Salut à tous,
Cela fait un très long moment que je n'avais pas posté à nouveau, presque deux années. Je n'avais ni l'envie, ni le temps de poster à nouveau régulièrement des fictions, mais je n'ai jamais véritablement arrêté d'écrire.
Cette fiction a beaucoup avancé pendant ces deux années, et maintenant que je suis diplômée et que je n'ai plus à travailler mes cours en rentrant, j'ai à nouveau l'envie de publier.
J'espère qu'elle vous plaira autant qu'elle me plaît à écrire. Bonne lecture à tous.
Prologue
« Ce n'est pas difficile de prendre des décisions une fois que tu sais quelles sont tes valeurs »
En ce début de soirée d'été, l'air était plutôt frais et rafraîchissait les rues de Volterra qui avaient déjà bien souffert de la chaleur liée à la canicule qui balayait actuellement toute l'Europe de l'Ouest. Et l'Italie, située bien au Sud, n'échappait pas aux fortes températures.
Cherchant à échapper à cette chaleur étouffante, mes amis et moi-même en avions donc profité pour faire visiter les vieux monuments de la ville à ceux qui n'avaient guère l'habitude d'y mettre les pieds. C'était la raison pour laquelle je me promenais main dans la main avec Mikelangelo, mon petit-ami, dans les galeries d'art du musée de Volterra.
- Je préférais l'art antique, lui lançais-je alors que nous passions devant les vitrines où se dessinaient des portraits contemporains ressemblant beaucoup plus à des photos qu'à des peintures. C'est très moche ça !
- Ce sont des gens qui ont tenté de devenir des artistes Andrea ! s'exclama Sofia dans mon dos, le bras de mon frère jumeau sur les épaules tandis que nos autres amis chahutaient à l'arrière. C'est l'évolution !
Étouffant un rire qui n'aurait pas été discret, je levais les yeux au ciel avant de continuer à avancer dans les allées tout en discutant avec Mikelangelo.
Nous sortions ensemble depuis cinq années, depuis nos années lycée en vérité. Mais depuis l'année dernière, il était parti étudier à la fac de médecine de Rome, me laissant étudier l'architecture à Milan. Et Volterra était en quelque sorte notre point de retrouvailles. Là où nos familles vivaient et là où nous nous sentions véritablement chez nous.
- Je t'ai déjà dit que je t'aimais ? me demanda-t-il justement alors que nous prenions de la distance sur les autres. Je ne sais pas si j'en ai eu l'occasion depuis nos retrouvailles.
- Je crois que tu me l'as dit un paquet de fois, répondis-je dans un sourire taquin. Mais je ne suis pas sûre d'avoir bien compris...
Il interrompit ma tirade d'un baiser et je l'attirais contre moi, ignorant les regards outrés des passants qui n'appréciaient pas de voir deux jeunes s'embrasser dans une galerie d'art. Des anciens pour la plupart.
- Mes yeux ! s'exclama Frederico d'une voix faussement horrifiée. Enlève tes mains de ma sœur Mike !
- Tu ne nous vois pas ! s'écria ce dernier en se redressant, me faisant ronchonner. Embrasse Sofia et tais-toi !
Je souris devant l'air outré de mon frère, mais à cet instant, le téléphone de Mikelangelo se mit à sonner, et il fut obligé de décrocher. Je devinais au timbre de la voix qui me parvenait qu'il s'agissait de sa mère.
- Je dois rentrer, avoua-t-il en raccrochant, déçu. Je suis désolé Andreas, tu connais ma mère, elle n'est pas patiente...
- Ne t'inquiète pas, répondis-je dans un sourire, un peu déçue moi-même. Je comprends ! Rentre vite et passe-lui le bonjour de ma part !
- Promit ! s'exclama-t-il en m'embrassant rapidement sur les lèvres. Fred ! Les gars ! A plus tard !
Après un dernier au-revoir dans ma direction, je le vis disparaître dans l'angle d'un couloir et je soupirais de dépit. J'appréciais beaucoup sa mère, mais je l'a trouvais parfois trop envahissante. Bien sûr qu'elle était heureuse de revoir son fils après dix mois d'absence, mais moi, je n'avais pas vu mon petit-ami depuis un an !
- Allez, ne dépérit pas, se moqua Sofia en se détachant de mon frère pour me rejoindre. On ne va pas tarder à rentrer de toute manière.
- Je ne dépéris pas, je réfléchis, répondis-je dans un nouveau sourire. Allons-y ! Nous devons...
- Hey ! Regardez-ça ! s'exclama Mathias en indiquant quelque chose derrière nous. Elle est magnifique !
Pivotant sur mes talons, je suivis la direction qu'il indiquait et tombais sur une belle jeune femme qui draguait ouvertement tous ceux qui l'entouraient. Et que ce soit des hommes, des femmes ou des enfants, ça ne changeait rien. Haussant un sourcil, je me tournais vers Sofia, prête à me moquer de son audace. Mais je figeais sur place en voyant la tête que tirait mon amie.
- Sofia ? demandais-je quand je la vis regarder amoureusement la jeune femme. Sofia ! Tu es en couple je te rappelle ! Et c'est une femme !
- Je m'en fiche, répondit-elle en me lâchant pour s'approcher de cette dernière. Pour elle, je ferais bien une exception !
- Tout à fait d'accord avec toi ! s'écria Mathias en la suivant.
- Mais qu'est-ce qui vous prend ? demandais-je en voyant Sergio et Marina les suivre. On doit rentrer maintenant !
Prise d'un doute, je me tournais vers mon jumeau, m'attendant à le trouver dans le même état que nos amis. Mais la même incompréhension que la mienne se peignait sur ses traits.
- Qu'est-ce qui leur arrive ? demanda-t-il tout aussi perdu. Sofia !
Pivotant à nouveau sur mes talons, je découvris que nos amis avaient rejoint la jeune femme qui leur adressait à présent un magnifique sourire. Jusqu'à ce que ses yeux ne tombent sur nous.
- Bonjour ! nous lança-t-elle d'une voix qui aurait sans doute pu paraître envoûtante si je n'avais pas senti qu'il se passait quelque chose. Vous vous joignez à nous ? Nous allons visiter le château de Volterra !
- Non merci, s'exclama mon frère en encerclant mon poignet. Nous allons rentrer. Nous avons déjà visité le château de Volterra, il n'y a rien qui nous intéresse à l'intérieur. Sofia ! On y va !
- Non, je veux voir l'intérieur du château moi, répondit la concernée d'une voix qui n'était pas la sienne. Je suis sûre que c'est très beau !
Mais ce n'était pas sa voix qui m'intéressait à présent. Toute mon attention était vrillée sur la jeune femme qui nous fixait, un air surprit et surtout méfiant sur le visage. Sans comprendre comment ni pourquoi, je sentis quelque chose m'entourer, et soudain, elle me parut plus attirante que je ne le pensais. Après tout, peut-être m'étais-je trompée...
Alors que j'effectuais un pas en avant pour la rejoindre à mon tour, je sentis comme une véritable alarme dans ma tête qui me vrilla le cerveau, me faisant grimacer et reprendre pied avec la réalité. Repoussant la sensation d'étouffement qui m'encerclait la tête, je reculais précipitamment, heurtant mon frère jumeau qui semblait avoir vécu la même épreuve.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-il en encerclant ma taille de son bras, pour me protéger. J'ignore ce que vous faites, mais vous devriez arrêter !
Me poussant en arrière, il me passa devant pour attraper le bras de Sofia et la tirer violemment en arrière. Celle-ci protesta sous le regard figé de la jeune femme qui semblait ne plus rien comprendre. Mon frère força Sofia à le suivre, et il attrapa mon bras au passage. Lâchant un regard dépité sur nos trois autres amis qui resteraient sur place, je le suivis en silence, ignorant le regard devenu froid de la femme.
oOoOo
Assise sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, je fixais les rues qui s'étalaient sous mes yeux, seulement éclairées par les lumières des réverbères. Les passants étaient peu nombreux dans cette partie de la ville qui était essentiellement faite des maisons des habitants. Seul un couple se tenait quelques mètres plus loin, s'embrassant et se disant au revoir devant une voiture.
Mais mes pensées s'évadaient bien loin d'eux, accaparées par le fait que Marina ne répondait pas à son téléphone. Depuis que nous l'avions quitté, il sonnait occupé en permanence. En sachant qu'elle détestait parler au téléphone, j'en déduisais très rapidement qu'il se passait quelque chose. Et si mon pressentiment de tout à l'heure se révélait être réel. Si cette femme était vraiment dangereuse ?
- Allô ? fit ma mère au rez-de-chaussé en décrochant le téléphone fixe qui venait de sonner.
Détachant mon attention de la conversation, je laissais mon regard vagabonder sur les toits de la ville, appréciant la douce brise du vent, mais ne cessant de m'en faire pour mes amis. Et soudainement, alors que je baissais les yeux juste en bas de chez moi, je vis trois silhouettes dissimulées dans l'ombre des porches. Et si je ne voyais pas leurs yeux, j'avais l'ultime conviction que c'était bien moi qu'ils regardaient.
Une terreur sans nom me prit à la gorge et je me redressais brutalement, les yeux vrillés sur eux. M'agrippant à la rambarde, je vis l'un d'entre eux s'avancer dans la lumière.
Même s'il portait une cape sombre et une capuche, il était aisé de deviner qu'il s'agissait d'un homme. De taille assez grande, même s'il paraissait bien petit à côté du géant à ses côtés, il était mince, mais possédait une carrure rigide et noble. Je ne parvenais pas à distinguer autre chose, seulement l'immense menace qui émanait de lui.
- … oui, j'ai regardé les informations..., continuait ma mère en contrebas.
Mes yeux fixés sur eux, je vis la dernière personne s'avancer aux côtés des deux hommes. Et tout comme pour ces derniers, je devinais à sa carrure et à sa posture, il s'agissait d'une femme. Mais contrairement aux hommes que je reconnaissais pas, j'étais convaincu de savoir qu'il s'agissait d'elle.
Sentant mon cœur battre à tout rompre, je poussais un cri quand on frappa à ma porte de chambre. Tournant brutalement les yeux à nouveau vers le dehors, je constatais que les trois personnes avaient disparu.
- Andrea ? fit Frederico en entrant précipitamment. Pourquoi as-tu crié ?
- Tu m'as fait peur, mentis-je en regardant à nouveau dans la rue vide.
- Pourquoi es-tu si blanche ? questionna-t-il en s'approchant de moi. Il y a quelqu'un en bas ?
- Il y avait trois personnes, répondis-je d'une voix blanche. Juste en bas. Elles me regardaient Fred, c'était pour moi qu'elles étaient là ! Je suis sûre qu'elle était là aussi !
Je m'attendais à ce qu'il me rit au nez, mais je le sentis se raidir. Comme s'il s'attendait à cela. Comme si ce n'était pas une surprise.
- Nous n'avons pas de nouvelles de Sergio, Marina et Mathias, avoua-t-il, et mon appréhension augmenta. Leurs parents les ont appelés un nombre incalculable de fois, mais leurs portables...
- … sonnent occupés, terminais-je. Oui je sais, j'essaie depuis tout à l'heure de les joindre. Mais ça sonne toujours occupé.
- Ils ont disparu avec un groupe de touristes belges, reprit Fred d'une voix tendue. J'ai vu les photos à la télévision, j'en ai reconnu quelques uns ! L'une des femmes était à côté de Sofia avant que je ne l'entraîne avec nous.
Détournant les yeux de la ville, je les posais à nouveau sur mon frère. Presque aussi pâle que moi, je devinais que lui aussi comprenait que quelque chose n'allait pas.
- Comment un groupe aussi conséquent de personnes peut-il disparaître sans laisser de traces ? demandais-je, incrédule. Ils étaient une trentaine. Sans compter Marina et les autres !
- La fille a parlé du château, me rappela Sébastian, et je me raidis de peur en fixant les tours qui se dressaient au-dessus des toits de la ville.
- Tu crois qu'ils sont au château ? fis-je, méfiante. Mais pourquoi ils les garderaient au château ?
- Ils ne les gardent pas Andrea, murmura-t-il en me tendant sa tablette allumée. Ce ne sont pas les premiers...
Prenant l'appareil entre mes mains, je lu le gros titre qui s'affichait en haut de l'article.
« Disparitions inquiétantes », à la date du 17 Juillet 2011 dans la ville de Santa Luce.
« Disparitions en série », à la date du 03 Mars 2012 dans la ville de Lorenzana.
« Disparitions et aucune découverte de corps », à la date du 30 Septembre 2013 dans la ville de Buti.
Et cela continuait sur des pages entières sans que aucune raison ne soit donnée. Des familles témoignaient et imploraient qu'on leur rendent les leurs, mais jamais aucun corps ne fut récupéré.
L'effroi me gagna, et je regardais à nouveau dans la rue. Mais si les individus avait disparu, j'avais l'impression de rester espionnée.
- Nous sommes sur leur liste, soufflais-je en m'adossant au mur.
- Dès demain, je préviens la police, répondit mon frère d'un air féroce. Je leur dis qu'elle avait parlé du château. Peut-être que cela pourra les conduire à quelque chose.
Hochant la tête, je fixais à nouveau les toits de la ville. Un mauvais pressentiment me hantait.
Je pense publier régulièrement, à raison d'un chapitre toutes les semaines, le Samedi ou le Dimanche. J'espère que ce premier chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me laisser vos avis en commentaires, j'y répondrais avec grand plaisir.
Je vous souhaite à tous un bon week-end et une bonne semaine. A bientôt !
