Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde ! Nous voici samedi, jour de publication et comme j'ai aimé vous retrouver la semaine dernière ! On ne le dira jamais assez, mais le soutien des lecteurs est inestimable. VOUS êtes inestimables !
Concernant les veelas maintenant, je me suis retrouvé à devoir faire un choix sur la façon dont les représenter. Le canon n'est pas vraiment très détaillé à ce sujet, ce qui est tout aussi bien car cela permets à de nombreux écrivains d'être créatif à ce sujet. Pour ma part, j'ai décidé d'être très traditionnelle… Et je me demande si certains d'entre vous seront capables de retrouver la source dont je me suis inspirée. C'est une autre grande œuvre, antérieure de beaucoup à notre roman préféré…
Avertissement léger : passage un peu glauque et drogue.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
-RESERVE DE LA MONTAGNE BLANCHE-
Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)
Intendante des Cavernes Inférieures : Gwendolyn Steenwich
Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)
Maitresse des Aspirants : Amber Stevens (dragon vert Legith) –compagne de Rebecca -
Aspirants : Valentine Lassauge (dragon vert Dinth - lézard de feu or Delilah)
Harry Potter (reine dragon or Talath- lézard de feu brun Moineau)
Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade) –Second de la 4eme Escadrile-
River (dragon bronze Carenath, lézard de feu bronze)
Cyan (dragon bronze)
James O'Connel (dragon bronze Regileth) – Capitaine de la 1ere escadrille-
Edmund Deiricht (dragon bronze Arenth)
Ronan Watteau (dragon bronze Kyreth)- 1ere Escadrille-
Damian (dragon brun Emlith) – 4eme Escadrille-
Reyn Li (dragon brun Gendrath) -4eme Escadrille-
Rebecca (dragon bleu Farlith) –compagne de Amber Stevens- - Maitresse des Armes-
Mortimer Cadwell (dragon vert Hellth) – Apprenti Guérisseur -
Candidats : Dennis Crivey
-CHATEAU DE NURMENGARD-
Severus Rogue (lézard de feu vert Absinthe) –époux de Sirius Rogue-
Sirius Rogue –époux de Severus Rogue-
-ORDRE DU PHENIX-
Albus Dumbledore
Remus Lupin
Maugrey Fol-Œil
Nymphadora Tonks
Arthur et Molly Weasley
Bill Weasley
-CHATEAU DE POUDLARD-
George Weasley
Frederick Weasley –petit ami de Hermione Granger-
Ronald Weasley (lézard de feu bleu Thot)
Hermione Granger –petite amie de Frederick Weasley-
Ginevra Weasley
-GARDE DES VERTS GALLOIS-
Capitaine: Austen (dragon bleu Victorius)
Sergent : Elizabeth Austen (dragon vert Athena)
Chapitre 42 : La Grotte du Diable
Ils étaient en train de monter leur campement provisoire quand Fleur Delacour apparut, marchant vers eux, sa crinière blonde argentée malmenée par le vent.
Damian siffla d'appréciation en reconnaissance, alors Harry, qui travaillait à ses côtés, lui enfonça son coude dans la taille.
-Ne sois pas un con.
-C'est juste que cette fille, c'est une chose ! Se défendit le blond.
Elizabeth qui se tenait de l'autre côté, à monter sa propre petite tente sans l'aide de personne, fronça sévèrement les sourcils, posa un regard sur la jeune femme puis émit un reniflement dédaigneux avant de faire plusieurs nœuds rageur à un piquet.
Délaissant sa tâche, Harry passa devant les autres chevaliers pour aller accueillir leur invitée. La voir lui faisait plaisir, c'était comme un rappel du temps passé à Poudlard pour le Tournoi des Trois Sorciers. Elle n'avait pas vraiment changée mais contrairement à leur première rencontre, elle semblait enchantée de le voir et l'attira dans une brève étreinte.
-Aspirant Harry, fit-elle avec son accent français, je suis contente de te revoir.
-Dans de meilleures circonstances, j'espère ? Plaisanta Harry alors que Damian sifflait à nouveau comme un idiot.
- Certainement, assura-t-elle.
Elle tourna son attention vers quelque chose derrière lui et s'avança en direction de Talath, avant de s'incliner gracieusement.
-Mes hommages à la Reine Talath de la Montagne Blanche.
Talath leva le menton en stridulant doucement d'appréciation, ses yeux se teintant de taches de bleu myosotis au milieu de son vert attentif.
/Je l'aime./ Assura-t-elle alors à Harry en tapotant doucement le bout de sa queue comme un gros chat satisfait.
Fleur se tourna ensuite vers O'Connel, faisant preuve de sa connaissance des réserves en nommant aussi le nom de son dragon. Et c'était parce qu'il regardait le comportement de ses chevaliers, plissant particulièrement les yeux vers Damian qui lui renvoya un sourire angélique, qu'il remarqua l'expression sombre d'Elizabeth, qui regardait tantôt la française, tantôt Talath.
/Elle n'a pas aimé que Fleur me rende hommage./ Lui appris Talath en se déplaçant lentement comme un chasseur furtif pour se glisser derrière Harry. / Elle, elle ne m'aime pas. /
Il attrapa sa queue au passage, la caressant machinalement alors qu'elle venait se coucher contre lui. Il sentait une part de ressentiment, mais aussi de méfiance provenir d'elle. La dragonne semblait aussi considérer qu'elle rendrait les choses plus simples en mangeant le couple d'intrus gallois, mais en dehors de toutes sortes de considérations personnelles et affectives, Harry était sûr du contraire.
-S'il te plait, ne mange personne pour le moment, d'accord ? Lui demanda t'il en caressant sa joue et elle gronda légèrement en réponse en soulevant ses babines au-dessus de ses dents tranchantes.
/Soit./
Elle se retira dans un mouvement fluide que Harry admira comme la preuve qu'elle était désormais un dragon adulte qui avait perdu tout de l'allure pataude et maladroite de sa jeunesse.
-On ne pourra pas rencontrer ma grand-mère avant la nuit tombée, révéla Fleur en revenant vers lui avec O'Connell. En attendant, il y a un charmant petit restaurant sur la route où nous pourrions patienter.
-Ça sonne comme une bonne idée ! Clama Damian mais O'Connell tourna aussitôt la tête vers lui et le calma d'un regard.
-Pas toi, tu vas finir d'installer le campement avec le Candidat et protéger la zone.
Damian se recroquevilla sur lui avec un gémissement dégouté tandis que Dennis, les bras déjà plein de casseroles essayait vainement de faire leur salut militaire.
O'Connell se tourna alors vers Mortimer qui se tenait dans un coin, sa trousse de médecin étalée devant lui.
-Et je compte sur toi, Mortimer, pour remettre la vert gallois sur pied pour le retour demain.
-Si le sergent Austen me laisse la soigner, oui, émit-il avec un son de poignard dans la voix, sortant un scalpel de son emplacement pour le lustrer avec un chiffon doux.
Elizabeth le fixa depuis sa tente avec un plissement de nez.
-Le sergent Austen te laissera la soigner si le sergent Austen veut pouvoir repartir demain, les coupa tous les deux le capitaine de la 1ere escadrille avec un ton sans appel.
-Mortimer est un excellent soigneur, précisa Harry pour Elizabeth. Très doux. Il nous a réparés, moi et Talath, plusieurs fois.
Cela sembla, plus que le reste, la faire bouger de son expression renfrognée.
-Plus tard, alors, quand nous serons revenu au campement, se radoucit t'elle en prenant un léger sac à dos en plus de son épée.
-Vous ne venez pas avec nous. Le chevalier Li nous accompagnera.
Reyn se retourna vers eux, surpris, puis haussa des épaules avant d'aller chercher ses affaires.
-Quoi ?! S'exclama Elizabeth en sautant pratiquement d'indignation. C'est exclu ! Je dois être là à toutes les étapes, je suis là par ordre de la Grande Responsable, Miss Ombrage ! C'est à ses ordres que j'obéis par aux votre !
-Et où est-elle actuellement ? Demanda sombrement O'Connell en s'approchant d'elle.
Parallèlement, Regileth bondit jusqu'à Athéna qui se recroquevilla et hérissa sa crête du dos comme un chat furieux. Elle ne fut rapidement qu'un petit tas vert hérissé entre les deux énormes pattes du dragon bronze.
Elizabeth regarda vers eux, furieuse et affolée, avant de revenir vers O'Connell, la main sur la garde de son arme.
-Vous osez me menacer ? La Grande Responsable en entendra parler, vous pouvez en être assuré !
-Harry ? Souffla Fleur derrière lui, une de ses mains blanche et froide posée sur son bras alors qu'elle semblait complétement perdue par ce qu'il se passait.
C'était l'impulsion qu'il lui fallait pour le sortir de son poste d'observateur et il la rassura d'un sourire avant de s'avancer et de se concentrer sur le dragon bronze avec la voix qu'il utilisait autrefois pour contrôler les lézards de feu de Ron et d'Hermione :
-Suffit Regileth !
Le dragon bronze frémit à l'ordre, ses yeux rouges venant se fixer sur Harry plutôt que sur la boule écailleuse sous ses crocs. Furieux de l'audace et aussi un peu incrédule.
Athéna en profita pour se déplier et commencer à ramper hors d'atteinte. S'apercevant que sa proie bougeait, son agresseur voulut lever la patte pour l'écraser dessous, mais la voix d'Harry claqua à nouveau.
-J'ai dit : ça suffit.
Regileth cracha par les naseaux une bouffée de fumée et reposa lourdement sa patte par terre, frustré et perturbé.
Harry n'avait pas été sûr que ça marcherait à ce point. Il avait toujours su que sa voix n'avait pas assez de puissance pour contrôler entièrement un dragon comme il l'avait fait pour n'importe quel lézard de feu. Mais le bronze était suffisamment dérouté et il ne suffit que d'un coup de pouce de Talath pour désamorcer la situation chez les dragons.
/Regileth, écoutes l'ordre de ton futur Seigneur./ Emit-elle calmement sans même faire l'effort d'avoir l'air autoritaire.
Elle n'en avait pas besoin, c'était la Reine.
O'Connell s'était retourné vers Harry avec la même expression que son dragon, la fumée en moins, mais Harry posa une main sur son torse en espérant arriver à le calmer.
-Ce ne sont pas nos manière de faire, Capitaine, affirma t'il doucement.
Ses yeux verts affrontèrent un instant les yeux sombres, puis James O'Connell baissa la tête en reconnaissance et Regileth s'éloigna, les épaules voutées.
-Aspirant… Souffla l'homme toujours perturbé, avant de dire de façon seulement audible pour Harry : J'espère que tu sais ce que tu fais.
Harry le rassura en tapotant son torse gentiment avant de le dépasser pour rejoindre Elizabeth. En fait, les évènements allaient plutôt dans son sens.
La jeune fille avait lâché le pommeau de son épée quand Harry avait repris le contrôle de la situation, même si elle restait toujours tendue alors qu'Athéna se trainait jusqu'à elle, les ailes tombantes et les yeux roulant toujours du jaune de la peur et de la douleur.
-C'est la deuxième fois qu'ils mettent Athéna dans cet état-là dans la même soirée… Haleta-t-elle avant de jeter un nouveau regard mauvais à O'Connell.
-Tu devrais vraiment laisser Mortimer la regarder, conseilla Harry. Et rester avec elle. Elle a besoin de toi.
-Je ne peux pas. Elle doit aller bien. Ma mission est de rester avec toi, souffla-t-elle avec une expression plutôt harcelée.
Harry rentra alors dans son espace personnel et prit son visage en coupe dans ses mains, l'obligeant à nouveau à plonger ses yeux dans les siens. Il ignorait totalement s'il faisait vraiment quelque chose, si son regard avait des capacités hypnotique comme les serpents (et c'était un peu ironique avec le fourchelangue) mais ça avait plutôt bien marché tout à l'heure. Et il avait besoin d'elle loin de l'objectif de sa mission.
-Elle a besoin de toi, répéta t'il en y mettant toute la compassion qu'il y pouvait. Moi non. Je vais juste avoir une discussion ennuyeuse avec les veelas et faire un peu de représentation pour la Réserve comme un singe savant.
Il voulait qu'elle croit qu'il trouvait le tout ridicule comme il avait réussi à faire croire à Ombrage qu'il ne voulait pas du tout y aller et qu'il était mécontent d'une telle tâche subalterne.
Le regard bleu ciel d'Elizabeth vola un instant sur Fleur qui attendait toujours et ses yeux se plissèrent de suspicion.
-Une discussion ennuyeuse ? Répéta-t-elle avec sarcasme. Je peux voir ça. Mais je me méfierais si j'étais toi, les velanes sont des créatures trompeuses, toutes comme leur soit disant jolie apparence qui cache en réalité les monstres qu'ils sont.
Harry émit un fredonnement alors qu'un sourire narquois naissait sur ses lèvres.
-Quoi ? Tu es jalouse ?
Elle s'éloigna en un instant, légèrement embarrassée et indignée :
-Quoi ?! Non !
Cela ne lui attira qu'un ricanement de Harry.
-Tu n'as pas de raisons. Nous les chevaliers dragons sommes immunisés à leur pouvoir de séduction. Et Fleur n'est vraiment qu'une amie.
-Je ne suis pas jalouse, ça n'a rien à voir avec ça, continua-t-elle de le contredire en se tournant pour fouiller dans son sac. Mais…
Elle se retourna et jeta un regard évaluateur aux autres habitants du camp qui essayaient de ne pas les regarder et de s'occuper en attendant qu'ils règlent leurs problèmes. Elle baissa la voix et se pencha vers Harry, l'expression déterminée :
-Tu ne vas vraiment rien faire contre le Ministère ?
Harry garda un visage neutre.
-Je pensais t'avoir dit que le Ministère n'était pas mon ennemi… A moins qu'il ne décide de le devenir lui-même bien sûr.
-Dolores Ombrage le croit.
Bien sûr qu'elle le croyait. A partir du moment où il avait refusé d'agir bête et servile pour Fudge et elle.
-Je n'ai pas une très grande estime pour cette femme, tu sais ?! Se moqua Harry, ironique.
Le front d'Elizabeth se plissa d'incompréhension et c'est avec une voix déchirée qu'elle continua :
-Tu es Harry Potter. Tu as sauvé les sorciers de Grande Bretagne. Tu ne peux pas te retourner contre nous !
Il retint une exclamation dédaigneuse à cela. Pour ce que ça lui avait valu comme récompense ! Jeté dans une famille haineuse, tenu dans l'ignorance toute son enfance, scruté et jugé à tout bout de champ pour chaque chose qu'il faisait. Les sorciers de Grande Bretagne étaient particulièrement difficiles à satisfaire.
-Quoiqu'il en soit, je ne vois pas en quoi rencontrer des veelas sur le territoire français pourrait impacter le Ministère de la Magie Britannique ! C'est insensé, c'est complétement…
Il vit son regard s'échapper vers le bas avec culpabilité et comprit qu'il y avait bien quelque chose ici. Mais que pouvait imaginer comme complot Ombrage à ce sujet ?
-Tu… Commença-t-elle encore plus doucement. Tu pourrais les recruter. Les allier.
Le ton était plat mais cela glaça Harry et le contraria au plus profond au point de faire faire les cents pas à Talath avec nervosité. Il dû néanmoins mettre toute son énergie à contrôler son humeur et son envie de détruire quelque chose.
C'était en réalité complétement dingue et foutu. Ombrage le suspectait de monter une armée contre le Ministère Britannique. Mais pourquoi ? D'où venait une telle idée ? Fudge ? Ou quelqu'un qui avait soufflé à Fudge ?
/Inadmissible./ Tonna Talath. /On dirait qu'ils sont déjà nos ennemis. C'est une trahison du Traité !/
*Tu oublies que Fudge a déjà détourné le Conseil et quoiqu'il se soit passé avec les chevaliers des Magyar à Pointes, cela lui a donné des droits sur notre Réserve.*
Ce qui ne lui donnait qu'une raison de plus pour vérifier la Réserve de la Mátra. Mais pour l'instant il devait déjà gérer une crise à la fois.
Il força un rire léger de sa gorge.
-Recruter des veelas ?! Entre toutes les personnes et les créatures qu'on pourrait avoir de son côté ? Mais tu as raison, je crois que certains employés du Ministère ne seraient pas contre qu'on lâche plusieurs vélanes dans leurs départements !
Il se tourna alors vers Damian, sachant qu'il serait l'allier idéal pour désamorcer la situation et répéta bruyamment sa blague.
-Tu m'étonnes ! Tous ces sorciers coincés dans leurs robes ! Pas sûr qu'ils prennent leurs pieds souvent !
Ils ricanèrent tous les deux tandis qu'Elizabeth continuait à le fixer gravement pendant un moment avant d'avoir le plus petit éclat de rire cassé et de se rapprocher d'Athéna.
-Oui, c'est stupide, l'entendit-il marmonner.
-Y allons-nous ? Demanda alors Fleur. Il va bientôt faire nuit !
Harry se retourna alors vers Elizabeth :
-C'est bon pour toi ?
-C'est bon. Vas-y, répondit-elle avec réticence sans même le regarder.
-Laisse Mortimer soigner Athéna, lui rappela Harry en espérant un dernier regard.
Il ne l'a pas eu.
-D-
Fleur les conduisit dans un petit restaurant placé à l'entrée d'un chemin de randonnée. Harry fut un instant déséquilibré par le flot de langue inconnue et d'odeur de nourriture étrangère, mais il essaya de ne rien en montrer, observant l'intérieur rustique et chaleureux. Il fit une prière muette pour ne pas faire quelque chose que les français jugeraient impoli ou déplacé et se glissa à la suite des trois autres autour d'une table en bois massif sans nappe.
Il resta silencieux alors qu'on leur plaçait des couverts et qu'on leur désignait une ardoise sur laquelle était inscrit le menu. En français, bien sûr.
-Fleur, serait-il trop de demander de me commander quelque chose de simple, comme du bœuf et des pommes de terres ?
-Oh, tu ne veux pas essayer autre chose ? Ils font une excellente soupe de châtaigne. Ou bien du porc à la cévenole ? C'est du porc cuit avec plein de chose comme des champignons, des carottes, des châtaignes et des oignons.
Le nom semblait tellement chic, comme la moitié des plats de la cuisine française, alors Harry la laissa commander, influencé par le fait que les autres semblaient prendre la même chose.
-C'est un plat que tu mangeais souvent quand tu vivais encore en France ? Demanda Harry à Reyn qui le toisa avec un regard étrécit.
-Je suis de PARIS. D'une famille chinoise du quartier chinois. Je mangeais chinois ou du McDo quand j'y avais droit, pas ce genre de trucs. Et avant que tu me le demandes, les sushis et les nems ne sont PAS de la nourriture chinoise.
Fleur retint un début de rire derrière une toux bien utile tandis que la serveuse leur demandait autre chose.
-Une boisson ? Traduisit Fleur pour lui avant de faire la moue : tu es un peu jeune pour ça, non ?
-Non, j'en veux bien une, l'arrêta aussitôt Harry qui sentait qu'il aurait bien besoin d'un peu d'alcool pour survivre à la journée. Vin rouge ?
-D'accord, approuva Fleur en haussant légèrement des épaules quand les autres ne semblèrent pas réagir au fait de laisser un mineur boire. J'oublie que vous, les Réserves, avaient tendance à produire votre propre vin. Je n'arrive pas à me souvenir si j'ai déjà eu un cru de la Montagne Blanche sous la main.
-Il n'est pas mauvais, intervint O'Connell, mais je dois avouer qu'il ne vaut pas celui de la Réserve Royale de France.
La jeune femme eut un mouvement d'épaule orgueilleux et satisfait.
-Eh bien, nous les français sommes reconnus pour cela. Il parait d'ailleurs que les vignes côtières étaient pas mal non plus dans leur genre, mais c'était avant que les dragons de Amar ne les calcinent lors d'un raid.
Elle sourit lorsque la serveuse leur apporta une bouteille et la récupéra pour lire l'étiquette tandis que les deux autres francophones remerciaient le service. Harry émit un tout petit « merci » mais il n'était toujours pas à l'aise avec sa prononciation.
-Vous parlez bien tous les deux, remarqua alors Fleur et se tournant d'abord vers Reyn : Tu as dis que tu étais parisien… Mais tu es allé dans une Réserve Roumaine, c'est un peu étrange, non ?
Reyn leva légèrement les yeux au ciel, mais comme il avait pratiquement tout le temps l'air mécontent, Harry n'arrivait pas à savoir s'il était agacé par la question.
-Pas tant que ça. Déjà, je suis allé là où j'avais le plus de chance de donner l'Empreinte. Deuxièmement, j'aime pas la mentalité des Réserves françaises, c'est rempli de pleins de fils de riches snobinards jetés là par leur famille pour que leur héritage ne se divise pas ou pour se débarrasser des fruits pourris… Et bon sang, il faut une putain de recommandation pour devenir Candidat à la Réserve Royale ! Une RE – CO – MEN – DA - TION ! Il parait qu'ils vivent dans un château avec des serviteurs et des couverts en argent… Qu'est-ce qu'ils auraient pensé s'ils avaient vu un gamin de la classe populaire débarquer pour se mêler à eux comme leur égal ?
Fleur détourna le visage, semblant avoir une assez bonne idée de comment ça se serait passé.
-Ils ont un château ? Lâcha Harry avec perplexité.
-En fait, c'est plus une forteresse, expliqua O'Connell. Une forteresse-caserne. Si je parle assez bien le français, c'est que Regileth et moi avons passés trois ans là-bas pour fignoler les formations impliquant des Grands Chevaliers et des Longwings. C'était très instructif.
Harry sirota doucement son vin, avant de le poser et de pousser un petit soupir envieux.
-J'aimerais être aussi bon que vous, moi tout ce que je sais dire, c'est « Bonnjou », « Au levoi », « melci » et… « paldon » ?
Quand il releva le visage, pas très sûr de lui, il se rendit compte que Fleur le regardait comme s'il était un mignon petit animal, d'ailleurs, quelques instants plus tard, il y avait un bras en travers de son cou et une main ébouriffant ses cheveux.
-Harry ton accent est trooop mignon !
Reyn ricana un peu tandis que O'Connell préféra se cacher derrière son verre de vin.
-C'est pas ma faute, je suis déjà occupé à apprendre le roumain !
-Vous avez des cours de langue ? S'étonna Fleur en le lâchant.
-Bien sûr, fit O'Connell en désignant Reyn. Quand ce gars-là est arrivé à dix ans, il ne parlait que français. Une partie de l'étude des jeunes Candidats pour qui ce n'est pas la langue maternelle consiste à apprendre l'anglais. C'est en quelque sorte notre langue internationale dans ce coin de l'Europe. Il faut dire que la première réserve a été fondée par…
-Sorka parlait le gallois, le coupa Harry avant qu'il ne dise une bêtise. En plus, ce n'est pas vraiment la « première » Réserve, on sait maintenant que les chinois avaient une expérience des dragons plus ancienne que nous. Les Célestes étaient les dragons les plus intelligents qu'on pouvait trouver, plus intelligents que les hommes même, c'est pourquoi les hommes croyaient qu'ils étaient des divinités.
-Ce n'étaient pas vraiment des Réserves, répliqua le plus âgé. Plus des sortes de sanctuaires contenant un dragon unique. A ce que j'ai lu, les Célestes n'aimaient pas beaucoup vivre en essaim.
Harry voulut renchérir, mais alors il remarqua que Reyn tripottait son verre d'un air morose et se dit que la discussion ne devait pas être très intéressante pour Fleur. En plus, leur plat principal était en train d'arriver.
-Désolé, je me suis transformé en une sorte de nerd de dragons à force de lire des livres sur eux, s'excusa-t-il à la jeune femme, qui secoua la tête pour le tranquilliser.
-C'est bien, c'est rassurant de voir que ça te passionne. Quand j'étais en Angleterre pour le Tournoi des Trois Sorciers, il y avait beaucoup de monde qui pensait que tu avais été en quelque sorte forcé à donner l'Empreinte à un dragon.
-En aucun cas. Mais je commence à percevoir toute l'ampleur du mécontentement de la classe politique de Grande Bretagne concernant ma décision.
Il piocha un morceau de viande et gémit légèrement de contentement quand il fondit presque dans sa bouche. C'était bon.
Il mangea en silence pendant un instant, écoutant d'une oreille distraite O'Connell et Reyn, jusqu'à ce que Fleur, elle aussi silencieuse et pensive, reprenne la parole :
-Comment va Ron ?
Harry la regarda et lui sourit, un peu étonné de la question.
-La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Noël, et il allait bien. On ne s'est pas encore écrit depuis… Mais, tu sais, si tu veux de ses nouvelles, tu pourrais lui en demander toi-même, ça lui ferait sûrement plaisir !
L'expression de Fleur tomba légèrement.
-Je ne sais pas. J'ai été… Je me suis mal comportée avec lui au bal. Je comprendrais totalement qu'il ne veuille plus jamais entendre parler de moi. Même si… il a été… Il a été très héroïque face à l'homme qui m'avait mis sous imperium. Il m'a protégé et je me sens redevable et… honnêtement, plutôt humble et honteuse.
Harry réfléchit quelques secondes, se demandant de quoi elle parlait ou ce que lui avait caché Ron. Ca ne ressemblait pas à son ami de faire des cachotteries. Mais après ce qu'il s'était passé – et oui, Ron avait été très courageux- il avait bien le droit d'occulter une partie de la soirée, surtout si elle n'avait pas été très brillante comme il semblait que ce fût le cas. Et plus il y pensait plus le brun ne voulait PAS savoir.
-Il ne m'a pas parlé de ce qu'il s'est passé durant le bal. Alors je ne sais pas trop quoi te dire… Si ce n'est ce que dit souvent Gwen, notre Intendante : « ça ne mange pas de pain de demander le pardon ». Si cette histoire te tracasse, tu n'as qu'à écrire à Ron pour t'excuser. Tu verras bien ce qu'il se passera. Il peut être un peu rancunier sur les bords, mais il a vraiment bon fond et il est très gentil, alors je suis sûr qu'il finira par te pardonner.
-Je l'espère vraiment. Même si j'étais sous l'influence de mon sang veela, je ne suis vraiment pas fière de moi.
*On en reparlera quand j'aurais passé le premier vol de Talath…* pensa pour lui-même Harry, inquiet du tour que risquait de lui jouer sa propre libido sous l'effet des phéromones de sa dragonne.
-Toi… Tu es avec cette fille maintenant ? Celle qui ne semblait pas heureuse d'être laissée à votre campement ? Demanda sans doute par politesse Fleur, s'accueillant des grimaces de O'Connell et Reyn qui écoutaient apparemment au dépend de leur propre discussion.
Harry leur adressa un regard mauvais.
-Il ne peut pas faire une chose pareille, lança Reyn d'un ton sentencieux et l'expression –comme toujours- renfrognée.
-Oh… Fit simplement la blonde qui semblait avoir compris qu'elle avait mis les pieds dans des sables mouvants alors qu'Harry poussait un reniflement dédaigneux.
-Pardon ? JE ne peux pas faire QUOI ?
-Tu sais, répliqua Reyn. Tu es le chevalier de la reine dorée. Proche de son premier tu-sais-quoi.
Harry fit un bruit d'étranglement dans sa gorge devant la ridicule analogie que cette appellation faisait du Vol de Talath avec Voldemort. C'était néanmoins deux choses à craindre et de toute façon, ils ne pouvaient pas parler de ça devant Fleur.
-A ce sujet, je fais ce que je veux, d'accord ? MON corps, MON cœur.
-Non, tu as des responsabilités vis-à-vis de la Réserve. Celle de devenir le compagnon du prochain Chef de la Réserve. Tu ne peux pas jouer comme ça, comme… comme un vulgaire chevalier vert !
-Sommes-nous en train de parler de ta relation avec Mortimer à présent ? Le questionna Harry, le ton glacial.
Le regard de Reyn devint assassin alors qu'il refermait fortement ses poings sur la table.
-JE dis que c'est insupportable de te voir jouer avec Charlie !
O'Connell s'étouffa avec son vin et jeta un regard contrarié au chevalier brun :
-C'est un peu prématuré, vous ne croyez pas, chevalier Li ?
-Cela vous étonne Capitaine ? Je fais partie de la quatrième escadrille. Je ne vais pas être hypocrite et dire que je vous soutiens ou l'ancien Chef.
Fleur qui les fixait avec incompréhension finit par laisser tomber son regard sur les doigts de Harry tapotant rageusement la table.
-Problèmes de politique de Réserve, lui glissa-t-il avec le visage crispé. Je déteste quand ils font ça.
-Quoiqu'il en soit, tonna Reyn en revenant vers Harry : tu n'as aucune excuse pour la façon dont tu te comportes avec Charlie. Courir après sa compagnie, puis flirter avec d'autres.
Il était furieux du constat qu'en faisait le chevalier brun mais n'avait tout simplement pas envie d'essayer d'expliquer les sentiments ambigus qu'il ressentait à l'égard du chevalier bronze. Il s'éclaircit alors la gorge avant de répondre, conscient qu'il faisait ça plus pour le côté théâtral qu'autre chose.
-Je n'ai pas promis le mariage à Charlie, affirma t'il simplement. Et comme vous l'avez fait remarquer tous les deux, mes options sont encore toutes ouvertes. Si ça déplait à Charlie, libre à lui de ne plus me donner son affection. Et si j'ai envie de me comporter « comme un chevalier vert », alors vous devrez faire avec parce que malheureusement pour vous, je suis le futur seigneur de la Réserve, et ça c'est une chose sûre jusqu'à ce qu'une nouvelle reine naisse et soit en âge de se reproduire. A ce moment-là, alors, si vous en avez marre de moi, vous pourrez faire quelque chose, mais jusqu'à ce jour… Il vous faudra prendre votre mal en patience.
-Continue comme ça et ça risque d'arriver, grommela Reyn en se replongeant sur son assiette.
O'Connell le regardait quant à lui sérieusement, un peu comme s'il allait justement le demander en mariage ou quelque chose d'approchant, et quand Harry eut l'impression qu'il allait dire quelque chose d'embarrassant, il lui tendit un doigt menaçant pour le couper dans son élan :
-Non !
L'homme, légèrement dépité, retourna lui aussi à son repas. Fleur préféra les imiter, probablement de peur de marcher sur une autre bombe sans le vouloir.
/Vous avez eu raison de faire ça./ Intervint Talath dans son esprit. / J'ai écouté Regileth et ça allait être VRAIMENT embarrassant./
-D-
La nuit était tombée quand ils sortirent du restaurant et s'engagèrent sur le chemin de randonnée qui s'enfonçait dans les montagnes. Les chevaliers avaient invoqué le Mot de Lumière pour se créer de petites orbes qui les suivaient, quand Fleur les guidait, un Lumos au bout de sa baguette.
Au bout d'un moment de sentier de terre et de rochers, Harry ne put s'empêcher de demander où elle comptait les mener comme ça.
-Les gens du coin l'appelle la Grotte du Diable, annonça t'elle. Il y a eu de nombreuses disparitions inexpliquée au fil des siècles et des légendes racontent que des jeunes hommes et des jeunes filles sortent la nuit et sont attirée jusqu'à la grotte où ils disparaissent, enlevés par le Diable !
-Ou attirés par de séduisantes personnes, pas vrai ?
Fleur se contenta juste d'un sourire innocent.
-L'enfer que les veelas, grogna derrière lui O'Connell alors qu'ils escaladaient une petite bute. Je suis heureux que nous soyons peu sensibles à leurs tours.
-Ils sont moins dangereux que d'autres races magiques, répliqua Fleur. Si l'on fait le compte, les veelas, dans toutes leur Histoire, ont fait moins de mal que les sorciers ou les dragons. On les accable juste parce qu'ils ont le pouvoir de faire perdre la tête au plus stoïque des sorciers.
-Oui, et une forte tendance à l'homicide quand ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent… Continua l'air de rien O'Connell avant de se pencher sur l'épaule d'Harry : Reste prudent, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec eux. Ce sont des créatures capricieuses.
-J'ai lu tout ce que je pouvais à leur sujet, répondit-il avec un peu d'agacement. Je pense que je suis suffisamment préparé, ok ?
En plus, il avait son épée, la baguette de Drago Malefoy et les Mots de Pouvoirs. Au moins un de ces trois devraient pouvoir le protéger, même contre une sorte de mélange de fantôme, de sirène et de vampire.
-On y est, fit Fleur en pointant du doigt un point situé dans la descente du flanc de la montagne.
Précautionneusement, elle quitta le sentier pour descendre en travers des buissons, gardant sa baguette pointée vers le bas pour ne pas trébucher sur une pierre. Les hommes partirent à sa suite, légèrement malheureux de devoir crapahuter comme des chèvres.
La jeune femme s'arrêta finalement et pointa son lumos vers l'intérieur d'une cavité qui semblait s'enfoncer profondément dans les entrailles de la terre.
Harry, bien que pourtant très habitué désormais aux grottes, ne ressentit pas vraiment de sentiment de familiarité, de protection et de chaleur que lui inspirait sa maison. C'était même plutôt le contraire.
Humide et vert.
Il fit néanmoins un effort et entra avant Fleur, laissant ses orbes de lumières faire un peu de reconnaissance des lieux en éclairant les parois. Il put voir quelques taches noires s'enfuir vers les ombres et grimaça légèrement. Celle-ci s'accentua quand, suivant du regard ce qui semblait être une énorme blatte, celle-ci se réfugia dans l'orbite d'un crane résolument humain.
-Charmant…
Un meilleur examen des lieux lui fit remarquer qu'il était entouré d'ossements humains. Son appréciation de la situation perdit beaucoup de points.
/C'est mort, ça ne peut pas vous faire de mal./ Lui fit remarquer Talath, confuse au sujet de son malaise.
*Je ne suis PAS d'accord. Je connais plein de choses qui SONT mortes et qui peuvent me faire du mal. Les veelas sont une d'entre elles. *
/Quoiqu'il en soit, ne montrez pas votre peur./
*C'est TOI que j'aurais dû envoyer !*
/J'ai peur d'être un peu trop grande pour cette caverne./
Harry grogna en réponse.
D'autres types de grognements lui répondirent, mais cette fois-ci, c'étaient ceux de Moineau et O'Connell qui semblaient planté à l'entrée de la grotte, incapable d'avancer.
-Qu'est-ce que ça veut dire ?! Tonna ce dernier en adressant un regard assassin à Fleur qui se tenait près d'Harry, le visage neutre.
Moineau battit misérablement des ailes, comme repoussé par un vent fort, puis finit par aller se percher, épuisé, sur Reyn qui tenta lui aussi de passer, mais sembla taper contre un mur et recula d'un pas avec l'air d'un chat offensé.
-Je suis navrée de vous dire que votre chemin s'arrête ici. Seul Harry a été invité à rencontrer ma grand-mère, annonça solennellement Fleur.
-Quoi ?! NON ! Nous ne laissons pas Harry aller quelque part sans escorte !
O'Connell tendit la main comme s'il voulait attraper un bras d'Harry et le tirer derrière lui, mais était toujours coincé par ce qui semblait bien être un bouclier magique.
-Tout ira bien, l'arrêta Harry les sourcils froncés par la surprotection non désirée. J'ai confiance en Fleur, elle est trop droite pour m'attirer dans un piège.
-Mais MOI je ne connais PAS cette femme. Et tu ne connais pas sa grand-mère. Si Ivan avait su cela, il n'aurait jamais permis cette mission !
-Desclare SAIT que je dois le faire. C'est pour le bien de la Réserve.
Et aussi pour en savoir plus sur son rôle à jouer, mais ça, O'Connell n'avait pas besoin de le savoir.
-TU es le bien de la Réserve ! Rétorqua l'homme, désespéré, tandis qu'il essayait toujours de forcer la barrière avec sa magie. Sans toi et Talath, nous n'avons plus aucun avenir !
-Ça ira, vraiment, assura à nouveau Harry en se détournant alors que Fleur lui faisait signe d'une main posée sur son bras de le suivre vers un couloir.
O'Connell jura abondamment et alors qu'ils quittaient la salle d'entrée de la grotte, Harry put entendre la voix plus mesurée et pratiquement dépitée de Reyn :
-Pourquoi vous ne nous laissez jamais vous protéger ?
Harry ne se retourna pas, mais il ressentit quelque chose comme un pincement de culpabilité. Il ralentit un instant, puis secoua rageusement de la tête pour s'ôter tout ça de l'esprit et avancer.
La galerie les engloutit tous les deux et bientôt il ne put entendre plus aucun bruit de l'extérieur. Il n'y avait plus que le son désagréable de vie qui rampe et l'odeur et le gout de l'eau. Comme tous les chevaliers dragons, Harry était un garçon d'air et de feu, il ne pouvait pas se sentir à l'aise ici.
Ce n'était pas le cas de Fleur qui, sous les yeux d'Harry, semblait se métamorphoser. Ses cheveux argentés et sa peau illuminant simplement comme si le lumos se transmettait à tout son corps. Et en fait, il n'y eut bientôt plus besoin de lumière magique, car la jeune femme suffisait largement à éclairer leurs pas.
Elle révélait aussi un décor qu'Harry aurait préféré imaginer, parce qu'il n'aurait certainement pas été aussi glauque. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les os plus ou moins éparpillés étaient de plus en plus organique et en état de putréfaction plus ou moins avancé, à demi avalé par de la mousse et des champignons.
Des sortes de mobiles faits de plumes, de cadavres de petits animaux tels rats ou chauves-souris et de divers éléments naturels pendaient au-dessus d'eux comme des décorations.
Harry remercia le vin du restaurant pour lui permettre de garder un semblant de calme, même si, à la réflexion, il aurait dû en boire beaucoup plus.
-Pas d'insultes Fleur, mais je crois que cet endroit est le PIRE où j'ai jamais mis les pieds. Et je DOIS poser la question : pourquoi il y a-t-il autant de cadavres entiers partout ?
-Ce n'étaient pas de bonnes personnes, se contenta de répondre sa compagne sans même sembler y prêter attention.
-OK… Pourquoi personne ne les as enterrés, brulés ou même mangés au moins ? Finit-il avec un ton de supplique.
-Ils sont en train de l'être.
Un mille pattes sortit de l'intérieur d'une chemise en lambeau porté par un des morts et Harry décida qu'il n'allait plus poser de questions. Il y avait de toute évidence une certaine différence culturelle.
Ils finirent heureusement par sortir du couloir de la mort pour une immense cavité qui possédait son propre lac souterrain dont les eaux translucides brillaient autant que la peau et les cheveux de Fleur.
Les mouvements de l'eau peignaient sur le plafond de magnifiques mouvements de lumières qui le laissa immobile pendant un moment, fasciné. Il se demanda alors comment une telle beauté pouvait côtoyer une telle horreur et se rappela que c'était là même la double nature des veelas.
-Viens, Harry, nous les avons déjà fait trop attendre, le réveilla Fleur en le tirant par un coude pour descendre vers le lac.
Et de près, c'était encore plus beau puisque les eaux étaient habitées de nombreux organismes marins aux couleurs vives, d'algues et de coraux multicolores reposant sur un fond de sable blanc.
Mais rapidement, l'attention d'Harry fut détournée par quelque chose qui se passait de l'autre côté du lac.
De la musique entrainante arrivait jusqu'à ses oreilles alors que de vives formes de lumières blanches s'ébattaient dans tous les sens. Il accéléra inconsciemment le pas et les vagues silhouettes devinrent des corps de très belles personnes, à la peau blanche et aux cheveux argentés, leurs courbes à peines couvertes par des voilages qui ressemblaient à des ailes de fées.
Il devait y en avoir une cinquantaine, en majorité des jeunes filles, mais aussi quelques garçons, tout aussi gracieux et juvéniles. L'âge d'Harry, ou quelques années de plus, mais clairement pas encore des adultes.
Ils dansaient, certains comme s'ils étaient intégrés à une chorégraphie, d'autres avaient leurs propres solos, et tous, maintenant qu'il était arrivé au milieu d'eux, n'avaient de yeux que pour Harry et voltigeaient autour de lui, leurs rires comme un doux bruit de clochettes, faisant des gestes d'invites, puis s'éloignaient en quelques pas avec des expressions un instant frustrées ou confuses, comme s'ils ne comprenaient pas qu'il ne se joigne pas à eux.
Fleur était là pour l'en empêcher, le faisant avancer d'un pas inflexible à travers les danseurs, mais même sans cela, il n'aurait pas cédé à cette folie. Harry était fasciné, bien évidemment, tant de personnes aussi belles qui semblaient le vouloir, ça avait de quoi lui tourner la tête, mais il sentait Talath, comme lovée dans un coin de son être, et cela le faisait se sentir entier et plein, sans besoins à combler.
Les livres racontaient comment les veelas entrainaient les gens dans des danses mortelles, les obligeant à les suivre jusqu'à l'épuisement total, à moins que l'un des veelas ne se prenne d'affection pour l'un de ces mortels.
Ils disaient aussi qu'il n'y avait rien de pire que de refuser l'affection d'un veela. Leur rancune était légendaire ET immortelle.
Alors qu'il passait en revue tout ce qu'il avait appris, le flot de danseurs s'ouvrit de lui-même en deux, se plaçant pratiquement en cercle parfait et sage pour laisser apparaitre une magnifique jeune fille dont les longs cheveux bouclés semblaient flotter autour d'elle, comme soulevés par la brise, entourant une couronne faite de branches reliées par de délicates toiles d'araignées couvertes de gouttes de rosée.
-Ma grand-mère, souffla avec révérence Fleur. La reine Myrtha.
Harry fut un instant sans voix, en partie parce qu'elle semblait avoir le même âge que Fleur, plus comme une sœur féérique que comme la grand-mère de n'importe qui, mais aussi parce qu'il y avait une aura d'autorité et de puissance qui émanait d'elle.
-Je… Je vous remercie d'avoir bien voulu me recevoir, je… Je suis… Bégaya t'il en se demandant comme réagirait Desclare à sa place et décida qu'il ne ferait pas mieux et oublierait lui aussi son propre nom pendant un instant.
-Harry Potter, le compagnon de la Reine Dorée Talath, répondit pour lui la reine Myrtha et sa voix était douce et aérienne.
-Oui, répondit Harry, bêtement il le pensa après coup.
Est-ce qu'il aurait l'air plus idiot en se donnant une paire de claques là tout de suite ?
-Tu es ici pour en savoir plus sur ce que les peuples magiques racontent au sujet du chevalier d'or. Tu espères ainsi pouvoir prévoir les troubles qui s'annoncent.
Elle se détourna au milieu de son discours et Harry qui buvait ses paroles trébucha légèrement sur ses pieds alors qu'il se penchait pour suivre le mouvement.
-Vous pouvez me le dire ? Demanda-t-il avec un sentiment d'impatience et d'avidité alors qu'elle s'activait à présent sur une sorte d'autel, broyant et coupant des choses pour les placer dans un bol.
-Je peux te révéler certains faits. Mais es-tu sûr de vouloir savoir ? La connaissance vient souvent main dans la main avec la souffrance.
-Je peux la gérer.
Il repensa à sa vision dans le Miroir d'Obsidienne avec la bataille et les dragons tombant par centaines, morts, et se rectifia.
-Je DOIS la gérer.
La reine veela se tourna alors, son regard plus perçant et sérieux que celui d'un oiseau de proie, dans ses mains se trouvait le bol rempli d'une sorte de bouillie rouge :
-Alors, assis toi, Harry Potter.
Dans une inquiétante harmonie, tous les autres veelas s'installèrent en tailleur sur la roche, hormis quatre d'entre eux qui se mirent à distribuer des boissons et à allumer des lampes tout autour d'eux.
Une fumée colorée et parfumée s'en échappa et annihila toute autre odeur. Elle lui fit aussi un peu tourner la tête.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-il à Fleur alors qu'elle le faisait asseoir.
-Un mélange d'herbe.
Harry renifla à nouveau et cligna des yeux, se sentant légèrement engourdi. Et en fait, il entendait Talath lui parler comme à travers un brouillard, leur connexion se brouillant un peu plus de secondes en secondes. Avec un immense effort, son cerveau réussit quand même à lui transmettre une information.
-C'est de la drogue !
Il voulut se relever et partir mais il n'était plus très sûr de pouvoir faire deux pas sans s'écrouler. Le monde autour de lui ne semblait plus très stable et ondulait.
-Ce n'est pas dangereux, lui souffla Fleur avec un accent français plus présent et butant un peu sur les mots. Tu vas juste être un peu plus… perceptif… à ce que tu ne peux pas voir habituellement… Et… cesser… d'être distrait par tout le reste.
Il cligna à nouveau les yeux et réalisa que l'espèce de bruit blanc qui avait envahi ses oreilles provenait des autres veelas qui fredonnaient doucement un chant qui semblait le rendre encore plus confus.
Un petit bol lui fut tendu et machinalement, comme on semblait attendre cela de lui, il le porta à ses lèvres. Le gout brulant de l'alcool ne le surpris même pas et il le laissa glisser sur son palais un moment avec appréciation. Il ferma même les yeux avec un soupir satisfait, pliant sa nuque en arrière, se sentant soudain incroyablement tranquille.
Quand il rouvrit les yeux, la reine Myrtha le surplombait légèrement, un pouce appuyé contre le front d'Harry, dépourvue de tous ses vêtements mais son corps et visage traversés par des lignes et des symboles de peinture rouge.
Son doigt recouvert de cette substance traça un trait qui suivit l'arête du nez d'Harry puis traversa ses lèvres et son menton.
-Si tu veux comprendre ton rôle, tu dois déjà comprendre ce que tu es.
-Je suis un garçon, murmura Harry. Et un dragon.
-Non, en ce moment, tu es juste un garçon.
Son doigt lâcha son menton et dézippa la fermeture éclair de son blouson. Elle n'eut pas antant de gentillesse avec son pull et son t-shirt qu'elle fendit par le milieu d'un coup de griffes sorties de nulle part, laissant une large ouverture sur son torse.
Harry aurait dû probablement être inquiet, mais il se contenta de regarder le carnage avec détachement, ses yeux filant sur la propre surface mâte de sa peau.
La reine Myrtha replongea alors les doigts dans son bol et sa mixture rouge pour commencer à dessiner un triangle renversé sur ses pectoraux :
-Par Trois fois le garçon rencontrera la Mort. (elle leva les yeux vers lui, étranges et un peu moins humains qu'ils ne l'avaient été) la dernière sera la bonne. Mais tu auras déjà perdu un morceau de ton âme à ce moment-là.
-Quoi ?! Souffla t'il, une angoisse profonde l'envahissant soudain, avec un arrière-gout de cendre dans la bouche, ainsi que de neige.
Sans répondre, la vélane traça un nouveau triangle, à l'endroit cette fois-ci, croisant le premier pour former une étoile à 6 pointes.
-Par Trois fois le garçon se lèvera à la Vie. Mais il ne pourra jamais la donner.
Gout de sang, d'amertume, suivi d'une sensation de perte.
Elle appuya son autre main contre le dessin, semblant exercer une pression sur lui bien plus intense qu'elle ne l'était, comme si elle cherchait à lui enfoncer la poitrine.
-Vie et Mort unis en un seul symbole. Le connaissez-vous, enfant ?
-Un pentacle…
Il avait souvent vu ce genre de dessins dans ses manuels de cours à Poudlard, particulièrement en cours de métamorphose, mais il n'avait jamais regardé ce que c'était. Ce n'était pas abordé durant les deux premières années en tout cas…
-…Toutes les races l'ont un jour esquissé. Certains le voit dans le ciel et l'appellent vénus, lune, mars… D'autre le voient dans la roche et le nomment cuivre, argent, mercure… Ou bien dans le feu : principe humide ou principe chaud… Dans la chair et le vivant aussi… masculin et féminin uni…
Elle esquissait rapidement des symboles étranges aux pointes de l'étoile et cela sonnait comme des cloches dans l'esprit d'Harry, il avait déjà vu ça, précisément…
-…Parce que c'est un symbole d'union et d'équilibre. C'est le grand Tout, la Grande Œuvre…
Oui, une carte de chocogrenouille, en première année, celle de Dumbledore, celle qui leur avait révélé toute la vérité à l'époque.
Une vision d'Hermione encore enfantine ouvrant un énorme livre.
« Je le savais ! Je le savais ! »
Sur la page l'étoile à six branches avec les mêmes symboles.
-…Il représente la vie et la mort transcendée, il représente le Soleil, il représente l'Or.
Elle traça un dernier symbole au milieu du pentacle, un simple point cerclé et ce fut comme s'il se sentait tomber dans un trou et qu'il voyait défiler divers moments de sa vie jusqu'à se retrouver dans une cave sombre, en face d'un miroir très distinctif, le cœur battant d'angoisse.
Pourtant son reflet très jeune lui sourit d'un air taquin et sortit un objet de sa poche. Une pierre rouge sang.
« Nicolas Flamel est le seul alchimiste qui ait réussi à fabriquer la Pierre philosophale. » Fit soudain la voix d'Hermione même si elle n'était pas présente. « Vous ne lisez donc jamais rien ? Cette Pierre a la propriété de transformer n'importe quel métal en or pur. »
Le reflet d'Harry dans le Miroir du Rised lui fit un clin d'œil alors que ses propres doigts venaient toucher la pierre apparue brusquement dans sa poche.
-Tu le savais ! Hurla t'il au miroir en l'agrippant, mais le Harry reflet avait disparu, à la place se trouvait la Dame Blanche au milieu de l'éclat noir arc-en-ciel du miroir d'Obsidienne.
Ses mains blanches traversèrent la surface pour l'agripper et il tenta de lui échapper, mais il était trop tard et elle l'attira à l'intérieur pour le faire tomber dans un puits d'obscurité.
-Il est déjà trop tard ! Criait sa voix inhumaine. Le mal est déjà fait !
-Talath ! Hurla-t-il en réponse, cherchant sa Moitié pour se sortir de cette situation.
Ce fut cependant la voix de la reine Myrtha qui lui répondit :
-Tu ne pourras pas toujours compter sur elle pour te protéger. Très bientôt, si tu veux avancer, tu devras accepter de Voir…
Un long couloir de pierre sombre, entouré d'objets qui brillaient d'une étrange lumière…
-…Et d'être Vu.
Une silhouette encapuchonnée noir apparut au bout du couloir, avançant comme par saut temporel avec rapidité jusqu'à arriver juste en face de lui, des yeux rouge brillants de malveillance.
« Potter ! » « Potter ! » « POTTER ! »
Harry se redressa brusquement en hurlant, tendu de terreur intense et avalant une grande inspiration comme s'il venait de surgir d'une apnée sous l'eau de trop longues minutes. Ses yeux s'étaient ouverts et le restaient bien grands, incapable de cligner ou même d'analyser ce qu'il y avait devant lui.
Cela lui prit un long moment, puis il se rendit compte qu'il entendait Talath et le son de la voix de la dragonne le calma aussitôt.
/Enfin ! Ca fait des heures que j'essaie de vous réveiller !/
-Des heures ? Souffla t'il doucement alors qu'il remarquait qu'il était échoué là où il s'était assis au milieu des veelas, même s'il n'y avait plus aucun de ces êtres à l'horizon.
Il n'y avait que Fleur, allongée à côté de lui et endormie à même la pierre inconfortable.
Mais elle avait l'air à nouveau humaine et d'ailleurs, maintenant qu'il y faisait attention, le lac qui avait été si clair et si coloré quand ils étaient arrivés était maintenant aussi sombre que de l'encre.
Seule une très faible lumière provenant du plafond lui permettait de distinguer son environnement.
/C'est le matin. Plus que cela à vrai dire. Allez-vous bien ? Vous étiez tout incohérent comme lorsque vous aviez trop bu de vin le jour où Charlie a essayé de vous embrasser./
-Le matin ? Il fait jour ?
Reniflant d'inquiétude, il se mit à tâter son corps, mais à part la bouillie rouge séchée sur sa peau, personne ne semblait avoir attenté à son intégrité pendant tout le temps où il avait été inconscient.
Tomber en coma au milieu d'une foule de créature potentiellement hostile n'avait jamais fait partie du plan. Mais d'un autre côté, il n'avait jamais imaginé que cette entrevue nécessiterait d'ingérer un alcool inconnu et de renifler des herbes hallucinogènes.
Il n'avait pas l'impression d'avoir dormi du tout, c'était à peine s'il pensait avoir fermé les yeux plus de dix minutes en présence de la reine Myrtha. Bon sang, les autres ne devaient pas en entendre parler sinon il n'allait plus pouvoir aller nulle part tout seul.
/Et comment allez-vous expliquer au Maitre de Regileth les dernières dix heures ? Cela fait au moins six heures qu'il est au bord de la crise et que tous les autres s'arrachent les cheveux et nous rendent tous nerveux même si je leur ai assuré que vous étiez encore en vie et que vous vous sentiez même très bien./
Harry plongea son visage dans ses mains, désespéré de la façon dont il allait devoir gérer le fait qu'il « était en vie et se sentait même très bien ». Bordel, Elizabeth devait se faire de ces idées…
/Avez-vous au moins appris quelque chose d'intéressant ?/ Demanda-t-elle avec curiosité.
-Ouais. Que le fait que je sois le chevalier d'une dragonne dorée a quelque chose à voir avec la Pierre Philosophale que j'ai eu innocemment en main à la fin de ma première année à Poudlard quand Voldemort voulait s'en emparer.
/Oh ! Tous les dragons connaissent la Pierre Philosophale./ S'anima brusquement Talath. / Nous sommes en quelques sortes les enfants naturels de l'alchimie. De tout temps, même avant Sorka et Faranth, nous avons collaboré avec des alchimistes. La flamme d'un dragon est un élément alchimique en elle-même. Tout comme d'autres substances que crachent certaines autres races. Vitriol et souffre. Tout cela est passionnant. Allons-nous faire une pierre philosophale et fabriquer beaucoup d'or ?/
Harry gloussa. Bien EVIDEMMENT que les dragons seraient intéressés par un caillou transformant un métal inintéressant en or !
Transformant un garçon banal en matériel pour Reine dragon.
-Il faut qu'on éclaircisse tout ça ma belle. Et j'ai le plan parfait bien qu'il va me faire être encore plus détesté par O'Connel.
/J'aime quand nous n'en faisons qu'à notre tête. Je vais prévenir les autres que vous revenez./
Il profita de sa distraction pour penser aux autres choses qu'il avait appris, beaucoup moins heureuses, comme une nouvelle confirmation qu'il n'aurait jamais d'enfant, celle qu'il allait apparemment mourir plusieurs fois, même s'il ne savait pas si sa première rencontre avec Voldemort quand il avait un an comptait.
Il parcouru d'un doigt les six pointes de l'étoile dessinée sur son torse.
Plus inquiétant était le fait qu'il ne s'en sortirait pas avec son âme entière. Il ne voulait même pas penser aux implications de cette donnée. Mais peut être que c'était cela : sa dernière mort serait un suicide après avoir perdu Talath, parce qu'il ne se voyait vraiment pas vivre sans elle.
Mais tout ça, qu'est-ce que c'était ? De la prédestination ? De la divination ? Prophétie était un terme si vague. Peut-être qu'il pouvait changer son destin comme il voulait changer les visions du Miroir d'Obsidienne ?
L'autre mauvaise nouvelle, s'il en croyait la Reine Myrtha, c'était qu'il allait devoir demander à Talath de baisser ses boucliers d'occlumancie pour connaitre les plans de Voldemort. Et d'une façon ou d'une autre… Voldemort devait découvrir cet étrange lien qu'il y avait entre eux, même si Harry n'aimait pas ça du tout.
Certes, cela lui avait permis de sauver Mr Weasley, mais il était mal à l'aise de se retrouver à l'intérieur du Mage Noir ou du corps de son serpent. Parce que durant ces moments-là, leurs émotions étaient perçues comme les siennes : poussée de violence gratuite, incapacité d'empathie, narcissisme extrême et… non, sérieusement, il n'aimait pas être dans la peau d'un sociopathe. C'était comme enfiler un costume plein de clous.
Secouant la tête, il agita légèrement l'épaule de Fleur pour la réveiller, puis, alors qu'elle gémissait d'inconfort, il se leva et rezippa son blouson pour échapper à l'humidité froide pourrissante de la Grotte du Diable.
-Alors ? Tu as obtenu ce que tu voulais ? Demanda Fleur en se massant le front.
-Ta grand-mère m'a appris des choses, mais de là à dire que c'était quelque chose que je voulais entendre…
-Ouais, c'est ce qui arrive souvent. Bennie soit l'ignorance comme dises certains !
-J'aurais néanmoins un dernier service à te demander, continua Harry en se penchant sur elle.
Fleur releva le visage avec interrogation :
-Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
Harry lui adressa un sourire légèrement tordu.
-Est-ce que tu connaitrais, par hasard, l'adresse de Nicolas Flamel ?
A suivre…
Prochaine étape du voyage… ? Je vous retrouve samedi prochain pour ça ! J'espère en attendant que je ne vous ais pas trop perdu, mais promis, beaucoup de choses auront une explication dans le chapitre suivant.
