Disclaimer : Rien d'Harry Potter ne m'appartient, si c'était le cas je serai une femme, je serai plus âgé et bien plus riche. Cette fanfiction est une œuvre originale de White Squirrel du nom de 'The Accidental Animagus' (/9863146/). Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!
T/N: Ce chapitre m'a posé quelques difficultés pour parvenir à traduire certains jeux de mots (comme celi du titre) ou aux niveaux de certaines nuances qui n'apparaissent pas dans la traduction d'un vocabulaire très spécifique. Je vous laisse voir ça !
Le trimestre de printemps se déroula de façon aussi ordinaire que les choses pouvaient l'être à Poudlard. Quelques sorts volaient occasionnellement entre les Gryffondor et les Serpentard - Neville fut victime d'un méchant Maléfice de Bloque-Jambes de la part de Malfoy. Les devoirs étaient toujours aussi éprouvants et la neige abondante de décembre avait été remplacée par les pluies battantes et interminables de janvier, ce qui était un peu étrange car janvier était censé être le mois où il y avait le plus de neige. Hermione supposa qu'il y avait peut-être une sorte de magie de modification météorologique autour du château, puisque même les Highlands n'étaient pas censés connaître autant de neige en décembre qu'ils en avaient eu le mois précédent. Ça, ou peut-être qu'ils avaient juste une année inhabituelle.
Ce fut environ un mois avant le match de Quidditch suivant contre Poufsouffle qu'Oliver Wood lâcha la bombe en annonçant que le professeur Rogue arbitrerait le match à la place de Madame Bibine. Harry et le reste de l'équipe en furent naturellement consternés, mais Hermione était particulièrement nerveuse.
"Oh, Harry, qu'est-ce que tu vas faire ?" dit-elle en le serrant fort dans ses bras.
"Je dois jouer, Mione," lui dit-il. "Il n'y a pas d'Attrapeur de réserve et, si je me défile, les Serpentards penseront simplement que j'ai peur de Rogue".
"Eh bien, peut-être que tu devrais. Après ce qui s'est passé lors du premier match -"
"On n'a toujours pas de preuve que c'est Rogue qui a fait ça," insista Harry. "Et les professeurs ont vérifié mon balai et n'ont rien trouvé d'anormal."
"C'est parce qu'il devait continuellement lancer la malédiction pour qu'elle tienne."
"Mais qu'est-ce que je suis censé faire d'autre ? Je ne peux pas laisser tomber l'équipe juste parce que Rogue arbitre."
Hermione soupira. Y avait-il un moyen de convaincre son frère ? Une seconde, il y en avait peut-être un. Elle connaissait au moins une personne qui partageait ses suspicions à l'égard de Rogue. "On pourrait demander à Sirius," suggéra-t-elle. "C'est notre parrain. Il devrait pouvoir nous donner quelques bons conseils."
"Il n'aime pas Rogue non plus," fit remarquer Harry.
Hermione le fixa jusqu'à lui faire détourner les yeux - ce qui n'était pas une mince affaire étant donné ses propensions félines, mais des années d'entraînement lui avaient permis de peaufiner cette technique.
"Je suppose qu'on peut essayer," admit-il. "Je vais chercher le miroir." Quelques minutes plus tard, Harry redescendit avec son miroir magique et frère et sœur se dirigèrent vers un coin isolé de la Salle Commune. "Sirius Black," dit-il.
Une minute plus tard, le visage souriant de leur parrain apparut dans le miroir et dit : "Salut, les loupiots, quoi de neuf ?"
"Eh bien," commença Harry en jetant un coup d'œil à Hermione. "On pense que le Professeur Rogue mijote quelque chose."
Sirius afficha un air soupçonneux. "Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a fait ?"
"Il arbitre notre prochain match de Quidditch."
"Quoi !" La réponse arriva en stéréo et le visage de Remus apparut. Harry tourna le miroir sur le côté pour qu'ils puissent mieux les voir tous les deux.
"Est-ce que ce n'est pas un conflit d'intérêt ?" dit Remus.
"Ça devrait l'être," grommela Hermione. "Il va probablement se justifier en disant juste que Serpentard ne joue pas. Mais plus important, qu'en est-il du fait que je sois presque sûre que c'est lui qui a envoûté le balai d'Harry durant le premier match ?"
"Elle en est presque sûre," souligna Harry.
"Je ne sais pas trop, Loupiot," répondit Sirius d'un air sombre. "Je n'aime pas ce que ça pourrait donner. L'avoir là-haut, dans les airs, avec toi serait l'occasion rêvée pour lui de tenter quelque chose."
"Mais pourquoi ? Il ne m'a jamais vraiment causé de problèmes."
"Tu te souviens quand je t'ai dit à quel point il détestait ton père ?"
"Oui, mais il devrait savoir que je ne suis pas mon père. Et même si Rogue me déteste à ce point, il paraît qu'il a échappé de peu à Azkaban après la guerre. Je ne pense pas qu'il prendrait le risque de tout perdre en essayant de me tuer."
"Je n'en serais pas si sûr," dit Sirius. "Après ce petit incident durant notre Sixième Année..."
"Quel incident ?"
"Sirius a joué un tour particulièrement vicieux et dangereux qui a failli coûter la vie à Rogue, sauf que James a eu le bon sens de l'arrêter." dit Remus.
"Il l'avait bien cherché ! A fouiner comme ça, à essayer de nous suivre et de t'attirer des ennuis, Lunard."
"Et il n'aurait jamais rien découvert si tu ne lui avais pas mis la puce à l'oreille."
"Que s'est-il passé ?" dit Hermione.
"D'accord, d'accord," dit Sirius. "Le truc, c'est que Rogue essayait toujours de nous suivre quand on faisait le mur à la pleine lune. Il pensait qu'il pourrait tous nous faire renvoyer s'il nous prenait sur le fait et je n'avais aucune envie de le laisser faire, alors un mois, j'ai... eh bien, j'ai en quelque sorte essayé de le donner en pâture à Lunard."
"Quoi !" s'exclamèrent Harry et Hermione.
"Ouais, j'étais jeune et en colère et c'était cruel et stupide, et j'aurais probablement mérité ma place à Azkaban si ça avait réussi," admit Sirius. "Heureusement, James l'a découvert et a eu le bon sens de l'arrêter. Mais Rogue nous a tous haïs encore plus après ça, y compris James. Je ne sais pas s'il a cru que James était dans le coup et s'est dégonflé ou s'il n'a pas supporté d'être redevable à quelqu'un qu'il détestait autant. Sûrement les deux. Quoi qu'il en soit, c'est pour ça que j'ai dit que je ne serais pas surpris que Rogue ait une dent contre toi, Harry. Et entre les deux matchs de Quidditch, ça commence à être assez suspect."
"Dans tous les cas, ça n'a pas d'importance, si ? Il n'y a pas d'Attrapeur suppléant. Je dois quand même jouer," répondit Harry.
Sirius tergiversa un moment, mais finit par acquiescer à contrecœur. "Ça ne sert à rien d'essayer de se mettre s'interposer entre un Potter et le Quidditch. Sois prudent sur le terrain."
"Ne t'inquiète pas, je le serai, Patmol."
"Je n'aime quand même pas ça, Harry," intervint Hermione. "Je pense que tu devrais en parler au Professeur Dumbledore. Si Rogue est sur le terrain, impossible de savoir ce qu'il pourrait faire."
"C'est une bonne idée," approuva Remus. "Je ne sais pas pourquoi ni comment Rogue a réussi à obtenir la place d'arbitre, mais si tu en parles à Dumbledore, tu pourras sans doute au moins avoir une explication."
"Très bien, je ferai ça," accepta Harry. " A bientôt. "
"Je vous aime, les loupiots," dit Sirius.
"On vous aime aussi," répondit Harry. "Miroir terminé."
Harry alla éventuellement voir Dumbledore, en réponse aux réflexions incessantes de sa sœur. Cependant, la seule réponse qu'il obtint fut : "Je fais confiance au Professeur Rogue, Harry, et tu devrais en faire autant."
La météo s'améliora lentement. Il restait toujours affreusement nuageux, mais le sol était finalement sec pour la première fois de l'année. Et puis un jour, alors que la plupart des élèves les plus âgés étaient obnubilés par le week-end de la Saint-Valentin à Pré-au-Lard, le professeur Quirrell entra d'un pas alerte dans leur double période de Défense, son turban incliné sur le côté, pour donner ce qui allait bientôt s'avérer être un cours d'un genre très différent.
"Cette année," commença-t-il, "comme vous devriez tous vous en être rendu compte à présent, nous nous sommes principalement intéressés à l'autodéfense dans le monde moldu. Un élève compétent devrait, à la fin de sa première année, être capable de se défendre suffisamment longtemps pour échapper à un moldu qui l'attaque avec ses poings, un couteau, un objet contondant, un chien d'attaque et autres.
"Cependant, ce ne sont pas les seules armes que les Moldus utilisent. Qui peut me dire quelles sont les autres armes que les Moldus sont connus pour... ? Oui, M. Smith ?"
"Je crois qu'on les appelle les 'Arbrafeux', Professeur," répondit Zacharias Smith.
Tous les élèves élevés par des Moldus pouffèrent.
"Il semblerait que certains élèves de la classe ne soient pas d'accord," observa Quirrell. Il se focalisa sur Dean Thomas, qui devint nerveux sous son regard. " Souhaitez-vous dire quelque chose, M. Thomas ? "
"O-on les appelle des armes à feu, Professeur", dit-il. "Mais souvent, on parle juste de flingues." (1)
(1) "firearms" puis "guns" dans la version anglaise. Un peu compliqué de faire la distinction en français puisque les deux se traduisent par "armes à feu", avec "gun" ayant un sens plus familier. Je n'utilise le mot "flingue" ici que pour montrer le dédain de Quirrell, plus loin je ne parlerai que d'armes ou d'armes à feu.
"Oui, des flingues," prononça Quirrell d'un ton grave. "Les Moldus ont une certaine affection pour ces flingues. Cela dit, lorsqu'il s'agit d'armes de guerre, cela ne fait qu'effleurer la surface du sujet. Au cours du siècle dernier, les Moldus sont devenus très, très compétents dans l'art de s'entretuer..." Et là, Quirrell se lança dans ce qui ne pouvait être décrit que comme une crise anti-moldus. Ces crises étaient devenues de plus en plus fréquentes et de plus en plus évidentes au fil des mois. Elles survenaient soudainement et lui passaient tout aussi rapidement, mais elles semblaient devenir plus troublantes à chaque fois. Son visage se déforma sous l'effet de la colère tout en énumérant les armes de guerre moldues : "Il y a ces choses appelées 'canons', qui sont des armes à feu si grosses qu'elles peuvent détruire des bâtiments entiers ; les 'mitrailleuses', qui peuvent faucher une ligne entière d'ennemis en quelques secondes ; les gaz toxiques, qui condamnent leurs victimes à une mort douloureuse en consumant lentement leurs poumons ; les 'tanks' - des instruments de mort mobiles dotés d'une armure plus résistante que la peau d'un dragon et qui broient tout sur leur passage ; les 'bombes blockbuster', larguées par avion et assez puissantes pour détruire une rue entière ; les "missiles" - semblables à des feux d'artifice, mais auxquels sont attachées d'énormes bombes ; et bien sûr, les "bombes atomiques", qui sont si puissantes qu'elles peuvent raser une ville entière de leur souffle ! Oui, les Moldus adorent tellement s'entretuer qu'ils inventent chaque année de nouvelles façons de mieux le faire, et bien trop souvent c'est nous qui nous retrouvons pris entre les feux !"
Tout à coup, Quirrell chancela et porta une main à son torse. Sa santé semblait s'être dégradée, elle aussi, au cours du trimestre de printemps. Mais il ne perdit pas l'équilibre et son visage s'adoucit. "Dans tous les cas, les civils moldus n'utilisent pas ces armes. Ils utilisent des armes à feu ordinaires - des armes tellement démodées qu'elles ne sont plus guère utilisées en temps de guerre, mais qui restent extrêmement meurtrières...
"Mais peut-être que certains d'entre vous ne me croient pas ?" dit-il, un peu moqueur, en passant d'un visage de Sang-Pur à l'autre. "Après tout, comment des Moldus pourraient-ils posséder ce genre de pouvoir...? A main levée : combien d'entre vous ont déjà vu une arme à feu moldue ?"
Environ la moitié de la classe leva la main, notamment tous les élèves élevés par des Moldus.
"Très bien. Maintenant, combien d'entre vous ont déjà tiré avec une arme à feu moldue ?"
Seuls Harry, Hermione et Justin Finch-Fletchley levèrent la main.
"Trois d'entre vous. Pas si mal. Il se trouve que j'ai une arme à feu ici."
La classe se pencha en avant avec intérêt. Quirrell passa la main sous son bureau et en sortit ce que n'importe quel amateur d'armes à feu reconnaîtrait instantanément comme un fusil de chasse à double canon de calibre 12. "Ceci -" Il brandit l'arme bien en évidence. "- est ce que l'on appelle un 'fusil de chasse'. C'est l'une des armes à feu les plus courantes utilisées par les Moldus britanniques." Il fit le tour du bureau, balançant nonchalamment les canons du fusil d'un bout à l'autre de la salle de classe. A cela, tous les élèves d'origine moldue tressaillirent. Hermione et Justin poussèrent tous deux un cri, mais c'est Harry qui eut la réaction la plus marquée. En un clin d'œil, il jeta sa chaise en arrière et plongea sous son bureau en feulant bruyamment. Après tout, Quirrell avait le doigt sur la détente.
Les enfants de la classe élevés dans un milieu magique observèrent la scène avec des yeux écarquillés. Qu'y avait-il de si terrifiant qui puisse effrayer le Survivant ?
"Un problème, M. P-Potter ?" dit Quirrell d'un ton exagérément amical, bégayant toujours sur son nom. Harry commençait à croire qu'il le faisait exprès. Il balaya à nouveau la pièce avec les canons.
Hermione poussa un second cri et recula pour se baisser elle aussi. "Professeur !" s'exclama-t-elle. Quirrell n'était-il pas censé avoir été le Professeur d'Études des Moldus ? N'aurait-il pas dû être au courant ?
" Quel est le problème, Mlle Granger ? " dit le professeur d'un ton serein.
Hermione jeta un coup d'œil par-dessus son bureau pour répondre, mais lorsque Quirrell balaya une troisième fois la pièce des canons de son fusil, ce fut Justin qui s'écria : "Enlevez votre doigt de l'intérieur du pontet, monsieur !"
Quirrell fit une expression de surprise particulièrement fausse. "Oh, vous voulez dire comme ceci ?" dit-il innocemment, et il retira son doigt du pontet.
"Merci," dit Justin. "Maintenant, pourriez-vous s'il vous plait diriger cette chose ailleurs que vers nous ?"
La moitié de la classe crut que Justin aurait des ennuis pour la façon dont il avait parlé, mais Quirrell dirigea le fusil vers le côté sans dire un mot et se tourna ensuite vers Harry. "M. P-Potter, voudriez-vous peut-être expliquer à vos camarades de classe ce que je faisais de mal ?"
"Ce que vous faisiez de mal ?" vociféra Harry. "Allô, vous avez ignoré les trois règles de base de sécurité des armes à feu : traiter chaque arme comme si elle était chargée, ne pas la pointer vers quoi que ce soit que vous ne voulez pas voir mourir, et pour l'amour de Dieu, garder votre doigt loin de la détente jusqu'à ce que vous soyez prêt à faire feu !"
Tous les regards étaient maintenant braqués sur Harry Potter. La plupart des élèves ne l'avaient jamais vu aussi agité. Ils l'avaient vu voler comme un diable sur un balai. Ils avaient entendu dire qu'il avait réussi à obtenir des points de la part de Rogue. Ils avaient appris qu'il avait capturé un Mangemort pratiquement à lui seul. Presque la moitié d'entre eux l'avaient entendu prononcer le nom de Vous-Savez-Qui sans broncher. Et maintenant, il paniquait complètement à cause de quoi ? Une arme moldue ?
Mais Quirrell déposa doucement l'arme sur son bureau et entreprit de rappeler à la classe ce qu'il avait dit le premier jour : "Remarquez la réaction violente de tous vos camarades de classe élevés par des Moldus. Personne ne se met à l'abri comme ça quand quelqu'un agite une baguette. Qu'y a-t-il de si effrayant au sujet de ce fusil... Mlle Granger ?"
Hermione pâlit encore plus que précédemment. C'était la première fois qu'elle remettait vraiment en question les méthodes du Professeur Quirrell. "C'est une arme mortelle, monsieur," dit-elle doucement. "Je veux dire qu'elle est spécifiquement conçue pour tuer des gens et des animaux."
"Tout à fait," répondit Quirrell avec désinvolture, en s'appuyant sur son bureau. Il sortit sa baguette et commença à l'agiter ci et là. "Mais une baguette n'est-elle pas aussi une arme mortelle ? Après tout, bien plus de sorciers ont été tués avec une baguette qu'avec une arme à feu."
"Oui, mais..." En fait, elle n'avait jamais vraiment songé à cela auparavant. "Mais il est beaucoup plus facile de tuer quelqu'un par accident avec une arme à feu. Il faut lancer un sort pour tuer avec une baguette, et on peut aussi voir le sort arriver. Avec une arme à feu, un simple mouvement de doigt peut tuer plus vite que n'importe qui puisse réagir."
Les Sang-Purs de la classe la fixèrent à ces mots. Tuer trop vite pour réagir ? Zacharias Smith poussa un soupir de dérision à cette idée.
"C'est la vérité," dit Hermione en entendant les sons d'incrédulité.
"En effet," confirma Quirrell. "Vous n'y croyez pas, M. Smith ? Une démonstration s'impose peut-être." La classe se crispa. "En l'occurrence..." Il reprit le fusil et en ouvrit la culasse. "... cette arme n'est pas chargée. Mais il se trouve que j'ai en ma possession quelques cartouches." Il les sortit de sa poche et adressa à Harry un sourire un peu mauvais. "M. P-Potter, je pourrais peut-être installer une cible et vous pourriez nous montrer comment fonctionne cette arme ?"
"Pas à l'intérieur, Professeur," répondit Harry, ne parvenant qu'en partie à ne pas laisser transparaître la tension dans sa voix.
"Toujours aussi prudent, M. P-Potter. Très bien, que tout le monde me suive, je vous prie." Après quoi, Quirrell se dirigea vers la porte et conduisit la classe à l'extérieur, sur le Terrain d'Entraînement. Installé près des murs du château se trouvait un nouvel équipement que les tireurs de la classe reconnurent comme étant un lanceur de pigeons d'argile.
"Nous y sommes, M. P-Potter," dit Quirrell d'un ton condescendant, comme s'il ne se souciait pas des petites règles de sécurité ridicules d'Harry. "Un bel espace, large et ouvert, sans rien ni personne au-delà sur une bonne distance. J'ai même prévu des protections pour les oreilles. Il brandit une paire de protège-oreilles rose et pelucheux. "Avez-vous déjà tiré sur des pigeons d'argile, M. P-Potter ?"
"Oui, monsieur." En fait, les Grangers n'avaient fait du tir que quelques fois, juste pour savoir comment se servir d'une arme à feu. Mais Harry, avec ses réflexes félins, avait un talent naturel pour cela.
"Excellent." Il fit face à la classe et déclara : "Vous pouvez considérer qu'un fusil de chasse est un peu comme une baguette - à la différence que cette baguette ne tire que des Maléfices explosifs et qu'elle les tire très, très vite. Il existe d'autres types d'armes à feu appelées 'pistolets' et 'fusils de précision', qui sont comme des baguettes qui ne tirent que des sorts perforants, là encore très, très rapidement. M. P-Potter va maintenant faire une démonstration de la puissance et de la vitesse de cette arme sur ces cibles d'argile." Il brandit deux pigeons d'argile orange vif et les chargea dans le lanceur.
Harry enfila d'un air résigné les cache-oreilles pelucheux, qui s'avérèrent éliminer tout bruit, et Quirrell lui tendit le fusil de chasse et deux cartouches, qu'il chargea, avant de se mettre en position. Hermione et Justin reculèrent de quelques pas et firent signe au reste de la classe de faire de même.
Lorsqu'il fut sûr que tout le monde était à une distance de sécurité, Harry prépara l'arme sur son épaule et cria : "Pull !" Deux disques orange s'envolèrent au-dessus du Terrain d'Entraînement et puis...
Il y eut deux détonations assourdissantes qui firent sursauter et hurler les Sang-Purs. Les deux pigeons d'argile disparurent dans des nuages de poussière orange - une paire de tirs assez chanceux, même pour lui.
Harry se retourna et vit les Sang-Purs contempler avec horreur la vitesse à laquelle le fusil de chasse avait pulvérisé les cibles. Il grogna intérieurement. D'une façon ou d'une autre, cela allait sûrement finir par s'ajouter à la légende d'Harry Potter.
Quirrell lui fit signe d'enlever les cache-oreilles, puis déclara : "Je pense que cela nous en donne la preuve. Les armes à feu moldues ne sont pas à prendre à la légère. Leur puissance devrait être respectée, même par des sorciers... Néanmoins, un sorcier compétent ne devrait pas les craindre aveuglément. Après tout, il existe un certain nombre de sorts qui peuvent être utilisés pour neutraliser leur menace. Par exemple..." Il tira sa baguette. "Conprimo Armum."
Il y eut un étrange déclic. Harry baissa les yeux et essaya de faire fonctionner l'arme à nouveau. "Elle est enrayée," annonça-t-il.
"C'est exact. Elle ne tirera plus à moins d'avoir passé une bonne minute à la débloquer, ce qui donnerait à un ennemi le temps de répliquer ou de s'enfuir. Et si jamais vous rencontrez une arme à feu et sans être capable de lancer un sort aussi spécialisé, il y a toujours... Expelliarmus."
L'arme s'envola des mains d'Harry et atterrit dans celles de Quirrell. La baguette d'Harry jaillit également hors de son holster, mais fut retenue par la dragonne. Personne ne sembla le remarquer.
"Bien sûr, étant donné l'avantage du fusil en termes de vitesse, vous auriez tout intérêt à apprendre à lancer ce sort silencieusement," indiqua Quirrell à la classe avec gravité. "Faites attention à ce qui vous entoure, soyez conscients des capacités de votre adversaire et sachez les contrer. Et maintenant, Mlle Granger et M. Finch-Fletchley, comment évalueriez-vous vos propres compétences en matière de tir ?" Il lui lança ce qui, Harry en était sûr, était un coup d'œil irrité, avant de débloquer l'arme et de passer à autre chose.
Hermione refusa poliment de participer, mais Justin se révéla aussi habile à faire feu avec un fusil qu'à créer du feu avec sa baguette et parvint également à abattre deux pigeons d'argile, à la stupeur des autres Poufsouffle.
Mais au moment où il tira, exactement quand le coup de feu retentit sur le terrain, une douleur aiguë traversa la cicatrice d'Harry, le faisant chanceler tout en portant une main à son front.
"Harry !" chuchota Hermione, en se précipitant pour le soutenir.
Mais le spasme était déjà passé. "Ça va," dit-il.
"Est-ce que c'était ta -"
"Plus tard," souffla-t-il.
"J'y compte bien," murmura Hermione.
"Okay, c'est trop," dit Harry lorsque le déjeuner fut servi. "Je vais porter plainte contre Quirrell. Il ne sera plus là après ce trimestre dans tous les cas si la malédiction est réelle, mais quand même, il ne peut pas juste agiter un fusil de chasse face à une classe, si, Mione ?"
"Je sais, Harry," concéda sa sœur. "Il soulève un point intéressant, mais oui, c'était une façon stupide de le faire, même selon les normes des sorciers. Je suis surprise qu'un ancien professeur d'Études des Moldus puisse faire ça."
"C'est peut-être parce qu'il a une dent contre moi," répondit Harry en se frottant à nouveau le front distraitement.
"Je n'en suis pas si sûr. Je ne pense toujours pas qu'il soit un si mauvais professeur. C'est peut-être vraiment la malédiction. Peut-être que ça lui fait perdre la tête - et tu vas aller voir Madame Pomfresh pour ta cicatrice."
"Ouais, d'accord, après les cours," dit-il d'un ton irrité.
"Est-ce vrai, Potter ?" Les Gryffondors se retournèrent immédiatement pour voir Drago Malfoy, menant un groupe de cinq Serpentards vers table des Gryffondors. "Vous vous êtes vraiment caché sous votre bureau pour échapper à Quirrell ?" Les autres Serpentards ricanèrent. Les rumeurs circulaient vite à Poudlard.
"Même si c'était le cas, Malfoy," grommela Harry, "vous auriez fait de même si vous en saviez moitié moins que moi sur ces armes à feu ".
"Je pense que je serais un peu plus calme face à une simple arme moldue," répliqua Malfoy.
Harry se leva et essaya d'affecter une posture formelle. Ce n'était pas facile. "Vous savez, vous devriez vraiment remettre votre jugement à plus tard, après avoir vu cette leçon de vos propres yeux, M. Malfoy," déclara-t-il. "Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que Quirrell vous donnera le même cours cet après-midi."
"Et je m'assurerai de rester calme lorsque quelqu'un brandira ce genre de baguette moldue, Potter".
"Manipuler inconsidérément une arme à feu est bien plus dangereux que de manier une baguette, Malfoy," rétorqua Harry. "Je placerais cela juste un peu en dessous de Voldemort pointant sa baguette vers moi."
Les Serpentards poussèrent une exclamation collective et Malfoy blêmit. "Tu oses prononcer ce nom, Potter ?" dit-il.
"Oui, j'ose. Les seules personnes qui devraient avoir peur de prononcer son nom sont celles sur lesquelles il a du pouvoir et aux dernières nouvelles, j'ai vaincu Voldemort."
"Harry -" l'admonesta Hermione alors que même les Gryffondors étaient sous le choc. Malfoy ne semblait même plus être capable de trouver une réponse menaçante.
"Oh, franchement, devez-vous vraiment réagir comme ça à chaque fois que je dis 'Voldemort' ?"
"Harry, arrête ça, tu veux?!" gémit Ron.
"Ce n'est qu'un nom, Ron. Ce n'est pas comme s'il allait apparaître si tu dis son nom trois fois..." Un air curieux passa sur son visage. "Voldemort, Voldemort, Voldemort !" Il regarda autour de lui. "Nope, rien du tout."
Enfin, ce n'était pas tout à fait rien du tout. Neville était au bord de l'évanouissement, Ron geignait bruyamment, Lavande et Parvati s'étaient même levées d'un bond pour s'enfuir et les Serpentards avaient tous commencé à reculer lentement comme si Harry était une sorte de lunatique hautement dangereux.
"Harry, je pense que ça suffit," dit Hermione.
"Potter !" Le Professeur Rogue s'approcha de la table. "Dix points en moins pour Gryffondor pour avoir dérangé le déjeuner. Maintenant, asseyez-vous." Harry grommela et s'assit. "Je pense que ce sera tout, M. Malfoy," ajouta Rogue calmement. "M. Potter est manifestement... troublé pour le moment."
Malfoy en aurait probablement ri avant de s'éloigner, sauf que, remarqua Harry avec une certaine fierté, il semblait plutôt troublé lui-même.
"Eh bien, M. Potter," dit Madame Pomfresh une fois qu'Hermione parvint à le traîner à l'Infirmerie, "j'ai entendu certaines choses intéressantes à propos de vos exploits du jour."
"Oui, je me suis caché sous un bureau face à Quirrell," grommela Harry. "Il se comportait comme un cinglé armé avec cette arme. De nombreux Moldus auraient réagi de la même façon."
"Oui, j'en sais moi-même un peu sur ces armes à feu. Mais je faisais plutôt référence au fait que vous avez terrifié la moitié de l'école durant le déjeuner. Comment vous sentez-vous ?"
"Oh... ça. Oui, désolé, je crois que la leçon de Quirrell m'a vraiment déstabilisé," dit Harry sans conviction.
"Oh," répondit Pomfresh. "Ce n'est donc pas pour cela que vous êtes ici ?"
"Non, madame..." répondit Hermione. "Harry, dis-lui."
Harry soupira. "Madame Pomfresh, pendant le cours de Défense aujourd'hui, j'ai ressenti une douleur bizarre au niveau de ma cicatrice."
Pomfresh s'arrêta net. " Votre cicatrice ?" demanda-t-elle nerveusement.
"Oui, juste là." Il traça la ligne irrégulière du bout du doigt.
"Hmm..." l'infirmière sortit sa baguette et commença à murmurer des incantations. "Quelle sorte de douleur."
" Juste une douleur brève et intense. Ça n'a duré que quelques secondes. Je suis seulement venue ici parce que c'est un peu étrange - après tout, les vieilles cicatrices ne sont pas censées faire mal - enfin, les cicatrices non magiques, en tout cas."
"Et votre cicatrice vous a-t-elle déjà fait mal auparavant ?"
"Une seule fois dont je me souvienne. La même chose s'est produite lors de la Fête de Bienvenue, mais jamais avant ça."
"Hmm... très étrange. Eh bien, M. Potter, je ne vois rien d'anormal chez vous. Vous paraissez en pleine forme pour votre âge. Je présume qu'il s'agit juste d'une douleur passagère, mais revenez si cela devient régulier."
"Oui, madame."
Les gens dévisagèrent Harry encore plus durant les jours qui suivirent cet incident. Quelques-uns des élèves les plus sensibles avaient commencé à l'éviter dans les couloirs, de peur qu'il ne fasse quelque chose d'aussi fou que de crier à nouveau le nom de Voldemort. Mais les regards et les chuchotements se calmèrent rapidement à l'approche de la Saint Valentin.
La Saint Valentin à Poudlard était marquée par le fait que les élèves de troisième année et au-dessus se pâmaient en permanence, ne faisaient que parler des affections non partagées et planifiaient avec frénésie des rendez-vous à Pré-au-Lard pour le lendemain. Ce qui n'était pas prévu (du moins par le malheureux destinataire) fut qu'une demi-douzaine de chouettes se dirigea vers la table des Gryffondors pour laisser tomber des lettres dans l'assiette d'Harry Potter, la plupart d'entre elles dans des enveloppes rouges ou roses.
"Qu'est-ce que c'est que tout ça ?" se demanda-t-il avec surprise.
Toutes les filles autour de lui se mirent à glousser de façon incontrôlée, y compris Hermione, et les garçons ricanèrent aux dépens d'Harry.
"Eh bien, Harry," dit Hermione entre deux gloussements, "on dirait que tu as quelques admirateurs."
"Quoi ! Mais je n'ai que onze ans !"
"Comme si ça allait les décourager," dit Ron. "Toutes les filles doivent rêver que le Survivant soit leur valentin."
Harry grogna. "Mais pourquoi est-ce que les enveloppes arrive ici ? Tout mon courrier est redirigé."
"Les messages internes ne le sont pas," expliqua Neville. "Ce seront juste toutes les lettres envoyées de l'intérieur de Poudlard. Le problème, c'est que personne ne prend jamais la peine d'envoyer des lettres internes à Poudlard, hormis pour la Saint Valentin et pour les blagues de Fred et George."
"Alors, combien en aurai-je de l'extérieur de Poudlard ?" se demanda Harry. "Ne répondez pas à cette question. Eh bien, autant jeter un coup d'œil." Il prit la première lettre.
"Oh, tu devrais faire attention en les ouvrant, Harry," l'avertit Neville. "Si l'une d'entre elles a une drôle d'odeur, repose-la. Elles sont probablement sans dangers, mais je ne serai pas surpris si certaines filles plus âgées les avaient aspergées de philtres d'amour."
"Quoi !" s'exclamèrent Harry et Hermione en même temps, avant qu'Hermione ajoute : "Est-ce que c'est légal ?".
"Ça l'est, à part pour ceux vraiment trop forts. Et dans tous les cas, on ne peut pas trop d'affecter avec une simple lettre, mais mieux vaut prévenir que guérir."
Harry soupira lourdement et examina prudemment les lettres, mais à la troisième, il marqua un temps d'arrêt : " Tiens, celle-là n'est pas interne. Il y a l'adresse de l'expéditeur. Elle vient de... Ginny Weasley ?"
"Oh, non," gémit Ron, devenant aussi rouge que l'enveloppe envoyée par sa sœur et cachant son visage dans ses mains. Bien sûr, le courrier de sa famille ne serait pas redirigé.
Voyant la réaction de Ron, Harry dit bravement : "Ça ne peut pas être si terrible que ça" et lut le mot à haute voix, puisque cela serait plus embarrassant pour son ami que pour lui après tout. "'Cher Harry -'"
"Arrête ! Arrête !" geignit Ron.
"'Encore merci de nous avoir tous sauvés de ce Rat. Tu es mon héros. J'espère que nous pourrons être amis l'année prochaine. Joyeuse Saint Valentin, Ginevra Molly Weasley...' Signé d'une écriture très élégante."
"Oh, bon, je suppose que ce n'est pas trop mal," admit Ron. "Au moins, elle n'a pas essayé d'écrire un poème."
"Je trouve que c'est très mignon," Hermione fit mine de minauder, suscitant plus de rires des autres filles.
"Ouais, mignon... j'ai reçu une carte de Saint Valentin d'une fille qui connaît presque tout ce qu'elle sait de moi par les livres des Aventures d'Harry Potter."
"Après tout, tu es Harry Potter. Il faut que tu apprennes à gérer ce genre de choses," dit Hermione, en ricanant à nouveau.
Mais ses rires furent soudain interrompus et elle rougit violemment lorsqu'une chouette lâcha une carte dans son assiette.
"Tiens, tiens, tiens," ironisa Harry. "On dirait que la 'sœur d'Harry Potter' vaut aussi quelque chose, apparemment."
Hermione lui jeta un regard mauvais et ouvrit l'enveloppe. Puis elle soupira de soulagement. "Oh, c'est juste une carte de courtoisie familiale de la part de Sullivan Fawley. Mince, j'aurais dû lui en envoyer une." Elle adressa un signe de la main à son cousin de l'autre côté du réfectoire et se fit une note mentale de lui envoyer une réponse le lendemain.
Le coin des mots et expressions :
« Avoir une araignée au plafond »
Mes excuses à tout arachnophobe passant par ici. Cependant, on peut se demander ce qu'« avoir une araignée au plafond » peut bien avoir en rapport avec le fait d'avoir un comportement étrange, voire un peu dérangé. L'araignée (il s'agit bien ici de l'animal) est souvent caractéristique des lieux abandonnés et négligés. Le plafond, en revanche est à prendre au sens figuré. Il désigne en fait la partie supérieure de la boîte crânienne. Et donc, si quelqu'un a une araignée qui est venue s'installer dans son crâne, c'est qu'il ne semble pas ou plus capable d'utiliser son cerveau et son bon sens.
