Chapitre 27
~ 4 jours plus tard, Hôtel « Le Sublime », 22h56 ~
- Elle n'a toujours pas avoué L, souffle Watari. Cela fait 4 jours qu'elle est dans la salle d'isolation et elle nie toujours les faits qui lui sont reprochés.
L reste pensif, devant son écran de denden mushi où il peut m'observer, attachée dans une camisole assise dans un coin, en position fœtale. L se ronge légèrement les ongles et marmonne à lui-même.
- Est-ce seulement possible que je me sois trompé ? Un coupable finit toujours par craquer et ce rituel de la salle d'isolation les fait avouer à chaque fois. Pourquoi elle résiste encore ? Est-ce grâce à son pouvoir ?
Watari reste silencieux et il repart dans la cuisine, prendre des friandises et pâtisseries pour le détective qui commence à montrer des signes de nervosité et de manque de sucre. Il se dépêche et lui dépose le plateau. L ne lui adresse pas un regard et il attrape immédiatement une fraise qu'il trempe dans de la crème chantilly avant de la dévorer.
~ Dans la cellule, au même moment ~
Je ne sais plus depuis combien de temps je suis enfermé dans cette chambre d'isolation. Je n'entends que les battements de mon cœur et mes sanglots quand une crise d'angoisse me prend. Mes plaies ont été soignées et j'ai eu le droit à une douche rapide pour me nettoyer mais sous haute surveillance. Et bien sûr c'est Akainu qui s'en est chargé. Cet enfoiré a pu poser sa main sur mon corps. Je n'ose plus y repenser ! Je secoue la tête essayant de chasser les minutes d'horreur qui m'ont traversé quand j'ai dû subir cette douche en sa présence. Ses mains… Mon corps…. Ca suffit ! Je frappe violemment ma tête contre l'une des parois et ma tête rebondies mollement et je bascule en arrière, dos au sol et le visage vers le plafond.
- Libérez-moi…. Je…. Suis … innocente…. Je sers… uniquement…. la Justice… Absolue… !
La caméra qui me surveille nuit et jour ne bronche pas et rien ne change. Je sanglote à nouveau, en me recroquevillant sur moi-même. J'ai encore faim, ils ne me nourrissent qu'avec le minimum et un peu d'eau. D'ailleurs, ils m'ont mis un genre d'abreuvoir pour hamster dans un coin de la pièce que je puisse boire sans les mains. L est certes intelligent mais il outrepasse ces droits en me réduisant ainsi ! Je respire un grand coup avant d'hurler à nouveau :
- L ! Qu'est-ce que je vais devoir faire pour que tu m'innocentes pour de bon ?!
- Rien, je ne le crains. Les meurtres ont cessé depuis ton arrestation. Je cherche seulement à voir ton vrai visage. Celui de Kira mais on dirait qu'il s'est bien enfui en toi, c'est impressionnant.
- Bordel ! Tu es borné !
- L, nous avons un problème, intervient Watari en arrière-plan.
~ Dans la chambre de L – 23h08 ~
- Que se passe-t-il Watari ?
- Une série de meurtres vient de nous être signalée dans le Nouveau Monde, répond Watari. 59 agents du Gouvernement sont morts d'une crise cardiaque.
- 59 morts ? s'exclame L en se retournant. En combien de temps et où exactement ?!
- Ils sont morts à 5 minutes d'intervalle. Ils étaient en mission d'infiltration Totto Land l'île de Big Mom, l'un des Quatre Empereurs. Le dernier est mort à 22h45. Les survivants étaient à l'abri et leurs visages n'ont pas pu être aperçu mais ils ont assisté à toute la scène. Ils sont en route pour l'archipel pour être interrogé après leur prise en charge.
- Prévenez l'amiral en chef et son adjoint, intime fermement L. Je vais avoir besoin d'aide pour éclaircir cette situation.
- Que faisons-nous de notre prisonnière ? s'enquit Watari dans une référence polie.
- Gardons-là en surveillance le temps que nos confrères arrivent et nous aviserons avec eux sur son sort.
~ QG de Marineford – 23h13 ~
Le Quartier Général est calme malgré l'agitation que l'attestation de l'un d'entre eux a généré au sein des haut-grade. Un soldat d'astreinte se tient dans le bureau, un café tiède en main les yeux rivés sur l'écran qui diffuse le nouvel épisode de sa série préférée. Le denden mushi d'habitude silencieux retentit dans la pièce faisant sursauter le pauvre soldat qui en lâche son gobelet et fixe la source de la sonnerie, la boule au ventre. Cela fait bien des mois que ce denden n'a pas sonné en-dehors des heures de bureau. Pourquoi faillait-il que cela tombe sur lui ?! Il tend la main et décroche le combiné qu'il porte péniblement à son oreille.
- Quartier Général de Marineford, quelle est votre urgence ?!
- Bonjour, ici Watari, je suis le majordome du détective L. Nous avons des nouvelles préoccupantes concernant Kira. Il nous faut contacter immédiatement l'amiral en chef Akainu.
Le pauvre soldat déglutit à la seule phrase prononcée par son interlocuteur. Il se souvient des mots prononcés par le chef de la Marine avant de quitter son poste : « Je ne veux être réveillé sous aucun prétexte ! J'ai pris des congés à partir de ce soir ! »
- … V-v-v-vous êtes certain que nous ne voulez pas l'amiral Kizaru à la place de l'amiral en chef ?! couine à demi-mot le soldat. Je crains que l'amiral en chef ne soit pas disposé à être dérangé ce soir, il m'a demandé expressément que personne ne le dérange.
Watari soupire doucement à l'autre bout du denden. Ce soldat ne comprend pas la gravité de la situation et L lui a demandé de ne rien relever pour ne pas faire circuler les rumeurs.
- Bien. Tu es le soldat Motda, de la garnison du vice-amiral Momonga, si je ne me trompe pas ?
- Q-q-que… comment savez-vous mon nom ? balbutie le soldat effrayé.
- Pour ma propre sécurité et celle de L, j'ai pris les choses en main. Je connais par cœur l'organisation de votre base et j'ai appris chaque nom et rangs de votre organisme pour être le plus clairvoyant. Maintenant que tu as compris, vas-tu faire le nécessaire pour que ton supérieur prenne mon appel ? reprend Watari.
- Je… je m'en occupe immédiatement ! Ne raccrochez pas, je vous mets en attente !
Il appuie sur deux touches pour mettre le denden en silencieux et son interlocuteur en attente avant de déguerpir à toute vitesse dans le couloir central de la base. Il court aussi vite qu'il le peut pour arriver devant les appartements de l'amiral Kizaru et il frappe frénétiquement à la lourde porte.
- Amiral Kizaru ! Soldat Motda, astreinte du QG ! Nous avons une urgence !
Il se recule de trois pas et attend que l'amiral daigne de lui répondre. Il sait par expérience qu'il ne doit entrer sous aucun prétexte dans les appartements du singe jaune. Ce dernier étant très maniaque sur la propreté et le rangement, il n'apprécie guère que quelqu'un pénètre son seul lieu de repos. Mais après 5 minutes d'attente, rien ne se passe. Il s'avance à nouveau et tambourine plus fort trois coups secs sur la porte et il tend l'oreille. Il entend vaguement des ronflements saccadés à travers la porte mais aucun mouvement n'est à déclarer. Le pauvre commence à se sentir moite et stressé au fur et à mesure qu'il comprend qu'il va devoir enfreindre une règle : entrer dans les appartements de l'amiral Kizaru ou déranger l'amiral Akainu contre ses ordres.
- Merde merde ! Qu'est-ce que je fais ? Je vais me faire tuer ….
Le soldat se tord les doigts à la recherche d'une solution, alors qu'il ne remarque pas qu'une porte s'ouvre derrière lui, à sa gauche dans un silence pesant. Une ombre menaçante fixe la fine silhouette tremblotante du soldat planté au milieu du couloir devant la porte de l'appartement de Kizaru.
- Je peux savoir pourquoi tout ce boucan, soldat ?! grogne Akainu, sorti de son sommeil par la course du soldat depuis le bureau.
Le concerné se fige en entendant la voix rauque d'Akainu et il pivote la tête pour voir son supérieur à quelques pas derrière lui. Habillé dans le plus simple appareil avec un caleçon blanc moulant, Akainu croise les bras en lançant un regard meurtrier à celui qui a osé interrompre sa nuit.
- Tu as exactement 15 secondes pour m'expliquer ce raffut avant que je t'expédie dans les bas fond d'Impel Down. Choisis soigneusement tes mots !
- A-a-a-amiral en chef ! Je… je viens de recevoir un appel urgent ! je suis le soldat Motda, chargé de l'astreinte de nuit ce soir ! Un certain Watari cherche à vous avoir vous, ou l'amiral Kizaru à propos de Kira ! Il me dit que la situation est urgente et requièrent toute votre attention !
Le regard du chien rouge change immédiatement et il peste des insultes à voix basse avant de retourner dans ses appartements s'habiller d'un peignoir. Aussitôt fait, il revient dans le couloir et vient littéralement défoncer la porte des appartements de Kizaru en beuglant.
- Borsalino ! Lorsqu'un soldat frappe à ta porte, il serait bon que tu lui répondes !
Un petit gémissement se fait entendre et sous les yeux d'Akainu, une silhouette se redresse dans le lit, réveillée par les beuglements du chien rouge. Mais ce n'est pas Kizaru mais une magnifique demoiselle aux cheveux longs et blonds. Akainu se fige alors que cette dernière tend un bras pour allumer une lumière de chevet pour dévisager le nouvel arrivant. Akainu reconnait sans peine l'une des infirmières, Stella nouvellement arrivée au Quartier Général et à la sulfureuse réputation de croqueuse d'hommes.
- Mhhh, je crains qu'il ne soit un peu dans les vapes pour ce soir, Akainu-Kun, répond calmement Stella en se recouvrant le corps de la couette. Nous avons passé une soirée mouvementée et quelque peu alcoolisée. Il ne vous sera de grande utilité dans cet état.
Pour prouver ses dires, Stella tire la couverture de l'amiral Kizaru, avachi sur le ventre dans le lit, marmonnant des paroles sans cohérence. Akainu se retient d'exploser devant le regard de succube de la jeune femme et il tourne les talons quittant les lieux, non sans claquer la porte. Le soldat s'éclate de justesse évitant le volcan bouillant qui s'apprête à entrer en éruption.
- Il faut toujours tout faire soit même ! peste il en allant au poste d'astreinte.
