Petit mot de l'auteure : écrit aussi pour le défi des contraintes tirées au sort ; personnage dont le prénom commence par Y, un cadeau est offert, personnage dont le prénom commence par C
Jour 21 : Flamme
pas de contexte précis, peut-être genre saison 2 ou 3
Sansa aimait passionnément trois choses : les tartes au citron, les romans d'amour qui se terminaient bien, et Yara Greyjoy.
Malheureusement pour elle, si elle pouvait clamer son amour pour les deux premières, il lui était impossible d'en faire de même pour la troisième. Une femme ne pouvait aimer une femme – les Sept en avaient décidé ainsi. Cette injustice ne cessait de plonger Sansa dans un désarroi profond. Pourquoi les Sept considéraient-ils les coups de Joffrey envers elle justes quand ils réprimaient fortement toute tendresse entre Yara et elle ? L'amour sincère ne prévalait-il pas sur la violence ? Quand elle tenait ce genre de propos, Yara levait les yeux au ciel ; oui, le monde était injuste. Mais que pouvaient-elles y faire ? Rien, à part résister à leur manière : en continuant à s'embrasser dès qu'elles le pouvaient, dans les pièces sombres du Donjon Rouge.
Cet après-midi là, elles avaient trouvé refuge dans une ancienne bibliothèque, qui avaient été délaissées par les mestres eux-mêmes. Elles se câlinaient depuis dix bonnes minutes lorsque la porte s'ouvrit.
À cet instant, Sansa était déjà paniquée à l'idée d'être surprise ; mais son inquiétude ne fit que se renforcer en constatant qui les avaient surprises.
Cersei Lannister en personne.
Son premier réflexe fut de refermer le col de sa robe, pour protéger sa gorge découverte. Yara, elle, réagit en bonne fer-née ; elle attrapa un coussin dans un vaine tentative d'agresser Cersei si besoin en était. Cette vue ne la rassura guère ; c'était une bataille perdue d'avance. Cersei était la reine ! Elles ne pouvaient pas la tuer comme si de rien n'était ! Non, elles allaient devoir affronter les conséquences d'avoir été surprises : voir leur liaison être dévoilée au grand jour, être arrêtées par les Septons et être traînées dans les flammes des Sept enfers...
Pourtant, si les yeux de Cersei étaient voilés de surprise, ils semblaient avoir perdu de leur cruauté habituelle.
Au bout de quelques secondes qui lui parurent une infinité, elle prit la parole :
- Vous pourriez être plus prudentes.
Puis, sans un mot, elle referma la porte.
Sansa passa les jours suivants à sursauter au moindre bruit de pas. Pourtant, au bout d'une semaine, elle dut se rendre à l'évidence : Cersei n'allait pas les dénoncer. Elle continuait d'être aussi intransigeante et mesquine envers elle, sans jamais chercher à adoucir ses dures journées. Pourtant, Sansa ne lui en tenait plus rigueur. Après tout, Cersei lui avait offert le plus beau des cadeaux : son silence.
