Petit mot de l'auteure : c'est totalement la faute de la 150e nuit du FoF, le thème était "Le secret de la licorne" ou "Les cigares du pharaon" Bah qui dit licorne dit Gary, finalement 'ai écrit sur les deux et ça a donné un gros bordel. En même temps, c'est Verania.
- J'ai l'impression que vous êtes une espèce de monstre, dit la licorne qui me servait de meilleur ami à l'obscur personnage devant nous.
Comme bien souvent dès que Gary disait quelque chose, je soupirais. Cet idiot finirait vraiment un jour par écrire un bouquin intitulé « Comment énerver votre kidnapper en moins de dix secondes ». Enfin, il l'écrirait si on se sortait vivants de ce bourbier. Ce qui n'était pas vraiment gagné, vu la tête furieuse de notre kidnappeur.
- Comment ça « un monstre » ? Je suis tout sauf un monstre !
- Bah... Un peu quand même. Dit lui, Sam.
Je n'avais pas vraiment envie de me retrouver mêlé à ça. Mais comme de toute façon ma vie semblait se résumer à me retrouver dans des histoires que je n'avais pas demandé, je supposais que le moment où j'allais être prit à partie allait bien arriver. Je reportais donc mon attention vers notre mystérieux enleveur et fit la moue. Avec son corps de lion et sa tête d'humain, le mélange était perturbant. Surtout que sa tête n'était même pas particulièrement jolie.
- Il a pas tord, fus-je donc bien obligé de dire.
Quoi ? J'étais quelqu'un de très honnête.
- Je ne suis pas un monstre espèce d'ignorants ! Je suis un sphinx !
Il avait jeté cette phrase comme si c'était censé nous impressionner.
- Tu sais ce que c'est un finq, toi ? Demandais-je à Gary.
- Non.
- Un sphinx idiots ! Une créature sublime et puissante au service du grand pharaon que je sers.
- Oh, ça je connais, commenta Gary.
- Vraiment ? Demanda le sphinx, apparemment ravit de voir que son otage savait ce qu'était un pharaon.
Sûrement ce disait-il qu'il était en train de gagner l'ascendant sur nous, que nous allions frémir en entendant ce nom. Le problème, c'est que de 1° je ne savais pas ce qu'un pharaon était mais que, de 2° je connaissais très bien Gary.
Je savais qu'avec le ton qu'il avait employé, le pauvre bougre allait être déçu.
- Ouais, répondit la licorne. Il avait un cigare si magnifique... Si bon, si généreux... Forcément après j'ai dû lui passer le mien. Il l'a fumé comme pas possible.
- Les pharaons ne fument pas le cigare, fit remarquer le sphinx en fronçant les sourcils.
- Oh, je sais, répondit Gary en baissant la voix. Mais mon ami est... comment dire... Il est encore si jeune, je suis un peu obligé de recourir à des métaphores pour préserver ses virginales oreilles.
- Ça fait bien longtemps que mes oreilles ont cessé d'être vierges à cause de toi, grommelais-je.
Ce fut à cet instant que le sphinx comprit de quoi parlait Gary. Comme tout bon kidnappeur qui se respecte, il se mit à rougir devant ces propos graveleux.
- Les pharaons ne... Enfin... C'est que...
Il balbutia encore quelques instants avant de se reprendre.
- Bref ! Assez de discours ! Mon pharaon m'a ordonné de te kidnapper, Sam l'Indomptable. En effet, quand il était enfant...
- Oh non, gémis-je.
- Si, renchérit Gary. C'est en train d'arriver.
- Quoi encore ? Qu'est-ce qui est en train d'arriver ? S'agaça le sphinx.
- Vous, le méchant kidnappeur, qui faites le monologue du méchant kidnappeur. C'est horrible.
- Insupportable.
- Ce n'est ni horrible ni insupportable ! S'énerva notre enleveur. C'est un moment essentiel pour comprendre la psychologie de votre ravisseur ! Ne voulez-vous pas savoir ce qui l'a conduit à s'en prendre à vous.
Je n'eus pas besoin de regarder Gary pour savoir qu'il allait répondre la même chose que moi.
- Non, pas vraiment, dit-on en harmonie.
- Ce que la Terre veut savoir, en revanche, c'est mon secret, déclara la licorne. Je pensais te le dire quand tu finirais par conclure avec Chevalier Belle Face, mais puisqu'il y a après tout une petite probabilité pour que ce sphinx nous tue, il me faut bien te l'avouer maintenant.
- Euh... vous devez vraiment le dire maintenant ? Demanda le sphinx.
- Ouais. Voyez ça comme mes dernières paroles. Sam, j'ai un aveu à te faire...
Je m'attendais au pire.
Si vous connaissiez Gary comme je le connaissais, vous auriez fait de même.
- Ce pharaon qui m'a fait goûté son cigare... Je n'ai pas réussit à le faire jouir.
Là, j'hésitais entre le « Bordel, pourquoi tu me parles de ça ? » et le « ah bon ? ». J'optais toutefois plutôt pour une voix douce.
- Merci Gary de m'avoir confié ça, je sais que ce n'est pas le genre de chose que tu admets facilement.
- Merci Sam. C'est vrai, c'est compliqué à admettre... Mais tu vois, j'étais pas vraiment dans le mood... Ou peut-être n'est-ce qu'une excuse que je me donne. Ce que je veux dire, c'est que quand tu prendras ton envol, toi aussi tu seras confronté à ces problématiques. Et il ne faudra pas que tu paniques ! On n'arrive pas toujours à satisfaire l'autre. Ce n'est pas grave. Le plus important, c'est le respect. Respecter l'autre, ses désirs, ses limi...
- Vous avez pas un peu fini, là ?
Gary et moi nous retournâmes de concert vers le sphinx. Je l'avais complètement oublié.
- J'étais dans un discours important sur le consentement et le respect sexuel, là ! S'énerva Gary. Vous vous en foutez peut-être ?
- Non, non, pas du tout, vous avez raison, le consentement c'est important, mais pas maintenant...
- Ah. Tu entends ça Sam ? Il y a des moments où le consentement c'est important, et d'autres fois non. Aller bordel, j'ai entendu assez de conneries pour aujourd'hui. Tu peux le faire exploser ?
Le sphinx au consentement-à-la-temporalité-relative n'eut le temps que de dire « Hein ? » que je m'étais magiquement libéré de nos liens et, d'un geste de la main, l'avait assommé.
- Franchement, les kidnappeurs ce n'est plus ce que c'était, commenta Gary.
