Mot de l'auteur :Pour ceux qui n'y croyaient plus, ça y est, c'est bon, j'ai mes quatre chapitres écrits, il ne me reste que quelques relectures orthographiques à faire, mais il n'y aura plus de changements de textes. Ca a pris énormément de temps et je le sais, ma vie souffre d'un manque de stabilité depuis plus d'un an et ça s'en ressent dans ma production générale, je suis vraiment désolée pour cela.
J'espère que je n'ai pas perdu trop de monde au passage. Et je remercie tous mes adorables lecteurs ET relecteurs qui sont venus à moi pendant cette période pour me faire part de leur envie d'avoir la suite.
Donc, concernant cette partie, je vous avais dit que je voulais écrire tous les chapitres pour que vous puissiez les avoir les uns après les autres sans un temps d'attente indéterminé entre eux qui vous ferez oublier ce qu'il s'était passé au chapitre précédent ou vous perde dans les révélations.
J'en avais aussi besoin MOI, afin d'essayer de garder une certaine compréhension et cohérence et croyez-moi, je suis souvent revenu dans les chapitres en arrière pour rectifier ou ajouter des choses, donc je suis heureuse d'avoir pris cette décision.
Clairement, durant tous ces mois, j'ai eu l'impression d'écrire un épisode de la télé réalité Pékin Express version Chevaucher le Vent. Avec objectif de courses, drapeaux noirs, épreuves, véhicule à trouver et hébergement… Vous verrez, ça bouge beaucoup.
Vous pouvez donc vous attendre à un chapitre par semaine, le samedi donc, pendant un mois, puisqu'il s'agit de quatre chapitres prêts.
En attendant j'espère que ce chapitre vous plaira même s'il est très centré sur Harry et Elizabeth.
-RESERVE DE LA MONTAGNE BLANCHE-
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade) –Second de la 4eme Escadrile-
River (dragon bronze Carenath, lézard de feu bronze)
Cyan (dragon bronze)
James O'Connel (dragon bronze Regileth) – Capitaine de la 1ere escadrille-
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)
Damian (dragon brun Emlith) – 4eme Escadrille-
Reyn Li (dragon brun Gendrath) -4eme Escadrille-
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer Cadwell (dragon vert Hellth) – Apprenti Guérisseur -
Candidats : Dennis Crivey
-CHATEAU DE NURMENGARD-
Severus Rogue (lézard de feu vert Absinthe) –époux de Sirius Rogue-
Sirius Rogue –époux de Severus Rogue-
-ORDRE DU PHENIX-
Albus Dumbledore
Remus Lupin
Maugrey Fol-Œil
Nymphadora Tonks
Arthur et Molly Weasley
Bill Weasley
-CHATEAU DE POUDLARD-
George Weasley
Frederick Weasley –petit ami de Hermione Granger-
Ronald Weasley (lézard de feu bleu Thot)
Hermione Granger –petite amie de Frederick Weasley-
Ginevra Weasley
-GARDE DES VERTS GALLOIS-
Capitaine: Austen (dragon bleu Victorius)
Sergent : Elizabeth Austen (dragon vert Athena)
Chapitre 41 : Si différents et semblables
Cela dura presque cinq minutes de vide et de perte de sensations, puis tous les dragons et leurs chevaliers réapparurent comme prévu dans les Alpes autrichiennes.
Dennis qui était assis derrière Harry se détendit légèrement et poussa un léger soupir qui se perdit sous forme de brume autour de son cou.
Harry, lui, lança aussitôt le Mot d'invisibilité pour les cacher des moldus. Même si le ciel aux alentours était vide et nuageux, il ne se détendait que lorsqu'ils se savaient cachés. Après quoi il observa la formation commencer à se désagréger alors qu'un à un les dragons rejoignaient la terre ferme.
-Alors ce transplanage ? Cria Harry pour se faire entendre, tordant le cou vers son cadet aux cheveux blonds ébouriffés.
-Je n'ai pas eu peur ! Mais j'ai été quand même surpris, répondit de la même façon Dennis en ajustant ses lunettes de vol. Ca semblait plus long que dans mon souvenir.
Avant de monter sur Talath, le Candidat lui avait confié qu'il ne se souvenait plus très bien de sa première expérience à son arrivée dans la Réserve. Trop d'excitation et d'énergie. Harry l'avait entendu avaler un léger hoquet effrayé lorsque la grande dragonne dorée les avaient fait disparaitre de la Réserve.
/Ca n'a rien de très excitant./ Affirma cette dernière. / Un instant là, le second ailleurs. Finalement je préfère un Long Vol./
Comme c'était à son tour de se poser, elle plongea vers le sol et Harry dégusta avec elle la sensation délicieuse de liberté et d'être dans un immense espace en plein air. Cela faisait si longtemps depuis leur dernière mission. Voler en dehors de la Réserve avait un gout particulier.
Déployant finalement les ailes pour freiner, la dorée se choisit un morceau de roche à agripper de ses pattes avant de laisser tomber tout son poids sur le sol.
Harry abonda en compliment pour sa manœuvre, caressant le morceau de cou devant sa selle.
-C'était super cool ! S'exclama pour sa part Dennis en rebondissant sur son assise avec enthousiasme. Mieux que de voler avec Derianth et Charlie !
-Derianth est si prudent, chantonna Harry avec amusement.
/Avisé./ Ajouta pour sa part Talath. /Et un peu feignant je suppose./
-Ne lui dit pas ça.
/Ca ne pourra jamais être pire que Emlith./
La tête de la dragonne se tourna avec un rien de dramatique sur son frère de couvée qui était déjà affalé dans un coin. Emlith se contenta de battre sa queue par terre pour lui faire comprendre qu'il se fichait complétement de son avis à ce sujet.
Harry défit alors ses mousquetons et glissa sur l'épaule de Talath avant de sauter par terre pour aider Dennis à en faire autant.
A ce moment, la dernière du groupe, Athena, se laissait tomber au milieu des autres dragons. Une vague de curiosité venant d'elle taquina un coin de la conscience d'Harry.
-Tu crois qu'on va rencontrer d'autres races de dragons ? Demanda Dennis alors qu'il se tenait aux bras d'Harry.
Il le posa à terre en haussant des épaules.
-Peut-être, mais il n'y a pas de Réserves proches ici.
Dans tous les cas, les dragons portaient leur harnais de voyage arborant de façon très visible le blason de la Montagne Blanche. Et ils se trouvaient sur les terres de l'Accord donc ils ne devraient pas rencontrer de factions ennemies.
Théoriquement.
Harry caressa le fourreau de son épée machinalement.
-Vous avez une heure ! Annonça O'Connell. Assurez-vous du bien être de votre dragon. Il y a un petit lac en contrebas si l'un d'entre eux à envie de boire. Et ne négligez pas votre propre santé. Transplaner est éprouvant pour le corps et la magie, surtout lorsque la distance est longue.
L'homme immense se tourna alors avec circonspection sur le plus petit des dragons :
-Et celle-là, elle tient le coup ? Elle a besoin de plus de repos ?
-Celle-là n'a aucun problème. Nous pourrions même repartir immédiatement, fit Elizabeth avec des poignards à la place des yeux. Notre Capitaine a approuvé le plan de vol après tout !
Damian siffla avec amusement depuis l'endroit où il s'était assis. Ses yeux brillants ne cachant rien du fait qu'il profitait du spectacle.
-James… Souffla quant à lui Mortimer avec un rien de lassitude. Les Vertes ne sont pas des petites natures.
O'Connel se tourna vers le chevalier vert, indigné :
-Ce n'est pas ce que j'ai insinué. Son dragon est juste différent. Je ne sais pas grand-chose des dragons poids plume.
-Elle va bien, répéta avec agacement Elizabeth, non sans cependant adresser un bref regard embarrassé en direction de Mortimer.
Ce dernier se tourna vers Harry à la recherche d'une explication sur son comportement mais il n'en avait pas. En fait, la vert gallois ne se comportait jamais comme il s'y attendait. Et il n'y avait que Reyn qui ne s'en préoccupait pas, l'expression fermée près de son dragon.
Mais avant tout autre chose, Harry examina Talath. Des plaies pouvaient parfois apparaitre durant un transplanage et il serait imprudent de la laisser replonger avec de la chair à vif. La désartibulation était aussi possible chez les dragons même si c'était rare.
Ainsi après avoir profité de l'aide de Dennis pout faire les vérifications d'usages, il put se détendre à son tour dans l'air froid de la montagne, admirant un instant le panorama en grignotant des fruits secs.
Il sentit alors une nouvelle poussée dans son esprit et se tourna vers Athena qui était resté à l'endroit où l'avait laissé sa maîtresse. Il lui sourit doucement et il put presque voir ses yeux s'agrandir légèrement, le vert terne qui les habitait laissant place à quelque chose de plus tonique.
-Voulez-vous profiter de la vue ? Lui demanda-t-il.
Les yeux se tournèrent un bref instant vers là où sa maîtresse discutait avec O'Connel et une douce bouffée d'amour accompagna le mouvement.
-OK, vous ne bougerez pas, comprit-il en s'avançant à son tour pour la regarder en détail avec curiosité.
Il nota les différences avec Talath quand elle avait encore cette taille. A l'époque il n'avait même pas eu le droit de la monter, ses muscles étaient encore immatures alors qu'elle commençait à peine à voler.
Bien sûr il en était autrement pour la Vert Gallois qui était comme un tas de muscles nerveux aux angles hérissés. Son regard était clair, sans animosité malgré les manières impitoyables avec lesquelles on l'avait élevée.
-Que regardez-vous ?
La voix féminine légèrement défensive lui fit quitter sa transe contemplative et il put constater qu'Elizabeth était revenue vers sa dragonne comme une mère surprotectrice. Harry battit légèrement des cils avant d'étirer son sourire avec malice. Il ne tarda pas à voir la crispation sur son visage indiquant qu'elle avait était émue d'une façon ou d'une autre.
Le brun ne put s'empêcher d'être émerveillé par ce nouveau pouvoir qu'il découvrait et se lécha inconsciemment la lèvre inférieure. Il eut envie de continuer à pousser le jeu comme un jeune faon testant ses jambes. Ou plutôt lui testant ses charmes.
-Je la regarde, elle est très belle, affirma t'il en prenant bien soin de la fixer en accentuant le dernier mot.
Cela ne manqua pas. Il put admirer le masque se briser, laissant apparaitre un éclat de vulnérabilité et de douceur, alors qu'elle subissait le trouble dû à ses mots. L'incertitude de savoir s'il parlait de son dragon ou d'elle.
Ou des deux , songea Harry pas très certain de la vérité.
Quoiqu'il en soit, elle avait dés lors du mal à savoir si elle devait continuer à se montrer agressive ou accepter l'offre de paix qu'Harry tentait de lui tendre.
-Mais j'ai du mal à comprendre, ajouta doucement ce dernier.
Il tendit la main vers Athena pour savoir ce qu'elle allait en faire et il eut l'impression d'imposer un choix dramatique à la dragonne qui se crispa de tous ses muscles.
-Je ne peux pas la toucher ? Demanda-t-il alors qu'Elizabeth le regardait à présent comme si elle essayait très durement de creuser un trou dans son cerveau.
-Pas de caresses, affirma t'elle finalement. Pas de marques d'affections. Je te l'ai dis, non ? Ce ne sont pas des animaux de compagnies.
Elle s'assit à côté sur un monticule couvert en partie de mousses, détournant le regard.
-Même pas venant de toi ?
Les doigts de la jeune fille s'enfoncèrent douloureusement dans la végétation.
-Même si elle le veut aussi ? Insista Harry.
-Non, souffla nerveusement Elizabeth en tournant brusquement la tête dans leur direction. Le Capitaine dit que ce n'est pas professionnel. Nous sommes des soldats, pas des amies ou tout autre chose du même genre.
-Vous êtes la moitié d'une même âme, lâcha aussitôt Harry qui ne pouvait pas s'empêcher de se sentir un peu bouleversé par la distance qu'elles s'imposaient juste parce que son père avait décrété que c'était mieux.
Quand il avait reçu l'Empreinte de Talath, il n'avait pas pu s'empêcher de la toucher, de la louer, de l'adorer plus que sa propre existence. Chaque touche et chaque caresse étaient bienvenues et ardemment désirées, et même le plus sombre connard de la Réserve était câlin avec son dragon.
Ronan devenait tout sucre tout miel lorsqu'il avait affaire à Kyreth.
Cela faisait partie du serment silencieux entre eux, c'était même l'une des meilleures parties de leur association.
-C'est JUSTEMENT parce que nous sommes reliés par notre âme que nous devons être prudents, affirma Elizabeth. Au risque de tomber… Dans la bestialité. Nous sommes des sorciers. Nous ne devons pas nous laisser contrôler par les instincts et les pulsions de notre dragon. Au contraire, nous devons le discipliner pour qu'il se comporte correctement et qu'il reste sous contrôle. Que NOUS restons sous contrôle. Des honnêtes et décents sorciers. Nous… Eux… Les dragons. Ce sont des montures et des armes. Des armes animales. Pas des amis, pas des animaux de compagnie. Pas nos égaux.
Elle y croyait dur comme fer, Harry pouvait le dire à la façon dont ses yeux brillaient de conviction.
-C'est la chose la plus triste que je n'ai jamais entendu, affirma-t-il pour sa part.
Ces derniers temps, il avait souvent l'impression que certains essayaient de se servir de lui comme d'une arme, alors il n'imaginait même pas traiter sa moitié ainsi.
/Les armes sont dangereuses. Les petites mains lisse et douce des humains n'arrivent à rien sans armes. / Affirma orgueilleusement Talath qui suivait silencieusement la discussion sans rien en laisser paraitre. / Si nous sommes des armes, alors ça signifierait qu'ils n'arriveraient à rien sans nous. Qu'ils ont besoin de nous./
Elle aimait cette pensée.
Elizabeth, loin d'imaginer et encore moins de comprendre les pensées de la dorée, se renfrogna et le jugea un instant du regard, puis alors qu'il gardait un visage vide, elle se leva à nouveau :
-Moi c'est vos façons de faire que je ne comprends pas. Alors que vos dragons sont plus grands, avec un potentiel de destruction plus important, vous les laissez faire ce qu'ils veulent !
Elle brassa des bras en observant tour à tour les dragons qui s'activaient et menaient leurs propres affaires, de Emlith qui taquinait Dennis du bout de sa queue pour le faire rire, de Hellth qui flirtait avec Gendrath, s'amusant à lui mordiller légèrement les ailes ou à lui grimper dessus, de Talath qui se pavanait en hauteur, Moineau trillant autour d'elle comme un bijou animé, à Regileth qui était assis en sphinx et discutait avec son chevalier, leurs deux nez penchés sur une carte que O'Connel avait déplié.
Ce qu'elle condamnait, Harry l'adorait bien au contraire. C'était parce que les dragons étaient leurs propres personnes qu'il était si intéressant de les côtoyer et de vivre avec eux. Ils n'étaient pas juste de simples prolongements de leurs chevaliers, sorte de familier, d'arme personnelle, de patronus ou animal de compagnie. Ils n'existaient pas juste pour flatter l'égo de leur humain. Ils étaient des personnes à part entière et la relation qui unissait les paires était l'amour invincible qu'il y avait entre eux.
Et tout ça, il voulait vraiment pouvoir le faire voir à Elizabeth.
-Ils… Ils sont plus que des armes. C'est un rôle qu'on leur impose et ils font déjà beaucoup pour ça. Je suppose qu'on veut juste les voir heureux, commenta Harry. Et partager notre vie, nos émotions et nos sensations nous rend plus proches et plus forts. Sans compter que c'est un sentiment très intense. Nous les aimons comme ils sont. Nous les respectons en tant que dragons.
-Mais… Ça vous fait faire des choses contrenatures, siffla Elizabeth. Comme… (elle hésita) Toi... Et… Lui.
Elle montra à peine Mortimer du bout du nez, semblant terriblement gênée.
Harry mit quelques minutes à comprendre ce qu'elle trouvait d'étrange avec eux deux.
-Vos vertes ne choisissent jamais des hommes ? S'étonna-t-il alors.
-On ne le permet pas. Lors de leurs Eclosions on sépare les bleus et les verts dans deux enclos distincts.
Au vue du comportement des dragons tout juste sortis de l'œuf, ça semblait une entreprise très éprouvante pour pas grand-chose. Face à son expression de fierté, comme si la Garde avait inventé l'eau chaude, Harry se garda de le lui faire remarquer. Il y avait cependant quelque chose qui le gênait dans l'histoire :
-Mais… si un dragon préfère un chevalier du sexe opposé ?
-C'est ce que je veux dire : ce n'est pas normal. Cela veut sans doute dire qu'il n'est pas une bête viable.
-Bien sûr que si ! Ça n'existerait pas dans le cas contraire ! Je n'arrive pas à croire que vous préfèreriez tuer un bébé dragon plutôt que de lui laisser une chance.
D'une façon ou d'une autre il avait dû toucher quelque chose de sensible puisqu'elle se mordit la lèvre avec frustration.
-Le système est dur, fit-elle. J'aime énormément les dragons, tu sais, et je n'aime pas quand il faut en tuer, mais ça arrive à chaque Eclosion. C'est déjà assez étrange d'avoir quelqu'un d'autre dans sa tête sans qu'il s'agisse d'une créature d'un autre sexe !
-Avoir une voix féminine dans ma tête ne m'a jamais posé de problème, la contredit Harry avec humeur. Et ce n'est pas comme si elle jacassait au sujet de produits de beauté ou de mecs. Les centres d'intérêt des dragons ne sont pas vraiment genrés. Je ne pense pas que ça m'ait changé ou rendu plus ou moins viril. Si tu veux le savoir, ni ma bite, ni celle de Mortimer, ne sont tombées en donnant l'Empreinte à une femelle !
Immédiatement Elizabeth le regarda scandalisée et tout à fait écarlate, mais Harry était agacé par ce que son mode de pensée insinuait. Malgré elle, bien sûr. Ce n'était pas sa faute si on lui avait appris de la merde.
-Je… Je n'ai… Pas… Jamais… Bégayait-elle avant d'exploser comme une potion ratée : Je… Je n'arrive pas à croire que tu sois Harry Potter ! Tu ne peux pas l'être, ce n'est pas possible !
Elle prit aussitôt la poudre d'escampette loin de lui, mortifiée comme s'il était une sorte d'exhibitionniste nu sous un imperméable marron.
Lui pour sa part trouvait juste la situation édifiante et ce n'était pas Damian qui avait assisté au naufrage et se roulait presque par terre de rire qui l'aidait.
-La pudibonderie sorcière… grommela-t-il pour lui-même avant de prendre son ami pour témoin : Attends, je lui ai juste parlé de bite, à son âge elle est quand même au courant qu'on en a une, tout de même !
Damian eut du mal à retrouver sa respiration pour lui répondre. Tout ce qui sortait ressemblait beaucoup à des halètements hystériques d'où émergeaient ici et là des mots comme « bite », « Harry Potter », « foutu »…
Bref, il n'était clairement d'aucune utilité et Harry remettait ardemment en question leur amitié.
/Excusez-là. Elle ne voulait pas se montrer méchante./ Fit soudain une voix féminine et Harry se retourna aussitôt vers Athéna, purement ravi.
C'était effectivement la voix d'Elisabeth, légèrement modifiée par la télépathie.
-Je l'excuse, pas de problème ! Je suis si heureux que tu veuilles bien me parler.
/Je suis désolé Liz', mais vous sembliez avoir besoin d'aide./ Fit alors Athéna en direction de sa maîtresse, inconsciente du fait qu'Harry pouvait l'entendre, puis elle continua pour lui : /Je suis désolé, il est interdit de bavarder durant les missions. Si le Capitaine était là, il me punirait./
Ah, oui, Harry supposait bien que tout le problème provenait du « Capitaine ».
-Ca n'a pas l'air d'être quelqu'un de commode.
/Elisabeth l'aime énormément. Il est la seule famille qu'il lui reste./
La remarque le frappa avec justesse et il se mordilla la lèvre, goutant l'impression d'une douleur familière. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ses parents morts, et à Sirius. Sentant son désarroi, Talath quitta sa position en hauteur, écartant Moineau d'un mouvement de cou pour se rapprocher.
*Ca va.* Lui fit-il savoir.
Parce que ça allait vraiment : Sirius était là pour lui maintenant et Elizabeth et lui semblaient définitivement être bien plus semblables qu'il n'aurait pu l'imaginer de prime abord.
* Liz'…* Se rectifia t'il en pensant au petit diminutif affectueux.
Elle devait parler à nouveau avec sa dragonne depuis sa cachette puisque les yeux de la verte étaient absents. Harry attendit la réponse.
C'était mal. Ô combien mal, il n'espionnait jamais consciemment les discussions privées entre Maîtres et dragons. En grande partie parce que tous les longwings étaient au courant pour ses pouvoirs et évitaient de parler de sujets sensibles ou même de lui en sa présence. Evidemment, il y avait parfois des ratés, surtout de la part des bleus et des vertes qui étaient par nature très distraits et pas toujours très réfléchis.
Mais là, il était bel et bien en train de tricher en affectant un air désintéressé tandis que Moineau se frottait amoureusement contre ses joues.
/Je sais, mais ça pourrait vous aider, non ? Il semble aimer que je lui parle, alors s'il m'apprécie, il vous appréciera aussi. C'est ce que vous voulez, pas vrai ?/
Harry enfouit son visage dans le flanc de son lézard pour cacher son sourire. Ainsi que le petit éclat de joie victorieuse qui avait explosé dans sa poitrine au même moment. Il essaya de se dire que c'était parce que son plan marchait, mais…
*Oh Talath, ELLE veut que je l'apprécie !*
/Bien sûr, qui ne le voudrait pas ?/ Répondit Talath avec une touche de perplexité et un rien d'acidité.
Elle, ne semblait pas beaucoup aimer Elizabeth et Athéna.
/Je ne comprends pas vraiment ce que vous leur trouvez d'intéressant. Pour moi c'est un médiocre dragon vert et une médiocre maitresse. Vous méritez tellement mieux et nous avons tellement de pairs chevaliers et dragons qui gagneraient plus à notre attention./
*Oui mais le plan…*
/Nous savons tous les deux que c'est en train de devenir un peu plus que le plan. Harry, vous avez trop de curiosité, de compréhension et de gentillesse pour les gens. Dans certaines circonstances, je suppose que c'est une bonne qualité, mais en l'occurrence, je crains que ce ne soit un défaut. C'est peut-être pour cela que Desclare pensait que vous n'étiez pas prêt./
Il ne pouvait rien dire à cela, Talath était joliment dans sa tête – mais heureusement son constat était dépourvu de tout jugement. Elle ne faisait que le conseiller calmement.
Néanmoins, légèrement ennuyé qu'elle puisse avoir raison, il se détourna d'Athéna pour tomber sur une expression beaucoup plus accusatrice venant de Mortimer.
Exhalant un léger soupir, il se dirigea vers l'homme qui semblait siffler comme une bouilloire en stade d'ébullition.
Ce dernier l'attira un peu plus loin en contrebas afin de s'assurer un peu d'intimité.
-Je peux savoir à quoi tu joues avec cette fille depuis ce matin ?
-Euuuuh…. Fit Harry, pas très éloquent avant de décider d'être honnête : franchement ? Actuellement je me pose la question.
-Tu as l'air de lui faire du rentre dedans, protesta le chevalier Vert.
-Eh bien, je la trouve plutôt jolie et… Et, je sais pas, elle est un genre de mystère que j'ai très envie de résoudre. Tu n'es pas curieux, toi ?
Les yeux de Mortimer s'arrondirent avec stupéfaction et effroi :
-Nope. Pas le moins du monde. En partie peut-être parce qu'elle n'est même pas capable de me regarder dans les yeux et qu'elle a l'air dégoutée dès qu'elle entend ma voix… Tu ne vas pas me dire que tu ne l'as pas remarqué ?
Harry frotta nerveusement le sol du bout de sa chaussure, embarrassé.
-Si. C'est le fait que tu sois un homme ayant marqué une Verte, ça la perturbe.
-Non, non, c'est pas le mot Harry, le mot que tu cherches, c'est homophobie. Je constate néanmoins que s'appeler Harry Potter donne une immunité, puisque, toi, elle te regarde et te parle… Enfin à supposer que tu sois vraiment attiré par les hommes, parce que maintenant je me pose la question…
Harry lui attrapa le bras pour le faire taire, l'expression troublée et inquiète.
-Mortimer, s'il te plait, ne la juge pas immédiatement, d'accord ? Je crois que c'est vraiment parce qu'elle ne comprend pas. On lui a appris tout ça et toutes nos façons de faire lui paraissent barbares. Pas juste l'homosexualité. Et je pense justement que nous devons discuter et échanger pour nous comprendre !
Il sentit son ainé se détendre et se calmer, se soumettant apparemment à son point de vue. Harry lui caressa gentiment le bras, conscient que ça ne devait pas être une situation agréable pour lui.
-Quant à moi… Je ne sais pas vraiment ce que je ressens. Je ne la connais que depuis quelques heures… Mais… C'est comme si j'étais attiré comme par un aimant. Comme si notre rencontre à tous les deux était… quelque chose qui devait se produire.
-OK… Je ne vais pas dire que je sais de quoi tu parles, mais si ça peut avoir un peu de sens…
Mortimer se tu un instant, son visage prenant une expression de réflexion qu'Harry reconnaissait être son masque de guérisseur.
-Harry… Ca va peut-être te paraitre étrange, mais est-ce que tu as déjà eu ce genre de sentiments ? D'impression ou de sensation ?
Le brun le fixa sans comprendre. Le chevalier Vert secoua la tête, frustré.
-Oui, c'est trop subjectif. Comment pourrais-tu savoir que quelque chose en toi est différent ? C'est juste que… Tu es particulier, c'est certain, tu as ce pouvoir d'entendre tous les dragons, mais tu es aussi apparemment le seul capable d'utiliser le Miroir d'Obsidienne à sa pleine capacité, tu as eu ces visions de ce qui semble être l'avenir… Donc, il ne serait pas si étrange que tu ais en réalité d'autres facultés que nous n'avons pas encore découvertes.
-Je ne saurais pas te dire Mortimer. J'ai toujours beaucoup agit à l'instinct.
-Et ton instinct t'éloigne de Charlie pour te rapprocher de cette fille ?
Harry sentit ses joues rougir à la mention de son ainé. Il était encore tout embrouillé concernant l'autre homme et son ami ne l'aidait pas en remettant toujours le sujet sur le tapis.
-Il faut croire que oui. Bon sang. J'en sais rien. Et si je me mets à réfléchir à tout, je vais juste me mettre à paniquer quand je me rendrais compte que je contrôle que dalle alors que je suis censé faire le contraire !
Et comme il commençait à s'agiter nerveusement, Mortimer s'empressa de lui tapoter le dos gentiment :
-OK, OK, je… Je vais juste te faire confiance, d'accord ?
En réponse, Harry se laissa tomber le front contre son torse, poussant un long gémissement de désarroi. Etre le Seigneur d'une Réserve à son niveau d'inexpérience était comme cuisiner un nouveau plat sans recette, avec tout un tas de possibilités d'ingrédient sur la table. Et qui trompait-il ? Il était juste un ado propulsé dans un jeu d'adultes.
/Un adulte n'est qu'un vieil adolescent, Harry./ Commenta Talath. / Tout est une question de perspective. Regarde : moi, je suis né le même jour que mes frères, et pourtant, eux on les traite comme des adultes, moi on me traite encore comme un bébé. Ce n'est pas parce que je ne suis pas encore capable de perpétuer notre race que je ne suis pas plus réactive et intelligente que Emlith, Kyreth et Arenth./
*Comme toujours, tu as raison.* Répondit Harry en se redressant et esquissant un petit sourire contrit à Mortimer.
/Pas toujours./ Rectifia Talath avec embarras. /Mais je sais que j'ai raison lorsque j'ai foi en vos capacités./
Harry lui renvoya une douce caresse mentale et consulta sa montre de poignet qui indiquait quasiment l'heure du départ.
-L'heure est pratiquement passée, remarqua Harry.
Mortimer s'éloigna alors en essayant de ne pas regarder la jeune fille qui les fixait depuis sa position.
Et échoua.
-Ouais, on devrait se préparer à repartir, soupira t'il en appelant Hellth.
Harry suivit son regard et tint celui de Elizabeth qui préféra apparemment s'éloigner hors de sa vue.
Mortimer ricana légèrement en levant un sourcil.
-Tu as une touche, Don Juan.
Le brun roula des yeux avant de le pousser sur le côté. Mais l'idée le fit sourire quand il rejoignit Dennis pour qu'ils puissent repartir. Ensemble ils firent un nouvel examen de la dragonne et du harnais, avant de remonter sur son dos.
/Etes-vous prêts ?/ Demanda-t-elle en s'avançant sur une saillie rocheuse.
Harry jeta un dernier coup d'œil à Dennis pour s'assurer qu'il était correctement sanglé avant d'enfiler ses lunettes de vol.
*Prêts.*
Il reçut immédiatement à travers elle les prochaines coordonnées d'apparition et les ancra dans son esprit.
A l'heure dite, les six dragons s'envolèrent et disparurent du ciel autrichien.
-D-
Le soleil avait depuis longtemps commencé sa chute vers l'horizon quand Regileth émit un grondement d'avertissement. Ils volaient au-dessus des reliefs français, invisibles aux yeux des moldus, même si leurs ombres se peignaient sur les collines, les champs et même sur les routes où circulaient toujours une ou deux voitures. Les formations d'oiseaux s'écartaient d'instinct et les bannières et drapeaux claquaient à leurs passages.
Par chance, la météo était avec eux et la ballade était même appréciable par ses beaux paysages formés autant par la nature que par la main de l'Homme. En face d'eux, ils pouvaient apercevoir la fine bande des Pyrénées avec ses sommets, gonflés de neiges, brillants sous le soleil.
Le danger ne vint pas face à eux, cependant, mais sur leurs flancs droits.
Utilisant le Mot d'Union et celui de Lumière pour voir par les yeux de Talath et percer l'illusion d'invisibilité, Harry découvrit une escouade d'une dizaine de dragons venant sur eux. A première vue, il y avait trois poids lourds en triangle, entourés de sept poids moyens bien que quatre d'entre eux semblaient plus petit.
Les poids lourds surpassaient en taille les Cornelongues roumains, avec une silhouette équilibrée quoique massive et puissante.
*Des Grands Chevaliers.* Supposa Harry puis en plissant les yeux : *Un bronze et deux bruns.*
/Trois Petits Chevaliers, deux bronzes et un brun./ Ajouta Talath.
/Quatre Pêcheurs Rayés, un brun, deux bleus et une verte./ Termina Regileth avant d'ordonner aux dragons de leur troupe : / Prévenez vos chevaliers qu'il s'agit d'une patrouille de la Réserve Royale de France. Ne faites pas de mouvements agressifs et tout devrait bien se passer./
Ils avaient sans doute découvert leur présence sur leurs terres : et même s'ils faisaient partis de l'Accord de Défense, ils n'avaient pas été prévenus en avance de leurs arrivées, ni de leurs buts. Et cela aurait pu se faire sans Ombrage pour fouiner avec malveillance dans leurs affaires.
/Aspirant Harry/ Fit Regileth en le sortant de ses pensées amères. /Donnez l'ordre au Candidat de signer notre matricule./
Harry se tourna vers Dennis qui se tenait bouche bée face aux nouveaux dragons, l'air de ne pas en croire ses yeux.
-Dennis, ça va être à toi de jouer. Signe notre matricule le plus lisiblement possible.
Le blondinet sursauta et aussitôt s'empara fébrilement de ses drapeaux pour se hisser debout sur sa selle et commencer à les agiter selon un ordre donné, tout rigide de concentration et de nervosité.
-Je rêve ou tu viens de leur dire bonjour ? S'esclaffa Harry qui suivait ses mouvements.
-Ca semblait la chose polie à dire, se justifia Dennis en rougissant.
Ils tournèrent cependant vite leur attention sur la troupe française où, depuis le Grand Chevalier bronze, un porteur de drapeau leur faisait parvenir un message. Leur matricule d'abord, puis une demande d'explication sur leur présence.
/Aspirant Harry/ Reprit Regileth en lui confiant les commandes de O'Connel. / Faites signer « En escorte », « Reine Dorée », « Affaire privée », « Deux jours » et « Demande de permission »./
Harry relaya le message et admira la mémoire du jeune garçon qui ne fit aucunes fautes. Pas étonnant que Montemps l'ait recommandé à ce poste qui était autant un privilège qu'une énorme responsabilité. Une erreur dans la suite de mouvements et Dennis pourrait envoyer un message très différent –sachant que pour une raison ou pour une autre, il existait même des injures dans le langage des drapeaux. Et ils ne voulaient certainement pas envoyer « Puantes baleines de l'air » ou « Equipage de baiseur de croups » aux français.
Oui, Harry ne savait pas pourquoi ça existait, sinon pour s'insulter entre chevaliers durant les entrainements, mais ça les avait bien fait rire.
La réponse arriva après un petit moment.
-« Salutation honorée à la Reine Dorée et à sa Dame », marmonna Dennis en traduisant.
Harry se racla la gorge, agacé, mais bien évidemment c'était des formules toutes faites. Flattée pour sa part, Talath répondit en arquant le cou vers le haut, lâchant une douce stridulation.
Le Grand Chevalier bronze répondit en abaissant le cou en révérence, assez près désormais pour que Harry puisse distinguer la couleur de ses yeux : bleu lavande.
Contentement avec une touche d'excitation.
-Arrête un peu de flirter ma grande.
/C'est ce que VOUS faites. Moi je reçois les égards dû à mon rang./ Se défendit Talath.
Le bronze était exactement à sa taille, la tête plus massive, le museau plus court, la peau granuleuse et rugueuse au contraire du cuir souple des longwing. Il semblait aussi moins à l'aise pour faire du surplace, sa masse et sa moindre envergure d'ailes l'obligeant à les battre plus souvent et plus puissamment.
A côté leurs dragons semblaient flotter avec élégance comme des plumes. Même Athéna semblait moins en difficulté.
Néanmoins, sur le champ de bataille ils étaient réputés pour être d'excellents combattant polyvalent, autant au corps à corps qu'à une certaine distance. On les comparait souvent aux requins et aux chiens de combats : avec des mâchoires puissantes qui se verrouillaient sur leurs proies et ne lâchaient jamais.
Les Petits Chevaliers leur étaient très semblables, les deux bronzes étaient à peine plus petits que Regileth, mais leurs tailles devaient se valoir. Les Pêcheurs Rayés étaient par contre dans l'échelle basse des poids moyens, aussi lisses que les longwings, le corps tout rayé de stries blanches comme un tigre. Leurs pattes étaient en parties palmées, ce qui leur permettaient de se déplacer facilement dans l'eau. Très agiles et précis, capable d'attraper au milieu des vagues les phoques, les dauphins ou les gros poissons dont ils se nourrissaient.
Autrefois on pouvait trouver des Pêcheurs Rayés vivant dans les falaises de tous les pays de l'Europe du Nord, maintenant ils étaient tous élevés en Bretagne, dans la Réserve des Falaises de Pic.
D'ailleurs ils portaient sur leur harnachement le blason de leur réserve : un triangle contenant deux vagues stylisées sous fond bleu. Les Grands Chevaliers avaient quant à eux la fleur de lys surmontée d'une couronne. L'emplacement de la Réserve Royale de France était un secret, mais on la disait quelque part dans les Pyrénées près de l'Académie de Beauxbatons.
L'attention d'Harry quitta l'emblème des yeux pour se tourner vers la forme du chevalier bronze. Il ne pouvait pas le détailler au-delà de son uniforme blanc et bleu clair, mais il sentait l'attention de l'homme sur lui.
/Le chevalier de Hellth a dit qu'ils seraient très intéressés par vous./ Commenta Talath avec satisfaction. /En fait, tout le monde s'intéresse à vous. Parce que vous êtes un chevalier doré ou comme la fille anglaise parce que vous êtes le Survivant./
Elle était complétement extatique de ce fait, mais Harry en était encore à départager ses sentiments à ce sujet. Mieux valait de l'attention que pas du tout d'attention, mais il n'était pas certain de le mériter. Ni que ce soit pour de très bonnes raisons. Un jour, peut-être, il pourrait être admiré pour autre chose qu'avoir survécu à un Mage Noir, s'être trouvé au bon endroit pour marquer une dragonne dorée ou bien être un joli minois et un joli cul à conquérir.
Un jour, on le regarderait pour ses victoires et ses réussites militaires.
En attendant, il préféra se concentrer sur le porte-drapeau des français qui leur demandait leur destination.
Il se tourna aussitôt vers Regileth pour confier ses doutes au dragon :
*Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ?*
Regileth transmit son message à O'Connell et les deux tergiversèrent un moment avant de convenir qu'il valait mieux être honnête.
/Il n'y a rien de particulier à Quézac ou de particulièrement sensible./ Déclara Regileth. / Je ne vois pas pourquoi ils viendraient se mêler à nos affaires. Et même s'ils savent qu'une colonie de vélanes s'y trouve, ils n'ont pas de raison de s'inquiéter. Au pire, ils penseront que nous y allons pour que nos chevaliers prennent du bon temps./
-Oh, génial… Renifla Harry. Parce que rien de mieux que de passer pour des queutards.
Il transmit quand même la demande à Dennis qui se mit à épeler le nom de la ville. Autour d'eux les dragons commençaient à montrer leur agitation, et pour certains, leur fatigue. Un coup d'œil à Athéna qui lorgnait avidement sur un grand chêne pour s'y poser fit réaliser à Harry qu'il valait mieux pour eux qu'ils ne soient plus loin de leur destination.
Il attrapa la carte qu'il tenait dans une des sacoches de selle pour la dérouler devant lui et essayer de se repérer grâce aux panneaux de circulation moldus. Heureusement, à première vue, ils n'en avaient que pour une demi-heure. Encore fallait-il que les français cessent de les retenir.
Enfin, le porteur de drapeau leur donna leur autorisation de passage, ainsi qu'une proposition d'aide qu'ils refusèrent le plus cordialement possible. Dennis semblait aussi nerveux que soulagé quand il put se rasseoir sur sa selle, rangeant soigneusement ses drapeaux tandis que leurs dragons reformaient les rangs.
-J'ai bien fait, pas vrai ? Demanda le garçon en soufflant assez fort pour soulever quelques mèches dorées de sa frange.
-C'était parfait Dennis, le félicita Harry en se tordant en arrière pour lui ébouriffer les cheveux. Tu peux être fier de toi et je rapporterai à Montemps comme tu t'es bien débrouillé.
Dennis rougit légèrement, semblant horriblement heureux en ce moment. Il prit cependant une teinte tout à fait écarlate quand Talath lui fit part elle-même de sa satisfaction à son sujet.
-Elle m'a parlé… Chuchota-t-il avec incrédulité alors qu'Harry rajustait Moineau dans son cou avec une caresse et un sourire complice.
Il n'y avait rien d'étonnant pour lui : Dennis était pratiquement toujours là pour l'aider à s'occuper de Talath. Plus déterminé et vaillant que tous les Candidats et enfants de la Réserve.
/Vous êtes très important pour lui. Votre avis compte./ Ajouta Talath alors qu'elle tachait de bien s'aligner sur le vol de Regileth qui menait la troupe.
Harry fronça légèrement les sourcils. Comme pour le reste, il n'était pas certain de mériter cette attention, mais une chose était certaine : il avait une responsabilité envers Dennis. C'était d'ailleurs pourquoi il essayait de l'aider à s'élever dans la hiérarchie de la Réserve et espérait ardemment que la prochaine éclosion lui donnerait son propre dragon.
Il méritait de marquer l'un des enfants de Talath.
S'il était ici, c'était parce que Harry y était. Autrement il serait à Poudlard comme son frère ainé et ne vivrait pas de fracture avec sa famille. Comment le regretter cependant ? Le brun avait connu Colin, il avait vu le minuscule gamin qu'était Dennis à son arrivée et maintenant il valait au moins dix fois son grand frère.
La Réserve était une école difficile, surtout par rapport à Poudlard, mais elle forgeait l'âme des hommes avant de les former à la magie. Quand il était encore Candidat, Harry avait trouvé un peu injuste que les cours de magies soient réservés aux Aspirants, et donc à ceux qui avaient reçu l'Empreinte. Mais maintenant il comprenait. Elever des dragonnets leur donnaient le sens des responsabilités et aucun d'entre eux ne joueraient stupidement avec la magie comme les enfants de Poudlard.
Mentalement, Dennis était désormais plus mature que Colin, de deux ans pourtant son ainé.
Si seulement ses parents pouvaient voir ce qu'Harry voyait avant de s'arrêter sur la réputation des chevaliers dragons…
/Ils le verront lors de la prochaine Eclosion./ Commenta Talath.
Harry poussa un léger soupir en se penchant pour appuyer sa joue contre le cuir chaud de son cou.
-Pourquoi faut-il qu'un évènement si merveilleux et décisif dans la vie de certains doivent dépendre du moment que j'appréhende le plus ?
/Ne vous inquiétez pas du futur, le présent doit d'abord être géré./
-Toujours, s'amusa légèrement Harry en se redressant. J'aimerais être comme vous les dragons, à ne pas passer mon temps à regarder en arrière et en avant.
/Je le fais, sinon j'atterrirais tout droit dans les fesses de Regileth. Ce n'est pas quelque chose que je favorise./
-Tu sais que ce n'est pas ce que je voulais dire !
/Je sais. Je voulais juste vous faire rire./
Ah, ça… Il lui tapota avec affection le cou et il la sentit roucouler de contentement en accord avec Moineau dont la petite tête reposait sur la fourrure de son col, près de son oreille.
/Parlant de ça…/ Commença pour elle-même Talath avant de projeter son esprit vers Athéna / Pourrais-tu accélérer un peu ! On se traine à cause de toi !/
*Talath…* La réprimanda légèrement Harry car ce n'était pas la première fois qu'elle houspillait la petite verte depuis qu'ils avaient pris leur envol.
Il tourna la tête pour observer la Vert Gallois qui se trouvait derrière eux et montrait tous les signes d'une fatigue croissante, peinant à maintenir le rythme de ses battements d'ailes. Le vol stationnaire de tout à l'heure semblait avoir été une coupure malvenue pour elle.
Il jeta ensuite un coup d'œil à Hellth, à sa droite, et remarqua qu'elle semblait très à l'aise, tout comme les deux bruns, Gendrath flanquant son côté gauche et Emlith la queue de la formation.
En fait, c'était comme si une hirondelle avait décidée de voyager avec un vol d'oies.
Et l'hirondelle semblait perdre du terrain sur eux.
/Bronze Regileth/ Envoya Athéna avec une sensation de léger affolement. /Ma Maitresse demande à votre Maître d'ordonner à la Dorée Talath de cesser de me brusquer./
/Ordonner une Reine Dorée ?!/ S'étouffa Regileth sans même passer le message à O'Connell. / Connais ta place, Verte, et obéie !/
Harry sentit clairement la détresse de Athéna et ne pouvait qu'imaginer l'état de colère d'Elizabeth, il serra les dents avec impuissance en priant pour qu'elles tiennent encore un peu.
/Et ça se déclame « soldat »… / Moqua pour sa part Talath en pliant le cou pour leur jeter un petit coup d'œil narquois.
Et comme pour leur faire payer l'injure de croire qu'elles pourraient la commander, elle, Talath s'allongea pour montrer sa taille et offrir plus de place au soleil pour faire scintiller son cuir comme un bijou. Elle donna aussi de grands coups d'ailes superflus pour montrer qu'elle était encore en pleine capacité de ses forces.
Parce qu'il comprenait, Harry caressa la partie de son cou accessible. Il se sentait mal pour le couple Gallois, mais après tout ce dernier leur avait été imposé avec arrogance, et un brin de non-sens, et lui et Talath avaient tellement hâte d'étirer leurs ailes et de pouvoir gouter à leur toute puissance… La frustration que ressentait Talath à être limitée sans arrêts retombait juste en ce moment sur la petite Verte.
-Allez, laisse-les et concentre toi ma belle, lui rappela-t-il cependant en s'efforçant lui aussi de scruter l'horizon devant eux.
/Elles ne tiendront pas le coup./ Faisait Gendrath, parce que – bien évidemment – les autres dragons n'avaient rien perdu de l'interaction.
/Emlith, tu devrais lui grignoter l'arrière train, on verra bien si ça ne la fait pas avancer !/ Proposa Hellth avec un amusement déplacé qui lui fut apparemment reproché par Mortimer car son vol vacilla un instant avant qu'elle ne se reprenne : /Oh, ça va, ce n'est pas vraiment méchant, ce que vous pouvez être grognon. Sa Maitresse n'est même pas gentille avec vous./
/Je n'ai aucune envie de mordiller quoi que ce soit de toute façon !/ Affirma Emlith avec une sorte de dignité offusqué.
/Concentrez-vous./ Souffla finalement Regileth sans même se tourner vers eux, comme si le dragon bronze avait des yeux derrière la tête. / Hellth, réaligne-toi correctement. Emlith arrête de trainer derrière, il y a plus d'un dragon vert entre toi et le bout de la queue de Talath./
/Oui, il y a Athéna !/ Pouffa Hellth.
Regileth poussa un profond grondement menaçant et la Verte se calma aussitôt, pleurnichant aussitôt son malheur à Mortimer d'avoir été réprimandée.
Talath émit pensivement une chose comme « les Vertes le cherchent » mais Harry ne l'écouta que d'une oreille, désespérant de bloquer toutes les pensées et sentiments des autres dragons, et surtout d'Athéna. C'était pour ces moments-là qu'il craignait un peu les champs de bataille, lorsqu'il se retrouverait incapable de filtrer la douleur et la terreur de ses « ennemis »… D'autres dragons merveilleux et magnifiques qu'il serait sensé abattre.
Mieux valait ne pas y penser à l'avance.
Il était néanmoins pris entre le marteau et l'enclume alors que son futur rôle de Seigneur de la Réserve l'obligeait à prendre parti et à protéger les Longwings, quand la diplomatie la plus basique l'encourageait à s'assurer que les Vert Gallois soient bien traités, même quand ils se comportaient comme des envahisseurs ou des convives indésirables.
En ce moment, Athéna souffrait physiquement et mentalement – et à part Elizabeth- il était le seul dans le groupe à le savoir. Il poussa sa pensée vers Regileth, un peu en supplication.
/Nous sommes bientôt arrivé Jeune Seigneur./ Lui répondit-il. / James dit qu'il n'y a rien pour s'arrêter maintenant. Elle devra tenir bon et je vais tenir les autres pour qu'ils la laissent tranquille./
Il y avait là un rien de sous-entendu le concernant au sujet de s'occuper lui-même de Talath. C'était trop gros à gérer pour lui apparemment.
/Je ne veux pas de lui pour m'attraper au Vol./ Annonça alors Talath d'un ton décisif.
-Je ne veux PAS de quelqu'un de la carrure de O'Connell dans mon lit, s'étouffa à moitié Harry, horrifié par l'image mentale que sa Moitié venait de lui infliger.
/Plutôt quelqu'un comme Charlie alors ?/ Fit la dragonne de sa voix la plus innocente.
-Talath…
/Je parcourais simplement nos options./ Continua-t-elle de la même façon.
Il secoua la tête, tendrement exaspéré et se demanda si Valentine faisait elle aussi des listes avec Dinth. Son regard coula en arrière sans qu'il ne puisse s'en empêcher, à la recherche de Damian.
L'amour était une mauvaise chose avaient affirmés tout deux Rebecca, puis Mortimer. Cela compliquait toujours tout. Ils l'avaient tous les deux plus ou moins gardé de tomber dans ce piège…
Mais Charlie l'aimait. Semblait le faire tout du moins.
Harry pouvait revoir les yeux habituellement couleur du ciel d'été s'obscurcir d'une façon qu'il n'avait autrefois pas compris, ressentir la magie chaude, presque bouillonnante qui l'enveloppait et la sensation du souffle de Charlie lorsqu'il s'était penché sur lui pour essayer de l'embrasser.
Et cette seule pensée installait une sensation étrange dans sa poitrine.
Elizabeth remuait aussi quelque chose, d'une façon différente et alors qu'il cherchait à comparer, il réalisa avec un peu de honte que cette relation était plus simple, plus « claire » et plus abordable.
Alors que celle avec Charlie le terrifiait simplement. Pour un grand nombre de raisons, mais en premier lieu, il y avait que son ainé était juste un homme intense et que l'histoire ne se terminerait pas par ce baiser évité, Harry le savait.
Et il craignait un peu jusqu'où le bronze pourrait aller pour obtenir ce qu'il voulait de lui.
/Derianth et lui seront là au Vol./ Affirma Talath. /C'est un très bon dragon et Carenath aura son dos pour l'aider, d'autres du groupe aussi. Il y en a peu capable de les égaler et malgré tout ce qu'il peut prétendre, Norlith vieillit. Regileth aussi./
Harry fronça les sourcils et ses mains s'agrippèrent au cuir de sa selle. Il n'aimait vraiment pas penser à tout ça.
-Tout peut arriver durant un Vol, grogna-t-il, plus pour lui que pour personne d'autres.
/Mais si vous me demandez de me refuser à Derianth, je le ferais./ Glissa Talath avec dévotion.
Harry laissa la suggestion résonner pendant trois secondes avant de secouer la tête pour la chasser.
-Rester loin de Norlith, c'est tout ce que je te demanderais. Pour le reste, Kyreth est une jeune pousse avec un œil en moins, je ne pense pas qu'il représente un danger pour ce Vol-là. Cette merde de Ronan n'est pas prêt de voir la couleur de mes appartements !
/Surtout si j'ai mon mot à dire./
Malgré tout ce temps, elle gardait toujours une aversion marquée pour son frère de portée.
/Nous arrivons./ Annonça soudainement Regileth et Harry se redressa pour admirer la splendide vision de la vallée boisée entourée de montagnes et le village traversée par une rivière dont le lit avait été creusé par le temps.
Ici tout semblait avoir gardé son esprit et sa beauté sauvage malgré l'occupation humaine. L'air était pur et vif et l'on entendait plus les animaux que les humains, donnant une impression paisible et sereine, bien que… L'existence d'une communauté vélane dans le coin détrompait peut être cette sensation.
Des cloches sonnèrent depuis l'église du village alors que les dragons entamaient leur descente le long des reliefs bordant une zone atterissable. L'herbe verte ploya sous eux comme des vagues partant de toute part se jeter au loin et un cheval dans un pré environnant émit un long hennissement de peur, probablement renseignés par son instinct que de très gros prédateurs arrivaient.
Talath émit d'ailleurs un fredonnement gourmand.
-Tu as déjà mangé ce matin !
/Je suis encore en croissance./
-Seulement quand ça t'arrange ! Quoiqu'il en soit, c'est hors de question.
Elle poussa un bref soupir désolé avant de toucher sol et Harry concentra son attention ailleurs.
Sur une petite femelle verte qui s'écroula pratiquement par terre, trop fatiguée pour même arriver à replier ses ailes encore crispée de l'effort. Il allait lui falloir un moment et un décontracturant pour pouvoir à nouveau voler. Par chance, Mortimer devait avoir ça sous la main.
Mais ce n'était certainement pas le plus urgent.
Harry se désangla et se jeta au sol sans perdre de temps.
-S'il te plaît, inspecte Talath pour moi ! Cria-t-il à Dennis avant de courir au-devant d'Elizabeth qui mettait elle aussi pied à terre, la posture évoquant toute sa colère retenue.
Elle était partie pour se jeter sur O'Connel mais Harry lui barra le passage et l'attrapa sans ménagement, agrippant ses deux bras tremblant et cherchant à capturer son regard pour avoir son entière attention.
Tout dans son allure, dans son expression et dans ses halètements hachés exprimaient son état de fureur, compréhensif dans le sens où elle avait souffert avec sa dragonne, liées par leurs âmes et leurs esprits. Liée par la responsabilité.
-Je sais, fit Harry en collant front et regard aux siens. Je sais. Mais quoi que tu veuilles faire, ça ne servira à rien et ça n'aidera pas Athéna.
-Qu'en sais-tu ?! Ça m'aidera moi ! Alors lâche-moi ! Pour qui te prends-tu ?!
-Ton seul ami ici, répondit calmement Harry en continuant à la retenir tandis qu'elle essayait de lui échapper. Le seul qui se soucie de toi ici !
-Quel mensonge ! Tu n'as pas fait grand-chose pour empêcher ta dragonne de persécuter Athéna !
-C'est plus compliqué que ça et tu le sais, répliqua Harry en la rapprochant d'une saccade de lui, ses yeux verts durs de volonté lorsqu'on en venait à critiquer sa précieuse Moitié.
Elizabeth poussa un petit souffle craintif et s'immobilisa un peu comme une proie.
-Jamais on n'organise comme ça au pied levé un vol comportant plusieurs races différentes. Des manœuvres d'entrainements sont réalisés bien avant pour que chacun sache à quoi s'en tenir ! Mais VOUS, chevaliers des Verts Gallois, vous vous laissez manipuler par le Ministère britannique et vous vous imposez à nous, non pas comme des amis ou des alliés, mais comme des ennemis et PIRE, des ESPIONS ! Tu crois peut être qu'on ne sait pas POURQUOI tu es là ? Et tu es choquée qu'on ne te déroule pas le tapis rouge ? Qu'on ne te traite pas comme un des nôtres ? (il la lâcha d'un bras pour pointer les autres chevaliers qui les regardaient désormais à distance) Pourquoi devraient-ils te vouloir du bien quand toi tu nous veux du mal ?
Elle haleta à nouveau alors qu'Athéna poussait un gémissement plaintif en direction de Harry, mais les yeux bleus devant lui avaient repris un peu de vie.
-Pas toi ?
Harry se lécha les lèvres nerveusement, conscient que s'il voulait mettre la jeune fille de son côté, c'était maintenant ou jamais.
-Pas moi. Je ne te veux pas de mal, ni à toi, ni à tes frères et sœurs chevaliers. Nous sommes tous liés à des dragons, nous faisons tous partis des Accords de Protections et je pense que nous avons le même but commun : protéger nos pays de toutes les menaces possibles, et en particulier celle des mangemorts. Tu conviendras, j'espère, que j'ai autant de raison que toi d'être particulièrement concerné par ce dernier point. J'ai appris que des Mangemorts avaient tués ta mère. Moi c'est Voldemort qui a assassiné mes parents.
Les yeux d'Elisabeth volèrent aussitôt sur sa cicatrice, avant de revenir sur son regard, sondant sa sincérité avant de se décider.
-Oui, je sais… J'en conviens. Tu… Toi… En tant que le petit garçon qui a détruit Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom, tu m'as toujours été d'un certain réconfort quand je pensais à Elle. Ma mère. Je suis désolée pour tes parents.
Harry fit la moue, brossant une poussière inexistante sur la joue de la blonde.
-Je suis désolé pour ta mère.
Elle baissa les yeux, calmée comme si toute la pression qu'elle avait emmagasinée était retombée d'un coup en ne lui laissant que de la fatigue.
-Je ne veux pas être une ennemie, indiqua t'elle doucement. Je ne veux pas être une espionne. Je souhaite n'avoir rien à rapporter de mauvais à la Grande Responsable.
-Tu ne devrais même pas à avoir à te préoccuper de cela, gronda légèrement Harry en récupérant un instant sa pression sur elle, avant de détendre ses mains et de caresser ses bras doucement.
Il détestait l'idée qu'Elizabeth soit plus fidèle à cette salope d'Ombrage qu'à lui. Ça ne faisait qu'empirer une situation déjà bien tordue au sujet du Ministère britannique et de ce que diable il trafiquait.
Le pire était que tout ça ne venait peut être même pas de Voldemort, que cela venait de Fudge qui n'aurait jamais dû être un ennemi en premier lieu. Harry ne savait pas très bien si c'était sa propre intégration à une Réserve, l'évasion de Sirius ou celle des Mangemorts d'Azkaban, les attaques de la Coupe du Monde de Quidditch et du Tournoi des Trois Sorciers ou bien tout ça réuni qui avait cassé le Ministre dans un mélange de paranoïa et de mégalomanie.
Ou lui provoquant un sentiment de dépit profond parce que rien ne s'était passé comme il le prévoyait ?
A de très rares occasions, Harry se demandait ce qu'aurait été sa vie s'il était gentiment resté étudiant à Poudlard.
/Je vais mieux./ Fit alors Athéna à Elizabeth, rapprochant son museau d'eux deux avec le peu de force qu'elle pouvait tirer. /Ne soyez plus bouleversée, s'il vous plait !/
La jeune fille regarda un instant Harry et comme il la lâchait, elle se précipita pour prendre la tête de sa dragonne entre ses mains et la serrer contre elle.
*Autant pour la distance et le contrôle.* Songea pour lui-même Harry, satisfait par ce qu'il voyait.
Mais en même temps, avec une créature si désireuse de plaire comme l'était Athéna, comment pouvait-on juste résister ?
Ils n'étaient vraiment pas, au final, si différents.
A suivre…
Et voilà pour cette semaine, je vous retrouve la semaine prochaine avec des veelas !
