Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit pour le SV31 sur le thème "Pouvoir"

Merci à Marina et Angelica pour leurs review !


Sansa était en train de goûter aux lèvres de Yara lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit brusquement.

- Arya ! Cria la rousse.

Elle n'avait même pas eu besoin de se tourner vers l'entrée pour savoir qu'il s'agissait de sa sœur – personne d'autre que sa cadette n'aurait osé rentrer ainsi dans ses appartements sans frapper ou s'annoncer. Sansa s'apprêtait donc à lui faire un sermon lorsque l'évidence lui parvint : elle les avait surprises.

Le discours moralisateur sur le respect de l'intimité des autres se noya dans sa gorge pour se transformer en faible protestation :

- Je... Arya... tu... ce n'est pas du tout ce que tu crois, dit-elle sans croire elle-même à son mensonge.

Pour toute réponse, Arya leva un sourcil.

- Je crois que si, c'est exactement ce que je crois. Et tant mieux. J'en avais marre de vous voir vous tourner autour sans jamais franchir le pas. Toute cette tension non évacuée commençait à être franchement soûlante. Et bien sûr que oui, j'avais compris, répondit Arya à l'air interrogatif de Sansa.

- Tu crois que tout le monde a compris ? Demanda la rousse.

- Je sais pas. Je te connais mieux que les autres et j'ai plus d'instinct. Mais ça m'étonnerai pas que d'autres aient compris.

Le visage de Sansa se mina si fortement qu'Arya s'approcha de sa sœur pour lui faire un câlin.

- Hey, tout va bien, d'accord ? Je te rappelle que tu es la reine désormais. Ce n'est plus comme avant où tu n'avais pas ton mot à dire. Maintenant, tu as le pouvoir. Fais-en ce qui te plaît.

Sur ce, elle lui fit un léger clin d'oeil, avant de se tourner vers Yara, qu'elle dévisagea de haut en bas.

- Si tu lui brises le cœur, je t'arraches le visage, lui dit-elle fermement, avant de reprendre comme si de rien n'était : Sansa, la délégation du Sud a été aperçue à une lieue du château. Tu devrais descendre car ils vont bientôt arriver.

Lorsqu'elle sortit de la chambre, Yara sortit enfin de sa stupeur pour demander :

- Tu crois que sa menace était un signe pour dire qu'elle acceptait notre liaison ?

- Je crois bien que oui, répondit Sansa. En tout cas elle a raison sur un point : je devrais utiliser le pouvoir que j'ai à bon escient.

- Et ce serait comment, « à bon escient » ?

- Et bien... je ne sais pas. En t'épousant par exemple.