Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde ! Je passe vite fait pour vous déposer le chapitre et je m'éclipse pour aller dormir. Plus qu'une semaine à tenir à ce rythme de fou et je serais liibre de mon travail actuel ! YOUHOU !

En attendant, eh bien… Je vous offre quelques réponses et quelques nouvelles questions sans doute !

Interlude 5 : Au Manoir Malefoy

Comme toute petite fille élevée par des parents aimant monnayer leur affection, Narcissa avait l'habitude de vouloir avec autorité certaines choses, et de s'attendre à les recevoir.

Bien évidemment, grandir lui avait appris à mettre de l'eau dans son vin : pas vraiment à accepter les refus, mais plutôt, en tant que bonne serpentarde, à savoir déjouer les situations négatives.

Quand elle avait vraiment voulu un chien, elle avait demandé une mygale, puis quand sa mère lui avait annoncé avec un air désolé que ce n'était pas une requête raisonnable, Narcissa avait pris son air le plus chagrin, puis avait alors balbutié au bord des larmes qu'elle accepterait un chien, alors.

Le lendemain un adorable petit caniche blanc comme la neige trottinait derrière elle.

Il en était pareil de cette maison, le Manoir Malefoy. Certains avaient plaisantés au sujet de savoir si les préférences de Narcissa allaient plus au château qu'au châtelain.

Cependant, elle pouvait le dire sans fard : elle avait aimé Lucius. Il avait été son compagnon de vie pendant presque vingt années durant lesquelles il l'avait traité avec respect et s'était bien occupé d'elle.

Mais aujourd'hui le château comme le châtelain la révulsaient de la même façon.

Et voilà où l'avait mené ses désirs et ses caprices, songeait-elle avec humour noir.

Sa maison était devenue une cage dorée dont il lui était impossible de s'échapper… Quant au visage de Lucius, les derniers mois semblaient avoir sali tous ses précédents souvenirs. Avait sali son deuil.

Ce n'était PAS Lucius, bien sûr, elle avait été au premier rang pour le savoir, mais c'était quand même son apparence, sa voix… Les seules choses qui avaient changés, invisibles, étaient son odeur, la sensation de sa magie… Et son gout.

Et ces trois choses lui donnaient envie de vomir. Si elle avait été prête à mourir, elle aurait probablement fait part de tout son dégout à la personne concernée : mais elle était mère.

Elle était mère.

Glissant du rebord de la fenêtre d'où elle observait avidement l'extérieur, elle passa une main sur la grosseur de son ventre tendu, comme pour caresser le petit être qui y résidait et qui commençait à ne plus pouvoir être caché sous d'amples robes noires.

Bien sûr, tout le monde ici était au courant, donc il paraissait un peu vain de vouloir le cacher, mais un reste d'orgueil et surtout la volonté de protéger le bébé animaient sa volonté de recouvrir la bosse sur son ventre autrefois plat.

Elle avait beaucoup pleuré au début, comme elle pleurait à chaque fois que son prétendu mari venait la rejoindre dans sa chambre, son monstrueux serpent ondulant à ses côtés tout en remplissant la pièce de sifflements surnaturels.

Mais elle avait vite réalisé que ses larmes venaient moins du fait qu'elle portait le bébé d'un monstre que de sa crainte de ne pas arriver à le protéger à sa naissance. Elle ne pouvait tout simplement pas en vouloir à une petite chose innocente qui n'avait rien demandé et qui ne savait pas encore quel genre de géniteur était le sien.

Qui plus est, elle avait toujours eu envie d'un autre enfant.

Ce n'était toutefois pas dans les plans de Lucius qui avait insisté sur l'importance de se concentrer sur l'éducation d'un seul enfant, ce qui était déjà assez difficile, plutôt que de se disperser sur plusieurs héritiers.

Forcément, avec le souffle haché par l'angoisse et la perte, ses pensées la ramenèrent à Drago et sa main glissa de son ventre pour se poser sur la photographie qu'elle gardait cachée dans une poche secrète. La seule qu'elle avait sauvé de la purge qu'avait subi le Manoir.

Le seul souvenir qu'il lui restait.

Tous les soirs elle priait pour que rien ne lui soit arrivé, pour que, où qu'il soit, il trouve bon accueil.

Quand elle fermait les yeux, elle revoyait son expression déchirée alors qu'elle lui ordonnait de fuir. Elle l'entendait encore la supplier de venir avec lui.

Mais ils ne s'en seraient pas sorti tous les deux. Drago avait eu besoin qu'elle distrait tout le monde au château pour retarder le moment de sa traque. C'était un jour où Greyback était absent du château – Narcissa s'en était assuré- sans quoi, il aurait ramené son fils en moins d'une heure et la punition aurait été terrible.

La seule pensée de ce qui aurait pu se passer la faisait frémir.

Le Maître avait été furieux.

Plusieurs de ses hommes avaient subis sa colère, mais pas Narcissa : il avait décidé qu'il avait besoin d'elle.

Oh, elle savait très bien pourquoi. Le bébé l'intéressait – et pas pour les raisons habituelles, malheureusement. Elle avait cependant un peu de temps pour réfléchir à un plan d'action, et, pour sa grande joie, il y avait une chance pour qu'une alliée vienne bientôt l'aider.

Les différents Mangemorts ne faisaient pas l'effort d'être discret près d'elle : elle n'était après tout que la femme enceinte du château ! Ainsi elle avait pu tout savoir sur les différentes rencontres avec certains gardiens d'Azkaban, et surtout sur les tractations secrètes auprès des Détraqueurs.

Et c'était ainsi fait : une dizaine de Mangemorts fidèles avaient été exfiltrés d'Azkaban, dont sa très chère sœur ainée : Bellatrix.

Cette dernière devait d'ailleurs arriver dans quelques instants avec son époux.

Lissant les pans de sa robe pour être au mieux quand sa sœur paraitra, Narcissa retourna guetter à la fenêtre le moment de leur arrivée.

Il fallut vingt bonnes minutes pour que des formes sombres plongent devant la grille d'entrée et se matérialise en trois silhouettes noires. Deux grandes flanquant une plus petite qui s'avança sans se presser pour tirer la corde de la cloche.

Le son retentit dans tout le château et Narcissa bondit de son perchoir pour filer jusqu'aux portes qu'elle entrouvrit assez pour jeter un œil à l'homme qui les gardaient ce moment.

« Homme » était au final un bien grand mot puisqu'il s'agissait d'un des loups de Greyback.

Comme tous les autres laquais du loup-garou, il portait des vêtements miteux, râpés qui n'avaient pas vu une blanchisserie depuis au moins plusieurs mois malgré les croutes de sang séché qui les recouvraient… Et tout cela pourrait aussi bien décrire la chair qu'il y avait en dessous.

Narcissa tenta de retenir sa respiration alors que le loup tournait ses petits yeux vicieux dans sa direction. Un sourire carnassier plein de dents cariées fendit le bas de son visage :

-Y a-t-il un problème, M'lady ?

*Oui, vous. » Fut-elle tentée de répondre avant de se rappeler ce pour quoi elle était là.

-Je désire me rendre dans le hall d'entrée. Le Maître s'attend à ma présence.

Il la dévisagea avec méfiance, puis grogna.

-J'vous lâche pas d'une semelle.

-Faites si vous le devez, déclama tragiquement Narcissa en roulant furieusement des yeux, ouvrant la marche vers l'escalier central même si elle détestait ne pas pouvoir observer les mouvements de l'homme bête et qu'elle sentait pratiquement sa respiration chaude et moite dans son cou.

Toutes ces mortifications auraient forcement une fin.

Elle cessa de penser à son accompagnateur aussitôt que la voix de sa sœur résonna dans la cage d'escalier et elle pressa légèrement le pas, presque avec détresse à l'idée de voir à nouveau un visage ami.

Les dernières marches lui révélèrent deux hommes agenouillés avec respect, et une femme qui était relevé galamment par le Maître. Narcissa s'immobilisa aussitôt, sa joie laissant place à une certaine stupéfaction. D'horreur et de colère.

Elle avait peut-être naïvement cru que Azkaban ne laisserait pas de trace sir la puissante Bellatrix, mais il n'y avait plus que l'ombre de la femme majestueuse et magnifique qu'elle avait été. Sa belle chevelure brune était relevée en un amas crépu de nœuds, son teint était aussi blafard et gris que ceux des morts, marqué de grandes cernes noir violacées sous ses yeux. Elle baignait pratiquement dans sa robe d'apparat en guenille, révélant ici et là un avant-bras squelettique ou des clavicules saillantes et agressives.

-Bella… Souffla Narcissa en descendant la dernière marche.

Avec autant de nonchalance que de brusquerie, Bellatrix inclina la tête dans sa direction et elle put croiser son regard noir et parfaitement opaque, sans aucun sentiment comme si ces derniers avaient été arraché à son corps.

-Cissy… Siffla-t-elle.

Les yeux se plissèrent, évaluateurs, allant du Maître qui discutait à présent avec Rabastan Lestrange, à Narcissa, puis son regard tomba le long de sa poitrine pleine jusqu'à son ventre saillant.

Elle tressaillit de choc et remonta vers son visage.

« Aide-moi ! » Fit silencieusement Narcissa en ne bougeant que ses lèvres, mettant à profit ce moment où personne ne faisait attention à elles pour laisser affleurer dans son visage toute sa détresse. « Je t'en supplie » Continua t'elle tout aussi silencieusement.

Sa grande sœur l'avait toujours aidée et cette conviction lui avait permis de garder courage tout ce temps.

Pourtant, en cet instant, Narcissa recula d'un pas, se faisant retenir par le loup-garou qui se tenait toujours derrière elle. Elle se sentait comme si un bloc de glace lui était tombé dans l'estomac.

Le regard de Bellatrix s'était brusquement embrasé de haine et de colère, mais pas envers la personne qu'elle pensait, car c'était ELLE qu'elle regardait avec dégout les yeux remplis de cruelles promesses.

-Bella… Bégaya, appela, Narcissa en tendant légèrement la main comme pour qu'elle l'attrape et la sorte de ce cauchemar.

*Pourquoi ?! *

La brune se détourna vivement comme si elle ne méritait pas plus son attention et avec de longs pas, se retrouva à nouveau près du Maître, gazouillant et riant à son bras tandis que le groupe se dirigeait vers le salon.

Bouleversée par ce rejet, Narcissa ne put qu'haleter dans les bras du loup-garou qui la retenait toujours.

-Etranges retrouvailles… Commenta une voix masculine depuis la galerie du premier étage.

Narcissa leva un instant les yeux pour trouver Bartemius Croupton qui croquait tranquillement dans une pomme en la dévisageant.

Un sourire vint alors jouer sur ses lèvres, moqueur.

-On dirait, en fin de compte, belle Narcissa, qu'elle ne viendra pas vous sauver.

Narcissa ne put tout simplement pas s'inquiéter de s'être vu espionnées et démasquée car, de désespoir, elle se laissa tomber dans le néant et l'oubli bienfaiteur, s'écroulant mollement entre les griffes de son gardien qui ne la laissa pas tomber, au contraire, il la souleva tout entière comme si elle ne pesait rien.

« Toi, ramènes-là dans sa chambre ! Et sans la tripoter s'il te plait ! » Fut la dernière chose qui perça son inconscience.

A suivre…

Ça c'est fait… On va pouvoir retourner à la Réserve près de Harry et Talath en ouvrant un nouveau arc qui clôturera officiellement la partie 3 de cette histoire. On s'achemine sûrement vers la Bataille du Département des Mystères et ce sera amusant d'écrire cet évènement pour la deuxième fois vu que je l'avais déjà fait pour une autre de mes fanfics : Vies et Mœurs des Loups. L'issue risque néanmoins d'être très différente ! Pour le chapitre suivant, je ne suis pas certaine de pouvoir le finir pour mercredi prochain puisque ma petite sœur est revenue spécialement du Japon pour passer du temps avec nous, quoiqu'il en soit, je vous tiendrais au courant sur mon profil !