Bonjour, bonsoir, tout dépend de l'heure à laquelle vous lirez ces quelques mots !

Je vous présente cette histoire, qui j'espère vous plaira et que j'ai gardé - très - longtemps endormie dans les tréfonds de mon ordinateur. Autant vous dire qu'elle a été commencé il y a de nombreuses années (je vous assure) et que j'ai longuement hésité avant de la poster mais je trouvais dommage de ne pas avoir des yeux pour la lire et pourquoi pas, avoir un retour ou deux.

C'est une Dramione qui prend place juste avant la guerre. J'ai volontairement respecté la chronologie des évènements des livres à quelques détails près. Mais vous le comprendrez assez vite je pense.

Je vous souhaite une bonne lecture et je souhaite que vous trouviez un peu de plaisir à me lire - autant que j'en ai eu à écrire.


PROLOGUE

« C'est un chemin subtil qui sépare la coïncidence du destin. »

Inconnu

Banlieue de Londres, 26 août 1997.

Troncs noueux que la sècheresse avait dénudé de leurs feuilles. Herbe déjà roussie par le soleil cuisant. Asphalte déformé, rendu mou et poisseux de chaleur.

Une rare canicule qui étouffait l'Angleterre depuis plusieurs semaines, qui rendait le quotidien moite et assommant.

Au milieu de cette fournaise urbaine, les habitants écrasés par cet été qui n'en finissait pas. Les journées débutaient aux aurores, avant que ciel de plomb ne les embrasse des rayons d'un soleil incandescent. Puis la vie semblait ralentir, s'arrêter, suspendue entre les heures sombres de la nuit, jusqu'à ce que les ténèbres l'engloutissent à nouveau.

Crépuscule, terrasses de cafés bondées, mélange aigre des corps en sueur, douceur de la nuit. Un interminable ballet qui se répétait à mesure que les semaines s'égrenaient.

Son histoire débuta cette nuit-là, au bruit de ses pas qui claquaient sur le bitume, brisant le silence sourd de l'obscurité. Gorge sèche, souffle court, muscles bandés. La détermination du condamné.

La jeune femme maintenait son rythme, en dépit de la douleur, de l'air brûlant qui s'engouffrait dans ses poumons. Une fuite démente, quelque part entre les rues pavées et la folie.

Fuir. La seule issue au destin qui l'attendait. Aucun choix, une seule vérité.

Le sang bouillonnant frappait contre ses tempes et les souvenirs, clichés fugaces collés à ses paupières, se fracassaient dans son crâne.

Une poignée de minutes qui avait précédé cet instant. Le point de rupture où son monde avait basculé.

Une soirée écoulée sur un banc de parc en fer forgé. Le vent, tiède, qui soulevait des nuages de poussière, spectres diaphanes dans les ténèbres. Les pages d'un livre que l'on tourne. La rumeur vague des créatures nocturnes qui s'éveillent à la faveur de la lune. Le calme avant la tempête.

Plus tard, le cliquetis de la serrure. Faisceau de lumière feutrée dans l'interstice. Elle, papillon de nuit attiré par la flamme. L'écho d'une voix éraillée qu'elle reconnaît qui s'élève dans le salon. « Où est-elle ? » Par réflexe, le touché lisse de sa baguette dans sa main. « Elle n'est pas ici » Plop. Plop. Plop. Raclement indistinct et la voix de Bellatrix Lestrange qui se perd. Fracas d'éclairs. Vert. Rouge. L'éclat aveuglant des sorts qui rebondissent contre les murs. Des cris. Elle ne comprend pas, tout est flou. La terreur qui la saisit. Le ventre qui se tord. Maman ? Papa ? Une lueur émeraude qui frôle sa joue et le visage de sa mère, figé à jamais dans la mort. La montre de son père, son corps inerte sous la table du living-room.

Un chaos d'images en noir et blanc qui troublait sa vue. Elle s'était recroquevillée, avait hurlé, pleuré et son cortex reptilien avait pris le relai. L'instinct de conservation : la fuite, la lutte pour sa survie.

Non, ce n'était pas la fin.

Ce fût à cet endroit précis, au détour de Tottenham Court Road, que sa vie bascula.

Visage trempé de sueur, respiration saccadée. Angoisse. Solitude. Désespoir. Ses pas ralentirent et son corps se figea.

Où aller maintenant ? Impossible de réfléchir, son cerveau manquait d'oxygène, comme chacun de ses muscles. Impuissance.

Sa vue se brouilla, ses jambes flageolèrent et finalement, s'écroulèrent sous son poids. Son esprit s'embrumait des ombres de la nuit, l'emportant avec elles vers le néant de l'inconscience.

Et, une seconde avant l'égarement, Hermione Granger perçut cette odeur. Une note rassurante de vanille qui la ramena au cœur de l'enfance, teintée d'un musc voluptueux. Au creux de son oreille, une voix lointaine. « Tout ira bien » Une chaleur apaisante autour de sa taille, la sensation étonnante de quitter son propre corps.

Brève tentative d'ouvrir les yeux. Paupières lourdes.

Puis, plus rien.


Voilà pour le début de cette histoire et après ces quelques lignes, vous vous en doutez, elle s'annonce sombre.

J'espère que cette entrée en matière vous plaira tout de même. Les chapitres qui suivront seront nettement plus longs, rassurez-vous.

A très vite