Hello ! Petite info juste pour vous dire que je ne publierai pas le week-end prochain.

Shadow : La plupart de tes questions trouveront leurs réponses dans ce chapitre ^^ Biz !

Bee-gets : Et bien ce Nanowrimo avance bien. J'ai traversé une période de baisse de régime où j'avais du mal à aligner 1 000 mots par jour et puis là, ça va mieux. Je suis à plus de 44 000 mots donc si tout se passe bien, j'aurai complété le challenge ce week-end. Masaomi mignon ? Hum... non, ça reste un manipulateur. Bisous !

Bonne lecture !


Perdu et retrouvé

« Racontes-moi comment tes frères sont morts. »

Le jeune homme fut conduit, sur ordre de l'empereur, dans la salle du trône. Les chuchotements accompagnèrent tout son cheminement dans le palais. Était-ce bien Seijuro ? Shirogane accouru pour l'apercevoir avant qu'il ne pénètre dans la salle du trône. Il reconnut la démarche, la prestance, les cheveux, les yeux… il eut le souffle coupé et ne put s'empêcher de sourire. Pour lui, le doute n'était pas permis.

Mais c'était à l'empereur d'en décider et celui-ci ne voulait pas être trompé.

Il reçut le jeune homme dans la salle du trône et, dès qu'il entra, fut surpris par la ressemblance entre l'inconnu et Seijuro.

-Majesté, le salua l'inconnu.

Il avait la même voix, le même timbre. Cela suffirait à tout le monde, mais l'empereur ne supporterait pas la présence d'un imposteur à la place de son fils. Il devait être sûr.

-Tu prétend être le prince Seijuro.

-En effet.

-Il va falloir le prouver. Et s'il s'avère que tu es un usurpateur, alors je te ferai exécuter.

L'empereur gardait la tête froide malgré son désir de reconnaître cet inconnu comme étant Seijuro. La peine aurait pourtant pu l'aveugler.

-Je pourrai vous battre au shogi.

Le souverain haussa un sourcil.

-Seijuro était très doué, il est vrai. Même si ce cela ne me plaît pas, je pourrai envisager qu'une autre personne sur le territoire soit capable de me battre. Cela ne constitue pas une preuve.

-Soit. Alors, que puis-je faire pour vous prouver que je suis Seijuro ?

Le calme de l'inconnu faisait sourire l'empereur. Il prit le temps de réfléchir à un moyen de déterminer avec certitude si ce jeune homme était son fils.

-Racontes-moi comment tes frères sont morts. Bien évidemment, je ne veux pas la version officielle. Je veux la version du prince Seijuro.

Même si Tetsuya et Shintarô n'avaient jamais été les seuls à douter de l'innocence de Seijuro, personne d'autre que lui ne pouvait savoir ce qui s'était vraiment passé et ce que le prince avait déjà pu sous-entendre auprès de l'empereur.

Le jeune homme baissa légèrement les yeux.

-Si vous le désirez…

L'empereur plissa les yeux, attentif. Seule une personne ayant eu vent des bruits de couloirs du palais pourrait décrire ce qui s'était passé et ce que tout le monde pensait tout bas. Mais seul Seijuro donnera tous les détails.

-Je n'ai pas aidé Ryota quand il est tombé à l'eau. Du moins, j'ai profité de ce moment pour lui arracher ce qu'il savait sur la mort de ma mère. Et quand il m'a dit la vérité… quand il m'a confirmé que maman avait été tuée par les concubines, je l'ai abandonné à son sort.

L'empereur se retint d'acquiescer. C'était plus ou moins ce qu'il avait imaginé suite à ses conversations avec son fils.

-Tuer Daiki fut plus complexe. J'ai tout organisé en quelques heures et j'avais peur d'échouer. Je savais qu'il avait la variole mais c'est quand je vous ai entendu parler avec un général que je me suis décidé à agir et à…

-Qu'as-tu entendu ?

-Vous alliez épouser Isoko Aomine. Je ne pouvais pas permettre à Daiki de devenir l'héritier légitime.

Si l'empereur avait pu avoir un doute, celui-ci n'était désormais plus permis, mais il n'interrompit pas le discours de Seijuro pour autant.

-J'ai utilisé l'intégralité des plantes que Shûzo m'avait donné quand j'ai eu des insomnies. Une fois le palais endormis, j'ai emmené Daiki au sous-sol, où je lui ai tranché les veines. J'ai ramené son corps dans sa chambre et j'ai déversé tout le sang que j'avais récupéré au niveau de ses poignets. J'ai procédé ainsi car j'avais besoin de lui parler et, même si le palais devait être endormis, je ne pouvais prendre le risque que ses cris réveillent qui que ce soit. Je pense ne pas avoir besoin d'expliquer comment Tetsuya est mort…

-En effet.

-Pour Atsushi… je suis allé acheter du fugu au marché et j'ai mélangé le sang du poisson et son foie à la pâte de haricot rouge des mochis.

-Que s'est-il passé il y a six mois ? Comment as-tu disparu ?

La voix de l'empereur se faisait plus douce.

-Shintarô m'a tendu un piège.

-N'avais-tu pas un garde du corps ?

-Shintarô a trompé Shûzo. Il n'était pas armé contre ça.

L'empereur acquiesça.

-Avec votre permission, votre Majesté, j'aimerai partir à la recherche de Shûzo. Nous avons été séparés ce soir-là et malgré son échec, je souhaite le reprendre à mon service.

Le souverain eu un sourire face à l'assurance du jeune homme. Il ne demandait même pas à l'empereur si celui-ci avait statué sur son identité. Il savait qui il était et il savait qu'il en avait fait la démonstration.

-Ne souhaites-tu pas te reposer au palais ? Tu n'as pas manqué à grand monde mais…

-Je me suis assez reposé pendant ces six derniers mois.

-Fais comme il te plaira, Seijuro. Mais ne laisse pas Shintarô t'évincer une nouvelle fois. Il a profité de ton absence pour s'attirer les faveurs de la cour.

-Il a toujours été doué pour les apparences.

L'empereur s'approcha de Seijuro et posa sa main sur son épaule. Puis, il prit le jeune homme dans ses bras, un geste spontané qui surpris les deux intéressés. L'étreinte ne dura que quelques secondes.

-Tu devrais aller retrouver Shirogane avant ton départ.

-Oui, votre Majesté.

Le jeune homme quitta la salle du trône et se retrouva au milieu d'une foule compacte. Il repéra la chevelure blanche de Shirogane et se dirigea vers lui tandis que l'empereur sortait à son tour. Il annonça à tous que Seijuro était revenu.

Shirogane prit le prince dans ses bras et le serra fort.

-Je suis si heureux de te revoir… je t'ai cru mort.

-Comme tout le monde, j'imagine, soufflât Seijuro.

-Que t'est-il arrivé ? demandât le précepteur à la fin de l'étreinte.

Le prince n'avait aucune envie de se lancer dans une longue explication en plein milieu du couloir. Il soupira et Shirogane compris. Il l'entraîna dans l'aile des princes, dans son bureau. Devant une tasse de thé, Seijuro débita son mensonge. Il raconta comment Shintarô avait manipulé Shûzo puis l'avait piégé pour se débarrasser de lui.

Shirogane acquiesça. Le récit de Seijuro coïncidait avec ce qu'il avait imaginé. Le précepteur raconta à Seijuro tout ce qui avait changé durant ces six derniers mois : le départ de Satsuki, la punition des concubines, l'ascension de Shintarô auprès de la cour. Il n'eut pas besoin d'évoquer la tristesse de l'empereur ou la sienne.

À la suite de ce long entretien avec Shirogane, Seijuro rejoignit les gardes afin d'organiser son départ. Sur le trajet, il croisa Shintarô. Les deux princes se dévisagèrent longuement, sans un mot.

Leurs yeux brûlaient de haine.