Bonjour à tous,

Après mûre réflexion, je me suis dit que j'allais vous donner le chapitre 3 en avance attendu qu'il permet de mieux comprendre les différences qui vont s'opérer au niveau de l'histoire. Autant vous dire que je vous invite à abandonner toute idée d'une histoire déjà lue car elle sera foncièrement différente de la grande majorité de vos lectures.

Une fois n'est pas coutûme, je vous rappelle que je suis sur pat reon avec ce lien www pat reon Kelorus_Fictions (il y a des espaces attendu la censure du site) et que les autres chapitres y sont publiés en avance, en raison d'un chapitre par semaine contre un par mois ici.

Par ailleurs, je souhaite exprimer un avis sur pat reon, un utilisateur m'ayant informé que c'est dommage de ne pas avoir accès en avance car on ne peut pas se permettre de payer. Déjà, ce sont des abonnements définis par les créateurs de contenus, donc les prix varient entre 1Euros par mois jusqu'à des sommes faramineuses. Dans mon cas, le plus petit coûte 2 euros et permet d'accéder aux deux prochains chapitres en avancec, et celui permettant d'accéder à tous les chapitres 5 euros. Je sais que pour beaucoup c'est une somme importante, mais je vous invite à penser sous forme de hobby et de plaisirs.

Quand vous désirez une bouteille de coca-cola à deux euros, vous l'achetez et la consommez en quelques minutes, une heure ou deux parfois. C'est un plaisir éphémère, et le lendemain vous en rachetez une. Est-ce utile ? Non. Est-ce nécessaire ? Encore moins.

La lecture de fictions est pareille, elle n'est pas utile, ni nécessaire, mais elle vous procure du plaisir, une occupation. Comme ce coca, ou bien comme un restaurant, un mcdo, un cinéma etc. Pourtant on hésite pas à dépenser pour ces plaisirs, mais quand il s'agit d'aider et de soutenir des gens qui prennent le temps d'écrire, on voit les choses différemment et on dit qu'on ne peut pas payer car on est habitué à la gratuité sur internet. Pourtant, on continu de payer pour nos autres plaisirs, alors pourquoi pas pour celui-là ? J'espère que ça donnera matière à réfléchir à ceux qui peuvent, mais ne le font pas.

Posez-vous cette question essentielle : Si je peux m'acheter un soda, qui ne durera que quelques heures tout au plus, pourquoi ne pas mettre la même somme sur un abonnement qui dure un mois ? Je ne sais pas pour vous, mais quand je fais le ratio, c'est bien plus avantageux.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture

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Ministère de la Magie ~~ Salle universelle du ministère ~~ Nuit du 31 Octobre 1981

La Salle Universelle, un sanctuaire de sérénité au sein du Ministère de la Magie, s'étendait majestueusement devant eux, avec son plafond voûté imposant et ses murs revêtus de carreaux de porcelaine sombre, écho des couloirs labyrinthiques du Ministère. À l'un de ses bouts trônait une cheminée monumentale, suffisamment spacieuse pour accueillir un homme debout, flanquée de deux horloges majestueuses dont les aiguilles dansaient au rythme mystique du monde magique. En son cœur, un ensemble de canapés en cuir noir, capitonnés avec soin, invitait à la détente, encerclant une table basse en bois sombre qui semblait absorber la lumière ambiante.

Derrière cette aire de repos, une longue table se dressait, garnie d'une sélection éclectique de volumes anciens, d'une mappemonde aux continents peut-être inconnus des non-initiés, et de deux lampes à huile diffusant une lumière douce et chaleureuse. Non loin, quatre secrétaires en bois se faisaient face, chacun éclairé par sa propre lampe, offrant un espace de travail discret et intimiste.

En face de la cheminée, des fenêtres enchantées ouvraient sur un paysage idyllique, un vallon ceint de collines verdoyantes où serpentaient une rivière paisible, sous un ciel d'un bleu pur, transportant les occupants de la salle bien loin des tracas du monde sorcier.

L'arrivée du groupe dans cet antre de quiétude fut un moment de respiration, une pause bienvenue dans le tumulte de leurs vies. Sirius Black, le jeune sorcier au cœur aventureux, ne put s'empêcher de laisser échapper un sourire nostalgique, évoquant les souvenirs des moments partagés avec James, entre confidences et espiègleries, dans ce même lieu. Alastor Maugrey, guerrier au regard perçant, avait été le protagoniste malgré lui de nombreuses farces, des instants de légèreté qui contrastaient avec son mantra, "Vigilance constante", mais qui, d'une certaine manière, renforçaient sa détermination.

Albus Dumbledore, sage parmi les sages, s'immergea dans la scène avec un plaisir non dissimulé, son intuition légendaire l'ayant une fois de plus guidé sans faillir. Son vieil ami Elton, personnage énigmatique et compagnon de longue date, se prélassait sur l'un des canapés, une tasse de thé à la main, en pleine conversation avec un chien d'une longévité surprenante. Dumbledore, intrigué par la présence de l'animal qu'il n'avait pas vu depuis des décennies, se prit à contempler le chien, se questionnant sur le secret de sa vitalité exceptionnelle, dans ce monde où la magie et le mystère se côtoient à chaque instant. Il nota tout de même que l'animal avait vieilli, peut être son espérance de vie avait-elle été rallongée par le lien qu'il partageait avec son maître ?

Elton Elderberry était un sorcier d'un âge avancé, arborant une imposante barbe blanche et des cheveux de la même couleur pure, formant une sorte de couronne autour de sa tête, laissant apparaître un front brillant et dégarni. Il avait l'habitude de porter une longue robe d'un vert olive profond, lui conférant l'allure d'un grand-père affable. Son visage portait les marques du temps, avec des rides prononcées témoignant de sa longue vie et de sa nature bienveillante, notamment autour des yeux et de la bouche, révélant les nombreux sourires qu'il avait dû offrir au fil des ans.

— Quel plaisir de te voir, Albus. Souhaites-tu du thé ? lança Elton à sa vue. Installez-vous, je vous en prie. Dis bonjour, Herbert.

Sirius et Hagrid échangèrent un regard surpris face au comportement du vieillard. Sirius l'avait certes déjà croisé, mais jamais ils n'avaient échangé de mots ; après tout, il n'était pas dans ses habitudes de converser avec chaque sorcier qu'il rencontrait. Son attention se porta sur le chien, nommé Herbert, curieux de voir s'il allait obéir à son maître et se montrer capable de parler. Sa déception fut palpable lorsque le chien se contenta de les observer avant de détourner le regard, se concentrant de nouveau sur Elton.

— Herbert vous passe le bonjour, dit Elton avec un sourire, tandis que les trois sorciers s'installaient sur le canapé en face de lui, Harry dans les bras de Sirius.

Soudain, Herbert se mit à grogner, sous le regard interloqué de son maître.

— Herbert ? Un chat ? Je ne vois pas de chat ici, quelle absurdité racontes-tu ? s'interrogea le vieillard.

Les trois sorciers jetèrent un regard vers l'animal ; le chien n'avait pas parlé. De son côté, Dumbledore esquissa un sourire en se servant une tasse de thé. Bien qu'il en avait déjà bu peu avant, il savait que les infusions d'Elton étaient exceptionnelles, ce dernier prenant soin de concocter ses propres mélanges. Une véritable délectation pour les sens, et particulièrement apaisante pour l'occasion.

Quant à Hagrid, il sentit le chat se tendre dans ses bras à l'entente du grognement du chien. Le pauvre animal avait été alarmé par le bruit, mais ne semblait pas effrayé. Hagrid n'en fut pas étonné, convaincu que si le chat était un demi-fléreur, il était tout à fait capable de tenir tête au chien. Les fléreurs, après tout, étaient des créatures magiques d'une grande intelligence et d'une force considérable, leurs griffes acérées capables de lacérer la plupart des peaux, à l'exception de celle du dragon.

— Mon cher ami, un chat se trouve bien parmi nous, répondit Dumbledore avec un sourire en sirotant son thé, tout en faisant un signe de tête en direction de Hagrid et du chat. Espérons qu'Herbert saura rester de marbre, n'est-ce pas ?

— Assurément, assurément, répliqua Elton en jetant un coup d'œil malicieux au chat. Tu as entendu, Herbert ? Le chat est notre invité, et non un en-cas.

Le vieux chien, un lévrier écossais aux poils gris et blancs, doté d'yeux marrons et d'une truffe de la même couleur, se contenta de pousser un gémissement doux en fixant son maître.

— Que t'ai-je dit, Herbert ? interrogea Elton, fronçant les sourcils. Ce n'est ni un en-cas, ni une gourmandise, encore moins un repas sur le pouce. Et puis, il a autant sa place ici que toi. Qui sait, il pourrait être tout aussi bon compagnon de conversation. Je me demande ce qu'il pense de la Loi de Gamp sur la transmutation élémentaire...

Sirius Black cligna des yeux à plusieurs reprises, abasourdi par les paroles du sorcier face à lui. Pensait-il vraiment qu'un chat puisse formuler des pensées ou des commentaires sur un sujet quelconque ? Il se ravisa en voyant l'air indigné du chat, comme s'il avait lu dans ses pensées et se sentait offensé. Sirius se demanda si les événements de la soirée ne l'avaient pas affecté davantage qu'il ne l'avait cru.

— Elton, j'apprécierais que nous puissions continuer cette discussion fascinante avec Herbert, mais nous aurions besoin de ton aide, intervint Albus Dumbledore, soucieux de ne pas perdre davantage de temps.

— Oh ? fit Elton, surpris. Il est rare que tu aies besoin de moi, Albus. D'ordinaire, tu parviens toujours à trouver les informations par tes propres moyens.

— Certes, mais les informations en ma possession sont insuffisantes, concéda Dumbledore, trahissant son inquiétude. As-tu déjà entendu parler d'un Horcruxe ?

À la mention du mot "Horcruxe", un changement s'opéra chez Elton Elderberry. Son visage s'assombrit, ses yeux pétillants cédèrent la place à un regard empli d'intérêt, et il se redressa subitement, comme si le simple fait d'évoquer le terme "Horcruxe" avait insufflé une nouvelle vigueur à sa posture.

— Cela fait bien longtemps que je n'ai pas entendu ce terme, Albus, répondit Elton avant de se tourner vers les autres sorciers. Sont-ils dignes de confiance ?

— Que... Qu'entends-tu par là ? s'insurgea Sirius, offusqué par l'insinuation.

— Ils jouissent de ma confiance absolue, Elton. De plus, ils sont directement concernés par cette affaire, coupa Dumbledore. Que sais-tu au sujet de ces artefacts ?

Elton observa les trois hommes avec intérêt, tandis que son chien, percevant la tension dans l'air, se dressa sur ses pattes, les yeux fixés sur les sorciers, prêt à réagir au moindre signe de danger. Seul Harry, plongé dans un profond sommeil, semblait étranger à l'atmosphère électrique qui régnait.

— Les Horcruxes sont considérés comme l'une des formes de magie les plus néfastes qui soient, commença Elton. Seul un acte contre nature, accompagné d'un rituel bien spécifique, permet leur création. Il est extrêmement difficile de trouver la moindre référence à de tels rituels, sauf peut-être dans les archives ou dans l'une des grandes bibliothèques du monde magique, à l'instar de celle de Poudlard.

— Professeur, c'est quoi un Horcruxe ? demanda Hagrid, qui était resté silencieux depuis leur arrivée au ministère.

— Les Horcruxes, mon cher monsieur, sont des objets dans lesquels un sorcier a enfermé une partie de son âme, expliqua Elton à la place de Dumbledore. Toutefois, il semblerait qu'au lieu de simplement sectionner son âme, le sorcier la divise. Voilà une magie interdite, et ce, depuis sa création par Herpo l'Infâme.

Les révélations d'Elton plongèrent Sirius et Hagrid dans une profonde consternation, tandis que Dumbledore sombra dans une intense réflexion. Le sage directeur avait envisagé la possibilité que les Horcruxes puissent diviser l'âme, considérant l'âme comme un mystère impénétrable ; comment pourrait-on, après tout, en détacher une portion avec précision ? Sirius, quant à lui, lança un regard vers Harry et sa cicatrice. Les paroles d'Elton résonnèrent en lui comme un écho lointain, et si l'on pouvait visualiser ses pensées, on verrait une lumière s'allumer au-dessus de sa tête. Il comprenait désormais la réticence de Dumbledore à s'exprimer clairement sur la cicatrice de Harry, nourrissant l'espoir secret que le directeur puisse se tromper.

— Et pour les neutraliser ? Les faire disparaître ? interrogea Sirius, jetant un regard furtif à Dumbledore, dont l'expression s'assombrit, confirmant ses pires appréhensions.

— Hum... murmura Elton en prenant une gorgée de thé. Un Horcruxe ne peut être ni neutralisé ni dissipé, mais uniquement détruit. Détruire un Horcruxe s'avère compliqué, car l'objet abritant un fragment d'âme est protégé par les mêmes défenses que l'âme elle-même. Il est presque impossible de détruire une âme ; à notre mort, notre âme quitte notre corps pour un destin inconnu. Notre corps n'est pas intrinsèquement lié à notre âme, sinon nous serions tous immortels et quasi invincibles. Cependant, dans le cas d'un Horcruxe...

— L'objet infusé hérite des attributs de l'âme, y compris sa résistance presque absolue, reprit Dumbledore, l'air accablé. Et si l'hôte est un être vivant ?

Elton s'immobilisa, interpellé par la question, avant de poser son regard sur l'enfant. Il réalisa rapidement que l'enfant pouvait être un Horcruxe, mais si tel était le cas, il aurait dû être possédé sur-le-champ. Il était évident que l'enfant demeurait lui-même.

— Normalement, un être vivant serait aussitôt dominé par l'Horcruxe, commença Elton, les sourcils froncés. Mais peut-être pas, après tout. Cela dépendrait de l'être en question. Un animal succomberait aisément, leur âme n'ayant pas de conscience propre, mais un humain ? Je doute qu'une âme fragmentée puisse l'emporter sur une âme entière, sauf peut-être chez un individu inconscient ou déjà vidé de son essence, comme ceux ayant subi le baiser d'un Détraqueur. Puis-je ?

L'archiviste du ministère tendit ses mains vers l'enfant. Sirius hésita un instant avant de lui confier Harry, à contrecœur. Dans les bras d'Elton Elderberry, l'enfant sembla s'éveiller et afficha un sourire radieux face à une autre barbe douce, qu'il se hâta de saisir. Le vieil homme sourit, réconforté par cette réaction inattendue mais apaisante, rassuré de constater que l'enfant n'était pas sous l'emprise d'une possession. Il concentra alors son attention sur la cicatrice, d'où émanait une aura de magie noire et blanche.

La cicatrice de Harry, évoquant curieusement la rune scandinave Sowilo par sa forme en éclair, suscitait des interrogations chez Elton. Toutefois, quelques divergences dans les contours l'éloignaient de l'hypothèse d'une véritable rune, suggérant plutôt l'empreinte d'un sortilège distinct. Intrigué, Dumbledore lui révéla les événements survenus plus tôt dans la nuit, éclairant ainsi la véritable nature de la cicatrice : le geste précis requis pour lancer l'Avada Kedavra, l'un des trois impardonnables.

Elton, fort de ses recherches antérieures sur ces maléfices, savait que le Doloris, ou Endoloris, remontait au début du Moyen Âge, bien avant l'établissement du Ministère de la Magie. Ce sortilège, réputé pour infliger une souffrance extrême sans laisser de traces physiques, était prisé des tortionnaires et des sorciers exerçant un pouvoir sur autrui, employé tant pour l'interrogatoire que pour la discipline domestique. Sa prohibition en 1717, suite à la fondation du Ministère, répondait à la prise de conscience de ses séquelles dévastatrices : douleurs persistantes, convulsions, démence. Elton conjecturait néanmoins que, par son action sur le système nerveux, le Doloris pourrait théoriquement soigner certaines pathologies affectant la motricité.

L'Imperium, le second des impardonnables, fut conçu à la même époque pour soumettre totalement la volonté de la victime à celle de son agresseur. Usité dans des contextes familiaux pour contraindre à l'obéissance ou à des mariages forcés, il trouvait aussi son application chez certains médicomages et aurors en réaction à des tentatives de suicide, bien que cela fût rare. Son interdiction en 1717 tenait à la difficulté de prouver son influence sur les individus, permettant à de nombreux sorciers de revendiquer à tort son emprise pour échapper à leurs responsabilités. Elton pressentait que l'histoire était encline à se répéter.

Le dernier des impardonnables, le sortilège de la Mort, fut également créé au Moyen Âge. Sa vocation première était de tuer instantanément, sans laisser de trace visible sur le corps de la victime, d'où le geste associé à l'éclair. À l'inverse des deux autres sortilèges, l'Avada Kedavra n'avait pas d'autre finalité que la mort, bien qu'il pût être employé dans diverses circonstances, des assassinats aux conflits armés, de l'abattage d'animaux aux exécutions, bien avant l'avènement des Détraqueurs. Contrairement à une idée reçue, la réussite de ce sortilège ne dépendait pas d'une volonté meurtrière, mais d'une grande puissance magique, capable d'expulser une âme de son enveloppe corporelle.

La survie du jeune Harry, malgré l'assaut d'un sortilège aussi fatal, étonnait Elton, qui percevait néanmoins une magie d'une essence bien plus ancienne et pure que celle des impardonnables, une magie empreinte de l'innocence du sacrifice. Il supposa qu'un acte volontaire de sacrifice avait été réalisé, probablement en lien avec une symbolique numérique magique, le chiffre trois ou sept. Il pencha pour le trois, associé en numérologie au cycle de la vie et à l'union entre le corps et l'âme.

Pour Elton, une chose était claire : le Horcruxe ne résidait pas en Harry lui-même, mais était confiné dans sa cicatrice, isolée de l'enfant par le voile protecteur du sacrifice. Une révélation encourageante.

— Il existe bel et bien un Horcruxe ici, et celui qui en a déjà vu un peut en reconnaître un autre sans peine, expliqua Elton à ses interlocuteurs. Toutefois, un sortilège de sacrifice d'une puissance inouïe isole l'Horcruxe de l'enfant. Il semble envisageable de détacher la cicatrice pour...

— Détacher la cicatrice ? s'exclama Sirius, bondissant sur ses pieds. Vous envisagez de mutiler mon filleul comme s'il était un simple bout de chair ?

— Rien qu'un peu de baume cicatrisant ne puisse réparer, assura Elton d'un ton apaisant. Il suffirait d'endormir l'enfant et de procéder à une incision sur la cicatrice. Cependant, l'effet de l'extraction du fragment d'âme sur l'enfant est incertain. Après tout, c'est le sacrifice qui les maintient séparés, et une fois le fragment d'âme retiré, la raison de cette isolation disparaîtrait. Mais tout indique que le sortilège protecteur demeurerait avec l'enfant ad vitam aeternam... et...

— Et ? pressa Dumbledore, captivé par la réflexion d'Elton.

— Il se pourrait que l'enfant soit immunisé contre les sortilèges malveillants, poursuivit Elton. C'est une simple supposition, mais le sacrifice semble avoir été conçu pour protéger l'enfant de toute malédiction. Ainsi, je recommanderais d'utiliser une lame enchantée pour l'incision plutôt qu'un sortilège, de peur que ce dernier ne se retourne contre son utilisateur.

Face à ces révélations, Albus Dumbledore, Sirius Black et Rubeus Hagrid restèrent songeurs. Dumbledore, le cœur lourd, mesura toute l'étendue du sacrifice de Lily Potter. L'Amour, ce puissant vecteur de magie, avait toujours été un champ d'étude qu'il avait cherché à comprendre, notamment à travers la magie sacrificielle. Il se souvenait avoir offert à Lily un ouvrage sur ce sujet, qu'elle avait manifestement lu et intégré. Mais la magie, toujours en quête d'équilibre, exigeait un prix : si Harry bénéficiait d'une telle protection, cela signifiait que Lily n'avait pas seulement offert sa vie, mais peut-être aussi son âme, et peut-être même celle de James. La possibilité que la mort de James ait activé le sortilège protecteur, expliquant son absence de résistance, était une hypothèse à considérer.

— Vous êtes sûr que ce sera sans danger pour Harry ? s'inquiéta Sirius, ayant retrouvé son calme mais non moins anxieux. Je ne veux prendre aucun risque avec sa vie...

— Je vous assure que le sacrifice ayant protégé cet enfant est d'une puissance exceptionnelle, rétorqua Elton avec assurance. Vous ne réalisez peut-être pas, mais un sacrifice volontaire et pur est d'une rareté extrême. Et connaissant l'assassin et son sortilège de prédilection, je ne doute pas que l'utilisation de l'Avada Kedavra ait permis de sacrifier bien plus que la simple vie.

Sirius, bouleversé par ces mots, se tourna vers Dumbledore, cherchant des réponses dans son regard.

— Il semble que Lily ait offert jusqu'à son âme pour protéger Harry, mon garçon, confia Dumbledore d'une voix empreinte de tristesse. Et il est fort probable que l'âme de James se soit jointe à celle de Lily, conférant à cette protection une force inégalée. À ma connaissance, rien ne peut briser un tel sort.

— James et Lily ? murmura Sirius, abasourdi, s'effondrant sur le canapé. Qu'est-ce que cela implique pour Harry ? Et leurs âmes ?

— Nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses sur un événement aussi exceptionnel, intervint Elton. Tout ce que nous savons, c'est que l'enfant sera profondément marqué par un tel sacrifice, que ce soit physiquement, mentalement ou magiquement.

— Je vois… répondit Sirius, encore sous le choc de la nouvelle. Comment procéder pour l'incision ?

— Je pense qu'il serait préférable de réaliser cette opération à l'Hôpital Sainte-Mangouste pour les maladies et blessures magiques, proposa Dumbledore. Il y a une salle spéciale au quatrième étage, conçue pour inverser les rituels malencontreux et traiter les rares cas de possessions.

— Qu'attendons-nous ? lança Sirius, se levant pour récupérer Harry dans ses bras.

Le directeur de Poudlard, avec une sérénité caractéristique, exécuta quelques gestes précis avec sa baguette magique. Dans un mouvement fluide, une émanation blanche s'échappa de l'extrémité de sa baguette, se métamorphosant rapidement en un phénix d'une beauté éthérée. Ce n'était autre que son patronus, prenant la forme de Fumsec, son phénix et compagnon fidèle, une manifestation de son esprit protecteur.

— Informe Miriam Strout que nous serons à Sainte-Mangouste dans quelques instants, et demande-lui de préparer des médicomages compétents dans la salle Bonham, dicta Dumbledore à l'adresse de son patronus lumineux.

Le patronus, vibrant d'une énergie sereine, poussa un cri mélodieux avant de s'élancer à travers l'espace, traversant murs et obstacles avec une grâce surnaturelle, laissant derrière lui une traînée de lumière. Son départ fut suivi par les regards admiratifs des sorciers présents, témoignant une fois de plus de la profondeur de la magie que le directeur de Poudlard maîtrisait avec tant d'aisance.

Le soudain grognement d'Herbert, aussi incongru qu'une grenouille dans un bal de sorciers, coupa net l'atmosphère solennelle. Hagrid, dont la délicatesse avec les animaux était légendaire, sauf peut-être dans ce cas précis, relâcha le chat des Potter avec toute la grâce d'un géant découvrant un jeu de Mikado. Le pauvre félin atterrit avec une élégance forcée juste devant Herbert, et là, le chaos prit une tournure digne d'une scène burlesque.

Herbert, confondant bravoure et entêtement, se lança dans une poursuite effrénée, telle une version canine de Gilderoy Lockhart tentant de capturer un Cornelongue sans la moindre idée de ce qu'il faisait. Le chat, incarnant la malice de Peeves avec la souplesse d'un Fléreur, prit d'assaut l'ameublement avec une agilité qui aurait rendu Minerva McGonagall verte de jalousie.

La pièce, transformée en un théâtre de guerre miniature, vit voler boissons, livres et mets divers, dans un ballet chaotique orchestré par deux animaux que tout opposait. L'apogée de cette cacophonie survint lorsque le chat, défiant les lois de la nature et de la décoration d'intérieur, choisit une horloge pour son prochain perchoir. Herbert, ne voulant pas être en reste, tenta l'ascension, démontrant que l'optimisme, chez un chien de sa stature, frisait parfois la folie pure.

L'inévitable loi de la gravité reprit ses droits, accompagnée d'un fracas rappelant vaguement le bruit d'un troll renversant un rayon de la bibliothèque. Herbert se retrouva au sol, aussi désorienté qu'un élève après sa première leçon de Transplanage. Le chat, depuis son perchoir improvisé, lui lança un regard qui aurait pu figer le sang d'un Basilic.

Dans un élan de bravoure (ou de pure folie féline), le chat se jeta sur Herbert toutes griffes dehors pour atterrir sur sa tête, transformant le chien en paillasson vivant. Herbert, surpris, se mit à courir en zigzag, transformant la pièce en un cirque improvisé. Après un tourbillon frénétique, le chat atterrit avec élégance au sol, lançant à Herbert un regard qui disait clairement "Ne me sous-estime plus jamais".

Herbert, l'esprit embrouillé et l'égo en lambeaux, battit en retraite derrière son maître, jurant probablement, dans le langage des chiens, de ne plus jamais sous-estimer un adversaire, quel que soit son nombre de vies. Le chat, quant à lui, revint triomphalement vers Hagrid, se lovant dans ses bras avec un ronronnement qui ressemblait fort à un rire de victoire.

— Par la barbe de Merlin... murmura Sirius en écarquillant les yeux devant ce spectacle digne d'un chapitre perdu du Quidditch à travers les âges.

Et dans l'écho de son exclamation, les rires s'élevèrent, menés par Elton Elderberry, qui, les larmes aux yeux, contemplait la scène avec une joie non dissimulée.

— Je t'avais dit que ce n'était pas un en-cas, ria-t-il aux éclats. Pauvre Herbert, tu croyais être le chasseur, mais tu étais la proie !

Dans cette atmosphère allégée, Dumbledore, Sirius, Hagrid, Harry et le chat quittèrent la pièce, laissant derrière eux un sorcier hilare et un chien ayant perdu toute fierté. Leur destination : l'Hôpital Sainte-Mangouste, pour une opération délicate mais cruciale.

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