Chapitre 12 : Il était une fois trois petit mots.

Il était une fois un jeune garçon du nom de Severus. Il était joyeux et vivait une vie simple auprès de ses parents, tendres et aimants. Mais un jour, cette joie de vivre fut anéantie d'un simple coup de sabot et les ténèbres entourèrent le garçonnet de toutes parts.

Un monstre avait des projets pour lui : il serait son successeur ! Peu importait les désirs de ce jeune garçon qui se devait de devenir un Lord digne de son grand-père. Sans avoir le droit de prendre la moindre décision par lui-même, il se vit imposer un mode de vie, une façon de penser et un avenir tout tracé, de son travail à ses ambitions en passant par son mariage.

Ce que le monstre ne savait pas, c'était que son pantin conservait, tout au fond de lui, une étincelle qui maintenait loin de son cœur les ténèbres qui n'avaient de cesse de vouloir l'envahir. Ainsi, à la mort du démon, la vraie nature de son successeur se dévoila. Il chercha à réparer les atrocités commises par son grand-père, aidé par la femme qu'il n'avait pas choisie, mais que le destin lui avait apporté avec justesse.

Hélas, tout ne se passa pas comme il l'avait prévu. Le prix à payer, pour conserver le titre qu'il lui fallait pour changer les choses, n'était autre que la réputation qui allait avec. Cela ne le dérangea guère au début, le regard de sa femme ravivant chaque jour le feu grandissant en son être. Mais, le sort en décida autrement et son étoile le quitta pour rejoindre la constellation dont elle tenait le nom. Elle lui fit néanmoins promettre une chose : de continuer son combat, lui promettant en retour de continuer de le guider dans la noirceur de la nuit qui menaçait de l'écraser à nouveau.

Cela fonctionna un temps, mais alors qu'il continuait d'avancer du mieux qu'il pouvait, une nouvelle épreuve se dressa devant lui. Pensant d'abord pouvoir se montrer utile envers un chaton rejeté, tout en cherchant à se venger d'un chien enragé, il se retrouva bien vite devant un lion aux griffes acérées.

Se rendant compte de son erreur, trop tard, la peur prit possession de lui…

N'y a-t-il pas plus occultant pour la lumière que la peur et la sensation de toujours tout faire mal ?

« Ainsi s'éteignit la dernière lueur protectrice de Severus, permettant aux ténèbres de faire leur œuvre… et ça, c'est uniquement grâce à vous, Lady Hermione ! »

La jeune femme se redressa dans son lit, son cœur battant à toute allure tandis que des gouttes de sueurs glissaient dans son dos. Elle regarda autour d'elle à la recherche de la source de cette voix qui venait de lui parler, elle en était certaine ! Pourtant, il n'y avait personne…

La porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas et Severus entra comme une furie. Il regarda autour de lui et constata qu'il n'y avait rien hormis sa femme, assise sur son lit. Le choc qu'elle avait ressenti en se réveillant fut tel qu'elle eut l'impression que sa cage thoracique était écrasée, elle toussa alors sans réussir à parler. Son mari s'approcha d'elle et s'assit sur le bord du lit, inquiet, tout en posant sa main sur le front de sa femme :

- Allongez-vous Hermione…

- Mais…

Elle voulut lui parler de la voix qu'elle avait entendue, mais toussa à nouveau. Severus remit l'oreiller de son épouse dans son dos et la fit se rallonger en partie. Elle était à demi-assise quand il reprit :

- Vous avez de la fièvre, vous avez dû attraper froid ! dit-il doucement.

Mahdi arriva à son tour d'un pas précipité, suivit d'Emily, tous en tenue de nuit. Ce fut alors qu'elle se rendit compte que le jour n'était pas encore levé, même si Severus était déjà habillé.

- Monsieur ? demanda le majordome.

- Ce n'était qu'un cauchemar, répondit-il.

Avait-elle réellement juste cauchemardé ? Elle avait en tout cas dû hurler pour ameuter ainsi toute la maisonnée, même les elfes qui se tenaient maintenant derrière la femme de chambre.

- Elle a de la fièvre, ajouta-t-il en semblant plus inquiet qu'il ne le souhaitait. Je vais aller chercher…

- Non…

Hermione lui agrippa la manche alors qu'il était sur le point de se lever. Severus la regarda dans les yeux avec incrédulité :

- Vous avez besoin de soins, vous êtes malade et…

- Restez, marmonna-t-elle en cherchant à ne pas tousser à nouveau.

Il hésita clairement, mais finit par regarder les employés et soupira :

- Allez chercher Christian je vous prie, il doit être chez lui.

- Tout de suite, mon Lord !

Sans attendre, Mahdi partit en courant pour s'habiller avant d'aller chercher le témoin de mariage de son maître. Celui-ci regarda ensuite Emily :

- Préparez une bassine avec de l'eau fraiche s'il vous plaît.

- Oui maître !

- Quant à vous deux, ajouta-t-il en regardant les elfes, j'aimerais beaucoup que vous prépariez une infusion de thym, du miel et aussi que vous prépariez une chambre supplémentaire pour les Granger, merci bien.

Hermione aurait bien demandé pourquoi, mais il répondit avant qu'elle ne verbalise la moindre question tout en la regardant à nouveau :

- Je leur enverrai Mahdi quand il sera de retour. Ils voudront sûrement être auprès de vous…

- Merci…

La fièvre était sûrement intense, car malgré la transpiration qu'elle sentait sur elle, elle grelotait et rêvait d'une couette en plus. Hélas, Severus lui retira celle qui était déjà sur elle et, même si elle aurait aimé protester, elle savait qu'il avait raison. Il lui attrapa ensuite la main et une fois qu'Emily arriva avec la bassine d'eau, il lui mit une serviette humide sur le front. Cela lui fit du bien malgré la fraîcheur de ce linge, bien plus que l'infusion avec du miel qu'il lui força à avaler, et ce, malgré son aversion pour le thym. Il était intransigeant, mais il gardait son calme, du moins en apparence, jusqu'à ce que le guérisseur arrivât.

Heureusement, ce n'était qu'une grippe, rien de plus. Hermione en avait déjà eu une, une fois, elle savait donc qu'elle allait s'en sortir, mais que cela prendrait plusieurs jours. En revanche, Severus semblait toujours aussi inquiet et avait demandé des dizaines de fois au moins à son ami s'il était certain que ce n'était que ça. Christian était un soignant reconnu, pourquoi diable l'acculer ainsi de questions ? Mais elle était trop fatiguée pour s'en insurger, si bien qu'elle s'endormit sans demander son reste.

Quand elle se réveilla à nouveau, le jour s'était levé. Elle avait encore un linge humide sur le front et bien qu'elle se sentît moins transpirante, elle se doutait que la fièvre n'avait pas entièrement disparu. Ce n'était rien de grave, ce qui la dérangea en revanche, ce furent les courbatures affreuses qu'elle ressentait dans tous les muscles de son corps. Elle bougea un peu pour se mettre dans une posture plus confortable et regarda autour d'elle. Severus n'était pas là… il l'avait une nouvelle fois laissé à son sort.

Elle ne sut pas vraiment si elle se sentait plus triste qu'énervée ou l'inverse, mais elle lui en voulait. Elle savait qu'elle ne risquait rien à proprement parler, elle était jeune et en pleine forme, mais était-ce une raison pour la laisser seule alors qu'elle avait besoin de lui ? Avait-il peur d'attraper lui-même la grippe ? C'était un risque en effet… et il n'avait plus son âge, mais cela n'y changeait rien pour elle.

« De toute façon, je sais très bien me débrouiller toute seule… je n'ai besoin de personne ! »

Les yeux clos à nouveau, elle soupira de dépit. En fait, elle avait peut-être un peu besoin d'aide… elle voulait boire et, plus encore, elle voulait aller aux toilettes. Hermione se tourna comme elle put pour s'assoir au bord du lit et chercha la corde d'appel pour demander à Emily son aide. Elle n'eut pas le temps de tendre son bras que la porte de sa chambre s'ouvrit lentement. Severus entra, cherchant à être discret et à ne pas faire de bruit, en tout cas jusqu'à ce qu'il voie sa femme assise :

- Mais qu'est-ce que vous fabriquez ? Allongez-vous bon sang, vous êtes malade !

- Je ne suis pas mourante, ne pût-elle s'empêcher de répliquer avant de regretter cette remarque. Mais je suis fatiguée, et j'avais besoin d'aide, et vous n'étiez pas là !

- J'étais aux toilettes, je suppose avoir le droit de m'absenter quelques minutes non ?

Oui, certes, mais elle ne le lui dit pas, alors, qu'il avait raison. Alors qu'elle gardait le silence, il s'approcha d'elle. Il avait l'air tout aussi malade que sa femme, la fièvre en moins, alors qu'il s'apprêtait à la recoucher :

- Non, je… je dois moi aussi aller aux toilettes… admit-elle en regardant ailleurs.

- Je vais vous apporter un bassin de…

- Je préfèrerais me rendre dans la salle d'eau !

- Vous êtes encore trop faible.

- Alors, demandez à Emily de m'aider, mais je ne veux pas faire ça dans le lit !

- Elle n'est pas là, elle est allée chercher des plantes chez l'apothicaire.

- Alors, aidez-moi à aller jusqu'à là-bas, je me débrouillerai une fois sur place !

- Vous êtes têtue…

- Je dirais plutôt que je suis tenace.

Severus secoua la tête et au lieu de l'allonger, l'aida à se redresser. Elle avait gagné cette bataille. Contente, Hermione se sentait capable de marcher en se tenant à lui, ce qu'elle fit lentement, mais sûrement. Arrivée à la salle d'eau, elle relâcha son époux et s'apprêta à relever sa chemise de nuit, mais remarqua qu'il ne sortit pas de la pièce :

- Vous comptez vraiment rester ? ironisa-t-elle.

- Vous tenez à peine debout.

- Oui, mais vu que je suis une dame, je fais ça assise, donc ça devrait aller.

- Vous êtes insupportable, soupira-t-il.

Sans attendre de réponse, il sortit de la pièce. Hermione l'imita en silence tout en faisant ce qu'elle avait à faire. C'était lui le plus insupportable des deux. Quand elle eut fini, elle se redressa difficilement, se rhabilla comme elle put et se lava les mains. Severus grogna derrière la porte :

- Puis-je entrer ou toujours pas ?

- Vous pouvez.

Elle se séchait déjà les mains quand il s'approcha d'elle à nouveau. Quand elle se tourna, il était déjà juste devant elle, ce qui la força à relever la tête pour le voir, ce qui lui donna quelques vertiges. Severus posa ses mains sur les hanches de sa femme pour la maintenir debout, puis il s'approcha d'elle un peu plus, jusqu'à ce qu'elle soit entièrement blottie contre son torse. Hermione ne bougea pas, calant simplement sa tête contre lui, étrangement bien ainsi.

- Ça va aller ? s'enquit-il.

- Oui… ça va…

Alors qu'elle s'attendait à ce qu'il la repoussât, il la souleva et la prit dans ses bras. Hermione s'agrippa comme elle put et le regarda tandis qu'il la transportait jusqu'au lit :

- Vous allez finir par tomber à force de n'en faire qu'à votre tête.

- Sauf si vous êtes là pour me retenir dans ma chute, répondit-elle.

- Alors, veillez à ne pas tomber pendant que vous me faites poireauter devant une porte !

Hermione ricana légèrement :

- La fièvre vous fait délirer ? Pourquoi riez-vous ?

- Votre répartie m'avait manquée, avoua-t-elle.

Severus ne répondit rien et se contenta de la remettre au lit. Elle se sentait épuisée malgré les heures de sommeil. Faire fi de ses courbatures était au prix d'un effort surhumain, elle devait l'avouer, mais ce n'était pas un tarif trop élevé contrairement à d'autres actes qui coûtaient bien plus cher. La lionne n'eût pas le temps de se sentir triste à cette idée, son mari lui déposant un baiser sur le front :

- Hum, vous êtes encore chaude, c'est donc bien ça, votre fièvre vous fait délirer. Reposez-vous Hermione…

- Vous restez avec moi ?

- Aussi longtemps que vous aurez besoin de moi.

- Merci…

Rassurée, elle se contenta de fermer les yeux et se rendormit.

Severus tint sa promesse et ne la laissa pas tomber pendant les jours suivants, ne la laissant que pour répondre à ses propres besoins fondamentaux, mais il était alors remplacé par les parents de la lionne. Ils étaient arrivés bien vite pour tenir compagnie, eux aussi, à leur fille, cette fois avec moins d'inquiétude que la dernière fois qu'ils eurent à la veiller, surtout qu'ils étaient contents de constater la présence de leur gendre.

Très vite, Hermione se sentit mieux. Le thym avait calmé la toux rapidement, le miel avait calmé sa gorge et sa fièvre avait baissé avec la patience. Ne lui restait encore plus que quelques douleurs musculaires qu'elle avait bon espoir de voir disparaître avant même Noël. Dans deux jours, la fête allait battre son plein et même si tout le monde, notamment sa belle-mère, avaient proposé d'annuler le gros repas, Hermione avait insisté pour le maintenir. Elle avait envie de festoyer en famille, d'autant qu'elle se sentait de plutôt bonne humeur depuis que les symptômes de sa grippe avaient diminué.

Alors qu'elle venait de manger dans sa chambre, accompagné par Severus qui avait laissé, malgré les convenances, les Granger manger sans leur hôte, la jeune Lady s'étira. Son époux, qui avait élu domicile depuis plusieurs jours dans le fauteuil à côté du lit, la regarda :

- Vous avez encore mal ?

- Oui, un peu, admit-elle. Mais beaucoup moins qu'il y a quatre jours.

- Je vais demander à Trala de vous faire une infusion de reine de pré, je reviens.

Il prit soin de récupérer les plateaux repas et la laissa pour quelques instants. Il prenait bien soin d'elle, contrairement à la dernière fois, et Hermione en oubliait presque qu'elle lui en voulait. Car oui, même s'il était prévenant et bien présent, elle n'oubliait pas qu'il avait préféré partir lâchement à Paris avec une autre plutôt que de rester auprès de son épouse, ce qu'il n'aurait jamais fait avec Polaris, elle en était certaine. Pouvait-elle néanmoins sincèrement le haïr alors qu'il avait simplement été amoureux de sa première femme, ce qui n'était pas le cas avec elle, aujourd'hui ? Il était clair que non, mais elle s'octroyait volontiers le droit d'être agacée et de vouloir un juste retour des choses. Pour cela, elle prévoyait de continuer de faire appel à ses services aussi longtemps que possible !

Quand il revint avec une tasse de thé fumante, qu'il déposa sur la table de nuit à côté d'elle, il lui passa les vœux de bonnes nuits de ses parents qui eux-mêmes étaient allés se coucher. Puis, il regarda sa montre et dit :

- Je vais vous laisser dormir, il se fait tard, nous avons fait trainer le repas en discutant.

Oui, ils avaient beaucoup parlé, ce qui était le cas de nouveau depuis qu'elle n'avait plus de fièvre. C'était probablement ce qui était le plus agréable d'ailleurs, de retrouver un interlocuteur intéressant durant les repas ou durant les temps longuets de l'après-midi. Pourtant, même si elle savait qu'il allait indéniablement rejoindre sa chambre pour dormir, le fauteuil lui ayant suffisamment servi de lit les deux premières nuits, elle chercha une excuse pour le faire rester un peu plus longtemps :

- Severus…

- Oui ?

- Pourriez-vous rester le temps de mon thé ? Pour pouvoir m'aider à m'installer ensuite ? ajouta-t-elle pour expliquer sa demande.

- Vous avez encore si mal que ça ? s'étonna-t-il.

- Oui un peu… mes jambes sont lourdes et j'ai l'impression de peser une tonne

Ce n'était pas un mensonge, même si elle était en mesure de se mobiliser sans trop de difficultés. Il le savait d'ailleurs assurément, car il la regarda avec méfiance. Avait-il compris qu'elle cherchait seulement un prétexte ? Elle ne savait pas trop, mais il s'approcha et retira la couette qui la couvrait. Elle allait lui demander ce qu'il faisait, mais elle comprit avant d'avoir le temps de s'insurger. Il s'installa comme il put au bord du lit et commença à lui masser les jambes. Hermione sentit ses joues rosir, mais n'osa rien dire… c'était affreusement agréable !

Les doigts de Severus passaient et repassaient lentement, mais fermement sur les mollets de la lionne qui ferma les yeux. Elle était sur un petit nuage et regretta de ne pas avoir eu cette idée avant. Jamais elle n'avait eu pareille occasion de se faire chouchouter et c'était bien dommage vu le bien fou que cela lui procurait. C'était bien mieux que n'importe quelle tisane anti-inflammatoire !

Après un moment de ce traitement agréable, Hermione sentit que son mari ralentissait, sûrement pour finir le massage en douceur, ce qu'elle ne voulait pas spécialement. Sans bouger, ce fut à peine si elle s'entendit lui grogner de continuer. Il s'arrêta pourtant un moment et alors qu'elle allait rouvrir les yeux, il remua un peu sur le lit et reprit le massage, plus doucement encore. Cette fois, la sensation était légèrement différente.

C'était toujours aussi agréable, bien qu'il y eût quelque chose de plus. Hermione se concentra pour savoir quoi et comprit quand elle reconnut la sensation de chaleur dans son ventre… un désir coupable l'envahissait insidieusement. Elle sentit ses joues devenir brûlante, mais ne voulait pas pour autant que cela cesse. Hélas, Severus s'arrêta et quand elle rouvrit les paupières, elle le vit sur le point de se lever, l'air troublé.

Elle n'était pas experte en la matière, cependant la lionne était certaine qu'il avait lui-même envie d'elle. Comme lors de leur dernier ébat, son corps sembla prendre le contrôle sans l'aide de son cerveau :

- Continuez ! ordonna-t-elle.

- Je ne…

- J'ai dit, continuez !

Severus semblait lutter contre une force invisible qui l'empêchait de partir en courant. Sans un mot, il se remit au bord du lit et posa ses mains sur les jambes de sa femme, se contentant de plonger son regard dans le sien. La sensation de chaleur grimpa en flèche et descendit jusqu'à son bas ventre tandis que les mains de son mari montaient au-dessus de ses genoux, glissant sous sa chemise de nuit, mais surtout sous son pantalon de dentelle, le long de ses cuisses, qu'il massa distraitement.

- Plus haut… dit-elle en tentant de ne pas paraître trop pressée.

- Par Merlin…

Sous ces simples mots, la capitulation du sorcier fut prononcée. Il retira ses mains, uniquement pour mieux les repasser sous la tenue de nuit de sa femme et attraper son sous-vêtement, pour le lui retirer. Hermione poussa un léger hoquet de stupeur, mais au lieu de se débattre, elle tenta plutôt de lui faciliter la tâche en bougeant comme elle put malgré ses courbatures. C'était de toute manière comme si elle n'en avait plus alors qu'elle sentit l'air frais sur son fondement.

Après qu'il eut fini de lui enlever ce qui gênait, il se rapprocha d'elle pour la toucher comme elle aimait ! Dès qu'elle sentit la main de son mari taquiner son con, Hermione grogna, attrapa la chemise de Severus et le tira contre elle pour l'embrasser avec envie. C'était plus fort qu'elle, la situation avait dérapé cette fois encore et elle ne voulait qu'une chose, que cela continue.

En quelques secondes, sans même savoir comment cela était possible, Hermione se retrouva allongée en travers dans le lit, Severus au-dessus d'elle qui l'embrassait toujours avec fougue. Bien qu'elle eût envie de déshabiller son époux, elle ne put qu'à peine faire glisser ses bretelles et tirer sa chemise, sous peine de devoir déserter la bataille que sa langue menait contre celle de son mari. Ce dernier dut donc se débrouiller pour libérer son membre de lui-même, ce qui ne semblait pas être trop complexe pour lui.

Sans déclarer forfait avec sa bouche, il écarta un peu plus les jambes de sa femme et se cala entre. Hermione sentit sa main se glisser entre eux alors qu'il se contenta d'attraper son propre membre. Elle aurait aimé protester, mais elle n'en eut pas besoin, car elle sentit rapidement la pointe du sexe de son époux frotter contre son bout de chair sensible. Avec sa main, il le fit bouger de haut en bas, entraînant des frottements aux effets délectables. C'était tout aussi agréable que lorsqu'il utilisait ses doigts, à l'exception que la sensation était plus douce et fraîche. La finalité fut en tout cas la même et Hermione eut le plaisir de sentir les décharges libératrices et les contractions répétées de son antre, frappé par le plaisir ultime.

Sous l'effet de son bien-être, elle perdit la bataille et, victorieux, Severus s'attaqua à son cou. Il ne l'embrassa néanmoins pas cette fois-ci, non, il aspirait étrangement sa peau entre ses dents et la mordillait délicatement, ce qu'elle trouva bon. Ce fut cependant en sentant son mari entrer en elle qu'elle soupira son bien-être, surtout quand il commença à bouger en elle :

- Hum… Severus… oui…

Ces encouragements le motivèrent, car ses mouvements de va-et-vient furent plus vifs, forçant Hermione à écarter ses jambes un peu plus. Elle remua même son bassin et poussa alors un léger cri qui la fit ouvrir les yeux. Severus stoppa ses gestes et la regarda, paniqué.

- Par tous les fondateurs, Severus, continue… ne t'arrête pas !

Il lui fallut deux secondes pour comprendre que ce cri étrange était en réalité une réaction de plaisir qu'elle-même ne comprit pas tout de suite. Il reprit ses mouvements et Hermione attrapa les cheveux de la nuque de son époux

- Plus fort… je t'en supplie, plus fort…

Severus poussa un grognement bestial et attrapa quant à lui les épaules de sa femme en passant ses bras sous les siens. L'agrippant ainsi avec force, il donna des à-coups plus puissants, entraînant de nouveaux cris de la part de sa femme qui, pour étouffer le bruit, mordit l'épaule de Severus qui ne s'arrêta pas pour autant.

Quelques mouvements suffirent ainsi à la faire lâcher prise à nouveau, suivi de près par son Lord qui se crispa au fond de son ventre. Hermione sentit des soubresauts qui venaient buter contre ses parois internes. C'était plus flagrant que la dernière fois, elle sentait clairement la délivrance de son mari.

Épuisé, il se laissa tomber sur elle, l'écrasant à moitié, ce qui ne la dérangeait pas. Elle se sentait simplement bien, et cette fois, ni sa transpiration ni ses courbatures n'eurent de lien avec un virus quelconque.

Le lendemain matin, la lionne fut réveillée par un bruit étrange. Ouvrant les yeux difficilement, elle trouva l'origine de ce son, tantôt rauque, tantôt sifflant… Severus ronflait. Ce n'était pas encore l'heure de se lever, mais il était difficile pour la lionne de se reposer à côté de cette locomotive. Elle se contenta donc de se tourner sur le côté pour observer son mari.

Le feu de cheminée donnait tout loisir à Hermione de le regarder malgré l'absence de lune au-dehors. Il semblait si paisible et calme ! Depuis son retour, il avait repris du poil de la bête et même s'il était toujours pâle, il paraissait moins maigre et plus serein. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais la jeune Lady se sentit rassurée au plus profond d'elle-même.

Remettant en place une mèche de cheveux rebelles de son mari, elle se surprit à sourire en le trouvant mignon. C'était surprenant de constater toutes les émotions qu'il pouvait lui faire ressentir en si peu de temps, mais cela l'était d'autant plus de se rendre compte qu'elle aimait ça…

Bien entendu, elle se passerait volontiers de ses crises de colère et de tristesse, mais elle avait la sensation étrange que tout cela était nécessaire. C'était aussi étrange que stupide, elle le savait, mais elle n'arrivait pas à se sortir cette idée de la tête. Peut-être devrait-elle en parler avec sa mère ?

En attendant de pouvoir avoir une conversation avec elle, Hermione passa délicatement sa main sur la joue de son mari, se demandant si elle ne devrait pas le réveiller pour pouvoir s'endormir à nouveau. Elle allait finir par regretter de lui avoir demandé de dormir avec elle ! Elle en avait pourtant eu besoin, ne souhaitant pas rester seule une fois de plus, ne supportant plus l'impression désagréable d'être surveillée dans cette maison. Elle ne lui avait pas expliqué le pourquoi de sa demande et il aurait bien pu refuser, mais la technique de Lavande était apparemment vraie : un homme ne pouvait rien refuser à une femme après avoir partagé sa couche ! Enfin, le principal, c'était tout de même qu'avec lui à ses côtés, elle se sentait plus en sécurité.

Peut-être était-ce à cause de sa main, mais Severus finit par grimacer et marmonna :

- … veux pas y aller…

- Où ça ? demanda Hermione qui s'était figée en pensant l'avoir réveillé.

- En bas…

- Quoi ?

Hermione se redressa légèrement sur son coude et constata que Severus dormait toujours. Il grimaça plus encore alors qu'elle retira sa main :

- … me force pas… je ne veux pas…

Ce n'était pas compliqué de savoir qu'il était en train de cauchemarder, mais il était plus difficile de savoir que faire.

- … il fait trop noir… je le ferai plus… non… pas la trappe… grand-père… pas le noir… j'ai peur du noir… s'il te plaît…

Severus commença à s'agiter légèrement et Hermione reposa à nouveau sa main contre sa joue :

- Tout va bien Severus ! Tu n'es pas enfermé, ce n'est qu'un mauvais rêve !

Bien que bougeant toujours sa tête à droite et à gauche, il sembla l'écouter alors qu'elle continua doucement :

- Je suis là Severus… tu ne risques rien, détends-toi… oui, voilà, calme-toi. Tu n'es pas seul, tu es en sécurité…

Enfin de nouveau calme, les yeux toujours clos, Severus se tourna sur le côté et passa un bras fort autour de sa femme, qu'il serra contre lui. Hermione se sentit un peu comprimée mais se blottit tout de même contre lui pour chercher une position plus convenable sans le réveiller. Après un instant, il marmonna à nouveau :

- … hum… t'aime…

Hermione ne bougea pas en entendant ces mots. Il la prenait clairement pour Polaris et cette idée lui fit mal au cœur, mais il la tenait si fort contre lui et semblait si apaisé… soupirant, elle décida de ne pas lui en vouloir cette fois-ci. Elle l'avait tutoyé, déjà pendant l'acte, peut-être était-ce pour cela qu'il la prenait pour son ex-femme. Après tout, ils se tutoyaient clairement vu les lettres qu'il lui écrivait. Tout en essayant de ne pas déprimer, elle se contenta de jouer le jeu, pour lui :

- Je t'aime aussi…

Ce fut affreusement étrange de dire ces quelques mots… c'était la première fois qu'elle les disait à quelqu'un d'autre que ses parents et cela avait une tout autre portée, même si elle l'avait dit uniquement pour apaiser son mari ! Il continua de la blottir contre lui, probablement satisfait, difficile à savoir.

- Dors bien Severus…

Cela fonctionna en tout cas, car le sorcier se laissa de nouveau tomber dans les bras de Morphée, non sans serrer dans les siens sa femme, même s'il pensait à l'ancienne.