Mot de l'auteur : Boonjour tout le monde ! Bon, eh bien, on dirait qu'il y a encore du monde ici et que mon chapitre précédent ne vous a pas faire tous fuir XD J'en suis bien heureuse ! Et merci à tous ceux qui m'ont fait part de leurs impressions et de leurs suppositions pour la suite – j'ai tout lu avec attention… Et je dois avouer que ce que j'aime le plus, c'est vous surprendre. J'espère vous offrir encore de nombreuses surprises, croyez- moi, à chaque chose que je mets en place, je jubile à l'idée du moment où la bombe explosera.

Aujourd'hui, c'est un interlude, je sais que ce sont les chapitres qui vous branchent le moins, mais ils ont néanmoins plusieurs utilités – dont la primordiale est de jouer le rôle d'ellipse temporelle, nécessaire dans cette histoire qui balaie de nombreuses années et où la politique et la guerre accompagne le développement des personnages.

Ce sont huit mois qui passent entre le chapitre précédent et le chapitre suivant et croyez-moi, le Harry que vous allez retrouver est assez différent de celui que vous avez quittés. Bref, cet interlude inaugure un nouvel arc narratif qui contient ce que nombres d'entre vous attendaient…

RAR à Penny : Je suis désolé que les deux scènes concernant Fleur t'ai fait te sentir mal – c'est vrai qu'elles sont très rapprochées, mais elles le devaient. On devait la voir dans le rôle de l'agresseur et de l'agressée, pas pour déculpabiliser son comportement vis-à-vis de Ron, mais c'était une façon pour moi de montrer qu'en matière de sexe, parfois les choses sont embrouillées. Quelqu'un peut montrer un signe « positif » (l'air fasciné de Ron, Le désir visible sur le corps de Fleur) et le « partenaire » pourra ainsi croire que c'est bon pour avoir du sexe. Ni Ron, ni Fleur n'étaient consentants – et ce même si à cause des pulsions de son sang de vélane, Fleur montrait toutes les apparences du plaisir. Son esprit disait « Non ». Et pour moi c'est la seule chose qui importe.
D'autre part, mon intention était bien évidemment de mettre en avant les différences ethniques qui existent entre sorcier, velaa et chevalier dragon. Charlie a là un pur comportement de chevalier dragon (enfin à part dans la partie « je quitte mon poste pour espionner le garçon dont je suis amoureux » ça c'était PAS DU TOUT professionnel). Ce n'est pas pour rien que les sorciers se méfient d'eux, comme on dit : il n'y a jamais de fumée sans feu.
Enfin, bref, encore désolé et je suis très contente que tu ais pris le temps de m'écrire ta réaction, elle est totalement légitime, mais j'aimerais néanmoins ajouter que ce genre de scène risque de se reproduire dans cette histoire, je l'ai bien indiqué au premier chapitre : ce n'est pas une histoire romantique. L'amour est un graal que seuls une petite quantité de personnages aura la chance d'obtenir. Concernant Harry le consentement sera quasi tout le temps discutable. Et crois-moi, peut être que tu finiras par haïr Charlie, puis même Drago.
Le choix t'appartient de continuer à lire ou non. Dans tous les cas, tu es toujours la bienvenue ^_^.

Interlude : Les Autres

Le voyage avait été épouvantable, et Bartemius Croupton, l'unique désormais, se sentit gravement offensé de ne pas se voir au moins proposer une tasse de thé.

-C'est tellement anglais, railla son hôte sans pour autant pallier au manque de boisson. Il doit y avoir quelques rats crevés par là…

Barty plissa le nez de dégout :

-Depuis quand êtes-vous morts pour croire qu'un humain se nourrit de rats morts ? Non, merci, sans façon.

Le lieu de vie de Tybalt Lacone semblait être une injure à toute la mysticité vampirique : aucun décor gothique, pas de grandes salles sombres et humides, de cercueils alignés et de cadavres vidés de leurs sangs. En place et lieu, il y avait un énorme bordel composé de machines moldues électriques, qui grésillaient, vrombissaient ou ronronnaient, de câbles qui partaient dans tous les sens et d'ensembles de verreries dans lesquelles coulaient ou glissaient des liquides de couleurs diverses.

Cela n'avait aucun sens pour Barty.

Quant à Tybalt lui-même, si l'on omettait le teint grisâtre de sa peau et la façon dont ses rétines reflétaient la lumière, il aurait pu passer pour n'importe quel quidam de ce coin de Milan. Il était plutôt petit, la peau basanée et ses cheveux noirs s'élevaient en un amas de boucles au-dessus de sa tête. Ses yeux avaient probablement dû être bruns, eux aussi, mais le changement les avait transformés en deux points noirs insondables.

-Comme je vous l'ai déjà dit, fit le vampire avec lassitude. Ce n'est pas la peine de vous déplacer et de me mettre la pression. Le dispositif n'est pas encore au point. Et il le sera uniquement quand il le sera.

-La Dame Blanche attend et elle n'est pas patiente.

-Et à quel point sera-t-elle contrariée si elle n'obtient que la moitié de ce qu'elle désire ?

Le vampire haussa des sourcils, satisfait d'avoir eu le dernier mot, et invita Barty à le suivre dans son monte-charge. Le sorcier grommela d'un air boudeur, mais il ne pouvait pas rentrer en Angleterre sans un peu de substance à offrir à son Maître : il descendit donc avec l'homme dans les entrailles de son étrange demeure.

Là, se trouvaient des machines encore plus imposantes, crachant des filaments ou même de la vapeur.

-Le procédé n'est pas mauvais, soliloqua Tybalt en se dirigeant vers l'extrémité de la pièce, mais les effets sont trop brutaux. Si pour l'un des partis, cela n'a pas beaucoup d'importance… Pour l'autre, ce n'est pas envisageable. Du moins, ce n'est certainement pas l'effet, recherché, n'est-ce pas ?

Barty haussa des épaules, désintéressé et de toute façon complétement largué. La nouvelle pièce où ils mirent les pieds attira néanmoins plus son attention, puisque ça ressemblait enfin à quelque chose de sombre, d'humide et de gothique.

Il y avait un grand nombre de cages où étaient enfermés des animaux de toutes sortes, entassés les uns sur les autres sans aucun souci de leurs conforts – certains se nourrissant même du cadavre de leurs congénères. L'odeur était absolument immonde.

-Bien évidemment, l'idéal serait de tester sur les sujets finaux, mais il est un peu difficile de s'en procurer et je ne veux pas gaspiller bêtement de tels cobayes, continua le vampire sans avoir l'air le moins du monde indisposé (il fallait dire que lui n'avait pas besoin de respirer). J'attendrais que le dispositif soit plus abouti.

Il s'arrêta face à un nouvel espace et émit un murmure songeur.

Devant eux étaient disposées des cages bien plus grandes, occupées par des corps humains. Dans la première se tenait un homme couché face contre terre, la main tendue à travers les barreaux en une pince crispée. Tybalt donna un coup de pied dedans et le bras se rétracta, l'homme émettant un borborygme incompréhensible. Il était encore en vie… Mais dans un état pitoyable.

Là où sa main pointait autrefois se trouvait une autre geôle, plus petite, où se trouvait un jeune homme crasseux qui regardait dans l'air, hagard, de la bave coulant sur son menton.

Et où que regardait Barty, il ne rencontrait que des regards vides – que de la chair et des os sous forme humaine… Comme des pantins de bois auxquels on aurait coupé les ficelles.

Il déglutit, se sentant mal à l'aise comme si ce qui touchait ces corps pouvait se transmettre comme une maladie et le contaminer.

Mais Tybalt était resté coincé sur le premier homme, l'air mécontent.

-Vous pourrez témoigner auprès de votre Maître, la Césure affecte les deux partis concernés, ce qui n'est certainement pas ce que nous voulons.

Il renifla avec dégout en s'accroupissant près du corps pour en caresser les cheveux tout doucement :

-Quelle déchéance. Un être si noble, perverti, dépendant, d'une si misérable chose… C'est comme si vous, vous attachiez votre vie et votre âme à un steak. Un steak, l'imaginez-vous ? J'ai voulu le libérer… Les libérer tous…

Barty regarda à nouveau les premiers prisonniers. Un vampire et son calice.

-Je suis reconnaissant à votre Maître de m'offrir les financements nécessaires à ce projet… Ainsi que sa protection. Nos plans et idéaux se rejoignent et j'en suis heureux, mais autant je suis impatient de voir revenir les temps où nous chassions les humains apeurés et nous gorgions de leurs sangs en toute impunité, autant je crains suffisamment la Dame Blanche pour ne pas lui faire parvenir un dispositif défectueux. L'heure du Sang et de l'Or devra encore attendre – des années s'il le faut – mais nous ne sommes plus à des années près, n'est-ce pas ? D'autant plus que votre Maître a encore d'autres alliés à persuader…

Les yeux noirs du vampire étaient fixés sur lui, dans le coin de son regard, lui donnant un peu plus l'apparence du prédateur qu'il était, accroupi comme un animal, le dos tourné. Le sorcier savait qu'il pourrait en un instant se trouver debout devant lui et planter ses canines acérées dans sa jugulaire.

C'était en partie pourquoi personne n'aurait voulu tomber sur cette mission… Mais le Seigneur des Ténèbres avait assez confiance en Bartemius pour la lui donner – et il ne le décevrait pas – pas une nouvelle fois.

Même s'il avait réussi à s'échapper de Poudlard, il était trop conscient de son échec retentissant : la reine Longwing vivait toujours, et l'âme de Potter était intacte. Aaah, le délicieux petit Harry… Barty adorerait pouvoir jouer à nouveau avec lui…

En attendant, il était heureux que la Dame Blanche ait soutenu son échec – elle n'était pas très heureuse d'apprendre ce que le Maître avait prévu, et pour le bien de leur alliance, les plans avaient légèrement changés.

Le seul point irritant était de voir à quel point Lacone craignait plus la Dame Blanche que le Seigneur des Ténèbres. Il semblait aussi en savoir un peu plus que nécessaire au sujet des agissements du Maître… A moins que ce ne soit un leurre ?

Barty se contenta d'esquisser un sourire énigmatique.

-Bien, je vais transmettre le message, annonça t'il en se détournant pour retrouver le chemin de la sortie.

Il n'en pouvait plus de cette odeur de merde, d'urine rance et de souffrance.

Alors qu'il voyait enfin le monte-charge de la libération, le vampire apparut devant la grille, il l'ouvrit pour lui et le laissa s'installer à l'intérieur.

-Au fait, fit Tybalt en refermant. Vous n'êtes pas le premier sorcier que je vois ce mois-ci. Severus Rogue était là, une semaine plus tôt. Il a posé beaucoup de questions.

Le monte-charge s'ébranla alors et Bartemius disparu dans les étages sans avoir pu en apprendre plus à ce sujet.

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« Cher Sirius,

Comment vas-tu ? Es-tu toujours heureux auprès de Severus ? T'es-tu remis du départ d'Harry ? Je me doute qu'il soit difficile de devoir à nouveau te contenter de lettres de sa part. J'aimerais aussi le rencontrer, un jour, mais pour l'instant, j'ai à peine le temps de me poser entre deux voyages.

Je savais qu'il ne serait pas facile de trouver des loups-garous, sachant qu'en plus une partie vit en solitaire dans l'anonymat le plus complet, se contentant de quelques jobs sous-payés chez les moldus (ça te rappelle quelqu'un ?), et que l'autre partie est formée de meutes nomades qui ne cessent de changer de territoires.

Vous avez eu certainement plus de chance en cherchant un vampire, sachant que ces derniers sont d'indécrottables casaniers, et qu'on peut toujours les trouver à la même place, même 1000 ans plus tard.

Quoiqu'il en soit, tous ces voyages m'ont fait rencontrer du monde, et c'est presque rafraichissant de se rappeler qu'il n'y a pas juste des moldus et des sorciers sur cette terre. Trois personnes m'ont bien aidé dans ma quête – Armwett troisieme du nom, un gobelin suisse qui est dans le marché noir et organise le passage de marchandises d'une frontière à l'autre – j'imagine qu'à une époque, on l'aurait appelé un « contrebandier », mais le plus intéressant reste qu'il m'a conseillé à un nain…. Et on sait à quel point les gobelins et les nains s'entendent ! La seule chose pire qu'un gobelin, pour un nain, c'est un dragon ! Et comme ces derniers sont maintenant sous contrôle et ne risquent plus de s'attaquer à leurs mines, il ne reste plus que les gobelins !

Le nain en questio, est une sorte de franc-tireur. Et d'ailleurs, c'est plus un demi-nain, puisque sa mère était moldue. Armwett fait appel à lui quand il a besoin de trouver les loups. Sais-tu que les poils et le sang de loups-garou se négocient à prix d'or dans certains cercles ? Tu devineras ainsi comment j'ai pu payer ses services… Je sais, ce n'est pas bien, mais de toute façon les sorciers qui veulent ces produits réussissent toujours à en trouver, alors que cet argent serve la cause.

Le nain, Philibert, que je suis vite venu à appeler « Phil » (« Phil-trop-long » est le surnom que lui ont donnés les autres nains, je n'ai pas su dire s'il le prenait bien ou mal – c'est toujours difficile à dire avec eux), m'a conduit jusqu'en Slovaquie , auprès d'une de ces meutes nomades dont je parlais. Grace à la présence de mon accompagnateur, ils m'ont bien accueilli, mais le contact est réticent.

J'ai bien peur que les émissaires de Tu-Sais-Qui soient déjà passés avant moi, et leurs belles paroles ont fait mouche. Ils ont l'avantage, après tout, ils peuvent dire que les choses vont changer pour eux quand moi je ne peux rien leur promettre en termes d'améliorations de leur quotidien que de vagues possibilités en cas de leur coopération – auxquelles moi-même je ne crois pas. Ma foi dans les gouvernements sorciers est depuis longtemps morte et à moins que Dumbledore n'accepte le poste, je ne pense pas que quoique ce soit changera pour les gens de ma race.

Oui, je sais, ça sonne très pessimiste, mais je ne suis pas passé à l'ennemi, rassure toi ! C'est ce que j'essaie de faire valoir auprès de ces gens : la parole des Mangemorts vaut encore moins que celle des politiciens en place ! Ils promettent à chacun ce qu'ils désirent – du sang et de la chair humaine à tous les carnivores du coin – mais c'est oublier les Anciens Temps, ceux où Loups-garous et Vampires étaient en guerre ouverte pour des territoires de chasse, ceux où Gobelins, Nains et Dragons se battaient pour la possession des richesses. Ceux où géants, ogres et trolls ravageaient tout dans leur périmètre, juste pour satisfaire leur bêtise et leur soif de destruction… Et bien d'autres encore.

Sans parler d'une nouvelle révolte des moldus si cela devait arriver, ils l'ont prouvé à de nombreuses reprises : ils ne se laissent jamais faire et leurs armes ont bien évolués depuis.

Bref, j'essaie de leur faire entendre raison, mais leur situation est critique – comme ils le disent eux même : ils sont les mendiants et les sans-abris du système. Ils doivent se battre chaque jour de leur existence pour survivre, entre le manque de ressource naturelles, d'eau potable, la maladie et les chasseurs de loups-garou – oui on n'en parle peu, parce qu'à part quelques cinglés, il n'y en a pas en Angleterre… Mais dans les pays de l'Est, c'est un véritable sport et la carcasse d'un loup est toujours payée à à peu près l'équivalent de 100 livres sterling, une fortune pour certains.

J'ai vu des choses…

Le seul point positif, c'est qu'ils sont réticents à la présence de Fenrir Greyback et de sa meute de cinglés dans le camp de Tu-Sais-Qui. Il n'a pas bonne réputation auprès des loups-garous, pas après en avoir massacrés quelques-uns. Ils se méfient beaucoup de lui, le jugeant (et là le chef de la meute n'a pu s'empêcher de sourire avec dérision) lunatique.

Tu pourras dire à Severus que j'ai demandé, au cas où, au sujet de son ancien élève, Drago Malefoy, mais que ce nom ne dit rien aux loups. Cela ne veut peut être rien dire : il y a tant de meutes, mais il n'y avait aucun nouveau loup ressemblant à sa description au dernier Grand Rassemblement des Meutes. Ce qui, si ça ne l'avance pas vraiment, est néanmoins un soulagement.

A la lumière de tout ceci, je ne sais pas encore quand je rentrerais, donc, en attendant ce moment, porte toi bien mon ami et veille sur notre faon pour nous deux.

Amitiés,

Remus. »

A suivre…

Et voilà pour cette semaine ! Je vous retrouve mercredi prochaine avec notre (plus si) petit Harry de 15 ans et sa joyeuse crise d'adolescence (c'est ironique, hein).