Chapitre 8 :

Durant le reste du trajet jusqu'à ses luxueux appartements, Akainu ne rencontre aucun soldat pour son grand bonheur. Sans tarder, il ouvre la porte de sa chambre, entre dans celui-ci en douceur, me portant toujours inconsciente calée contre son torse et referme la porte violemment, provoquant un courant d'air froid. Je le ressens malgré la chaleur qu'il dégage et commence à remuer faiblement dans ses bras. Il s'arrête au milieu de ses appartements à la recherche d'un endroit où me déposer. Il opte finalement pour le lit et m'y dépose sans délicatesse dans l'espoir de me réveiller, ce qui fonctionne à merveille. Je grogne légèrement et commence à reprendre lentement conscience, malgré le nuage brumeux qui passe dans mes yeux. Mes bras et mes jambes sont extrêmement lourds mais étrangement, je me trouve sur une surface douce et moelleuse. Je réussis à mouvoir mes bras et mes mains jusqu'à mon visage et me frotte les yeux, pour effacer ce voile blanc de ma vision. J'aperçois des mouvements autour de moi, mais aucun bruit… Je ne suis donc plus dans les toilettes… Est-ce l'amiral Kizaru qui a eu la gentillesse de m'amener à l'infirmerie sans se poser de questions ? Je sais que je lui devrais des réponses un jour ou l'autre sur ma présence dans les toilettes des hommes, mais il n'est pas le plus embêtant…

- Enfin réveillée de votre sommeil ? fait une voix menaçante me sortant de mes pensées.

Je me fixe aussitôt en reconnaissant la voix. Non, ça, ce n'est sûrement pas l'amiral Kizaru, mais plutôt celui que je cherchais à fuir durant la fête. Je tourne la tête pour le voir en train de se déshabiller de l'autre côté du lit et vire immédiatement au rouge écrevisse. Je me rends compte que je me trouve dans SES APPARTEMENTS, l'endroit le plus inviolable du QG !

Je me redresse trop rapidement de ma position allongée et tente de me relever pour pouvoir quitter la pièce au plus vite, quitte à passer pour une fuyarde auprès de lui. Je mettrais ça sur le compte de l'alcool ! Mais à mon grand malheur, je n'ai même pas eu le temps de poser le pied sur le sol qu'il a déjà fait le tour pour m'attraper par les poignets avec toute la violence dont il est capable. Je pousse un cri de terreur sous la surprise et tente de me dégager de sa prise mais Akainu est un homme qui n'aime pas du tout qu'on lui résiste et il resserre sa prise sur moi et m'envoie valser contre le mur à côté du lit. Mon souffle est coupé un court instant, avant qu'il ne se rapproche et m'attrape par la gorge en rapprochant nos corps et nos visages. Je sens son haleine putride qui ressemble à un mélange entre l'alcool de mauvaise qualité de la soirée et ses cigares luxueux qui puent à des kilomètres. Je détourne le visage pour ne pas sentir cette odeur immonde mais il me force à le regarder dans les yeux. Nos yeux s'envoient des éclairs de rage, de haine et toutes les émotions négatives qui nous traversent mutuellement la tête pour exprimer notre dégoût pour l'autre.

Dans une tentative désespérée pour le faire lâcher, je griffe ses mains et ses poignets mais mes minuscules ongles ne font qu'érafler sa peau dures de l'homme de magma, qui me regarde avec un sourire sadique collé sur ses lèvres. Appréciant ce sentiment de dominance sur ma personne, il vient coller son front avec le mien et colle nos corps tandis que je suis écrasée contre le mur froid.

- Que faisiez-vous avec Borsalino cette nuit ?!

- ….

- Je vous ai posé une question, vice-amirale ! beugle-t-il.

Dans un élan de rage, sa prise sur ma gorge se fait moindre et de son autre main, il m'assène un violent coup de poing dans les côtés, me faisant crier de douleur. Je me tortille pour éviter de prochains coups mais je suis piégée par sa main et son corps, presque collé au mien. J'espère au fond de moi que quelqu'un va débarquer dans la chambre et l'arrêter dans sa torture ! Mais ici, tous les murs sont épais et aucun son ne peut sortir d'une pièce… !

- Je répète ma question… Que faisiez-vous en présence de Borsalino loin de notre petite fête ?!

- R-R-R-Rien… ! J'ai eu un instant de malaise pendant la fête…. Et j'ai couru aux toilettes les plus proches… sans faire attention au panneau indiquant… qu'elles étaient réservées aux hommes, murmurais-je difficilement. Il… ne s'est rien passé avec l'amiral Kizaru….

- Et pourquoi vous portait-il comme une mariée dans ce cas ?!

- … Je… n'en sais rien… J'étais inconsciente monsieur, couinais-je tandis que je sens la chaleur augmenter dans sa main. Je…. Vous le jure….

- Borsalino n'est pas un homme pour vous ! grogne-t-il comme un avertissement. Ni lui, ni aucun d'autre de vos collègues, est-ce bien clair pour votre petite tête ?!

- Ce… ne sont pas vos affaires !

Le sourire d'Akainu s'efface lentement tandis que je le fixe avec toute ma colère, agacée qu'il essaie de s'imposer dans ma vie. Soudainement, il se met à rire. Un rire qui vous donne des frissons dans tout le corps tellement qu'il est froid, profond et grave. Un rire terrifiant qui vous empêcherait de rire pendant plusieurs nuits…. Celui qui résonne dans une maison hantée quand tu t'y attends le moins. Le rire d'un démon en puissance… ou celui du diable en personne !

- Je vois que vous n'avez toujours pas saisi mes ambitions pour vous, petite écervelée ! Très bien, je vais clarifier les choses à ma manière !

Sans que je puisse m'y attendre, il me relève la tête avec force et vient celer nos lèvres dans un puissant baiser, brûlant de puissance et d'une domination sans pitié. Je grogne de rage derrière ce baiser volé et tente de lui mordre les lèvres pour le forcer à se reculer. Mais cette maigre tentative de le repousser le rend encore plus agressif dans son baiser et force mes lèvres pour venir mélanger nos salives. Je pousse un gémissement étouffé sous la chaleur qui me monte aux joues, tandis que nos langues se bataillent sauvagement pour savoir qui aura l'avantage sur l'autre. Ce baiser semble durer une éternité de mon point de vue, à devoir supporter ses lèvres brûlantes contre les miennes, pour me dominer. Il finit par reculer, gardant sa main sur ma gorge et le contact visuel avec moi. Mon regard est plein de haine tandis qu'il vient essuyer la bave qui a coulé de nos lèvres respectives.

- On dirait que vous avez apprécié ce tendre baiser, vice-amirale. Je crois que maintenant, vous avez compris où je voulais en venir. Vous m'appartenez entièrement ! Alors tenez-vous loin de vos tendres collègues et tout ira bien pour eux… et pour vous ! Je serais peut-être plus tendre avec vous la prochaine fois… ! se réjouit-il devant ma mine dépitée.