Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit pour le SV31 sur le thème "Bien sûr" et pour un gage du discord La fabrique à plume : un moment entre Sansa et Yara sans drama

Merci à Marina et Angelica pour leurs review !

Le Nord était bien différent de ses îles natales.

Cette réflexion, Yara avait eu l'occasion de se la faire de très nombreuses fois depuis son arrivée à Winterfell. Lorsque la reine du Nord l'avait invitée pour parler affaire, la Fer-Née n'avait pas hésité une seconde et c'était ruée sur un bateau : outre qu'un futur construit dans l'unité lui plaisait, elle devait bien admettre aussi que l'idée de revoir la belle rousse ne lui déplaisait pas le moins du monde. Alors même si elle devait affronter cette région inhospitalière, elle se rendrait avec plaisir dans le Nord.

Enfin, avec plaisir, c'était à relativiser. En effet, même toute la chaleur dans les yeux de Sansa Stark ne parvenait à balayer le froid que Yara ressentait en elle – cette région connaissait des températures définitivement trop glaciales pour elle. Ainsi, même si elle était triste de quitter sa souveraine, elle n'allait absolument pas regretter le climat du Nord au moment de partir le lendemain. Mais comme elle avait invité Sansa à venir visiter les îles de Fer, Yaya n'était pas aussi dévastée qu'elle ne l'aurait tout d'abord cru – la rousse ayant accepté de venir chez elle, leur séparation ne serait pas trop longue.

Ainsi, Yara n'avait qu'un seul regret : elle n'avait pas fait le moindre pas vers Sansa. Du moins, aucun pas qui ne signifie « Tu me plaît beaucoup ». C'était assez étrange – d'ordinaire, elle était plutôt directe avec ses conquêtes. Mais là, avec la dame de Winterfell, Yara hésitait. Elle ne voulait pas tout briser à cause d'une phrase ou d'un geste mal placé ! Elle s'était tout d'abord dit qu'elle profiterait de leur dernière soirée pour tenter une approche, mais avait vite déchanté.

En effet, son hôtesse avait organisé une grande soirée pour marquer le départ de la délégation de Pyk. Yara adorait ce genre de festivités, mais la réception la conduisit à revoir ses ardeurs. Dès que des invités avaient commencé à rejoindre la piste de danse, Yara avait comprit que ce soir ne serait pas le soir : comme elle se l'était souvent dit, le Nord était différent des Iles de Fer. Elle ne connaissait aucune pas pratiqué par les danseurs nordiens et elle avait la désagréable sensation que si elle essayait de les rejoindre, elle s'emmêlerait les pieds plutôt que d'impressionner Sansa avec son agilité. Elle qui adorait tellement les danses de minuit, trouvant en elles de parfaites opérations de séduction, elle devait s'admettre ici vaincue.

Quel dommage, songea-t-elle amèrement.

Mais alors qu'elle était plongée dans ses tristes pensées, une main se posa sur son épaule. Elle sursauta, pour découvrir la rousse qui faisait battre son cœur :

- Vous ne voulez pas danser ? Lui demanda avec étonnement Sansa.

- Oh euh... non, merci, cela ira, répondit Yara en tâchant de rester naturelle.

La rousse plissa des yeux, avant de sourire :

- En vérité, vous ne savez pas danser, c'est ça ?

D'un côté, Yara fut heureuse de voir que Sansa la connaissait suffisamment pour lire en elle. De l'autre, elle était mortifiée d'être si transparente.

- Je peux vous apprendre, si vous voulez, proposa la reine du Nord, une main tendue. Cela vous intéresserai ?

Yara fut tentée de refuser poliment – c'était une Fer-Née par tous les dieux, c'était elle qui apprenait aux autres et non l'inverse ! Mais elle voulait vraiment danser aux bras de Sansa... Alors elle mis de côté sa fierté et accepta l'offre de la rousse d'un "bien sûr" qu'elle voulait le plus assuré possible.

L'heure qui suivit fut assez maladroite. La danse nordienne avait un rythme assez soutenu et des pas compliqués que Yara peinait à suivre. De nombreuses fois, elle marcha sur les pieds de sa partenaire ; mais au lieu de lui en vouloir, Sansa la surprenait avec un petit rire attendrit par sa maladresse. Elle s'arrêtait alors, touchait son pied avec le sien pour lui montrer la position adéquate, parfois réaffirmait sa prise dans sa dos. Et surtout, elle lui souriait, un sourire de bonheur et d'encouragement.

Un sourire qu'elle avait tant envie de recouvrir de baisers que lorsque minuit sonna, elle ne put plus résister à son désir.

Et le plus merveilleux dans tout cela, c'est que le sourire de Sansa ne fit que s'élargir devant le contact.