NB 26 : Cette fiction ne sera pas nécessairement très longue. Je risque de faire des Eclipse dans le temps de plusieurs semaines, voire mois car il n'y aura rien à raconter à certains moment… Et si la fiction plait, il y aura une saison 2. Je n'en dis pas plus, vous devez encore lire la suite ici et la fin.


Chapitre 9

Assis sur le lit de l'amiral Akainu, ce foutu dieu de la mort ne rate aucun mot de notre précieux dialogue et je l'entends ricaner sombrement, riant alégrement de mon malheur. Ryuk observe avec fascination la scène de ménage qui a lieu devant ses yeux admiratifs et rieurs. Il est si satisfait de la tournure des choses qu'il s'allonge tranquillement sur le lit.

- Niak niak… Es-tu sûre de vouloir renoncer au Death Note maintenant ? Cela t'offrirait une si belle opportunité d'éliminer les criminels dans son genre, ricane-t-il. Je dis ça comme ça, pour toi jeune fille… Tu es maître de tes choix… Sauf maintenant !

Ses paroles ne m'atteignent pas tellement que je suis tétanisée de peur par les paroles et les gestes sexuels de mon supérieur hiérarchique encore collé contre mon corps, nos visage trop proches l'un de l'autre. Son souffle chaud et puant les égouts me retourne l'estomac et je me retiens difficilement de lui cracher au visage pour lui montrer tout mon dégoût qu'il me procure. Mais un tel acte serait me condamner à mort dans l'instant qui suit.

Un terrible silence de mort s'ensuit tandis que la tension s'atténue légèrement entre nous. Ma gorge serrée par sa puissante prise est progressivement libérée par ce tyran aux mains de lave, alors que nos corps s'éloignent après cet interminable prise de tête. Akainu garde ses yeux fixés dans les miens, un sourire victorieux aux lèvres tandis qu'il s'écarte pour de bon de moi, me laissant tomber au sol. Ma respiration est laborieuse et mon cœur semble vouloir sortir de ma cage thoracique tellement qu'il bat à vive allure. Je tente de reprendre un air neutre, mais rien que la vue de ce monstre devant moi, prêt à nouveau à me sauter à la gorge pour voler un autre baiser, ou même pire….

- Dépêchez-vous de ficher le camp de mes appartements vice-amirale ou les conséquences pourraient s'avérer très embêtantes pour vous, grogne-t-il en voyant que je reste au sol.

Je retiens des injures plus inventives et violentes les unes que les autres à son égard. Je ne serais pas ici s'il avait laissé l'amiral Kizaru me transporter à l'infirmerie après mon malaise. Je vais devoir y aller pour ne pas attirer l'attention sur moi. Il ne manquerait plus que des rumeurs circulent sur une relation entre moi et ce chien en rut pour que je ne sombre dans un véritable cauchemar sans fin. Je détourne le regard de cet être qui me dégoûte, et m'aide de la table de chevet à côté du lit pour me relever sur mes deux jambes. Je garde les yeux fixés sur le sol puis je redresse le buste pour trouver la porte de sortie, qui est dans le dos d'Akainu. Sans un mot, il se désintéresse de moi et part dans une pièce à l'opposé. J'en profite pour traverser le maigre espace qui me sépare de la réalité quand sa voix grave retentit encore derrière moi, comme un ultime avertissement :

- Je vous ai à l'œil, vice-amirale Chesca… ! Que je vous reprenne à vous foutre ouvertement de moi et je devrais utiliser des méthodes plus persuasives à leur égard !

Je sens un frisson me parcourir quand la menace parvient enfin à mon cerveau, et quitte précipitamment dans le couloir en laissant la porte entre-ouverte. Je tourne immédiatement à gauche, puis à droite avant de retourner dans le couloir principal vide pour mon grand bonheur. Je retire mes chaussures à talons arrivé au milieu du couloir et me met à trottiner en direction de l'infirmerie, à mon opposé. Malgré la confusion qui règne dans mon cœur et mon esprit, mes jambes tiennent bon et me guident maladroitement jusqu'à l'immense porte de l'enfer sur Terre : le domaine des infirmières. Je m'avance jusqu'à celle-ci et met tout mon maigre poids contre la porte de bois pour la pousser vers l'intérieur. A cette heure, je devrais être seule à demander leur service pour mon grand bonheur. Je pénètre en douceur dans le domaine sacré, et un tintement de sonnette résonne au-dessus de ma tête pour signaler ma présence au personnel. Je tente de reprendre un air calme et détendu pour ne pas attirer l'attention. Les infirmières sont de très bonnes commères au sein du Quartier Général, alors je dois faire attention à ne pas en dire de trop. Je dois me contenter d'expliquer le début et d'effacer quelques détails…

- Bonjour Vice-Amirale Chesca ? m'appelle une voix calme. Vous avez besoin de quelque chose ?

Je cligne des yeux, sortie de ma transe pour voir le seul infirmier de la base devant moi, habillé d'une blouse blanche par-dessus ses vêtements quotidiens. Nos yeux se croisent et il vient gentiment m'approcher pour venir m'examiner. Mais mon unique réflexe est de reculer d'un pas, le surprenant. Nous restons tous deux silencieux tandis que je cherche mes mots.

- D-d-désolé… J'ai besoin qu'on me prenne en charge pour cette nuit. J'ai fait un malaise dans les toilettes et je me suis blessée à la main avec du verre.

- Allez-vous installer sur le lit, je vais chercher une infirmière, répond—il dans un hochement de tête.

Je le remercie de la tête et va m'installer sur le lit pointé avant que je ne regrette ma réaction précédente.

- Infirmier Dimitri ?

- Oui vice-amirale ? fait-il en se retournant. Besoin d'aide ?

- Non… Ce n'est pas contre vous ma réaction. J'ai juste des difficultés à me laisser examiner par un homme.

Il m'affiche un air compatissant avant de m'offrir un grand sourire.

- Pas de souci. Vos collègues féminines sont un peu récalcitrantes aussi. Merci de me rassurer malgré tout ! Je reviens tout de suite !

Puis il disparaît au fond de l'infirmerie pour aller réveiller un de ses collègues. Je soupire longuement avant de m'allonger confortablement sur le lit, et de planter mes yeux sur le plafond gris.

- Niak niak… Ce n'est pas vraiment pour cette raison n'est-ce pas ? glousse Ryuk en apparaissant de l'extérieur. Tu prends sa menace au sérieux maintenant ? Ce gros toutou te fait si peur que ça ?

- …

Je l'ignore et me tourne sur le côté, essayant de chasser mes sombres pensées et le cauchemar que j'ai vécu ce soir. Ryuk n'en démord pas et vole jusqu'au lit devant moi et s'allonge sur le côté, le visage déformé par son sourire odieux.

- Dis donc gamine, tu pourrais me répondre !

Je jette un regard autour de moi, vérifiant les environs avant de souffler à voix basse.

- Tu m'as dit que j'étais la seule à te voir et par conséquent à t'entendre. Mais moi, les autres humains comme moi peuvent m'entendre. Et me voir parler dans le vide, c'est une bonne raison de commérer pour les vipères qui exercent ici, alors tais-toi et patiente.

Ryuk rigole de plus belle et s'envole dans les airs herchant une quelconque activité quand un papier de fruits dégageant une odeur forte alléchante attire ses yeux de démons. Il s'en approche et prend une banane qu'il renifle avant de croquer à pleins dents dedans.

- Mange sans faire de bruits, stupide dieu de la mort.

- Vous mangez de drôles de choses ! remarque-t-il en m'ignorant.

- Faut retirer la peau, banane.

Il retire le restant de peau et dévore le reste en un clin d'œil. Il jette la peau dans une poubelle et regarde les autres fruits quand un fruit particulièrement reluisant attire son regard. Il prend le fruit et croque une bouchée avant de l'avaler plus méfiant.

- C'est un régal !

Le tiers restant de la pomme est avalé dans la seconde qui suit, et Ryuk dévore les autres pommes dans le panier, avant que des pas se fassent entendre non loin. Il se lèche goulument les doigts, avant qu'il se revienne à mes côtés, pour observer l'extérieur du QG.

- Hey. Si tu comptes utiliser le Death Note, tu pourrais m'acheter ces trucs-là ?!

Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que l'infirmier revient en compagne d'une charmante infirmière, qui finit d'attacher sa blouse, le regard fatigué. En voilà une qui a dû faire une croix sur sa nuit bien méritée. Je me relève sur le lit, et souris un peu désolée.

- Navrée de vous réveiller si tard…

- Ne vous excusez pas vice-amirale. Des malades influent sans arrêt, c'est une question d'habitude. Que vous arrive-t-il … ? Mon collègue m'a parlé d'un malaise et d'une blessure à votre main, c'est bien cela ?

- Tout à fait.

- Commençons par votre main.

Je m'assois au bord du lit et tend mon bras droit pour lui montrer ma main ouverte à de nombreux endroits à cause du verre. L'infirmière inspecte l'état global de ma main avant de fouiller dans l'une de ses nombreuses poches de sa blouse en sortir une pince à épiler. Aie, voilà que mon cauchemar continue avec cet instrument de torture.

- Comment en êtes-vous arrivé à vous blesser de la sorte ? s'enquit-elle gentiment, la pince à l'affut.

- ….. J'ai oublié que je tenais un verre pendant un instant et j'ai serré un poil trop fort, je crois. Je ne faisais pas réellement attention à cet instant.

L'infirmière rigole doucement face à mes révélations un peu vaseuses, tandis que je retiens mes grimaces. Elle retire les quelques morceaux de verres bien incrustés dans ma paume, désinfecte la plaie et bande ma main en douceur.

- Je vous donne de quoi désinfecter pour une semaine et de quoi refaire votre bandage. Maintenant, passons à votre malaise. Vous étiez à la soirée organisée par l'Amiral en Chef ce soir, n'est-ce pas ?

- En effet…

- Les causes d'un malaise peuvent nombreux : une hypoglycémie, la fatigue, le stress, un état de panique, une angoisse, des phobies, des émotions trop intenses, une chaleur insupportable, la déshydratation ou le mélange de médicaments… Qu'avez-vous ressenti avant votre malaise, miss ?

Ma respiration se bloque un peu en souvenir des derniers instants passés dans la salle de réception, en face à face avec l'homme de lave, puis ma tentative désespérée pour me réfugier seule dans un coin… Mais mon comportement soudainement distant m'a rapproché de Smoker qui ne se doute aucunement du danger qui le guette maintenant. Après cela, j'ai couru…. Pour aller dans un endroit où je ne pensais pas mettre les pieds… J'ai cru pouvoir reprendre des forces mais au lieu de cela, j'ai dû patienter avec un amiral de la Marine se vidant devant moi. Bordel… J'ai fait un combo ce soir. Je souris maladroitement à l'infirmière.

- J'crois que je n'ai pas mangé depuis hier midi… En plus j'ai loupé quelques heures de sommeil, alors les deux combinés… !

- Alors reposez-vous ici, je vais vous donner des compléments alimentaires pour vous faire tenir au moins jusqu'au petit-déjeuner de demain matin. A cette heure, les cuisines sont vides et malheur à ceux qui essaient de cambrioler les placards sacrés du chef ! rigole-t-elle. Je reviens tout de suite, allongez-vous.

Elle retourne à son bureau pour chercher ses fameux compliments, tandis que je suis aidée par le galant infirmier Dimitri.

- Besoin de vêtements, vice-amirale ?

- Je ne reste que pour une nuit, ça devrait être bon pour dormir, merci encore pour votre dévouement.

Je lui souris d'une manière naturelle et franche, provoquant chez ce jeune garçon, un éclat de rougeur sur ses pommettes. Il bafouille quelques mots et retourne dans les bureaux, sous mon regard amusé. Ryuk baille ennuyé sur le lit voisin.

- Tu as les moyens de te venger de cette humiliation qu'il t'a fait subir… Tu n'as qu'à prendre le cahier, écrire son nom et les circonstances de sa mort.

- Non, je ne ferais pas ça Ryuk.

- Oooh, pourquoi donc ? s'étonne-t-il déçu.

- On va utiliser les capacités du Death Note à son maximum, déclarais-je en m'allongeant sur le ventre. Demain, je suis en jour de repos. Nous allons avoir une longue discussion toi et moi pour préparer ma vengeance.

- Niak niak. J'apprécie cette lueur dans ton regard. Ca promet d'être amusant ! s'exclame Ryuk.