Salutations à tous !

J'ai décidé de reprendre l'écriture, chose compliquée qui me prend du temps, et pour ce faire, j'ai décidé de publier sur pat reon . Je publierai ici un chapitre par mois, tandis que les autres seront publiés sur en avance soit presque un chapitre par semaine. Si vous désirez y accéder et me soutenir, je vous invite à me retrouver pat reon com / user?u = 74510416

Me voici donc avec une histoire fantastique et magnifique basée sur le chef d'oeuvre de ROWLING qu'est Harry Potter. (lire ici : c'est un avertissement) N'ayez crainte, je n'oublie pas mes autres histoires comme Prince de France / l'Avènement du Côté Obscur ou l'Avènement du démoniste etc. elles seront mises à jour au fur et à mesure… après une réécriture !

Ouais, vous avez bien lu ! Mes anciennes fictions seront réécrites avec… votre contribution ! Au moins pour ceux qui sont sur pat reon et qui ont accès aux sondages. Vous pourrez choisir les couples, qu'ils soient hétéros ou gays, je m'en fiche car je peux écrire sur les deux sans problème.

Mais d'abord, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans mon premier chapitre de ma nouvelle histoire Harry Potter ! Soyez averti que nous explorerons en profondeur les personnages, la création de sorts et… soyons honnêtes, un Harry surpuissant !

NB : Pas de bashing Dumbledore/Weasley et tout va changer à partir de ce chapitre !

Alors sans plus attendre, profitez-en.

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Godric's Hollow – Nuit du 31 Octobre 1981

Dans le cœur battant de la campagne anglaise, niché entre des ondulations de verdure et de mystère, se trouvait le village de Godric's Hollow. Un chemin sinueux, étroit comme un secret bien gardé, serpentait à travers le bourg, bordé de demeures qui semblaient murmurer des histoires anciennes, parfois nouvelles. Ce sentier, tel un fil d'or tissé dans le tissu du temps, conduisait les âmes errantes vers une fontaine charmante. Celle-ci trônait au centre du village, tel un cœur d'argent sous la caresse bienveillante des lampadaires, qui diffusaient une lueur dorée. Non loin, se dressait une église, veillant sur Godric's Hollow telle une gardienne ancestrale. Derrière ses murs empreints de prières et de promesses, s'étendait le cimetière, un jardin de souvenirs où chaque pierre tombale chuchotait des épopées oubliées, enveloppé dans le voile sacré du crépuscule.

Godric's Hollow se distinguait des autres hameaux qui parsemaient le paysage britannique, non pas par l'architecture de ses maisons ou par son église, qui était tout ce qu'il y a de plus ordinaire, mais par l'unicité de ses résidents. Ce village, tissé dans le voile de l'ordinaire, abritait en son sein une coexistence rarissime : celle des moldus, ces âmes sans un iota de magie, et des sorciers, dont les vies se déroulaient en retrait, dissimulées aux yeux non-initiés. Cette symbiose, aussi discrète qu'harmonieuse, n'était pas le fruit du hasard. Les sorciers n'avaient pas choisi ce lieu par caprice ; Godric's Hollow était enveloppé dans le mystère des âges, car il était dit être lié à la légende d'un sorcier de renom, dont l'existence remontait à un millénaire. Son histoire, tissée dans la trame du temps, faisait de ce village plus qu'un simple lieu : un sanctuaire de l'extraordinaire, caché sous le masque du quotidien.

Mais lors de cette nuit fatidique, le trente-et-un octobre mil-neuf-cent-quatre-vingt-un, Godric's Hollow fut le théâtre d'un événement qui allait bouleverser son histoire. Sous le voile d'une obscurité sans lune, un drame d'une ampleur extraordinaire et pourtant profondément tragique se jouait, destiné à graver une nouvelle légende dans les cœurs et les esprits des sorciers. Ce qui était jusqu'alors un murmure du passé, une histoire contée au coin du feu, allait être éclipsé par une réalité bien plus poignante. La légende ancestrale, vénérée et transmise à travers les âges, allait céder sa place à un récit nouveau, marqué par le courage, la perte et un espoir fragile, né au cœur même de la désolation.

Dans les rues sinueuses de Godric's Hollow, sous un ciel constellé d'étoiles, se déroulait un spectacle aussi enchanteur qu'inhabituel. Des créatures de toutes sortes, étonnantes et parfois hilarantes, mais rarement effrayantes, déambulaient avec une joie enfantine. Loups-garous de poche, vampires miniatures, petites guenaudes et zombies en herbe zigzaguaient entre les maisons, chacun armé d'un sac prêt à être rempli de trésors sucrés. Ces êtres fantastiques n'étaient, bien sûr, pas de véritables créatures de la nuit, mais plutôt des enfants du village, emmitouflés dans leurs costumes, profitant de la fraîcheur de la soirée pour s'adonner à leur quête annuelle de friandises. Et gare à ceux qui se trouvaient dépourvus de gourmandises à leur offrir ! Derrière chaque masque et sous chaque chapeau se cachait un sourire espiègle, illuminant Godric's Hollow d'une magie bien différente, celle de l'innocence et de la joie enfantine.

Parmi la foule de bambins enjoués, leurs visages dissimulés derrière des masques de fantaisie, et les quelques parents bienveillants qui les encadraient, peu accordèrent la moindre attention à l'ombre insidieuse qui glissait avec une lenteur calculée le long du sentier. Un des enfants, déguisé en momie pour l'occasion, s'approcha de la figure encapuchonnée. Le visage souriant de la jeune personne laissa place à une expression de terreur avant de s'enfuir à toute vitesse comme si le diable était à ses trousses. Le sorcier qui s'était laissé approcher observa la scène de façon dubitative, se demandant s'il ne devrait pas éliminer cette engeance inutile et parasitaire. Il finit par se raviser avant de continuer son inéluctable chemin vers un endroit que beaucoup trouvaient vide ou ne prêtaient aucune attention.

Vide, cet espace ? En apparence seulement. Car là, au cœur de ce néant apparent, se dressait une demeure charmante, ses grandes fenêtres carrées lançant des invitations de lumière dorée dans la nuit, tandis que sa cheminée, telle une sentinelle, s'évertuait à peindre des volutes de fumée dans le ciel étoilé. Mais cette scène d'une tranquillité presque domestique était voilée aux yeux de tous, sauf à ceux de la silhouette qui, avec une détermination sombre, se rapprochait. Un sortilège puissant, un voile magique, dissimulait la maison à la vue des passants, révélant son existence seulement à ceux qui savaient vraiment regarder.

Cette présence sinistre, qui avançait avec une détermination spectrale vers la demeure dissimulée, portait un nom que très peu osaient murmurer, de crainte que le simple fait de le prononcer ne tisse autour d'eux un voile de malédiction. Dans un geste lent et presque cérémonial, l'ombre leva ses mains, jusqu'alors enfouies dans les profondeurs de sa robe, pour révéler son visage en abaissant délicatement sa capuche. La lumière de la lune, filant à travers les branches dénudées, se posa sur un visage à la peau cireuse, éclairant des traits sculptés dans le silence et l'énigme. Les cheveux, d'un noir absolu, étaient tirés en arrière, ajoutant une austérité froide à son allure. Mais ce qui capturait l'essence de la terreur, ce qui gelait le sang de ceux qui croisaient son regard, étaient ses yeux. Le blanc de ses yeux avait cédé la place à un rouge sanguin, créant un contraste alarmant avec l'ambre profond de ses iris, conférant à son regard une intensité brûlante, un abîme dans lequel la malice et le pouvoir semblaient danser en un ballet macabre.

—Enfin… souffla l'homme avec un murmure chargé d'une satisfaction sombre, teintée d'une nuance de triomphe inquiétant.

Ses doigts, fins et précis comme ceux d'un musicien maîtrisant son instrument, glissèrent à l'intérieur de sa robe sombre pour en extraire une baguette d'une blancheur éclatante, contrastant avec l'obscurité ambiante. Avec une aisance qui trahissait une maîtrise longuement acquise, il dirigea sa baguette vers la porte d'entrée de la maison, si invitante et pourtant sur le point de devenir le seuil d'un cauchemar.

Sans un mot, sans même un murmure d'incantation, l'homme libéra un jet de lumière cramoisie de la pointe de sa baguette. La magie, pure et concentrée, fendit l'air avec une vélocité foudroyante pour s'abattre sur la porte avec la puissance d'un coup de gong céleste. Le bois, pourtant robuste et accueillant, n'offrit aucune résistance ; il éclata sous l'assaut, se désintégrant en un écho de morceaux éparpillés dans un ballet chaotique de destruction.

Le silence nocturne fut brisé, non seulement par le fracas de la porte volant en éclats, mais aussi par les cris qui s'ensuivirent. Des voix emplies de peur, de surprise, d'indignation, s'élevèrent dans la nuit, témoignage vivant d'un sanctuaire violé, d'une paix irrémédiablement brisée.

—Lily ! Prends Harry et va-t'en ! C'est lui ! Va-t'en ! Je vais le retenir.

Un sourire froid et satisfait se dessina sur les lèvres du sorcier maléfique, un frémissement d'amusement teintant ses traits impitoyables à l'idée qu'on puisse croire le retenir. Il traversa le seuil avec une aisance dédaigneuse, foulant les débris de la porte détruite, comme s'il entrait dans un domaine qui lui était dû de droit. Sa tranquillité glaciale fut rapidement mise à l'épreuve par l'apparition de James Potter.

James se tenait là, avec sa stature élancée, ses cheveux ébènes ébouriffés lui conférant un charisme rebelle, ses yeux noisette brillant d'un mélange de défi et de surprise derrière ses lunettes rondes. Son allure décontractée cachait mal la tension de l'instant, une précarité soulignée par l'absence de sa baguette magique, un détail que le sorcier maléfique nota avec un plaisir cruel.

Sans la moindre hésitation, le mage noir lança un sortilège d'un vert éclatant, symbole universel de la fatalité, en direction de James. Le sort frappa sa cible avec une précision mortelle, laissant derrière lui un silence plus assourdissant que le bruit de la confrontation tandis que le corps sans vie s'effondra telle une marionnette dont on avait coupé les fils. Sans accorder un regard supplémentaire à sa victime désormais sans vie, le sorcier grimpa les escaliers, son expression se durcissant en une moue de regret méprisant. "Si seulement il avait choisi de se joindre à moi," pensa-t-il, non pas avec tristesse, mais avec la froideur de celui qui considère les échecs des autres comme une simple conséquence de leurs choix.

Alors qu'il montait les escaliers avec une détermination sombre, les cris et les malédictions fusaient autour de lui, émanant des cadres accrochés aux murs. Chaque portrait, une fenêtre sur le passé, semblait s'animer d'une vie propre, résonnant de l'indignation de ceux qu'il représentait. "Monstre ! Charogne !" Les insultes pleuvaient, mais aucune ne semblait atteindre l'homme au cœur de pierre qui les provoquait.

Lorsqu'il croisa le regard du portrait de Fleamont Potter, un sourire mesquin étira ses lèvres. Il connaissait bien ce visage, le père de sa dernière victime, disparu de la dragoncelle. Ce sourire, déjà glacial, se mua en une expression de cruauté absolue. D'un mouvement vif et assuré, il fendit l'air avec sa baguette, laissant une entaille béante dans la toile qui capturait l'essence du défunt Potter. Les morceaux de tissu tombèrent au sol, emportant avec eux les derniers éclats de voix révoltées.

Un silence lourd tomba sur le couloir, comme si les âmes capturées dans les portraits retenaient leur souffle, terrifiées par la démonstration de pouvoir arbitraire. Un ricanement froid brisa le calme, alors que l'homme reprenait son ascension, attiré par la voix tremblante d'une femme derrière une porte proche. Chaque pas qu'il faisait semblait lourd de menaces, et l'air même frissonnait à son passage, comme pour annoncer l'approche d'un destin inéluctable.

(Tiré d'Harry Potter et le Reliques de la Mort, chapitre 17)

[D'un petit coup de baguette nonchalant, il força la porte, repoussa la chaise et les boîtes hâtivement entassées pour essayer de la bloquer… et elle était là, tenant l'enfant contre elle. Lorsqu'elle le vit, elle laissa tomber son fils dans le petit lit, derrière elle, et écarta les bras, comme si cela pouvait l'aider, comme si en cachant le bébé à sa vue, elle espérait qu'il la choisirait elle plutôt que lui…

Pas Harry, pas Harry, je vous en supplie, pas lui !

Pousse-toi, espèce d'idiote… Allez, pousse-toi…

Non, pas Harry, je vous en supplie, tuez-moi si vous voulez, tuez-moi à sa place…

C'est mon dernier avertissement…

Non, pas Harry ! Je vous en supplie… Ayez pitié… Ayez pitié… Pas Harry ! Pas Harry ! Je vous en supplie… Je ferai ce que vous voudrez…

Pousse-toi, idiote, allez, pousse-toi…

Il aurait pu l'écarter de force du berceau mais il semblait plus prudent d'en finir avec tout le monde…

Un nouvel éclair de lumière verte illumina la pièce et elle tomba comme son mari. L'enfant n'avait pas du tout pleuré pendant tout ce temps : il parvenait à se tenir debout, accroché aux barreaux de son petit lit, et regardait le visage de l'intrus d'un air radieux et intéressé, pensant peut-être que c'était son père qui se cachait sous la cape et faisait jaillir d'autres lumières de sa baguette, que sa mère se relèverait d'un instant à l'autre, en riant…

Il pointa soigneusement la baguette magique sur la tête de l'enfant : il attendait ce moment, la destruction de ce danger unique, inexplicable. Le petit garçon se mit à pleurer : il venait de se rendre compte que ce n'était pas James. Il n'aimait pas l'entendre pleurer, il n'avait jamais supporté les cris et les gémissements des tout-petits, à l'orphelinat…

Avada Kedavra !

Il fut alors brisé : il n'était plus rien, plus rien que douleur et terreur et il devait se cacher, non pas ici, dans les ruines de la maison détruite où l'enfant hurlait, pris au piège, mais loin… très loin…]

Dans un retournement de destin aussi spectaculaire qu'impensable, le sorcier dont le nom était un tabou s'était désintégré, laissant derrière lui rien d'autre qu'un monticule de cendres fumantes. De ce vestige de terreur, une ombre éthérée s'échappa, s'élevant dans les airs avec un cri perçant qui semblait emporter avec lui les échos d'un règne de terreur révolu. La chute de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom s'était produite dans l'intimité d'un drame familial, son ultime acte de destruction ayant pour unique témoin un enfant en larmes, marqué au front et déjà orphelin.

Alors que le silence retombait sur la scène d'une tragédie inachevée, un autre personnage fit son apparition, contrastant fortement avec le drame qui venait de se jouer. Petit, potelé, avec des traits évoquant étrangement ceux d'un rongeur, ce sorcier paraissait dépassé par les événements. Ses yeux écarquillés trahissaient une peur mêlée d'incrédulité face au tas de cendres encore chaud. Avec une hésitation presque comique dans un tel contexte, il s'empara de la baguette abandonnée, vestige sinistre du pouvoir déchu.

Ce sorcier, aux allures bien loin de l'héroïsme, était rongé par les dilemmes. Comment allait-il désormais se dissimuler non seulement aux yeux des alliés qu'il avait trahis mais aussi face à la vindicte des fidèles du mage noir, dont il avait involontairement précipité la chute ? Sa fuite précipitée, baguette en main, était empreinte d'une urgence teintée de lâcheté, inaugurant un chapitre nouveau et incertain dans le sillage de la défaite du mal.

À peine l'ombre furtive du premier sorcier s'était-elle éclipsée dans les méandres de la nuit que la tragédie attira un autre témoin, dont la stature élancée et la silhouette fine contrastaient avec l'ampleur du désastre qui l'accueillait. Sa peau pâle, presque translucide sous le faible éclat lunaire, et ses yeux sombres, d'ordinaire si impénétrables, trahissaient une tempête d'émotions face au spectacle de désolation qui s'étendait devant lui.

Avec une gravité qui semblait tirer son essence même vers le sol, il s'agenouilla auprès de la dépouille de celle qui avait été sa plus proche confidente, son amour inavoué, et, dans les recoins les plus secrets de son cœur, celle qu'il avait espéré faire sienne. Les larmes, étrangères au visage de cet homme habitué à dissimuler ses sentiments derrière un voile d'indifférence, coulaient librement, marquant peut-être la seule fois où il s'autorisait une telle vulnérabilité – un spectacle que seul l'enfant, innocent et perdu dans son propre chagrin, était là pour voir.

Entre deux sanglots, il murmura les noms qui lui lacéraient l'âme, une prière silencieuse pour les êtres chers qu'il venait de perdre. Alors qu'il continuait de répéter le nom de celle qu'il aimait, il entendit au loin :

— James ? Lily ?

La réalité de leur absence, tangible et irrévocable, le força à se détourner du corps sans vie de Lily, son regard s'attardant une dernière fois sur l'enfant qui pleurait encore. Les yeux de l'enfant, reflets vivants de sa mère disparue, étaient un miroir de douleur insupportable pour lui. Dans un ultime sanglot, un adieu silencieux à ce qui aurait pu être, il choisit l'ombre de la disparition, s'évanouissant dans un murmure à peine perceptible, juste à temps pour échapper au regard d'un autre sorcier qui entrait dans la pièce.

Cet arrivant, porteur de ses propres espoirs et de ses propres peurs, était immédiatement reconnu par l'enfant, un phare de familiarité dans la tempête de son chagrin.

— Pa'mol ! Pa'mol !

Dans les confins tragiques de la demeure, les yeux gris acier du sorcier Sirius Black, encadrés par ses cheveux ondulés, s'illuminèrent de larmes mêlées de joie et de peine à la vue de l'enfant proclamant son nom avec innocence.

— Mon bambi, tu es en vie ! Loué soit Merlin… s'exclama-t-il, sa voix teintée d'un soulagement tremblant.

Avec une précaution paternelle, il souleva l'enfant du lit, veillant à ne pas lui faire mal en le libérant des entraves des barreaux. Tenant l'enfant contre lui, Sirius permit à son regard de s'attarder un instant sur le corps inanimé de Lily, son cœur se serrant sous le poids d'un chagrin indescriptible. Avalant un sanglot qui menaçait de briser le fragile barrage de sa contenance, il quitta la chambre, chaque pas résonnant comme un adieu muet.

La descente fut une épreuve, chaque marche le rapprochant d'une réalité qu'il aurait donné tout pour changer. Le corps sans vie de James, son frère d'âme, étendu dans une posture de défaite éternelle, raviva une tempête d'émotions déchirantes dans son esprit déjà tourmenté. Une colère sourde, nourrie par la trahison et la perte, commença à gronder en lui, promettant vengeance contre Peter Pettigrew, l'ami devenu ennemi.

À peine eut-il franchi le seuil de la porte que la voix grave de Rubeus Hagrid, un demi-géant dont la stature imposante n'avait d'égal que la bonté de l'âme, interrompit ses tourments.

— Sirius ! Tu vas bien ? Et Harry et James et Lilly…Comment…

L'espoir dans les yeux de Hagrid s'éteignit aussitôt qu'il aperçut Harry dans les bras de Sirius, comprenant que le bonheur familial tant espéré s'était effondré sous le poids d'une tragédie incommensurable.

— Je dois retrouver Peter et le faire payer, Hagrid. Il doit payer, il va me le payer ! fulmina Sirius, ses yeux noyés d'affection pour Harry. Je dois le retrouver, je…

Sa voix se brisa, tandis que les mots se perdaient dans un tourbillon de rage et de chagrin. Hagrid, observant Sirius avec une compassion profonde, sentit que c'était le moment d'intervenir, de dévier le cours du destin de ce chemin funeste qu'il semblait emprunter.

— Penses au p'tit avant d'retrouver Peter ! Le prof'sseur Dumbledore pourra t'aider, j'suis sûr.

Ces mots, simples mais lourds de sens, frappèrent Sirius, le tirant de son élan vengeur. Il acquiesça silencieusement, une lueur de raison reprenant place dans son regard. "Hagrid a raison, je dois penser à Harry d'abord," pensa-t-il. "Je me vengerai de Peter plus tard, et… Remus ? Que vais-je lui dire ?"

Perdu dans ses pensées, un crac sonore le ramena brusquement à la réalité. Une gerbe de flammes surgit, et de cette apparition flamboyante émergea un vieil homme. Il portait une robe bleue parsemée d'étoiles dorées qui semblaient danser le long des coutures. Sa longue barbe blanche, soyeuse comme la laine d'un mouton, tombait majestueusement. Ses yeux bleus, d'ordinaire pétillants de malice derrière des lunettes en demi-lune, étaient voilés par le poids de la tragédie. Albus Dumbledore, le sage et puissant directeur de Poudlard, venait d'arriver, apportant avec lui la gravité et la sagesse nécessaires pour guider Sirius dans ce moment de profonde désolation.

— Mon garçon, comment vas-tu ? demanda d'amblée le vieil homme.

Le regard empreint de gravité de Dumbledore ne laissait aucun doute sur sa connaissance des événements tragiques qui s'étaient déroulés cette nuit. Il était certain que les divers sortilèges de protection et d'alerte qu'il avait soigneusement placés autour du domicile des Potter avaient dû lui signaler le danger. Mais, pris dans les exigences de ses nombreuses responsabilités, y compris cette longue réunion avec la Confédération Internationale des Sorciers, il n'avait pu arriver à temps pour déjouer le funeste destin des Potter.

— James et Lily sont morts, Professeur, Peter les a trahis ! Vous devez me croire, je n'étais qu'un pion ! s'exclama Sirius, son désarroi palpable même en tenant Harry près de lui. Qui aurait pu imaginer que Peter, notre ami, serait le traître ? Je pensais avoir conçu le plan parfait... Je... c'est de ma faute...

La douleur de Sirius était évidente, et Dumbledore, touché par tant de détresse, posa une main rassurante sur son épaule, un geste simple mais empreint d'une profonde empathie.

— Je te crois, Sirius. Tu n'aurais jamais trahi les Potter... Je regrette que Peter ait été celui qui nous a trahis. J'avais placé tant d'espoir en lui... Et Voldemort ? interrogea Dumbledore, brisant le silence lourd qui s'était installé.

À la mention de ce nom, un frisson parcourut les deux hommes, mais le silence qui suivit leur rappela l'absence de réaction des Mangemorts, confirmant ainsi la défaite de leur maître.

— Il... commença Sirius, avant de marquer une pause, la gorge nouée. Je n'ai trouvé que des cendres. Mais Harry... il a une cicatrice étrange...

— Puis-je ? demanda doucement Dumbledore, désignant l'enfant de ses yeux emplis de bonté.

Avec une hésitation empreinte de respect, Sirius confia Harry au vieux sorcier, qui le prit dans ses bras avec une aisance surprenante pour son âge. Dans les bras sécurisants de Dumbledore, Harry, insouciant, offrit un sourire radieux, ses petites mains s'agitant joyeusement vers la lumineuse barbe blanche de Dumbledore, captant les rayons lunaires dans un jeu d'ombre et de lumière, symbolisant peut-être un nouvel espoir après cette nuit de ténèbres.

Hypnotisé par la douceur de la barbe de Dumbledore, Harry semblait momentanément oublier le tumulte de la nuit. Le directeur de Poudlard, avec un sourire bienveillant, se délectait de cet instant d'innocence enfantine. C'était cet amour pour l'esprit jeune et curieux qui l'avait poussé à devenir directeur de la célèbre école de sorcellerie.

Son regard se posa alors sur la cicatrice singulière marquant le front du jeune Harry. Un frisson lui parcourut l'échine alors qu'il reconnaissait la forme sinistre, semblable à un éclair, une marque que les savants pourraient confondre avec la rune Sowilo. Mais Dumbledore savait que ce n'était pas une simple coïncidence runique. Cette marque était le vestige d'un sortilège bien plus sombre, le sortilège de la Mort, Avada Kedavra, l'impardonnable par excellence.

"Serait-il possible qu'il ait survécu par la force de la prophétie ? Marqué par Tom, oui, mais comment ?" s'interrogeait Dumbledore, son esprit tourbillonnant d'hypothèses. Il percevait dans cette cicatrice un entrelacement complexe de magies, une lutte entre la vie et la mort, une protection inexplicable enveloppée d'une aura funeste.

Le visage du directeur se durcit à la pensée des sombres expérimentations de Tom Jedusor, connu sous le nom de Lord Voldemort. Avait-il vraiment osé fragmenter son âme, se livrant à l'une des magies les plus noires et interdites pour atteindre l'immortalité ? Les changements physiques qu'avait subis Voldemort au fil des années – sa beauté d'antan dévorée par l'utilisation abusive de la magie noire, le laissant avec une apparence spectrale, presque cadavérique – n'étaient que des témoignages extérieurs de la corruption de son âme.

Dumbledore tenait Harry un peu plus près, conscient que l'enfant, avec sa cicatrice, portait peut-être en lui non seulement la clé de la défaite de Voldemort, mais aussi un lien mystérieux et potentiellement dangereux avec le mage noir lui-même. Dans le regard bleu de Dumbledore, un mélange de détermination et d'inquiétude se reflétait.

La pensée de guider, peut-être même de manipuler, Harry dans une quête qui le mènerait inévitablement à affronter les ténèbres les plus profondes avait effleuré l'esprit de Dumbledore. Cependant, en croisant le regard pur et confiant d'Harry, toute idée de manipulation s'évapora comme brume au soleil. Comment pourrait-il seulement envisager de charger de telles responsabilités un enfant à peine sorti de l'innocence de son berceau ?

Le visage de Dumbledore s'adoucit, un sourire mélancolique et déterminé se dessinant sur ses lèvres. Non, il ne pourrait pas, il ne devrait pas utiliser Harry comme un pion dans cette guerre contre les forces du mal. Dumbledore s'était souvent retrouvé à la croisée des chemins, entre le bien commun et le bien-être de l'individu, mais en cet instant, devant cet enfant innocent, le choix lui semblait clair.

Il se fit la promesse, là, sous le regard étoilé d'Harry, de protéger l'enfant avec toute la force et la sagesse dont il disposait. Il défendrait Harry non seulement en tant que symbole d'espoir pour le monde magique, mais aussi en tant que dernier vestige d'une famille chérie et perdue. Dumbledore se souvenait avec tendresse de Henry Potter, un homme de conviction et de courage, et il voyait en Harry non seulement son héritage, mais aussi une nouvelle chance de faire les choses différemment, de faire les choses bien.

Ce ne serait pas une route facile, il le savait. Les ombres du passé, les secrets enfouis et les défis à venir tisseraient un chemin complexe pour eux tous. Mais en cet instant, Dumbledore s'engagea à veiller sur Harry, à le guider avec amour et honnêteté, et à le préparer, avec autant de douceur que possible, aux épreuves et aux triomphes qui l'attendraient. Dans le regard bleu et profond du vieux sorcier, une lumière nouvelle s'alluma, celle de l'engagement inébranlable envers un enfant qui portait sur ses épaules un fardeau bien trop lourd pour son âge.

La cicatrice d'Harry, avec ses implications potentiellement sinistres, était une priorité absolue pour Dumbledore. Ses recherches antérieures sur les horcruxes, entreprises par crainte que Grindelwald, son amour perdu, ne succombe à une telle abomination, lui avaient révélé l'effroyable vérité : pour Grindelwald, même dans sa quête de pouvoir, l'âme était sacrée, un sanctuaire à ne jamais violer. Mais ce que Dumbledore n'avait jamais imaginé, c'est que Tom Jedusor, plus tard connu sous le nom de Voldemort, franchirait ce seuil interdit.

Dumbledore comprenait la gravité de la situation. Si la cicatrice d'Harry était en effet liée à un horcruxe, la seule solution connue pour éliminer un tel artefact était de détruire le conteneur qui le maintenait. Cette pensée pesait lourdement sur son cœur. Comment pourrait-il soumettre un enfant innocent à un tel risque ?

Perdu dans ses réflexions, il fredonna machinalement "The Cat Came Back", une vieille chanson de son enfance qui lui rappelait des temps plus insouciants. Il envisagea rapidement d'impliquer d'anciens élèves comme Broderick ou Saul qui travaillaient tous deux au Département des Mystères, mais se ravisa presque aussitôt. Non, il avait besoin de quelqu'un de spécialisé, de quelqu'un en qui il avait une confiance absolue.

"Je vais faire appel à Elton," conclut-il enfin. Elton Elderberry, un expert en magies anciennes et obscures, serait probablement le mieux placé pour aider à purifier la cicatrice d'Harry sans causer de préjudice à l'enfant. Il savait que l'homme était très âgé, né en 1691, et dirigeait dans l'ombre le Département des Mystères, en plus d'être l'archiviste du Ministère de la Magie, lui donnant accès à l'une des plus grandes et anciennes bibliothèques du monde, aussi vaste que celle de Poudlard. Dumbledore savait que la tâche ne serait pas facile, et que chaque décision prise à partir de maintenant pourrait avoir des répercussions majeures. Mais sa détermination à protéger Harry et à défaire les ténèbres que Voldemort avait laissées derrière lui était inébranlable. Avec cette résolution en tête, il se prépara à entreprendre les démarches nécessaires pour assurer non seulement la sécurité d'Harry, mais aussi l'avenir du monde magique.

— Est-il... est-il en bonne santé ? interrogea Sirius, l'anxiété teintant sa voix d'une note urgente. Je vous en supplie, dites-moi qu'il n'a rien, Professeur.

— Ah, Sirius, si seulement je pouvais te donner une réponse simple, soupira Albus Dumbledore, ses yeux bleus scrutant profondément ceux de ses compagnons. La cicatrice de Harry est marquée par une malédiction terrible, très certainement un vestige du mal infligé par Voldemort. Mais il y a une lueur d'espoir, une autre force bienveillante veille sur lui... le sacrifice d'un amour inconditionnel... une magie de la plus pure essence.

Sirius et Hagrid échangèrent un regard, abasourdis, avant de reporter leur attention sur Dumbledore.

— L'amour ? murmura Sirius, sa voix étranglée par l'émotion. Oh... Lily... James...

Les larmes submergèrent à nouveau les yeux de Sirius, tandis que Hagrid, avec sa naturelle bienveillance, l'enveloppa dans une étreinte réconfortante, offrant un soutien silencieux dans ce moment de peine.

— Il nous faut maintenant nous rendre au Ministère de la Magie pour faire part de ces nouvelles, reprit Dumbledore d'un ton résolu. Nous pourrons y rencontrer un vieil ami, qui, je l'espère, nous apportera des éclaircissements, ou du moins une piste à suivre.

— Professeur, et la maison ? s'inquiéta Hagrid, désignant du doigt la demeure éventrée, dont l'étage avait subi les ravages d'un sortilège mal dirigé, probable conséquence de la défaite de Voldemort.

Là où se dressait la chambre de Harry, il ne restait plus que ruines et désolation, alors que le reste de la maison, étrangement préservé, continuait de rayonner d'une chaleur rassurante, ses fenêtres éclairées de lumières accueillantes et la cheminée dégageant une fumée tranquille, comme si les murs refusaient de céder à la tragédie.

— Nous devrons la sécuriser et la préserver en l'état, pour l'instant, expliqua Dumbledore d'une voix empreinte de gravité. Cet endroit est devenu un site d'une importance capitale, non seulement pour les enquêtes, mais aussi comme un mémorial de ce qui s'est passé ici. Des sortilèges de protection seront mis en place pour empêcher toute intrusion indésirable.

Il fit une pause, son regard balayant la façade brisée de la maison, un témoin silencieux de la tragédie et du courage. Dégainant sa baguette du bras qui ne tenait pas l'enfant, Dumbledore se mit en action. Les étincelles dorées de la baguette de Dumbledore dansèrent dans l'air nocturne, formant un dôme protecteur autour de la maison des Potter. Alors que la magie tissait sa toile de protection, Sirius, toujours soucieux du bien-être d'Harry, suggéra de récupérer quelques affaires pour l'enfant.

Le sortilège d'attraction lancé par Sirius, cependant, eut un effet inattendu. Un bruit de chaos émanait de la maison, suivi d'un miaulement théâtral et déconcerté. Lorsque les objets apparurent, volant vers eux à une vitesse surprenante, un spectacle des plus comiques se déroulait sous leurs yeux.

Le sac de couches, le biberon, les vêtements, et surtout le petit balais volant - un cadeau de Sirius lui-même - arrivaient en tournoyant dans l'air. Mais le clou de la scène était le chat des Potter, agrippé fermement au manche du balais, ses miaulements ajoutant une note d'absurdité à la situation déjà surréaliste.

La scène était si inattendue, si étrangement joyeuse dans le contexte de la nuit tragique, que même Dumbledore, malgré la gravité des événements, se laissa aller à un petit rire. Hagrid, quant à lui, ne put contenir son hilarité, son rire résonnant dans l'air frais de la nuit.

Pour un bref instant, l'atmosphère sombre fut allégée par cette touche d'humour inattendue, rappelant à tous que même dans les moments les plus noirs, il y avait place pour un peu de légèreté. Avec les affaires d'Harry maintenant rassemblées - y compris un chat visiblement confus mais sain et sauf - le groupe était prêt à quitter les lieux, emportant avec eux un souvenir inattendu de cette nuit tragique, mais désormais aussi un peu comique.

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