Hellooooo ! Comme on se retrouve !
On repart pour un chapitre avec Nash afin de débuter cette cinquième partie de Damnatio Memoriae. J'espère que cette partie va vous plaire. On approche lentement mais sûrement de la conclusion de cette histoire.
Mieux vaut prévenir que guérir donc je vous annonce que je serai peut-être un peu moins régulière dans les 2-3 semaines à venir car certains chapitres de cette seconde parties vont nécessiter une réécriture, ma vision de l'histoire ayant changé entre temps (grâce à vos retours mais aussi parce que ma vision a eu le temps d'évoluer en un an). Et comme je suis en plein NaNoWriMo, j'ai pas beaucoup de temps à consacrer à d'autres projets que celui que je suis en train d'écrire.
Shadow : Et si, j'ai osé ! Et même fière d'avoir osé un tel cliffhanger, hehe. Les auteurs sont tous des sadiques, aussi bien avec leurs personnages qu'avec leurs lecteurs. Bye !
Bee-gets : Coucou ! Contente si les arguments de Midorima ont eu un impact en dehors de l'histoire, c'est que ça doit être crédible. Alors si, Akashi a déjà pleuré. Il était très mal après la mort de Tetsuya. En effet, Shûzo était vraiment sa bouée de sauvetage (même si à l'époque les bouée n'existaient pas mdr). Bisous !
Akashi la fraise : Hey ! Merci ! ^^
Bonne lecture !
Fils d'une geisha
« Et si c'était le sabre de Seijuro ? »
Quand Lara et Reese Gold venaient voir leur fils au Japon, ils le trouvaient toujours épanoui. Le mode de vie japonais lui convenait bien. Il s'était fait à toutes les commodités, parlait bien mieux japonais qu'eux et s'était fait de proches amis dans la sphère des historiens.
A l'université, il suivait les cours en japonais. Il se plongea dans l'histoire japonaise, découvrant avec délice d'autres empereurs, d'autres provinces, d'autres mentalités. L'ère Akashi et l'ère Midorima ne furent que rapidement abordées. On y évoqua surtout la conquête du père de l'empereur Masaomi Akashi, puis la guerre que mena ce dernier pour tenter de soumettre Shikoku, et enfin le traité de paix, des années plus tard.
Nash fit un exposé de plus d'une demi-heure sur le sujet et choisi sans surprise la succession de Masaomi comme sujet de thèse. Il en savait déjà beaucoup, beaucoup plus que ses professeurs même sur ce sujet. Loin de les vexer, ce comportement les amusait. Nash venait souvent les voir en fin de cours pour demander des précisions et des sources à consulter sur les sujets évoqués.
L'américain était insatiable.
Et il s'était donné un objectif : déterminer qui était Akashi Seijuro.
Depuis la découverte de l'estampe, rien n'avait malheureusement évolué. Son enquête personnelle était au point mort. Il n'était pas non plus parvenu à faire la lumière sur la raison de la présence des cendres de Nijimura Shûzo dans la tombe de Shirogane.
Il tenta d'avoir accès aux registres d'Iga de l'époque pour savoir si Nijimura Shûzo avait un lien de parenté avec Gen Nijimura. Malheureusement, il n'existait aucun document à ce jour recensant la population de l'époque.
On trouva néanmoins un registre d'hôpital qui prouva le décès de Shûya Nijimura, une des deux filles de Gen et Amika Nijimura.
Nash se rendit directement à Iga et, avec l'accord et la recommandation des historiens du musée de Kyoto, il alla consulter différents documents récemment trouvés et pas encore analysés. Il parcouru des parchemins en vieux japonais avec l'aide d'une étudiante qui effectuait des recherches sur les ninjas d'Iga.
Et là, il retrouva la mention du nom de Seijuro. C'était une lettre de l'empereur adressée au gouverneur d'Iga, le beau-frère de Gen. Cette lettre, en partie déchirée, indiquait que le prince Seijuro allait venir à Iga. Elle était datée d'octobre 1497.
Sur cette lettre, le prince ne portait pas le nom de son père, mais il n'y avait aucun doute sur son statut. C'était le sixième fils illégitime. Probablement celui que l'empereur avait eu avec Shiori.
Cette découverte vint conforter les historiens dans leurs hypothèses et fit l'objet d'une publication. La première où Nash Gold Jr fut nommé et qui lui permit de gagner encore en notoriété.
Il termina son master avec les félicitations du jury et se vit offrir de nombreuses places dans des départements de recherche archéologique un peu partout sur l'archipel. Nash décida de rester à Kyoto.
Nash était toujours intrigué par le flou qui se trouvait entre la mort de l'empereur Masaomi, en décembre 1499, et le début du règne de Shintarô, quelque part entre 1500 et 1504. L'américain n'expliquait pas l'existence de cet écart. Comment ne pouvait-on pas être sûr du début du règne d'un empereur ?
De plus, l'arrivée de Seijuro dans l'équation changeait la donne. Quatre des six frères étaient morts entre 1490 et 1499 : Ryota s'était noyé dans le lac près du château de Shimeiin, Daiki s'était suicidé dans sa chambre, Tetsuya était mort lors d'un combat qui aurait mal tourné et Atsushi s'était étouffé avec un mochi. Une mort peu conventionnelle pour un prince.
Mais quand Shintarô avait pris le pouvoir, qu'était-il advenu de son dernier frère ? était-il mort, comme les autres ? De nombreux historiens remettaient en question les versions officielles des morts des enfants de Masaomi. Même si à cette époque la mort frappait plus fréquemment qu'en 2022, perdre ainsi quatre enfants était exceptionnel. De plus, toutes les traces de l'époque s'accordaient pour dire que Masaomi n'avait jamais désigné d'héritier de son vivant. Envisager une guerre pour le pouvoir n'était pas impossible.
A cela s'ajoutait les circonstances nébuleuses entourant la mort de Tetsuya. Toutes les sources de l'époque avaient été falsifiées.
Et s'il avait été assassiné par l'un de ses frères ? Mais lequel ?
Nash regrettait de ne pas avoir encore inventé la machine à remonter le temps.
oOo
Un an après son diplôme, Nash se vit proposé de visiter l'intérieur du tombeau de l'empereur Masaomi et de son successeur. L'américain ne refusa pas une occasion pareille.
Le kofun de Masaomi était richement décoré. Plus encore que celui de son prédécesseur, le conquérant. Le kofun était rempli de trophées de guerre. Un point interloqua Nash : le portrait d'une geisha, peinte sur le mur du fond.
-Nous pensons, lui indiqua son guide, qu'il s'agit d'une représentation de Shiori, du temps où elle était geisha à Gion.
Nash acquiesça. Cela restait néanmoins un détail curieux. Le kofun était la trace ultime que laissait l'empereur. C'était là qu'on allait se recueillir, là que se trouvaient ses cendres. Pourquoi voulait-il garder la représentation d'une de ses concubines ? L'aimait-il à ce point ? Nash était mitigé. Néanmoins, cela lui donnait un indice supplémentaire bien qu'il ignorait comment l'exploiter.
Le kofun de Shintarô se révéla moins décoré, comme si sa construction n'avait pas été achevée. Les peintures sur les murs étaient écaillées à certains endroits. Nash s'approcha.
-Il… il y a deux couches de peintures, non ?
-Oui. Le centre de recherche va faire venir d'ici deux mois un scanner nouvelle génération qui pourra nous montrer les traces de la première couche de peinture.
-Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ?
Le guide pointa ensuite l'autel au fond de la tombe. Il était surmonté de cinq sabres, dont un était scellé.
-Nous allons également scanner le sabre scellé. Tous les sabres possèdent des inscriptions et nous aimerions voir ce qui est marqué sur la lame du dernier.
-Qu'y a-t-il sur les autres sabres ?
Le guide sourit.
-Tiens donc, tu ne le sais pas ?
-Je m'intéresse principalement à la vie de l'empereur Masaomi et de ses fils et…
-Mais justement !
Le guide montra le premier sabre.
-Ici, c'est le sabre de l'empereur Masaomi. En-dessous, celui d'Aomine Daiki, puis celui de Kuroko Tetsuya, enfin, celui de Murasakibara Atsushi.
-Les princes…
-Oui.
-Il n'y a pas celui de Ryota.
-Non. Son sabre serait avec lui, dans la tombe, car son corps n'a pas été retrouvé.
-Et le sabre de Shintarô ?
-Il est dans la tombe de son fils. Les empereurs, lors qu'ils montent sur le trône, obtiennent le sabre de leur prédécesseur. Shintarô a donc hérité du sabre de son père pour sa première année de règne puis s'en ai fait forger un nouveau qu'il a transmis.
Nash regarda le sabre scellé.
-Et si c'était le sabre de Seijuro ? murmurât-il pour lui-même.
Et les analyses, deux mois plus tard, lui donnèrent raison. La lame était marquée avec le nom du dernier prince.
