Merci de vos reviews sur le précédent chapitre, bonne lecture !


POV Interne.

J'acquiesce, fière de moi. Puis sort une fiole d'une poche intérieure de mon manteau et lui fait boire. Après une poignée de secondes, il ouvre les yeux et son regard se tourne immédiatement vers moi alors qu'une salve d'applaudissement retentissent à mon égard.

Je m'assieds à ses cotés et croque dans une fraise restante, un sourire triomphal aux lèvres.

-Tu as gagné par la ruse. Félicitations.

-Ça aurait été ennuyant avec mes pouvoirs.

-Ça m'aurait permis de découvrir de ce dont tu es capable.

-Tu ne me découvriras que si tu arrives à me supporter.

-Seul le temps te dévoilera, apparemment.

-Tu as décidé dans quelle division tu allais me caser ?

-Eh bien, je pense que tu te plairas dans la division d'Ace.

Aussitôt qu'il a prononcé son prénom, le commandant de la 3 eme division vient me serrer dans ses bras, un peu trop fort. Je tape gentiment sur son bras pour desserrer l'étreinte de boa constricteur enthousiaste. C'est Tatch qui me sauve en promenant une assiette pleine sous les narines d'Ace qui le suit aussitôt. Le cuistot en profite pour s'asseoir à côté de Marco et l'implorer.

-T'es tellement inconscient de la confier a Ace ! Cet âne cramé va l'entraîner dans les aventures les plus dangereuses, elle va revenir toute cassée !

-Est-tu en train de me dire que j'aurais mieux fait de la confier à un pervers comme toi ?

-Je ne te le dis pas explicitement, je te le suggère. Et je ne suis pas un pervers. Je respecte les femmes.

-Ce n'est pas l'impression que j'ai mais je ne vais pas détruire ton mythe maintenant.

-Trop aimable.

Pendant qu'ils discutent, je remarque que la totalité du réfectoire est parti. Mais Barbe Blanche est resté, il nous observe. Ses deux fils aînés qui se disputent la garde de leur nouvelle petite sœur qui les regarde, amusée pendant que le troisième enfourne une huitième assiette dans sa bouche.

-Non mais sérieusement Marco, pourquoi Ace ?

-Elle est bien placée pour le refroidir quand il s'enflamme trop vite. Et ça va la forcer à restreindre son rythme.

-Parce que tu pensais que j'allais me donner a fond ?

-C'est ce qui est attendu de toi.

Je hausse les sourcils, dubitative.

-Tu ne m'auras pas là dessus. Je ne suis pas une p'tite gamine innocente que tu peux avoir avec de belles promesses. Je ne cherche pas les primes et je ne fais pas la course à la reconnaissance. Je suis bien au dessus de ces bassesses.

-Je dois admettre que tu as une bonne répartie, crevette.

-Très drôle, la provoc'. Mais la crevette t'as mise au tapis.

-Ne te vante pas trop. Sinon je te reprends sous ma garde et ce sourire en coin va vite disparaître.

Je hausse un sourcil et fais la moue.

-Je sais que tu possède un flegme légendaire. Mais vois-tu, j'ai travaillé dans un bar... De pirates... Entourée de pervers. Donc tu ne feras pas disparaître mon sourire. Et je n'ai pas seulement agrandi les limites de ma patience, j'ai également travaillé ma répartie.

-Tu ne fais qu'aboyer.

-Je ne fais que te prévenir. Si tu ne veux pas te retrouver englouti, ne dérange pas l'eau qui dort.

-C'est fini pour aujourd'hui, les enfants. Si tu allais faire visiter le Moby Dick a Jewel, fils ?

-D'accord.

Il se tourne vers moi avec un petit sourire vicieux. Je plisse les yeux et finis par lui faire un grand sourire.

-Tu viens ?

-Tu voulais me faire visiter le bateau depuis le réfectoire, peut-être ?

Il plisse les yeux en ma direction et je lui offre un sourire. Je reprend mon shaker et attends qu'il se lève. Il finit par se décider et se met debout, lentement. Je lève les yeux au ciel, ce qui le fait sourire. Les mains dans les poches, il arrive finalement aux portes du réfectoire. Lorsqu'on sort, je décide de lui faire savoir mon point de vue.

-Ce n'est pas en trainant que tu seras débarrassé de moi.

-Profite de mon inestimable compagnie.

Je hausse les sourcils.

-Mais bien sur. On commence par quoi ?

-Tu te tais et tu m'écoutes.

-Mauvaise réponse. Tu as le droit à un essai supplémentaire.

-Si j'échoue, je ne suis pas obligé de te faire visiter le bateau ?

-Bien sur. Mais bon, si tu veux garder ton intégrité, tu ferais mieux de me faire la visite guidée au lieu de discuter.

-Pourquoi tu continue de parler alors ?

-Parce que tu t'obstines à vouloir gagner un duel verbal contre moi.

-Tu te demandes pourquoi ?

-Pas vraiment. On sait tous les deux que tu te fatigues et que tu devrais accepter que tu ne peux me dominer. Pourtant, tu continues.

-Je dois être masochiste.

-Ce que tu es ne me regarde pas. Et puis, ça ne me dérange pas d'être ta figure rivale. Tu ne fais que nourrir mon ego.

-Pour l'instant. Parce que ces joutes verbales te contraignent à rester sur tes gardes, tout le temps. Tu te fatigues autant que moi.

-Si c'est un duel d'endurance, tu craqueras plus tôt que moi.

-N'en sois pas si sûre.

-Sauf que je sais où ce duel constant peut nous mener. Et ce n'est peut être pas l'issue souhaitable mais le fait est qu'elle existe et qu'on s'en rapproche à chaque instant. Et non, une approche physique du problème n'arrangera rien. Maintenant que les choses sont mises au clair, la question qui se pose, c'est savoir qui sera le plus endurant. Les limites sont posées mais il nous reste à départager lequel est le plus équilibré sur ce fil tendu entre deux extrémités.

-Peux-tu clarifier les choses ?

-Bien sur.

-Alors vas-y. Je t'écoute.

-Je ne suis pas sûre que c'est ce que tu souhaites.

-Dis le.

-As-tu au moins pensé au fait que je n'étais peut être pas prête à le dire ?

-Alors pourquoi l'évoquer ?

-Pour te mettre en garde.

Il s'arrête et me regarde, je hausse un sourcil et il incline la tête.

-Joli coup. Tu veux bien me laisser réfléchir à ma stratégie ?

-Bien sur, tu as tout ton temps. Mais tout le monde n'est pas immortel.

-Je le sais bien. Ne t'inquiète pas, j'avancerai avant ta mort.

-Si c'est ce que tu veux. Par rapport à moi, tu as l'éternité devant toi. Mais pour ton ego, je ne sais pas si l'éternité sera assez longue.

Il soupire, l'air excédé. Un mince sourire étire mes lèvres. Mais je prends soin de le retirer avant de parler.

-Tu sembles énervé. Souhaiterais-tu que je me taise ?

-Fais ce qu'il te plait.

-Vraiment ?

-Oui.

-Pourquoi ?

-Ton silence serais ton cri de victoire. Et tu serais trop heureuse d'apprendre que tu aurais réussi à m'énerver.

-Ne l'ai-je pas déjà fait ?

-Ça serait bien trop facile.

-C'est exact.

-N'as tu rien d'autre à ajouter ?

-Parfois, j'aime observer mon environnement. Tu préfères ma voix ?

-Le silence me va.

J'acquiesce et on continue de marcher pendant un moment. On sort sur le pont. Il s'arrête à la proue du bateau et s'appuie contre le bastingage, regardant l'horizon et je laisse le soleil réchauffer mon corps. Puis je reprend la parole.

-Marco ?

-Hum ?

-Quand est-ce que tu vas me faire visiter le bateau ?

Il tourne la tête vers moi et hausse un sourcil, attendant que je m'explique.

-Parce j'arrive très bien à errer dans tout le bateau toute seule mais ce dont j'ai besoin, c'est d'une visite guidée. Vu que tu est mon guide, tu pourrais me montrer les lieux et leurs fonctions ?

Il sourit et secoue la tête.

-Et moi qui pensais pouvoir t'embrouiller la dedans.

J'éclate de rire.

-Voyons, Marco. Je sais que l'espoir fait vivre mais tu sais que je ne suis pas idiote.

-Alors tu es seulement bonne actrice ?

-Pas tout le temps.

-Je dois revoir mes plans.

-Toute ta stratégie s'effondre, à chaque instant. Quel dommage.

-Si tu crois que ça va m'arrêter, tu te trompes.

-Je ne crois rien en ce qui te concerne. J'attends de voir ce qui va arriver et j'agirais en fonction.

-En fonction de quoi ?

-De mon humeur, de notre relation, de la météo.

Il souris et acquiesce.

-Bien. Alors, est-ce que ça te dirait de visiter le bateau ?

-Bien sur. Mais c'est moi qui mène.

Je lui tends la main et il hausse un sourcil.

-Ça ne fonctionne pas de cette manière.

-Mais c'est amusant. Allez, viens.

Il soupire, prend ma main et je l'entraine dans les tréfonds du bateau. On s'arrête sur quelques lieux où il me raconte des anecdotes. Il m'explique aussi le fonctionnement de certaines pièces et je l'écoute avec attention. Je le regarde parler et souris. Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus intéressé par cette visite guidée. Lui est passionné de me raconter l'histoire de sa maison et moi, je l'écoute pour ne plus me perdre dans ce dédale de couloirs et j'adore regarder l'intérêt qui l'anime, ses grands gestes et son regard a cette lueur qui m'attire.

Il s'interrompt dans son explication et me regarde.

-Jewel, tu m'écoutes au moins ?

-Bien sur que je t'écoute, Marco.

-Qu'est-ce que j'étais en train de dire ?

-Sans doute quelque chose en rapport avec le bateau.

-Tu n'en as pas la moindre idée, n'est-ce pas ?

-Je sais que je ne sais rien. Mais mon estomac sait que c'est l'heure du déjeuner.

-Tu ne t'en tireras pas comme ça.

Je lui fais un clin d'œil et m'enfuis en courant. Il se lance à ma poursuite et j'éclate de rire. On traverse trois étages a toute vitesse et je débarque dans la cantine comme une furie, j'ai loupé de peu la porte. J'ignore les regards et vais m'asseoir a côté d'Ace, déjà occupé à manger. Tatch vient me voir, l'air concerné.

-Jewel, tu fuis le diable ou bien ?

Un bruit de pas rapides m'empêche de répondre et tout le monde tourne la tête vers la porte, se préparant à voir le diable en personne mais ce n'est que Marco, essoufflé qui tente de reprendre contenance et un air flegmatique. Je me mords la lèvre pour ne pas rire.

POV Externe.

Elle fait tout son possible pour ne pas éclater de rire et je vais m'asseoir face à elle, reprenant mon souffle. Après un moment, tout le monde retourne à ses affaires et elle s'est calmée.

-Jewel ? Lève les yeux vers moi.

Elle s'exécute et réprime un sourire.

-Pourquoi tu n'éclaterais pas de rire ?

-Il y a quelque chose de drôle ?

-A toi de me le dire.

Elle observe les alentours puis hausse les épaules.

-Je ne vois vraiment pas de ce quoi tu veux parler.

-En es-tu sure ?

Elle garde un instant le silence puis sourit.

-Il y a bien quelque chose mais si tu le reconnaissais, le jeu serait déjà terminé.

-Donc tu reconnais que tu t'amuses ?

-Je ne m'ennuie pas.

Il acquiesce, conscient qu'elle lui laisse une seconde chance. Il a craqué comme un idiot. Cette course poursuite n'était qu'une invitation et il y a plongé la tête la première. Il doit avouer qu'elle est intelligente. Mais le jeu n'est pas terminé, la course continue, du moins verbalement.

PDV Interne.

Je lance un regard à Marco et lui souris, ce qui le fait froncer les sourcils. Mais je me tourne ensuite vers Ace et pique une grappe de raisin.

-Commandant, j'ai quartier libre, pas vrai ?

-Bah on n'a pas de mission alors oui, tu fais ce que tu veux.

-D'accord, merci !

Je me lève et Marco me retient.

-Minute, qu'est-ce que tu va faire ?

-Ce qui ne te regarde pas.

Je lui fais un clin d'œil et m'en vais avec un immense sourire. Je sors sur le pont, au grand air et vais m'isoler dans un coin, je m'accoude au bastingage et me penche en avant pour regarder l'océan m'appeler.

PDV Externe.

Marco est intrigué par les dernières phrases de Jewel. Et elle n'est pas restée pour manger, ce qui est étrange. Qu'est-ce qu'elle peut bien faire qui est plus important que la nourriture ? Enfin, ce n'est pas à lui de s'en mêler. Elle a juste fait cela pour le provoquer, il lui cède trop facilement. Il va prendre son repas et ne pas penser a cette idiote qui loupe le repas juste pour tenter de le faire sortir de ses gonds. Comme si elle pouvait l'impressionner ! Ce n'est qu'une tête brulée de plus et il a bien trop de dignité pour s'abaisser à son niveau. Certes, il a craqué à cette invitation de la poursuivre mais les erreurs arrivent, il ne se laissera pas avoir deux fois par ce sourire éclatant de joie enfantine. Une gosse, ce n'est qu'une gosse. Il n'a pas le temps de jouer avec elle.

Elle n'est même pas sous ses ordres ! Si il l'a confié à Ace, c'est qu'il sait que le 3° commandant est capable de prendre soin de la nouvelle recrue. Mais bon.. Elle l'intrigue toujours autant. Elle lui a bien précisé qu'il ne la découvrirait que sur le long terme et il doit la supporter assez longtemps pour enfin arrêter de penser à ce mystère qui l'entoure.

Ses réflexions sont accompagnées par le goût des plats qu'il mange. De ce fait, il ne parle pas avec ses amis mais ils ont l'habitude de ne pas entendre Marco très souvent.