Mot de l'auteur :Hey hey les gens ! Petit mot très vite pour m'excuser de ne pas avoir posté la semaine dernière et pour poster celui-là rapidement – sans avoir répondu à vos adorables reviews. Je subis difficilement la chaleur et une migraine, le combo des deux c'est ignoble. Je vous laisse donc avec votre lecture.


-RESERVE DE LA MONTAGNE BLANCHE-

Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -

Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)
River (dragon bronze Carenath, lézard de feu bronze)
Cyan (dragon bronze)
O'Connel (dragon bronze)
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith)
Reyn (dragon brun Gendrath)
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer Cadwell (dragon vert Hellth) – Apprenti Guérisseur -

Candidats : Dennis Crivey

-CHATEAU DE NURMENGARD-

Severus Rogue (lézard de feu vert Absinthe) –époux de Sirius Rogue-
Sirius Rogue –époux de Severus Rogue-

-ORDRE DU PHENIX-

Albus Dumbledore
Remus Lupin
Maugrey Fol-Œil
Nymphadora Tonks
Arthur et Molly Weasley
Bill Weasley

-CHATEAU DE POUDLARD-

George Weasley
Frederick Weasley –petit ami de Hermione Granger-
Ronald Weasley (lézard de feu bleu Thot)
Hermione Granger –petite amie de Frederick Weasley-
Ginevra Weasley


Chapitre 39 : Reprise des Négociations

Le cabinet d'étude n'avait pas bougé, et à peine changé. Des caisses de vieux rouleaux sous magie de stase attendaient dans un coin, résultat de la collecte faite dans la grotte abandonnée qu'avait découverte Harry avant de partir, mais hormis cela, le brun se rassit sur sa chaise habituelle, rembourrée de coussin de velours et retrouva un sentiment de familiarité.

Il jeta néanmoins un œil nouveau sur les portraits des anciennes Dames de la Réserve, sachant désormais que certaines d'entre elles étaient de son sang.

Pendant qu'il les contemplait, Desclare rentra à son tour, ayant pris le temps de donner l'ordre à plusieurs chevaliers bleus et verts de récupérer les escadrilles en mission, et s'installa de l'autre côté de son bureau, les sourcils qui n'avaient pas défroncés depuis l'intervention de Ombrage.

Avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, Harry se mit à parler d'un ton résolu.

Il lui raconta d'abord tout ce qu'il avait appris au sujet de l'Ordre du Phénix, réuni par Dumbledore dans le plus grand secret, et comment ce dernier semblait le considérer comme une pièce obligatoire de son puzzle. Il n'hésita pas à parler non plus de ses membres, et comment certains provenaient directement du Ministère de la Magie.

Il ne considérait pas qu'il trahissait ses amis. Sa nature de futur seigneur de la Réserve de la Montagne Blanche primait sur toute autre association et s'ils s'étaient montrés peu précautionneux, alors ils ne pouvaient s'en vouloir qu'à eux même. Harry ne cacherait pas une donnée politique de cette importance si elle pouvait un jour protéger le lieu et les créatures qu'il aurait prochainement sous sa responsabilité.

Ce qui n'était encore qu'un jeu excitant pour Ron et les jumeaux, était déjà une danse pour le pouvoir à ses yeux. Desclare n'avait pas été un trop mauvais professeur à ce sujet, Harry devait l'admettre.

-Alors les sorciers britanniques sont d'ores et déjà divisés en deux camps… Conclut l'homme devant lui. Ceci explique donc ce qu'il nous arrive en ce moment.

-Ombrage ? L'interrogea Harry et il hocha austèrement de la tête. Fudge se sentirait menacé ? Il crée sa propre « armée » ?

-Je ne sais pas si la Réserve des Hébrides rencontre elle aussi un problème d'ingérence de sa part, mais oui, de toute évidence, Fudge nous veut sous son contrôle. (Il le regarda alors fixement) ou alors c'est toi qu'il veut – comme Dumbledore te voudrait, même si je ne suis pas certain que leurs raisons soient les même.

-Je ne comprends pas, répliqua Harry en frappant nerveusement ses doigts sur l'accoudoir de sa chaise. Je n'ai rien à leur offrir, ni à l'un, ni à l'autre. Je ne pense pas que ma…hum… « réputation » fasse tout. J'ai certes un petit pouvoir contre Voldemort, mais qui ne protège que moi – et encore, je ne pense pas que je survivrais à nouveau à un sort de Mort.

-Ne dévalorise pas ta réputation, grinça Desclare. Malgré le fait que tu es un chevalier dragon, tu continues à avoir bonne presse en Angleterre et dans la plupart des autres pays. Le Garçon qui a Survécu n'est pas prêt de voir sa légende tomber de sitôt… Avec ce qui arrive depuis la fuite de Black d'Azkaban et les évènements entourant le drame de la Coupe du Monde de Quidditch, les évènements du Tournoi des Trois Sorciers, Croupton – lui aussi échappé- et maintenant cette grande évasion… Il n'y a jamais eu autant de Mangemorts dans la nature depuis l'ascension de leur Maître. La Grande Bretagne est sur la sellette internationale – mais pas de façon positive. Fudge cherche à se protéger, c'est pour ça qu'il garde Dumbledore dans son champ de vision et qu'il nous afflige de Ombrage…

Il jura dans sa barbe en français, suivi d'un grognement et ça ressemblait beaucoup à quelque chose comme « foutus anglais de mes deux ».

-Puisqu'on parle de ça, attaqua Harry, Sirius Black n'est pas un mangemort. Il n'a aucun lien avec Voldemort si ce n'est de la haine pour lui. Il n'a jamais vendu mes parents et ce n'est pas lui qui a tué les moldus quand il s'est fait arrêter. Il est innocent. 100 pour 100 innocent. J'aimerai assez qu'on fasse quelque chose à ce sujet parce que ce n'est pas une vie pour lui.

Pendant un instant, l'homme en face de lui le dévisagea en silence, les yeux légèrement exorbités, puis :

-Pardon ?!

Avec un soupir et une conscience accrue que le temps passait, Harry se résigna à lui expliquer les choses depuis le début et haussa simplement des épaules quand on lui demanda pourquoi il n'en avait pas parlé plus tôt.

-Et la Quatrième escadrille qui se prend la tête sur ce dossier depuis trois ans… Souffla Desclare. Vraiment, Harry, il n'y a que des choses improbables qui se passent autour de toi.

-On me le dit souvent, commenta Harry qui aurait bien aimé un verre de vin en ce moment.

Heureusement les caves n'étaient pas si loin que ça et il devait descendre voir Gwendolyn. Par anticipation, il fredonna joyeusement à l'idée du gout riche et de l'alcool abrasif sur sa langue.

-Qu'envisagerez-vous à mon sujet concernant Ombrage ? Demanda-t-il plutôt.

-C'est ennuyeux... Cette omniprésence. D'autant plus à un moment où l'on devrait se concentrer sur le premier Vol de la Reine.

-J'ai pensé… Commença Harry en hésitant, pas sûr de la façon dont amener sa requête.

-Oui ?

-Je ne suis pas fait pour attendre. Vous le savez. Alors plutôt que de rester ici en prise avec les caprices d'Ombrage et de Fudge, j'aimerais faire quelques recherches sur ce que la Dame Blanche m'a appris. En premier lieu, j'aimerai me rendre en France.

-En France ? S'exclama Desclare, surpris. Qu'il y a-t-il donc en France qui puisse vous apprendre quelque chose ?

-Une communauté vélane qui semble savoir des choses à mon sujet. Qui ont une prophétie me concernant. J'ai besoin de l'entendre.

L'expression de Desclare se fit sombre et pensive, il se leva de sa chaise un peu brutalement, semblant lutter contre des démons intérieurs… Ou bien les traditions de la Réserve et ses convictions puisque le seul fait de laisser une reine dorée sortir à l'extérieur semblait le hérisser de la tête au pied.

-Mon destin est peut être lié à ces prophéties, argumenta Harry. Et le futur de la Réserve est désormais lié à moi. Ce serait bête qu'il m'arrive un truc parce qu'on aura ignoré un avertissement.

Desclare plissa les yeux en réponse, le regardant avec un regard si froid que l'Aspirant ne put ignorer ce qu'il en pensait de sa façon de le manipuler. Se contentant de décroiser ses mains devant lui en un geste d'impuissance, mais sans s'en émouvoir, Harry attendit que son supérieur ait mis en ordre ses pensées.

-Eh bien… Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée de vous éloigner temporairement. Ne serait-ce que pour éloigner Talath des vertes proches de leurs Vols. Vous aurez cependant une escorte. ET O'Connell sera le chef de cette mission.

Harry qui baignait jusque-là d'autosatisfaction retomba brusquement sur Terre. Il ne voulait pas du Chef de la Première Escadrille et de son bronze balourd !

/Regileth n'est pas lourd. Il a un poids normal pour un bronze./ Le contredit Talath. /Mais c'est vrai qu'il n'est pas très amusant. /

*Tu veux voyager avec lui ?*

/J'aurais préféré Derianth./

*J'aurais AUSSI préféré Charlie.*

-Pourquoi le Chevalier O'Connell ? Je suis sûr qu'il doit y avoir des choses plus importantes à faire pour lui plutôt que faire de l'escorte… Charlie peut-être…

-Non. Pas Charlie, l'interrompit sèchement Desclare. J'ai besoin qu'il y ait un bronze valable à vos côtés au cas où… au cas où Talath déciderait d'avoir son Vol au beau milieu du territoire français.

/Je ne ferais pas ça./ Le contredit Talath qui semblait prendre comme une injure qu'on ne lui laisse qu'un bronze comme possibilité.

-Et puis O'Connell parle un peu français et possède des repères de transplanage qui vous feront gagner du temps. Ce n'est pas négociable. Mais d'ailleurs… Sais-tu seulement où se trouve cette communauté vélane ?

-J'espère pouvoir m'y faire introduire à l'aide d'une connaissance. Fleur Delacour, la championne de Beauxbâtons lors du Tournoi des Trois Sorciers est celle qui m'a parlé de cette prophétie et de sa grand-mère vélane. Je pense qu'elle ne sera pas contre recevoir de mes nouvelles.

-Méfies-toi un peu tout de même. Les veelas ne nous aiment pas beaucoup car nous résistons à leurs charmes. Personne n'aime être sans défense.

-D'accord. Nous serons sur nos gardes.

-Bien. Je vais devoir revoir mes plannings, mais si une mission est prévue en France, je vous demanderais de passer voir nos amis les Hongrois en revenant.

-Pourquoi ne pas envoyer directement une équipe là-bas ? S'étonna le brun en se levant de sa chaise pour s'asseoir à demi sur le bureau. Il entendait en ce moment même tous les dragons rentrer à la Réserve et apprendre pour son retour, ce qui causait un grand bruit mental qu'il s'empressa de pousser de côté.

-Cela serait un peu hostile comme comportement, ne penses-tu pas ? Alors que si c'est le futur Chef d'une Réserve qui passe juste dire bonjour après une mission… Ce sera bien accueilli.

-Très juste, concéda Harry.

Desclare lui fit un de ses sourires terrifiants en se levant à son tour, Norlith l'ayant informé du retour des autres :

-Tu as encore à apprendre, Harry.

Ce dernier n'avait rien envie de répondre à cela si ce n'était que, contrairement à lui, il n'était pas un dinosaure. Il y avait un gouffre de presque quarante années entre eux.

-Quoiqu'il en soit, je veux une approbation écrite de cette Fleur Delacour pour valider la mission. Et pensez déjà à trois noms de chevaliers pour vous accompagner, ainsi qu'un porte-drapeau.

-Okay. Je vais aussitôt écrire à Fleur, à moins que vous n'ayez besoin de moi ?

-Non, exceptionnellement, je vais voir mes chefs d'escadrille et les seconds pour un compte rendu. Sans toi, et donc sans Ombrage. J'en profiterais pour leur souffler un mot au sujet du véritable statut de Black.(il prit un instant et ricana légèrement) Charlie va adorer ça. Je m'assurerais de lui dire depuis quand vous le savez !

-C'est mesquin, réagit Harry qui ne pouvait qu'imaginer ce qu'allait ressentir le chevalier bronze.

L'homme n'en semblait cependant pas du tout honteux et quitta la pièce en lui disant qu'il était libre jusqu'à la prochaine démonstration de force de Ombrage.

Cela risquait de prendre du temps à la sorcière puisque l'arrivée d'autant de dragon d'un coup avait causé un chamboulement auprès des Vert Gallois qui avaient commencés à s'installer et découvraient qu'ils avaient parfois pris des places réservées.

Harry SAVAIT que c'était son boulot, et que la pauvre Gwendolyn devait être en train de gérer ça toute seule, mais il venait juste de revenir et il avait une lettre à écrire.

Se replaçant à son bureau, il s'attela aussitôt à cette tâche et une fois qu'il en fut satisfait, il se dirigea vers ses appartements pour la confier à Hedwige. S'approchant de la chouette blanche, il eut la surprise de se faire tamponner par une petite chose brune qui lui voltigea autour comme un vif d'or fou.

-Moineau ! S'exclama avec joie Harry en venant lui tendre le bras pour que son lézard de feu s'y accroche.

Ce dernier ne se fit pas prier et enroula au moins vingt fois sa queue autour de son biceps comme pour ne plus pouvoir être décroché, tout en roucoulant bruyamment en frottant sa tête contre sa joue et son cou.

-Oui, oui, toi aussi tu m'as manqué, assura Harry en le caressant de tout son long.

Quel bonheur de sentir à nouveau les petites émotions primaires de la créature, sans nuances ou complications. Il n'avait pas oublié Harry et tout à sa démonstration de joie et d'amour, toute notion des mois précédents semblait s'être effacée.

Il faudrait néanmoins qu'il remercie Charlie de s'être occupé de lui… Si ce dernier ne lui faisait pas la tête au sujet de sa rétention d'information sur Sirius.

Ne voulant pas se séparer immédiatement du lézard, Harry fit comme il l'avait prévu et donna sa lettre à Hedwige qui lui mordilla le doigt d'une façon taquine avant de s'envoler vers la sortie.

Maintenant… Harry avait rendez-vous avec une bouteille.

-D-

Tous obnubilés par ce qu'il se passait dehors, Harry n'eut aucun problème à se faufiler dans les Réserves pour descendre jusque dans la cavité où l'on gardait les fûts et les bouteilles. Il suivait distraitement les évènements, à la fois par les murmures des dragons, mais aussi grâce à Talath qui se faisait un grand plaisir de tout lui raconter.

Il se cherchait donc un vin blanc jeune, n'osant pas taper dans des crus vieillis qu'ils sortaient uniquement pour les grandes occasions, alors que sa Moitié lui racontait comment Ombrage et ses chevaliers de « poney » essayaient de s'imposer.

Les Verts Gallois ne semblaient pas apprécier qu'on les ais placés dans les cavernes Est, éloignées, ne recevant pas de lumière le matin – sacrilège pour tout dragon dont la première occupation était de prendre le soleil le matin !- et se révélant en plus poussiéreuses et non aménagées.

Mais en même temps, à quoi ils s'attendaient en débarquant à l'improviste ?

Harry secoua la tête, aussi amusé qu'exaspéré et sélectionna une bouteille avant de chercher quelque chose pour l'ouvrir. Il trouva l'outil non loin et planta la tige d'acier torsadé dans le bouchon de liège.

-Ah, ça, ça m'avait manqué, soupira-t-il en humant l'arôme fruité qui s'échappait du goulot.

Rogue et Molly avaient été intraitables et il avait même hérité d'une version light du lait de poule, comme les autres… Enfants. Vivre à la Réserve et être à la table d'honneur l'avait habitué à l'alcool.

Il s'empressa cependant de cacher son larcin lorsque Gwendolyn débarqua dans la pièce, l'air légèrement excédée.

-Harry ? Fit-elle, étonnée en le sondant des yeux. Je ne m'attendais pas à te trouver ici.

-Je me cachais, mentit à moitié Harry. Vous aviez l'air de très bien vous débrouiller.

La blonde poussa un soupir, l'air de se demander ce qu'elle allait faire de lui, avant de le prendre dans ses bras.

-Je suis heureuse que tu sois de retour. Toi et ta manie de t'esquiver !

-Je n'ai pas ta patience avec Ombrage, commenta-t-il simplement en lui rendant avec plaisir l'étreinte. A ce stade, on devrait t'ériger une statue. J'en parlerais à Desclare !

-Parle-lui plutôt de l'augmentation qu'il me doit depuis quatre ans.

-Outch.

-Oui, et c'est amusant parce que les anglais nous envoient leurs dragons et leurs sales besognes, mais je ne vois nulle part d'augmentation de nos dotations ! … On va nourrir comment tout ce beau monde ?

-On est obligé de les nourrir ? Demanda innocemment Harry alors qu'elle l'entrainait derrière lui pour remonter à la surface.

Elle préféra faire comme si elle ne l'avait pas entendu.

-Alors, je les ai tous placés dans les « frigos », histoire de ne pas leur donner l'envie de s'éterniser. Ils voulaient des gens pour nettoyer…

-Et puis quoi encore ? Ils veulent quelqu'un pour leur torcher le cul, aussi ?

-… Mais j'ai essayé de leur faire comprendre diplomatiquement que nous avions autres choses à faire. J'ai essayé de leur faire comprendre aussi que bien « qu'invités », ils allaient devoir faire avec l'honneur tatillon des longwings qui n'apprécient pas de se faire prendre leurs places habituelles par des créatures plus bas qu'eux dans l'échelle métrique, au risque de provoquer des combats.

-Ils auraient dû le savoir instinctivement.

-C'est moins les dragons que les Maîtres qui ont posés des problèmes. Ce qu'on dit au sujet des hommes et de leur appareil génitaux semblent être vrai pour les chevaliers et leurs dragons. Petit engin, énooorme égo.

-Oh Gwendolyn ! Ricana Harry alors qu'ils ressortaient au niveau du sol.

-Plus sérieusement, ils sont… Très protocolaires, de caractère rigide et sur la défensive. Quant à leurs dragons… Les entends-tu ?

Harry secoua la tête négativement :

-Avec tout le vacarme que font les nôtres ? Aucune chance.

-Je ne suis pas chevalier dragon, mais je côtoie les dragons depuis un bon bout de temps maintenant, et ces dragons-là sont… Ils ressemblent à des créatures domestiquées. Durant toute notre discussion, ils sont restés en rang et pratiquement immobiles. Je n'ai vu aucun geste d'affection entre eux et leurs chevaliers qui se tenaient pourtant devant eux.

-Les Vertes et les Bleus sont pourtant difficiles à tenir tranquille habituellement, s'étonna Harry.

-Oui, ils sont distraits très facilement, et il y en avait des raisons d'être distrait. C'est pourquoi j'ai trouvé ça bizarre. Et ça m'a fait de la peine pour eux.

/ Ils ne parlaient pas du tout./ Intervint Talath. /Et même là alors qu'ils s'installent, ils ne disent pas grand-chose. J'ai essayé d'entamer la discussion avec celui qui semblait être le dominant, mais il s'est montré très hésitant et lorsqu'il a tenté de me saluer comme il aurait dû le faire depuis le début, son chevalier l'a repris. Je n'aime pas du tout ça./

-Ils n'ont pas le même système que nous de toute évidence.

/Ils sont sur MON territoire./

-Il va falloir être patient, fit Harry autant à sa dragonne qu'à son Intendante. En attendant, il n'y a pas de raison qu'on les nourrisse à l'œil. Gwen, fait noter sur une liste chaque portion utilisée en cuisine pour eux, chaque bête donnée à leurs dragons et même jusqu'à la moindre bougie prélevée à nos réserves. J'enverrais la facture au Ministère de la Magie. On va se faire traiter de pinailleurs et de pingres, mais vu comment ils nous traitent, je n'ai rien envie de leurs offrir.

Au sourire que fit Gwendolyn, il sut que c'était ce qu'elle comptait faire depuis le début.

-Dois-je prévoir un banquet de bienvenue pour ce soir ? Demanda-t-elle alors. J'avais mis des choses de côtés pour fêter ton retour, mais je n'avais pas compté sur des invités supplémentaires.

-On ne va pas pouvoir y couper. Mais faites sobres en cuisine. Pas question que le Ministère croit qu'on est surdoté et qu'on a de quoi faire la fête tous les week-end.

-Aucun risque, le rassura-t-elle avec des yeux rieurs. Ils iront tous au lit tôt ce soir !

Harry la laissa prendre un peu d'avance avant de partir à son tour avec sa bouteille et de filer vers les Grandes Thermes. Il savait que Valentine et Damian l'y attendaient.

Talath s'y rendit aussi par son proche chemin, rouspétant de devoir poser les pattes dans la neige, mais roucoula vite de bonheur absolu quand les premières vapeurs d'eau chaude arrivèrent jusqu'à elle, faisant sourire Harry qui se déshabillait dans les vestiaires en essayant de négocier avec un Moineau toujours fermement accroché à son bras.

Il la sentit plonger dans un bassin d'eau brûlante, comme si c'était lui que le liquide délicieux venait d'avaler et se sentit soulagé pour elle. Il était quasiment sûr que c'était la première fois de tout l'hiver qu'elle venait ici.

D'ailleurs les autres dragons lui laissaient gentiment de la place et s'éloignaient pour continuer à commérer sur les nouveaux venus. Il leur semblait ahurissant à tous qu'une race de dragons survivent avec uniquement des vertes et des bleus.

/Ce n'est même pas une femelle qui commande./ Faisait Gendrath, le brun du petit-ami de Mortimer. /C'est un bleu du nom ridicule de Victorius !/

/Ce n'est pas conventionnel./ Approuvait Emlith. / Ca ne peut pas être son Vrai Nom./

/A mon humble avis/ Intervint Hellth avec une voix trainante comme si elle voulait faire durer le suspense. / Je crois que c'est un nom donné par son humain !/

/Noooonnn ?!/ Firent plusieurs voix à la fois horrifiée et pleines d'excitations.

/Si, si. /

/Quel déshonneur…/ Soupira un brun.

-Ca cancane, ricana Harry alors qu'il arrivait au niveau de ses amis.

Ils l'attendaient dans leur endroit habituel, une rotonde où trônait une fontaine d'eau en son centre et Harry se laissa tomber près de Damian une fois que ce dernier eut finit de l'étouffer.

Il leur montra alors son larcin et les deux autres approuvèrent joyeusement en allant chercher des verres pour se servir.

-A ton retour triomphal ! Fit Damian alors qu'ils trinquaient.

-En quoi est-il triomphal ?

-A MON retour triomphal ! Rectifia alors le brun.

-N'importe quoi, soupira Valentine mais ils entrechoquèrent quand même leurs verres.

-Alors, cette mission à la recherche des mangemorts ? Demanda Harry qui était curieux de ce que ça faisait de faire partie de la 4eme escadrille.

-Par le Premier Œuf, Harry, je te jure que je me suis emmerdé comme jamais ! Entre voler à s'en faire mal les yeux à la recherche de traces magiques suspectes et jouer les chiens de gardes à proximité des lieux sensibles, j'aurais mieux fait de me casser une jambe. ET NON Emlith, je ne vais pas me casser moi-même la jambe, c'est une expression !

-J'imaginais ça plus émoustillant, fit Valentine en trempant ses lèvres dans son verre. Enfin, ça reste toujours plus intéressant que de surveiller Dinth comme si elle était une bombe à retardement.

Harry approuva en levant les yeux au ciel. Il comprenait que trop bien. Il se tourna néanmoins vers Damian :

-Quoiqu'il en soit, ça risque d'être pire pour nos escadrille puisque la dernière Réunion a décidé de nous donner l'exclusivité sur la recherche des Mangemorts.

-Non ? Tu rigoles !

-A ton avis, pourquoi recevons nous la Garde des Dragons britannique ?

-Putain ! C'est trop injuste !

Et il ne semblait pas être le seul à le penser puisque les dragons qui les écoutaient d'une oreille cessèrent brutalement de médire sur leurs cousins britanniques pour s'offusquer de cette décision.

Harry savait que dans dix minutes, tout le monde dans la Réserve serait au courant, ce qui était légèrement prémédité de sa part. Rien ne lui faisait plus plaisir que de pouvoir casser son effet à Ombrage quand elle l'annoncera – sans doute publiquement- dans l'après-midi.

Il profita du nouveau chahut pour souffler à l'oreille de Damian :

-Mais si tu ne tiens pas à passer ton temps à fixer le sol, j'ai une place à te proposer pour une mission personnelle…

-Sérieusement ? Mais…

Il regarda Valentine qui les fixait en train de se faire leurs petites messes basses avec un faux air ennuyés.

-Je te l'aurais bien proposé à toi aussi, mais avec Dinth dans son état…

-Non, c'est bon, j'ai compris. Je m'en souviendrais quand tu seras cloué à la Réserve à cause de Talath. Et quand je partirais en mission super cool. Je viendrais te narguer.

-Ca te dérange pas ? Demanda à son tour Damian. Ça m'ennuierait que tu te retrouves seule pendant ce moment important…

La jeune femme s'exclama ironiquement :

-Quoi ? Tu veux tenir la chandelle ? Tu veux que je sois aussi là le jour où Emlith couvrira sa première Verte ?

/S'il arrive jamais un jour à en attraper une./ Ajouta méchamment Dinth. /Vous ne devriez pas vous attrister à cause de ce que cet homme dit. Tel dragon tel chevalier. Ils sont lents tous les deux./

Valentine se racla nerveusement la bouche en jetant des regards furtifs à Harry qui essayait de faire comme s'il n'avait rien entendu. Mais c'était très gênant.

/Oh ? Je ne vois pas pourquoi cela pose un problème. Le jeune Seigneur a toujours tout entendu./ Répondit sottement Dinth sans réfléchir à ce que sa maîtresse avait dû lui dire mentalement.

Maitresse qui devenait de plus en plus rouge. Elle prit néanmoins sur elle pour annoncer :

-En fait je trouve ça mieux que tu ne sois pas là Damian.

Et elle se resservit en vin blanc sous le silence d'Harry et l'expression perdue du blond.

-J'ai loupé quelque chose, non ?

-Rien d'important, firent ensemble Harry et Valentine.

-D-

Il fallut apparemment toute la durée de leur apéritif et de leur pause repas pour que Desclare en ait fini avec sa Réunion de Mission. A ce moment-là, les chevaliers des Gallois avaient eux aussi fini de s'installer dans leurs cavernes et tout ce beau monde se déversa dans le Hall des Repas.

Il n'était pas difficile de différencier les deux groupes, déjà, ils ne se mêlèrent pas, puis l'uniforme de la Garde des Dragons était assez différent du leur.

-Ils portent une CAPE ! Siffla Damian comme si c'était la chose la plus ridicule au monde.

-C'est le côté sorcier, supposa Harry. On porte bien un blouson à capuche. Eux ils ont une cape à capuche. J'avais aussi une cape à capuche quand j'étais à Poudlard.

-Arrêtes, ça sert à rien ce truc ! Au premier coup de vent ça se barre ! Et puis t'as vu cette longueur de cape, c'est une blague !

Harry ne put rien dire à cela, puisqu'effectivement, il n'était pas sûr qu'une cape s'arrêtant au coude soit vraiment utile à quoique ce soit. Ca semblait plus décoratif qu'autre chose. Elle était d'un vert forêt profond et dessous ils portaient une sorte de veste à col haut noire. Leurs bas étaient semblables aux leurs, près des jambes dans un cuir souple renforcé à l'intérieur des cuisses pour éviter une usure prématurée avec le frottement des selles. Le tout était néanmoins terminé par des bottines à talons qui perturbaient plus Harry que la cape.

Il était très heureux de ses rangers tout d'un coup.

-Les Vert Gallois ne volent pas à la même altitude que les Longwings, leur rappela Valentine. Ils n'ont pas besoin d'être autant habillé que nous. De plus ils ont une fonction plus dissuasive que militaire. Personne n'aurait l'idée de les envoyer dans un combat aérien.

Ça n'empêchait cependant pas à Ombrage de parader aux côtés des chevaliers. Harry put remarquer alors qu'il y avait plus d'hommes que de femmes, le double en fait et que c'était clairement un homme qui dirigeait le groupe.

Grand, un visage très anglais avec des traits un peu poupin, la peau pâle tachée ici et là de rougeur et des cheveux blonds coupés courts. Il émanait de lui plus de raideur que de charisme même s'il semblait tenter d'obtenir le change auprès de Desclare avec qui il parlait.

Mais Desclare avait un corps et un visage sec et militaire sans la moindre trace de mollesse ou de faiblesse. Il n'avait pas besoin de se forcer pour imposer. Sans compter qu'Harry avait pu découvrir qu'il n'était pas le genre de personne à rester dans les clous du règlement comme on pourrait le croire, non, c'était un malin.

Il pourrait être quelqu'un de bien s'il n'était pas aussi nul avec tout le relationnel. Et s'il ne considérait pas Harry comme son prochain partenaire sexuel.

Quoiqu'il en soit, le capitaine Austen, puisque c'était apparemment son nom, était le fameux chevalier du dragon bleu nommé « Victorius » et cachait difficilement ses ressentiments à leurs égards avec un regard vaguement méprisant semblant faire passer le message de « Nous sommes meilleurs que vous, même si vous croyez le contraire. ».

Ça lui rappelait Ronan. D'ailleurs ce dernier était dans un coin avec les autres bronzes non second ou chef d'escadrille à regarder les nouveaux venus avec une sorte de dégout offusqué.

Voilà qui promettait.

Harry chercha du regard Charlie, curieux de savoir ce qu'il pensait de tout cela. Il le trouva à sa table habituelle, observant lui aussi avec attention les échanges entre les deux chefs – puis – comme s'il avait senti le regard de Harry sur lui, il tourna son visage et lui fit un grand sourire chaleureux. Il pointa du doigt sa lézard de feu, Jade, qui dormait le long de ses épaules, et Harry lui montra Moineau en levant le bras pour lui assurer qu'il l'avait bien récupéré.

Il mima le mot « Merci » de la bouche, et Charlie esquissa une petite révérence depuis sa place assise. Harry secoua doucement de la tête, amusé.

/Nous sommes très heureux que tout soit revenu à la normal pour vous./ Ajouta quant à lui Derianth. / JE suis très heureux de pouvoir à nouveau parler avec vous. Les petits mots étaient bien aussi, mais c'était surtout entre vous et Charlie./

Harry avait envie de lui demander s'il était jaloux, mais il se retint. Pour sa part, les « petits mots » avaient été plus troublants qu'autre chose, lui dévoilant un Charlie quelque peu différent, car bien plus « volubile » si on pouvait dire. Il ne savait pas trop sur quelle facette de l'homme il devait tabler – celui qui se dévoilait ou celui qui souriait doucement dans rien dire.

/Est-ce si important ?/ Lui envoya Talath depuis les Grandes Thermes où elle se trouvait toujours.

*J'aimerais savoir pourquoi il fait cela. Je sais qu'il n'est pas aussi ouvert avec ses frères. Les seuls avec qui il semble proche, ce sont Rebecca et River. Surtout River en fait. C'est son meilleur ami je crois.*

Ce dernier se tenait d'ailleurs à sa droite, comme à son habitude, son jeune lézard de feu bronze agrippé à ses longs cheveux sombres. Et, en fait, lui aussi regardait Harry, mais ce n'était pas de façon très amène.

/ Voulez-vous que j'ordonne à Carenath de nous dire quel est son problème ?/

*Non, non, surtout pas ! Je m'en fiche et de toute façon, ce n'est pas une façon de régler les problèmes.*

Il perçut la perplexité et la réflexion de sa dragonne, s'apercevant à cet instant même le sacré travail qu'elle avait fait sur elle au cours de l'année passée. Autrefois elle n'aurait même pas fait attention à la remarque de Harry et serait restée sur son idée et sa conviction. « Ce que Princesse Talath exige, Princesse Talath obtient ». Ce n'était plus le cas désormais.

Revenant à Charlie, Harry se demanda si River n'était pas celui qui était jaloux au final. Peut-être voyait-il que Harry prenait sa place ? Mais aussi flatteur que pouvait être cette pensée, Harry n'avait pas vraiment l'impression d'être sur un chemin d'amitié avec Charlie. La différence d'âge, peut-être ? Il y avait une certaine ambigüité qu'il n'avait jamais expérimenté avec qui que ce soit, qui pouvait faire passer les moments avec Charlie d'incroyablement géniaux à sacrément perturbants ou même carrément malaisants.

Harry aimait à le voir comme un grand-frère. Mais ça devenait de plus en plus difficile.

Peut-être qu'il était mieux finalement qu'il ne se rende pas en France avec lui.

Il laissa tout ça de côté lorsque Ombrage vint finalement se poster sur l'estrade des musiciens pour annoncer sa dictature sur la Réserve. Il fut très satisfaisant de constater le manque de réaction de tout le monde et l'éclat de contrariété qui se peignit dans le regard de la sorcière qui ne s'en montra que plus vindicative dans sa façon d'exprimer la suite du programme.

Il n'y eut aucune ovation ou applaudissement pour les chevaliers des Vert Gallois et lorsque le capitaine Austen monta à son tour pour assurer son soutien à Ombrage d'un ton pompeux, on n'aurait presque pu entendre des mouches voler dans la grotte.

Avec un long soupir, tandis que les deux orateurs s'envoyaient respectivement des fleurs, à eux et au Ministère, Harry songea à quel point cette façon d'agir était anti productive. Les chevaliers Longwings allaient trainer de la patte juste pour montrer leur mécontentement face à cette situation et Voldemort pourra continuer tranquillement ce qu'il était en train de faire.

Tout ça pour un peu d'orgueil mal placé et du picotage de pouvoir ici et là.

Tout ça parce qu'une lutte de pouvoir s'était engagée secrètement entre Fudge et Dumbledore.

Et il avait encore du mal à voir quel était son rôle dans cette histoire mais espérait trouver quelques réponses durant son voyage en France.

Le discours s'éternisa, puis il fut obligé de suivre tous les dirigeants dans la Salle du Conseil où Ombrage prit soin de détailler absolument tout ce qu'elle avait prévu pour la Réserve dans les mois à venir. Elle avait apparemment préparé une demi douzaine de « Décrets » qui devaient venir supplanter le règlement tant que le « Temps de Crise » était déclaré – et là on pouvait rire jaune car il y a avait un flou juridique assez impressionnant sur qui pouvait annuler une telle chose et dans quelle condition.

A moitié désireux de se fracasser la crane contre la table tellement il était exaspéré, Harry sursauta quand son nom sortit brusquement après avoir été pourtant merveilleusement ignoré jusqu'ici.

-Et bien sûr Mr Potter m'assistera dans mes taches, lâcha mielleusement Ombrage en lui adressant un petit sourire qu'il avait appris à détester.

C'était comme si elle disait « Et bien sûr Mr Potter sera mon esclave personnel ! ».

Il chassa aussitôt d'horribles images mentales qui comportaient des chaines et des chatons.

-En fait, Mrs Ombrage, mon titre est toujours « Aspirant Potter » et je crains de ne pas pouvoir assurer une si … noble… tâche… Contesta Harry.

-Et pourquoi donc ? Vous avez pris à ce point gouts aux vacances ? Répliqua la Sorcière tandis que le Capitaine Austen le regardait avec déception.

-Ce n'était PAS des vacances… Chuchota-t-il en essayant de ne pas trop s'énerver avant de fixer avec insistance Desclare pour qu'il intervienne.

-En fait, j'ai prévu d'envoyer l'Aspirant Potter en mission diplomatique sur le territoire français. Tout est pour ainsi dire réglé.

-Sans m'en prévenir ? Couina Ombrage comme s'il venait de lui infliger la pire des trahisons.

-C'était avant votre… OPA hostile.

Il y eut un nouveau cri d'indignation de la part de la sorcière qui se tourna vers le capitaine Austen comme si elle était chamboulée.

-Ce n'est rien de tout ça, voyons ! Claqua ce dernier en fusillant du regard Desclare.

-Pensez ce que vous voulez, je m'en moque. Je sais reconnaitre un magouillage politique quand j'en vois un. Contrairement à vous, je ne suis pas un simple exécutant aux ordres d'une Nation.

-Seriez-vous en train de dire que vous êtes mieux que nous ?

Desclare esquissa un sourire sans rien dire et le visage du capitaine se para de nouvelles taches rouges.

-Peu importe, intervint Ombrage avant que quiconque ne dégaine leur arme. Pourquoi avez-vous besoin d'envoyer Mr Potter là-bas ? C'est extrêmement suspect comme décision. De plus, il n'est peut-être pas prudent d'éloigner Mr Potter et sa si précieuse dragonne de la Réserve, ne pensez-vous pas ?

-Au contraire, Miss Ombrage. Notre Reine dorée arrive à maturité et elle va bientôt vouloir se reproduire. Nous aimerions cependant qu'elle prenne un peu plus d'âge avant cela, et surtout qu'elle ne subisse pas l'influence d'une autre de nos dragonne au risque de provoquer un combat mortel. Que savez-vous sur le comportement sexuel des dragons Miss Ombrage ?

Harry retint un rire en applaudissant mentalement Desclare des deux mains. « Sexuel » était un mot qui transformait Ombrage en statue de sel.

-Il suffit, je ne veux pas en entendre plus Desclare ! Un peu de tenue, vous vous adressez à une Dame !

L'homme prit une expression confuse :

-Qu'ai-je donc dit de si déplacé ?

-Assez Desclare ! L'arrêta le Capitaine Austen avant de se pencher avec déférence sur la Sorcière : Ignorez leur manque de savoir vivre, Miss. Je suis néanmoins, à regret, obligé de valider ses propos. Nous éloignons toujours les femelles qui sont proches de… Vous-Savez-Quoi.

Face à autant de pudibonderie, Harry put presque entendre tous les chevaliers rouler des yeux mentalement.

-Bon ! Bon… ! Grommela Ombrage avec mécontentement et soudain Harry eut une idée.

Il prit son expression la plus boudeuse et fixa Desclare avec rancœur :

-Encore une fois, vous me mettez sur la touche ! J'en ai marre ! Quand comprendriez-vous que je suis un VRAI chevalier dragon moi aussi !

Desclare tourna la tête vers lui en silence, mais encore une fois, il comprit sans un mot ce qu'il était en train de faire et fronça les sourcils avec sévérité. Charlie, pour sa part, cacha un sourire en dressant ses mains jointes devant, ayant néanmoins du mal à dissimuler les étincelles d'amusement qui dansaient dans ses yeux bleus.

-Vous ferez comme je l'ai dit, Aspirant Potter ! Clama alors Desclare. Lier des liens avec des alliés fait partie du travail du Maître de la Reine Dorée !

-C'est ennuyeux et ça ne sert à rien ! C'est humiliant pour moi ! Continua Harry en s'efforçant de ne pas regarder Ombrage pour voir si elle mordait à l'hameçon.

Elle mordait. Et elle se repaissait de sa frustration et de sa colère comme si elles étaient deux boules de glace sur un cornet.

-Allons Mr Potter, il ne faut pas discuter les ordres ! Intervint-elle avec délice. Vous devez tenir votre place dans cette société et cesser de désirer ce qui n'est de toute évidence pas pour vous. Les derniers évènements l'ont bien montré, et par là, je veux parler de la façon dont vous avez semblé perdre tout lien avec votre dragon. Le Minstère, et j'étais personnellement d'accord avec cela, avait proposé un remplacement pour une personne bien plus indiquée…

-Nous n'allons pas revenir là-dessus Ombrage, je vous ai dit que c'était impossible ! L'interrompit Desclare. Le lien entre chevalier et dragon ne se joue pas comme aux chaises musicales, et même votre Chevalier-de-garde peut vous le confirmer.

Le regard d'Austen était assassin alors qu'Harry faisait de son mieux pour garder son expression furieuse.

-Et c'est navrant, regretta Ombrage avant de secouer une de ses mains au-dessus de son épaule comme pour chasser une mouche. Tout ça pour dire que Mr Potter doit rester à sa place, que cela lui plaise ou non. Cela me donne même une idée ! Pourquoi ne pas l'envoyer en Angleterre après la France ? Un séjour au Ministère ne pourra que lui faire du bien !

-Euh… Nous verrons ça plus tard, fit Desclare. Cette réunion s'est déjà assez éternisée comme ça, surtout pour mes hommes qui viennent juste de rentrer de mission. Je pense que l'essentiel a été abordé, non ? Et peut-être aimeriez-vous vous préparer pour le banquet de ce soir ?

Alors qu'il y avait ici et là des approbations, Harry se retenait de bailler. Il avait techniquement dormi pendant plusieurs jours d'affilé avant de s'être réveillé ce matin, mais il n'en avait pas vraiment eu l'impression. Et les émotions fortes de la journée semblaient contribuer à la rendre encore plus longue qu'elle ne l'était.

-Bien joué Harry, glissa au passage Desclare alors que tout le monde quittait la salle.

Cela le rendit tout fier de lui-même. Et son sourire dû être plutôt révélateur puisqu'il sentit soudain les mains de quelqu'un tomber sur ses épaules et une voix souffler à son oreille :

-Serpentard !

Harry tourna la tête, le nez plissé d'amusement alors que Charlie lui lançait un regard innocent.

-Et alors ? Répondit effrontément Harry.

-Je croyais que tu étais un gryffondor, moi ! Un concentré de rentre-dans-le-lard et de « subtilité ? Quelle subtilité ! » ! J'ai été de toute évidence trompée sur la marchandise !

-Pas si subtil que ça apparemment, répliqua Harry alors qu'ils entraient dans la galerie menant à ses appartements.

-Tu parles, à part Desclare et moi, la plupart n'y ont vu que du feu.

-Parce que c'est comme ça qu'ils me voient, soupira Harry. Comme un gamin capricieux. Quant à Ombrage, elle n'est pas discrète quant à ce qui lui fait le plus plaisir. C'est une sadique.

-Le Capitane Austen reste prudent, ajouta Charlie à son analyse. Comme ça, il a l'air d'être un bouffon à la solde du Ministère, mais c'est un bouffon dangereux et plus intelligent qu'il n'en a l'air. C'est un opportuniste qui est prêt à tout pour qu'on reconnaisse l'importance de son bataillon de dragon. Et un soldat. Comme beaucoup de britannique, il voue un culte à ta légende, mais Fudge et Ombrage ont commencé un discret travail de sape de ta notoriété et il est déchiré entre l'envie de vouloir que le Survivant devienne un Allier et la mauvaise impression qu'il a désormais de l'Aspirant Potter…

Harry s'arrêta devant l'entrée qui menait à la caverne de Talath et fixa Charlie avec surprise :

-Tu as l'air de le connaitre très bien ce mec !

Charlie sourit et souleva le rideau qui cachait l'ouverture pour le laisser passer devant.

-Tu oublies que je suis le chevalier que Desclare envoie en Angleterre dès qu'il y a un problème à régler avec Fudge. Alors forcément, j'ai été amené à travailler plusieurs fois avec les Verts Gallois.

Il s'arrêta un instant pour saluer convenablement Talath qui revenait des thermes, littéralement rayonnante de bonheur, puis continua alors qu'Harry grattouillait amoureusement le dessous de son museau.

-Je sais que Austen a perdu sa femme lors de l'attentat de Mangemort du Chemin de Traverse, en 79, qu'il a une fille unique qui a le même âge que les jumeaux et qui a marqué une Verte. Qu'il n'a aucune sympathie pour les Réserves et leur fonctionnement, même s'il ne sait pas tout à notre sujet. Et c'est à peu près tout. Ah, si, ce n'est pas un mauvais bretteur.

Harry appuya sa tête contre la joue de Talath, se demandant si cet homme deviendrait un problème pour lui.

/Ils ne peuvent pas rester./ Affirma quant à elle Talath. /Ce sont des intrus sans la moindre éducation. Cet homme n'est même pas venu me saluer et m'admirer ! Charlie l'a fait. Charlie vient tous les jours. Desclare aussi et beaucoup d'autres ! Aucuns de ces nouveaux chevaliers ne s'est présenté à ma caverne !/

Harry s'empressa de la câliner pour la détourner de ses contrariétés tout en se disant qu'elle restait néanmoins toujours aussi vaniteuse.

-Il a l'air de s'être passé pas mal de choses durant mon absence, se rendit compte Harry. Ombrage cherche à m'éjecter, Fudge me fait passer pour je ne sais quoi à qui veut bien l'écouter et toi tu encourage le narcissisme de ma bébé dragonne !

Le rouquin se contenta de rire depuis la paroi où il était adossé.

-C'est ça, rit. Homme insensible. Tu n'as pas un dragon ou une corvée qui t'attend quelque part ?!

-Pas le moins du monde, le contredit Charlie.

Harry s'attarda alors sur lui, de sa posture nonchalante mais étudiée à son regard rempli de défi. Lâchant Talath, il ne put s'empêcher de s'approcher comme s'il était un papillon de nuit attitré par une lumière. Il ne se l'expliquait pas, d'autant plus qu'il était dans une de ces situations où les choses partaient n'importe comment avec le chevalier bronze.

Et il était perdu, parce qu'il ne savait pas si l'homme le provoquait, ou s'il provoquait quelque chose – mais quoi qu'il en soit, il était à ce moment certain que Charlie était le responsable en se comportant aussi bizarrement, en le perturbant et en instaurant une sorte de tension entre eux deux qui n'avait pas lieu d'être.

Irrité, il parcourut les quelques pas qui les séparaient sous l'œil curieux de Talath et se planta devant lui.

-Qu'est ce qu'il y a ?

Il tenta d'y mettre suffisamment d'autorité et de confiance, mais l'expression de douceur que pris le visage du Weasley rendit la chose ardue.

-Je passe du temps avec toi, déclara Charlie. Je profite de ta présence. Sans toi, ici, c'était vraiment vide.

-Tu parles, comme si un chevalier avait le temps de s'ennuyer ! Essaya de dédramatiser Harry en se demandant pourquoi il avait échappé à ce genre de scène avec tous les autres, alors qu'il y avait le droit avec lui ?

Tout le monde s'était mis d'accord pour que Charlie soit celui qui l'embarrasse ou quoi ?

-On peut s'ennuyer de quelqu'un, oui. Je me suis habitué à t'avoir dans les parages, tu sais. Recevoir tes petites piques par lézard interposé était intéressant, mais ça ne vaut certainement pas le vrai. Le vrai qui lance des bombes comme « Sirius Black est innocent. ».

Harry fit la moue, n'ayant pas le moins du monde le désir de s'excuser pour ce qu'il avait écrit.

-Tu m'en veux ?

-Ais-je l'air de t'en vouloir ? Répliqua Charlie en comblant pratiquement l'espace les séparant en se propulsant depuis la paroi.

-Euh… Amorça Harry, sans mot alors que la proximité de Charlie lui rendait toute réflexion difficile.

Il y avait sa magie qui caressait sa peau, chaude, riche et piquante et son odeur de cuir, de sueur, qu'on retrouvait sur n'importe quel chevalier, mais assorti à quelque chose de lourd et de musqué qui n'appartenait par contre qu'à Charlie.

Harry déglutit difficilement alors que ses yeux se perdaient malgré lui dans le bleu à nouveau sombre du regard de son vis-à-vis, le cœur battant violemment.

Leurs deux lézards de feu ne faisaient qu'ajouter à l'étrangeté des choses en venant se balader à moitié sur les épaules de l'autre, montrant ainsi la familiarité qu'il y avait entre eux et formant un cercle qui excluait le monde extérieur pour les laisser, tous les deux, dans un espace atrocement petit. Ils gazouillaient, aussi, beaucoup, excités, mais Harry ne voulait pas réfléchir à ça.

-Eh bien… Tu sais ce qu'on dit au sujet de ne pas titiller les dragons endormis. Répondit finalement Charlie en englobant dans sa main une partie du menton et du visage du brun.

-Euh… Pas vraiment ? Je te titille ? Moi ? Non ! Toi, par contre… D'ailleurs… J'aimerais savoir… Parce que je suis un peu perdu. Qu'est-ce que tu attends de moi au juste? Que je sois…

« Un ami ou un frère » était ce qu'il s'apprêtait à dire, mais l'autre main de Charlie se posa sur sa taille, et il inclina légèrement la tête en fermant les yeux, alors le cœur d'Harry fit une grosse embardée et il se jeta brusquement en arrière.

Les lézards piaillèrent d'indignation et Charlie coupé dans son élan se redressa, l'expression complétement indéchiffrable.

-Euh… Souffla Harry qui pour sa part était complétement bouleversé.

-Je crois qu'on m'attend quelque part finalement, affirma distraitement Charlie en partant vers l'intérieur des cavernes sans un regard pour lui.

Harry resta figé à sa place un moment un peu trop long pour ne pas être embarrassant, avant de cacher le bas de son visage de sa main.

-Est-ce qu'il ne vient pas d'essayer de m'embrasser ? Demanda-t-il dans le vide, plus pour arriver à ancrer cette réalité que pour obtenir une réponse.

Il savait déjà que Talath était perplexe et ne comprenait pas toutes ces histoires, donc… Il n'y avait aucune aide de son côté.

Pourtant, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute : Charlie Weasley avait bel et bien essayé de l'embrasser.

A suivre…

Je rappelle que Harry est un garçon et qu'il a 15 ans, soyez conciliants avec lui . Mais oui, on y est enfin arrivé et plutôt que de parler de sexe, on va parler de sentiments dans les chapitres suivants. Et j'espère que je vais pas AUTANT galérer que dans ce petit bout de passage entre Harry et Charlie. Je vous dis à la prochaine fois ! (On priant pour que le thermomètre ne monte pas au-dessus de 34°, hein…)