How to use IV :

NB 16 : Comme prévu à la fin du dernier chapitre, c'est un épisode spécial Halloween ! En retard, je sais ! ^^' Mais on ne change pas une équipe qui gagne ! Et puis, je préfère prendre mon temps à écrire plutôt que de me dépêcher et vous offrir un chapitre médiocre.

NB 17 : Il va être question de maquillage dans ce chapitre. J'ai un secret : je ne mets pas de maquillage IRL. Donc je suis une incompétente dans le domaine. Alors, si certaines choses vous choquent, j'suis désolé !

NB 18 : Une seule question :') Parce qu'au final, je sais toujours pas ! Cette fiction… Avec ou sans trio amoureux ? Deux choix : Kizaru x Chesca x Akainu OU Doflamingo x Chesca x Akainu. Dans tous les cas, ça va partir en cacahuète ! Et de toute manière, il y a déjà une relation Chesca x Akainu dans cette fiction, bien qu'elle soit ULTRA dérangeante, j'avoue. Mais vous avez bien regardé les films « 50 Nuances de Grey » sans être autant mal à l'aise, bandes de coquin(e)s !

NB 19 : Ce chapitre est très long. Donc, vu le temps que j'y ai mis, vous avez intérêt à kiffer et à laisser un max de commentaires ! Je vais donc prendre mon temps pour les autres fictions, que j'ai délaissées !

So enjoy !


Chapitre 5 :

Ma situation ne pouvait pas être pire ! Ces soldats ont beau être sous mes ordres, ils vont aller cafter chez Akainu que je manigance quelque chose de louche ! Je les fixe, l'air aussi accueillante que possible, avant de me lever de mon canapé et de me rasseoir derrière mon bureau.

- Je peux vous aider, messieurs…. ?

- On… On venait vous déposer nos… rapports, vice-amirale….

- Déposez-les sur le bureau.

Les soldats s'observent en silence, pour décider qui va s'avance en premier en ma direction. Résolue à les faire taire par n'importe quels moyens, je vais clairement leur faire comprendre à qui ils ont affaire. Je vois le temps qui s'écoule, mais toujours pas de dossiers sur mon bureau. Ces crétins s'amusent à choisir au Chifoumi pour se décider qui y va le premier. Je me racle bruyamment la gorge pour les ramener à la raison et les foudroie littéralement du regard.

- Je n'ai pas de temps à perdre. Soit vous les déposez, soit vous partez et je considérai que le travail n'a pas été fait. J'en avertirai l'amiral en chef…

- N…n..non ! Ne faîtes pas ça !

Un soldat sort alors du lot, et s'avance timidement vers mon bureau, avec de gros dossiers dans les bras. A son visage, je constate sans problème l'effet de ma menace : son visage transpire de stress, et ses deux pupilles sont dilatées au maximum. Je me calme et adopte une attitude plus détendue et plus positive, et lui affiche un grand sourire. Ce brusque changement de personnalité déstabilise immédiatement les soldats.

- Vous fonctionnez au stress et à l'ultimatum, soldats. Nous ne devrions pas en arriver à de telles extrémités pour obtenir des dossiers, vous ne croyez pas ?

- …

Je pousse mon bac contenant mes dossiers corrigés et range les dossiers dans un tiroir vide de mon bureau.

- Posez vos dossiers ici et que cela ne se reproduise plus !

- O….oui vice-amirale !

Une nouvelle pile de dossiers se crée devant mes yeux impuissants, avant que le groupe de soldats s'en aillent, me laissant à nouveau, seule. Du moins, seule en apparence. Je pousse un énorme soupir de soulagement, avant de me lever pour fermer ma porte à clé.

- Je vais devoir redoubler de vigilance à partir de maintenant… Je ne peux pas risquer notre secret à cause d'une gaffe aussi stupide !

Je m'étire longuement, et observe Ryuk, toujours le visage tordu par une immonde grimace. Il est planté au milieu de la pièce : nous nous observons. Je m'adosse au mur, et croise les bras, en le fixant le plus naturellement possible. Ses sourires sont aussi crispants que ceux d'Akainu.

Ma seule consolation est de savoir qu'au moins, Ryuk n'a pas autant mauvais fond que mon supérieur. A moins que..

- Dis-moi Ryuk.. Quelque chose m'intrigue... Ce cahier de la mort possède une force extrêmement maléfique.. Et pourtant, il est tombé entre mes mains. Pourquoi donc ?

- Il n'est pas directement arrivé dans tes mains, gamine.. Redescends de ton piédestal. Il m'a échappé des mains, et il est tombé dans ton monde. Tu as été la première à t'y intéresser et à l'utiliser... C'est par hasard que tu l'as dans tes mains..

Je médite quelques minutes ces paroles avant de me rendre à l'évidence.

- En acceptant de me servir de ce cahier… J'ai signé un pacte avec le diable en personne..

Ryuk accueille cette déclaration avec un rire glaçant, m'hérissant tous les poils de mon corps. Je me frotte les bras et le fusille des yeux.

- Arrête ça immédiatement. Tu me fais froid dans le dos !

- Hyink.. Hyink..

Un vent froid me traverse de part en part, tandis que Ryuk franchit les derniers mètres qui nous séparent. Je reste immobile contre mon mur, et me prépare mentalement à éviter une attaque de sa part. Mais, à mon étonnement, il se contente de s'arrêter devant moi et se penche pour me regarder droit dans les yeux.

- Même si je suis tenue de rester à tes côtés jusqu'à ce que toi, ou le Death note disparaissiez.. Mais sache une chose : je ne suis pas ton allié !

- Je vois..

Mes derniers mots sont murmurés tandis que je digère l'information. Il n'est pas mon allié. Je ne dois pas attendre de grand-chose de lui, dans ce cas.

- C'est très regrettable, Ryuk.. J'aurais au moins, voulu que tu me serves à quelque chose au lieu de rester un épouvantail volant..

D'un coup d'œil abstrait, je regarde l'heure et écarquille les yeux.

35 longues minutes se sont déjà écoulées ! Je me précipite sur mon bureau pour prendre quelques affaires, et récupère le Death Note que je glisse dans un dossier. Sans faire attention à Ryuk, je cours jusqu'à la porte, la déverrouille et manque de renverser un soldat qui allait frapper à ma porte. Nous nous dévisageons quelques secondes avant que je m'écarte et m'éloigne de mon bureau en trottinant devant son regard étonné.

- Vice-amirale… Qu'est-ce que je fais de mes dossiers ?

- S'il n'y a pas urgence, dépose-le sur mon bureau ! Sinon, va voir le bureau voisin !

J'accélère ma course et cours à en perdre haleine jusqu'au port, où je vois les derniers passagers qui montent à bord du bateau. Je plonge mes mains dans mes poches et sors quelques pièces de monnaie que je tends au contrôleur. Ce dernier fronce les sourcils et m'échange la monnaie contre un billet qu'il composte. Je montre les marches et m'écroule sur le siège le plus proche, fatiguée par ma course.

- Oula.. J'ai besoin de refaire du sport moi… Un entraînement… serait parfait pour me remettre… en forme !

Je reprends lentement mon souffle, assise sur mon siège de fortune à l'arrière du bateau, avec pour seule compagnie, ce fichu contrôleur. Ce dernier est occupé à compter le nombre de tickets en sa possession et l'argent amassé. Je serre les dents et je finis par détourner le regard pour éviter de faire un autre meurtre. Il est clair que ce type ne travaille pas sur ce bateau par passion mais plutôt pour l'argent !

Je prends une longue inspiration pour me calmer et ferme un instant mes yeux. Je ne dois pas laisser mes pulsions meurtrières causées par ce cahier, diriger mes actes ! Je devrais même le brûler pour ce qu'il est ! Je me suis engagée dans la Marine par amour de la Justice et pour servir les honnêtes gens contre la piraterie et la criminalité ! Je répète plusieurs fois mes exercices de relaxation mais rien à faire ! Mon corps entier est crispé et une seule chose m'obsède ! Le cahier de la mort et son pouvoir maléfique...

Je n'ai pas hésité un seul instant à assassiner froidement l'un des miens lors de la dernière réunion à Marineford. Une petite voix au fond de moi me souffle qu'il l'a mérité.. ! Qu'il n'avait pas sa place dans la Marine après sa collaboration avec Arlong. Mais ma conscience est toujours rongée par la culpabilité.

- Je commence à rentrer dans le jeu d'Akainu… Soit on est le chasseur… soit on est la proie.. le premier qui a tué l'autre gagne la partie.. !

Je relève la tête et vérifie que je suis désormais seule.

L'endroit est complètement désert. Le contrôleur a rejoint son collègue à la barre, et les autres passagers sont dans les cabines et les espaces communs du bateau. Je me redresse sur mes deux jambes et m'avance doucement vers le rebord du navire. Je pose mes mains sur le rebord et escalade ce dernier pour m'y asseoir, et laisse mes jambes dans le vide. Mes yeux se perdent alors en direction de l'île que je viens de quitter.

Je sens la présence néfaste de Ryuk dans mon dos, mais je chasse rapidement cette pensée. Si j'en suis à me remettre en question actuellement, c'est à cause de lui ! Donc je préfère l'ignorer pour l'instant.. ! Je suis tellement furieuse contre moi-même que, dans un excès de colère, je risque de me retourner contre lui. Et vu qu'il possède un Death Note lui aussi, je crains alors pour ma vie…

Une idée me traverse mon cortex, et une lueur d'espoir brille de nouveau au fond de moi. Je sais ce que je vais faire pour soulager ma conscience... !

Je vais aller voir Akainu et tout lui raconter à propos de ce cahier maléfique. Mais, il serait peut-être plus prudent que je ne l'ai pas sur moi ce soir. Si je le perds des yeux un seul instant et que quelqu'un de malhonnête s'en empare juste par curiosité… Il va y avoir un massacre en peu de temps.

Malgré toute l'aversion que j'ai pour mon supérieur, je ne peux pas lui cacher plus longtemps ce terrible objet.. Mais va-t-il seulement me croire ? Ou daigner de m'écouter ? L'idée ne me séduit pas, mais je dois absolument le prendre à part dans la soirée… Je tourne les différents scénarios possibles dans ma tête, mais aucun ne semble être la bonne solution ! Tous les chemins m'amènent à un triste sort. Un vent frais me caresse le visage et me ramène à ma triste réalité. En tout cas, une chose est sûre..

- Ryuk. Malheureusement pour toi, je t'annonce la fin de notre collaboration.

- Hein … ? Pourquoi ça.. ?

- Ce soir, je m'en vais tout avouer à mon chef. Dès lors que ce sera fait, j'abandonnerai mes droits sur ce Death Note.

L'attitude de Ryuk ne change pas d'un poil, et il se contente de ricaner avec son horrible voix.

- Qu'est-ce qui te fait rire, maudit dieu ?! Me cacherais-tu quelque chose !?

- Hey bien soit.. J'attendrai ton signal… Mais sache une chose : tes remords ne changeront rien par rapport à ce qui t'attend après la mort.

- ….

Celui qui se sert du Death Note, au moment de mourir, ne doit pas s'attendre à aller au Paradis ou en Enfer… ! m'avait-il dit.

- De toute manière, quand tu me l'as dit, c'était déjà trop tard… Nezumi était mort..

- Héhéhé... Tu n'as donc plus rien à perdre en l'utilisant encore..

Je serre les dents et l'ignore copieusement avec ces belles paroles.

Il ne mérite pas son titre de dieu de la mort pour rien lui ! Il essaie de me piéger dans le cercle vicieux du meurtre ! Mais en y réfléchissant… si j'en ai commis un, pourquoi ne pas continuer sur cette lancée ? Ma peine en sera juste un peu plus longue ! Et personne ne sait que je suis la commanditaire de toutes ces morts !

Non non… ! Pas question !

Un meurtre est déjà très difficile à supporter pour ma conscience ! Si je commence à sombrer dans une série de meurtres en série… Je finirai par me suicider de remords !

- Rends-toi utile pour cette fois, et ferme-là Ryuk.

Malgré ma fatigue, j'articule les derniers mots avec aisance, et mon timbre grave fait immédiatement taire Ryuk. Son sourire se rétracte sur lui-même et il lève les mains, comme unique signe de son abandon. J'observe muette comme une pierre tombale, la silhouette de la base au loin. Un vieux souvenir me revient alors en pleine face.


Flash-Back

Assis dans un bar, deux vice-amiraux boivent en silence, tous deux préoccupés par l'avenir de la Marine. Il s'agit du vice-amiral Smoker, et de la vice-amirale Chesca, tous deux fortement inquiet de leur avenir. Sengoku est parti à la retraite, et après un combat acharné entre Akainu et Aokiji, c'est le Chien Rouge qui en est sorti vainqueur au grand malheur de tous.

- Tu sais Smoker... S'il y a bien une chose dont je suis sûre… c'est que je ne suivrai jamais Akainu dans sa Justice !

Smoker hoche la tête avant de boire cul sec son verre.

- J'te crois…

Je finis à mon tour mon dernier verre, avant de déposer l'argent sur le comptoir et de faire une signe d'au revoir à Smoker. Assez bu pour ce soir… Y'a réunion demain !

Fin du Flash-Back


- J'ai trahi ma parole, Smoker… Pas volontairement.. Mais c'est comme si j'avais… obéi à un ordre d'Akainu. J'ai tué un homme à cause d'un dégoût et d'une rancœur ! Et c'est parfaitement ce qu'il veut … J'espère que tu n'apprendras jamais ça….

Plongée dans de sombres pensées, je contemple la mer qui est calme pour une fois. C'est très rare ces temps-ci.. Nous sommes dans la période charnière qu'est l'automne, avec les arbres dénués de ses feuilles et ce vent glacial. C'est aussi la saison des amours pour les monstres marins. Ils ont donc besoin de se nourrir en conséquence.. Je m'assois correctement en tailleur sur le rebord de bois et observe au loin, des mouvements sous la surface de l'eau me signifiant la présence de monstres.

Ce n'est pas aujourd'hui que je vous servirai d'apéritifs dinatoires, ni demain et ni les autres jours. Je baille d'ennui et m'allonge paresseusement sur mon perchoir.


Quelques temps plus tard,

Devant mon miroir, je finis de m'appliquer le fard à paupière sombre sur mes paupières. Je cligne des yeux et me regarde sous tous les angles pour améliorer les plus petits détails. Je me repoudre rapidement le visage avec une poudre blanche, pour me donner un air fantomatique, et bien faire ressortir mes yeux, et mes lèvres. Tiens ! J'avais oublié de me mettre du rouge à lèvres !

Je plonge ma main dans ma trousse de maquillage et en ressors un tube de rouge à lèvres, couleur rouge-sang. Je mime un joli cul de poule et applique soigneusement le produit sur mes lèvres. Je les frotte l'une contre l'autre pour finaliser les coins de la bouche. Je range le tube et vérifie une dernière fois que j'ai bien réalisé le contour de mes yeux avec le crayon noir. En plus, j'ai décidé « d'agrandir mon regard » avec le nouveau mascara noir intense, sorti en boutique la semaine dernière. Je ne vois pas vraiment la différence mais bon… Je garde néanmoins mon crayon noir et mon mascara que je place dans mon sac à main noir. J'espère ne pas avoir à m'éclipser pour en remettre une couche…

Je sors doucement de ma salle de bain, et attrape les derniers accessoires de mon déguisement : une longue perruque avec des cheveux lisses et noirs ténébreux ainsi qu'une petite laine pour me protéger du froid. Cette année, j'ai décidé de frapper fort les bons comme les mauvais esprits ! La diablesse Morticia Addams s'est réincarnée en moi pour jouer des mauvais tours aux vilains collègues !

Je prends doucement un vieux collant que j'enfile sur la tête pour cacher mes vrais cheveux. Je combats au moins une dizaine de minutes avec tous mes cheveux qui refusent de coopérer ! Il y a toujours une mèche qui se retire du collant et vient tout gâcher ! Je me place à nouveau mon miroir et m'attaque me longue chevelure en une queue de cheval parfaite. Enfin satisfaite, je place avec douceur le collant-bonnet sur mes cheveux et met enfin cette perruque.

Je vérifie l'état des faux cheveux et élimine en vitesse les nœuds. Je garde un œil sur l'heure, avant de prendre ma brosse à cheveux et de brosser la perruque. Je m'observe faire dans le miroir : j'ai envie de rire et de pleurer en même temps. Je suis ridicule mais tellement magnifique. J'ai du mal à me reconnaitre dans la glace tellement que je me suis appliquée !

Je jette ma brosse dans ma trousse et retourne dans mon salon pour chercher l'accessoire qui m'effraie le plus : les escarpins noirs. Je me penche doucement et écarte les deux chaussures avant de les mettre avec toute la douceur du monde. Mes pieds sont en parfaite adéquation avec ces magnifiques chaussures.. Mais je vais vite déchanter à la fin de la soirée à force de rester debout sur des échasses pareilles !

Anxieuse, je glisse une mèche de mes faux cheveux derrière une oreille et m'avance vers mon grand miroir pour observer le travail. Comme le veut le respect des personnages, je suis habillée d'une longue robe noire moulante sur tout le corps. Un large décolleté ouvre une belle vision sur ma poitrine, mais je compte bien l'atténuer avec ma petite laine noire. Les manches sont un peu larges à mon goût mais donnent un aspect très sombre et maléfique à mon personnage !

Je tourne sur moi-même pour inspecter la robe, et vérifier une dernière fois que je n'oublie pas un détail. Le seul détail que j'ai à reprocher, est la longue de la robe qui, traîne sur le sol, cachant ainsi ma belle paire d'escarpins noirs. Je m'entraîne alors à jouer mon rôle de femme fatale et ténébreuse. Je fixe mon reflet avec un sourire en coin, les yeux plissés et je pivote le haut du corps, hautaine.

- Dommage que je n'ai pas trouvé mon Gomez… Le tableau aurait été encore plus parfait !

Je récupère mon sac à main que je garde à la main, puis sors discrètement de ma maison.

Nous approchons de l'heure où les monstres vont sortir après tout. Je ne tiens pas à me salir en tombant sur le sol à cause d'un petit vampire de la taille d'un nain ! Cette pensée étire un large sourire sur mon visage, tandis que je pars à la vitesse d'un escargot vers le port.

- Qui a eu l'idée de mettre des pavés ?! Ils n'ont visiblement pas pensé aux personnes qui mettraient des talons !

Plusieurs parents me regardent bizarrement, tous déguisés pour fêter Halloween. Je me redresse et tente de marcher plus dignement, avec un faux sourire.

- Belle soirée pour fêter Halloween ? Vous êtes tous monstrueusement moches avec ces costumes ! Parfait pour une digne soirée de l'horreur, hein !

Mes compliments font plaisirs aux enfants qui m'ont entendu et ils me saluent chacun à leur tour avec leurs plus belles grimaces. Je leur tire la langue en retour et continue de trottiner vers le port. J'y arrive enfin, essoufflée et monte à bord du navire, décoré lui-aussi pour l'occasion. Des traces de sang ornent le mur et le plancher du navire, et tout le monde semble jouer le jeu. Sauf peut-être…

- Votre ticket mademoiselle, m'interpelle le contrôleur.

Lui, bien entendu. Je fouille dans mon sac à main et lui tends un billet de 100 berry avec mon plus beau sourire et m'éloigne sans me retourner.

- Gardez la monnaie !

Je rentre doucement dans les espaces communs du navire, et aperçoit avec soulagement qu'un grand nombre des passagers a fait un effort pour se déguiser. Sans me démonter, je traverse la pièce d'un pas assuré, m'attirant tous les regards des hommes et de leurs femmes. Ces dernières les ramènent brusquement à la réalité avec un raclement de gorge commun. Je pivote la tête et pouffe de rire en voyant tous les hommes se faire rouspéter par leurs concubines.

Je repère alors une banquette vide en face d'un couple de loup-garou, et je fais rapidement demi-tour pour m'y asseoir. Je m'appuie nonchalamment sur l'accoudoir de ma banquette, et écoute discrètement, ce qui semble être un jeune couple fraîchement fiancé.

- Je t'ai vu la regarder Jonathan ! Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi hein ?!

- Ma chérie, je te jure que tu te méprends..

Sa fiancée ne semble pas se calmer, et son visage tourne au rouge, furieuse d'être pris pour une idiote. Je baille bruyamment pour attirer le regard sur moi, ce qui marche aussitôt. D'un seul mouvement, les deux tourtereaux ont la tête tournée vers moi. Je leur souris pour les détendre, et ainsi que l'ambiance devient moins pesante.

- A voir vos magnifiques alliances brillantes de mille feux, vous êtes de jeunes mariés… Ne vous faîtes-vous pas confiance à ce point… ?

- … De quoi vous vous mêlez ?! me crache la jeune femme.

- Julie ! tente le dénommé Jonathan. Ce n'est pas une manière de parler aux gens ! Excusez-la mademoiselle… C'est notre première soirée après notre mariage et elle voit le mal partout…

- Ahahaha… Il n'y a pas de mal ! Je crois que tous les mariés passent par là un jour ou l'autre ! Mais, vous devriez apprendre à accepter le regard des autres sur vous, ou sur votre fiancé, miss… Nous sommes malheureusement dans une société où tout le monde a besoin d'avoir un regard sur tout, et un avis.

Jonathan et la belle Julie se regardent à nouveau, puis s'embrassent intensément sur la bouche. Je détourne le regard, les joues en feu.

Pourquoi je suis toujours au premier rang pour voir ce genre de choses…? Beurk.

Je soupire et me détends doucement en m'enfonçant dans le coussin de ma banquette si confortable. Je ferme les yeux et fais le vide autour de moi. J'efface tous les bruits parasites, les voix, les rires, le bruit des bagues… tout.

- C'est donc ça l'amour… ?

Je sursaute, rouvre les yeux et tourne la tête pour voir Ryuk, assis à côté de moi, sur la banquette. Heureusement pour moi, les tourtereaux n'ont rien vu, et finissent leurs baisers enflammés. Je tente d'ignorer Ryuk, mais sa présence vient de faire remonter toutes les angoisses ! Ryuk continue de fixer Jonathan et Julie, désormais enlacés l'un contre l'autre.

- Hey… Tu crois que si je tue son copain, elle voudra bien de moi… ?

Ahurie par sa question, je bloque quelques secondes pour réfléchir à sa question. Un dieu de la mort et une humain ensemble ? En plus d'être immoral de séparer ce jeune couple, je doute sérieusement que Julie accepte de sortir avec une chose qu'elle ne voit pas. Et pas question qu'elle touche le Death Note ! Vu le peu de neurones qu'elle a dans le crâne, je serai la première victime et pas la dernière !

Je vois soudainement Ryuk sortir son Death Note, et l'ouvrir sur une nouvelle page vierge. Putain ! Il va vraiment le faire ce crétin !

Sans crier garde, je me lève et le bouscule pour faire tomber le cahier avant qu'il note le nom du malheureux fiancé. Le cahier lui échappe des mains et tombe sur le sol dans un bruit sourd. Le bruit attire à nouveau l'attention des fiancés qui me regardent, tous deux gênés. Je me tourne vers eux, gênée de les avoir dérangés et me gratte la tête.

- C'est rien… J'ai dû faire tomber un magazine…

Je serre mon sac à main contre moi et pars dans une cabine individuelle pour me reposer. Je suis suivie par Ryuk, vexé. Je remonte ma robe jusqu'à mes genoux, et m'allonge sur une couchette sans faire attention à lui.

- Tiens-toi tranquille, Ryuk… Pas besoin que ton existence s'ébruite plus que nécessaire ! J'aurai déjà de la chance si Akainu me croit sans la moindre preuve..

- Pourquoi t'obstines-tu ? ricane Ryuk. Personne ne connait l'existence des Death Note à part toi dans ce monde..

- Peut-être. Mais les intuitions d'Akainu et de Kizaru sur la mort de Nezumi, sont malheureusement fondées, et si je tue encore par crise cardiaque, cela va attirer les soupçons !

Je tourne ensuite le dos à Ryuk sans attendre une quelconque réponse de sa part. Je tente alors de me reposer le rester du trajet, pour compenser le manque de sommeil que va engendrer cette soirée spéciale. Je somnole rapidement dans un sommeil léger.

Je me retrouve alors dans une pièce tapissée entièrement de noir.

Aucun bruit ne filtre autour de moi, et je finis même par entendre le bruit du sang qui circule dans mes veines et mon cœur qui bat la chamade. En plissant des yeux, je vois un individu sortir de la pénombre et me diriger vers moi, les bras en avant. Mes jambes refusent de bouger, et je suis l'unique spectatrice de ce qu'il me semble être la marche d'un zombie en direction de sa proie. Mais au lieu d'un grognement inhumain, j'entends alors une voix sifflante sortir du corps décomposé. Ce dernier, est habillé d'un habit que je connais parfaitement : un costume de rat.

- N…Nezumi ? Qu'est-ce… Qu'est-ce que tu fais ici… ? Et moi… ?

- Comment as-tu pu… ? Comment as-tu pu me faire ça ? siffle-t-il.

- …

… Comment est-il au courant que c'est moi son assassin ?!

Je cherche vainement des excuses à lui répliquer mais rien ne vient, et Nezumi continue lentement de s'avancer vers moi. Il n'est plus qu'à quelques mètres de moi, quand je remarque que ces yeux sont blancs, sa peau pale et qu'il s'agit d'un véritable mort-vivant !

- NON ! NE M'APPROCHE PAS ! NEZUMI, ARRÊTE !

Mon corps refuse une nouvelle fois d'esquisser le moindre geste, et les derniers mètres nous séparant se réduisent encore pour disparaitre totalement. Les mains de Nezumi m'attrapent par la gorge et nous tombons tous les deux au sol, tandis que sa prise se serre sur mon cou. Je hurle de toutes mes forces, mais le souffle me manque rapidement et je sens mes forces qui me quittent.

Soudainement, j'ouvre les yeux et me redresse sur ma couchette, effrayée par ce cauchemar. Assis sur un fauteuil, Ryul ricane.

- Hyink.. Hyink…Ne t'étonnes pas. Tu feras souvent ce genre de cauchemars !

- …

Je regarde mes mains, qui tremblent sous le choc et serre les poings.

Il n'y a plus d'hésitation possible ! Je dois absolument me débarrasser de ce cahier et oublier qu'il existe ! On ne peut pas être accusée d'un crime dont on n'a aucun souvenir, n'est-ce pas ?

Je reprends doucement mon calme, et me relève calmement. Je sors un miroir de son sac à main et m'inspecte en vitesse pour vérifier mon maquillage. Rien à déclarer.. Tout est OK de ce côté. Je repasse ma robe pour éliminer les plis indésirables, et après une bonne inspiration, je quitte ma cabine pour me diriger vers l'extérieur.

Je marche péniblement avec mes escarpins, et limite la casse avec de tous petits pas. Ce n'est pas le moment de chuter et de se tordre la cheville !

Malgré la situation, j'adresse un sourire séduisant aux hommes sur mon chemin, et parviens enfin à mettre le pied sur le pont. Le bateau est accosté au port de la base, et fait une pause de 10 minutes, le temps de se ressourcer et d'attendre les potentiels voyageurs. Le contrôleur est là, à sa place habituelle près du quai. Je m'avance lentement vers lui, les talons heurtant bruyamment le plancher. Il relève la tête pour connaître la source du bruit, et ses yeux se posent sur moi. Un sourire malsain sur les lèvres, je passe devant lui, en accentuant ma démarche sensuelle, et en me dandinant.

Je descends du navire la mine satisfaite, et m'éloigne du port, me pavanant avec mon déguisement si bien réussi. A mon grand étonnement, les rues sont quasiment vides et je ne croise que quelques rares individus qui n'ont même pas fait l'effort de se travestir. D'ailleurs, toutes m'observent de haut en bas, désapprouvant ma tenue, mais je leur réponds par un sourire provocateur. Nullement déstabilisés, je les entends murmurer dans mon dos, mais je soupire et continue de marcher en direction de la base.

Une étrange boule me prend au ventre, et je commence à ralentir mon allure. Je vérifie avec mon Haki de l'observation que personne n'est aux alentours, et m'arrête devant les escaliers menant à la base. Ryuk prend de la hauteur et disparaît dans le bâtiment. Je soulève un peu ma robe et commence ma longue montée des escaliers de pierre. Après de longues minutes, j'arrive enfin en haut et relâche les pans de la robe. Devant l'entrée, des soldats de ma garnison fouillent les invités de la soirée. J'ai une maigre pensée pour mes soldats qui sont obligés de travailler en ce soir d'Halloween, loin de leurs familles et de leurs enfants.

Les personnes devant moi finissent d'être fouillées et partent à l'intérieur de la base. Les soldats me font signe de faire quelques pas en avant, puis de m'arrêter dans un carré dessiné au sol. Je lève les bras pour me soumettre à la fouille, et me laisse faire. Je souris amusée par la situation, étonnant les soldats qui se mettent en garde.

- Qu'est-ce qui vous fait sourire ?! s'exclame un soldat.

- Oh.. Rien.. Je suis juste amusée que vous ne me reconnaissiez pas.. Je dois être bien méconnaissable avec tout ce maquillage.

- …. V…vice-amirale Chesca ?!

- Héhéhé… Ouais !

Le soldat en train de me fouiller s'arrête et recule pour se mettre au garde-à-vous, rouge de honte.

- V….veuillez m'excuser… Je…Je ne vous avais pas reconnue !

- Ce n'est rien.. Je suis autorisée à rentrer ou je dois être soumise à une fouille plus approfondie ?

- V…vous pouvez passer…

- Comme je vous plains.. Nous n'avons pas le droit de vous faire travailler de nuit, et cette sécurité est inutile. Prenez votre matinée demain. Faites passer le message aux autres soldats de ma garnison qui sont de garde !

- Entendu, vice-amirale !

Je leur rends un magnifique sourire, les faisant rougir jusqu'aux oreilles puis me dirige vers la salle de réception de la base. Pour l'instant, rien ne sort de l'ordinaire. Un panneau indique la direction à prendre au milieu du couloir, et j'entends au loin le bruit de la réception. Anxieuse, je me mors la lèvre inférieure, et avance prudemment jusqu'à la porte en y jetant un coup. Quasiment tout le monde est présent, dans des costumes plus ou moins réussis. Je souffle un grand coup et rentre le plus discrètement possible sans me faire remarquer. Mais c'est raté.

Des collègues à l'autre bout de la salle me remarquent et me font de grands gestes, attirant le regard de tous. J'étire une grimace, et les rejoins rapidement, morte de honte. Je me glisse entre Momonga et Stainless.

Le petit groupe est constitué de mes collègues vice-amiraux, avec Mozambia, Bastille, Cancer, Dalmatian, Doberman, Onigumo et Yakamaji. Tous sauf Onigumo, se sont déguisés pour cette soirée d'Halloween. Ils ont choisi la simplicité en se couvrant de faux sang, et en abimant leurs costumes habituels pour paraître gravement blessés. Seul Momonga a essayé de sortir du lot avec une épée le traversant dans le torse.

Ils me saluent poliment d'un signe de tête sauf Cancer qui m'adresse un immense sourire, avant de s'avancer et de me faire le baiser-main. Je préfère ne pas faire de commentaires et jette des regards autour de nous. Beaucoup de visages me sont inconnus à mon étonnement le plus complet.

- Je crois que tu gagnes le concours haut la main, Chesca, fait placidement Bastille.

- Mhh.. De quel concours tu parles … ?

- Il était obligatoire pour chacun des invités de cette soirée de devenir déguisé.. Et dans l'unique but de nous ridiculiser, grogne Onigumo.

- Tu peux parler Onigumo ! réagit Stainless. Tu n'as fait aucun effort !

- Pas besoin, ricane Onigumo. Je suis déjà monstrueux !

Il recule de quelques pas pour sortir de notre attroupement et se transforme rapidement en une monstrueuse araignée velue. Je frisonne de dégoût et sans m'en rendre compte, me rapproche de Momonga. Ce dernier remarque mon dégoût et se penche pour me souffler à l'oreille.

- J'ignorais que la belle Morticia Addams avait peur des araignées…

- Sans commentaire…

Je l'entends qui rigole légèrement, avant de se redresser. Je garde les yeux fixés sur Onigumo qui va effrayer les autres invités. Je n'ai plutôt pas intérêt à l'avoir dans mes ennemis si je ne veux pas le retrouver sur mon lit dans cette forme ! Brrrr ! Je déménage directement de base dès que j'en ai l'occasion !

Je pivote légèrement pour observer le reste de la pièce, décorée avec des motifs effrayants d'ombre et de silhouette fantomatiques diverses. Il manque néanmoins les plus haut-gradés de cette base : l'amiral Kizaru et l'amiral en chef Akainu. Ont-ils au moins, l'intention faire une apparition durant la soirée ? Ou tout cela n'est qu'un stratagème pour divertir la foute et apaiser les tensions ? Et puis, pourquoi faire un concours, si personne n'est là pour juger ?

C'est bien dans leurs genres d'organiser quelque chose et de ne pas venir, parce qu'ils en ont pas envie.

Un barman s'approche de moi, et il me tend son plateau avec des verres remplis de boisson, sûrement alcoolisées. Sans hésiter, je prends le premier verre à ma portée et il va aussitôt proposer ses services à mes collègues qui en font de même. Je porte le verre à mes lèvres et boit une petite portion du liquide.

- Akainu a de bons goûts en termes d'alcool, remarque Doberman.

- Mh. Encore heureux, grogne Dalmatian. S'il nous avait sorti de la bière bon marché et du champagne bas de gamme, je ne serais déjà plus ici.

Ah.. Mes collègues, de bons buvards à alcool.

- Ce n'est pas avec ça qu'on va finir complètement bourré ! rigole Yakamaji.

- Nous non, mais Momonga et Chesca, ça reste à voir ! rigole Mozambia.

- La ferme Mozambia, marmonne Momonga, dont les joues ont rougies.

- Je ne vais pas m'amuser à boire excessivement pour te faire plaisir de mon côté, rétorquais-je. Trouve toi une autre victime..

Du coin de l'œil, je vois mes collègues qui s'échangent des billets verts, pariant sûrement sur qui finira KO avant les autres. Quels abrutis parfois ! J'oublie presque qu'ils sont vice-amiraux et plus âgés que moi !

- L'amiral en chef Akainu, et l'amiral Kizaru !

Un soldat posté à l'entrée de la salle interrompt toutes les conversions, et un silence s'installe aussitôt. Tous les regards convergent vers une même direction, avec une même question. Sont-ils déguisés ? Et si oui, en quoi… ?

Ma curiosité est piquée à vif, et je trépigne presque d'impatience comme une gamine. Le silence est si présent, que je n'entends que les palpitations de mon cœur qui battent la chamade. Je plisse le nez, soudainement inquiète de mon changement de comportement. Je me gifle intérieurement pour cette réaction enfantine. Pourquoi est-ce que je deviens aussi capricieuse quand de voir mon supérieur déguisé ? Ça n'a aucun sens !

Les bruits de pas sont de plus en plus proches, et après plusieurs minutes d'attente, c'est l'amiral Kizaru qui ouvre le bal, avec un déguisement ayant aucun rapport avec le thème de cette soirée. Vêtu uniquement d'un pagne autour de la taille cachant son intimité aux yeux de tous, Borsalino rentre fièrement dans la salle de réception, un sourire béat aux lèvres.

- 10 contre 1 que Kizaru est vraiment à poil en dessous du pagne, murmure Stainless à Momonga.

Amusée, je sors discrètement un billet de mon sac à main et met ma main dans le dos en murmurant.

- Je prends le pari..

Momonga m'observe avec de gros yeux avec les autres vice-amiraux, tandis que j'entends Stainless pouffer de rire et prendre mon billet. Il se penche vers moi et me souffle très près de l'oreille.

- Qui va aller vérifier notre pari… ?

- J'passe mon tour. Tu n'as qu'à le suivre aux toilettes des hommes pour ça… Tu verras bien s'il baisse son caleçon ou non.

- T'as des idées tordues toi…

- Avec des collègues masculins, ça devait arriver un jour ou l'autre..

Avec cette conversation, je ne fais pas attention à l'entrée du deuxième protagoniste si attendu. Ce dernier remarque notre étrange proximité, et la discussion animée qui semble avoir entre nous. Vexé de ne pas être le point d'attention, Akainu marche lentement en notre direction avec sa démarche ferme et élégante. Tous les invités l'observent avec admiration, et certaines femmes gloussent en le regardant faire. Finalement, je lève les yeux au dernier moment et remarque que Sakazuki me fait face, un sourire moqueur collé au visage. Stainless se fige sur place, puis recule de quelques pas.

Derrière moi, je sens que la tension est palpable. Plus aucun de mes collègues ne pipent mot, et attendent de voir la réaction du chef. Au fond des yeux de l'amiral en chef, brille une lueur dangereuse et malicieuse à la fois. De ma place, je ne la remarque pas, et me contente de tripoter nerveusement mon verre.

Sakazuki me détaille de toute sa hauteur. Je remarque qu'il a décidé de jouer le jeu pour cette soirée. Il est vêtu d'un costard noir, comme aux temps anciens, avec tous les détails des coutures le mettant bien en valeur. Dans son dos, je vois qu'il porte une longue cape noire à l'extérieur, et rouge-sang à l'intérieur avec un tissu qui ressemble à du velours. Je croise son regard, et vois avec stupéfaction, qu'il s'est maquillé lui-aussi avec un teint blanc. Du faux sang dégouline de sa bouche, et ces yeux sont rouges. Des lentilles de couleurs…

Malgré la situation, j'en profite pour détendre l'atmosphère avec un sourire.

- Je crois que nous avons trouvé notre vainqueur.. Mes collègues seront d'accord pour vous accorder la victoire.

- Vous déclarez forfait, vice-amirale Chesca ? C'est étonnant de votre part, susurre-t-il.

Puis, avant que j'aie le temps de me défendre, il s'est abaissé vers moi, la tête au niveau de mon épaule, et ses lèvres près de mon oreille. Son souffle chaud glisse contre mon cou, et je me crispe aussitôt, me ramenant à la triste réalité de notre relation.

- Je vais devoir être plus persuasif sur mes intentions, vice-amirale !

Sa voix s'est transformée en un souffle grave, audible pour nous deux seulement. Ma petite voix intérieure me chuchote de le repousser, et de fuir loin de cette soirée pour m'échapper de son emprise. Il recule pour se placer devant moi, et nous nous fixons : moi avec une expression impénétrable et lui, l'air satisfait et victorieux.

- La seule raison pour laquelle je vous garde est une raison purement personnelle… Et si vous ne pliez pas rapidement à mes ordres, vous serez rétrogradée.

- …

- Je vois que vous avez saisi l'importance de la chose, grogne-t-il. Désormais, vous vous tiendrez à l'écart de tous vos collègues. Je doute qu'ils aient de bonnes intentions, et ce serait ma foi, fort dommage que l'un d'entre eux abîme ce visage !

En disant cela, il profite de l'inattention de mes collègues pour me caresser la joue avec sa main droite et efface du maquillage sur cette dernière.

Depuis sa place au plafond, Ryuk ne manque aucune miette de la conversation et m'observe avec satisfaction, devenir aussi obéissante qu'un chien envers un humain.

- Hyink Hyink.. Voilà que les choses se compliquent !