Mot de l'auteur : Bonjour à tout le monde, adorables lecteurs patients. Oui, il n'y a pas eu de chapitres la semaine dernière, j'en suis désolé, mais ma petite minette est toujours introuvable et comme je l'avais prévu, j'ai eu une semaine à me sentir comme un trou noir de désespoir. J'essaie de me reprendre, et écrire est redevenue une façon de ne pas penser à mon malheur. Et puis il y a toujours vos messages qui me redonnent du baume au cœur, qui me font ouvrir mon fichier word et continuer ! Alors merci pour votre soutien !
RAR :
Guest : Merci pour ton commentaire et pour ma minette. J'adore moi aussi cette ambiance de foyer entre eux, c'est pour ça que même si ça allonge l'histoire et dénote un peu par rapport aux chapitres à la Réserve, je voulais l'écrire. Je voulais qu'Harry devienne plus solide grâce à ça. Qu'il puisse appartenir à un autre endroit qu'à la Réserve. Quant à Charlie… Ce que tu ressens est un peu normal mais je m'étalerais surement sur ça dans la suite des chapitres. J'espère en tout cas que la suite te plaira !
-RESERVE DE LA MONTAGNE BLANCHE-
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
River (dragon bronze Carenath, lézard de feu bronze)
Cyan (dragon bronze)
O'Connel (dragon bronze)
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith)
Reyn (dragon brun)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer Cadwell (dragon vert Hellth) – Apprenti Guérisseur -
Candidats : Dennis Crivey
-CHATEAU DE NURMENGARD-
Severus Rogue (lézard de feu vert Absinthe) –époux de Sirius Rogue-
Sirius Rogue –époux de Severus Rogue-
Remus Lupin
-CHATEAU DE POUDLARD-
George Weasley
Frederick Weasley –petit ami de Hermione Granger-
Ronald Weasley (lézard de feu bleu Thot)
Hermione Granger –petite amie de Frederick Weasley-
Ginevra Weasley
Chapitre 35 : L'Ordre du Phenix
Severus faisait les cent pas devant Remus et Sirius, n'arrivant pas à décolérer. S'il avait été homme à toujours se remettre en question, il se serait interrogé sur la raison de sa colère, sur pourquoi voir le garçon tenant à peine sur ses jambes et l'expression douloureuse avait réveillé chez lui une forte envie d'aller cogner sur le loup-garou.
Ce genre d'impulsion ne datait malheureusement pas d'hier. Il se souvenait comme son sang avait semblé se retirer de tout son corps lorsqu'il avait appris qu'Harry s'était emplafonné avec une voiture volante sur l'arbre le plus dangereux de Poudlard durant le début de sa seconde année.
Bien évidemment, il pourrait jurer à n'importe qui, et même à lui-même, qu'il avait été furieux à cause de la couverture médiatique moldue que cela avait apportée, et pour les dégâts causé au Saule Cogneur. Bien qu'il détestait totalement cet arbre. Un véritable danger public ce saule…
Bref, il aurait pu s'interroger, mais là il voulait juste crier sur Lupin qui l'agaçait prodigieusement avec ses épouvantards – et ça n'avait rien à voir avec le fait que son image affublé des vêtements de la grand-mère de Londubat avait circulée pendant des mois à Poudlard.
-Mais qu'est ce qu'il y a dans votre foutue petite tête Lupin ?! EVIDEMMENT que le garçon allait avoir ce genre de vision ! EVIDEMMENT qu'il est rongé par la culpabilité ! Même pour moi qui ait un mal fou à comprendre qu'on puisse partager sa vie avec un énorme reptile ailé ça semblait évident qu'il allait passer son temps à craindre qu'elle lui en veuille !
Il fit un mouvement d'épaules si violent que Absinthe, sur ces dernières, dû enrouler sa queue autour de son cou pour se maintenir et pépia avec angoisse. Severus grogna et la détacha pour la tenir dans une main, la caressant nerveusement de l'autre.
-Oui, je n'ai pas réfléchi à ça, approuva Remus.
-Vous étiez si content d'avoir trouvé votre petite horreur et de pouvoir pavaner devant le garçon !
-Oui, je sais. J'ai compris Severus !
Remus osa un coup d'œil à Sirius assis sur une chaise à côté de lui, cherchant un peu de soutien, mais le brun était inexpressif, fixant ses mains jointes sans rien dire. Position qu'il tenait depuis qu'il était revenu dans la cuisine après avoir couché Harry.
-Honnêtement, je pensais qu'il aurait une peur plus… Concrète, se défendit Remus. A cet âge-là, les enfants ont peur des insectes, des reptiles ou du noir ! Et il aurait été logique qu'Harry ait peur de Vous-Savez-Qui !
-Quel enfant attardé imaginez-vous qu'il est ? Maugréa Severus. Ne le comparez pas aux apprentis sorciers de Poudlard ayant son âge, il n'y a aucune comparaison possible.
-Attention, Severus, tu sonnes presque comme si tu l'aimais bien !
A l'avertissement moqueur du loup-garou, le brun répondit par un haussement de sourcil dédaigneux, songeant qu'il n'était pas étonnant qu'un homme comme lui confonde appréciation et affection. Et c'était ce qui faisait de lui un meilleur professeur.
-J'ai quand même compris que je t'avais en quelque sorte avancé le travail, tenta Remus. Harry a réussi à utiliser l'occlumentie !
-Par ses PROPRES efforts, je n'en avais aucun doute, grommela Severus. Mais je testerais cette résistance dès demain.
-Est-ce que ça suffira pour lui faire récupérer son lien ? Demanda alors Sirius. Est-ce que… Ça veut dire qu'il va bientôt partir…
Avec un soupir, Severus repositionna sa lézard de feu sur son épaule et vint se placer devant son époux pour caresser doucement sa joue. Sirius accompagna le geste de son visage, s'y appuyant avec ferveur avant de lever des yeux triste vers lui.
-Tu sais que tu ne peux pas le garder avec toi.
-Je sais, murmura t'il. Mais ce n'est pas pour ça que je l'accepte.
Il se déroba alors à la caresse, fixant à nouveau sombrement ses mains.
-Il est sur la bonne voie, son esprit va naturellement pouvoir se soigner des attaques qu'il a subi… Mais il y a autre chose. Quelque chose que, je crois, il a commencé à découvrir…
-Quoi donc ? L'interrogea Remus en fronçant les sourcils.
Severus se redressa de toute sa hauteur avec un air méprisant, mais daigna répondre tout de même :
-Que les attaques ne viennent pas que de l'extérieur. Il y a autre chose en lui… autre chose.
-D-
Le sommeil d'Harry avait été réparateur, mais n'avait malheureusement pas chassé les images de la Talath-épouvantard. Elles avaient hantées ses songes et avait réveillé en lui un sentiment d'urgence plutôt négatif si l'on en croyait son professeur d'occlumentie.
-Faire les choses vite, c'est les faire mal, lui rappela Rogue. Attendre le bon moment, celui où tout sera en place pour recevoir votre touche personnelle, c'est exactement comme ça que l'on fait une potion, mais aussi que l'on arrive à ses fins dans la vie.
-Oui, et bien on sait tous à quel point je suis bon en potion, ironisa doucement Harry.
-Vous vous précipitez, c'est bien cela le problème. Donc, calmez-vous. Je vais vous tester pour voir à quel point vous avez fait des progrès.
Harry inspira profondément pour se détendre et alla s'asseoir au milieu du bureau, vérifiant par la même occasion que le souvenir de sa mère était bien là, toujours au fond de son esprit depuis qu'il l'y avait replacé en se réveillant.
Maintenant, Rogue ne faisait plus de grand mouvement de baguette en annonçant le sort, et Harry sourit en reconnaissant la sensation désormais familière d'un esprit cherchant à s'approcher du sien. Harry n'aurait su le définir précisément, mais il savait que ça le faisait cligner les paupières par un espèce de mécanisme étrange.
Il s'attendait à beaucoup de choses : que Rogue repousse sans problème la figure maternelle, ou qu'il force la barrière pour voir jusqu'où elle pouvait tenir, mais pas à ce que son esprit se rétracte urgemment comme s'il avait été brûlé.
Ouvrant aussitôt les yeux, Harry put surprendre une expression totalement inédite sur le visage de son professeur. Sans pouvoir cependant l'identifier précisément car il se retourna prestement, les épaules tendues.
Absinthe qui gazouillait d'un ton rassurant en apprit cependant plus à Harry. Severus Rogue, pour une raison ou une autre… Etait troublé.
-Monsieur ? Il y a-t-il un problème avec ma protection ? Demanda t'il en descendant lentement de sa chaise comme s'il craignait qu'un mouvement brusque ne fasse exploser de colère l'homme.
-Pourquoi ce souvenir ? Demanda ce dernier avec la voix un peu rauque. Ne devrait-il pas être mauvais pour vous ? Un avantage pour vos ennemis ?
Harry fixa longuement le dos devant lui, puis se décida à répondre.
-Non, je n'éprouve pas… De sentiments particuliers pour cet évènement. J'étais trop petit. Pour moi… C'est juste le son de la voix de ma mère et la sensation de sa présence. Et ce n'est pas comme s'ils pouvaient utiliser ma mère, elle est morte. Et je le sais. Je le sais depuis bien longtemps. Ce que je voulais, c'était cette sensation de protection et lui donner corps grâce aux quelques photos qu'on m'a donné d'elle. Mais c'est vrai qu'après coup… Ça peut peut être me faire passer pour quelqu'un de puéril…
-Ne changez rien si ça ne vous atteint pas, fut-il coupé brusquement.
Puis :
-La leçon est terminée pour aujourd'hui.
Harry observa le Maitre des Potions fuir la salle et disparaitre quelque part dans le hall avec le bruit caractéristique du transplanage.
Le laissant avec cette arrière impression d'avoir fait quelque chose de mal.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Se demanda-t-il à lui-même.
Sans réponse, et légèrement désœuvré à cette heure jeune de la journée, Harry mit un peu de temps avant de prendre la décision de tapoter à la porte de la chambre de Sirius et de Rogue. Il n'eut pas de réponse et entrouvrit légèrement pour passer la tête à l'intérieur de l'antre plongée dans une pénombre encore bien sombre, aidée par les rideaux opaques qui filtraient la lumière du petit matin. L'air était tiède et sentait une odeur spécifique. Probablement un mélange des odeurs de Sirius et de Rogue.
Harry appela son parrain et un grognement endormi lui répondit avant qu'une forme bouge dans les couvertures d'un grand lit à baldaquin.
-Harry ?
L'homme se redressa avec une allure paresseuse, les cheveux légèrement en vrac et ses tatouages formant des ombres noirs sur ses biceps et son torse nu.
-Il y a un problème ?
-Je crois que j'ai fait fuir ton amant, lâcha Harry.
-Quoaa ? Croassa Sirius dans une non élégance totale, ayant apparemment bien du mal à émerger au réveil.
Il tapota une place près de lui et dit « Viens là ».
Harry entra dans la pièce, se sentant assez peu légitime, mais bondit quand même sur le lit :
-Je dis que Rogue est brusquement parti sans un mot. Il y a eu ce truc bizarre quand il a testé mon occlumentie, il m'a demandé pourquoi j'avais utilisé le souvenir de ma mère et il a juste transplané Merlin seul sait où !
Sirius émit un bruit de bouche pensif en se laissant retomber contre le traversin.
-Ne t'en fait pas, finit-il par dire. Ça l'a sans doute surpris.
-Quoi donc ? Voulut savoir Harry. On aurait dit… Je sais pas, que je l'avais offensé.
-Tu sais, Severus et moi, et ton père et Remus aussi, nous avons le même âge et nous étions dans la même promotion à Poudlard… Comme ta mère.
-Ho, c'est vrai. Ça veut dire qu'il connaissait un peu ma mère…
-PAS un peu. Il la connaissait tout court. Ils étaient même amis à une période. Ca rendait ton père fou.
Harry se tendit sur le couvre lit, complétement abasourdi par la nouvelle :
-Ma mère et Rogue étaient amis ?!
Tout d'un coup, ça changeait beaucoup sa façon de voir sa mère. Et de voir Rogue aussi. Bien que ça n'expliquait en rien son comportement odieux avec lui si la femme qui l'avait mise au monde était une bonne connaissance à lui.
-Je crois même qu'ils se connaissaient d'avant Poudlard, ajouta Sirius en se redressant, un peu plus éveillé. Genre des amis d'enfance.
-Et bein ça alors… Je n'arrive même pas à l'imaginer. Rogue enfant. Rogue petit.
Mais il aurait aimé pouvoir imaginer sa mère petite, malheureusement sa tante s'était débarrassée de toutes les photos de sa petite sœur, ainsi que de ses parents. Les seules photos de famille existantes venaient du côté de la famille de Oncle Vernon et donc étaient sans intérêt pour Harry.
Sirius ricana un peu.
-A sa façon, j'imagine qu'il était un peu mignon. Tu sais, du genre Mercredi dans la Famille Adams.
Harry ne comprenait pas du tout la référence mais de toute façon il ne voulait pas penser à ça. Il était tout de même troublant de découvrir que Rogue était plus proche de sa famille qu'il ne le pensait.
Puis il réalisa ce qu'il avait dû ressentir en voyant dans l'esprit d'Harry le visage de son amie décédée.
-Je me demande si elle lui manque…
-Je pense que oui, émit Sirius qui semblait avoir d'instinct comprit de quoi il parlait. Lily me manque aussi parfois. Moins que ton père, mais il y a ces moments où des choses se passent et je me dis : « Lily aurait dit ça » ou « Lily aurait fait ça » et il y a alors cette sensation de vide qui envahit ma poitrine.
Harry agrippa machinalement sa peau juste en dessous des clavicules. Toutes les paroles banales parlaient du cœur au sujet de douleur amoureuse ou de manque, mais la vérité, c'était que la douleur ressentie ressemblait plutôt à un trou creusé entre les deux poumons. Un trou qui aspirait tout sentiment positif pour ne laisser que de la tristesse. Ce qu'il ressentait pour Talath.
Il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps puisque Sirius lui sauta dessus, l'entourant de ses deux bras pour le faire tomber dans le lit en une espèce de monumental câlin.
-Si…Sirius ?!
L'homme le pressa un peu plus fort contre lui, le visage enfouit dans son épaule.
-Juste un moment Harry… Tant que tu es tout à moi.
Résigné, Harry se força à se détendre. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas eu son lot de câlin avec le tactile Damian dans son dortoir. C'était juste un peu différent parce que c'était un adulte, et, curieux, il enfouit une main dans les boucles brunes un peu longues. Couché sur un lit doux, enveloppé dans l'odeur des deux hommes, c'était en quelque sorte… Chaleureux. Ca réussissait presque à endormir son trop plein d'énergie et sa vigilance habituelle.
-Dis Harry… Finit par marmonner Sirius dans son épaule.
-Oui ?
-Ce serait bien si tu appelais Severus par son prénom.
Face à une requête si incongrue, Harry se redressa et fit la grimace avec un « Quoi ?! » abasourdi.
Son parrain leva les yeux vers lui, essayant d'avoir l'air innocent :
-Ce serait bien. Tu appelles Remus par son prénom. Et Severus est… Eh bien c'est ton beau-parrain maintenant vu qu'il m'a épousé !
-Ça ne marche définitivement PAS comme ça, répondit stoïquement Harry.
-Allez Harry ! Pour moi !
-Non, je tiens bien trop à ma vie et à celle de Talath !
La dispute continua un long moment, Sirius refusant de lâcher le morceau et Harry refusant en bloc parce qu'il ne pouvait juste pas appeler son professeur autrement que comme il le faisait actuellement. Est-ce qu'il appelait McGonnagall « Minerva » ? Non !
Comme les heures passaient, le débat se décala jusque dans la cuisine où Remus essaya de tartiner ses toasts tranquillement en ignorant les deux autres occupants qui se lançaient dans des argumentations de plus en plus ridicules.
Rogue fut absent durant toute la journée, mais sa lézard de feu ne cessa de faire des apparitions impromptus auprès des résidents du château, ce qui laissait à penser qu'il ne s'était tout simplement pas volatilisé dans la nature.
Ils étaient finalement en train de préparer tous le diner, parlant de placer des décorations de Noël, la fête approchant, quand l'homme refit son apparition comme si de rien n'était.
-Bonne ballade ? Demanda Sirius en perçant du regard son époux comme s'il essayait de le léglimencer.
-J'étais chez moi. La maison. Ta maison aussi maintenant.
Harry ne put s'empêcher de tourner la tête vers lui, surpris de voir une sorte de bégaiement dans sa bouche. Il continua cependant à mettre la table comme si de rien n'était, incapable de ne pas penser qu'il était la cause de cette retraite.
-Oui, bien sûr, accorda noblement Sirius sans rien demander de plus malgré la curiosité que l'on pouvait lire dans son regard.
Rogue hocha doucement de la tête, puis se tourna brusquement vers Harry en l'interpellant d'un « Potter ! » sec qui le fit presque se hérisser comme un chat face au danger.
Mais Sirius reprit immédiatement son époux , ne lui laissant pas la possibilité de répondre quoique ce soit :
-Severus… Je t'ai déjà dit que tu devrais l'appeler Harry ! Ne serait-ce que parce qu'à chaque fois que tu l'interpelle comme ça, j'ai l'impression que tu parles avec James !
-Pas faux, approuva doucement Remus en remuant le contenu de sa poêle.
Rogue grogna avec dépit en réponse, comme un chien privé de son os, et s'avança doucement jusqu'à l'adolescent avant de lâcher avec une voix onctueuse –légèrement plus flippante pour Harry que ses aboiements habituels- son prénom d'un air complétement cynique.
Il jeta un coup d'œil à son mari qui lui rendit un grand sourire hypocrite, puis reprit néanmoins son sérieux en sortant un petit paquet de photo noué d'un élastique de sa poche.
-J'ai cru comprendre que vous n'aviez pas beaucoup de photo d'elle… Ce sont des copies, vous pouvez en faire ce que vous voulez.
Il s'éloigna l'air de rien, comme s'il n'était pas concerné, alors qu'Harry dénouait fébrilement le lien pour tomber sur le visage, très visiblement enfantin de sa mère.
Et Dieu qu'elle était mignonne !
Il passa rapidement aux autres, découvrant toute une série de clichés sur des scènes familiales dans un parc, avec un homme et une femme qu'il finit par identifier comme ses grands-parents, et même ici et là une autre pette fille blonde osseuse à l'air boudeur qu'il reconnaissait comme sa tante.
Il y avait aussi à l'occasion un petit garçon brun à l'air fragile, la peau pâle avec des vêtements mal assortis et sombres – qui souriait d'un air un peu inquiet alors que la main du grand-père d'Harry se tenait sur son épaule.
Harry réalisa que Sirius était penché sur son épaule quand il parla avec enthousiasme :
-Tu vois ? Qu'est-ce que je t'avais dit, un vrai petit Mercredi !
Rogue ne comprit pas non plus apparemment la référence puisqu'il fronça les sourcils, avant de grogner :
-Vous n'êtes pas obligé de garder les photos où j'apparais.
-Il faut vraiment que je vous fasse voir quelques films… Disait quant à lui Sirius.
Harry avait bien l'intention de garder toutes ces photographies jusqu'à la dernière, appréciant de voir les enfants grandir et faire place au parc de Poudlard, sa mère et son professeur en uniforme vintage en train de porter des piles de livres ou de se promener avec plusieurs épaisseurs d'écharpes autour du cou.
-Merci beaucoup profess… (Harry se coupa en recevant une légère secousse de la part de Sirius et soupira en rougissant légèrement) Severus. (L'homme ouvrit des yeux surpris mais Harry fit face) c'est vraiment précieux pour moi. Avant aujourd'hui, je ne savais même pas à quoi ressemblaient mes grands-parents.
-Petunia n'a pas gardé de photographies de ses parents ?
Harry fit un signe de dénégation confus de la tête et Rogue grinça des dents :
-Quelle ingrate. Vos grands-parents étaient de très bonnes personnes. Ils ont accepté la magie de Lily à bras ouvert…
Harry tourna son attention sur sa grand-mère et chercha en elle des traces qui auraient pu dire qu'elle avait possédé et perdu un dragon. Mais il n'y avait aucune cicatrices, aucune ombre dans le regard. Ce n'était probablement pas elle la Dame de Réserve en fuite. Du coup, les soupçons reposaient sur son arrière-grand-mère.
-Peut être… Que ma grand-mère avait déjà vu des manifestations de magie dans son enfance.
-Si votre ancêtre était en fuite et se cachait, elle n'aurait probablement pas fait usage de la magie. Cela aurait été trop repérable à l'époque. Surtout si elle vivait au milieu des moldus.
Il y eut un silence dans la cuisine qui ne fut coupé que par Remus qui, déconcentré par la palpable intensité du moment, trouva le moyen de se brûler la main contre le bord de sa poêle.
Tous dissimulèrent alors leurs gênes à coup de raclement de gorge et de détournement de regard pour finalement se remettre à parler préparation de Noël. Rogue était bien sûr contre, arguant contre la perte de temps.
Harry réunit soigneusement ses photos et les rangea dans une de ses poches comme un trésor inestimable. Là où son histoire personnelle, ses racines, n'avaient été qu'un vide béant, ou un simple conte de quelques lignes parlant de parents très talentueux ayant défié Voldemort et s'étant fait tué, il y avait désormais une vraie histoire qui s'inscrivait – et le faisait se sentir plus fort.
Il commençait à être vraiment un moitié Potter et un moitié Evans, et à en être fier.
-D-
Ces jours paisibles et trop faciles devaient forcement être brisés. Il y eut un cauchemar – encore- Pas toutes les nuits, et pas tout à fait comme les autres. Mais en cette nuit de décembre, celle où Harry bondit de son matelas comme s'il avait été mordu par quelque chose, une sueur froide coulant sur sa peau, il se précipita vers la chambre de Sirius et Rogue pour tambouriner férocement à leur porte, quitte à passer pour un dingue.
Son instinct lui hurlait de ne pas laisser ce cauchemar de côté. Que ce n'était pas juste une invention. Que c'était peut-être réel. Peut-être en train d'arriver.
Sirius ouvrit la porte, une robe de chambre à peine nouée à ses hanches.
-Harry, que se passe t'il ?!
La douleur dans son front était si atroce que Harry s'éloigna, puis, sans que son corps l'ait prévenu, il s'appuya contre le mur d'une main et vomit.
-HARRY !?
Dans les secondes qui suivirent, ce furent Rogue et Remus qui sortirent de leur chambre et l'entourèrent.
-Je crois… Réussit finalement à dire Harry même si sa bouche avait désormais un gout âcre et acide. Je crois que Mr Weasley s'est fait attaquer.
-Quoi ?! S'étonna Remus pendant que les deux autres adultes s'interrogeaient du regard.
-Je le sais, il s'est fait mordre ! Il y a du sang partout ! C'est grave, s'il vous plait, il faut l'aider !
-Vous avez fait… Tenta Rogue.
-Non ! Ce n'était pas un cauchemar ! Pas un rêve ordinaire ! J'étais là… Je l'ai vu… Je l'ai fait…
Il était toujours appuyé au mur, tremblant de tous ses membres quand Sirius vint le soutenir de ses bras.
-Où as-tu mal ? Demanda t'il avec inquiétude.
-Ma tête… Ma cicatrice…
Rogue eut un regard sombre.
-Très bien. Je vais me rendre au QG de l'Ordre et en apprendre plus à ce sujet.
Harry ne l'entendit pas transplaner, mais c'était un fait que l'homme avait disparu au moment où il regarda à nouveau dans le couloir. Il espérait VRAIMENT qu'il pourrait faire quelque chose pour Arthur. Il n'osait pas imaginer comment se sentiraient Ron, Fred et George si leur père était mort. Et Charlie ! Charlie qui gardait ses distances, pas par un manque d'amour, mais pour éviter d'être blessé par l'incompréhension de ses parents. Il était plus fragile, plus sensible, qu'il ne laissait personne le voir. Plus complexe. Harry se mordit machinalement la lèvre, gonflée et douloureuse, réalisant plus que jamais l'incroyable énigme que formait le jeune homme qu'il avait autrefois pris pour un bloc, aveuglé par ses yeux d'enfants.
Sans rien dire de plus, il se laissa conduire par Sirius jusqu'à sa propre chambre, puis Remus les rejoignit avec un plateau contenant trois mugs de chocolat chaud.
Remus et le chocolat... Songea avec un peu d'humour Harry en prenant entre ses mains la tasse couverte d'une chaleur réconfortante.
La douleur dans son front semblait peu à peu se calmer.
-Quelqu'un s'est introduit dans ma tête pendant mon sommeil, affirma Harry, car c'était la seule possibilité qu'il voyait. Ca dure depuis peut-être longtemps. Jamais quand Talath protégeait mon esprit… Mais je ne crois pas avoir fait ce genre de rêve à la Réserve non plus. Ça a commencé ici.
-Tu ne te protège pas pendant ton sommeil ? S'étonna Remus en s'asseyant au fond du lit, le dos contre un pilier.
-Si, mais… Ca ne semble pas passer par la même voie que les attaques habituelles. Je ne peux pas l'expliquer… Mais… Je ne crois pas que la personne qui m'envoi ces pensées le sache. Pourquoi me montrer tout ça ? En fait…
-Et si c'était toi qui faisais de la légilimencie ? Le coupa Sirius. Si c'était toi qui cherchait à savoir des choses et qui, inconsciemment, dans ton sommeil, te connectait à quelqu'un ? Tu es si anxieux de tout ce qui t'arrive que tu fais peut être une sorte de somnambulisme de l'esprit ?
Cette idée n'était pas bête du tout. Harry la considéra un instant, mais il y avait le fait qu'il n'avait jamais appris la légilimencie et qu'il trouverait suspect d'arriver si facilement à pénétrer l'esprit de la personne qu'il croyait être au centre de ses rêves. Celle qu'il incarnait la plupart du temps.
-Et j'aurais réussi à infiltrer l'esprit de ce que Rogue… Pardon, Severus, considère comme l'un des légilimens les plus puissants ?
Les deux adultes froncèrent aussitôt les sourcils, ayant peur de ce qu'il suggérait et n'osant même pas l'affirmer à haute voix. Pourtant Harry savait qu'ils avaient compris qu'il parlait de Voldemort.
-Mais là j'étais une sorte d'animal… Qui mord… Annonça Harry. Qui rampe au sol… Un serpent ?
-Tu-Sais-Qui a un serpent d'après nos sources, répondit Remus. Un animal dangereux… Plus imposant que la normale et probablement magique.
-C'est une femelle, ajouta Harry alors qu'il essayait de se réapproprier les sensations de son rêve. Pleine de haine. De désir de meurtre. De dévouement. Comme une dragonne protégeant son Maître.
Il se replia sur son chocolat chaud et attendit avec les autres le retour de Rogue. Et, si possible, une bonne nouvelle.
Quand ce dernier entra dans la chambre d'Harry, il semblait songeur. Il se posta devant eux et leurs regards inquisiteurs.
-Arthur Weasley a été retrouvé et amené à Ste Mangouste. Je n'en sais pas plus pour l'instant sur son état de santé.
Harry déglutit difficilement.
-Alors c'était vrai ? Demanda-t-il.
L'homme hocha sombrement de la tête :
-Oui, c'était vrai.
-D-
Harry avait hésité longuement, réfléchissant au fait de mettre sa couverture en danger. Il n'était pas censé être en relation avec quiconque de Poudlard, il était censé se trouver à des millions de kilomètres de Londres, sur une île tropicale remplie de blessés et de vieux dragons… puis Rogue avait sorti de sa cape une potion. Du Polynectar.
A présent Harry était aussi roux et couvert de tâche de rousseur que n'importe quel Weasley, qui le regardaient avec un peu de fascination d'ailleurs.
-Harry, c'est vraiment toi ? Demanda Ron qui cherchait des yeux un détail secret qu'il aurait pu être le seul à connaitre.
Thot voletait curieusement autour de lui, sentant comme tous les autres lézards de feu le mensonge de son apparence.
Harry attrapa son ami par l'épaule et lui fit un « chut ! » contrarié.
-Oui, mais appelle moi Romuald, je suis votre cousin de Northumberland, d'accord ?
Cela fit légèrement rire Ginny qui glissa son bras sous le sien et lui jeta un regard canaille :
-Eh bien, bonjour cher cousin, cela fait longtemps !
Et l'effrontée en profita pour poser un baiser sur ses lèvres.
Harry renifla d'un air faussement indigné, mais la laissa faire, observant pour lui-même que si elle lui semblait encore bien jeune, ce n'était plus une petite fille. Il y avait probablement un début de poitrine sous son pull noir à l'effigie de l'équipe des Harpies de Hollyhead ajusté, même si ça ne devait pas ressembler aux formes très opulentes de sa mère. Ses frères devaient néanmoins commencer à surveiller tout ce qui avait une queue dans un pantalon et qui s'approchait un peu trop près de la rouquine.
Il tourna la tête vers l'autre jeune fille de l'équipée, Hermione, et celle-ci lui sourit doucement depuis le creux des bras de Fred qui la tenait possessivement comme s'il craignait que quelqu'un ne la lui arrache.
A son sujet, Harry se garda de mater ses seins, considérant que ce serait vraiment quelque chose qu'il ne voulait pas savoir. Parce que Fred, et parce que c'était son amie.
Et de toute façon, Molly vint pour l'agripper dans ses bras.
-Remus nous a dit que c'était grâce à toi si on a pu le soigner à temps. Alors merci Harry ! Cent fois Merci ! Tu as sauvé notre famille !
Gêné à présent, il bégaya des choses incompréhensibles jusqu'à ce qu'elle le relâche. Par l'Oeuf, il avait juste rêvé ! Il ne voulait pas qu'on en fasse une histoire – juste avancer dans cet étrange hôpital où ils se tenaient tous et s'assurer que Mr Weasley allait vraiment bien.
Après un tour au guichet des renseignements, d'où ils avaient pu observer toutes sortes d'accidents magiques peu enviables, ils furent envoyés au premier étage – le service des blessures par créatures magiques.
La pièce réservée aux morsures graves était occupée par trois sorciers, dont Mr Weasley qui lisait tranquillement la gazette dans un faible rayon de soleil. Ginny se précipita aussitôt jusqu'à lui et il l'attrapa par un bras pour la câliner contre lui.
L'autre bras était encore couvert de bandages.
-Bonjour, leur fit-il. Vous arrivez juste après Bill. Il voulait rester mais il avait du travail qui l'attendait. Charlie aussi est passé avec Derianth, au point du jour (il fit alors un clin d'œil à ce qu'il avait compris être Harry) Mais je ne lui ai pas dit que c'était grâce à toi que je m'en étais sorti, afin de ne pas te causer du souci à la Réserve.
-C'est gentil, mais Charlie fait partie des personnes au courant, vous savez.
Les parents eurent l'air surpris.
-Je ne savais pas qu'il était aussi important, laissa tomber Mr Weasley.
-Il est second d'escadrille Papa ! Le reprit Ron d'un air amusé. Et c'est un chevalier bronze.
Harry acquiesça fortement.
-Oui, et il a de l'influence sur les autres. Je suis certain qu'il finira par diriger sa propre équipe dans les années à venir.
Molly sourit d'un air penaud et posa une main sur l'épaule de son mari, le dévorant des yeux avec amour :
-Tous nos enfants sont merveilleux… Même les jumeaux qui se sont mis à réviser sérieusement leurs ASPICs depuis que cette chère Hermione a décidé de s'occuper d'eux !
Les jumeaux s'insurgèrent alors et les joues d'Hermione rougirent doucement devant l'éloge. Discrètement, elle s'approcha d'Harry pour laisser la famille ensemble.
-Ça va ? Demanda-t-elle. On nous a dit que tu résidais en ce moment avec Sirius et le professeur Rogue… Tu savais qu'ils s'étaient mariés ? Le professeur Dumbledore nous l'a appris hier.
-Je vis avec eux Hermione, comment veux-tu que je ne le sache pas ? Ironisa Harry. Parfois j'ai l'impression d'être le fils qui doit cohabiter avec son nouveau beau-père. Sirius m'oblige à l'appeler SEVERUS ! Tu te rends compte ?!
La jeune fille gloussa en réponse.
-Donc vous vous entendez mieux, quand même ? Rien à voir avec la façon dont ça se passait quand tu étais élève avec nous à Poudlard ? J'étais un peu inquiète quand j'ai appris ça.
Harry pensa aux photos de sa mère que lui avait offertes l'homme et ôta de sa bouche toute réponse sournoise impliquant un serpentard prêt à tout pour plaire à Sirius.
-Non. Il est très correct avec moi. Presque… Concerné. Si je devais avoir un beau-père, je suppose qu'il serait pas mal pour le poste.
A ce moment-là, Molly haussa la voix, une dispute ayant éclaté entre les jumeaux et les parents. Hermione orienta aussitôt un regard concerné sur Fred qui faisait face, l'air révolté. Elle semblait vraiment mordue, la Hermione, songea Harry avant de se concentrer sur le sujet de l'altercation.
-Fred et Georges veulent savoir ce qu'il s'est passé vraiment et Papa et Maman essaient de noyer le poisson, expliqua à voix basse Ron. Je suis d'accord avec mes frères, on est presque sûr que Papa était en train d'effectuer une sorte de mission pour l'Ordre.
-L'Ordre du Phénix ? Reprit Harry. Vos parents en font partis ?
-Nos parents, Bill… Je crois que Charlie a été aussi approché mais qu'il a refusé. Conflit d'intérêt avec la Réserve je crois.
-Totalement, approuva Harry.
Il ne voulait même pas savoir quelle était la sentence pour agir en agent double. Ça devait être horrible. Pire qu'une désertion.
-Mais… Toi, comment es-tu au courant ? S'étonna Ron. On nous a formellement interdit d'en parler à qui que ce soit… Même à toi, ajouta-t-il d'un air désolé.
Harry balaya ses remords en levant les yeux au ciel d'un air exaspéré.
-Sirius m'en a parlé.
-On a passé l'été dans sa maison, lui apprit Ron. C'est le QG de l'Ordre. Et cet endroit est juste méga glauque.
Harry se souvenait en effet avoir entendu dire que c'était une sorte de cadeau empoisonné.
A ce moment-là, on tapa à la porte de la salle de soin et deux personnes firent leur entrée sous un soupir de soulagement de Molly.
Harry se crispa immédiatement en voyant le premier, car il s'agissait de Maugrey Fol Œil. Le vrai, espérait-il, parce qu'il n'était pas prêt à affronter à nouveau Croupton sous polynectar. La deuxième personne était une jeune femme – l'air d'avoir l'âge de Charlie- athlétique, pas tout à fait comme une chevalier dragon, plus légère, avec de grands yeux noirs et des cheveux violets très atypique, rebiquant tout autour de son visage en cœur.
-Nymphadora Tonks, lui souffla Ron. Une autre membre de l'Ordre avec le vieux Maugrey…
Maugrey dû l'entendre car son œil de verre pivota furieusement dans leur direction. Quant à la jeune femme, elle semblait savoir à qui elle avait à faire puisqu'elle lui adressa un grand sourire, les yeux pétillant de curiosité.
Mais Molly chassa tous les jeunes de la pièce sous prétexte que les deux nouveaux arrivés devaient parler à Arthur – et tout cela semblait vraiment la soulager.
Et c'était irritant de retrouver cette sensation d'être mis de côté sous des excuses foireuses de protection et d'âge. Harry pouvait vraiment comprendre la frustration des jumeaux et de Ron qui subissaient ça en orbitant autour des Hommes de Dumbledore.
Les jumeaux avaient néanmoins plus d'une corde à leur arc puisque George sortit de sa poche plusieurs étranges liens d'où pendaient une sorte d'oreille molle.
-Des oreilles à rallonge, notre invention, affirma joyeusement Fred en lui en tendant une.
Harry hésita une seconde, peu certain de vouloir entendre ce qu'ils étaient en train de dire. Tout ce qui concernait Dumbledore était un tel tas de mensonges et de manipulations… Le monstre noir qui semblait s'être tapi en Harry refit son apparition et il s'obligea à respirer lentement pour le renvoyer là d'où il venait.
Il ne pouvait pas juste cracher contre des informations – même déguisées ou erronées. La connaissance était la clef de tout. Espionner l'Ordre semblait tout à fait légitime pour un chevalier dragon. Les Réserves étaient sous le commandement des Ministères magiques affiliés. L'Ordre du Phénix faisait ses trucs dans son coin, ni plus ni moins en illégalité. Il avait remarqué l'insigne d'Auror sur la robe de sorcier de Nymphadora Tonks, et était certain qu'elle leur servait d'espion au sein du Ministère britannique. Tout comme Arthur, probablement.
Et même si Harry n'aimait pas Fudge… Il savait qu'il travaillait avec le Ministère. Il était un soldat.
Tous ces gens de l'Ordre, à l'instar des mangemorts, étaient des sortes de miliciens non contrôlés, aidé parfois de mercenaires aux méthodes discutables.
Harry ne pouvait pas cautionner ça.
Mais cet Ordre contenait des personnes qu'il appréciait. Remus, les parents Weasley, même Rogue et il voyait dans les yeux des plus jeunes, de ses amis, leur envie de faire partie eux aussi de ce grand ensemble. Alors est-ce que Harry ne serait pas en train de les trahir ?
Il les fixa, ils attendaient un peu que Harry se décide à écouter la discussion comme on attendrait le feu vert d'un leader, et s'il pouvait que trop bien comprendre leur enthousiasme à s'impliquer, il voyait aussi leurs corps faibles, minces, la position relâchée de leurs corps, leurs pieds reposant par terre sans appui, leur baguettes rangées aléatoirement.
Ils n'étaient juste pas prêts pour ça. Ils allaient juste se faire tuer.
Arthur et son corps flasque de fonctionnaire étaient en ce moment même sur un lit d'hôpital. Autant Maugrey et cette Tonks étaient clairement entrainés, Rogue aussi, autant il ne voyait pas ce que les autres pourraient faire dans leurs conditions
Harry ne pouvait pas les encourager. Même s'il loupait quelque chose d'important.
Il rabaissa le cordon et le rendit à George qui eut l'air très déçu.
De peur de paraitre condescendant, il ne dit rien, mais dans sa tête il le pensa très fort :
Laissez cela aux vrais soldats.
Et peut être qu'une part de lui voulait les garder à l'abri, loin des batailles. Voulait qu'ils gardent leur innocence joyeuse et réconfortante. Voulait que Fred épouse Hermione, qu'ils aient une jolie petite maison et des enfants qu'aucun Mage Noir ne pourrait menacer.
Pensant très fort aux photos de sa mère, il ne voulait pas un nouveau massacre d'Halloween à la Potter. Plus jamais – et ce peu importe ce qu'il aurait à vivre pour ça.
A Suivre…
Et voilà un début concernant l'Ordre. Il y en aura encore un bout au chapitre suivant qui risque d'être long. Mais je suis plutôt motivée à l'écrire puisqu'il ferme un arc – et me permet d'attaquer la suite ( et nous rapproche pas mal de mon serpentard favori et aussi de la fin de la période d'Aspirant pour Harry, hihi.) Alors je vous dis à la semaine prochaine !
