuellement, ses vêtements étaient froissés et sales – son visage était égratigné et pourvu d'un début de barbe non maitrisé, ses cheveux étaient plaqués sur sa tête par un filet gras… Et surtout il parlait tout seul à mi-voix avec des gestes désordonnés.

Enfin, pour être plus exact, il parlait avec un arbre, donc pas tout à fait à personne.

Harry s'approcha un peu plus et tendit l'oreille pour intercepter quelques mots :

-…Faites cela le plus vite possible, Wistily, n'est-ce pas ? N'est-ce… ?

Harry fronça le nez : apparemment l'homme croyait avoir affaire à Percy. Etait-il sous sortilège de confusion ?

Tout d'un coup il sembla se rendre compte de la présence de Harry et lui saisit les épaules, les yeux exorbités :

-Dumbledore ! Cria-t-il d'une voix haletante.

-Euh… Non… Moi c'est Harry…

-Je dois… voir… Dumbledore…

*Mauvaise idée* Se fit la remarque Harry alors que l'homme continuait à se soutenir à lui.

-J'ai fait… Des choses…. Stupides… Il faut prévenir Dumbledore… Je… Me suis enfui… Ma faute… entièrement ma faute… Bertha… Morte… Ma faute… Mon fils… Ma faute…

-Oui, oui, d'accord… Grommela Harry dans l'espoir que l'homme le lâche. Je vais aller chercher quelqu'un !

Parce qu'il était certain que l'homme avait besoin d'aide – et pas forcément celle de Dumbledore si on lui demandait son avis. Rassuré d'une façon ou d'une autre, Croupton s'était détourné et avait recommencé à parler à l'arbre/Percy, baragouinant à présent, au sujet de son fils :

-Oui, mon fils a obtenu douze BUSE. C'est très satisfaisant, en effet, merci, oui c'est vrai, je ne vous cache pas que j'en éprouve une certaine fierté…

Harry n'attendit pas plus longtemps et courut vers le château, espérant trouver rapidement quelqu'un pour l'aider.

-D-

Ron était persuadé qu'il vivait la plus belle soirée de sa vie. Tout était parfait, de la décoration, à la nourriture ou la musique, et même son frère Percy l'était, surtout qu'au final Ron fit à peine attention à lui et à ses interminables discours sur son patron… Trop occupé qu'il était à fixer la merveilleuse créature qui riait à son bras et tournait de temps en temps ses yeux bleus comme du cristal sur lui pour lui demander des choses qu'il approuvait sans même vraiment écouter.

Fleur était la plus belle chose du monde…

C'était ce qu'il se disait au début de la fête.

Fleur est la créature la plus effrayante du monde, était ce qu'il se disait maintenant alors que la demoiselle l'avait tiré dans les buissons et devenait… Horriblement entreprenante.

Couché sur le gazon, il s'était retrouvé plaqué et sans amorce de quoique ce soit, les lèvres de Fleur étaient sur les siennes, mouillées, sa langue sortant de temps en temps et le léchant, quand ce n'était pas ses dents qui venaient lui mordiller la peau.

Pour l'adolescent, c'était littéralement la douche froide.

-Que… ? Quoi… ? Non… Attends ?! Essayait-il de dire, confus, cherchant à se dégager d'une façon ou d'une autre.

Elle se redressa au-dessus de lui, envoyant ses cheveux du même mouvement derrière elle, et le regarda, ses yeux brillants de l'expression d'un prédateur en chasse :

-Qu'il y a-t-il Ron ? C'est ce que tu voulais, non ? J'ai vu que tu étais sous mon charme. Fit-elle, la voix rauque. C'est ce qu'ils veulent tous… Tous les garçons… Ne t'en fait pas, tu vas aimer…

La main de Fleur appuya son discours en venant pousser sur l'entrejambe de Ron qui glapit d'effroi. En pleine panique, il essayait de se demander s'il avait, d'une façon ou d'une autre envoyés des signaux de ce genre… Mais ça ne changeait rien au fait que, non, il n'avait pas envie de faire ça, il n'était pas prêt et si on le lui demandait, il crierait qu'en ce moment, tout ce dont il avait envie, c'était de s'enfuir ventre à terre et de s'enfermer quelque part jusqu'à ce qu'il n'ait plus l'impression d'avoir les mains de Fleur sur lui.

-Euh… Je sais pas… On pourrait juste aller s'asseoir quelque part et… (il faillit se mordre la langue parce que la jeune fille recommençait à l'embrasser dans le cou, sa langue trainant un peu trop sur sa peau – de la bave – beeeerk !) … Et…

-Quoi, se tenir la main en se regardant dans le blanc des yeux ? Se moqua Fleur en faisant balader ses mains sous les habits de Ron, tâtant sans complexe ses pectoraux. Mmh pas mal. C'est qu'on est un peu sexy là-dessous…

Ron se figea. Se tenir la main en se regardant dans le blanc des yeux était pas mal du tout, et bien plus préférable à ça. Une part de son cerveau ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, ce qui faisait qu'il était dans un état de confusion qui l'empêchait de se rebeller et de virer l'intruse qui jouait avec son corps sans son accord – sans se préoccuper de ce qu'il ressentait.

Elle revint à l'assaut de ses lèvres, une main s'agrippant férocement à une poignée de ses cheveux, et cette fois-ci, elle profita de son léger cri de douleur pour enfoncer sa langue dans sa bouche.

Les poings de Ron se serrèrent, bêtement posés à côté de lui et des larmes de dépit et de dégout vinrent s'amasser aux coins de ses yeux.

Elle remuait contre lui, mais tout ce que Ron ressentait, c'était de ne plus contrôler son espace personnel, elle l'embrassait, mais lui n'entendait que les bruits dégoutants de salive et ses gémissements impudiques. Il avait l'impression d'étouffer, l'odorat saturé par son parfum et l'odeur de la terre et de la décomposition des végétaux.

Les larmes brouillaient sa vision alors qu'il cherchait un point d'accroche à fixer qui n'était pas un morceau de Fleur.

*Thot !* Appela t'il en désespoir de cause.

Tous les lézards de feu étaient restés au campement des chevaliers dragons afin de ne pas perturber le bal d'une façon ou d'une autre. Ils avaient promis… Mais là c'était une situation d'urgence.

Aussitôt il sentit l'inquiétude de son petit compagnon et su qu'il était là, voletant d'un air légèrement dérouté par ce qu'il ressentait des deux humains.

Il n'hésita cependant pas longtemps et, rapidement, Fleur ôta sa langue en criant de douleur alors que le lézard attrapait une mèche de ses cheveux et la tirait en arrière. Ce cri fut suffisant pour percer le choc de Ron qui rampa en arrière pour se dégager et se fourra plus loin, les genoux repliés contre lui en position de défense. Il sanglotait aussi un peu, peut-être – ou hoquetait, il n'en savait rien.

Il avait honte. Merlin qu'il avait honte.

Honte de s'être laissé manipuler par une fille. Honte de ne pas avoir aimé. Honte de s'être montré aussi faible. Effrayé à l'idée que quelqu'un apprenne ça.

-Mais qu'est-ce qu'il te prend saloperie bleue ! Hurlait Fleur en essayant de chasser le lézard avec de grands gestes du bras. Ron ! Fait quelque chose pour contrôler ta bestiole !

Mais Ron ne pouvait rien faire d'autre que s'apitoyer sur lui-même et ne plus s'approcher d'elle.

Tout cessa au final quand un gros chien noir fit son apparition dans les buissons. Fleur se figea, et reconnaissant le chien du professeur Rogue, jura une fois de plus en français et avec un dernier geste pour chasser Thot, décampa, la robe remontée jusqu'à la taille, dévoilant bas et culotte en dentelle, trop inquiète à l'idée de se faire attraper pour prendre d'abord le temps de se rhabiller correctement.

Cela aurait dû être drôle, mais le roux avait au contraire l'impression d'avoir un trou noir dans la poitrine.

Thot et Sirius vinrent aussitôt vers lui, toujours aussi prostré et absolument pas en état de dire quoique ce soit.

Le lézard se posa sur son épaule, enroulant délicatement sa queue autour de son cou en modulant des roucoulements de réconfort. Adorable Thot, pensa Ron confusément, il serait capable de l'aimer envers et contre tout. Il appuya légèrement sa joue contre le cuir de son petit corps alors que Sirius reprenait forme humaine et vint s'accroupir à ses côtés en posant légèrement sa main sur ses cheveux roux :

-Ron… ? Qu'est-ce qu'il t'ait arrivé ?

Ron ferma vivement les yeux comme pour échapper à la question et au fait de repenser à ce qu'il venait de se passer. Ce n'étaient que quelques minutes… Mais des minutes assassines. Un sanglot répondit à l'homme.

-Allons, mon garçon, tout va bien, tu entends, tu n'as rien à craindre.

Il frictionna son dos pour le rassurer, mais voyant la façon dont l'adolescent se crispait, il cessa aussitôt son mouvement.

-On va aller voir Mrs Pomfresh, d'accord ?

-Nooon…

-… Tu préfères peut être voir un de tes frères ?

-Non, encore moiiins !

Il ne voulait plus penser à tout ça, et surtout, cacher sa honte aux autres. Peut-être qu'il arriverait à être comme avant… D'ici… Quelques heures… Peut-être que demain il aurait tout oublié.

Sirius poussa un soupir, ne sachant pas quoi faire d'autre, et se trouvant bien nul avec les ados en général. Levant la tête, il chercha son amant du regard, mais bien évidemment, ce dernier était encore en train de sermonner le dernier couple qu'ils avaient débusqué.

-Je suis nul… Gémit Ron sans pouvoir s'en empêcher, comme s'il voulait vomir ces mots et les expulser définitivement de son corps. Une mauviette… Une merde…

-Mais non, voyons ! Le contredit Sirius.

-Mais si ! J'étais… C'est comme si on m'avait lancé un sort de pétrification et qu'on m'avait jeté des limaces dessus !

-EEeerk, approuva Sirius avant de commencer à comprendre où voulait en venir le rouquin : avec cette fille ?

-C'était la plus belle des filles et… Et…

Il ne pouvait aller plus loin.

-Je suis une merde.

Avec un nouveau soupir, Sirius se laissa tomber sur ses fesses près de lui. Il ratissa ses cheveux noirs nerveusement puis, finalement, se lança en se disant qu'être en couple avec un mec aurait dû théoriquement empêcher tous types de discussions de ce genre.

-Tu sais Ron. Il n'y a pas avoir honte, pas toi, elle par contre… Elle est plus âgée que toi, non ? C'était à elle de prendre soin de toi, et de voir, si oui ou non tu pouvais et avais envie d'aller aussi loin qu'elle le voulait. Il y a des garçons plus précoces que d'autres en matière de sexe, et toi, eh bien tu n'en es pas encore là, mais c'est pas pour ça que t'es nul ou que dans quelques années tu ne deviendras pas le plus grand tombeur de Poudlard. Ça veut juste dire que c'est pas encore l'heure pour toi, et ces choses-là, eh bien on peut pas les accélérer ou les provoquer. Ça vient quand ça vient. Regardes, le père d'Harry semblait en rut depuis ses treize ans, et moi je faisais semblant pour pas être en décalage, mais en vrai, j'ai commencé à apprécier tous ces trucs que vers 15 ans. Et Remus a été encore plus lent, complexé par son problème de loup-garou. Donc, tu vois, tu n'as vraiment pas à t'en faire.

Au fil de son discours, Ron s'était légèrement déplié, et désormais, on pouvait voir ses yeux au-dessus de ses genoux, le regardant avec espoir, mais aussi prudence.

-C'est vrai ?

-Puisque je te le dis !

Ron se rembrunit de nouveau en observant le sol, s'il appréciait d'entendre cela, cela ne changeait pas la façon dont il se sentait… Toujours choqué.

-Je crois que… Je ne pourrais plus voir les filles de la même façon.

Il le savait parce que la seule pensée de Fleur l'effrayait, et qu'il avait l'impression d'avoir été trompé, d'une façon ou d'une autre, parce qu'il avait toujours vu les filles comme des créatures pures. Elles ne faisaient certainement pas ce genre de choses au premier venu et craignaient et appréhendaient ce moment… Ce que les garçons appelaient entre eux le sexe pour jouer les mecs durs et virils. Pourtant, tout au fond de lui, dans le refuge secret de son âme de petit garçon, Ron aspirait lui aussi à ce « faire l'amour », impliquant quelque chose de beaucoup plus doux, plus profond, que ce qu'il venait de vivre.

Et il sentait sale et souillé.

Sirius n'ajouta rien, parce qu'il savait que ça ne servait à rien, mais aussi parce que Rogue se pointa brusquement dans le bosquet.

-Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Sirius, ce n'est pas prudent…

Le parrain d'Harry l'arrêta d'un geste et le tira à lui pour être discret, mais Ron l'entendit quand même.

-Oui, je sais, mais le gamin... S'est fait agressé…

« Agressé »

Le mot tourna dans tous les sens dans la tête de Ron.

C'était donc ce qu'il avait vécu. Il n'écouta pas le reste des explications et tâcha d'ignorer l'expression perplexe et un peu soucieuse du professeur qu'il aimait le moins dans tout Poudlard. Pour inspirer de la pitié à Rogue, il fallait vraiment être misérable.

Puis une partie de ses tourments éclata comme une bulle de savon lorsque retentit des cris d'Harry.

Ce dernier fit irruption à son tour, haletant, et les observa tous un moment, se demandant sans doute ce qu'il se passait, avant de revenir sur ce qui le perturbait :

-Je viens de trouver Mr Croupton dans le parc ! Il semble très embrouillé ! Et déboussolé ! Il a répété plusieurs fois qu'il devait voir Dumbledore… Mais on dirait qu'il n'a plus toute sa tête…

Ron se rappela alors d'avoir entendu Percy lui dire que son patron n'avait pas pu venir car il voulait prendre du temps avec sa famille pour les fêtes de Noël… Et que toutes les rumeurs sur sa fatigue ou quelque chose comme ça… Enfin Ron ne savait plus très bien ce qu'il avait dit à ce sujet, il était trop occupé à boire les paroles de Fleur à ce moment-là !

Merlin, qu'est-ce qu'il se maudissait ! Et maudite fille avec sa maudite attraction !

-Montrez-nous le chemin, Potter, fit Rogue et le brun acquiesça.

-Je viens avec vous, annonça Ron en se forçant à se relever.

-Tu ne devrais pas…. Commença Sirius mais Ron cria pour se faire entendre au-dessus de l'animagus.

-Je n'irais PAS à l'infirmerie, je ne suis PAS blessé ! Et je ne vais pas me terrer dans mon lit, NON PLUS !

Surpris par ce coup d'éclat, Harry le dévisagea avec inquiétude et comme il allait lui demander ce qu'il avait, Ron secoua la tête en fronçant les sourcils lui faisant comprendre que ce n'était pas le moment.

Harry garda donc la bouche fermée et il lui en fut profondément reconnaissant.

Et rassuré pour lui. Son ami pourrait se sentir coupable d'avoir joué les entremetteurs, alors qu'il n'y était vraiment pour rien.

Sans autres discours, ils suivirent tous l'Aspirant, s'éloignant du château avec une certaine nervosité. Le brouillard s'était brusquement levé et il y avait quelque chose de sinistre dans l'air, assez palpable pour que Thot gargouille d'inquiétude dans son cou.

Harry s'arrêta brusquement à côté d'un arbre, cherchant désespérément autour de lui.

-Je ne comprends pas… Il était là ! Il parlait à cet arbre !

Ils cherchèrent des yeux une silhouette, mais ils semblaient être les seuls être vivants à des kilomètres.

Frustré, Harry grommela entre ses dents, avant de se tourner à nouveau vers Rogue :

-Je vous jure qu'il était là !

-Eh bien il n'y est plus, grogna en réponse Rogue.

Ron s'approcha à son tour de l'arbre, à la recherche d'un indice quelconque. La terre gelée était trop dure pour garder la marque d'un passage, et malheureusement la neige avait été retenue par les branches des pins, gardant le couvert des arbres sec.

Sirius reprit alors sa forme canine et commença à fureter près de Ron, la truffe à quelques centimètres du sol pour capter des odeurs. Cela dura quelques minutes qu'ils passèrent tous à l'observer comme s'il allait brusquement prendre les couleurs de l'arc-en-ciel en sentant l'odeur de Mr Croupton. Ils sursautèrent tous légèrement quand l'animal fut pris d'une quinte d'éternuements.

L'animagus reprit forme humaine et se frotta vivement le nez, l'air perplexe.

-Odeur d'Harry, d'un homme et… forte odeur de produits chimiques.

-Chimiques ? Reprit Rogue.

-Ouais, comme ce que toi tu sens quand tu as passé trop de temps à côté de potions. Ca perturbe toute autre odeur, je suis désolé.

Les deux adolescents retournèrent leur attention sur le professeur qui observait le sol en fronçant les sourcils, contrarié.

-Qu'il y a-t-il ? Demanda courageusement Harry. Pourquoi j'ai l'impression que tout ça vous parle ?

-Il y a, à Poudlard, quelqu'un sous Polynectar, cracha-t-il. On me vole régulièrement des ingrédients entrant dans la composition de cette potion… Ça pourrait expliquer la forte odeur, puisque lorsque quelqu'un prend quotidiennement des potions, celles-ci peuvent affecter leur odeur corporelle, comme c'est le cas avec l'Aillie, qui comme son nom laisse à le deviner, donne une forte odeur d'ail à la personne qui la boit, mais guérit très bien des vers-de-ventre…

Sirius fit la grimace et les deux garçons jugèrent plus prudent de ne pas demander de détail, ceux-ci semblant peu ragoutants.

-Du polynectar ? Reprit donc Harry, mais pour quelle apparence… Et qui ? Et surtout pourquoi ? Est-ce que ça aurait un lien avec l'attaque de Talath ? Et qu'est-ce que ça a à voir avec Mr Croupton et son comportement ?

-Mr Croupton est peut être celui sous polynectar, commenta Ron. Il a été en contact avec Krum, non ? Il aurait pu jeter un imperium sur lui.

-Oui, d'autant plus qu'il savait pour les dragons et aurait même pu influencer le tirage au sort… Approuva Harry. L'imposteur aurait pu tout apprendre de Berta Jorkins, prendre la place de Croupton et… Non… L'homme que j'ai rencontré a parlé de cette femme et il disait que c'était sa faute… Qu'elle était morte et que c'était sa faute. Il semblait vraiment le regretter… Ou bien c'était le vrai Croupton et le faux est venu pour le faire taire quand je suis parti!

-Ca collerait aussi avec ce qu'il s'est passé à la Coupe du Monde de Quidditch, continua Ron alors que tous deux étaient pris dans le torrent et l'euphorie de leurs déductions. L'elfe de Croupton a volé la baguette de Hermione sous les ordres du faux Croupton, la lui a apporté pour qu'il lance la marque des ténèbres !

-En fait, non, cette dernière partie ne colle pas, le contredit Sirius, se recevant deux regards indignés. Un elfe ne sert que son Maître et est capable de voir à travers ce genre de subterfuge. Alors à moins que l'on ait menacé son maître… Là oui, peut être…

-Elle ne semblait pas bien du tout, peut-être qu'elle était effectivement sous menace, fit Ron qui tenait mordicus à son idée.

Parce que penser à ça… C'était ne pas penser à ce qu'il avait subi plus tôt. C'était se sentir moins comme un looser.

Rogue se racla alors la gorge pour intervenir et tous le fixèrent, attendant de savoir ce qu'il allait encore leur apprendre.

-En fait, nous devrions peut être simplement demander cela à cette elfe, non ? Il me semble qu'elle est employée à Poudlard.

-D-

Ils ne perdirent pas leur temps près de l'arbre, et ils avaient raison : le temps courrait contre eux, depuis le petit tas de terre remué dans le potager d'Hagrid, jusqu'aux abords du château où deux personnes se rencontrèrent malencontreusement.

Ou plutôt, trois, même si cette dernière resta sous la couverture de l'obscurité.

L'un était Charlie Weasley, immensément contrarié, qui n'avait qu'une envie : celle de frapper dans quelque chose.

L'autre était Fleur Delacour qui se rhabillait maladroitement tout en marchant rapidement dans l'espoir de n'être pas vue, le corps encore tout bouillonnant de ces fichues hormones dont elle ne pourrait se débarrasser que dans l'orgasme.

Trop occupée à regarder derrière elle, elle frappa de plein fouet le chevalier au détour d'un angle. Ce dernier la retint par les bras, l'empêchant de tomber en arrière et la jeune fille le regarda un instant avec l'air effaré d'une biche prise au piège.

Et en même temps, la chaleur s'accentua dans son corps en réaction à la présence d'une force masculine près d'elle, la laissant toute flagada dans la prise de l'homme.

Charlie renifla en sentant le pouvoir de la jeune femme le frôler, comme deux mains séductrices.

-Vélane, hein ? Fit-il, plus pour lui-même. Vous êtes Miss Delacour, n'est-ce pas ? Vous ne devriez pas être avec mon petit frère ?

Inconsciemment, Fleur s'était penchée vers lui, attirée, et à la mention de son cadet, elle fronça des sourcils, agacée.

-Ce garçon était d'une inutilité… A me regarder tout le temps avec un air de merlan frit, mais au moment d'agir comme un homme, plus rien. Mais vous vous n'êtes pas comme lui, vous êtes…

Elle ne put finir sa phrase puisque Charlie l'envoya cogner sans douceur contre le mur, la gardant toujours prisonnière de ses mains, et désormais aussi de son corps. Fleur regarda avec anxiété le visage courroucé du chevalier. On l'avait pourtant prévenue que les chevaliers dragons étaient bien moins influençables aux magies visant à la contrainte, protégés par l'esprit de leurs dragons qui n'étaient pas du genre partageurs.

-Ron à 14 ans. Putain ! Ne t'avise plus jamais de dire ou de faire du mal à l'un de mes frères, d'accord ?! Susurra-t-il en la fusillant du regard, avec mille promesses de souffrances si elle allait contre sa volonté.

Un petit « oui » effrayé se fraya un passage à travers les lèvres roses de Fleur.

Un sourire moqueur y répondit, bien que ses yeux fussent toujours aussi sombres et inquiétants, et il la retourna brusquement face contre le mur, attitrant ses bras au-dessus d'elle pour les tenir d'une seule main aux poignets alors que de l'autre, il remontait la robe jusqu'à la taille en laissant sa main caresser la peau veloutée, au beige parfait de la vélane.

-Mais ça tombe bien, j'ai en quelque sorte une frustration à faire passer, chuchota t'il en faisant glisser sa culotte en dentelles le long de ses fesses bombées. Et toi, tu ne sembles avoir envie que de ça, pas vrai ? Il vaut mieux que je m'occupe de toi avant que tu n'ailles sauter sur un autre enfant.

Fleur gémit alors que les doigts de Charlie se faufilaient le long de la raie de ses fesses, directement jusqu'entre les lèvres de son vagin, plus humide et lubrifié qu'un bain d'huile. C'était mortifiant pour elle. Jusqu'ici elle avait toujours pris garde à avoir le contrôle et à fréquenter des hommes rendus inoffensifs par sa magie quand ce genre de pulsions advenaient, mais là, elle était soumise à un homme qui lui faisait plus peur qu'autre chose. Son esprit ne voulait pas, mais son corps, lui, chantait une autre chanson.

Et c'était là le drame d'être à moitié vélane, parce qu'elle pouvait vivre ce dédoublement d'elle-même. Hurler « Non » et « Oui » à la fois.

Sans préliminaires, mots doux, réconfort, il la pénétra complétement d'un seul coup.

Cela glissa trop bien, et la légère brulure ne fit qu'augmenter son plaisir. Stupides créatures sensuelles qu'étaient les vélanes ! Fleur n'avait pas envie d'aimer la douleur.

Quand avait-il baissé son pantalon ? Elle était si perdue dans ses tourments qu'elle n'y avait pas fait attention, et à présent… A présent elle ne pouvait que subir le membre dur qui se mouvait sans douceur en elle, les coups de hanches l'écrasant à chaque fois un peu plus contre le mur, pressant inconfortablement ses têtons dressés et hypersensibles.

L'excitant encore plus pour son plus grand dam.

Du chevalier, elle n'entendait que des sons rauques alors qu'il s'enfonçait et se retirait de plus en plus vite, sa main qui n'était pas occupé à tenir ses poignets, pressée contre son ventre pour mieux l'attirer à lui.

Il y avait une de ces chaleurs à cet endroit-là…

La joue écrasée contre le mur, Fleur était au supplice, incapable de retenir ses gémissements et sur la dernière spirale, si proche d'obtenir enfin la libération qui la tenaillait depuis le bal – depuis que les phéromones et les hormones de cette masse d'adolescents surexcités avaient réveillé l'obscurité en elle.

-Navré de vous interrompre… Fit soudain une voix. IMPERIUM !

Charlie se retira brusquement d'elle mais, il ne put éviter le sort. Elle le sentit cogner contre son dos, et grogner – alors qu'il résistait au sortilège impardonnable. Au loin, un rugissement de rage lui fit écho et l'agresseur tiqua d'agacement.

-Tant pis, j'aurais essayé ! STUPEFIX !

Cette fois-ci, le chevalier tomba comme une masse et Fleur se retourna brusquement et se laissa glisser en petite boule recroquevillée le long du mur.

*Et merde…* Fut sa seule pensée avant qu'un éclair blanc ne l'aveugle.

-D-

C'était donc à cela que ressemblait les cuisines de Poudlard, songea Harry alors qu'il y pénétrait à la suite de Rogue. C'était l'exact miroir de la Grande Salle juste au-dessus, sans les fenêtres et le plafond magique, mais les tables étaient rigoureusement au même endroit. Etait-ce de là qu'ils envoyaient les plats ?

Autour des petites tables rondes de l'évènement, des elfes étaient occupés à nettoyer et ranger le matériel, quand d'autres préparaient déjà la pâte à pain pour le petit déjeuner.

La première surprise fut d'y retrouver Dobby, l'ancien elfe des Malefoy qui avait pratiquement tué Harry en deuxième année : c'est ce dernier qui les conduisit vers la petite chose informe qui se trouvait devant la cheminée, au milieu d'un océan de bouteilles de bièraubeurre.

Les autres elfes semblaient plutôt embarrassés par sa présence et préféraient ne pas regarder dans cette direction.

Winky écouta à peine Dobby et le professeur Rogue, fixant ce dernier d'un sale œil quand il lui demanda des informations sur son ancien Maître.

-Winky est une elfe loyale ! Lui cracha-t-elle. Winky ne trahit pas les secrets de son maître !

Avant que le Maitre des Potions ne la jette dans le feu, Harry mit un genou à terre face à elle et la fixa dans ses grands yeux globuleux :

-Winky… Je pense que ton Maitre est en danger.

Les grands yeux semblèrent prendre encore plus de volume, il pouvait lire la peur en eux, et le doute. Pour lui, il était évident qu'elle savait quelque chose.

-Non… Impossible. Le Maître va bien… Mais il a besoin de sa Winky… Oui, il en a besoin… Qui s'occupe de lui sans sa Winky ? Winky est une bonne elfe de maison, elle fait ce que dit le Maître… Même si elle doit se repasser les oreilles en punition !

Harry ignora le profond soupir désespéré de Ron et de Rogue. Grâce à Dobby, il avait beaucoup plus l'habitude de raisonner les elfes de maisons.

-Pourquoi devrais-tu te punir ?

-Parce que Winky désobéi. Elle désobéi au Grand Maître, affirma-t-elle d'un air grave. C'est pour ça que Winky… A… reçu… Un vêtement ! Finit-elle avec un gros sanglot qu'elle étouffa dans son uniforme.

Un Grand Maître ? Cela n'interpella pas que Harry puisque les autres se rapprochèrent, Sirius sous sa forme de chien venant s'étendre aux pieds de son filleul.

-Winky, s'il te plait, ne pleure pas. J'ai vu Mr Croupton tout à l'heure. Il disait des choses. Qu'il s'était enfui… Cela voudrait dire qu'il était retenu ?

L'elfe releva le nez vers lui, l'expression très angoissée.

-… Non… C'est impossible…

-Et il a parlé de Bertha Jorkins…

L'expression de l'elfe devint encore plus suspecte, si seulement c'était possible. Mais ses lèvres restèrent crispées en une ligne inflexible.

-Il a dit qu'elle était morte…

-C'était une vilaine sorcière ! Winky ne devrait pas dire du mal d'une sorcière ou d'un sorcier, mais c'était une fouineuse !

-Elle avait découvert quelque chose au sujet de Mr Croupton ?

-Peut pas dire.

Donc, c'était le cas.

*Allez Harry, pense, fais marcher tes connections. Qu'est-ce qui est le lien entre tout ça ?*

Bertha Jorkins était une plaie – et une fouineuse. Elle avait disparu pendant les vacances d'été – cela n'avait inquiété que Croupton – bien évidemment parce qu'elle connaissait un de ses secrets et qu'il craignait sans doute que ce dernier s'ébruite. Quelque chose de gros et contre lui, forcement. Quelqu'un avait mis la main sur elle et l'avait probablement amené à Voldemort qui l'avait fait cracher tout ce qu'elle savait : La coupe de monde de Quidditch, le Tournoi des Trois Sorciers et le secret de Croupton. Puis, ne servant plus à rien, elle a été tuée.

Fin de Bertha Jorkins.

Un homme de Voldemort prend l'apparence de Croupton, ou le fait chanter avec son secret, il demande à son elfe de maison de voler une baguette, et fait jaillir la marque des ténèbres ...

Mais pourquoi pas avec sa propre baguette ? Qu'il aurait simplement récupéré plutôt que de la jeter dans un coin après son forfait. Ça, ça n'avait pas de sens… A moins bien sûr qu'il n'est pas de baguette, mais c'était un peu bizarre ? Et ces places vides que devaient garder Winky… A quoi servaient-elles ?

Quoiqu'il en soit, l'imposteur arrive à Poudlard pour la Première Tâche, lance un imperium sur Vktor Krum et le fait attaquer Talath. Il échoue. Le vrai Croupton, apparemment retenu, car l'homme avait besoin d'échantillon de cheveux pour le polynectar, arrive à s'échapper, mais semble très instable psychiquement… Et il disparait après que l'Imposteur l'eut trouvé.

Mais tout le problème restait l'identité de l'Imposteur.

-Pourquoi avoir volé la baguette d'Hermione ? Reprit alors Harry dans l'espoir d'en apprendre plus et de se décoincer.

-Winky n'a PAS volé cette baguette ! Chouina presque aussitôt l'Elfe. Winky l'a dit aux sorciers inspecteurs.

-Mais quelqu'un l'a bien prit entre le moment où Hermione était assise et celui où tu l'as ramassée par terre…. Tu as dû le voir, tu étais assise derrière elle… Quelqu'un…

Et là, l'éclair de compréhension.

Les places vides.

Il se tourna aussitôt vers Ron :

-Les places vides !

Winky émit un gémissement malheureux en se cachant à nouveau le visage.

-Quoi les places vides ? Fit Ron.

-Elles n'étaient PAS vides ! Expliqua Harry. Quelqu'un devait s'y trouver ! Quelqu'un qui ne devait pas être vu et qui n'aurait jamais dû être là. Et ce quelqu'un a pris la baguette d'Hermione, il devait forcement ne pas en avoir, même si je ne vois pas pourquoi.

-Cela exclut Malefoy de notre liste de suspect, grommela Ron. Puisque je l'avais dans mon champ de vision avec sa famille.

-Et Croupton était lui-même présent… Sa doublure aurait pu juste être présente sous son apparence. Pourquoi se cacher ?

Il y avait forcement une explication logique à tout ça… Si seulement Winky était un peu plus coopérative !

Il fallait la faire parler, la…

Harry fut coupé à ce moment-là… Par l'appel de détresse de Derianth.

-D-

Damian était bien contrarié : Charlie avait disparu en un clin d'œil au début de la soirée alors qu'ils devaient être deux à surveiller le campement. Dennis, lui, ne tenait pas au-delà de 22h et dormait dans sa tente du sommeil du juste.

Tout était calme autour d'eux, Talath rêvassant tranquillement, la tête sur une patte, les yeux levés vers les étoiles, et Emlith installé dans dos, faisant mine de la protéger. Derianth était sur la muraille, l'arpentant de long en large en refusant de donner la moindre indication sur Charlie et Dinth dormait près de lui et du feu.

Malgré cela, l'Aspirant se sentait nerveux, comme si quelque chose de malsain s'avançait dans la nuit et s'approchait inexorablement d'eux.

-Tu perds la tête mon pauvre vieux, se força t'il à dire à haute voix avec un petit rire nerveux.

Il sursauta violemment quand Derianth se mit à hurler de rage et fut aussitôt sur ses pieds, à la recherche d'un ennemi. Mais comme il n'y avait rien, il rengaina son épée et jeta un regard furieux sur le dragon bronze :

-Eh bien Derianth, qu'est-ce qu'il te prend !? J'ai failli avoir une attaque, moi !

Le bronze ne fit pas la moindre attention à lui, décollant d'un mouvement vif, l'esprit ciblé sur quelque chose, et l'Aspirant fut brusquement entouré de trois dragons nerveux.

/Quelqu'un a essayé de s'emparer de l'esprit de son Maître./ Expliqua rapidement Emlith/ Derianth l'a repoussé, mais son Maître est immobilisé./

-Oh nooon… Pourquoi il fallait que ça tombe sur moi le jour où Val et Harry ont décidés d'aller se dandiner au château ? Non, ne réponds pas mon gros, c'est rhétorique.

Damian prépara son attaque, mais il vit revenir Derianth, les yeux parcourus de rouge et de jaune violents. Dans l'arène, plusieurs silhouettes firent leur entrée par le passage des dragons.

Charlie était la première personne qu'il vit, figé dans une position étrange et flottant à quelques mètres du sol, un poignard le menaçant au niveau du cou. C'était un homme qui tenait l'arme, caché derrière le chevalier comme avec un bouclier. A côté se tenait une silhouette évanescente, les cheveux presque argentés à moitiés partis de sa coiffure, mais ses yeux bleus fixaient devant elle sans se poser nulle part, comme si son âme avait perdu contact avec son corps. Elle tenait une baguette et c'était elle qui faisait léviter Charlie.

Damian reconnut la championne de Beaubâtons.

-Ces deux-là sont sous mon emprise, fit l'agresseur. Faites un geste et je les tue.

Comme pour appuyer ses dires, il ordonna à Fleur de tourner sa baguette vers son cou. Celle-ci obéit aussitôt sans un mot ou une expression.

-Que voulez-vous ? Pesta Damian en réfléchissant à toute allure à une échappatoire.

-Je veux la dragonne dorée. Vous allez me laisser la tuer.

Talath redressa brusquement la tête et gronda avec menace, mais l'agresseur appuya un peu plus son poignard sur le cou de Charlie et Derianth se tendit visiblement avec un son aigu qui peuplerait sans doute les cauchemars de Damian. La compagne de Harry se força alors au silence.

-Oooh, alors c'est vous le type derrière l'attaque de la Première Tâche, lâcha Damian, faussement nonchalant, espérant pouvoir endormir un peu la méfiance de son vis-à-vis. C'était pas une réussite.

-Et oui. Vous savez ce qu'on dit ? Si on veut qu'une chose soit bien faite… Il faut la faire soi-même !

-D-

Lutte… Lutte… Tu dois lutter…

Lutte…

Lutte.. !

-D-

De toutes les choses auxquelles s'attendaient Harry, celle-ci le laissa complétement coi. Ils étaient arrivés juste à temps pour entendre la dernière phrase de l'homme qui maintenait, et Charlie, et Fleur s'il en jugeait de la baguette pointée sur son cou, ainsi que les larmes qui commençaient à couler de ses yeux.

Mais cet homme n'était autre que Alastor Maugrey !

Cela ne rentrait pas dans ses hypothèses, même si en le regardant, les mots de Talath le percutèrent comme un coup dans le ventre : Moineau avait cherché à leur dire que c'était un MENTEUR. C'était ce qui le dérangeait depuis le début…. Car Moineau avait dû sentir la magie sur l'homme.

Et il n'était pas le seul à avoir compris puisque Rogue avait brandi sa baguette sur le professeur :

-Où est le vrai Maugrey ?

Un sourire mauvais tordit la face couturée du sorcier.

-Pas très loin. Soyez-en sûr Severus. Maintenant, baissez votre baguette, où je ferais exécuter l'un de ces jeunes gens.

Avec réticence, le maitre des potions laissa tomber sa main. Harry, toujours perdu, et mort d'inquiétude pour sa dragonne et ses amis avait l'impression que ses pieds étaient pris dans du béton.

-Mais… Quel rapport avez-vous avec Croupton ? Demanda-t-il. Et où-est-il ?

Un ricanement lui répondit :

-Vous risquez d'avoir du mal à le trouver, cette pauvre chose. Il ne reste plus grand-chose de lui.

Harry déglutit nerveusement, il entendit Ron faire de même. Tout d'un coup, la menace devenait bien plus réelle.

-Mais pourquoi avoir fait ça ? Que vous a-t-il fait ? Souffla Ron qui peinait à lâcher des yeux la silhouette de son grand frère et de Fleur.

-Il a brisé l'imperium que le Maître avait jeté sur lui. Il aurait dû gentiment rester à la maison et faire comme si de rien n'était, mais à la place de cela, il est allé parler à Harry Potter ! Alors j'ai fait ce que j'aurais dû faire depuis longtemps : me débarrasser de lui définitivement ! Tant que Winky était collé à mes basques, c'était cependant impossible ! Mais j'ai réussi à larguer cette idiote à la Coupe du Monde !

-Vous étiez la personne invisible sur les places vides… Compléta Harry.

Le faux Maugrey lui sourit d'un air presque amical :

-Je dois te reconnaitre ça, Potter, tu es très vif – trop – pourquoi ne pas avoir soupçonné Rogue comme je t'ais encouragé à le faire ? A la place, tu es là, à ses côtés…

-Je déteste être manipulé, gronda Harry en réponse.

-Et je te comprends très bien. J'ai passé des années de détresse sous l'imperium de mon père ! Tout le temps surveillé par son elfe, toujours sous cape d'invisibilité, à faire comme si je n'étais pas là. La torture aurait duré encore longtemps si cette curieuse de Bertha Jorkins n'avait pas découvert le poteau rose ! Aaah… Cette pauvre Bertha. Mon père a été obligé de l'oublietter , mais ce genre de souvenirs, c'est facile à retrouver pour un légilimens aussi doué que l'est le Seigneur des Ténèbres. Et il est venu me chercher ! Moi ! Son plus fidèle serviteur ! Plus fidèle que ces chiens de Karkaroff, de Malefoy ou de Rogue !

Harry se tourna alors légèrement vers Rogue, interrogatif, mais ce dernier fit un bref signe de dénégation de la tête :

-Vous-Savez-Qui ne nous laissait pas connaitre le nom de tous ses fidèles. On ne connaissait que ceux avec qui on travaillait… Et je ne crois pas avoir jamais croisé celui-là. Mais je crois savoir qui il est. Cela avait fait scandale à l'époque, mais…. Vous étiez censé être mort à Azkaban !

Le mangemort explosa en un rire sardonique :

-Oui ! Je sais ! C'était là la beauté de la chose ! Ma mère a utilisé du polynectar et a pris ma place là-bas ! Ma pauvre mère est morte, elle était mourante et le savait… Pauvre Maman… C'était son dernier geste d'amour pour moi. Mais ce salaud n'avait rien fait pour empêcher ça. J'étais son fils. J'avais tout fait pour être à la hauteur de ses désirs, mais il ne faisait jamais attention à moi. Et il ne m'a même pas protégé, il m'a jeté de lui-même en prison, sans chercher à me sauver. Il me regardait avec dégout comme si je l'avais sali.

-Vous êtes le fils de Mr Croupton, vous être Bartemius Croupton Jr, condamné pour avoir participé à la torture des Londubat en compagnie des Lestrange.

-Brillant ! Severus ! Vraiment ! Je t'applaudirais si tu n'étais pas un sale traitre. Le Maître te fera payer tout ça !

-Vous avez tué votre propre père… Fit Harry, horrifié.

-Oh, Potter… Ou puis-je t'appeler Harry ? J'ai l'impression que nous allons nous revoir souvent. Je suis presque satisfait de ne pas avoir à te tuer, ça c'est un plaisir que se réserve mon Maître, une fois que tu auras bien souffert… Une fois que je t'aurais amputé d'une partie de ton âme… Oh… Comme je souhaite voir ton visage alors…

De délice, il se lécha la lèvre supérieure… Et brusquement Fleur bondit sur lui, profitant de son inattention, pour mordre la main qui tenait le poignard.

Ce fut alors une véritable mêlée. Derianth plongea sur l'homme, l'envoyant valser au loin avec Fleur d'un coup du revers de l'aile, récupérant son chevalier dans ses serres pour ensuite aussitôt s'envoler à l'abri. Sous le coup, Fleur lâcha Maugrey, mais avant que l'homme ne puisse la toucher, il dût s'esquiver car trois sorts venaient sur lui.

Il réussit néanmoins à récupérer sa baguette qu'avait laissé tomber Fleur et riposta en cherchant à assurer sa retraite. L'homme était vraiment doué, il arrivait à contrer les sorts des trois sorciers, la magie des deux chevaliers et la présence des dragons qui n'hésiteraient pas à l'éventrer s'ils passaient à proximité de leurs griffes.

Son coup de génie fut de brutalement viser Fleur qui était à découvert et sans défense.

Ron s'interposa en bondissant entre la trajectoire du sort et la jeune fille, le recevant de plein fouet.

Cela ne sembla avoir aucun effet à première vue, mais Ron se plia aussitôt en deux, avant de s'écrouler sur ses genoux et de cracher un flot de sang par terre.

Tout le monde fut aussitôt sur lui, et Croupton en profita pour disparaitre sous sa cape d'invisibilité après un dernier sourire.

Fleur était blême, gardant Thot dans le creux de ses mains, penchée sur Rogue et Sirius alors que le potioniste tentait de sauver la vie du jeune Weasley. Harry, lui, sentant qu'il ne pourrait rien faire de plus pour son ami, partit à contrecœur rejoindre Derianth qui émettait de longues plaintes de tristesses en gardant son chevalier immobilisé contre lui.

Damian ne savait pas comment briser un stupéfix, mais Harry, lui, avait toujours sa baguette magique sur lui, et lança un finite incantem qui régla le problème.

Charlie cligna des yeux avant de les plonger dans ceux d'Harry tout en se redressant.

-…Merci... Souffla t'il, mais brusquement, le brun se retrouva envahi par une lourde colère et sans pouvoir se contrôler, et sans que Damian n'arrive à l'en empêcher, il lança sa main contre la joue du chevalier, faisant claquer avec puissance les deux surfaces.

Derianth grogna de mécontentement, plus que légèrement sur les nerfs après ce qu'il venait d'arriver, mais Talath siffla d'un son d'avertissement.

-Comment as-tu pu te laisser avoir comme ça ?! BON SANG ! Es-tu chevalier ou merde ? As-tu oublié comment on projette un bouclier de protection ? A cause de toi…. A cause de toi Derianth, Talath et qui sais d'autre encore ont failli mourir ! Et Ron… Ron va très mal !

-Ron ?! S'exclama Charlie qui peinait à se remettre de la baffe et des accusations de Harry.

Il repoussa les deux aspirants de devant lui et trébucha jusque-là où reposait son petit frère qui grinçait des dents de douleur, la bouche en sang.

-Qu'a-t-il ?

-Il a été touché par un sort très noir qui détruit les organes de l'intérieur. Votre frère a de gros trous dans l'estomac et la rate. J'essaie de le stabiliser afin de pouvoir le déplacer à l'Infirmerie.

-Est… Ce… Que… Tout va bien ? Demanda Ron avec difficulté.

-Oui, Ron, chercha à le rassurer Sirius, tu as été très brave… Et très noble aussi, ajouta t'il avec un coup d'œil sur Fleur.

Le rouquin émit un gargouillis de ricanement.

-Un vrai bouffon plutôt…

Et heureusement que Charlie était perturbé, car au sinon, il aurait pu se demander qui était l'homme qui parlait comme ça à son frère et reconnaitre en lui Sirius Black.

Finalement, Rogue fit apparaitre un brancard sous l'adolescent, et d'un coup de baguette, le fit léviter vers le château, accompagné de Fleur qui semblait avoir besoin elle aussi de soin. Sirius reprit son apparence de chien à l'abri des regards et les rejoignit.

Les chevaliers dragons restèrent au campement, tous dans un état mental lamentable. Entre choc, inquiétude et colère, ils s'isolèrent tous dans un coin pour lécher leurs blessures, et c'est ainsi que les retrouva Valentine quand elle rentra enfin.

Des patrouilles de sorciers furent formés pour retrouver Barty Croupton fils, mais Harry ne se faisait pas d'illusion, il était reparti auprès de son Maître, et tout ce qu'ils découvrirent, furent le véritable Maugrey, saucissonné dans une malle magique et un unique os déterré dans le potager de Hagrid, tout ce qu'il restait de Croupton père.

Harry ne dormit pas cette nuit, et il fut persuadé que Charlie, lui aussi, veillait. Il ne regrettait pas ce qu'il lui avait dit. La peur, la colère et l'impuissance qu'il avait ressenties justifiaient son indignation. Il n'irait pas le dénoncer pour abandon de poste à Desclare, mais il n'oubliait pas que Charlie, à l'origine, était le chevalier là pour les protéger… Et non le contraire.

A six heures du matin, Dennis sortit de sa tente en baillant profondément. Il s'étouffa cependant en découvrant l'état de bazar du camp et les grosses cernes qui ornaient les yeux de ses compagnons.

-Et c'est que maintenant que tu te réveilles ? Railla Damian en secouant sa timbale de klah. Sérieux, les Candidats c'est plus ce que c'était !

A seize heures Ron ouvrit les yeux à l'infirmerie. Pendant un instant, il fut surpris d'y être, se rappelant avoir bien spécifiquement hurlé qu'il ne voulait pas y aller… Mais il n'eut pas la possibilité de s'appesantir là-dessus, car il fut accueilli par les pleurs de joie de sa mère et d'une partie de sa fratrie.

Plus loin, Fleur eut un petit sourire et s'esquiva discrètement. Hermione la regarda partir sans un mot, avant d'aller elle aussi se joindre aux embrassades.

Deux jours plus tard, les chevaliers dragons quittaient Poudlard.

Bartemius Croupton Jr ne fut pas retrouvé.

-D-

Cela faisait un certain moment qu'il n'était pas rentré au Manoir Malefoy et son premier réflexe fut de rejoindre le salon pour prendre un bon verre de whisky pur feu.

Il s'arrêta cependant dans son geste en apercevant le cadre photo posé sur le manteau de la cheminée.

Elle montrait une famille de pales blonds, le père avait l'air hautain, la mère regardait l'appareil avec des yeux de velours tandis qu'elle tenait contre elle un jeune garçon de onze ans tout fier dans son uniforme de serpentard.

L'homme renifla de dégout.

-ELFE ! Appela-t-il et un petit serviteur apparut en se courbant autant que possible.

-Oui, Maitre… ?

-N'avais-je pas demandé à ce que toutes ces vieilleries soient retirées ?!

Il jeta le cadre sur l'elfe qui se laissa faire avec horreur :

-Mais… Maitre… Ce sont les photos de votre famille…

-Comment oses-tu me reprendre ?! Tu sais ce que je fais aux esclaves incompétents ?

Ce dernier n'eut pas l'occasion de le savoir, puisqu'il fut gobé d'un seul coup par la mâchoire d'un immense serpent. L'homme pût voir la protubérance descendre lentement à travers les anneaux, bougeant encore alors que la créature se débattait.

L'homme eut un sourire en coin alors que le reptile glissait vers lui comme si de rien n'était.

-Tu as apprécié ce petit repas ma belle Nagini ? Oui… Je sais… Lucius avait meilleur gout.

-Où se trouve Bartemius ? Siffla l'animal en serpentant autour de son maître.

-Je lui ai donné une nouvelle mission. Ne t'en fait pas, ce n'est que partie remise…

Il regarda tout autour de lui, puis croisa son reflet dans la glace. Il observa de haut l'homme aux longs cheveux blonds et au visage hautain qui était sa propre image.

-Et Narcissa ? Demanda-t-il alors.

-Elle n'a pas bougé de la chambre nuptiale.

-Parfait.

Ses yeux rougeoyèrent un instant de malveillance, puis il se dirigea vers la porte, écrasant négligemment la photo sous l'un de ses pieds.

Dessus, les membres de la famille s'écartèrent brusquement avec horreur pour éviter la semelle, avant de se regrouper de nouveau, le jeune Drago plongeant son visage dans le giron de sa mère pour cacher ses larmes.

Et même son père le regarda avec chagrin, impuissant.

A suivre…

J'aimerais tellement voir vos expressions en ce moment ! C'était un chapitre dur à écrire, ou plutôt lourd en mocheté, mais il fallait y passer. J'aime beaucoup Barty dans le sens où j'ai toujours trouvé que c'était l'un des ennemis et des mangemorts les plus crédibles de la série, peut-être parce qu'on sait beaucoup de choses de son passée et de son environnement (du moins dans le livre) – et parce que [kof] c'est David Tennant [kof] qui tient le rôle (même si théoriquement, il est décrit dans le livre comme un jeune adulte blond à tâche de rousseur –comment casser le mythe-). Eh oui, Tennant, c'est mon Docteur préféré, du coup je ne suis pas du tout objective.

Le prochain chapitre… Sera une interlude ! Eh oui, désollléééé – mais dites-moi, en dehors de m'insulter pour toutes les horreurs que j'ai écrite, dites-moi ce que vous pensez qu'il va se passer pour l'année des quinze ans de Harry ? Ça m'intéresse beaucoup. Allez, à mercredi prochain, si vous êtes à nouveau d'attaque !