Mot de l'auteur : Bonsoir tout le monde ! Je vous retrouve pour un nouveau chapitre qui, j'espère vous plaira ! On arrive à un passage qui éloigne un peu Harry du monde des dragons et le ramène à ses origines de sorciers !

RAR Amista: Merci pour ton commentaire! Tu vois bien où je voulais en venir en fait! Quant au lien avec Talath... Eh on y travaille. Et ils seront plus forts après ça! *auteur plein de bons sentiments qui a trop lu de mangas shonen et shojo*

RAR Ex fantme: Merci pour ton commentaire! Je suis heureuse que cette histoire te plaise. Et je ne peux pas encore ramener Drago. Si je ramène Drago, Charlie n'a plus AUCUNE chance avec Harry! Même si même moi je meurs d'envie d'en arriver au moment où je pourrais à nouveau le placer dans l'histoire! Mais le scénario dit "non" pour l'instant et je m'en tiens à mon scénario!

RAR Guest 1: Merci beaucoup pour ton commentaire et tes compliments! J'espère que ce chapitre te plaira tout autant!

RAR Guest 2: Merci pour ton gentil commentaire! Je suis heureuse que les retrouvailles entre Talath et Harry est fait mouche. La prochaine fois qu'ils se reverront, j'espère pouvoir faire tout aussi émouvant! Quant à Rogue, et bien on va le voir en action dés ce chapitre! Pour Ombrage... Arf, elle reste la trop zélée petite fan de Fudge! Mais les chevaliers dragons ne se laissent pas faire!


RAPPEL :

Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -

Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
River (dragon bronze Carenath, lézard de feu bronze)
Cyan (dragon bronze)
O'Connel (dragon bronze)
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith)
Reyn (dragon brun)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer Cadwell (dragon vert Hellth) – Apprenti Guérisseur -

Candidats : Dennis Crivey


Chapitre 32 : Baguette et Occlumancie

Le dragon de garde claironna à l'arrivée de Hellth et Mortimer.

/Le chevalier de garde veut vous voir/ Transmit la dragonne en faisant des cercles autour de la cuvette en attendant de savoir où elle devait le déposer.

Finalement, avec un soupir de résignation, Mortimer la dirigea vers le rocher d'atterrissage.

Un chevalier brun l'attendait de pied ferme dans la lumière d'un brasero.

-C'était une sortie non autorisée Chevalier Vert.

Mortimer leva les yeux au ciel et se mit aussitôt dans le rôle de son personnage, affectant une allure maniérée. Il connaissait cet homme pour l'avoir guérit à plusieurs reprises, et c'était un gros balourd facile à tromper.

-Ooooh allez, je me suis disputé avec Reyn, j'avais besoin de prendre l'air loin de ce gros imbécile… Vous savez comment on est, nous, les verts…

Le chevalier brun renifla avec mépris, mais avala tout rond le mensonge.

-Montre un peu plus de respect à un chevalier brun ! Le tança t'il. Bon, ok, ça va pour cette fois, mais la prochaine fois, préviens. J'ai pas envie de me prendre la tête à expliquer toutes vos crises hormonales au Gérant, moi !

-Désolééé… Fit Mortimer en le dépassant pour pénétrer dans les Cavernes Intermédiaires pendant que l'autre continuait à grommeler sur les chevaliers qui se conduisaient comme des princesses capricieuses-que Merlin le préserve de cela !

/La Jeune Reine dorée veut savoir comment se porte son Maître, le jeune seigneur./ L'Interrompit Hellth dans ses propres pensées sur les chevaliers bruns bêtes comme leurs pieds.

*Tiens ? Harry a parlé à Talath ?* S'étonna Mortimer.

C'était le genre d'entrevue qui aurait dû sacrément le secouer… Mais il n'avait rien vu sur son visage ou sur son expression…

Le chevalier vert se réprimanda lui-même : de toute évidence, il conférait à Harry moins de force et de courage qu'il n'en avait en réalité.

/Qu'est-ce que je fais ?/ S'impatienta Hellth parce que son Maître ne réfléchissait PAS DU TOUT à sa question. Vilain Maître.

*Quelle question ! Depuis quand tu n'obéis plus aux ordres de ta Reine ?*

/Depuis que vous n'en faites qu'à votre tête !/

Mortimer gloussa avec amusement, mais se tu immédiatement en apercevant un jeune homme qui était adossé contre le mur et qui le regardait sombrement.

-Alors comme ça, on s'est disputé ? Demanda celui-ci en le toisant de son regard sombre.

Mortimer se contenta de sourire de façon angélique avant de se porter à lui avec l'intention de l'enlacer, mais il fut esquivé au dernier moment.

-Reyn… Tu sais bien que…

-Tu as ENCORE fait ton numéro. Toi et les autres verts… Non, peu importe. Qu'est-ce que tu manigance cette fois ?

-Comme si j'allais te le dire… Ce ne serait plus des manigances autrement, répliqua Mortimer en prenant le chemin de ses appartements.

Reyn le suivit par la force de l'habitude, l'air maussade bien qu'il l'observait se mettre à l'aise, et donc dévoiler l'attirail de combat qu'il avait pris avec lui… Certainement pas pour une simple balade au clair de lune.

C'était encore un jeune chevalier, de taille moyenne, les cheveux noirs courts et lisse grâce à son héritage asiatique. Chinois pour être plus précis, bien que sa famille avait émigré il y avait de cela deux générations pour vivre en France. Mais au-delà de son ethnie, c'était avant tout son expression renfrognée que l'on remarquait.

Quand ils eurent passé la porte des appartements du chevalier vert et que ce dernier s'étira avec bonheur en jetant une partie de ses affaires sur une table, il resta près du perron en dansant d'une jambe à l'autre, mal à l'aise.

-Tu sais… Mortimer… Commença-t-il alors que ce dernier s'activait à son habitude en l'écoutant d'une oreille. Je me demande de plus en plus si je suis la personne la plus à même de te gérer…

Son ainé s'immobilisa alors qu'il retirait ses bottes, assis au bord de son lit, et le fixa avec perplexité.

-Reyn… Ne te prends pas la tête. J'ai fait… Ce que j'avais à faire, mais je ne veux pas t'entrainer là-dedans, c'est tout, même si ça blesse ton orgueil de dominant voulant protéger son soumis.

Le nez du brun se crispa de contrariété :

-Il n'y a que dans ton lit que je puisse être appelé ton dominant.

-Huuum… Fit Mortimer en se débarrassant finalement de sa dernière chaussure. Alors qu'est-ce que tu attends pour venir m'y rejoindre, mon Cœur ?

Reyn baissa les yeux pour éviter de le regarder.

-J'aimerais juste que tu te reposes sur moi. Ça me donnerait moins l'impression d'être… Peu fiable et pas assez expérimenté.

-Tu sais, quand j'ai inventé cette dispute tout à l'heure, ce n'était pas pour qu'on en ait vraiment une, lui fit remarquer Mortimer en s'asseyant en tailleur sur le lit, n'étant plus qu'en chemise et en boxer.

Il tendit les bras vers son compagnon en geste d'accueil mais ce dernier lui renvoya une expression accusatrice.

-Je vais dormir chez moi cette nuit, grogna t'il en tournant le dos.

-Mais pourquoi tu m'as attendu alors ? Geignit Mortimer.

Seul le bruit d'une porte claquée lui répondit.

Frustré, le chevalier vert se laissa retomber sur le lit, les bras écartés en se demandant si Harry avait eu un meilleur accueil en Autriche.

-D-

Suivant Rogue à travers un escalier caché qui montait vers le château, Harry avait du mal à détacher ses yeux du spectacle du cimetière de dragons en contrebas.

-Etes-vous sûr que cet endroit n'est pas vraiment maudit ? Demanda-t-il alors, se sentant très mal à l'aise pour diverses raisons.

Dragons morts. Visions du futur. Il était difficile de dire ce qui était le plus perturbant.

-Pourquoi ? Vous avez peur des fantômes Monsieur Potter ? Ricana Rogue et Harry reporta son attention sur l'homme.

De toutes les personnes qui aurait pu lui envoyer ce message anonyme… Il n'aurait jamais imaginé que cela pourrait venir de lui.

Pourtant, le tout petit lézard vert qui faisait sa toilette sur son épaule prouvait bien le contraire.

-Tout ça ne sont que des superstitions, continua l'adulte. Nés pour la plupart des chevaliers dragons pour lesquels la vue d'un dragon mort les renvoie à une possible mort de la moitié de leur âme…

-C'est mon cas, vous vous rappelez ? Grommela Harry face au mépris audible dans la voix de Rogue.

-… Et vous trouverez de même un nombre incroyable de lieux « maudits » partout là où se trouve le caveau d'un puissant sorcier…

-Vous voulez dire… Que Grindelwald… ?

-Oui, son corps repose dans ce château. SON château. (Les lèvres de Rogue s'ourlèrent d'un rictus moqueur) Tant que vous ne dérangez pas son esprit, Mr Potter, tout devrait bien se passer.

A ce moment-là ils arrivèrent en bas des contreforts de la forteresse : un espèce de pylône solide fait de pierres sombres. Des tours plus hautes s'élevaient à différents emplacements de la structure, bardés de pics et accueillant une tour de guet et de combat d'où, Harry n'en doutait pas, une grande arbalète pouvait tirer des traits conçus pour abattre dragons et géants.

Le voyant fixer craintivement le ciel, Rogue fronça les sourcils et le secoua légèrement d'une bourrade.

-Essayez d'oublier pour un instant que vous êtes un chevalier dragon. C'est le sorcier dont je vais avoir besoin dans les jours à venir !

-Vous n'avez pas dit à Mortimer ce que vous comptiez exactement faire pour mon problème.

-Il n'avait pas besoin de le savoir et vous non plus pour l'instant, répliqua le Maitre des Potions en déverrouillant une petite porte en acier.

Le courant n'était pas spécialement bien passé entre le chevalier vert et son ancien professeur. Il avait été difficile de convaincre Mortimer d'appeler Hellth et de repartir, et que tout irait bien pour lui… Serait-ce le cas d'ailleurs ? Harry n'en était pas vraiment certain. Comme Mortimer le lui avait fait remarquer, le Maître Guérisseur de la Montagne Blanche avait utilisé sur lui toutes les potions possibles et inimaginables et il ne voyait pas ce que l'homme pouvait faire de mieux.

Rogue avait cependant affirmé avoir « d'autres talents en réserve » et Harry ne pouvait que se demander lesquels.

Quant à ses justifications au sujet du message volontairement ambigu, Rogue avait juste ricané d'un air hautement satisfait :

« C'était une petite boutade, histoire de faire marcher un peu le cerveau de cet enfant. »

Bon. Voila. Rogue était Rogue. Harry n'avait pas pu laisser Mortimer le découper en morceau ou lui jeter dessus une des potions offensives qu'il avait en réserve.

Harry allait juste essayer de prendre sur lui.

Il entra à la suite de l'homme dans le château et se retrouva à parcourir un couloir très étroit sans aucune lumière que celle d'un Lumos qui découpait en angles pointus la silhouette obscure de Rogue et de son lézard.

-Comment avez-vous eu ce lézard de feu ? Demanda finalement Harry pour combler le silence pesant qui régnait.

Rogue grogna.

-Dumbledore. Le Ministre de la Magie lui en a offert un et il me l'a refilé sous prétexte qu'il avait déjà un phénix. Mais je sais qu'il n'aime pas que quelqu'un s'insinue dans ses pensées… Même si lui-même ne s'en prive pas en général.

Il y eu un nouveau silence, puis, d'une voix plus douce :

-Elle s'appelle Absinthe.

Un roucoulement adorateur répondit à cette remarque et Harry ne sut s'il devait avoir l'air abasourdi ou attendri.

Finalement, suite à un dédale de portes et d'escaliers, ils sortirent dans une sorte de hall où des flammes brulaient sur de grandes torches accrochées au mur. Rogue annula le sort de lumière sur sa baguette et la rangea.

Logiquement cet endroit aurait dû avoir une allure abandonnée et crasseuse, plein de toiles d'araignées, mais même si tout n'était pas rutilant, on sentait un certain temps d'occupation des lieux.

-Depuis quand êtes-vous là ? S'interrogea Harry. Et d'ailleurs, pourquoi n'êtes-vous pas à Poudlard ? Le premier trimestre est déjà bien entamé, non ?

-Bien que cela ne vous regarde pas, sachez que j'ai demandé une année sabbatique. Avec toutes ces semaines de vacances que l'école me doit, ils ne pouvaient pas me refuser cela. Dumbledore a donc dû sortir d'urgence mon prédécesseur au poste de sa retraite et j'espère bien que l'année prochaine, comme il se doit, il me laissera obtenir le poste de professeur contre les forces du mal qu'il a refilé à un quelconque quidam qui passait par là…

*Il boude.* Comprit Harry en cachant son sentiment sous une quinte de toux.

Voir le professeur qu'il aimait le moins être embêté était un véritable délice même si au fond il pouvait comprendre l'agacement de l'homme.

-Et donc vous avez décidé de vous occuper de mon problème, énonça Harry.

-Non, le coupa sèchement Rogue avec colère. J'ai décidé qu'il était inadmissible que Sirius continue à chouiner à votre sujet plus longtemps alors que nous étions censés être en…

Il s'arrêta brusquement et se détourna rageusement en se raclant la gorge.

-En… Quoi ? Demanda Harry avec inquiétude.

Mais l'homme fuyait vers une direction alors Harry demanda à sa suite, sa voix un octave au-dessus de d'habitude :

-EN QUOI ?! Vous ne l'avez tout de même PAS demandé en mariage, hein ?

Quand il le rattrapa, il était dans une grande cuisine et un autre homme se trouvait à ses côtés. Harry resta un instant silencieux, surpris par les changements qu'il pouvait voir sur son parrain.

Sirius Black n'avait plus rien de l'ombre qu'il était à sa sortie d'Azkaban. Il avait repris du poids et de la force, sa longue silhouette élégante d'aristocrate se tenait désormais bien droite, le port de tête fier. Ses cheveux mi- longs étaient retenus par un lien à l'exception d'une mèche insolente qui bouclait sur son front.

Ses yeux sombres brillaient d'un nouvel espoir et il sourit largement à Harry en venant le prendre dans ses bras.

Le jeune homme se laissa faire, humant distraitement le parfum de l'homme et ignorant l'expression moqueuse et dégoutée de Rogue dans leurs dos.

-Je suis si content de pouvoir te revoir Harry, fit l'homme en le lâchant, le détaillant à son tour, tu as l'air d'aller bien, malgré tout.

-J'ai de bons amis à la Réserve, répondit-il. On ne me laisse pas dépérir comme je le voudrais.

-J'ai eu ta lettre au sujet de Talath et j'étais si inquiet que…

-Que tu as chouiné sur Rogue jusqu'à ce qu'il craque, termina Harry avec un sourire moqueur.

-Quoi ?! S'indigna Sirius. Je ne chouine PAS ! Qui a bien pu te dire une chose pareille ?

Harry regarda avec insistance vers Rogue qui se servait un verre d'eau.

-Ton possible ? Probable ? Fiancé ? Ou époux ? Continua-t-il.

Là Sirius fusilla du regard son compagnon.

-Ça devait être une surprise !

-Je n'ai pas vendu la mèche, se défendit l'autre brun. Pas vraiment.

Avec un soupir désespéré Sirius se retourna vers lui :

-Ça devait être à moi de te l'annoncer. Mais… Oui. Severus et moi nous nous sommes mariés en secret.

Harry essaya de ne pas faire la moue en détaillant l'alliance que portait désormais son parrain à l'annulaire.

-C'est… Une protection, tu vois ? Je n'en pouvais plus de rester à Poudlard majoritairement sous ma forme de chien. Alors afin d'avoir une autre identité que la mienne, je suis devenu le conjoint de Severus. Sirius Rogue. Et lui, maintenant que sa couverture auprès des Mangemorts est très certainement compromise, il avait besoin de savoir que je ne me retrouverais pas sans rien s'il lui arrivait quelque chose… Alors… On l'a fait.

-C'est d'un romantisme à faire peur, commenta stoïquement Harry.

Sirius lui adressa un petit sourire navré :

-J'ai bien peur que ni lui ni moi ne soyons très porté sur le romantisme.

-Vous discuterez si vous le voulez demain, les coupa sèchement Rogue. Mr Potter, il y a des restes de ragout pour vous, comme je suppose que vous n'avez probablement rien mangé ce soir. Puis après Sirius vous montrera votre chambre. Nous nous reverrons demain pour aborder plus sérieusement votre problème.

Ces ordres donnés, il partit comme une bourrasque en faisant claquer sa cape et Harry eut la déconcertante impression d'être revenu sur les bancs de l'école de Poudlard.

-Il est gêné… Je crois ? Lâcha Sirius qui fixait comme lui la porte qui s'était refermée. Mais il a raison. Il faut que tu manges un peu avant de dormir. Il m'est avis qu'il ne va pas t'épargner demain.

Sirius le conduisit vers une grande table au centre des fourneaux et le fit asseoir devant des couverts qu'ils lui avaient préparés. Sirius prit son assiette et la remplit amplement avant de la lui mettre sous son nez et de s'asseoir devant lui avec une expression satisfaite.

-Mange. C'est Sev' qui l'a cuisiné et c'est très bon.

Ça sentait très bon en tout cas. Et Harry se retrouva vite à engloutir le plat, le cœur battant, ressentant une étrange impression à avoir Sirius le regardant avec douceur, lui remplissant de temps en temps son verre pour qu'il boive entre deux bouchées.

-Tu as l'air… Content ? Lança finalement Harry après s'être essuyé les lèvres avec une serviette.

-Je le suis. De t'avoir un peu pour moi, même si c'est dans des circonstances navrantes pour toi… Je veux dire… Pour moi… Ça me permet de faire ce que j'aurais dû faire pour toi depuis très longtemps : Prendre soin de toi comme tes parents l'aurait fait. Et puis ça nous laisse la possibilité d'apprendre à nous connaitre… Qu'en penses-tu ? Je sais que ta priorité est avec Severus, tu dois récupérer ton lien avec Talath, mais je serais ravi si tu pouvais m'accorder un peu du temps qui te restera.

-Dès que je le pourrais, je rentrerais à la Réserve retrouver Talath, je le lui ais promis, expliqua Harry. Mais tant que je serais là, oui, ce serait sympa.

Un silence confortable s'installa un moment tandis qu'Harry finissait de saucer son assiette, puis il se proposa pour la vaisselle, mais Sirius se contenta de faire un moulinet de baguette pour que cette dernière se fasse toute seule dans l'évier.

Harry s'accouda alors dos à la table tandis que l'homme finissait de ranger et un sourire joua sur ses lèvres comme une idée amusante lui venait soudain à l'esprit.

-Dis… Sirius… Tu sais ce qu'on dit sur les lézards de feu femelle ?

Celui-ci se tourna vivement vers lui, l'air étrangement très à l'écoute.

-C'est vrai ? Demanda-t-il alors que ses yeux brillaient d'excitation contenue.

Ne voulant pas trop se mouiller, ni aborder avec des mots quelque chose en rapport avec la vie sexuelle de Rogue, il se contenta d'approuver d'un « huhum » nonchalant.

Sirius referma alors vivement le poing devant lui avec un « YES » victorieux.

-Je savais que ça te plairait, ricana Harry en se décidant d'accepter que c'était juste comme ça.

Sirius et Rogue. Rogue et Sirius. L'attirance sexuelle et l'amour étaient vraiment des choses très étranges.

-D-

Un bruit d'eau passant dans de vieux tuyaux le réveilla le lendemain. La lumière du jour n'avait même pas commencé à entrer dans la chambre où il se trouvait, quelque peu désorienté.

Il ne savait même plus de quand datait la dernière fois où il avait dormi dans un lieu contenant une fenêtre. Rapidement il remit en place les morceaux et put émettre sereinement l'idée que quelqu'un se levait bien tôt dans ce château… Et que ce n'était probablement pas Sirius.

Mais il n'avait pas envie de penser à Rogue prenant sa douche de l'autre côté du mur et se permit de rester sous sa couette le temps que le bruit des pas du sorcier s'éloigne dans les entrailles de Nurmengard.

Un vieux château, un professeur loin de son école, un évadé de prison et un déserteur : ça ressemblait au début d'une blague minable, mais Rogue semblait sûr de lui quant à sa capacité à guérir Harry.

Ne pouvant tenir plus longtemps allongé avec cette pensée, il s'empressa de passer à son tour dans la salle de bain, faisant un brin de toilette avant d'enfiler des vêtements de rechange et de lacer ses bottes.

Plus rapidement Rogue ferait son truc sur lui, plus rapidement il pourrait rentrer auprès de Talath. Le calcul était simple à faire et il se demandait même pourquoi ils avaient attendu le jour pour commencer.

Bien sûr il y avait Sirius… Mais il passerait toujours après sa dragonne. Harry se sentait affreusement désolé pour lui alors qu'il descendait une série d'escalier, mais c'était une réalité qu'il avait accepté le jour même de l'Eclosion.

Talath était plus importante que les autres. Maintenant, et avec les derniers évènements, il cherchait à apprivoiser le fait qu'elle devait être même plus importante que lui-même. Qu'elle soit plus importante que ses ambitions ou son orgueil, ça il l'avait admis… Qu'elle soit plus importante que son libre arbitre…

Ça, c'était bien plus difficile.

Il retrouva sans trop de problème la cuisine. Rogue était assis là où s'était tenu Harry hier, une tasse devant lui et un toast dans les mains qu'il émiettait pour sa lézard de feu.

-Ils sont carnivores, vous savez ? Intervint Harry alors que la petite verte gobait ses portions sans moufter.

-Vous êtes réveillé, c'est étonnant, se contenta-t-il de répondre sans même jeter un regard dans sa direction.

-Les Candidats se lèvent bien plus tôt que ça, répliqua Harry en se dirigeant vers la gazinière.

Il fronça le nez devant le café qui glougloutait dans une casserole, regrettant de ne pas avoir emporté un peu d'écorce à klah avec lui. La substance qu'avalait présentement son ex professeur restait encore trop amère pour lui.

-Enfin bon, ça nous permettra de ne pas perdre de temps. Avalez quelque chose et je vous conduirais vers la salle où je travaille ici.

Avisant une panière contenant des œufs, Harry s'en cassa trois pour se faire des œufs brouillés, et en profita pour faire frire une tranche de pain dans la même poêle. Lui et l'adulte s'ignorèrent royalement pendant plusieurs minutes, l'Aspirant échouant à se sentir à l'aise en sa présence… Comme si à chaque moment il s'attendait à ce qu'il le regarde avec dégout en proférant « 20 points de moins à Gryffondor, Potter ! Et une retenue ce soir ! ». Ce qui était ridicule, songea Harry en faisant glisser son repas dans une assiette. Rogue n'était plus son professeur et il n'avait plus aucun pouvoir sur lui.

Avant d'avaler sa première bouchée, il se ravisa cependant et darda son regard sur Rogue :

-Est-ce que ce que vous allez me faire risque de me faire vomir ?

L'homme ricana.

-Il y a toujours un risque comme cela Potter. Mais il vaut peut-être mieux recracher le contenu de votre estomac que s'évanouir d'inanition… Je vous laisse libre de choisir.

Avec un regard peu amène, Harry goba sa première bouchée. Le reste ne fut que mastication jusqu'à ce que son assiette soit vide.

Là elle lui échappa immédiatement des mains ainsi que ses couverts tandis que Rogue jouait de sa baguette pour tout envoyer dans l'évier.

La lumière du soleil éclairait alors la pièce de ses vifs premiers rayons.

-Ne perdons pas de temps, suivez-moi.

Absinthe s'éleva de la table et se mit à claironner joyeusement autour d'Harry avant de partir dans le sillage de son Maître.

-Il est le seul qui perd du temps, marmonna pour lui-même Harry avant de sauter sur ses pieds pour le suivre.

Ils n'allèrent pas bien loin. C'était comme si Rogue avait aménagé la première salle qui lui tombait sous la main, et Harry fut très surpris de ne voir aucun chaudron ni bocal d'ingrédients dégoutants. En fait il y avait une table faisant office de bureau… Et une autre petite table ronde sur laquelle se tenait une espèce de bassine en pierre qui intrigua immédiatement Harry.

C'est-à-dire qu'il s'avança jusqu'à elle, la trouvant rempli d'un liquide qui n'était probablement pas de l'eau.

-A votre expression je devine que vous n'avez jamais vu de pensine, intervint Rogue en apportant une chaise qu'il planta presque férocement par terre.

Harry regarda la chaise puis retourna son attention sur l'objet.

-En effet, c'est la première fois que j'en vois une… Ou que j'en entends parler. Qu'est-elle censé faire ? Est-ce que vous allez l'utiliser sur moi ?

-Trop de questions, grommela Rogue. Asseyez-vous là et laissez-moi parler.

Tenant la laisse à sa contrariété, Harry prit place avec raideur, les lèvres pincées et croisa les bras et les jambes en attendant que l'homme se décide à cracher le morceau.

-Une pensine n'est pas un outil que l'on utilise SUR quelqu'un. En fait il sert à conserver et à visualiser les pensées… Ou les souvenirs. Ce qu'en font les sorciers qui en possèdent… peut être très varié. En l'occurrence nous allons l'utiliser pour pouvoir établir ce qu'il vous est arrivé. Je vais prélever le souvenir correspondant à votre discussion avec la Dame Blanche et le visualiser pour vous apporter mon expertise.

Cette réponse n'apporta qu'une moue réticente sur les lèvres d'Harry.

-Comment ça vous allez prélever mon souvenir ? Comment vous allez faire ça ? Visiter ma tête ? Je ne suis pas d'accord ! Et en plus il y a pleins de choses qui sont floues parce que j'étais vraiment pas bien avant, pendant et après cet évènement !

Il croisa un peu plus les bras en le défiant du regard. Rogue ne se montra pas le moins du monde impressionné.

-Pour l'instant il n'est pas question de visiter votre tête Mr Potter, que je devine plutôt vide étant donné que vous avez arrêté votre scolarité à l'âge de 12 ans. C'est vous qui allez faire remonter le souvenir en y pensant… Et ne vous inquiétez pas, vos yeux et vos oreilles enregistrent plus de détails que vous ne le croyez. La seule chose qui pourrait vous paraitre gênante c'est qu'une fois ce souvenir prélevé, vous ne pourrez plus le revivre dans votre esprit.

-Vous voulez dire que je l'aurais oublié ?

-Non Potter, si cela avait été le cas, j'aurais utilisé ce mot. Vous connaissez assez bien le sort d'oubliette si je ne m'abuse…

En effet, en seconde année leur professer de DCFM, Gilderoy Lockhart, avait avoué l'utiliser fréquemment pour tromper les sorciers à son sujet… Et avait tenté de l'utiliser sur lui et Ron. Ca n'avait PAS été une bonne idée.

-… Les souvenirs prélevés laissent une trace, comme une empreinte, afin qu'au retour dans votre tête, ils reviennent à leur place. Cette empreinte n'est juste pas consultable. Et si vous y pensez trop fort, vous aurez juste l'impression très forte de… Comment dit-on déjà ? Ah oui, d'avoir quelque chose sur le bout de la langue.

-Très bien, se résigna Harry en décroisant les jambes. Faites-le et qu'on en parle plus.

Il respira fortement d'inconfort quand l'homme posa sa baguette sur sa tempe. Il se sentait horriblement vulnérable sans la protection mentale de Talath et en cet instant, Rogue pourrait lui faire tout et n'importe quoi.

Mais plutôt qu'imaginer ces horreurs, il ferma les yeux et se concentra sur son souvenir. Si au début il eut du mal, celui-ci sembla filer tout seul dans son esprit au bout d'un moment et quand il se décida à l'arrêter, il se sentit étrangement… Léger.

Rouvrant les yeux il découvrit un filament scintillant au bout de la baguette de Rogue. Ce dernier s'empressa de le jeter dans l'eau de la pensine où il se mit à tourbillonner comme un poisson fou.

*Mon souvenir…* Songea Harry et il plissa les yeux, essayant inconsciemment de se rappeler de quoi il s'agissait… Sans succès. C'était quelque chose d'important, qui le faisait se sentir en colère et très triste.

Cette sensation était très frustrante.

-Je vais le visionner, le prévint Rogue en se plaçant face à la pensine. Pendant ce temps, essayez de rester calme et ne touchez à rien !

Il se pencha aussitôt et plongea son visage dans l'eau.

Harry le fixa avec curiosité, puis un peu d'inquiétude quand plusieurs minutes se furent écoulées.

-Est-ce qu'il ne devrait pas se noyer ? Demanda-t-il à Absinthe qui avait commencé à mâchouiller un parchemin posé sur le bureau.

La tranquillité du lézard de feu suffit à le calmer à ce sujet, et il se tourna plutôt vers le hibou qui toquait à l'une des fenêtres en le regardant avec détermination.

Harry jeta un nouveau coup d'œil à Rogue, mais comme ce dernier ne bougeait pas d'un cil, il se leva et le contourna pour aller ouvrir à l'oiseau. Celui-ci déposa la gazette du sorcier sur le rebord et tendit la petite bourse à sa patte pour recevoir son obole.

-Quelle courage de venir jusqu'ici, commenta le brun en fouillant dans ses poches pour lui donner son dû. Tu devrais te rendre à la cuisine pour boire un peu d'eau avant de repartir.

Le hibou hulula gentiment et s'envola en laissant derrière lui quelques plumes. Refermant la fenêtre, Harry déplia le journal et chercha frénétiquement un article annonçant sa disparition de la Réserve.

Mais il n'y avait rien. Les gros titres parlaient tous du voyage diplomatique de Fudge en Russie et on pouvait voir de nombreuses photos de lui, mais aussi étrangement de Percy Weasley, en train de porter des toques de fourrures sur la place Rouge ou en train de manger du borshtch et des pirojkis.

Est-ce que cette absence de réaction signifiait que Desclare avait accepté de le couvrir ? Ou bien était-ce juste trop tôt ?

Harry referma le quotidien avec énergie, agacé de ne pas arriver à y voir clair dans le jeu des politiciens. Desclare comme Fudge ou même Dumbledore, Voldemort, Ombrage et… Cette putain de personne dont il n'arrivait pas à se souvenir pour le moment !

Cela lui revint cependant d'un coup, et il se retourna vivement pour se rendre compte que Rogue avait émergé de la pensine et lui avait rendu son souvenir d'un coup de baguette.

L'homme semblait très satisfait de lui-même si l'on en croyait son expression victorieuse.

-C'était… Très intéressant, lâcha t'il énigmatiquement.

-Ah oui ? Et à quel sujet ? S'enquit Harry avec méfiance –trop conscient de tout ce qu'il y avait de personnel le concernant dans ce souvenir.

-Déjà. J'avais raison : vous avez subi une attaque psychique très puissante. Orchestrée par une Maître dans cet art, même si, honnêtement, vu votre niveau, n'importe qui aurait pu en faire autant…

-Je suis désolé d'être facile à attaquer psychiquement, lança Harry avec ce qu'il fallait de sarcasme pour faire comprendre à cet homme ce qu'il en pensait, de son « niveau ».

-C'est un fait Potter : Votre esprit est un moulin et vos yeux sont une passoire : on voit absolument tout ce que vous ressentez dedans. La magie de l'esprit, que l'on connait sous son nom exact de « légilimencie » est un art qui permet d'investir l'esprit d'autrui, de le lire, de le tromper et pour les meilleurs, de le contrôler. Tout ça, la Dame Blanche vous l'a fait et sa magie continue à agir en vous, bloquant toutes vos propres capacités psychiques.

-Alors… C'est quelque chose dans ma tête… Murmura Harry en posant une main sur sa tempe comme si ça pouvait lui permettre de toucher cet espèce de virus en lui et de l'y arracher.

-Je sais que vous avez eu l'impression qu'elle était physiquement à vos côtés… Qu'elle vous a même touché, mais c'est une image qu'elle vous a imposé… Comme une sorte d'hypnose. Elle n'a agi qu'à travers le miroir… Qu'à travers vos esprits et vous n'étiez pas prêt à l'affronter. Vous étiez, pour une raison ou une autre, déjà privé de la protection mentale de votre dragonne.

-Alors… Depuis le début… Elle ne me voulait vraiment que du mal.

Harry se sentit un peu découragé à l'idée d'être à moitié détruit par une personne qu'il ne connaissait même pas et à qui il n'avait jamais fait de mal.

-Qu'est-ce que je lui ai fait pour mériter ça ? Demanda-t-il au vide en serrant les poings. Je ne sais même PAS ce qu'elle est !

Rogue se porta devant lui, l'air grave :

-Potter, c'est une alliée du Seigneur des Ténèbres.

Harry ouvrit la bouche de surprise et ses yeux s'écarquillèrent devant cette troublante réalisation, celle que son ennemi intime prenait de plus en plus de visages différents. D'abord Quirell, puis Croupton… Et maintenant cette… femme.

-Pourquoi ?

-C'est une excellente question. Jusqu'à ce matin je ne savais même pas à quoi elle ressemblait, mais je savais qu'elle était assez puissante pour inquiéter un vampire aussi vieux que Tybalt Lacone… Je pense que même le Seigneur des Ténèbres doit agir avec précaution la concernant.

-Ce serait… une vampire ? Songea à voix haute Harry.

-Elle pourrait être beaucoup de choses. De nombreuses races magiques maîtrisent admirablement la légilimencie. Les vampires en sont une, mais, par exemple, les dragons en sont une autre… Sinon comment feraient-ils pour nous parler ? A ce stade, nous ne pouvons pas nous permettre d'émettre des suppositions erronées. Tout ce que l'on sait c'est qu'elle voulait vous écarter du jeu… Et qu'elle a échoué.

-Pas vraiment puisque…

-Ce petit mal de tête de rien du tout ? Nous allons nous en charger. Et nous assurer que vous ne vous ferez pas avoir aussi stupidement une fois suivante.

L'indignation frappa Harry comme un rocher. Ca n'avait rien d'un « petit » mal de tête et SURTOUT était-il censé s'inquiéter toute sa vie de tomber sur quelqu'un qui n'aura d'autres desseins que de pénétrer sa passoire de cerveau ?

-Oh et qu'allons-nous faire pour cela ? Demanda-t-il peu aimablement.

-Je vais vous apprendre l'art-frère de la légilimencie : l'occlumencie ou l'art de verrouiller son esprit pour en faire une muraille infranchissable. Cela vous sera nécessaire, croyez moi. Le Seigneur des Ténèbres est un légilimens accompli qui n'hésite pas à s'amuser avec l'esprit de ses proies.

-Je n'ai pas peur de lui ! Se rebella Harry.

Rogue se détourna de lui et il put presque entendre ses dents grincer.

-Ce genre de réaction en elle-même est inquiétante. Sous-estimer le Seigneur des Ténèbres est la dernière chose que vous devrez faire si vous voulez vous garder en vie, vous et votre dragon.

Il avait raison, bien sûr. Mais c'était parce qu'il refusait de se laisser dominer par la peur ou par les attentes d'autrui qu'il était devenu chevalier dragon. Il devait… Juste devenir encore et encore plus fort.

-Je ferais ce que vous me direz, affirma-t-il alors en tachant d'ignorer que c'était à Rogue qu'il s'adressait. Dans combien de temps pensez-vous que j'aurais maitrisé l'occlumentie ? Deux semaines ? Trois ?

Rogue émit un bref rire rauque et moqueur.

-Trois semaines ?! Vous pensez vraiment que ce genre d'aptitude s'acquiert aussi rapidement ? Comptez en mois et vous serez plus près de la réalité… Et encore, c'est parce que nous avons du temps et que vous avez un professeur expérimenté ! Certains mettent des années avant d'y arriver !

Tétanisé, Harry essaya de digérer cette nouvelle. Plusieurs mois ?! Mais il ne pouvait pas rester plusieurs mois sans voir Talath ! Sans pouvoir à nouveau lui parler !

-Qui sait ? Si vous êtes particulièrement studieux, cela pourrait être moins long, finit par dire Rogue qui semblait effectivement pouvoir lire dans ses yeux tout l'effroi que cette nouvelle lui causait.

-Oui… OK… C'est bon. Je le ferais. Je n'ai pas d'autres alternatives de toute façon...

Mais il sentait qu'aujourd'hui ne serait pas un jour très studieux. Il était à présent complétement déboussolé et déprimé.

-Bon. Prenez votre baguette que je vois où vous en êtes niveau magie… Ordonna Rogue en se plantant devant lui, essayant de ne pas s'inquiéter de l'immobilité étrange et absente de son élève.

-Ma baguette… ? Répéta le garçon sans bouger.

-Oui, votre baguette.

-Je ne l'ai pas.

L'homme en noir se massa le front en invoquant les dieux de la patience de lui venir en aide.

-Alors allez la chercher !

-Non, je ne l'ai vraiment pas. Je l'ais perdue pendant ma chute après le tremblement de terre, éclaircit Harry en levant finalement la tête vers lui. C'est un problème ?

-Bien sûr que c'en est un ! Grogna Rogue en le tuant du regard. Il vous en faut une pour canaliser la magie nécessaire à l'exercice !

Il se détourna rudement, sa cape venant gifler les mollets du jeune homme et il se dirigea vers un meuble qu'il ouvrit, faisant alors apparaitre un sacré panel de baguettes magiques de toutes les formes. Il mit cependant de côté une boite avant de lui faire signe de venir :

-J'ai réuni un certain nombre de baguettes magiques en faisant du nettoyage ici. Avec un peu de chance l'une d'elle vous ira suffisamment pour pouvoir faire un peu de magie.

Harry se demanda un instant le rapport entre le ménage et les baguettes avant de comprendre qu'il les avait ramassés sur des cadavres. Cela réduisit encore plus son désir d'utiliser l'une d'entre elles.

Avec un froncement du nez, il les passa du regard les unes après les autres, ne sachant pas trop bien ce qu'il cherchait. Puis, étrangement, ses yeux s'accrochèrent tout seuls à la baguette qui était posée dans la boite que Rogue avait mise à l'écart.

Elle avait quelque chose de familier, droite comme la justice, de taille moyenne avec une jolie teinte de bois et le bout arrondi. La poignée, elle, était sculptée dans une teinte sombre.

-Et celle-ci ? Demanda Harry. Je peux l'essayer ?

-Non !

La réponse sèche et autoritaire lui fit éloigner les mains de l'objet.

-Mais pourquoi ?

-Parce que c'est comme ça ! ET de toute façon il n'y a aucune chance pour qu'elle vous convienne !

Harry était étrangement certain du contraire. Un soupçon de malice toute serpentarde le fit essayer des baguettes au hasard afin de déconcentrer son ex et nouveau professeur, provoquant toute sorte de dégâts. Ce fut lorsqu'il engendra un incendie en essayant un bête wingardium leviosa et que Rogue fut tout concentré à l'éteindre qu'il bondit vers la baguette dans la boite et s'en empara.

Les sensations qui glissèrent sous sa peau, comme de l'eau caressante et chatouilleuse, le laissa un instant sans voix et le souffle coupé. La magie était là, et après tout ce temps coupé d'elle, il se sentit revivre.

Il lança sans y penser un lumos et la pointe de la baguette s'illumina aussitôt.

C'était parfait… Même si…

Il se tourna vers Rogue qui avait fini d'éteindre le feu et qui le regardait à présent avec colère – mais aussi un peu de perplexité.

-Monsieur… Commença Harry en éteignant la baguette, la faisant rouler entre ses doigts, à présent bien conscient de pourquoi il l'avait reconnue. Cette baguette… C'est celle de…

Le potioniste hocha sèchement du chef, puis vint jusqu'à lui, l'air toujours furieux, pour s'emparer des doigts qui tenaient la baguette.

-Oui Potter, cracha t'il en serrant un peu plus sa grippe jusqu'à lui faire mal, c'est bien celle de votre cher rival, Drago Malefoy.

A suivre…

Bon cherchez pas, cette histoire de baguette j'y tiens ! C'est un saut de plusieurs tomes d'Harry Potter, mais j'ai prévu d'aborder des points de différents volumes. Quant au pourquoi du comment cette baguette s'est retrouvée entre les mains de Severus… Je vous laisse vous faire vos hypothèses à ce sujet ! Donc, après avoir bien fait bouillir votre cerveau, je vous dis à mercredi prochain pour la suite… A votre avis, est-ce que Harry et Severus réussiront à cohabiter ?