Hop hop, je vous arrête un instant :

Bonjour les lecteurs, les connus ou les presque invisibles, je me permets de vous embêter en début de chapitre parce que vous êtes là, au trentième chapitre, donc c'est que vous aimez un peu ce que je fais, pas vrai ? La démarche est un peu difficile pour moi, vous ne me voyez pas, mais je suis rouge de honte, j'ai cependant besoin de votre aide. Enfin, pas que pour moi, c'est une aide aussi pour vous, si si, vous allez voir.

En ce moment j'accuse un gros coup de fatigue : dans ma vie, c'est comme si j'avais 3 travails différents. Celui qui me permet de payer loyer et facture, celui que je suis en train de créer puisque j'essaie de monter une petite entreprise, et le chapitre que je dois sortir toutes les semaines. Sans parler des taches annexes que toute personne vivant seul doit faire.

Et franchement comment vous dire que je préfèrerais LARGEMENT vous fournir des chapitres, plus de chapitres, puisque mon autre histoire « Famille de Sorcier » est en train d'attendre désespérément que j'ai un peu de temps pour m'occuper d'elle.

Combien de temps je vais tenir ce rythme ? Je ne sais pas. Je vais faire de mon mieux, mais il y a quelque chose qui pourrait m'aider. Je me suis créé une page tipeee.

Pour ceux qui ne connaissent pas tipeee, c'est typiquement une sorte de mécénat avec récompense pour les donateurs. Vous avez le choix de donner la somme de votre choix, sachant qu'il y a des paliers qui vous donneront des privilèges. Le premier palier est à un euro. Le deuxième à 5 euros… Mais tout ça a des possibilités d'évoluer. Franchement, c'est une expérience, je ne sais pas du tout ce que ça va donner mais je tente avec l'espoir d'une bonne surprise. Pour moi, c'est faire un peu plus ce qu'il me plait, pour vous c'est obtenir une garantie de ma part, si les objectifs du mois sont atteints, les chapitres de Chevaucher le vent seront assuré chaque semaine du mois suivant et je sortirais aussi un chapitre de Famille de Sorcier (voir même deux si on arrive au deuxième objectif).

Voilà, c'est dans vos mains. Vos 800 mains puisque c'est à peu près le nombre de personnes que vous êtes à me lire toutes les semaines. Je vous mets le lien de la page ici (avec des espaces qu'il faudra supprimer et des slash a remplacer par des barres de slashs), il sera aussi présent sur ma page de profil - plus facile d'accés je pense, n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil, vous y trouverez plus d'informations.

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Et sans plus vous embêter, je vous laisse avec le chapitre!

RAR Penny: Merci pour ton commentaire! Je ne comptes plus les fois où j'ai mal lu un nom dans un livre et où j'ai continué à le lire comme ça durant tout le reste du bouquin! Et sinon, je te souhaite de ne jamais vivre une attaque de panique. C'est vraiment, mais vraiment une horreur.

RAR Amista: Merci ^^

RAR Max132: Merci pour ton commentaire! Je suis heureuse que ça t'ai plu. On a du Harry mal réveillé et vindicatif dans ce chapitre, j'espère que ça te plaira!


Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -

Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
River (dragon bronze Carenath)
Cyan (dragon bronze)
O'Connel (dragon bronze)
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith)
Reyn (dragon brun)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer (dragon vert Hellth) – Apprenti Guerrisseur -

Candidats : Dennis Crivey


Chapitre30 : De verts, de bleue et d'ambre

Le réveil d'Harry provoqua un défilé très étonnant de chevaliers dans l'infirmerie. Le Maître guérisseur, finalement réveillé par les allers et venues, se montra de fort mauvaise humeur quand il fallut changer les bandages d'Harry et renouveler le sort calmant pour son mal de tête.

Il y eut tout d'abord Desclare qui se joignit à Amber Stevens – bien que déjà à ce moment-là, Harry put entrapercevoir Charlie qui faisait les cent pas en attendant dans le couloir. Il fallut alors raconter ce qu'il s'était passé durant sa fuite, et ce, malgré les envies meurtrières qu'éprouvait le jeune homme pour le gérant de la Réserve.

Il parla du miroir, bien naturellement, de la Dame Blanche et de son « rêve », il parla aussi vite fait des espèces de visions qu'il avait eues, mais se trouvait malheureusement incapable de les détailler, celles-ci échappant à sa mémoire.

-C'est étrange… Fit Stevens. Il est tout à fait possible que vous soyez un descendant en lignée féminine de Sorka, étant donné que son arbre généalogique était très fourni… Mais je n'avais jamais entendu parler de ces miroirs ou de pouvoir divinatoire particulier… Il n'y a aucun Mot de Pouvoir qui révèle l'avenir.

-Quant à cette Dame Blanche, reprit Desclare qui semblait se sentir surtout menacé par cette donnée, je n'en ai jamais entendu parler… Mais pour se servir d'obsidienne… Il n'est pas impossible qu'elle soit la Dame d'une Reine dorée.

Le raisonnement tenait la route. Même si ça étranglait un peu Harry de l'admettre.

-Mais maintenant que le miroir est brisé, elle ne peut nous nuire de l'intérieur de la Réserve, continua l'homme avant de fixer Harry avec une expression contrariée : Enfin… Elle ne nous nuira plus une fois qu'Harry aura récupéré toutes ses capacités.

Harry soupira en détournant le regard : Il se berçait d'illusions s'il croyait qu'il lui suffirait d'un peu de repos et de calme pour ça ! Et puis quoi encore ? Même au comble de l'épuisement lors des entrainements de Stevens, il avait toujours pu entendre Talath. Il avait besoin d'un bien meilleur traitement que ça ! Sauf que le Maître Guérisseur était dans le flou au sujet des attaques à distance par miroir d'obsidienne interposé et qu'il en était à lui concocter une potion avec des phalanges de lézards et des yeux de mouches dans le laboratoire adjacent.

Harry le savait parce que Mortimer s'était fait un plaisir de venir lui décrire tous les ingrédients dans le détail, extatique à l'idée de pouvoir assister à un traitement expérimental.

Lui n'était pas extatique du tout.

En plus Moineau ne répondait même plus à ses appels mentaux. Ce qui était à ses yeux le début de la fin.

Mais à part ça il devait faire comme si de rien n'était et continuer sa vie à la Réserve !

Il était tellement dépassé par tout ça qu'il ne pouvait que rire sombrement à chaque mention de son futur.

Et il fut tellement soulagé quand Desclare et Stevens finirent par prendre congés qu'il oublia que Charlie attendait et fut donc surpris de le trouver à son chevet quand il se dégagea de ses sombres pensées.

Sa réaction instinctive fut de l'accueillir joyeusement, mais alors Harry repensa à tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours et son sourire mourut sur ses lèvres. Mitigé, il ne savait pas vraiment comment se comporter au sujet de son sauveur.

-Tu vas mieux ? Demanda avec inquiétude Charlie en s'asseyant sur le bord de son lit, Jade se frottant contre sa mâchoire rêche d'un début de barbe.

Harry fixa la petite verte sans un mot, avant de répondre à sa façon :

-Je n'arrive pas à joindre Moineau, est-ce qu'il va bien ?

-La dernière fois que je l'ai vu, c'était dans la caverne. Mais il est probablement retourné dans tes appartements. Je vérifierais si tu veux.

Harry hocha machinalement de la tête, l'air ailleurs.

-Le lien entre nous ne risque t'il pas de se briser s'il ne me sens plus ? Je sais que ça arrive, les lézards qui oublient leurs maîtres.

-Tu l'as toujours bien traité, il n'y a pas de raison, répliqua Charlie qui essayait d'être rassurant. Et puis.. Ça ne va pas durer éternellement ton problème, non ?

Harry émit une exclamation d'ironie.

-Tu te comportes comme Desclare. « Ca ne va pas durer » comme si c'était une espèce de maladie bizarre ou bien un truc que je causais moi-même. Tu verrais comme il me regarde ! On dirait que pour lui tout ce qui m'arrive est de ma faute !

-Je n'ai pas dit ça… Assura évasivement le chevalier bronze.

-MAIS si j'étais tranquillement resté dans mes appartements à accepter toutes ces histoires de Vols, rien de tout cela ne se serait passé ! Singea Harry en prenant une voix plus grave pour imiter le gérant.

-Je me suis fait énormément de soucis pour toi, tu sais ? L'arrêta Charlie avec colère, se relevant de sa chaise pour tourner à nouveau comme un lion en cage. Beaucoup de monde étaient inquiets… Talath, Tes amis, Gwendolyn, Montemps, Stevens, Rebecca et le petit Dennis. C'est surtout pour ça que, oui, j'aurais VRAIMENT préféré que tu ne disparaisses pas comme ça ! Ce n'est pas une chose amusante ou à prendre à la légère, je…

Harry se redressa brusquement, se sentant comme si on venait de le gifler et sa voix prit elle aussi du volume même s'il ne pouvait pas bouger comme il le voulait pour exprimer son désappointement :

-Oh mais pardon ! JE suis celui qui ne peut plus communiquer avec son dragon et JE prends les choses à la légère ?! NON Charlie ! Ce n'est pas comme ça que ça se passe ! Ma réaction était ce qu'il y a de plus décent et de plus fondé ! Cette histoire de Vol pour moi est une putain de merde, même si pour être honnête, une grosse partie de ce que je ressentais sur le moment était due à de mauvaises raisons, un dépit injustifié de ne pas être tombé sur un dragon, entre guillemet normal, qui m'aurait rendu les choses plus simples. Du moins c'est ce que je croyais, mais maintenant… Non, peu importe. Juste, la façon dont les bronzes se comportent avec moi parce qu'il y a une possibilité pour eux de devenir Chef de la Réserve et, accessoirement, de me baiser, est absolument révoltante. Que ça se sache : Je ne suis le premier ou le deuxième prix d'aucune putain de course !

Harry haleta, défiant Charlie du regard et ce dernier se massa la tempe, l'air de ne pas savoir comment répondre.

-Desclare s'y est pris comme un manche… Soupira-t-il. J'ai l'impression qu'il a juste réussi à te braquer.

-Je crois que tout le monde est d'accord pour dire que Desclare a fait de la merde. Mais il n'est pas l'unique problème. C'est pas Desclare le gros méchant tout plein. C'est trop facile comme réflexion, ça, Charlie. Grace à Stevens je comprends ce qu'il y a derrière le Vol, d'un point de vue purement dragonesque, je comprends. Mais c'est les chevaliers derrière les dragons qui me posent beaucoup de problèmes. Si ENCORE j'avais l'impression d'être respecté ! Là j'ai VRAIMENT, mais VRAIMENT l'impression d'être un trophée. Leurs façons de me regarder…

-T'es-tu au moins dit qu'ils te regardent comme ça parce qu'ils te trouvent attirant ?

-Il y a plein d'autres mecs « attirants » dans la Réserve et ils ne se font pas violer du regard par une trentaine de gars, objecta calmement Harry.

-Mais ils ne sont pas tous disponibles à une relation homosexuelle et l'une des rares possibilités de former un vrai couple dans leur vie de tous les jours, répliqua Charlie qui avait l'air tout d'un coup très agacé. Et tous ces « mecs » ne sont pas aussi avenants et agréables que toi, Harry. Tu sais, au début, beaucoup était très déçu qu'un garçon ait marqué la jeune reine. Même si une bonne partie des chevaliers bronzes est bisexuelle, il y en a qui, quand même, ont une préférence plus marqué pour les filles. Ceux-là se sentaient lésés et pas vraiment bien disposé à ton égard… Mais ils ont vu qui tu étais et malgré toi tu as presque réussi à tous les charmer.

Harry se renfrogna, une part de lui détestant cette réponse. Il avait du mal à cerner précisément le problème, mais il savait qu'il n'avait rien fait pour séduire ces hommes. Etre attirant imposait-il d'accepter les regards remplis de désirs ? Les remarques tendancieuses ? Dans ces moments-là il avait l'impression de perdre la propriété de son propre corps, puisqu'il n'était plus le seul à en avoir l'entière jouissance. C'était un sentiment très désagréable.

-Peut-être… Continua Charlie avec le regard fuyant. Peut-être que certains de ces hommes sont amoureux de toi…

Harry leva la tête vers lui mais avant qu'il ait pu dire un mot, Charlie se détourna.

-Quoiqu'il en soit, reprit le roux. Je suis heureux que tu ailles bien.

Il y avait sans doute quelque chose qui n'allait pas avec lui, mais le brun ne voyait pas quelle mouche le piquait pour qu'il réagisse comme ça. Si… Nerveux. Si sur la défensive. Même si Harry critiquait effectivement les chevaliers bronzes et qu'une partie d'entre eux étaient ses amis.

L'adolescent se mordilla la lèvre, hésitant. O comme il aurait aimé avoir Talath avec lui. Elle était toujours si résolue quand lui était majoritairement indécis. Une chose était cependant sure : il ne voulait pas blesser l'homme face à lui. Il étouffa alors ses rancœurs pour lui offrir un pale sourire. Charlie n'était pour rien dans ce qui lui arrivait, et il savait qu'il pouvait compter sur lui pour être un allié de poids.

Sa façon de le regarder n'avait jamais changé depuis leur rencontre, quatre ans auparavant, devant la cabane d'Hagrid avec ce ridicule chaudron rempli d'œuf, de coussins et d'ours en peluche.

-Charlie… Merci d'être venu m'aider.

Le chevalier bronze le regarda brièvement et lui rendit son sourire.

- Repose-toi, ok ?

Il partit, croisant Mortimer qui venait vers Harry avec une drôle d'étincelle dans le regard. Il tourna alors ses yeux vers lui, l'interrogeant et Harry se contenta d'hausser des épaules, ne voyant pas ce qu'insinuait l'autre homme.

Non, vraiment pas.

-D-

Le jour suivant, ce fut Damian et Valentine qui passèrent le voir. Tous deux avaient reçu la tâche de s'occuper de Talath en l'absence de Harry et les nouvelles qu'il reçut furent comme un coup de massue porté à sa tête. Il accusa le choc devant ses amis, ne désirant pas faire encore plus pitié, et pensa à sa pauvre Moitié qui avait passé son temps à le réclamer. Les autres avaient été obligé de lui mentir, odieusement de l'avis d'Harry, et de lui faire croire qu'il était dans le coma.

Depuis Talath tournait apparemment en rond comme une âme perdue.

Même s'il ne pouvait pas sentir sa tristesse, il avait l'impression qu'une boule s'était formée dans sa gorge et l'étranglait.

Désireuse de lui faire penser à autre chose, Valentine décida de lui raconter comment elle avait elle-même pris le fameux cours de reproduction et comment elle vivait la perspective du prochain Vol de Dinth.

-Franchement, je n'ai pas eu tant de conseils que ça des autres Vertes, lui affirma-t-elle. En fait, je ne les trouve pas très chaleureuses. Et pas très soudées. Les chevaliers verts, eux le sont, les mecs je veux dire, mais ils ne se mélangent pas avec nous…

Tout en disant cela elle jeta un rapide coup d'œil plein de reproche à Mortimer qui, à l'autre bout de la pièce, changeait les draps d'un lit en les ignorants.

-… Mais j'ai pu quand même glaner un conseil : « mieux vaut ne pas être vierge pour son premier Vol. »

Harry fut le seul à être étonné puisque Damian hocha de la tête d'un air entendu :

-Ouais, c'est ballot que ta première fois se passe comme ça.

-Pourquoi ça ?

-Bein… Je l'ai pas encore vécu, donc je peux pas te dire comment ça se passe vraiment, à part qu'apparemment tu prends bien ton pied… Mais que les détails sont un peu flous quand tu te réveilles le lendemain.

-Flous ? Firent Harry et Valentine au même moment.

-Ouais, flou. Genre tu sais plus très bien ce que tu as fait… Ou ce que l'autre a fait… Ou ce que les dragons ont fait. Durant le Vol, t'es pas vraiment au plus clair de tes pensées il parait. Plutôt comme si t'avais pris une potion de luxure.

Valentine renifla avec mépris :

-C'est pas celle-là aussi qu'on appelle la potion du viol ?

Damian leva les bras au ciel :

-C'est exactement pareil pour les deux chevaliers ! Je crois qu'il n'y a que les dragons qui savent ce qu'ils font ! Eh ? j'ai été conçu durant un Vol et mon père ne s'ait jamais pris la peine de se manifester, alors je crois que soit il ne se souvient plus de l'avoir fait avec ma mère au milieu de la cuisine commune, soit qu'il a regretté d'avoir été sous l'effet des phéromones de son dragon et de l'avoir fait avec une cuisinière au milieu de la cuisine commune !

-Ça a l'air de te choquer cette histoire de cuisine commune, lança Harry qui était à un point où plus rien de ce qu'on pourrait dire sur les vols nuptiaux des dragons ne pourrait l'atteindre.

-Bien sûr ! Ma mère biologique m'a tout raconté cette année et depuis je ne peux plus voir cette putain de cuisine sans les imaginer s'envoyer en l'air sur le plan de travail où j'ai passé des années à éplucher des trucs ! Ayez pitié de moi, je suis traumatisé !

Valentine roula des yeux en réponse et Harry se contenta de balancer sa tête d'un air amusé. Il devait tout de même avouer qu'il se sentait mieux grâce à eux. Les revoir était un soulagement et retrouver cette camaraderie qu'ils avaient partagée était un grand réconfort.

Il manquait juste les voix de Emlith et Dinth pour pimenter la discussion de leurs réflexions.

-Je me rends compte à quel point c'est triste de ne pas entendre tous les dragons, leur dit-il. Pourtant c'est ce que vous vivez tout le temps. J'ai l'impression… Qu'il y a trop de silence, un silence du genre étouffant.

Ses deux amis se regardèrent, bien en peine de lui donner une réponse. Ils étaient habitués à n'avoir que la voix de leur dragon respectif dans leur tête.

-Au contraire, ça doit être un peu insupportable tous ces « piapiapia » ? Fit finalement Valentine. Moi ça me rendrait folle.

-On s'y fait. J'arrive un peu à bloquer une partie des voix… Enfin, j'arrivais. Maintenant j'ai l'impression d'avoir du pudding à la place du cerveau.

-Oh, alors tu connais l'état habituel de la tête de Damian ?

-Eh ! Grogna le blond en lui donnant un coup de coude. Respecte-moi, vile femelle, Je suis un chevalier dragon !

Harry éclata de rire alors que Valentine se levait pour faire une courbette exagérée et complétement moqueuse au jeune homme qui ne tint pas longtemps son expression faussement outragé pour suivre Harry dans son hilarité.

Mortimer les observa avec un sourire, heureux de voir que son patient avait un meilleur état d'esprit, puis s'éclipsa pour les laisser seuls. Il ne revint qu'à midi, avec le repas d'Harry, et à ce moment-là l'aspirante et le chevalier avaient dû retourner à leurs tâches quotidiennes.

-Ce soir, tu pourras rentrer dans tes appartements, mais il faudra tout de même que tu fasses attention à cette jambe pendant un temps, lui apprit-il en déposant son plateau repas devant lui.

-Oh, génial, je n'ai pas de patience quand il s'agit de guérir.

-Je ne te connais pas assez, mais j'ai tout de même l'impression que tu n'as de la patience pour rien, non ?

-Touché, admit misérablement Harry avant d'entamer son repas.

Il mangea un peu, puis son regard retourna au chevalier vert qui s'était installé sur une chaise pour lire un livre.

-Dis… Mortimer. Tu es un homme.

-Etonnante constatation, s'amusa Mortimer en haussant les sourcils plusieurs fois. Qu'est ce qui t'as fait deviner ça ? L'incroyable vigueur de ma taille ? Mes épaules si incroyablement viriles ou bien le carré de ma mâchoire ?

-Ta barbe, je dirais, se moqua Harry alors que l'homme frottait son menton d'une main. Mais tu ne m'as pas laissé finir. Je sais que tu as déjà participé à plusieurs Vols…

-Et voilà maintenant, tu me traite de grabataire.

Harry l'ignora et continua :

-Tu as de l'expérience… Alors… Je me demandais si tu voulais bien la partager. Je veux en savoir plus sur les Vols, bien plus que ce que m'en a dit Desclare ou Charlie avec leur point de vue de chevalier bronze, ou Stevens avec celui sur les dragons. Le point de vue d'un maître de dragonne… Parce que si j'arrive à nouveau à entendre Talath, je veux être au clair avec tout ça.

Mortimer attrapa sa chaise pour la poser près du lit d'Harry.

-C'est un vaste sujet. Je sais pas… Tu n'as qu'à poser des questions, je te promets d'y répondre le plus franchement possible.

Harry fixa un instant son plateau, et dans ses yeux, il put voir le vert s'assombrir de détermination.

-Est-ce que ça fait mal ? Lâcha-t-il alors très vite en le vrillant du regard.

Mortimer eut du mal à cacher son sourire.

-Tu sais que c'est probablement toujours la première question qu'on demande quand on se renseigne ? Je crois bien l'avoir posé moi aussi. Durant le Vol, les sensations sont mélangées avec celles de nos dragons, du coup la pénétration fait juste mal un bref instant, puis après c'est fini. Mais cette douleur, franchement on a connu pire à l'entrainement, donc je pense que ça ne te choquera pas. En dehors du Vol… C'est une autre histoire. Ca dépend de la façon dont tu as été préparé à cet endroit, de ton niveau de détente, et aussi de la taille de l'engin de l'autre. Mais sur ce dernier point, j'imagine que c'est une question de gout.

Harry serra les lèvres, peu sûr de ce qu'il pourrait faire de ces indications. De toute façon, pour l'instant, il ne voyait pas vraiment l'intérêt du sexe en dehors du Vol. Même si les paroles de Valentine sur le fait de perdre sa virginité revinrent tel un écho. Il les chassa vivement.

-Est-ce que c'est agréable ?

-Oh oui. Ca l'est. Définitivement. Pendant le Vol, c'est d'abord une espèce de montée d'adrénaline, de puissance, de force… De liberté, puis c'est comme flotter dans un océan de sensations délicieuses, que l'on recherche, que l'on demande. Et l'orgasme est… ouah. Pas un truc qu'on arrive à reproduire facilement en dehors du Vol. C'est dommage cependant qu'on tombe de fatigue presque aussitôt après, à cause de l'énergie que ça nous a fait dépenser.

Bon, ça ça confirmait ce que tout le monde semblait dire.

-Tu as déjà été dégouté par un partenaire de Vol ?

Pour répondre à cette question, le vert mis un peu plus de temps :

-Dégouté est un peu fort, mais il m'est arrivé d'être un peu dépité par la personne à côté de qui je me suis réveillée. Et d'avoir très envie de prendre une douche. Et de le jeter en dehors de mes appartements.

-Mouais, dégouté, quoi.

-Ah, il était pas dégueulasse physiquement, c'est juste que c'était quelqu'un que je n'aimais pas vraiment. J'adore ma chérie de dragonne, mais elle est un peu bébête quand les hormones la travaillent. Je lui dis : pas ce type, il me casse les couilles, évite son dragon comme la peste… Elle va au contraire focaliser son attention dessus. Alors qu'elle ne l'aurait jamais fait si je ne lui en avais pas parlé ! Heureusement, je suis passé aux Vols fermés. C'est plus reposant.

-Des Vols fermés ? L'interrogea Harry. C'est quoi ?

-On ne t'en as pas parlé ? Bon, j'avoue, c'est plus rare pour les reines. Pour les vertes, lorsqu'elles ont trouvé un mâle qui leur plait et que la relation est bonne entre les deux Maîtres, on a la possibilité de déclarer à tout le monde que les Vols de notre dragonne seront désormais fermés à un seul mâle. Ca offre un peu de stabilité, mais il faut d'abord l'accord du Chef de la Réserve.

-Mais c'est génial ! Genre si tu aimes quelqu'un et que les deux dragons s'entendent bien, t'es pas obligé de te coltiner quelqu'un d'autre ? Mais je veux ça pour moi, totalement.

Devant son enthousiasme, Mortimer gloussa un peu avant d'essayer de lui remettre les pieds sur terre :

-Pour les dorées c'est plus compliqué, déjà, il faut qu'une autre dorée soit née. De deux il faut l'accord de la majorité de la Réserve quand il s'agit de la Reine d'or Principale, celle qui décide de qui gouverne la Réserve. Mais il y a des Réserves où le couple de chef et dame sont en vols fermés depuis un moment, parce que lorsque le couple fonctionne bien, les habitants de la Réserve désirent garder cette stabilité. Ce n'est pas marrant de changer de Chef à chaque Vol.

Harry apercevait soudain une percée de lumière, au loin, trèèès au loin, mais une possibilité qui ne rendrait pas son futur sentimental aussi agité que des vagues en pleine tempête. Bien sûr pour ça il fallait que Talath ponde un œuf d'or, et que la petite dragonne marque une candidate… Et qu'il tombe sur un homme correct. Ce qui, en soit, semblait être le plus difficile.

-Je me sens mieux tout d'un coup, affirma t'il au chevalier vert qui lui sourit en retour.

-Vrai ? Franchement c'est bête qu'on n'ait pas pu s'occuper de toi. T'es plus proche de nous, les chevaliers verts, que de n'importe quel autre type de chevalier de la Réserve. Nous, lorsqu'on devient Aspirant vert, on est pris en main par les autres Verts qui nous expliquent tout ça. Qui nous apprennent à vivre avec notre dragonne. Parce que quand t'es un garçon et que tu marques une Verte, je peux t'assurer que tu comprends très vite que t'es différend du reste des chevaliers. Les filles Vertes, personnes ne leur dit rien, c'est normal pour une fille d'avoir une dragonne et des vols. Elles, c'est normal qu'on les féconde. Mais nous, les mecs, ils peuvent nous fourrer autant qu'ils veulent, on mettra jamais au monde aucun enfant. Rien. Nada. Alors on doit se protéger des gros cons qui nous voient uniquement comme un moyen de décharger leur frustration sexuelle en nous rabaissant.

-Ah… Oui. J'y ai mis le temps. Mais je crois que j'en ai repéré certains aussi, grimaça Harry en pensant très fortement à Ronan.

-Hélas, soit disant les dragons choisissent les meilleurs… Parfois c'est les meilleurs trous du cul.

-Bon, mais avec Reyn, ça se passe bien, non ?

Un sourire un peu bête se colla sur le visage de Mortimer :

-Ouuui, il est trop mignon !

-Euh… On parle de la même personne ? Le gars qui a toujours l'air en colère et qui ne décroche pratiquement pas un mot ?

-Oui, arrêtes, c'est ça qui le rend trop chou. Il fait son ours mal léché, mais c'est de la guimauve à l'intérieur. Et il a une voix trop sexy, alors moi ça m'arrange qu'il ne parle pas trop souvent en public. Et puis j'ai toujours eu un faible pour les yeux bridés.

Tout d'un coup, c'était comme si on ne pouvait plus l'arrêter, et en le voyant parler, Harry réalisa qu'il était effectivement possible pour un homme d'en trouver un autre à son goût. Que la personne soit du même sexe passait finalement au second plan, par rapport aux émotions, aux souvenirs et à la personnalité.

-Mais j'aime aussi le physique des hommes, le rectifia Mortimer. J'aime le côté dur et solide, stable, les joues râpeuses, les muscles, les petits tétons et les verg…

-TROP DE DETAILS ! Clama Harry qui ne voulait pas entendre la fin de cette phrase.

-Tu verras, ça viendra pour toi aussi. Il faut juste que tu rencontres la personne qui te fera baver, et là tu verras tout d'un coup les choses différemment. Il n'y a pas de honte à aimer le sexe, même avec des personnes pour lesquelles tu n'as pas de sentiments. Dans les réserves, on a un code d'honneur : si t'es pas gays, tu fuis les vols des vertes qui ont un maître, et quel que soit ton partenaire, tu le respectes pendant l'acte. Si jamais t'as un problème avec quelqu'un, tu dois en parler soit au Chef de la Réserve, soit à Briannol, c'est en quelque sorte le chef « officieux » des chevaliers verts. Les connards, les sadiques et les violeurs, nous on n'en veut pas. Il y a une trentaine de bronze, une cinquantaine de bruns, à peu près le même nombre de bleus, mais nous, les verts tout sexe confondis, on est quatre-vingt. Alors dis-toi qu'on a du poids politique ici et que personne n'a intérêt à nous poser problème.

-J'avais jamais vu ça comme ça… Réalisa Harry.

-Bein oui, on préfère nous montrer comme des faibles parce que nos dragonnes sont les plus petites. Ca les rassure de penser ça, les gros bronzes. Ils oublient bien souvent que ce sont eux, le harem des femelles et que c'est moins les mâles qui gagnent une course, qu'une femelle qui choisit le meilleur pour elle. N'oublie pas ça Harry, au final, c'est toujours la femelle qui choisit.

-D-

La nuit tomba et Harry put finalement sortir de l'infirmerie. Ce fut néanmoins plus difficile qu'il le pensait de rentrer dormir dans sa chambre, puisque Talath était vraiment très près, et qu'il faillit au moins mille fois aller la voir, et que Moineau, qui se reposait sur le perchoir d'Hedwige quand il rentra dans le salon, fut tout perturbé de voir son maître… sans sentir de connexion.

Ça se concrétisa sous forme de cris furieux sur le jeune homme, comme si c'était sa faute, puis, effrayé, Moineau se creusa un chemin jusqu'à l'intérieur de son t-shirt pour s'y terrer, tout contre son ventre et son odeur.

Hedwige fut heureusement plus chaleureuse, et toute heureuse d'aller porter la lettre qu'Harry avait écrite à Sirius, où il lui confiait une partie de ses malheurs. Bien sûr, il ne pouvait pas lui parler du Vol, mais peut être que son parrain aurait une idée qui lui permettrait de récupérer son lien avec Talath.

Il lançait de l'espoir dans toutes les directions qu'il pouvait.

C'est ainsi hanté, avec l'impression d'être une maman koala, que Harry resta pratiquement éveillé toute la nuit, les yeux grands ouvert sur son ciel de lit, à imaginer que tous les bruits qu'il entendait provenaient de la dragonne à seulement quelques mètres de lui.

Quand le matin vint, il était dans un sale état et d'une humeur massacrante. Il se força cependant à se préparer pour se rendre au hall des Repas et respecter une décision qu'il avait prise cette nuit.

Le bruit qui le frappa arrivé dans la grande caverne faillit le faire fuir, mais il trouva quand même la table où s'asseyait habituellement Charlie.

Cela aurait été bien s'il avait été seul, malheureusement sa « meute » habituelle était avec lui. River était plutôt tranquille comme homme, même si Harry s'en méfiait un peu, mais depuis son « faux rêve » Cyan lui était devenu insupportable. Les autres lui faisaient penser à des moutons de panurges donc il ne leur apportait pas beaucoup d'attention.

Mais il se demandait souvent comment Charlie faisait pour être avec eux, parce que le rouquin lui avait semblé être d'une nature plutôt indépendante.

Quand ce dernier le repéra, il vint aussitôt à lui :

-Tu as une mine atroce.

-Pas dormi de la nuit.

-Et… ?

-Je n'entends toujours pas Talath. Nope. Pas d'amélioration. Je t'ai dit que cette histoire de repos était de la merde.

-Eh bien, on ne peut pas vraiment dire que tu t'es reposé… Lui reprocha Charlie en le vrillant de ses yeux bleus.

Harry haussa des épaules, un peu agacé.

-Bon ça va, ne parlons pas de ça, répondit-il un peu sèchement. J'ai pas besoin de nounou, Charlie !

-Ce n'est pas comme ça que tu iras mieux, laissa tomber froidement et sans un regard River en tartinant un morceau de pain.

Harry le fusilla du regard en réponse.

-De quoi je me mêle ? Coupe toi de ton dragon et quand ce sera le cas, reviens me voir, là j'écouterais ce que tu as à me dire.

-Harry, River… Tenta Charlie.

-Je ne ferais pas une chose si stupide, moi, répliqua River. Tu n'as qu'à t'en vouloir à toi même et ne pas passer tes nerfs sur Charlie. En fait, si j'étais toi, je me ferais très petit. Tu te rends compte de ce qui va se passer pour nous tous si tu ne retrouves pas ton lien avec Talath ?

-Oh, doux Godric, pas de Vol, quel dommage ! Répondit Harry, acerbe. Tous ces pauvres bronzes qui vont devoir faire ceinture !

-Tu crois que c'est motif à en rire ? Siffla River en le perçant de ses yeux sombres.

-Je crois qu'il est flippé par le Vol, fit quant à lui Cyan en croisant les bras derrière sa tête. Tous ces beaux mecs prêts à lui sauter dessus…

-Je ne suis pas une proie ! Cracha Harry en s'avançant vers le chevalier bronze, pas sûr de ce qu'il pouvait faire pour le menacer vu qu'il ne pouvait plus utiliser ses pouvoirs et que sa baguette magique était perdue quelque part dans les entrailles de la Réserve.

Il se contenta alors de le regarder avec hargne alors que Charlie, avec un râle exaspéré, s'occupa à séparer tout ce petit monde.

-Ça suffit ! Tout cela est inutile, d'accord ?

Il prit Harry par les épaules et l'obligea à s'éloigner avec lui.

-Qu'est-ce que tu fais avec ces types, sérieusement ?

-Harry. Ça suffit. Tu es de mauvaise humeur. Ça se comprend, mais n'insulte pas mes amis. Qu'est-ce que tu me voulais ?

Le brun fit la moue, vexé, mais arriva tout de même à sortir Moineau de l'intérieur de son t-shirt pour le lui tendre :

-Est-ce que tu pourrais t'en occuper le temps de… Tu vois ? Ca le perturbe de rester avec moi.

-Oui, bien sûr, pas de problème.

Harry lui fit un nouveau pauvre sourire et le laissa prendre le lézard de feu.

-Merci.

Il tourna aussitôt les talons, désespéré face à l'expression d'incompréhension du petit animal… Et face au visage inquiet de son ainé.

Il avait besoin d'être dans un lieu moins éprouvant. Loin des chevaliers bronzes et de ses responsabilités.

Discrètement, Harry se fraya un chemin dans la Réserve jusqu'à la grotte isolée où il savait qu'il pourrait trouver un peu de calme. En y entrant, il fut surpris un moment par la luminosité des flammes, ébloui, alors que l'air brulant charriait une légère odeur de soufre et des étincelles en fusion.

Il s'habitua rapidement et se colla à la paroi lorsque Farlith cracha une nouvelle flamme, arrosant la lame que Rebecca tenait au bout de pinces, les mains gantées, mais les bras nus et noirs luisant de transpiration.

Aussitôt que la flamme cessa, elle fit glisser l'acier rougeoyant jusqu'à une énorme enclume et commença à la marteler, tous ses muscles bandés sous l'effort et la concentration. Chaque coup faisait jaillir de nouvelles étincelles qui s'élançaient dans tous les sens avant de disparaitre sans laisser de trace.

Harry observa Le travail de forge, fasciné, et par l'arme qui prenait peu à peu forme, et par Rebecca qui arborait alors l'apparence brute d'une déesse inflexible du métal et des flammes.

Finalement, la lame fut plongée dans un bain d'eau et Rebecca se tourna vers lui en ôtant ses gants, l'une des mains libérées venant éponger son front :

-Harry ? Le Maître guérisseur t'a finalement laissé sortir ?

-Apparemment, fit-il avec un geste de la main vers lui. Et avant que tu ne demandes, rien n'a changé pour… Mon problème.

Elle le considéra un instant puis hocha de la tête en venant s'asseoir près de lui.

-Je préfère qu'on ne me demande pas comment je vais, ajouta t'il en levant le menton d'un air obstiné.

Rebecca le lui pinça amicalement et comprit le message car elle ravala ses inquiétudes à son égard.

-Et… Tu es venu ici, se contenta t'elle d'affirmer.

-Ouais… Une légère embrouille avec les connards d'amis de Charlie, maugréa t'il alors qu'elle haussait les sourcils d'étonnement.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Pff, rien dont je veuille repenser. Ils sont… C'est comme s'ils ne se mettaient jamais à la place des autres. A les croire, je devrais être heureux que des hommes comme eux désirent faire des galipettes avec moi, oh, par l'œuf, j'ai trop de chance ! Un troupeau d'égocentrique narcissique à mon service ! Enfin… Au service de mon plaisir sexuel ! Comme si c'était ce que j'avais toujours voulu !

Il avait voulu la faire rire, mais Rebecca se frotta nerveusement le cuir chevelu.

-Tu sais, Harry… Ce n'est vraiment pas simple…

-Je le sais très bien ! Renchérit Harry. C'est pour ça que je les trouve ignoble.

-Alors je dois être ignoble aussi… Lâcha doucement la chevalier en s'attirant un grognement de compassion de Farlith.

Harry la fixa sans comprendre.

-Ne dis pas ça. Tu ne ressembles en rien…

-Je suis une chevalier bleue, affirma-t-elle. Une rareté à ma façon. Parce que, en général, il y a très peu de candidates, et encore moins de candidates homosexuelles. Toutes les filles, les vertes, elles partent du principe qu'elles auront des relations avec un homme. Pas avec une autre femme. C'est pourtant ce que je fais subir à Amber…

-Mais vous êtes en couple, non ? Demanda timidement Harry qui avait du mal à imaginer son professeur dans une situation romantique.

-Oui, parce que Legith adore Farlith, et que Amber est une femme très raisonnable… Mais… Elle subit. Je le sais. Elle est toujours réveillée avant moi le lendemain des Vols et s'éjecte du lit à la vitesse de la lumière pour se préparer et embrayer sa journée comme si rien ne s'était passé… En plus, quand elle était plus jeune… Montemps m'a dit qu'elle avait comme toi très mal pris la vérité sur les Vols. Je crois qu'elle a cassé la figure à plusieurs chevaliers qui lui ont fait la Cour jusqu'à ce que le Chef de la Réserve lui passe un savon. Elle a passé plusieurs jours en cellule d'isolement après ça.

-Stevens ?!

-Oui. Tu penses qu'une femme de sa trempe et de son caractère se serait laissé faire ? S'il y avait eu un œuf d'or, je suis presque certaine qu'il aurait été pour elle.

Harry renifla avec agacement devant l'ironie qui voulait que les femmes ou les hommes les plus forts et les plus indépendants soient de bons chevaliers pour une reine qui les amènerait à devoir accepter plusieurs inconnus dans leur vie.

Il se concentra cependant sur l'admiration qui perçait dans la voix de la jeune femme.

-Mais toi… Tu l'aimes on dirait.

Elle croisa les mains sur ses genoux.

-Je suis née à la Réserve, tu le savais ?

Harry fit signe que non et elle eut un léger sourire, les yeux fixés sur des souvenirs à elle.

-Tout le monde savait que mon père était le Maître des Armes, un chevalier brun, et personne ne me l'a caché. Ce n'est pas pour autant qu'il est venu me voir ou se soit intéressé de ce que je devenais… C'est moi qui suis venu à lui quand j'avais cinq ans. Comme toi, je me faufilais dans la forge et je le regardais travailler avec son dragon… Il a d'abord fait comme si je n'étais pas là, puis un jour il m'a parlé et… Et alors j'ai probablement passé plus de temps avec mon père qu'avec ma mère adoptive ou ma mère biologique. Je l'adorais. C'était un homme bourru et peu bavard, surtout sur ses sentiments, mais pour moi c'était le meilleur. Et je n'avais pas d'autres buts que de devenir exactement comme lui.

-C'est lui qui t'a appris à forger des armes, devina alors Harry.

-Oui, c'était la seule chose qu'il faisait avec moi. Il n'avait pas d'autres sujets de conversation. Je devais avoir onze ans quand j'ai vu pour la première fois Amber. Elle était déjà chevalier. 28, 29 ans je dirais. Et je l'avais trouvée magnifique. Après ça il m'a fallu attendre de marquer Farlith pour la revoir d'aussi près. Elle venait tout juste d'obtenir le poste de Maitresse des Aspirants et c'était une situation assez difficile à vivre. Avec mes hormones tout ça s'est transformé en énorme béguin secret, même si elle était loin d'être tendre avec moi ou de m'encourager. Au contraire, plus elle était inaccessible, plus je fantasmais sur elle. Puis tout ça c'est calmé quand je suis devenue chevalier. Farlith était trop inexpérimenté pour arriver à attraper les vertes en chaleur, et je sentais bien le mécontentement de leur maîtresse quand j'arrivais. Aucune ne voulait de moi. Alors j'ai commencé à m'isoler. Tu dis que c'est dur pour toi de supporter tous ces prétendants ? Crois-moi, c'est guère mieux d'être au contraire rejeté. Ça te fout un de ces coups à l'estime. J'avais l'impression d'être une grosse merde.

Elle soupira quand il posa une main sur les siennes.

-Tu rigoles ? Tu étais trop bien pour elles, c'est tout.

-C'est amusant, c'est à peu près ce que m'a dit un garçon au regard perçant à peu près deux ans plus tard.

-Charlie ? Demanda Harry comme elle le fixait avec un air entendu.

-Ouep, Charlie. Après ça j'ai arrêté de me soucier de la façon dont ces filles me fixaient… Parce que de toute façon, elles prendraient du plaisir dans mes draps… Et le lendemain je pourrais les regarder s'enfuir en éclatant de rire… Je… Oui, c'était une vengeance. La vengeance d'une femme ignoble.

Harry était incapable de ne pas se mettre à la place des filles en question. Est-ce que, lui, il rejetait les autres hommes ? Peut-être bien, mais qu'y pouvait-il si aucun d'entre eux ne lui plaisait ?

-Ce n'était pas de leur faute si…

-… Si elles n'aimaient pas les femmes ? Compléta Rebecca en fermant les yeux. Ce n'était pas la mienne non plus.

-Non, mais… Ça devait quand même être terrible pour elles… Et moins gênant pour toi. Du coup…

Il ne continua pas sa phrase. Elle serait comme un mur entre eux, et il sentait que la Rebecca qu'il connaissait n'était plus cette jeune chevalier qui éprouvait du plaisir à humilier ses partenaires.

Le temps d'un Vol et tout se détraquait autour de soi… On se retrouvait avec le risque de faire du mal aux autres et de s'en faire à soi-même… Avec tout ce qu'il avait appris en quelques jours, Harry se rendait compte que toutes les situations étaient possibles et que chacun affrontait ça à sa façon, sa façon humaine, et donc forcément imparfaite.

Harry repensa alors à ce que lui avait dit Valentine au sujet de perdre sa virginité, mais dès qu'il s'essayait à s'imaginer demander à quelqu'un de le dépuceler, son cerveau faisait un rejet. Et puis, à qui demander ? Des beaux garçons il y en avait, mais aucun ne l'excitait. Aucun ne l'émoustillait.

-Je sais que je n'ai pas eu la meilleure réaction du monde, finit par dire Rebecca. De toute façon, un jour ça a été terminé. Le jour où Farlith attrapa Legith. Le jour où j'ai trouvé Amber dans mon lit. Un regard, je l'ai reconnue, et j'étais horriblement intimidée. C'était moi qui ne savais pas où me mettre. Mais elle a posé une main sur ma tête et elle a dit « tout va bien. ».

-Elle t'a rassurée.

-Oui. Puis elle est partie, sans honte, sans colère, sans dégout. Puis au vol suivant de Legith, elle était de retour, et là, tout comme Farlith, j'ai su ce que je voulais et je l'ai embrassée. Je voulais lui montrer que j'étais amoureuse et que je la voulais, pas juste pour un Vol, mais pour toujours.

-Et comment elle a réagi ?

-Elle m'a explosé la tête contre le matelas en me disant de ne pas aller trop loin « fillette », ou un autre truc du même genre !

Rebecca ne tint pas longtemps et se joignit à l'éclat de rire d'Harry qui imaginait vraiment la scène, avec Stevens lui maintenant la figure dans le matelas tout en grognant d'agacement.

-Et depuis vous êtes passés aux Vols fermés, devina le brun quand il se reprit.

-Au bout d'un moment, oui. Nos dragons s'entendent vraiment bien alors Amber a voulu faire plaisir à Legith… Même si elle n'est pas amoureuse de moi. Même si son truc c'est les hommes… Mais bon… L'espoir fait vivre comme on dit ! Je n'arrive pas à la laisser partir. On pourrait… Se trouver chacune un partenaire sexuel pour les Vols… Mais… Elle sait qu'il n'y a pour l'instant personne pour moi, et notre code d'honneur implique de ne pas laisser quelqu'un tout seul dans ces moments-là… Et puis , je détesterais l'idée de la savoir avec un autre.

Elle se tourna vers Harry qui la regardait avec tristesse :

-Tu sais, Harry, l'amour c'est terriblement puissant… Et ça ne facilite pas forcement les choses. Ce serait tellement mieux si on était incapable d'aimer autre chose que notre dragon. Alors, si tu veux un conseil : sois heureux de n'aimer personne en particulier, parce que quand cet amour n'est pas rendu, c'est comme un cancer qui ronge le cœur petit morceau par petit morceau, et ça peut rendre les gens… Etrangement, insensibles. Plus préoccupés par ce qu'ils ressentent que par ce que l'autre ressent.

Dire qu'Harry avait compris ces mots serait un mensonge, quand il quitta la grotte il était encore à réfléchir là-dessus, à penser à comment l'amour de sa mère l'avait sauvé, lui, et comment il trouvait que Fred et Hermione avaient l'air heureux quand ils étaient ensemble. Comme si l'autre était la meilleure chose au monde… Il aimerait, lui aussi, avoir quelqu'un comme ça… Et pouvoir être cette personne pour quelqu'un.

Alors qu'il traversait la cuvette du volcan, il ne remarqua pas le jeune homme roux qui suivait sa silhouette des yeux, deux lézards de feu perchés sur ses épaules. Il ne remarqua pas qu'il était déjà la meilleure chose au monde pour quelqu'un.

Une meilleure chose au monde encore inaccessible… Mais plus pour longtemps.

A suivre…

Et voilà pour l'instant ! J'ai atrocement l'impression d'avoir passé pleins de fautes d'orthographes et j'en suis désolé mais je n'ai pas le temps de relire le texte plus de deux fois (eh oui, ça aussi ça prend du temps !). Enfin, je suis heureuse d'avoir écrit ce chapitre, ça faisait longtemps que je voulais parler de l'histoire de Rebecca et d'Amber. J'espère que ça vous a plu, et pour la suite on va laisser de côté le sujet du Vol pour un petit peu d'action.

Chapitre suivant… Avec un peu de chance la semaine prochaine, mais ces pas mignons du tout boss de mon travail m'ont rajouté des heures sans me demander quoique ce soit, donc… Je ne sais pas si j'y arriverais. Quoiqu'il en soit, je vous tiendrais au courant sur ma page de profil. Bonne semaine à vous !