Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd'hui avec la suite des aventures de Harry ! J'espère que ce chapitre vous plaira, j'ai eu autant de difficulté que de plaisir à l'écrire (oui c'est possible) XD Etant une femme, j'ai quelques difficultés à appréhender comme je le voudrais les relations « père/fils » mais j'espère que j'ai un peu réussi.
Rappel
-RESERVE DE LA MONTAGNE BLANCHE-
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
River (dragon bronze Carenath, lézard de feu bronze)
Cyan (dragon bronze)
O'Connel (dragon bronze)
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith)
Reyn (dragon brun)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer Cadwell (dragon vert Hellth) – Apprenti Guérisseur -
Candidats : Dennis Crivey
-CHATEAU DE NURMENGARD-
Severus Rogue (lézard de feu vert Absinthe) –époux de Sirius Rogue-
Sirius Rogue –époux de Severus Rogue-
-CHATEAU DE POUDLARD-
George Weasley
Frederick Weasley –petit ami de Hermione Granger-
Ronald Weasley (lézard de feu bleu Thot)
Hermione Granger –petite amie de Frederick Weasley-
Ginevra Weasley
Chapitre 33 : La cuisine de Sirius et ses conséquences
La poigne de Rogue l'immobilisait douloureusement, comme s'il refusait de lui laisser plus de manœuvres avec cette baguette. Pourtant, Harry avait déjà pris sa décision. Malgré cette nouvelle donnée quelque peu dérangeante, il sentait que c'était elle qu'il devait utiliser, comme si elle avait elle aussi besoin de familiarité et qu'elle l'avait adopté.
Mais comment Malefoy avait pu être séparé de sa baguette magique ?
-Je ne sais pas ce qu'il lui ait arrivé, confia Rogue avec une réelle frustration, ni qui ou pourquoi on me l'a confiée. La baguette est arrivée un jour, portée par un hibou, et ce n'est certainement pas pour que vous fassiez n'importe quoi avec ! Je pense que cela rendrait fou Mr Malefoy de vous savoir avec !
Un sourire arrogant plissa les lèvres d'Harry. C'était encore mieux comme ça et il réalisait qu'il espérait vraiment, fortement, que son rival soit encore en vie et en bonne santé pour pouvoir un jour voir son expression dégoutée.
-Elle n'a pas l'air d'accord avec vous, répliqua Harry. En fait, on dirait même qu'elle m'aime bien ! Peut-être que Malefoy l'a trahie. Peut-être qu'elle n'a pas aimé être trimballée par la voie des airs…
Il sentit comme un assentiment venir d'entre ses doigts crispés sur le bois, et regarda la baguette avec empathie.
*Alors il t'a vraiment trahi…*
Rogue poussa un grognement et se dégagea vivement avec une insulte dans une langue qui était inconnue à Harry. Son dos tourné semblait si crispé qu'Harry craignait de le voir se craqueler comme une terre trop sèche.
Puis les insultes reprirent à mi-voix, très probablement contre lui, avant qu'il ne se retourne en ayant retrouvé un tant soit peu de sa retenue habituelle.
-Nous ferons avec, alors.
-D-
Sirius tapota nerveusement sur la table de la cuisine en essayant de ne pas penser à ce qu'il pouvait se passer derrière la porte du bureau de son époux.
C'était bizarre de penser à lui comme à un « époux », surtout qu'à part Dumbledore, Rémus et Harry, personne n'était au courant.
Absinthe qui jouait à chasser une mouche atterrit à un moment sur ses épaules avant de continuer sa traque sans aucune considération pour lui.
-Je ne suis pas un trampoline… Râla t'il contre la lézard qui était bizarrement venu le rejoindre à un moment avec une odeur de brûlé.
Pourquoi une odeur de brûlé ? Raaah, Sirius se sentait comme un lion en cage à attendre désespérément qu'on ouvre la porte et qu'il récupère les deux personnes qui faisaient toute sa vie.
Il avait essayé de préparer le repas de midi, mais ses sorts de cuisine n'étaient vraiment pas au point. Tout avait l'air vaguement pas cuit et plutôt biscornu. Mais pour sa défense, il était un jeune aristocrate avant son incarcération en prison, et même si la mère de James s'était risquée à lui inculquer quelques trucs, faire la cuisine et le ménage n'avait jamais été ce qu'on avait attendu de lui.
Maintenant… Maintenant il avait envie de faire des efforts afin de souder sa nouvelle famille.
Il était plein du feu de cette décision quand un cri de frustration pur retentit et le fit sursauter.
Une porte claqua contre un mur et des pas précipités se dirigèrent dans sa direction.
Harry déboula alors dans la pièce avec une expression très contrariée qui ne bougea pas, même quand il lui eut fait un grand sourire et un « bonjour ! » enthousiaste.
Okay, les choses ne se passaient pas vraiment comme il l'avait désiré.
Et Severus arriva presque aussitôt derrière, avec sa tête des mauvais jours :
-Vous ne faites aucun effort ! Quand je vous dis de faire le vide, il faut un peu vous forcer ! Je pensais que ce ne serait pas difficile avec le peu de chose qu'il y a dans votre tête !
-Mais je ne peux PAS faire le vide ! Et certainement pas si vous m'attaquez toutes les six secondes ! Comment je pourrais juste faire le vide ?! J'ai un TAS de trucs qui se bousculent dans la tête tout le temps ! Et vous le savez maintenant mieux que personne ! Cracha Harry avec rage et semblait-il, aussi, une bonne dose d'embarras.
-Je… Je me fiche de vos petites histoires Potter !
Harry rougit encore plus et Sirius pensa à un million de moyens d'arrêter ça. Parce que c'était juste à l'opposé de la façon dont les choses devaient se passer. Il réalisait cependant qu'il était plus doué pour jeter de l'huile sur le feu que pour l'éteindre.
Ça, c'était un truc de Rémus.
Inspirant profondément, il inscrit dans son esprit l'image calme et paisible de son ami :
-Bon, ça suffit, essaya t'il avec un air très raisonnable.
Pendant les minutes qui suivirent, et des choses continuaient à être jetées par-dessus sa tête, il constata qu'il était le seul à être calme et que Rémus et ses douces manières pouvaient aller se faire voir.
-CA SUFFIT VOUS DEUX! Hurla-t-il alors en bondissant sur ses pieds, tapant de ses mains à plat sur la table.
Les deux autres s'immobilisèrent et le fixèrent, interdits.
-Sirius ? S'étonna Harry en se détendait légèrement.
Il fixa alors son attention sur Harry, puisque de toute façon raisonner Severus était beaucoup trop fastidieux. A cet instant, il réalisa qu'il avait devant lui un jeune homme – pas un enfant, même pas un adolescent – mais bien un homme en devenir.
Sa façon de se tenir, l'éclat inflexible de ses yeux et la fierté présente dans la courbure de sa tête… Il y avait beaucoup trop de choses qui avaient grandies dans ce garçon depuis les évènements du Tournoi des Trois Sorciers.
Et Sirius se demandait si lui et Severus seraient à la hauteur de la tâche.
*James, si tu pouvais voir ton fils…*
Il secoua la tête pour chasser la montée de tristesse qui l'étreignait à chaque fois qu'il pensait à son meilleur ami et s'efforça de durcir son cœur pour pouvoir être au niveau du nouveau Potter qui le regardait.
-Je ne veux pas de disputes entre vous en dehors du bureau ! Tonna t'il finalement. Là-bas vous faites ce que vous voulez, mais ici, vous êtes deux personnes adultes et responsables ! Je me suis bien fait comprendre ?
Severus leva un sourcil, pas impressionné, et Harry s'assit vivement sur sa chaise avec un grognement de mécontentement.
-Maintenant, on mange ! Fit Sirius en abattant de grosses parts dans les assiettes des deux autres occupants de la pièce. Utiliser la magie, ça creuse !
Il ignora l'expression vaguement dégoutée et perplexe qu'ils adressèrent à la mixture qui se trouvait à présent devant eux. Harry tâtant de la fourchette le truc comme s'il craignait que ça se mette à s'enfuir avec plusieurs pattes.
-C'est une recette ancestrale des Black ! Tenta de se justifier Sirius en se servant à son tour, quoiqu'en moindre proportion.
-Ca explique bien des choses, marmonna Severus qui disséquait sa pitance en petits morceaux.
Face au regard déterminé de son époux, il daigna en avaler une partie. Harry le fixa avec une attention que Sirius jugea déplacée. Enfin, ce n'était pas parce qu'il n'était pas bon avec ces sorts de cuisine que le plat était forcément mauvais !
Severus avala sans montrer le moindre inconfort.
-C'est… Expérimental, finit-il dans un marmonnement avant de se servir tranquillement un verre d'eau. Tu ne voudras pas que je m'occupe de la partie cuisine pendant que nous sommes là ? Ou pour toujours, en fait ?
Harry qui n'avait pas pu décemment se faire battre par Severus avait avalé une bouchée et était en train de passer par toutes les couleurs.
-Hors de question ! Répliqua Sirius. Vous allez être occupé par votre entrainement. C'est le moins que je puisse faire ! Et puis, je vais m'améliorer, c'est certain !
Il ignora son filleul qui décida de se lever brusquement de table, livide, pour se précipiter aux toilettes.
-Je vois… Continua tranquillement Severus. Tu ne tiens pas à ce que nous restions vivants très longtemps.
-N'exagères pas !
Hautement indigné, Sirius commença son plat et ses jointures se serrèrent un bref instant lorsque la nourriture se retrouva dans sa bouche.
-Bordel ce truc est infffâââme ! Fit Harry depuis les toilettes.
Fierté oblige, Sirius fit comme si de rien n'était et termina son assiette.
Même si intérieurement il était bien d'accord avec le garçon.
-D-
L'esprit de Rogue frappait comme un fouet dans son esprit déjà bien abimé. Il avait beau tenter de se concentrer à le repousser et serrer fortement dans sa main la baguette de Malefoy, il ne pouvait qu'assister, impuissant, à des passages de sa vie, parfois mortifiants, mais surtout – complétement- privés.
Le batard des cachots n'avait pas besoin de savoir qu'il avait trouvé agréable d'embrasser Valentine, ni confortable les quelques fois où sa poitrine était entrée en contact avec lui. Il n'avait pas besoin d'écouter les confidences privées qu'il avait avec Charlie, ni de connaitre ses sentiments ambivalents pour lui. Il n'avait pas besoin d'entendre Talath lui murmurer à quel point elle le trouvait merveilleux…
Et bien qu'il y ait mis toute sa détermination, il n'avait pu l'empêcher de découvrir toute la vérité sur le Vol de Talath, sur ce moment affreusement gênant avec Desclare – et ce à à peine la troisième séance.
Il s'était extirpé du sort comme un noyé crevant la surface de l'eau, à bout de souffle et blessé dans son amour propre.
Il tenait à peine sur sa chaise où le faisait asseoir Rogue et lui jeta un regard furibond.
L'homme semblait un peu moins satisfait de lui-même que d'habitude et le regardait avec quelque chose comme de la prudence, mais même s'il pouvait éprouver de la –et Harry grimaça intérieurement à cette seule idée- de la pitié, ou de la compassion à son égard, cela ne justifiait pas sa façon de faire.
Se tenant devant lui, tout droit comme une planche et le visant de sa baguette avant de lancer son sort – et son esprit contre lui. Sans aucune autre véritable explication que « faire le vide » et « c'est un peu comme résister à l'imperium ». Mais qu'en savait Harry ? Il n'avait jamais subi l'imperium !
-Vous n'aviez pas à voir ça ! C'était privé ! Cracha-t-il en se levant brusquement, la haine semblant couler dans son sang comme un détergeant irritant.
-Asseyez-vous, le reprit Rogue en accentuant chaque syllabe. Et ce n'est pas si privé que ça puisque n'importe quel sorcier un peu expérimenté peut y accéder ! Soyez sûr que Le Seigneur des Ténèbres adorerait tomber sur ce genre d'informations !
Harry rougit fortement, mais ne se rassit pas.
-Mais… Nous progressons un peu puisque vous avez réussis à me chasser… Pas à temps, certes…
Harry ne voulait pas en entendre plus et démarra au quart de tour pour fuir la pièce. Il se sentait tellement humilié et comme si le toucher mental de Rogue avait exacerbé ses souvenirs, il avait l'impression de sentir l'haleine de Desclare sur lui et ses mains fortes et calleuses palper ses cuisses.
Il finit par s'asseoir dans un coin de couloir, les genoux repliés contre lui.
Tout était tellement plus simple quand Talath protégeait son esprit. Il n'avait pas à craindre que quelqu'un vienne s'y faufiler pour récolter toutes ses faiblesses. Et pour ne rien arranger, sa cicatrice lui faisait de plus en plus souvent mal, comme à l'époque où Quirell trainait dans les couloirs de Poudlard. Il avait l'impression que ses cours d'occlumencie ne faisaient qu'accentuer ce problème.
Il enfouit sa tête dans ses bras, recherchant inconsciemment une once de réconfort et de soutien. Une chaleur humaine qui l'accepterait comme il était et lui soufflerait dans l'oreille à quel point il était aimé et désiré.
Dans son monde mental, il façonna sa mère d'après les quelques photos qu'il avait d'elle et l'imagina accroupie près de lui, une main se posant gentiment dans son dos pour le caresser.
Il pouvait l'entendre dire :
« Tout ira bien Harry. »
Avec la voix de Talath.
Il sursauta quand il sentit un contact contre sa peau – un vrai- et leva les yeux pour se rendre compte que Sirius était accroupi face à lui.
Il ne dit rien sur son état, ni ne commenta le fait qu'il était recroquevillé seul dans un vieux couloir. A la place de cela, il se redressa et lui fit un geste l'intimant de faire de même :
-Allez, viens.
Curieux, Harry se releva et suivit son parrain.
Ce dernier le conduisit jusqu'à une grande salle presque entièrement vitrée d'un côté, l'autre portant des râteliers où reposaient quelques armes abandonnées.
Attiré par le ciel et les sommets montagneux, Harry s'avança jusqu'aux fenêtres et détailla le paysage. Il ne faisait pas très beau, mais quelques rayons de soleil traversaient à endroit la couche nuageuse comme une pluie d'étincelles dorées.
Quand il se retourna, Sirius lui lança quelque chose qu'il attrapa d'instinct.
C'était une rapière.
Sirius en avait une aussi et il le salua avec avant de se mettre en garde, un sourire insolent aux lèvres :
-Dans ma famille, on pratique aussi bien nos mouvements de baguettes que notre adresse à l'arme blanche. J'ai hâte de voir ce que tu as appris à la Réserve.
Une moue amusée étira les lèvres d'Harry alors qu'il se mettait en place et saluait à son tour :
-Tu crois que tes petites passes entre aristocrates peuvent valoir la puissance des combats entre chevaliers dragons ?
-Eh bien nous allons voir cela immédiatement…
Il arma un coup et attaqua, mais Harry qui était plus que prêt, l'esquiva et fonça dans sa défense sans crainte. Sirius se déroba un peu plus et tenta de contrer l'attaque en enveloppant la pointe de sa rapière dans celle d'Harry pour la lui faire lâcher. Devinant ses projets, le jeune homme cassa un instant sa garde et évita agilement le coup d'estoc qui suivait, pour lui faire un croche-patte alors que dans son élan il passait à côté de lui, l'envoyant sautiller à plusieurs mètres pour récupérer son équilibre.
Harry éclata alors de rire et Sirius se tournait vers lui, boudeur et revanchard :
-C'est de la triche ça !
-Au combat, tous les coups sont permis pour rester en vie ! Stevens dit même que s'il nous faut mordre ou même cracher dans les yeux de notre adversaire pour ça, il ne faut pas hésiter !
-Tout un mythe de chevaliers dragon courageux et honorables qui s'effondre… Geignit Sirius en se remettant en place.
-L'honneur est pour ceux qui ne partagent pas leurs vies avec quelqu'un d'autre, répliqua Harry en s'installant en garde.
Ils continuèrent leur petite joute dans la bonne humeur, Harry heureux de pouvoir enfin se dépenser et se défouler. Rester assis sur une chaise à faire marcher son cerveau l'avait complétement plongé dans la déprime. Alors que là, sentant chaque muscle de son corps, chaque battement de son cœur et chacune de ses respirations, il était serein et en accord avec lui-même.
Là, son esprit était vidé de toutes les pensées ou peurs parasites.
Finalement, Sirius finit par demander grâce en se laissant tomber sur ses fesses :
-OK, ok, on arrête pour aujourd'hui, tu es très fort !
-Je pourrais faire ça toute la journée ! Répliqua Harry en feintant dans le vide.
-Tu as une énergie incroyable… Ton père était infatigable lui aussi, mas je crois que tu le bats à plate couture…
Harry lui adressa un grand sourire avant de s'accroupir à côté de lui :
-Comment était mon père ? Beaucoup de personnes l'ont connu, mais on ne m'en parle jamais.
-C'est difficile de parler d'une personne qui nous manque, expliqua Sirius. Mais je comprends que ça doit te paraitre injuste… James était… C'était comme toi une boule d'énergie, l'esprit toujours en éveil, à la recherche de ce à quoi les autres ne pensaient pas. De l'incongruité, de la fantaisie, même si j'avoue que parfois nos blagues pouvaient être vraiment méchantes. Je ne dirais pas qu'il manquait d'empathie… Mais il était un peu… Non beaucoup…
-Arrogant ? Proposa Harry après avoir entendu Rogue qualifier son père ainsi.
-Très confiant en lui, aussi, mais ce que je voulais dire, c'est qu'il avait tendance à ne penser qu'à lui et à ses proches…
-Egocentrique, vint à son secours Harry qui sourit face à l'expression gêné de son parrain : ce n'est pas la peine de l'embellir tu sais, ça me rassure qu'il ait des défauts aussi. Sinon je me sentirais juste nul par rapport à lui.
-Tous ces défauts se sont calmés lorsque ta mère a accepté de lui rendre son amour.
-Ca y est, je me sens nul, ironisa Harry.
-Tu le peux : ta mère était pratiquement parfaite. Si l'on oublie la verrue au milieu de son font.
-Ma mère n'avait PAS de verrues au milieu de son front ! Fit immédiatement Harry en lui jetant un regard noir.
-Non, tu as raison, mais ça aurait été marrant ! (Harry tapa Sirius sur le bras en punition) Non, son problème à elle, c'était qu'elle n'était PAS marrante du tout ! Une vraie rabat-joie. Trop sérieuse, trop consciencieuse et trop fifille par moment. Ton père a eu une excellente influence sur elle à ce niveau.
-Il l'a perverti.
-Oh, je ne sais pas. Ton père devenait complètement stupide en présence de filles. N'importe quelles filles. Il avait besoin de faire son intéressant, son beau. Pet… Enfin, moi et un autre garçon don je tairais le nom, on s'amusait beaucoup du fait que l'animagus de James soit un cerf. Ca lui correspondait tellement cette façon de caracoler devant les filles –et… Bon je devrais sans doute pas te dire ça, mais il avait le feu aux fesses. C'était loin d'être un saint ! Pas étonnant qu'ils t'aient eu aussi rapidement !
Harry rougit vivement, avant de marmonner :
-Je ne suis pas un saint non plus.
-OOoooh ? Fit Sirius. Serais-tu en train de me dire que tu es déjà un homme ?
-Quoi ?! Non ! Je… Je ne l'ais pas encore fait. Je… Je n'ai pas encore rencontré de personnes avec qui… J'aimerais le faire.
-Même pas cette blonde super canon avec qui tu étais au bal ?
-Val ? On s'est embrassé mais… C'est tout. Je ne suis pas… Pas excité en sa présence, lâcha finalement Harry en se rapprochant de Sirius pour ne pas avoir à le dire trop fort.
-… Ca arrive… Fit Sirius même si Harry sentait que cela le laissait perplexe. Comme je l'ai dit à ton ami Ron, tu n'es peut être pas encore assez mature…
Harry n'était pas convaincu – même si ce serait tellement bien si cela pouvait être vrai – parce qu'il était très réactif à chaque chaleur de dragonnes vertes. Et dans ces moments où il se masturbait pour se soulager, petit à petit, il s'était lassé d'imaginer de petites et fines mains autour de son membre, des lèvres pulpeuses et des yeux de velours plein d'amour et de modestie. Des mouvements délicats et caresses, il était passé à des choses plus rudes et son imagination avait construits de nouvelles images faites de larges mains pouvant l'englober entièrement d'une main, le pouce rappant la tête de son gland, de lèvres plus fines, de langue et de dents venant l'écorcher légèrement, de regards puissants, déterminés et pleins de confiance, capable de le rendre brûlant de gêne et de désir.
Le seul souci, c'était qu'il n'arrivait pas à coller un visage, même masculin, à son fantasme.
Dès qu'il s'y essayait, il se sentait immédiatement mal à l'aise.
Il y avait beaucoup de chevaliers bien fait de leurs personnes, mais la plupart d'entre eux l'intimidait plus qu'ils ne le faisaient rêver.
-Je crois…. Que je n'ai pas encore eu de coup de foudre pour qui que ce soit, finit par dire Harry. Mais j'espère que ça arrivera un jour, même si ça sera forcément compliqué avec mon statut de seigneur de la Réserve.
-Je ne crois pas au coup de foudre… Mais je te souhaite aussi de trouver quelqu'un pour t'accompagner dans la vie.
-Comme toi et Rogue ? (Harry fit la moue) Il est gentil avec toi, juste avec toi. Comme quand il avale sans se plaindre ton affreuse cuisine.
-Ma cuisine n'est pas affreuse… Tenta Sirius avant de passer une main dans ses cheveux, gêné : mais, oui, il est peut être effectivement « gentil » avec moi. J'aimerais beaucoup qu'il le soit avec toi aussi…
-Je ne fais pas de trucs X avec lui, répliqua Harry comme si ça expliquait tout. C'est un intéressé. Un serpentard.
-C'est vrai. Mais je pense que même sans ça, ce serait possible. Si vous y mettiez du votre.
-Tu rêves en couleur ! Il ne m'écoute pas ! Il est injuste avec moi ! Il ne m'explique rien ! C'est le piiiire professeur du monde. Définitivement !
-Il est très méfiant et il part du principe que le pire va lui arriver. Comme un animal sauvage, il a juste besoin d'être rassuré. Mais ne t'en fait pas, je lui ferais la leçon à lui aussi !
-Je ne peux pas continuer avec lui… Le coupa Harry en se rembrunissant, allant ranger sa rapière.
-Pourquoi ?
-Il a vu des choses… Que je ne voulais pas qu'il sache. Je ne veux pas que son comportement change à cause de ça. Je ne veux pas lui faire pitié ou qu'il souhaite me défendre ou me protéger. C'est… Un problème insoluble et je dois l'affronter tout seul. Seul avec Talath.
Le silence s'abattit un moment dans la pièce, jusqu'au moment où Sirius le rompit :
-Mais… Tu ne pourras rien résoudre avec Talath si tu ne récupère pas ton lien avec elle. Et je peux t'assurer que Severus est l'un des meilleurs en matière de magie de l'esprit. Il suffit de voir comment il avale « ma cuisine affreuse » sans sourciller.
Harry se retourna, intrigué :
-C'est de l'occlumentie ?
-Cacher ses pensées signifie avoir un contrôle de soi impeccable. Comme lorsque tu prépares une feinte au quidditch ou en escrime et que tu dois la cacher derrière un visage faussement concentré. Alors… Le jour où tu arriveras à manger en me faisant un grand sourire, ce jour-là tu auras contrôle de ton corps, de ton esprit et de ton cœur.
-Ou bien tu auras fait des progrès fulgurants en sortilèges ménagers, se moqua Harry.
-J'étais sérieux et cool, là, tu ne peux pas respecter ça ?! S'indigna Sirius alors que le brun venait à lui.
Il fut coupé dans sa juste indignation lorsque les bras du garçon se refermèrent autour de lui et que son front reposa sur son torse.
-Merci, fit doucement Harry.
-Eh bien… Je n'étais pas venu te chercher uniquement pour te remonter le moral… Fit Sirius et Harry se détacha pour le regarder. En fait, je pense qu'il vaut mieux que tu voies autres choses en dehors de l'occlumentie, vu comme ça te transforme en hippogriffe grincheux, et tu as beaucoup de retard en matière de sorcellerie, c'est pourquoi je me propose pour être ton professeur de duel.
-Tu m'apprendrais la défense contre les forces du mal ? S'étonna Harry avec un chaud sentiment d'enthousiasme qui vibrait dans son corps. Tu me remettrais au niveau de Ron et Hermione ?
-Eh bien… Si je le peux, j'aimerais te faire aller au-delà du niveau d'un cinquième année. Mais il y a beaucoup de choses à voir et il te faudra être très rigoureux, avec mes cours, mais avec ceux de Severus aussi !
-Bon… J'imagine que je n'ai pas le choix. J'y retournerais demain matin…
-C'est la bonne décision ! Approuva Sirius.
-Et par quoi tu vas commencer ton cours ? Des sortilèges d'attaques ?
-Nous allons d'abord revoir les bases si tu le permets, rit Sirius devant son enthousiasme. Et en premier lieu le sortilège de désarmement.
-Expelliarmus ? Mais je connais déjà… Soupira Harry, un peu déçu.
-Oui mais depuis combien de temps ne l'as-tu pas pratiqué ? Et avec cette baguette ?
Harry fixa la baguette qui sortait de sa poche de blouson et haussa les épaules, vaincu. Sirius avait totalement raison.
-Alors… C'est quand qu'on commence ?
-D-
C'était le soir même, le quatrième qu'il passait dans ce château, que Jade le retrouva.
La petite lézard de feu appartenant à Charlie se tenait sagement sur la commode de sa chambre, une patte sur un parchemin roulé.
C'était l'occasion pour Harry d'en savoir plus sur ce qu'il se passait à la Réserve depuis son absence. Il avait beau scruté la Gazette du Sorcier tous les matins, sa disparition n'était mentionnée nulle part – alors qu'il était certain que c'était quelque chose que Ombrage ne pouvait pas laisser passer.
Même si, honnêtement, depuis que Rita Skeeter avait disparue, il y avait beaucoup moins d'articles « à scandale » sur lui.
Déroulant fébrilement le parchemin, il s'adossa à la tête de lit pour lire confortablement le contenu.
*Charlie…*
Il connaissait son écriture par cœur, les longues boucles étroites et les pointes crochues, pas parce qu'il avait reçu beaucoup de lettres de lui, mais parce que la première d'entre elles avait changé sa vie et qu'il l'avait lu, et relu, un nombre inqualifiable de fois alors qu'il était encore étudiant à Poudlard.
Ses sentiments pour lui étaient difficiles à définir depuis l'année dernière. Avant Charlie était son héros : fort, cool, gentil, charismatique et courageux, il était tout ce que Harry voulait être, en plus de posséder une enfance presque aussi solitaire que la sienne.
Mais il y avait les amis de Charlie, derrière lui, prêts à tout et peu soucieux des autres. Il était malheureusement obligé d'inclure Rebecca dans le lot depuis qu'il connaissait son histoire. En fait, dès qu'on parlait de la structure hiérarchique de la Réserve et de toutes ces histoires de Vols ou même de sexe en général, Harry était dépité de leur acceptation sans réserve.
Sans compter ce pitoyable évènement au Bal de l'année dernière. Harry n'aurait jamais cru devoir un jour sauver la peau des fesses du chevalier bronze, et même aujourd'hui il ne savait pas comment Charlie avait pu se retrouver dans cette situation.
Puis pour finir, il y avait des moments où le Charlie qu'il connaissait et appréciait se changeait en un tout autre homme. Son regard s'assombrissait et Harry ne le comprenait plus.
Cessant de laisser ses pensées s'échapper il prit un morceau de pain caché dans sa table de chevet – Il y avait eu encore un repas tueur de Sirius au menu du souper- et se concentra sur sa lecture.
« Cher Harry,
Un Conseil Restreint a eu lieu secrètement hier soir et Desclare nous a annoncé que tu étais parti de la Réserve pour te soigner. Il nous a aussi dit qu'il comptait couvrir ton départ durant une durée limitée à cinq mois – prétendant à tous t'avoir envoyé dans l'Archipel du Couchant, avec les autres malades. Bien sûr, tout le monde est troublé qu'il t'ait fait partir sans dragon. Une telle durée loin de sa Moitié…
Pour nous, qui connaissons la vérité, nous n'avons que la lettre que tu as laissée et la confirmation de Talath pour nous rassurer. Bien sûr, je ne me suis pas contenté de cela et Derianth et moi avons fouillé à la recherche de ton complice. Car il devait forcement y avoir quelqu'un d'autre. Talath a cherché à nous faire obstruction, mais nous sommes quand même remonté jusqu'à Mortimer. Je ne sais pas si je dois trouver ton choix de partenaire étrange ou pas… Mais il était vrai que ce n'était pas un Vert qui aurait pu aller contre ta volonté. Mortimer a cependant refusé de dire quoique soit à ce sujet.
Seule mon inquiétude légitime à ton sujet justifie ce que j'ai fait. Bien sûr je trouve que tu as été imprudent, inconscient et un nombre incalculable de mots se finissant par « ent », mais si tu as fait cela, je suppose que tu étais désespéré. Je ne peux pas comprendre ce que tu ressens en ce moment, séparé de Talath, mais j'aurais été là pour te soutenir si tu me l'avais demandé. Honnêtement, je l'attendais. Je l'attendais vraiment – t'en es-tu rendu compte ? Tu étais distant. Tu souriais mais ton sourire n'atteignait pas tes yeux. Je n'ai pas eu d'autre choix que d'agir de loin. River m'a dit que tu avais remarqué nos patrouilles auprès d'Ombrage (D'ailleurs le petit bronze de River se porte très bien !). Nous les continuons. Elle fouine à ton sujet, interrogeant les chevaliers, errant du côté de tes appartements. On lui interdit d'approcher Talath par précaution, mais on sent qu'elle prépare quelque chose.
Harry… Si je pouvais avoir un signe de toi, je serais soulagé de ce poids qui plombe mon cœur.
Si je pouvais savoir que tu n'es pas fâché contre moi et que tu me pardonnes de faire partie de cette « race » que tu dois avoir en horreur en ce moment que sont les bronzes…
Si tu pouvais me pardonner mon mauvais caractère de notre dernière grande conversation… C'est un triste trait Weasley, j'en suis désolé. C'est intéressant de voir que je suis capable de t'écrire plus de choses que je ne suis capable de t'en dire…
(une large rature barre une ligne impossible à lire)
Je tiens beaucoup à toi.
Derianth aussi s'inquiète, tu sais ? Il t'aime beaucoup même si les dragons ont rarement l'occasion de dire ce genre de choses.
Alors… Guéris vite et reviens nous.
Bien à toi,
Charlie Weasley. »
Les yeux d'Harry restèrent un long moment fixés sur les derniers mots. Puis il remonta son regard sur Jade qui se trouvait à présent sur l'un de ses genoux.
-C'était en quelque sorte… Embarrassant, lui dit-il en cherchant à comprendre ce qu'il se passait avec cette lettre.
Charlie s'était montré très expansif, bien plus qu'il ne l'avait jamais été. Harry considérait qu'il le connaissait un peu, tout de même, et l'un des traits de sa personnalité était sa réserve sur ce qu'il ressentait.
Pourquoi cette réserve avait soudainement baissé ? Pendant un instant, Harry ne put que penser à l'expression de l'affection de Charlie et à son inquiétude, et fut tenté d'écrire immédiatement un courrier indiquant qu'il se portait bien et qu'il le remerciait pour son inquiétude.
Puis le « quelque chose » qui le gênait au sujet de la lettre l'obligea à se replonger dedans et à la décortiquer objectivement. Ses sentiments bienveillants se dissipèrent assez rapidement alors que certaines phrases flashaient à ses yeux au milieu de tout le verbiage émotionnel.
C'était quoi cette remarque sur Mortimer et les Verts ? Comment ça « il ne pouvait pas aller contre sa volonté » ? Et pourquoi aurait-il dû aller contre sa volonté ? Personne ne devrait avoir ce pouvoir sur lui, même si Charlie semblait sous-entendre que lui, il l'avait.
Genre il aurait évité d'aller tout raconter à Charlie parce qu'il aurait pu l'en empêcher ! Et puis quoi encore ? Oui, il n'était pas allé le voir parce qu'il aurait justement tenté cela. Mais il n'aurait pas réussi. Et puis Harry décidait de ses partenaires de crimes ! S'il voulait que ce soit Mortimer, alors c'était Mortimer !
« Crétin de bronze » aurait sans doute pensé le Vert .
Et puis c'était quoi cette surprotection et ce maternage ? Le traiter d'inconscient et d'imprudent… Non, mais vraiment, il n'avait pas besoin d'être protégé ! Il pouvait le faire lui-même. Il n'avait pas besoin de Charlie et de sa clique pour deviner qu'Ombrage lui voulait du mal !
Il n'était pas une demoiselle en détresse ! Ni une princesse à sauver ! Il était fort, indépendant et malin et il allait le prouver !
Rageusement, il inscrivit « Idiots » sur son parchemin et le roula avant de le donner à Jade :
-Voilà, maintenant ils savent que je suis en vie !
Il s'extirpa rapidement de son pantalon et s'enfuit sous la couette confortable de son lit en grinçant toujours des dents.
Il allait devenir fort et il allait leur montrer à tous !
-D-
-Est-ce que je devrais avoir une raison de m'inquiéter ? Demanda Sirius dans une autre chambre.
Enroulant ses bras autour des épaules nues de Severus il put voir ses muscles se crisper et le regard de son époux se voila en découvrant sa réponse. Oui, il allait devoir s'inquiéter.
-Harry m'a dit que tu avais découvert quelque chose de grave à son sujet. Assez grave pour te faire ressentir des sentiments de pitié… continua t'il. Je ne lui ai pas demandé parce que j'ai senti qu'il ne me répondrait pas mais toi…
-Tu sais que je ne peux pas t'en parler, répondit Severus. Entre le maître légilimens et son élève, il y a des lois sous entendues, comme celle de garder confidentiel tout ce que je vois dans son esprit… En plus, j'ai bien peur que nous ne puissions rien faire à ce sujet.
Alors qu'il était assis sur le rebord du lit, à repenser à tout ça, les yeux fixés sur ses mains comme pour contempler son impuissance, Severus soupira, puis se retourna pour attraper son époux et le tenir contre lui.
Il avait bien réfléchi depuis la fuite de son élève le matin même.
-D-
Son corps était lisse, puissant, flexible. Il glissait le long d'un sol froid et sombre. Des couloirs grandioses se trouvaient tout autour de lui, des portraits qu'il ne détaillait pas, des objets de valeurs inutiles. Sa langue sortit de sa bouche, à la recherche d'une odeur appétissante, d'une odeur humaine. Il éprouvait une forte envie de tuer, mais il ne le pouvait pas. Il devait se contrôler.
Un bruit. Des pleurs.
Une porte s'ouvrit et un homme sombre en sortit, il ne lui adressa aucune attention. Il n'avait pas le droit de le manger. Pas encore. Cela pourrait venir. Patience.
L'homme lui tint suffisamment la porte pour qu'il puisse apercevoir une dame en tenue légère qui pleurait, recroquevillée sur elle-même. Ses cheveux blonds tombaient en cascade autour d'elle et il respira profondément les odeurs de la pièce.
L'odeur était double.
Une douleur puissante au front sortit Harry du réveil et il se retrouva à haleter, le corps couvert de sueurs froides et le cœur glacé par un pressentiment d'horreur.
La douleur à sa cicatrice mis un certain temps à s'estomper et il resta tout ce temps assis dans son lit à se demander ce qu'il s'était passé.
*Ce n'était qu'un rêve… Un rêve étrange.*
Il tiqua d'agacement en frottant sa marque au front et décida de laisser cet évènement de côté. Ce n'était pas comme s'il pouvait faire quoique ce soit à ces brusques montées de douleurs.
En descendant dans la cuisine, Harry fut surpris de découvrir la table du petit déjeuner excessivement garnie. Il leva des yeux surpris sur Rogue qui avalait une pleine assiette de bacon, d'œufs et de pommes de terre froides.
-J'ai fait des courses hier, annonça l'homme d'une voix relativement grincheuse. Puisque le petit déjeuner est destiné à être le seul repas décent que nous puissions avoir, autant faire ça bien. Mangez !
Harry ne se le fit pas dire deux fois. Le traitement que leur infligeait Sirius commençait à peser sur son estomac. Mais pour autant… Il n'aurait jamais cru que ça créerait une sorte de complicité entre Rogue et lui, c'était pourtant ce qu'il arrivait : ils se serraient les coudes.
Harry espérait juste qu'il n'essaierait pas de lui parler de son souvenir avec Desclare.
Dans sa tête il répétait des « Ne me posez pas de questions » qu'il espérait assez sonore pour les tentacules mentales de son vis-à-vis.
Et ce fut peut être le cas puisque tous deux mangèrent dans le plus grand silence.
Une fois la table rangée, Harry continua ses répétitions mentales jusqu'au fâcheux bureau et se déprima mentalement à l'idée de devoir à nouveau subir les attaques de Rogue.
Ce dernier le surprit cependant en rangeant la chaise de torture qu'il avait utilisée jusqu'ici.
-Il m'est apparu que je n'utilisais pas la meilleure méthode sur vous, fit-il de sa voix trainante en pointant sa baguette pour faire voler un tapis jusqu'à eux. Plutôt que de se lancer directement dans la défense de votre esprit, je vais vous apprendre à le vider.
L'homme s'assit en tailleur sur le tapis, puis tapota une place près de lui :
-Venez donc. Nous allons faire de la méditation.
Surpris par l'absence de venin dans ses paroles, le brun s'assit gauchement près de l'homme et tenta d'imiter sa posture.
-En quoi ça consiste ?
-Il y a plusieurs méthodes. Nous allons donc en essayer une aujourd'hui. C'est celle que j'utilise personnellement. Il s'agit de fermer les yeux et de se concentrer uniquement sur sa respiration. L'écouter et la contrôler de façon à ce que chaque inspiration et expiration se valent. Et petit à petit ralentir le rythme.
Ainsi dit, il ferma les yeux et Harry se décida à continuer de l'imiter. Il accentua son souffle pour mieux l'entendre et si sa concentration à cette tâche fut maximum pendant approximativement quinze minutes, il commença vite à s'ennuyer et son esprit lâcha sa respiration pour reprendre ses cavalcades habituelles.
Que faisaient Rogue ? Devaient-ils faire ça encore longtemps ?
Il ouvrit un œil, mais son professeur était parfaitement immobile à côté de lui. Il referma alors les yeux, ennuyé.
Peut-être qu'il préférait finalement l'ancienne méthode. Il avait la cheville qui le grattait. Et le nez. Pourquoi c'était toujours quand on ne pouvait pas se soulager que ça arrivait ? Vraiment, c'était irritant. Est-ce que Sirius était levé ? Il avait hâte de s'entrainer avec lui. Et qu'avait pensé Charlie de son mot ? Allait-il lui envoyer une nouvelle lettre ?
-Potter… Siffla Rogue. Je vous entends réfléchir d'ici ! Refocalisez-vous sur votre respiration !
-Oui Monsieur, balbutia rapidement Harry en se forçant à écouter sa respiration.
Mais maintenant c'était sa fesse droite qui le grattait ! Et puis Charlie n'avait pas le droit de prendre mal la…
-Vous savez que vous êtes désespérant ?! Arrêtez de penser à cette fichue lettre, grattez-vous s'il le faut, mais si nous n'avons que cinq mois pour vous reconnecter à votre dragonne, il va falloir que vous appreniez à vous concentrer !
Même s'ils avaient tous les deux les yeux fermés, Harry rentra la tête dans ses épaules de honte – Rogue avait apparemment réussi à tout voir de sa soirée d'hier- et se gratta rapidement là où il en avait besoin en marmonnant une excuse.
A la fin de leur séance, il se retrouva avec des devoirs du soir consistant à reproduire l'exercice. Même si Harry n'était pas certain que ce serait SA manière de méditer. Quoiqu'il en soit, pour l'instant, c'était toujours un échec – même si pour une fois, il n'avait pas mal à sa cicatrice.
Au repas du midi, se souvenant très bien de ce que lui avait dit Sirius, il barricada sa volonté et avala rapidement son repas en essayant de montrer le moins possible son dégoût.
Ils allaient tous voir de quel bois Harry était fait !
Sirius le regardait avec émerveillement et satisfaction avaler toute son assiette.
-On dirait que je me suis amélioré !
Severus s'empressa aussitôt de détruire sans pitié les illusions de son compagnon d'un « Non » sans appel.
A suivre…
Et voilà pour cette semaine ! Pour mercredi prochain, Harry rencontrera un nouveau maraudeur !
