MERCI DE LIRE
Vis-à-vis de certaines réactions que j'ai pu lire dans les reviews du dernier chapitre, il me semble obligatoire de RAPPELER certaines choses.
Et je m'excuse auprès de ceux qui sont déjà au courant.
Je me vois donc obligé de rappeler l'avertissement du premier chapitre, qui concerne toute cette histoire. (ne m'accusez donc pas de ne pas avoir prévenu)
IL N'Y AURA PAS TOUJOURS CONSENTEMENT. Donc, oui, des scènes de viols sont à prévoir, même si je n'ai pas l'intention de les décrire à l'excès. Charlie et Drago ne sont PAS des princes charmants romantiques, même si l'un aimerait quand l'autre est de nature un connard opportuniste (mais moi c'est comme ça que je l'aime XD). Cela n'empêchera pas des scènes « mignonnes » avec Harry. Surtout pour le drarry, car certains d'entre vous le savent pour avoir lu mes autres fics, c'est mon couple phare et je gagatise sur eux.
Ce n'est pas pour autant que cette histoire tournera mal ou dark – personnellement je trouve que la fin est bonne. Après, que vous le sachiez, avec moi, rien n'est jamais entièrement blanc ou entièrement noir, tout comme la Vie, simplement. Et c'est ce que je fais : je raconte la vie d'Harry avec ses hauts et ses bas.
Ensuite ceci est une fanfic M (donc, techniquement, plus de 18 ans – EH OUI), mais je ne vais pas vous faire l'hypocrisie d'avancer ça comme un argument. Je lisais du rating M à 14 ans. MAIS j'avais la maturité nécessaire pour savoir arrêter de lire une histoire si elle me mettait mal à l'aise.
Après, je ne renie aucun avis, parce que c'est le vôtre à un moment donné, et que par là même il est forcément légitime, même s'il y a parfois des façons plus polies que d'autres de l'exprimer.
Je ne répondrais donc pas à certaines reviews « anonymes » parce que je pense avoir dit le plus important là, et que certaines remarques ne méritent, tout simplement, pas de réactions de ma part.
Voila. C'était peut-être inutile de faire ce petit rappel, peut-être que j'ai donné trop d'importance à une minorité, mais au moins je me sentirais moins coupable de pervertir et violenter l'esprit de jeunes filles en fleur XD
En tout cas, pour les autres, je vous remercie d'être là, de lire, de commenter et de vivre cette histoire avec moi !
Allez, je vous laisse avec les RAR et le chapitre suivant !
RAR Farwey : Merci pour to commentaire ! Je suis heureuse que tu trouves cette histoire intéressante. Ne t'en fait pas, ça va se calmer côté scène de sexe pour plusieurs chapitres, c'était le moment dur à passer de cet arc. Dumbledore était lui au courant des Vols, c'est une des raisons pour lesquels il n'aime pas les dragons… Parce que c'est un grand romantique malgré ses côtés manipulateurs.
RAR Rose : Merci pour ton commentaire… Mais pourquoi tout le monde devrait se moquer d'Harry ? Le seul qui le fasse, c'est Ronan, mais c'est parce que c'est un connard immature. Certains peuvent le plaindre, d'autres fantasmer sur lui (comme un certain roux dont je ne citerais pas le nom), mais la plupart des gens connaissent le système des Vols, et Harry n'est pas le seul à le subir. Tous les chevaliers en sont victimes.
Et non, rassure toi, je ne le sacrifie pas au nom du plus grand bien. Harry trace sa voie. Mais je respecte aussi en partie le canon, et il y a toujours eu une part de renoncement dans les romans.
RAR Julie : Merci pour ton commentaire ! Je vois que toi tu te places du côté de l'avis des Sorciers. Mais tu manques encore d'information sur le Vol. On verra si tu changeras d'avis par la suite !
Quant à pourquoi Charlie a embrigadé Harry… Parce qu'il est amoureux et que lui a totalement embrassé les manières de faire des Réserves. Je peux t'assurer qu'il a dû bien faire la fête quand Harry a marqué Talath XD.
RAR Amista: Merci pour ton commentaire, je suis heureuse que tu approuves Harry dans le chapitre précédent!
RAR Eddiesteria: Merci pour ton commentaire, tu m'as bien fait rire avec ton :"Et j'emporte Dennis avec moi". Ahlala, mais Dennis il n'a pas envie de partir! Il veut lui aussi son dragon! Concernant la mauvaise réputation, elle est pas due aux Vols puisque les sorciers ignorent ce "petit" détail. Ça fait partie des secrets les mieux gardés de la Réserve. Sinon, oui, ça se finira sur du drarry. Drago prend son temps pour arriver, comme une star!
Rappel :
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
O'Connel (dragon bronze)
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith)
Reyn (dragon brun)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer (dragon vert) – Apprenti Guerrisseur -
Candidats : Dennis Crivey
Chapitre 27 : Chaos à la Montagne Blanche
Harry entendait le sang battre dans ses tempes, tels deux tambours de guerre qui occultaient tout le reste. La caverne tremblait pourtant tout autour de lui, les dragons grondaient et des bruits de courses précipitées résonnaient derrière la porte du cabinet d'étude.
Celle-ci s'ouvrit et Harry resta un instant figé d'horreur en apercevant Charlie.
Le regard bleu de ce dernier, troublé et inquiet, scrutèrent toute la pièce, mais passèrent sur lui sans s'arrêter.
Il se tourna alors, dit quelque chose à quelqu'un derrière, et repartit précipitamment.
Quelque chose avait fait qu'il ne l'avait pas vu.
Perplexe, Harry baissa les yeux, et se rendit compte que tout son corps était entouré de grésillements dorés. Sa magie semblait continuer à le protéger.
A sa colère subite succéda l'effroi. Que devait-il faire maintenant ?
Au vu de ce qu'il venait d'apprendre, il ne pouvait pas rester ici. A la Réserve. Même si ça lui brisait le cœur de quitter ce qui avait été son foyer, et où il avait quand même d'excellents souvenirs et des personnes qui étaient devenus importantes pour lui. Gwendolyn… Montemps… Rebecca… Valentine… Damian… Et Charlie…
Et Dennis et les autres gosses… Mais comment pourrait-il continuer à faire comme avant ? Arriver à faire semblant ? Oh, quelque part il se maudissait d'avoir voulu découvrir la vérité. Néanmoins, à présent, il ne pouvait pas juste oublier cette discussion et il ne pouvait plus être le chevalier de la Reine dorée.
Il ne pouvait pas… plus être avec Talath.
Ravalant son chagrin, il fila jusqu'à sa chambre et attrapa un sac qu'il fourra des choses les plus importantes pour lui, comme sa cape d'invisibilité, l'album de photo de sa famille et sa correspondance avec Ron et Hermione.
Hedwige le considérait avec agitation quand Moineau tourbillonnait autour de lui en poussant de petits cris d'effroi. Tous deux réagissaient à son comportement, mais aussi à ce qu'il se passait à l'extérieur, car les murs continuaient de trembler sous les assauts de Talath, ses rugissements leur parvenaient encore… Mais c'était comme si Harry ne les entendait pas.
Il était dans une sorte de transe où seul comptait ce qui l'entourait immédiatement, et son but : s'éclipser de la Réserve sans être vu. Ce qui était loin d'être aisé lorsqu'on n'avait pas de dragons sous la main. Il se rappela soudain des anciens couloirs de la Réserve, ceux qui n'étaient plus utilisés depuis longtemps pour des raisons diverses et que les gamins s'amusaient à explorer malgré l'interdit et la dangerosité de la chose.
Harry pourrait y être tranquille le temps de décider quoi faire.
Heureux de son idée, un fin sourire éclaira ses lèvres tandis qu'il reprenait un peu d'optimisme au sujet de sa situation.
-Mais oui, s'encouragea t'il. Tout ira bien.
Moineau vint se glisser autour de son cou avec un roucoulement inquiet et il le caressa avec douceur pour le rassurer.
C'est ainsi que, furtivement, il quitta ses appartements – ses ANCIENS appartements – et se dirigea vers les ténèbres du volcan.
-D-
C'était comme si une bombe avait brutalement explosé au milieu de la Réserve. Un instant Charlie était tranquillement assis dans ses appartements, une délicieuse tasse de klah chaud à la main, une part de gâteau envoyé par sa mère de l'autre, et puis tout d'un coup il se retrouvait à courir dans tous les sens à la recherche d'Harry tandis que Derianth et Emlith tentaient d'empêcher Talath de s'éclater la tête contre le mur de sa caverne.
Il faisait nuit mais toutes les lumières de la Réserve étaient allumées, en état d'alerte, et tous les dragons piétinaient de rage et de souffrance en entendant leur reine hurler à la mort.
Comment, au juste, une telle situation avait-elle pu arriver ?
Bien évidemment, il fallait l'imputer à Desclare. Ce dernier devait être une fois de plus arrivé avec ses gros sabots et avait dû prendre Harry à rebrousse-poil sur le pire sujet au monde.
Charlie aurait été d'avis qu'il aurait dû être mis au courant en même temps que ses frères et sœur d'Eclosion, mais, traditionnellement (un mot qui commençait à lui donner la nausée), c'était au Chef de la Réserve d'instruire la Dame en devenir.
Et le rouquin aurait lui-même été dégouté d'avoir une leçon d'éducation sexuelle avec le monstre martial qu'était Desclare. Il ne l'avait probablement pas rassuré, ne lui avait pas montré le beau côté de la chose, trop inquiet à s'assurer une place de choix auprès de lui… De le revendiquer.
Le chevalier poussa un soupir en s'arrêtant face à une ouverture, il contempla les étoiles comme s'il pouvait à nouveau les voir, la reine et ses bronzes, envahissant le ciel.
Charlie avait douze ans quand il avait assisté à son premier Vol de Reine et jusqu'ici, il n'avait rien vu de plus magnifique ou de plus impressionnant. Il ne connaissait d'ailleurs personne qui ne fut pas fasciné par ce spectacle. Il s'était promis à l'époque, alors qu'il n'était encore qu'un tout jeune Aspirant, que lui et son dragon y participerait un jour.
Alors peste soit Desclare de s'accrocher à son poste comme une pieuvre à son rocher ! Qui savait ce qui était arrivé à Harry à cause de lui !
/Penser à cela n'arrange pas nos affaires./ Le rappela à l'ordre Derianth qui sentait la colère et l'antagonisme de son Maître le contaminer et ne l'aidait certainement pas à maitriser cette pauvre Talath en pleine crise de panique.
-Je sais, je sais, grogna Charlie entre ses dents en remontant pour la deuxième fois la galerie.
Jade réapparut alors devant lui avec un piaillement strident.
-Tu as retrouvé Moineau ? Lui demanda-t-il.
La façon dont elle tourna autour de lui d'un air perdu lui apprit que non. Voilà qui ne les avançait pas beaucoup.
Mais où pouvait bien être Harry ? Toute la Réserve le cherchait, il ne pouvait quand même pas leur échapper à tous ? Quand bien même il utiliserait une ruse magique…
Charlie ne pouvait s'empêcher de se sentir responsable pour tout ce qui le concernait. C'était lui qui l'avait trouvé et qui l'avait amené ici, et si jamais un malheur venait à frapper le jeune homme, il s'en voudrait à mort, mais il ne supporterait pas en plus le chagrin que cela causerait à sa mère et à ses frères.
De toute façon, il ne voulait pas être séparé de lui. Il voulait le garder à ses côtés, chérir cette chance de le retrouver quand il rentrait de mission, le voir sourire d'un air malicieux ou bouder parfois comme un enfant. Entendre sa voix ou pouvoir caresser furtivement ses cheveux ou sa peau.
Et… Si les choses continuaient leur cours… Pouvoir partager sa vie.
Alors le retrouver n'était définitivement pas une option !
Derianth approuva avec conviction et Charlie fut heureux de constater à nouveau à quel point son bronze aimait lui aussi le garçon aux yeux verts.
D'ailleurs, tous les dragons aimaient Harry. Il avait en lui quelque chose qui les attiraient inévitablement, comme une aura particulière ou une tournure d'esprit plaisante. Lorsqu'il avait un jour demandé à Derianth de le lui expliquer, son bronze lui avait juste dit que Harry sentait comme le vent.
/Je crois que je peux la faire parler./ Annonça soudainement Derianth.
Charlie se pressa aussitôt vers la caverne de la reine pour la retrouver à moitié écrasée par son bronze qui maintenait l'une de ses pattes dans sa gueule, mais juste en titre préventif puisque la dragonne semblait être passé de l'état de panique à l'état de loque inerte.
Ses yeux qui avaient viré au jaune pâle effrayèrent un instant le chevalier, mais son compagnon s'empressa de le rassurer :
/Elle sent toujours Harry. Elle sait qu'il est en vie… Mais… Elle ne l'entend plus./
-Mais comment est-ce possible ?
/Il me déteste…/ Lança Talath avec tellement de désespoir que Charlie déglutit nerveusement.
-Je suis sûr que c'est faux, tenta-t-il maladroitement de la consoler.
/Je suis née pour lui, ce n'est pas comme si je pouvais l'ignorer et le laisser être pris par un autre dragon. Je suis née pour lui… Est-ce que ça fait de moi une égoïste ? Est-ce que ça me rend cruelle ? Je ne savais rien de tout cela. Il faut lui dire que je ne savais rien Chevalier Charlie. Il faut lui dire que je l'aime et que je ne veux que son bien… Il faut lui dire de ne plus me détester… Je ne voulais pas ça./
-J'adorerais lui dire cela, mais nous n'avons pas la moindre idée de l'endroit où il se trouve. Est-ce que…
Talath ferma l'œil en un mouvement douloureux.
/Il part./ Lâcha-t-elle difficilement. /Tel que je le connais, il va s'éloigner. C'est ce qu'il fait quand quelque chose ne lui plait pas. /
-Oui, on y a pensé, mais sans vous, il ne peut pas aller bien loin…
/Je ne sais pas. Je ne l'entends plus. Je suis SEULE./
Charlie était perdu, une telle chose ne lui était jamais arrivée. A vrai dire, se disputer avec Derianth lui paraissait inimaginable même si ce dernier avait souvent l'habitude de jouer les consciences bien pensantes pour lui.
Bien sûr, les mésententes entre chevalier et dragon existaient, le fait très souvent d'un Candidat trop âgé, mais au point d'isoler mentalement les deux protagonistes ?
/Je pense qu'Harry m'entends./ Intervint Derianth. /Mais il ne m'écoute pas. Et je sens comme une interférence./
*Magique ?*
/Probablement./
- Que se passe-t-il ? Demanda alors Damian qui était présent depuis le début et qui essayait de comprendre toute l'histoire avec des morceaux de discussions. Est-ce que Harry va bien ?
Charlie tiqua, agacé par sa propre impuissance.
-Physiquement, il allait bien la dernière fois que Desclare l'a vu. Psychologiquement…
-Il lui a parlé du Vol, hein ? Devina le blond. On savait tous que ça passerait mal avec lui.
-Oui, enfin, il y a des façons de…
-Non. Ca n'aurait rien changé à mon avis. Il est trop entier pour ça, c'est tout. Quoi qu'il fasse, il s'y plonge à 300%. Le truc que je ne comprends pas, c'est pourquoi il fait subir ça à Talath, elle n'y est pour rien, la pauvre.
Charlie repensa à ce que lui avait dit Talath.
-Elle faisait obstacle à sa fuite… Mais je n'irais pas prétendre savoir tout ce qu'il y a entre eux et connaitre les méandres de l'esprit d'Harry. Cela n'a aucune importance, du reste. Harry se leurre s'il croit qu'il peut juste écarter sa dragonne de son chemin. Le lien est toujours là entre eux et leurs âmes sont unies à jamais, mais à rester ainsi, ils courent juste vers l'autodestruction…
-D-
Le passage fut un peu difficile à trouver, mais maintenant qu'il arpentait les anciennes galeries de la Réserve, s'éclairant d'un Lumos du bout de sa baguette magique, Harry se sentait plus calme. Plus en sécurité. Et s'il ignorait les voix qui l'appelaient, il pourrait presque se croire juste en excursion.
Le passage était fait de portes condamnées, de cristaux de lumières endormis et de toiles d'araignées. Au sol, des petites empreintes de chaussures dans la poussière marquaient la route suivie par les enfants quand ils jouaient aux explorateurs. Et comme eux, ici et là, Harry devait changer d'embranchement, découvrant d'anciens couloirs effondrés sur eux même ou même envahis par un magma noir séché qui devait dater d'une ancienne éruption volcanique.
Mais dès qu'il le put, Harry se sépara des traces de pas et effaça ses propres marques derrière lui pour brouiller le plus possible sa piste. Il y avait probablement une sortie quelque part, à condition, bien sûr, qu'elle n'ait pas été obstruée… Et dans tous les cas, tout ça devait mener quelque part, même s'il ne s'agissait que d'une antique salle de Conseil.
Il avait juste besoin de distance. Pour le reste, il aviserait au fur et à mesure.
Il continua à marcher sans s'arrêter, sans savoir combien de temps s'étaient écoulés depuis son départ. Il savait qu'il aurait dû avoir sommeil et faim, mais l'adrénaline le maintenait alerte.
-Tout va bien se passer Moineau, tu vas voir, disait-il de temps en temps à l'intention de son lézard de feu qui, tapi contre lui, émettait un son continue de mécontentement angoissé.
Mais peut être parlait-il surtout pour lui. Peut-être qu'il avait besoin de se rassurer. Peut-être qu'il avait besoin d'entendre une voix dans sa tête lui assurant que tout irait bien. Il se trouvait que cette voix, qui résonnait dans les couloirs vides, était très familière.
Et pas parce que c'était la sienne.
Il se secoua mentalement, s'ébroua de tout son corps et décida de marcher plus vite. Tout ceci était ridicule, il ne pouvait pas faire marche arrière. Il en allait de son intégrité personnelle.
Il s'arrêta cependant de nouveau, sentent une drôle de sensation sous ses pieds. Cela cessa presque aussitôt… Il fit un nouveau pas avec précaution… Mais rien ne se passa. Il reprit donc sa route pour l'arrêter quelques mètres plus loin.
C'était comme marcher sur quelque chose de vivant. Comme si la roche avait un cœur qui battait.
Puis, brusquement, sans prévenir, le sol trembla et Harry trébucha, allant se coller à l'une des parois du souterrain qui vibrait pareillement. Et c'est là qu'il comprit qu'il subissait un petit tremblement de terre.
Il déglutit, pria pour que tout ne s'effondre pas sur lui, tenant sa baguette prête à le protéger même s'il ne connaissait pas beaucoup de sorts susceptible de l'aider.
A ce moment-là, il réalisa que sans connexion avec un dragon, il ne pouvait plus utiliser les Mots de Pouvoirs et se retrouvait totalement démuni avec la magie, n'ayant que le répertoire d'un sorcier ayant terminé sa deuxième année à Poudlard.
Les tremblements cessèrent progressivement et Harry poussa un discret soupir de soulagement.
Puis toute la structure du sol s'effondra brusquement.
Ce fut si soudain, si inattendu, qu'il fut impossible pour le jeune homme de trouver une prise à laquelle s'accrocher. Sa baguette lui échappa des mains, Moineau déploya ses ailes, mais son maitre était trop lourd pour lui. Tous tombèrent dans un abime noir d'encre.
-D-
Il était quatre heures du matin et une réunion exceptionnelle se tenait à la Réserve de la Montagne Blanche.
Enfin… Pour des observateurs extérieurs, cela pouvait ressembler plus à Desclare et Weasley se hurlant dessus. C'était sans doute ce que devait penser Miss Ombrage qui suivait de la tête leur joute comme l'on regarde un match de tennis. Son grand ennui était cependant de ne pas pouvoir en placer une avec tous ces hommes braillant et s'agitant. A la place elle se contentait d'écrire dans un petit carnet avec une expression méprisante.
« Ont perdu Harry Potter » était ainsi inscrits en gros.
A cause de sa présence ils ne pouvaient pas parler librement sur Le sujet. Oui, Le, avec une majuscule, c'était comme ça que Valentine le voyait. Elle imaginait bien la tête des sorciers collets montés si on commençait à leur parler des montées brutales d'hormones que subissaient les chevaliers à chaque fois qu'un Vol se déclarait ! Néanmoins dans chacun de ses regards, elle faisait comprendre qu'elle avait eu raison et eux tort.
C'était une très petite récompense, puisqu'au fond ça ne changeait rien, ni à la situation d'Harry, ni à la sienne.
Comme toute personne née à l'extérieur de la Réserve et n'étant pas restée assez longtemps pour comprendre ce qu'il se passait de temps en temps avec les dragonnes, elle avait été horrifiée quand elle avait finalement appris comment se passait les reproductions au sein d'une Réserve. « Les », oui, parce qu'au final, cela concernait aussi bien les humaines que les dragonnes dorées. Ces dernières mettaient au monde la génération suivante de dragons, les humaines, elles, enfantaient la génération suivante de chevalier dragon.
Avec le temps et du recul, Valentine s'était rendu compte que les habitants de la Réserve avaient une vision très pragmatique des relations sexuelles. Et très peu romantique.
Damian l'avait accusée d'en faire tout un foin quand elle s'était mise à hurler au scandale.
Cela avait conduit à la guerre froide qui avait suivi et qu'avait surpris avec étonnement Harry.
Mais, étrangement, par la suite, Valentine avait trouvé que cette expression résumait bien la différence. Ce qui lui semblait avoir une grande importance n'en avait tout simplement pas ici. Avoir du sexe, parce qu'elle se refusait à utiliser « faire l'amour », était aussi décomplexé et banal que de dormir, manger et s'entrainer.
En fait, vis-à-vis du côté pragmatique, c'était même un de leurs devoirs en tant que chevalier dragon.
Créer de nouveaux Candidats, se détendre et décharger leur trop plein d'énergie à autre chose qu'à se battre. Voilà à quoi s'opposaient les histoires de princes et de princesses que lui lisait sa mère avant de s'endormir.
C'était pourquoi elle avait voulu que son tout premier acte d'amour se fasse avec Harry. Parce qu'aux yeux des chevaliers, un or et une verte, c'était contre nature, et que justement, aucune pression dragonesque ne venait les pousser à faire ce qu'ils avaient fait. Ce premier baiser était dépourvu de tout pragmatisme.
Merlin merci.
La concernant, le pragmatisme pouvait aller se faire voir. Et même si elle n'avait pas vraiment eu le choix, elle n'avait pas signé pour ça.
Bien sûr, il serait bien plus honnête de prévenir les futurs Candidats au sujet du côté le moins glamour des dragons. Mais, hé ! D'un, allez parler de ça à un gosse de dix ou onze ans ! De deux, les Réserves galéraient déjà à trouver de bons Candidats, s'ils se mettaient à parler de la future sexualité de leurs bambins, aucun parents sain d'esprit ne leur laisserait leur progéniture.
Pragmatisme, une fois encore.
On lui avait assuré qu'elle apprécierait. Et à l'occasion du Vol de sa lézard de feu, elle avait apprécié.
Mais est ce qu'apprécier suffisait à donner de la légitimité à un acte ?
/Vous vous prenez beaucoup trop la tête./ Intervint Dinth depuis sa caverne. / Je ne comprends pas la moitié de vos réflexions, mais je suis sûre que vous ne feriez pas la fine bouche si le Maître de Emlith vous donnait du plaisir./
Valentine rougit brusquement, autant de gêne que de contrariété, et évita rapidement le regard de Damian qui se trouvait de l'autre côté de la table.
*C'est JUSTEMENT là le point Dinth. Avec Damian ce serait DIFFERENT.*
/Les humains mâles ne sont-ils pas tous conçu de la même façon ?/
*C'est une question de sentiment, pas de morphologie. Tu le sais bien. Tu n'apprécies pas beaucoup Emlith, pas vrai ? Tu ne le voudrais pas comme compagnon.*
/Pour l'instant je ne sais pas ce que je veux. / Répliqua Dinth. /Je sais juste que vous n'êtes pas contente que je n'apprécie pas Emlith. /
Valentine ne répondit pas. Elle aussi ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Ou plutôt, si, elle en avait une idée : elle aimerait que Damian s'intéresse à elle pour ce qu'elle était en tant qu'humaine, et qu'aucun Vol ne soit concerné. MAIS, le jeune homme blond était totalement hermétique à ses « avances », certes peu conventionnelles. Elle savait qu'il la trouvait jolie. Désirable. Mais c'était tout. Ses sentiments pour elle étaient justes d'ordres amicaux avec un fond de rivalité. Alors elle en venait à s'imaginer que le Vol de Dinth pourrait débloquer cela – ou pas. Mais ça pouvait aussi devenir pire, passer d'amis à « sexe friend », ce qu'elle ne voulait absolument pas, et puis, de toute façon, il y avait une certaine aversion entre Emlith et Dinth qui faisait que le brun pourrait tout aussi bien ne pas prendre part au Vol.
Tout ce qu'elle voulait, c'était de l'Amour.
Et elle pressentait que c'était aussi ce que recherchait Harry.
En tant qu'orphelin, n'ayant plus aucun souvenir de ses parents, cela semblait légitime. Tout comme elle, orpheline de mère, qui avait attendu désespérément l'amour de son père.
Elle releva les yeux vers le Gérant de la Réserve et le Second de la Quatrième Escadrille qui en étaient encore à se disputer comme deux chiens se battant pour le même os à ronger.
Avec pour même but la possession d'Harry, peu importe ce que l'un et l'autre voyait en lui, le pouvoir ou le désir. Ils ne pouvaient tout simplement pas comprendre.
-D-
Comprendre, c'était ce qu'essayait de faire Talath.
Elle était soigneusement gardée dans sa caverne par Derianth et Emlith, l'un et l'autre prêt à lui sauter à nouveau dessus si elle refaisait mine d'essayer de rejoindre Harry – même et surtout si ça signifiait essayer de démolir des murs.
Il y avait ce barrage en elle, comme si Harry avait tout simplement oublié son Nom, celui qu'elle lui avait offert à sa naissance – et c'était comme si elle-même avait du mal à s'en rappeler. Comme si elle n'était plus tout à fait elle-même.
Et c'était un fait : sans Harry, elle n'était plus Talath. Elle était juste une grosse bestiole dorée – aussi bête, aussi peu magique et aussi peu importante qu'un mouton.
Elle laissa retomber sa tête par terre en poussant un long soupir, l'estomac au bord de la gorge.
Et surtout elle avait mal à la poitrine, comme si ses poumons étaient trop malheureux pour recevoir de l'air.
/Tu devrais essayer de dormir./ Lui conseilla Derianth qui la couvait des yeux avec gravité, assis en sphinx le long de l'ouverture.
/Je veux Harry. / Lui opposa Talath. /C'est tout ce que je veux. Pas dormir, pas manger, pas voler. Je veux Harry !/
/Les chevaliers le cherchent./
/Ils devraient chercher plus vite./
Derianth ne lui répondit pas, tournant la tête vers la sortie d'un air digne.
Normalement Talath se serait violemment indignée d'être snobée, mais en cet instant, rien n'avait d'importance si ce n'était les sentiments d'Harry pour elle.
Ce blocage ne pouvait signifiait qu'une seule chose : qu'il ne l'aimait plus. Et c'était horrible, parce qu'elle préfèrerait être morte que de ne plus voir les magnifiques yeux de son Harry briller pour elle. C'était lui qui la rendait belle, c'était lui qui la rendait forte.
/Est-ce que vos chevaliers ont réagis de la même façon quand ils ont appris pour le Vol ?/ Demanda t'elle en désespoir de cause en rapprochant un peu plus de son museau les cadeaux que lui avaient fait Harry.
Certains sentaient comme lui.
/Non. Absolument pas./ Répondit Derianth, avant d'ajouter avec bonne humeur : /Ca n'avait pas vraiment d'importance à ses yeux. JE suis plus important./
/Damian le savait déjà. Il dit qu'il est le fruit d'un Vol. / Fit quant à lui Emlith. / Je crois que c'est moi qui était le plus ennuyé des deux. J'aime le contrôle et la raison. Perdre la tête et voler derrière une Verte, ce n'est ni l'un ni l'autre./
Derianth poussa un petit grognement de gorge, indigné :
/Ca n'a pas besoin de l'être. C'est du domaine de l'instinct./
/Cela ne me plait pas. C'est tout./
/Je ne suis pas sure que ça me plaise non plus…/ Intervint Talath. / Surtout si ça fait tant de mal à Harry. Je vais juste éviter de le faire. Comme ça il sera heureux./
/Tu ne peux pas « éviter » de le faire Talath. C'est inscrit dans nos gènes. J'aime beaucoup Harry, tu le sais, mais il est encore jeune et il ne sait pas tout. /
Talath lui jeta un regard courroucé.
/Puisque tu sais tout, Derianth, dis-moi, qu'est-ce que ça signifie « se faire violer » ?/
Avec nervosité, le grand dragon bronze se remit sur ses pattes.
Il avait désormais les deux jeunes dragons qui le fixaient avec attention.
/Je… Je ne sais pas vraiment. Je crois… Que c'est un mot utilisé par les humains qui ont été obligé à se reproduire avec un humain qu'ils n'aiment pas.../
/C'est bien plus compliqué que cela./ Intervint un dragon qui venait de se poser sur la corniche de la caverne, obligeant Derianth à se pousser sur le côté pour le laisser passer.
C'était un solide brun marqué de nombreuses cicatrices et Talath et Emlith éprouvèrent un certain soulagement à la présence de Goleth, le dragon du Chef des Candidats.
/Tous les humains n'ont pas la même définition du mot. Nous, nous participons aux Vols parce que c'est ce que nous devons faire, comme le disait parfaitement bien Derianth, c'est instinctif. Bien sûr notre instinct nous pousse à choisir le meilleur partenaire pour notre descendance, et là, notre subjectivité entre en compte. Cette subjectivité est encore plus forte chez les humains. Pour certain, c'est important d'être avec un humain qui leur plait particulièrement. Pour d'autres moins. Et parfois, l'humain en question est leur compagnon, mais ils n'ont pas envie de se reproduire… Pour certain, c'est une blessure, pour d'autre ce n'était pas important, ils ont juste fait leur devoir même s'ils n'en avaient pas envie. Vous voyez, leur processus de reproduction quand il n'est pas lié au notre est très compliqué. Cela fait des années que mon Maître a très envie d'une femme, mais il refuse de la toucher, parce qu'il sait qu'il sera obligé de se reproduire avec d'autres femmes à cause de moi. Il dit que ce serait « la trahir ». Et pendant ce temps, lorsqu'on participe à un Vol et que je couvre une verte, ou qu'il n'arrive pas à se contrôler quand je lâche l'affaire, et qu'il va voir une humaine pour se soulager, il éprouve toujours des sentiments de dégout envers lui-même…/
/Ce doit être difficile à gérer pour toi, non ?/ S'enquit avec inquiétude Emlith. /J'espère que Damian ne se montrera pas aussi compliqué…/
/C'est notre rôle de dragon de soutenir nos Maîtres, même dans leurs complications./
/Mais comment le faire quand ils vous rejettent ?/ Se lamenta Talath.
Elle voulait affronter cette épreuve avec Harry, tout comme Goleth le faisait avec Montemps. Elle était prête à se forcer, voir même à envisager une stérilisation une fois sa succession assurée. Elle avait un devoir envers la Réserve, comme toute Reine dorée, mais elle en avait aussi un envers sa Moitié. Harry méritait d'être heureux.
Harry… Alors qu'elle le cherchait à nouveau, machinalement, dans son esprit, elle sentit une pierre tomber dans son estomac.
Une sensation de chute et de douleur qui explose.
Elle bondit aussitôt sur ses quatre pattes, ses yeux s'illuminant d'un jaune impossible à manquer et poussa un long rugissement de détresse.
Harry était en danger.
-D-
A l'intérieur du nouveau chaos provoqué par Talath, un petit lézard de feu brun volait à tire d'aile dans les couloirs, cherchant de pièce en pièce quelqu'un pour l'aider. Il était couvert de poussières et avait une large entaille à la croupe, là où une pierre coupante était tombée sur lui. Mais la douleur n'avait pas d'importance en cet instant.
Moineau repéra alors les présences de Jade et de Delilah et plongea dans cette direction, poussant un petit cri de douleur tandis qu'il affrontait une fois de plus le froid glacial du transplanage qui s'attaquait à sa blessure comme des petites bêtes dévoreuse de chair.
Il réapparut au milieu de la salle du Conseil en poussant des pépiements d'urgence – entrainant derrière lui tous les autres lézards de feu de la pièce.
Desclare poussant un tonitruant « SILENCE ! » et tenta d'attirer le lézard de feu d'Harry à lui, mais à choisir, le petit animal préféra se poser sur le poing que lu présenta Charlie.
Il était essoufflé et laissa le chevalier le calmer en lui caressant en mouvement circulaire l'arcade sourcilière.
-De l'eau et du baume calmant ! Commanda le chevalier et presque immédiatement, Moineau put boire tout son saoul alors que Gwendolyn badigeonnait sa blessure de pommade.
Au-dessus de lui, Desclare et Charlie se fixèrent froidement. Et tout autour d'eux, leurs soutiens s'étaient réunis, formant pour la première fois depuis des années, deux blocs distincts dans la Réserve. Ce qui autrefois était tenu dans l'ombre était aujourd'hui révélé et tous savaient que le prochain Vol de Talath promettait un intense affrontement.
Mais il existait aussi un troisième camp, représenté en ces lieux par Valentine et Damian qui s'étaient rapprochés l'un de l'autre et qui observaient avec inquiétude ce qu'il se passait. Une double inquiétude en réalité, tournée vers Harry. Le déclencheur et celui au centre de tout le processus qui se mettait en branle.
Et puis il y avait Dolores Ombrage qui observait tout cela avec un sourire prédateur à peine caché, sentant venir une situation que le Ministère pourrait exploiter.
-JE vais chercher Harry, annonça Charlie d'un ton qui n'admettait aucun refus.
Il souleva à nouveau sur son poing Moineau qui arrivait à nouveau à battre des ailes, revigoré pour l'instant.
Le gérant n'avait pas vraiment le choix, et il le savait. Tant que la vie d'Harry serait en danger, et donc celle de Talath, il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps avec des chamailleries.
-Allez-y. Mais nous reparlerons de tout cela plus tard, Chevalier Weasley. Car n'oubliez pas : JE suis encore le Gérant de cette Réserve.
Charlie hocha brièvement de la tête, le regard dur et déterminé, puis réuni autour de lui ses amis pour cette mission, et jeta dans l'air le lézard de feu brun pour qu'ils les conduisent au jeune homme en danger.
Sans perdre de temps, Moineau fila à nouveau vers les Anciennes galeries, les obligeant à courir à toute allure derrière lui. A l'intérieur du labyrinthe de couloir, il reproduisit leur trajet sans hésiter, puis alors qu'il tournait dans un virage, il se stoppa brusquement en poussant des piaillements de surprise.
Les chevaliers derrière lui durent piler eux aussi net : la voie avait disparu, n'étant plus qu'un amoncellement de rocs qui coupait net la route vers Harry.
Malheureusement, si Moineau pouvait transplaner pour sauter cet obstacle, ce n'était pas le cas de l'équipe de secours.
-Bon… Qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Rebecca avec la voix nouée.
-D-
Harry poussa un gémissement en reprenant conscience. Il toussa, la bouche sèche et pleine de poussière. Il chercha ensuite des yeux Moineau, inquiet pour le sort de son petit compagnon, puis se souvint l'avoir vu un bref instant voltiger près de son visage en roucoulant d'inquiétude.
Mais à présent, il n'était plus là.
Cherchant à se relever, Harry laissa échapper un vif cri de douleur qui résonna tout autour de lui. L'un de ses mollets était écrasé sous une pile de rochers. Il chercha sa baguette magique, mais ne la trouva nulle part, et essaya de positiver deux secondes en se disant, qu'au moins, il n'était pas dans l'obscurité la plus totale.
Un fin rayon de lumière tombait depuis un plafond incroyablement haut. En fait, la grotte où était tombé Harry semblait tout aussi grande que l'Aire d'Eclosion. Et il n'était pas tout au fond, il semblait sur une sorte de coursive de pierre qui courrait le long des murs.
Pour lui, ce n'était pas dû à l'effet du temps et de la nature, il voyait la main de l'homme et la patte du dragon derrière cette étrange salle, mais il n'avait pas la moindre idée d'à quoi elle pouvait servir, ni pourquoi elle avait été abandonnée.
S'obligeant à respirer profondément malgré la douleur qui pulsait de sa jambe, il essaya de la sortir de sa prison, la tirant vers lui doucement.
Plusieurs fois il manqua de tomber dans les pommes, mais à chaque fois il réussit à se reprendre, alors que, petit à petit, il voyait un peu de peau écorchée et rouge de sang réapparaitre.
Finalement, il réussit à la sortir complétement. Son mollet semblait en charpie, mais il savait que ce n'était pas forcement le plus gros problème. Ce n'était qu'un peu de peau arraché, cela ne l'empêcherait pas de se mettre debout. Par contre, un os cassé ou un muscle déchiré, ça…
Toujours précautionneusement, en épargnant le plus longtemps sa jambe blessée, il se remit sur ses pieds.
Il faillit retomber aussi net. La douleur qui était remontée jusqu'à la colonne vertébrale était assez claire pour comprendre qu'il avait un peu plus que de la chair à vif. Serrant les dents, il fit quelque pas en évitant de s'appuyer sur sa jambe droite.
Le problème était que dans son état, il pouvait oublier son entreprise d'évasion. Et même s'il retrouvait sa baguette magique, il ne connaissait aucun sort de soin. Ces derniers n'étaient pas vus avant la quatrième année au moins.
Maudissant le programme scolaire de Poudlard, il décida de suivre la corniche vers le haut.
Avec un peu de « chance », Moineau était parti chercher les secours. Harry ne savait pas comment il assumerait de revoir aussi vite les gens de la Réserve, mais il était assez intelligent pour comprendre qu'il n'avait pas le choix.
Son ascension ne fut pas bien longue. Sa jambe le lançait à chaque pas qu'il faisait et il se retrouva vite à s'asseoir sur une sorte de banc en pierre en cherchant un moyen de soulager sa douleur.
C'est alors qu'il capta un miroitement dans l'obscurité de la paroi. Fronçant les sourcils, il s'approcha d'un immense mur de pierre qui semblait tout lisse. Il semblait à première vue totalement noir, mais en fait il était d'un spectre de couleurs allant du violet sombre au vert de gris.
Et son image se reflétait à l'intérieur, exactement comme un miroir.
Cette matière lui était totalement inconnue – et, irrésistiblement, il se sentait attiré. C'était plus fort que la douleur de sa jambe, plus fort que sa colère : il était appelé.
Il approcha la main, désireux de toucher, et alors que ses doigts effleuraient la surface lisse, une série d'images s'enchaina à toute vitesse dans sa tête.
Des arbres. Des égouts. Un immense œil de dragon braqué sur lui. Une ville noyée sous les dragons qui se battaient au-dessus d'elle. Des corps humains entassés dans des prisons. Une chute mortelle. Charlie trônant à la table du Conseil . Un dragon bronze aux ailes transparentes et ivoirines. Un cimetière d'os de dragons. Talath prisonnière de chaines d'or. Drago Malefoy se tournant vers lui.
Il recula brusquement, la douleur à sa jambe le ramenant à la réalité.
Qu'est-ce qu'il venait de se passer ? Harry avait une sorte de sensation de brûlure au bout de ses doigts, et il essayait à tout prix de se raccrocher aux instants fugitifs qu'il avait… Perçu ?
Relevant la tête, prêt à affronter à nouveau l'étrange miroir, il se figea.
Parce que dans son reflet, il n'était plus seul. Et on le regardait.
A suivre…
*Part se cacher derrière une pierre pour éviter les lecteurs qui menacent de la bombarder de tomates pourries* Laissez-moi en vie, d'accord ? Le chapitre suivant est très cool – on apprend plein de choses ! Donc je vous dis à mercredi prochain !
