Hello les fantômes, j'espère que vous aimez le mystère embrumé par la romance parce que c'est là qu'on se dirige :)

Bonne lecture.


Je sens le regard de Marco sur moi et alors qu'on marche, laissant un Ace apparemment affamé mener la marche, je me rapproche du phœnix et laisse nos bras se frôler. Malheureusement, alors qu'on arrive à la cantine, il s'écarte à distance raisonnable. Je me doute que c'est pour m'éviter des regards insistants et des rumeurs inexactes mais je ne peux m'empêcher de faire la moue. Une moue qui disparaît bien vite alors que de délicieuses effluves flottent jusqu'à mes narines.

Je m'installe rapidement à la table des commandants et Tatch me sert une assiette emplie de purée. Je relève la tête pour le remercier et il m'envoie un clin d'œil en me désignant Marco de la tête, je me contente d'acquiescer et reporte mon regard sur le blond qui parle avec Ace, l'air exaspéré alors que mon commandant lui raconte comment sa corvée s'est transformée en patinage. Alors qu'il mentionne l'initiatrice de ce plan, je détourne aussitôt le regard et dès que je ressens ses yeux se poser sur moi, je fais mine de m'intéresser aux discussions qui m'entourent.

Malheureusement, puisqu'il se trouve juste en face, je n'arrive pas à échapper à son regard mais persiste tout de même en entreprenant de touiller ma purée du bout de ma fourchette.

-Ace à beau être un bon complice mais il a aussi une grande bouche. N'est-ce pas, Jewel ?

Je relève les yeux et l'observe, il a posé son menton sur ses mains jointes et me regarde, un sourire victorieux aux lèvres. Ne supportant pas cet air provocateur, je sors ma seule carte de défense.

-En attendant, le pont est propre. Mon idée n'a apporté aucun dommage physique ou matériel et tu es juste jaloux.

Ma voix retombe alors que le silence se fait autour de la table et je réalise que j'ai peut-être parlé trop fort. Tous les regards des commandants sont également distribués entre moi et le phénix, essayant de départager le vainqueur de cette mini-joute verbale. Mais au moment où il s'apprête a répliquer, j'entends un corps tomber.

PDV Externe.

Les regards de ses frères étaient rivés sur lui, attendant sa réaction. La souris avait bravé son autorité pour lui dire le fond de sa pensée. Étonné par cette bravade publique, il mit un instant à trouver une contre-attaque mais tandis qu'il se sentait finalement prêt à riposter, il vit le regard de de la grise changer momentanément d'éclat pour emprunter à nouveau la vivacité de celle qu'il avait rencontrée le jour de la tempête. Mais cet instant fut prompt, en un clin d'œil, ses pupilles avaient repris la teinte émeraude qu'il avait l'habitude de voir.

Néanmoins, elle se leva et quitta la pièce, sans faire attention aux interpellations des commandants, interprétant son départ comme une fuite. Mais Marco savait qu'une raison toute autre qu'une possible défaite était derrière son absence. Jewel n'admet pas aussi simplement une défaite, il l'avait vue se battre sans aucune peur des représailles. Alors il se lève à son tour, prétextant qu'il allait la ramener.

Il s'avance au hasard, ne sachant pas ou trouver la musicienne et l'appelle à plusieurs reprises. Lorsqu'elle lui répond finalement, il la retrouve assise dans la cale, tenant entre ses bras une petite fille aux longs cheveux aussi noirs que le jais.

-Jewel, qu'est-ce que..

-Je l'ai trouvée comme ça.. Ce n'est pas moi..

Déconcerté par le chagrin apparent dans la voix de la pirate, il fronce les sourcils puis prend son rôle de second en charge.

-Il faut l'amener à l'infirmerie et prévenir Père.

Elle relève les yeux vers lui et acquiesce mais quand il veut prendre l'enfant, elle refuse et se relève, transportant la petite dans ses bras. Ce qui intrigue Marco, c'est la façon dont elle se comporte, à la fois prudente mais aussi agitée intérieurement. Ne souhaitant pas la perturber plus qu'elle ne semble l'être, il la guide silencieusement jusqu'à l'infirmerie ou deux infirmières de garde prennent aussitôt l'enfant en charge pour l'examiner.

-Je vais aller prévenir Père, tu souhaites rester ici ?

Elle coule un regard nerveux sur l'enfant, allongée et secoue la tête.

-Il faut.. Il faut que je lui parle.

Stupéfait par ce soudain changement de comportement de la grise, il hoche la tête et entrelace leurs doigts ensemble avant de l'entraîner vers les quartiers de Barbe-Blanche, espérant que ce geste l'apaiserait un peu. Sur le chemin, plusieurs questions lui viennent a l'esprit et bientôt lui aussi se retrouve à cogiter pour tenter de trouver un sens à cette nouvelle énigme.

Barbe Blanche, alors qu'il accueillit ses deux enfants, sent aussitôt l'agitation courir dans leurs esprits, embrouillant au passage leurs nerfs. Cependant, il voit leurs mains mêlées et approuve intérieurement le geste.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-Une enfant est apparue dans les cales. C'est Jewel qui l'a trouvée.

-Une enfant ?

Marco pousse la pirate de l'épaule, ce qui semble la faire sortir de ses pensées.

-Et je crois que je sais qui est cet enfant. Enfin.. Je n'ai aucun lien personnel, je ne sais pas pourquoi elle est là. Mais je pense que c'est l'enfant rescapée.

Déstabilisé par cette nouvelle révélation, il se tourne vers Jewel, avide de nouvelles informations.

PDV Interne.

Sentant les regards des deux hommes peser sur moi, je me sens intimidée et me mors la lèvre inférieure.

-Avant d'en arriver là, nous devons commencer par le début. Jewel, ma fille, comment as-tu fait pour savoir qu'il y avait quelqu'un dans les cales ?

Quelque peu rassurée par la voix qui se veut paternelle, je réfléchis et retrouve ce qui s'est passé.

-J'étais en train de parler et je crois que mes pouvoirs se sont déclenchés. J'ai entendu cette petite fille tomber. Mais ce n'était pas un bruit extérieur, je l'ai entendu à l'intérieur de ma tête. Comme quand j'écoute les courants. Mais ça a été très bref. Après m'être levée, je n'ai rien entendu d'autre mais je savais où je devais aller. Et ce n'est que quand je l'ai trouvée que j'ai entendu Marco m'appeler.

Ayant tout débité d'une traite, je me replonge dans mes réflexions alors qu'une nouvelle question surgit dans mon esprit déjà bien embrumé. Mais le pouce du phénix caresse ma main et m'aide à rester assez attentive pour les écouter. C'est d'ailleurs lui qui prend la parole.

-Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu penses reconnaître cette petite fille alors que l'histoire du naufrage raconte que tu te trouvais a 30 mètres au dessus du sol. Tu n'aurais jamais pu la distinguer à cette distance, surtout si..

-D'accord, peut-être que ce n'était pas elle ! Mais alors explique moi pourquoi c'est moi qui l'ai trouvée ?! Et de cette manière ?

Apercevant l'expression interloquée sur le visage du blond, je me mords les lèvres, mortifiée par mon acte et sens la pression devenir trop forte. Des larmes incompréhensibles débordent des mes yeux pour rouler sur mes joues.

-Désolée.. Je suis.. Je n'ai pas voulu...

Sans en dire plus, Marco me prend dans ses bras et commence à frotter mon dos pour me réconforter. Envahie par la honte de me laisser aller à pleurer et par un chagrin confus, je continue de m'excuser, ma voix se retrouve entrecoupée de sanglots plus qu'embarrassants.

Alors que je fais de mon mieux pour disparaître dans le cou du second, j'entends la voix de Barbe Blanche qui semble nous congédier pour pouvoir réfléchir tranquillement.

-Il se fait tard, nous en reparlerons demain.

-Bien, Père.

Sans vraiment me lâcher, il oriente mes pas hésitants jusqu'à l'étage des commandants. Alors que je me prépare à fuir dans ma chambre, sa main retient la mienne et je le regarde en reniflant, prête à éclater de nouveau en larmes.

-Parce que tu crois vraiment que je vais te laisser toute seule alors que tu es bouleversée ?

Je fronce les sourcils mais finit par soupirer, commençant à ressentir la fatigue de la journée peser sur mes épaules.

-Marco.. Cette journée à été.. Éprouvante.

-Je sais. Et c'est pour ça que tu va venir avec moi. Ne t'en fais pas, je ne vais rien ajouter a ta charge mentale.

Je le considère et me rapproche, attirée par sa chaleur corporelle. Je soupire de nouveau et ferme les yeux, me laissant aller contre lui. Lentement, il nous fait reculer et on se retrouve dans sa cabine.

-Tu le sais déjà, pas vrai ? Tu sais que je suis une énigme et que tu auras besoin de pas mal de temps pour me découvrir.. Alors pourquoi tu continue ? Pourquoi tu veux toujours de moi alors que tu sais que tu ferais mieux de me laisser tranquille ?

-Parce que tu es Jewel Diem. Parce que quand je suis avec toi, je me sens vivre. Parce que je t'estime plus que tu ne le crois, souris.

Alors que mes joues décident de piquer un fard, un sourire étire mes lèvres et une nuée de papillons frétillent dans mon estomac au ton câlin de sa voix.

-Je commence à regretter le fait d'être ici. Dans ma cabine, au moins, j'aurai pu exprimer correctement mes émotions.

Je le sens se dérider et cache mon sourire contre son torse.

-Sincèrement, j'ai du mal à te comprendre. Tu flirtes alors que le mystère s'étoffe.

Il passe ses doigts sous mon menton et relève ma tête pour plonger ses yeux dans les miens.

-Mais comme tu l'as dit, j'ai tout mon temps pour te découvrir, trésor.

Pour lui cacher le ravissement qui me gagne, je donne une impulsion sur mes talons et l'embrasse. Ça a l'avantage de le surprendre mais il reprend rapidement le contrôle en me rendant mon baiser. Avant de me perdre contre ses lèvres, je m'écarte pour le taquiner.

-Ça ne me fait pas du tout plaisir.

-Dit-elle, un grand sourire aux lèvres.

Je fronce les sourcils mais alors qu'il sourit à son tour, j'abandonne tout masque, captivée par ce sourire charmeur.

-Tout va bien ?

-Mmh.. Tu te souviens quand tu m'as confié que j'avais une emprise sur toi ? Eh bien, je crois que tu en as une sur moi aussi.

Il sourit de plus belle et me donne un baiser rapide sur les lèvres avant de reprendre la parole.

-Quelle chance ! J'ai réussi à charmer Jewel Diem.

-N'en profite pas trop, d'accord ?

-Loin de moi cette idée, trésor.

Je hausse un sourcil, dubitative et il m'embrasse de nouveau.

-Cependant, je ne peux pas résister trop longtemps.

Il picore mes lèvres de baisers et je finis par pouffer de rire, le repoussant a moitié.

-Dis donc, tu es lancé, ce soir ! Est-ce que tu essaie de me faire oublier l'enfant ?

-Est-ce que ça a marché ?

Je fais mine de réfléchir puis acquiesce avec un sourire.

-Tu es une distraction à toi tout seul alors bien sur que ça a marché.

-Parfait !

Et sans en dire plus, il embrasse mon front puis s'éloigne pour retirer sa chemise et ensuite s'allonger sur le lit. Je l'observe faire puis croise les bras, perplexe.

-J'imagine que je vais retourner dans mon lit...

-Et moi qui pensais pouvoir être subtil... Tu dors ici, souris.

-Vraiment ? Je pensais que je n'avais pas le droit.

-Dois-je te rappeler que tu es déjà venue et et que je t'ai laissée dormir ?

Je souris en me rappelant cette nuit, où piquée par une crise de somnambulisme, je me suis faufilée dans le lit du commandant.

-Oui mais j'étais très fatiguée et toi, très poli.

Il soupire et se laisse tomber sur le lit.

-Tu ne va pas m'obliger à te transporter jusqu'ici ?

J'imagine très bien la scène et je sais que je ne manquerai pas de rougir alors je décide d'accéder a sa requête.

-J'ai besoin d'un pyja-...

Un vêtement m'obstrue aussitôt la vue et je rattrape un vieux t-shirt décoré d'une étoile de mer. Je souris mais me retiens de porter l'objet à mes narines, ne voulant pas lui offrir la satisfaction de me voir m'imprégner de son odeur corporelle, même si je dois avouer que je suis déjà envoûtée par son parfum. J'enfile rapidement le t-shirt deux fois trop grand pour moi et le rejoins sous les draps, prétextant un flegme a toute épreuve.

-Je fais ça seulement parce que c'est toi.

-Évidemment. Je sais que ça ne te fait pas du tout plaisir de te retrouver avec moi.

Et hop ! Envolé le flegme ! Cependant, occupée que je suis à repousser ma timidité, je me rapproche et passe un bras autour de sa taille, ce qui le surprend. Mais alors que je me mets à lui caresser le dos, il grogne doucement de satisfaction et me prends dans ses bras. J'en profite pour inspirer son odeur et bientôt, je tombe dans les bras de Morphée, apaisée par sa présence.