Écrit par HateWeasel

382. Penser à autre chose.

Durant les semaines suivant l'attaque sur Warwick, les agents de H.E.L.L.S.I.N.G se trouvaient dans l'établissement pour limiter les dégâts. Les blessés étaient traités, cependant, les dents et griffes des annies faisaient pousser des excroissances noires sur les blessures, tuant certains d'entre eux et en handicapant plus d'un. Heinrich, Charlotte, et Amélie devraient s'en sortir indemne, mais ils auraient à suivre une thérapie pour leur détresse mentale. Notre lycanthrope préférée était très friande de la nouvelle coupe courte de son amie vampire, offerte par Heinrich, mais pas très enthousiaste à l'idée de devoir désormais être inscrite en tant qu'agent sous son vrai nom, Jeanne Favreau, un agacement qu'un certain "Jim Macken" pouvait comprendre.

En parlant de la menace, il fêtait ses dix-huit ans seulement quelques jours après la tragédie, une occasion célébrée au manoir Phantomhive par les résidents, leurs amis, ainsi que leurs collègues. Même Sir Integra y faisait une apparition. Cela ne faisait même pas une semaine depuis les événements traumatisants de Halloween, mais les invités préféraient oublier. Ainsi, ils s'empiffraient tout en ayant de bonnes discussions sur des choses et d'autres, musique en fond. Mais, même avec ces festivités, Ciel n'arrivait pas à se débarrasser de ce qui le rongeait.

Le garçon était assis sur le côté, les bras croisés d'un air aigri. Il n'avait pas eu assez de temps pour se remettre émotionnellement de sa défaite, et contrairement à Charlotte, Amélie, et Heinrich, il y pensait sans arrêt alors que le poids de la responsabilité commençait à lui peser. Son ego était déchiré en mille morceaux alors qu'il continuait à ressasser sa défaite accablante.

Il ne pouvait juste pas s'en empêcher. Cela faisait si longtemps depuis la dernière fois qu'il avait été sans défense face à un adversaire, et cela ne lui avait pas vraiment plus avant non plus. Cette facette du "Puissant Ciel Phantomhive : roi des démons" avait été détruite. Maintenant, il ne savait plus quoi faire, ressentant une hésitation inhabituelle à l'idée de retourner sur le champ de bataille. Il subirait sûrement une autre défaite s'il osait. Ces démons étaient tout simplement trop fort pour lui.

Quoi qu'il en soit, le Phantomhive avait des responsabilités. En tant que Chien de Garde de Sa Majesté, il était de son devoir de protéger le pays face aux menaces à la fois étrangères et nationales ; naturelles et surnaturelles. Bien qu'une partie de ce fardeau pesait sur les épaules de H.E.L.L.S.I.N.G ; c'était personnel. Cela faisait si longtemps que le garçon n'avait pas ressenti une telle agitation et une telle incertitude ; cette peur et ce doute. En observant la pièce, il voyait les visages des gens qu'il ne voulait pas voir disparaître.

Il y avait Amélie qui forçait Charlotte à danser avec elle, les Sept Sensationnels qui discutaient tout en faisant des blagues obscènes, le personnel de H.E.L.L.S.I.N.G faisant plus ou moins la même chose, et enfin les habitants de la maison Phantomhive, Luka, Revy, et même Sebastian. L'œil de Ciel voyagea, cependant, jusqu'à l'homme d'honneur, lui-même, Alois Trancy, qui était en train de raconter une blague salace à ses amis. Tandis que les autres garçons riaient, le bleuté se contentait de les observer depuis sa place, étant donné qu'il se pourrait que cela soit la dernière fois qu'il en ait la chance.

Comment une personne qu'il avait autrefois haïe de tout son être pouvait-elle devenir aussi importante pour lui ? Ciel s'était posé la question de nombreuses fois, cette pensée revenant souvent dans son esprit. Comment une personne aussi vile, pathétique, et disgracieuse était-elle devenue la plus belle chose que le Phantomhive ait pu avoir la chance d'avoir dans sa vie ? D'une certaine manière, la menace blonde s'était frayée un chemin entre les ouvertures du cœur du bleuté, et refusait de partir ; quoique cela ne dérange pas vraiment Ciel.

Il était incroyablement revigorant d'avoir quelqu'un à qui parler qui avait souffert plus ou moins des mêmes choses que lui. Sans se préoccuper d'une quelconque haine, la paire avait découvert qu'elle pouvait être plutôt honnête ensemble. Il y avait du réconfort dans leur souffrance mutuelle, créant une sorte d'étrange affinité entre eux. C'était comme s'ils avaient enfin trouvé quelqu'un qui pouvait réellement comprendre leur manière de fonctionner. Peut-être était-ce la raison pour laquelle le bleuté avait un intérêt non platonique pour le blond, et vice-versa.

Le blond avait beau lui apporter beaucoup de joie, il rendait, il fallait l'admettre, Ciel quelque peu anxieux. Il était vulnérable avec Alois, et cette attache s'accompagnait de la peur de la perte. Et donc, sa peur tout à fait rationnelle des démons de la Black Annis. Le Phantomhive avait extrêmement peur que viendrait un jour où le blond lui serait pris, arraché à l'immortalité et renvoyé dans les Limbes.

- Eh, scrogneugneu, tu ne t'amuses pas ?

Ciel sursauta légèrement de surprise en entendant la voix, et il se relaxa instantanément en sentant une paire de bras se mettre autour de son cou derrière sa chaise. D'une certaine manière, Alois avait réussi à ne pas se faire remarquer par lui. Le Phantomhive était-il vraiment ailleurs ?

- Pardon, répondit le bleuté. Tu sais comment je suis avec les fêtes...

- J'ai capté, dit Alois. Mais, ça reste que des gens que tu connais. Tu les vois tous les jours, alors pourquoi est-ce aussi différent ?

- Je ne peux pas les fuir s'ils me fatiguent parce qu'ils sont chez moi ? demanda son bien-aimé.

- C'est pas faux, répondit le blond avec un gloussement. On n'étais pas obligé d'inviter autant de gens, par contre. Je me serais contenté de toi, moi, Luka, Sebastian, et Revy à la maison en jouant au monopoly, un truc du genre.

- Mais tu aimes les fêtes, et c'est ton anniversaire, pas le mien, dit Ciel, ses lèvres menaçant de se transformer en petit sourire. Nous pouvons jouer au monopoly à mon anniversaire.

- Tu gagnes toujours, de toute façon, Gripsou, songea la menace.

- C'est ce que l'on appelle le "Capitalisme".

- C'est ce que l'on appelle "être-un-putain-d'escroc", dit Alois, faisant sortir un petit ricanement de la gorge de son amant.

- Vraiment ? Moi ? Je ne comprends pas... dit Ciel en feignant l'ignorance.

Un grand sourire se forma sur le visage du blond alors qu'il ouvrit la bouche afin de reprendre la parole.

- Tu en es un. Tu as des comptes bancaires en Suisse pour éviter les impôts, tu manipules le marché, et tu détournes de l'argent ici et là. Ton avarice serait presque impressionnante si elle n'était pas juste aussi vile.

- Arrête d'essayer de me flatter, répondit le bleuté en levant une main derrière lui afin de la poser sur la joue de la menace.

- Tu aimes vraiment jouer au "méchant", hein ?

- Toi aussi.

- C'est vrai, dit Alois. Désolé mais est-ce qu'on va rester assis là à parler d'économie toute la nuit, ou ?

- C'est toi qui as commencé, répondit son bien-aimé. Avez-vous une quelconque suggestion, "votre seigneurie" ?

- Disons que je pourrais toujours te forcer à danser avec moi.

Le garçon ricana lorsque le Phantomhive se contenta de grogner en réponse avant d'embrasser le haut de la tête de ce dernier.

- Mais je ne pense pas faire ça. Tu ne te sens clairement pas très bien, reprit Alois.

- Ça se voit tant que ça ? demanda le bleuté.

- Tout le temps.

- Désolé, dit Ciel en haussant les épaules.

Il soupira.

- J'ai juste beaucoup de choses en tête...

- Je sais. Moi aussi. Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre des démons meurtriers en train de se préparer à dominer le monde, répondit le blond. Je veux dire, à part quand tu regardes dans un miroir.

Le Phantomhive soupira à nouveau en se mettant à jouer avec les doigts de l'autre garçon tandis que les bras auxquels ils étaient rattachés tenaient affectueusement le bleuté. Il n'était pas du tout d'humeur pour ce genre de piques joueuses alors que son ego était déjà en piteux état. Il ne voulait pas être comme eux. Ils étaient de véritables montres. Bien que Ciel avait toujours été un peu sadique et "distant", il était au moins capable de faire preuve d'un semblant d'empathie. Ces individus s'attaquaient à n'importe qui, même ceux qui n'étaient pas un obstacle pour eux. Le Phantomhive avait au moins la décence de se concentrer sa cruauté seulement sur ceux qui lui étaient "problématique", que ce soit personnellement, financièrement, ou pour des raisons "professionnelles".

Il était un échec qui avait été endurci au combat et qui avait échoué dans sa mission. De plus, il avait laissé les personnes qui lui étaient le plus chères être blessées. Les cicatrices sur la main d'Alois où le gantelet brisé s'était enfoncé dans sa peau étaient toujours en train de guérir. Ciel pouvait les voir sur les doigts du garçon alors qu'il jouait avec eux en réfléchissant. Ces mêmes doigts le sortirent de sa transe alors qu'ils le lâchèrent ; leur propriétaire passant de l'autre côté devant le garçon. Aussitôt, ils se retrouvèrent de nouveau avec le bleuté lorsque leur propriétaire tira sur le bras du garçon.

- Allez, viens, dit la menace blonde. Je vais devoir te forcer à danser, après tout, j'en ai bien peur.

- Suis-je obligé ? demanda Ciel, résistant à moitié aux pitreries de son bien-aimé.

- Tu es un gentleman, non ?

- Être un "gentleman" n'est plus d'actualité depuis des lustres, et en plus, tu n'es pas une dame.

- Si tu te souviens, je peux toujours changer ça, taquina Alois, ses yeux passant au rouge alors qu'un léger rougissement apparut sur les joues du bleuté.

Soudainement, il semblerait que Ciel ait trouvé la motivation pour accepter. Le Phantomhive se leva rapidement, prenant la main du blond.

- Ce ne sera pas nécessaire, insista-t-il, ce qui amusa surtout la menace.

La dernière chose dont il avait besoin était que le blond attire l'attention du reste des Sept Sensationnels d'une telle manière. Ciel jeta un œil sur le côté, remarquant que certains des garçons ricanaient d'eux et ne s'arrêtèrent que lorsqu'ils reçurent un regard menaçant.

Gloussant, le blond mena son bien-aimé au centre de la pièce, prenant l'une des mains du bleuté pour la mettre sur sa taille. Le geste valut quelques commentaires et bruits de la part de leurs horribles amis, surtout Daniel, mais Alois n'en avait que faire. Il se contenta de rire lorsque son compagnon offrit une grimace aux autres pour tenter de les faire taire.

- Est-ce que c'est bizarre que je trouve ça attirant quand tu fais ça ? demanda le blond en mettant sa main sur l'épaule de Ciel.

- Quoi donc ? demanda le Phantomhive, reportant son attention sur son petit ami.

- Quand tu es mauvais, ce genre de choses, répondit Alois en plaisantant.

- Ça n'a rien de surprenant, répondit Ciel. Tu es juste aussi "mauvais" que moi.

- Ah bon ? gloussa le blond. Comme c'est gentil.

- D'abord je suis "mauvais", et maintenant je suis "gentil" ?

- Oui, dit Alois en se mettant à bouger, poussant son partenaire à en faire de même. Tu peux être les deux en même temps.

- Vraiment ? Ça me semble très contradictoire, songea le bleuté avant d'essayer de prendre le contrôle des mouvements du duo.

- Ah, mais le monde n'est pas noir et blanc, si ? demanda la menace. Toi et moi savons ça mieux que personne. Le bien et le mal ne sont pas incompatibles.

- Effectivement, dit Ciel avant de marquer une pause. Mais alors... Qu'en est-il de la Black Anni-

- Chuut... fit le blond en mettant un doigt sur les lèvres de l'autre garçon avant de remettre sa main sur son épaule.

Ciel haussa les sourcils avec confusion, avant de les rabaisser et de fermer l'œil lorsque l'autre garçon effleura ses lèvres avec les siennes.

- Pas maintenant. Tu vas tout gâcher, dit Alois lorsqu'ils s'éloignèrent, faisant apparaître un sourire sur le visage de son partenaire.

Le Phantomhive ricana avant de les faire tournoyer.

- Toutes mes excuses, dit-il à un blond très souriant.

C'était lui qui voulait garder les choses ainsi, après tout. Il s'agissait d'une fête d'anniversaire, pas d'une réunion de guerre. D'une certaine manière, cela dit, le Phantomhive avait l'impression de se sentir plus à l'aise que tout à l'heure.

Ils dansèrent et tournoyèrent, adoptant une technique plus "traditionnelle", à l'opposé de celle enseignée par le personnel de Warwick Academy. C'était comme nostalgique, même si l'un d'eux se servait de mouvements différents de ceux qu'ils avaient appris. Finalement, Ciel commença à ne plus faire attention au fait qu'il y ait d'autres personnes dans la pièce en train de les observer. Le garçon qu'il était autrefois aurait été horrifié à l'idée qu'il commence à sincèrement s'amuser. Cela se voyait de manière évidente sur son visage, et tous les invités pouvaient en attester.

- Ils sont tellement mignons ensemble, commenta Kristopherson. Enfin, pour un couple de démons sociopathes, je veux dire.

- Ouais, mais est-ce que ça rend pas ça un peu plus "mignon" ? demanda son ami, un certain Daniel Westley. Je veux dire, qui penserait que les démons pouvaient faire ça ? Ils agissent comme des chiots maladroits qui ne savent pas quoi faire, la plupart du temps.

- Comme Anna et toi ? taquina le faux-blond, recevant un coup de poing à l'épaule. Quoi ? Je rigoles. Tu n'agis pas du tout comme eux. Tu n'es pas aussi subtil.

- En quoi je ne suis pas "subtil" ?!

- Tu t'es vu dans un miroir récemment ?

- En quoi est-ce qu'ils sont subtils ?! demanda le Westley.

- Regarde-les bien, répondit Kristopherson en pointant du doigt le duo de démons.

Son ami suivit son doigt et plissa les yeux, et son visage devint rouge lorsqu'il comprit.

- Ils vont le faire plus tard, pas vrai ? demanda-t-il.

- Probablement. C'est tellement gênant à quel point c'est facile à dire...

- Une minute, ils font ça souvent ?

- Ouais. Tu devrais les voir. En plein milieu d'un cours, en train d'avoir un rapport visuel super hardcore.

Daniel gigota, mal à l'aise.

- Ne me fais pas imaginer ça, pitié.

- Ne t'inquiète pas. Tu le fais tout seul, dit le Miles.

Un sourire narquois se dessina sur son visage lorsqu'il regarda l'autre garçon.

- Deux mecs, nus, haletant, et suant ; leur lit faisant un vacarme...

- Oh mon Dieu, Kris, la ferme ! aboya Daniel en mettant ses mains devant son visage avec embarras. T'es vraiment un enculé...

- Au moins pas par Ciel ou Alois, dit Kristopherson, riant en entendant le grognement de l'autre garçon.

Daniel détourna le regard qui tomba sur un autre membre de leur groupe, Audrey Baines.

Le Dieu de la Mort était tout seul à côté du buffet, grignotant juste quelques choses. Ce qui attira l'attention de Daniel, cependant, fut à quel point il était proche sans le vouloir d'un autre invité de la fête. Un sourire narquois apparut sur le visage du Westley lorsqu'il vit une scène de divertissement prometteuse en train de se préparer.

- Eh, Kris, guette ça, dit-il en tapotant sur l'épaule du Miles pour avoir son attention. Ça va être marrant.

- Oh mon Dieu... dit le faux-blond, levant les yeux au ciel. C'est vraiment ton truc ce genre de choses, hein ?

- Bah ouais. C'est marrant ! répondit Daniel. Attends que Bones doive parler à une fille ! C'est qui, déjà ?

- Elle travaille avec H.E.L.L.S.I.N.G, non ?

- Oh, ouais. "Marissa", un truc comme ça, dit le Westley.

Comme il a été dit autrefois, le Baines avait beaucoup de mal à parler au sexe opposé, ce qui créait des scènes très divertissantes pour les personnes autours. Audrey était calme, décontracté, et très terre-à-terre, mais tout cela changea. Daniel et Kristopherson observèrent alors que la chercheuse anti-monstre et lui se rapprochèrent sans s'en rendre compte en prenant des en-cas, et les deux garçons faillirent éclater de rire lorsqu'ils furent sur le point de prendre le même plat.

Audrey releva les yeux d'un air confus et vit la chercheuse de H.E.L.L.S.I.N.G vêtue de vêtements simples. Presque instantanément, un rougissement se propagea sur ses joues alors qu'il comprit que la fille avait son âge. Pire encore, quelqu'un qu'il n'avait jamais rencontré. Et juste à point nommé, le garçon perdit son calme.

- Oh, pardon ! dit-il, gêné. Je ne t'avais pas vu !

Heureusement pour lui, la fille se comportait d'une manière similaire. Miranda n'avait jamais été très douée avec les garçons. En fait, elle parlait rarement avec les garçons de son âge, à part Dafydd, bien sûr. L'Ackerman, voyez-vous, n'allait pas au lycée. A la place, elle avait arrêté pour se concentrer sur H.E.L.L.S.I.N.G. Après tout, elle était bien plus que "brillante", et sa carrière était déjà toute tracée. Ses connaissances du paranormal lui venaient d'une éducation commencée dès son plus jeune âge. Elle connaissait l'anatomie, et était très compétente en laboratoire. Tout ce qu'elle avait eu à faire était de postuler.

De ce fait, cependant, elle n'était pas très "sociale". Son cercle d'amis venait de H.E.L.L.S.I.N.G et la majorité d'entre eux étaient beaucoup, beaucoup plus âgés. Certains d'entre eux avaient plus de cent ans, après tout ! Donc, son expérience avec de nouvelles personnes était quelque peu limitée, rendant les conversations fluides avec des étrangers difficiles. Audrey, bien sûr, n'était pas une exception.

- Oh, non, pas de problème ! dit-elle en éloignant sa main.

Ils restèrent en silence, essayant de trouver quelque chose d'autre à dire, ou une simple manière de s'échapper de la situation. Ce fut Miranda, prenant une approche plus professionnelle, qui trouva.

- Je m'appelle Miranda, dit-elle simplement en espérant que se présenter ferait quelque chose.

- Audrey, répondit le garçon en gigotant.

Il évitait son regard, qui était caché sous sa frange, ainsi qu'une bonne partie de son visage.

- Audrey... Baines ? demanda la fille.

- Ouais ? répondit le Dieu de la Mort. Comment tu sais ?

- Oh ! En fait, je suis chercheuse à H.E.L.L.S.I.N.G ; et on doit garder une trace de toutes les personnes avec qui Ciel et Alois s'associent, et qui connaissent leur "secret", dit nerveusement Miranda avant de marquer une pause. Mais, tu sais, pas comme un stalker, ou quoi que ce soit.

- C'est logique... dit Bones. Alors... Euh... Qu'est-ce que tu sais d'autre ?

- Pleins de choses. Ça prendrait toute la nuit pour les lister, dit la fille en se maudissant intérieurement, ... Je sais que tu es à moitié Dieu de la Mort, si c'est ce que tu voulais dire...

- T-Tu es au courant ? demanda le garçon.

- Bah, ouais. Enfin, c'est ce que nous a dit Ciel. On voulait te contacter, mais le département est trop occupé à cause de cette histoire de "Black Annis"...

- Pourquoi ? Pour pouvoir m'étudier ?

- Ouais, mais pas comme une sorte de rat de laboratoire. Tu seras traité comme Ciel et Alois, mais un peu différemment, parce que tu n'es pas un employé, répondit l'Ackerman. Tu seras plus comme un "patient", je suppose ? Désolée, avoir des "sujets vivants" est encore un très nouveau concept.

- Mais du coup, tu étudies les cadavres, quelque chose comme ça ?

- Ouaip. C'est mon travail.

- Cool, dit Audrey avec un sourire.

Il se retourna enfin pour faire face à la fille.

- Je pense à rejoindre H.E.L.L.S.I.N.G depuis un moment, en fait. Une idée de comment je pourrais faire ça ?

- Disons que si tu connais déjà des gens haut placés, ça ne devrait pas être trop dur. Tu devras choisir le département où tu veux être, par contre.

- Genre le département de la recherche et celui de l'armée ?

- Hm-hm. Il y a aussi le département des RH, le département juridique, et pleins d'autres métiers de bureaux, mais ce n'est probablement pas ce que tu avais en tête...

Alors qu'ils continuaient à parler aisément de H.E.L.L.S.I.N.G et de divers phénomènes surnaturels, ils étaient observés de près par Daniel et Kristopherson. Ces deniers regardaient d'un air confus leur ami maladroit parler avec passion à une fille qui était tout aussi passionnée de toutes les choses bizarres qui l'intéressait. C'était si étrange, c'en était presque anormal.

- Il se passe quoi là ? demanda le Westley.

- Oh, on dirait bien que ça se passe bien, dit le Miles. Désolé pour ton "spectacle", Dan.

- C'est des geeks ! s'écria Daniel en montrant la paire. Des giga geeks ! Est-ce qu'ils se draguent ? Comment est-ce que les geeks draguent même ?

- Tu as déjà pensé qu'un garçon et une fille pouvaient se parler normalement de ce qui les intéresse sans que ce soit sexuel ? demanda Kristopherson.

- Bah, ouais, mais les geeks ?

- Les geeks sont des gens, aussi, Dan, fit remarquer le faux-blond. Pourquoi est-ce que ça t'obsèdes autant ? T'es genre le "meilleur ami gay" dans les films pour filles...

- Oh, va te faire foutre, dit Daniel.

- Je suis désolé, tu es en couple, et je ne pense pas que ce soit très juste que tu trompes ma sœur.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire !