Avertissement : Je n'ai pas encore de trigger warning spécifique, mais mieux vaut vous engager ici sachant que la fic n'est pas classée en M pour rien. Cette histoire mélangera probablement toutes sortes de registres et de tonalités, mais il s'agit d'un thriller, et comme souvent dans ce genre, elle est susceptible de contenir des violences physiques et psychologiques, des thématiques liées à la drogue, au harcèlement sexuel, au suicide, etc. Et il y aura probablement, comme souvent dans mes histoires, des scènes de sexe explicites) Si vous voulez du fluffy, du mignon, du fantasme, de l'heureuse et joyeuse romance et de la légèreté, passez votre chemin, ce sera mieux pour vous, et pour moi ;)
Bon, nous y voilà ! Cela fait des années que j'ai envie d'écrire un thriller, un an que j'y pense sérieusement, mais je ne tenais pas LA bonne idée. Ça m'est finalement venu, et je me suis lancée ! Je suis très contente d'essayer quelque chose de nouveau et de différent de ce que j'ai fait jusqu'à maintenant, et j'espère que ça vous plaira autant que moi, je prends du plaisir à écrire cette histoire. Il a fallu que je me creuse la tête en amont pour imaginer l'intrigue, mais je n'ai pas encore, loin de là, tout le déroulé en tête. Et comme en plus écrire ce type d'histoire est nouveau pour moi, je vais faire de mon mieux, et on s'adaptera en route ! C'est une histoire plutôt ambitieuse, qui réunit pas mal de thématiques qui me travaillent depuis un moment. Et comme les citations l'indiquent, ma principale référence littéraire, c'est Haruki Murakami qui a écrit Les amants du Spoutnik, mon deuxième premier livre préféré (oui) avec L'Histoire de Lisey de Stephen King, (et sans doute Odisea de Javier Negrete et… non j'arrête je vais pas me lancer dans la liste :D), et qui est mon énorme coup de cœur de ces deux dernières années. Allez le lire, tout de suite ! :D Pour le reste, je ne vous le dévoile pas, parce que je ne veux spoiler mon scénar ;)
C'est un contexte plus 'réaliste' que d'habitude, même si je ne m'interdis pas de flirter avec le fantastique. Et les personnages ont vieilli, comme moi ! :D
Dans cette histoire, je vous emmène dans un endroit qui m'est familier par mes lectures et autres, mais que je n'ai jamais eu la joie de visiter. Un jour, j'espère. Et j'espère aussi vous transmettre la fascination que j'ai pour les lieux qui seront décrits au cours de l'intrigue.
Il y aura pas mal de personnages originaux pour les besoins de l'histoire, mais vous croiserez aussi beaucoup de visages familiers ;)
N'hésitez pas à me faire part de vos retours, ça me fait toujours plaisir d'avoir votre avis, vos ressentis, vos interrogations et théories ;)
Enjoy !
ÉCRAN DE FUMÉE
« Je me dis que peut-être, quelque part, dans un lieu lointain que je ne connais pas du tout, tout est perdu d'avance, depuis longtemps. Ou du moins que toutes les choses de nos vies possèdent un lieu de silence où elles se perdent, superposées les unes aux autres jusqu'à former une seule masse. En vivant, nous ne faisons rien de plus que les découvrir, les attirant à nous une à une comme on déroule un fil. Je ferme les yeux, essaie de me souvenir d'au moins une de ces belles formes, tentant de la retenir entre mes mains. Même si je sais son existence éphémère. »
Haruki Murakami, Les amants du Spoutnik
CHAPITRE 1
« Ces points d'interrogation resteront évanescents, aspirés sans pitié par le silence, en même temps que la toute dernière pénombre de la nuit. »
Haruki Murakami, Le passage de la nuit
I
Kagami essuya son front en sueur d'un revers de la main, et releva la tête pour évaluer la distance qui lui restait à parcourir avant d'atteindre le sommet de la crête. La forêt dense l'empêchait de bien distinguer les rochers qui le surplombaient, mais il estima qu'avec ce terrain difficile, il en aurait encore pour une quinzaine de minutes. Il jeta un coup d'œil à son coéquipier sur sa droite, qui grimpait péniblement la pente raide en s'agrippant aux racines, et reprit l'ascension en l'imitant.
La battue avait commencé à l'aube, et cela faisait maintenant six heures qu'ils crapahutaient sur les flancs hostiles des Smoky Mountains à la recherche d'un homme d'une quarantaine d'années qui n'avait pas donné signe de vie depuis plusieurs jours. Les disparitions étaient malheureusement assez courantes dans ces régions sauvages prisées par les randonneurs : il arrivait souvent de faire une mauvaise chute, de s'égarer, ou bien de sous-estimer capacités physiques, rations alimentaires ou réserves d'eau, et de s'épuiser avant de pouvoir rebrousser chemin ou contacter de l'aide. En tant que Ranger, Kagami était chargé de faire de la prévention auprès des visiteurs du parc, mais trop de gens se contentaient de hocher la tête en souriant, sans vraiment comprendre les risques qu'ils encouraient. De nombreux citadins voyaient la montagne comme un paysage de carte postale, une aventure à moindres frais où il suffisait de suivre les sentiers dans une nature qu'ils imaginaient domptée et accueillante. Mais les Smoky Mountains, un massif du sud des Appalaches, n'avaient rien de bienveillant.
Depuis deux ans maintenant que Kagami avait décroché ce job, il était tombé amoureux de cette région à la frontière entre le Tennessee et la Caroline du Nord, où les massifs montagneux se déployaient majestueusement, occultant toute trace de civilisation dans ces brumes fréquentes auxquelles les « Smokies » devaient leur nom. L'endroit était imprégné de mystère, regorgeait de faune sauvage et d'étranges légendes, et on pouvait y marcher des kilomètres sans y croiser personne. Et à mesure qu'il passait du temps dans ces forêts, Kagami avait appris à respecter son environnement, à ne jamais rien prendre pour acquis et à adopter une saine prudence, même pour de petites expéditions. Les Smokies n'étaient pas le genre de lieu que l'on peut arpenter sans préparatifs. Elles étaient traîtresses par leurs crevasses, leurs pentes raides, leurs rivières se gonflant après l'orage, leurs éboulis et leurs sentiers trompeusement semblables qui serpentaient dans d'épaisses forêts. Et bien sûr, par leurs fameuses brumes dont l'occasionnelle densité pouvait désorienter les randonneurs les plus aguerris. Plus rarement, les visiteurs faisaient de mauvaises rencontres avec l'un des nombreux ours noirs qui habitaient les lieux. Bien que ces animaux évitent généralement son espèce, la faim, la curiosité ou la malchance créaient parfois de dangereuses circonstances. Ces montagnes exigeaient patience et détermination, et une certaine dose de courage pour atteindre leurs panoramas les plus reculés, mais leur stupéfiante beauté justifiait toutes les épreuves aux yeux de Kagami. Pour rien au monde il n'échangerait son métier.
Cependant, il en exerçait aujourd'hui un aspect qui n'était pas son préféré : si la plupart du temps, les Rangers retrouvaient les disparus en vie, la personne qu'ils recherchaient ce jour-là n'aurait peut-être pas cette chance. La disparition remontait en effet à près d'une semaine, et avec les violents orages qui avaient éclaté au cours des derniers jours, les choses se présentaient mal. Quelques mois plus tôt, Kagami avait trouvé un corps brisé au fond d'une ravine au terme d'une battue similaire, et cette vision le hantait encore certaines nuits. Il avait déjà vu plus d'un cadavre au cours de sa carrière chez les pompiers de Los Angeles, mais ce corps égaré dans la montagne, livré à la merci des intempéries et des animaux, lui avait rappelé dans un frisson glacial la solitude absolue qui peut s'abattre sur un simple être de chair inadapté à la vie sauvage, dans ces contrées où seule prime la loi de la survie. Il n'avait pu s'empêcher de se demander ce qu'on ressent quand on comprend qu'on n'a plus d'espoir, quand les secours sont à des kilomètres, quand le silence retentissant des montagnes vous écrase. Mais c'était aussi pour cette raison qu'il avait choisi les Rangers : ici aussi, dans ces régions reculées, il pouvait sauver des vies.
Enfin arrivé au sommet de la crête, Kagami vérifia que ses collègues étaient bien en place, formant un cordon de près de cinq cents mètres, chacun d'entre eux séparé par une dizaine de mètres. Puis, il plissa les yeux dans le soleil de l'après-midi et contempla les montagnes qui barraient l'horizon telle une forteresse de végétation renforcée de pierre. Ondoyant sur leurs flancs et nappant les vallées, la brume nimbait le paysage de mystère. Un torrent rugissait non loin de là, troublant le silence profond. Kagami baissa les yeux sur le versant qu'ils devaient maintenant descendre, priant pour qu'ils ne trouvent aucun cadavre en bas.
La descente ne fut pas plus aisée que l'ascension, les chaussures de Kagami dérapant sur les rochers et la végétation humide alors qu'il s'accrochait aux troncs pour éviter de se retrouver entraîné. Tout en progressant prudemment, son regard attentif fouillait son environnement à la recherche du moindre signe suspect. Le soleil tachetait la mousse vert sombre qui avait colonisé le sol irrégulier, créant un curieux relief sur lequel les arbres poussaient de travers en étendant leurs racines dans toutes les directions pour se cramponner aux aspérités du terrain. Il était très facile de perdre l'équilibre dans un tel endroit, et Kagami savait que la chute qui s'ensuivrait serait rude. Cependant, il arriva en bas sans encombre et fit une pause pour reprendre son souffle, quand un cri d'alarme résonna sur sa droite. Sa radio ne tarda pas à crépiter, lui annonçant la nouvelle qu'il redoutait : ils avaient trouvé un corps.
La plupart des Rangers se préparèrent à rebrousser chemin, mais Kagami se porta volontaire pour attendre la shériffe sur place après avoir sécurisé le périmètre. Ce n'était sûrement pas un crime, mais ils suivaient la procédure habituelle. Jack, qui avait découvert la victime, avait déjà procédé aux premières constatations, et en l'attente de la confirmation du médecin légiste, il avait conclu à une chute accidentelle. Kagami se força à regarder le corps, comme il le faisait toujours : il s'agissait d'une personne qui avait existé, qui avait eu des rêves, des angoisses, et qui était venue sans se douter qu'elle ne quitterait jamais les Smokies. La gorge nouée, il prit quelques minutes pour rendre un hommage silencieux au défunt, puis il se détourna et sortit sa gourde, assoiffé après cette battue difficile. Il faudrait probablement une petite heure à la shériffe pour arriver sur place, et Kagami espéra que son adjoint l'accompagnerait.
« C'est le troisième cette année », constata Jack d'un air sombre.
Kagami acquiesça. Un enfant avait disparu sans laisser de traces au début du printemps, et une jeune femme s'était noyée en tentant de traverser une rivière un mois plus tard. Kagami ne travaillait pas le jour où on avait retrouvé cette dernière, mais Jack s'en souvenait aussi bien que lui-même se rappelait le corps brisé et à moitié dévoré au fond de la ravine. Kagami observa son collègue, un homme âgé d'un ou deux ans de plus que lui, sur la fin de sa trentaine, cheveux châtain clair ébouriffés sous son chapeau de toile, la peau tannée par le soleil, une barbe de trois jours mangeant son visage dont l'aspect le plus remarquable était ses yeux bleus, doux et mélancoliques. Les doigts de Jack s'agitaient nerveusement et Kagami devina qu'il n'avait qu'une envie, boire coup. Ses collègues les moins délicats le surnommait « Jack Daniels », comme le whisky, car Jack était effectivement plutôt porté sur la boisson. Mais il ne buvait jamais au travail, et Kagami estimait que le reste ne le concernait pas, d'autant plus que Jack était un type sympa, et un bon Ranger.
« La shériffe ne va pas tarder, dit-il pour réconforter son collègue. On aura terminé notre journée et on pourra rentrer se détendre.
— Ouais… Tu fais comment, toi, pour oublier tout ça ? »
Kagami réfléchit à la question. Du sport, surtout. Parfois en chambre. Mais il opta pour ne parler que du sport conventionnel :
« Je vais courir. Nager. Je fais du basket.
— Après des journées pareilles ? s'étonna Jack en riant. Ma foi, ça me surprend pas plus que ça. T'es du genre bourré d'énergie. »
Kagami haussa les épaules :
« Le sport, ça enlève la fatigue et l'énergie négatives, et ça éclaircit l'esprit.
— Hmm… Je vois, fit Jack d'un ton songeur. Pas trop mon truc, j'imagine. Mais je proposerai peut-être à ton homme d'aller pêcher ce week-end.
— Il en sera ravi », acquiesça Kagami avec un sourire.
Partageant ce hobby, Daiki et Jack s'entendaient bien, et partaient souvent en expédition pêche pendant leurs jours de congés. D'autant que Daiki, justement, disait rarement non à un petit verre de Jack Daniels… Mais c'étaient plutôt des bières que les deux hommes emportaient dans leur pick-up, et de l'avis de Kagami et de la femme de Jack, ils revenaient toujours plus détendus de leurs petites expéditions.
Après près d'une heure à patienter, la shériffe – Mallory Adams, une blonde dynamique d'une cinquantaine d'années au visage anguleux et à la silhouette mince – arriva finalement. Comme Kagami l'espérait, elle était accompagnée de son adjoint. La vue d'Aomine lui fit chaud au cœur, cependant, il remarqua aussitôt que le brun avait l'air inhabituellement soucieux. Il ne posa aucune question : quand ils travaillaient ensemble, ils laissaient de côté leurs états d'âme et leur vie personnelle. Tous deux savaient que dans des métiers comme les leurs, il faut établir des frontières nettes, pour pouvoir rester professionnel, et conserver un précieux équilibre mental. Pendant que Jack briefait les nouveaux venus, Kagami patienta en arrière, son regard revenant sur la victime, qui s'était cassée la jambe et avait probablement rampé un moment avant de périr ici d'épuisement et de soif. De nouveau, sa poitrine se serra alors que la forêt silencieuse semblait se remplir de l'échos répétant ses cris de détresse. Non, définitivement, les Smoky Mountains n'avaient rien de bienveillant.
Le reste des équipes de secours ne tarda pas, et bientôt Kagami n'eut plus rien à faire ici. Aomine fut également libéré de ses obligations, et ils prirent ensemble le chemin de la Jeep de fonction avec laquelle Aomine était venu. Alors qu'ils se frayaient un chemin dans la forêt où la lumière déclinante allongeait des ombres inquiétantes, Kagami sentit la fatigue s'abattre sur ses épaules, et la mine sombre d'Aomine ne faisait rien pour alléger la tension.
« Il s'est passé quelque chose ? » demanda-t-il finalement.
Aomine lui jeta un coup d'œil et ouvrit la bouche pour répondre, avant de la refermer, sourcils froncés. Cette attitude alarma Kagami, mais il attendit sans insister.
« Mieux vaut en parler à la maison, lâcha finalement le brun.
— C'est un truc grave ?
— Je… Je sais pas encore. »
Quelques centaines de mètres plus loin, ils rejoignirent la piste où les voitures de police étaient garées. En montant dans le véhicule, Kagami pouvait sentir son cœur battre dans sa gorge. La journée avait été longue, mais apparemment, elle n'était pas encore terminée.
II
Kagami et Aomine habitaient une maison en périphérie de la petite ville de Dandridge, Tennessee, 3 344 habitants. Leur habitation de rondins jouxtait le lac Douglas, où Aomine et Jack avaient coutume d'aller pêcher. Ils avaient une vue superbe sur les eaux bleu-vert du lac, et sur les Smokies qui barraient l'horizon de l'autre côté. Les montagnes étendaient leur ombre sur eux au matin, mais le soir, le soleil les illuminait, incendiant le brouillard et se noyant dans l'obscurité profonde de leurs vallées. Kagami avait toujours trouvé ce spectacle à la fois angoissant et époustouflant, et dès le premier jour, la beauté sauvage des lieux l'avait captivé. C'était ici qu'il avait appris à contempler, à se poser, à rêvasser. Aomine avait eu l'idée de venir s'installer ainsi, et ils ne l'avaient jamais regretté. Les années à Los Angeles avaient été riches et formatrices, mais désormais, tous deux aspiraient à autre chose. Le rythme frénétique des grandes villes avait fini par les drainer de leur énergie et ici, ils avaient l'impression de retrouver d'anciennes parties d'eux-mêmes, de devenir d'autres personnes qu'ils apprenaient peu à peu à connaître. C'était une autre page de leur existence, une histoire différente à raconter, et ils étaient heureux d'en découvrir jour après jour les nouveaux chapitres.
Aomine gara la jeep devant leur maison nichée dans un bosquet de pins, et tous deux sortirent du véhicule pour remonter l'allée de dalles grossières enfouies dans les herbes folles. Le brun ouvrit la moustiquaire et déverrouilla la porte, puis pénétra dans un vestibule qui sentait bon la cire, suivi de près par Kagami. Une fois à l'intérieur, débarrassé de ses chaussures et de sa veste de fonction, Aomine sembla se détendre, mais Kagami avait un mauvais pressentiment. Il se dirigea automatiquement vers la cuisine pour sortir des bières du frigo et commencer à préparer le dîner, tandis qu'Aomine ouvrait son ordinateur portable sur la table basse du salon. Tout en confectionnant des sandwichs, Kagami entendit ses doigts voleter nerveusement sur le clavier. Il se concentra sur sa tâche : quel que soit le sujet de discussion de la soirée, il leur faudrait à boire et à manger pour se ressourcer.
La nuit commençait à tomber et par la fenêtre entrouverte, le sifflement obsédant du vent dans les pins leur parvenait, sans déconcentrer Aomine qui fixait son écran avec la plus grande attention. L'observant par-dessus le comptoir, Kagami hésita presque à le rejoindre, redoutant ce que le brun avait à lui dire. Mais il termina avec soin son dîner, puis il s'assit sur le canapé à côté de son homme, qui referma d'un coup sec son ordinateur. Kagami posa les sandwichs sur la table et lui tendit sa bière, de plus en plus inquiet. Aomine se massa la nuque en le regardant d'un air coupable que le rouge connaissait bien : c'était celui qu'il adoptait quand il avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer.
« J'ai vu un truc dans le journal ce matin… commença Aomine. J'ai pas eu trop le temps de vérifier aujourd'hui, on a été pas mal occupés. Mais… On dirait que c'est confirmé.
— Quoi ?! »
Comme il l'avait fait la première fois que Kagami lui avait posé la question, Aomine ouvrit la bouche, puis se ravisa. Il fixa son ordinateur, et finalement le rouvrit et le sortit de sa veille, lui révélant la fenêtre ouverte sur un site d'actualités. Kagami lut le gros titre : « Une star japonaise disparue à L.A. ». Il cligna des yeux, sa gorge se nouant avant même d'avoir lu la suite, et il jeta un coup d'œil interrogateur à Aomine. Celui-ci se renfonça au fond du canapé, but une gorgée de bière, et annonça d'une voix tendue qu'il s'efforçait visiblement de faire paraître neutre :
« Ryota a disparu. »
