Chapitre 11 : Aïe, un Pokémon chromatique.
L'Arène de Doublonville contenait une sorte de petit labyrinthe qui, lorsqu'on prenait de la hauteur, avait la forme d'un Mélofée . Le terrain où la Championne Blanche affrontait ses challengers se trouvait au bout du labyrinthe. C'était une pétulante jeune femme aux airs sportifs, ses courts cheveux rose vif attachés en couettes. Elle portait un simple tee-shirt blanc laissant voir son ventre plat lorsqu'elle bondissait avec enthousiasme en levant les bras, et un short noir, ainsi qu'une paire de chaussettes montant aux genoux rayées noires et bleues.
Kotone la regarda rire aux éclats avant de reporter son attention sur son énorme Ecrémeuh, Pokémon relativement rond rose et noir, avec des mamelles imposante et une tête plutôt adorable. Cela dit, la jeune fille ne trouvait absolument pas amical cette Ecrémeuh qui venait de pulvériser l'intégralité de son équipe. Bien sur elle n'avait pas compté sur son Togepi fraichement éclot, qu'elle n'avait pourtant pas hésité à envoyer au combat pour l'habituer à la chose, mais elle avait espéré que sa Lokhlass, son Wattouat et son Feurisson s'en sortirait mieux.
_ Elle est redoutable… Et Blanche la connait, elle sait comment exploiter son potentiel.
La jeune fille soupira et regarda ses Pokémon hors jeu dont la mine peinée lui arracha un sourire.
_ Aller, ça ne fait rien, on retentera notre chance un autre jour ! J'ai manqué de vigilance, ça n'est pas de votre faute. Je n'ai pas assez observé Ecrémeuh, et sa combinaison de Charme et Plaquage était imparable pour toi, mon pauvre Feurisson. Les mâles de n'importe quelle espèce ont toujours la tête qui tourne face à une jolie fille !
Kotone releva les yeux vers Blanche et rajusta sa gavroche sur sa tête.
_ Ce n'est que partie remise, je reviendrais.
_ Je t'attends avec impatience !
Kotone quitta l'Arène et retourna sans tarder au centre Pokémon pour soigner son équipe tout en réfléchissant à une stratégie.
_ Trois Pokémon, c'est juste. L'idéal serait quatre au minimum, mais Togepi ne va pas devenir fort du jour au lendemain juste pour me faire plaisir, on n'est pas dans un jeu vidéo où trois combat font monter de niveau ! Wattouat est sensible à la séduction, Feurisson un peu moins, mais comme Lokhlass est une femelle, ça n'a pas l'air de l'affecter. Ça pourrait, remarque, on ne sait jamais, je dois prendre cette éventualité en compte et faire attention. Une fois séduit, mon Pokémon rechigne à attaquer et devient complètement masochiste. Mon pauvre Wattouat, sourire aussi béatement alors que tu te faisais fracasser…
L'infirmière arriva à cet instant avec les Pokémon soignés de la jeune fille. C'était une femme presque identique à celles travaillant dans les autres centre Pokémon, même uniforme, même coupe de cheveux rose pastel, même Leveinard, mais la chaine n'avait semble-t-il pas poussé le vice à imposer la même morphologie, et celle face à Kotone arborait donc sans complexe des formes généreuses et une soixantaine d'années.
_ Et voilà, ils sont sur pieds !
_ Merci ! Euh… Est-ce que vous pourriez m'indiquer l'entrée la plus proche du réseau de tunnels qui passe sous la ville ?
_ Certainement, il y en a une dans la rue derrière le centre Pokémon. Mais faites attention, il y a bon nombre de Dresseurs là-dedans.
_ Justement !
Kotone sourit et sorti sans demander son reste. Ce n'était pas en restant sans rien faire qu'elle progresserait. Elle devait continuer d'observer autant de Pokémon que possible, d'en apprendre toujours d'avantage sur les siens pour savoir comment réagir.
_oOo_
Silver ne put s'empêcher de jubiler en voyant à la télévision la retransmission du combat ayant opposé Kotone à Blanche. Elle avait perdu, et lui avait vaincu la Championne la veille. Il était donc plus fort que la jeune fille, et ce qu'il s'était passé au fond du puits Ramoloss ne remettait donc pas ça en cause.
Quelle idée saugrenue d'avoir un temps imaginé que Kotone ferait une bonne rivale pour lui ! Il n'avait pas besoin de rivale, c'était tout.
Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux rouges et détourna son regard de la télévision accrochée dans un coin du bar miteux où il avait fait halte pour commander un sandwich jambon-fromage tout ce qu'il y a de plus simple. Le gout n'était pas extraordinaire, mais au moins ça lui remplissait l'estomac.
Il fronça les sourcils en voyant deux femmes portant un uniforme noir orné d'un R écarlate entrer dans le bar sans le remarquer. Elles s'installèrent au comptoir en commandant des bières.
_ Je t'assure, il a réussi à échapper à ses crétins de policiers !
_ Lance est vraiment le meilleur. Quel dommage que je n'ai pas put faire parti de sa brigade… il ne voulait que des hommes avec lui. Tu crois qu'il est de ce bord-là ?
_ Non, à ce que j'ai entendu dire, il est un habitué des putes qui trainent la nuit dans les rues. Personnellement je pense plutôt qu'il croit les femmes tout juste bonnes à écarter les cuisses.
_ Ne parle pas de lui aussi vulgairement.
_ Et toi, redescend un peu sur Terre. Ce n'est pas un type bien, Lance. Je suis bien contente d'être sus les ordres d'Amos !
Silver grinça des dents dans son coin en entendant les deux femmes. Ainsi donc le Commandant Lance avait réussi à s'enfuir et se retrouvait donc en liberté dans la nature… Il n'aimait pas ça. La nouvelle rendit son sandwich plus fade encore. Il se força à le terminer et quitta le bar sans payer.
_oOo_
Le réseau de tunnels de Doublonville n'était pas une zone glauque et malfamée comme l'avait imaginée Kotone. Le sol carrelé de blanc était propre et des lumières éclairaient à intervalles réguliers les murs en béton où le moindre tag était immédiatement nettoyé. Les affiches publicitaires mettaient de joyeuses touches colorées tout du long. Beaucoup représentait les animateurs de la radio diffusée depuis la ville dans toute la région. Kotone en reconnaissait la plupart, sa mère l'écoutant souvent à la maison lorsqu'elle n'était pas en service.
Il y avait aussi des stands, un studio photo et des portes permettant d'accéder aux entrepôts des différents magasins en surface.
Les Dresseurs qui arpentaient les tunnels été certes un peu virulents, mais pas méchants. Kotone les affrontait avec plaisir, mais ils l'auraient laissé passer sans ennui si elle ne l'avait pas souhaité.
La jeune fille s'arrêta devant un stand proposant de quoi manger et acheta une brochette de viande. C'était amusant comme les vendeurs omettaient de préciser viande de quoi. Elle acheta un peu plus loin de quoi nourrir ses Pokémon, testant un petit gâteau en forme d'amande et arborant diverses couleurs. Selon la vendeuse, c'était une nouveauté qu'elle avait rapportée d'un voyage à Sinnoh, des poffins.
De ce que Kotone en vit, ses Pokémon en raffolaient. Elle mangeait assise sur un banc du tunnel lorsqu'un glapissement fit lever la tête à Feurisson. Un groupe d'Evoli, petit Pokémon à la fourrure brune et crème, courrait entre les jambes des passants. Kotone plissa les yeux. Ils n'avaient pas l'air très amicaux, et elle comprit pourquoi en les voyant courir après un Evoli un peu plus petit, don le pelage brillait d'un beau gris argenté.
_ Aïe, un Pokémon chromatique.
La jeune fille s'avança et attrapa l'Evoli gris par la peau du cou pour l'arracher à ses agresseurs qui feulèrent avec agressivité.
Un jeune homme arriva en courant derrière eux et s'arrêta, essoufflé. Il n'était pas désagréable à regarder, avec son visage doux et ses cheveux brun chocolat doucement ondulés.
_ Bon sang, je vous ai déjà dit de le laisser tranquille !
Il regarda Kotone qui gardait l'Evoli gris à bout de bras.
_ Désolé… Mes Evoli ne s'entendent pas très bien avec celui-ci…
_ C'est normal ça, les Pokémon pratiquent la sélection naturelle.
Le jeune homme haussa un sourcil sans comprendre. Kotone leva les yeux au ciel et se rassit sur son banc, prenant le petit Evoli sur ses genoux et enfouissant ses doigts dans le collier de fourrure d'un gris plus clair autour de son cou. Le Pokémon leva ses yeux d'un rouge vif vers elle et émit un léger ronronnement.
_ En fait, si les Pokémon ont une couleur bien définie c'est simplement pour survivre dans leur environnement à l'état sauvage. Prenons l'exemple des Evoli, ils sont de couleur terre pour se confondre avec le sol, et ainsi éviter de se faire embarquer par les rapaces dont ils constituent un menu de choix. Une autre couleur, le gris par exemple, ne lui permettrait pas de se confondre avec son environnement et donc de survivre. Les Pokémon chromatiques n'ont donc que très peu de chance de survivre en pleine nature, donc ils sont en général tués par leurs parents dès la naissance.
_ C'est monstrueux !
_ Non, il n'y a que l'être humain qui trouve normal de s'acharner à maintenir en vie un enfant qui n'a aucun avenir. D'ailleurs les Pokémon n'éliminent pas que leur progéniture chromatique, mais également tout ceux qui sont malades, des troubles mentaux, des anomalies physiques, en bref ce qui va les empêcher de s'adapter au monde impitoyable dans lequel ils vivent. Ce qui est, à mon sens, une sacrée belle preuve d'amour, être capable de se dire ''je t'aime trop pour t'infliger ce monde et cette vie''. Notre perception peut rendre la chose cruelle, mais je vais vous poser une question dure. Trouvez-vous qu'un enfant naissant tétraplégique, ou bien qui souffre d'un très gros trouble psychiatrique, incapable à vie de s'occuper de lui de façon autonome, a un avenir qui vaille la peine d'être vécu ? Vous-même, auriez-vous voulu dépendre toute votre vie des autres ?
Le jeune homme cligna des yeux d'un air un peu stupide. Il préféra ne pas répondre, et encore moins entendre la réponse de la jeune fille. Elle était facile à deviner, elle n'aurait pas voulu d'une vie sans vie.
_ D'accord… mais… pourquoi courir après celui-ci, ils ne sont pas dans un milieu sauvage !
_ L'instinct, ça vous parle ? C'est vrai que les Pokémon domestiqués ne courent aucun risque, les chromatiques ne sont pas plus faibles ou plus forts que les autres. Mais les Pokémon, je viens de vous le dire, ne réfléchissent pas aussi égocentriquement que l'être humain. Vos Evoli perçoivent dans celui-ci un spécimen qui n'a que peu de chance de survie, ils se fichent bien de savoir qu'il a un Dresseur ou non.
_ Il n'en a pas…
_ Eh bien raison de plus pour chercher à le zigouiller.
Kotone sourit avec amusement sans cesser de caresser le Pokémon sur ses genoux.
_ Vous êtes sûre de ce que vous dites ?
_ Bien sûr, le Pichu de ma mère n'a pas une couleur normale non plus, et en plus on en a croisé un autre avec une malformation de l'oreille qui restait seul sans doute pour éviter de se faire tuer. Ils sont adorables les Pokémon, hein ? Ceux qui s'imaginent que ce ne sont que des créatures inoffensives et toutes gentilles ne sont que des abrutis sans la moindre conscience du monde qui les entoure.
La jeune fille termina sa brochette et retira le dernier morceau pour le donner à l'Evoli tout gris. Il l'avala avec une expression de satisfaction flagrante sous le regard attentif de Kotone.
_ Vous m'aviez bien dit que ce petit n'a pas de Dresseur ?
_ Non. Je suis informaticien et j'ai plusieurs Evoli avec moi. Celui-ci est né il y a quelques mois mais comme il ne s'entend pas avec les autres, j'ai voulut le donner. Il n'est pas très bon en combat alors les gens n'en veulent pas, sauf pour se venter d'avoir un Pokémon rarissime. Et je ne veux pas le donner à quelqu'un qui l'exhibera comme un phénomène de cirque…
_ Je peux le prendre avec moi, si vous voulez. Ce petit aurait pas mal de choses à m'apprendre.
Le jeune homme parut réfléchir, se demandant visiblement ce qu'une fille comme celle assise sur son banc et qui venait de lui faire un cours magistral sur les Pokémon avait encore à apprendre. Il finit pourtant par hocher la tête. Il était en train de programmer un logiciel révolutionnaire, et n'avait pas de temps à consacrer à ses Pokémon indisciplinés. Il aimait collectionner les Pokémon, surtout Evoli et ses si nombreuses évolutions, mais pas au point de mettre sa passion de la programmation entre parenthèses.
Il accepta de confier la garde de l'Evoli chromatique à la jeune fille et lui donna son numéro de téléphone pour qu'elle lui donne des nouvelles de temps en temps, que Kotone entra dans son Pokématos au nom de Léo. Il reparti avec son groupe d'Evoli brun et la jeune fille retourna acheter quelques poffins supplémentaires pour le nouveau membre de son équipe. Evoli semblait adorer ceux qui étaient aussi rouges que ses yeux.
_oOo_
_ Alors te revoilà parmi nous, Lance… Ohlala, mon pauvre chéri, ton bras est dans un bien triste état.
_ Recule-toi, Lambda, tu me dégoutes, on dirait un travelo.
_ Moi aussi je suis heureux de te revoir en forme.
Lance grimaça sans masquer son dégout vis-à-vis de l'homme lui faisant face. Il était un peu plus petit que lui, et fluet comme une femme, dont il avait aussi la démarche tout en roulement de hanche. Lambda était un cliché ambulant à lui tout seul, et Lance le méprisait pour ça, en plus de tout le reste. L'homme avait des cheveux violets coupés raz sauf pour un toupet ridicule sur le sommet de la tête retombant en plein milieu de son front, de petits yeux tombant, une barbiche hideuse et un sourire mièvre. Il possédait une impressionnante collection de pinceaux de maquillages et de vêtements. Lance détestait cet expert en déguisement qu'était le Commandant Lambda. Il détestait sa voix nasillarde et tout ce qui faisait de lui ce qu'il était. A ses yeux, il n'était qu'un lâche tout juste bon à prendre la fuite en couinant comme une femme ridicule, criant son innocence même lorsque les preuves étaient accablantes. C'était un imbécile sans deux sous de jugeotes à qui il ne fallait pas confier de choses importantes sous peine de le voir le répéter au monde entier.
_ Dégage, je suis venu voir Amos.
_ Il est de sortie. Et Ariane aussi.
_ Qu'est-ce que j'en ai à faire, de cette trainée ? Et de toi aussi d'ailleurs, tu es encore pire qu'elle.
Lance se détourna de cet homme qui lui donnait la nausée et claqua la porte de la pièce dans son dos. Pourquoi fallait-il que sur les quatre Commandants que comptait la Team Rocket, deux soient de parfaits incompétents ? Une femelle et un travelo ; mais qu'avait donc eut en tête son vénéré Boss en les recrutant ?!
La Team Rocket avait besoin d'hommes de poigne comme Amos, ou capable de se salir les mains comme lui-même, pas de faibles et d'imbéciles ! Oh qu'il détestait Lambda ! S'il avait sût que ce serait sur son hideuse face efféminée qu'il tomberait en premier en revenant au QG, il serait resté avec ses hommes et les cadavres des policiers qui avaient au moins le mérite de ne pas lui donner envie de dégobiller.
_oOo_
Kotone hocha la tête avec satisfaction lorsque le Pokémon de son adversaire retomba lourdement au sol. Les Dresseurs du tunnel de Doublonville étaient vraiment une source d'entrainement inépuisable. Ils semblaient aimer se battre, et le temps qu'elle en combatte un, les autres revenaient frais et dispo du centre Pokémon le plus proche.
Elle aussi avait fait de nombreux aller-retour pour soigner son équipe. Un tel trafique étant assez inhabituel pour le réseau de tunnels, elle avait attiré quelques agents de police qui, constatant qu'il n'y avait rien d'autre que des Dresseurs avides de combattre entre eux, étaient reparti. Il n'y en avait eut qu'un seul pour rester, une femme aux courts cheveux noirs, qui avait défié Kotone. Son Caninos avait donné du fil à retordre à la jeune fille, qui avait mit un point d'honneur à le combattre sans utiliser la facilité que lui procurerait le type Eau de son Lokhlass, n'utilisant pour ce combat que son Wattouat.
_ On s'en est plutôt bien sorti, mon beau !
Elle sourit joyeusement à son Pokémon qui bêla avec force, comme pour réclamer un autre combat. La jeune fille se mit à rire et tourna la tête à la recherche de son prochain adversaire. Ce fut un Dresseur qui l'avait déjà combattue trois fois, et vaincue lors de leur dernier affrontement qui retint son attention.
Elle prenait gout au combat, c'était indéniable. Ce n'était pas tant la victoire qui lui plaisait que toutes ses choses qu'elle pouvait apprendre en observant deux Pokémon se jeter l'un sur l'autre de toutes leurs forces, lancer leurs plus puissantes attaques en rugissant. Elle n'en avait jamais apprit autant dans les livres, comme si les auteurs avaient considéré comme inintéressant le fait que les Feurisson avaient tendance à augmenter les flammes de leur corps avant de lancer une attaque, que les Pokémon oiseaux étaient extrêmement vifs et réactifs ou encore que son Evoli fraichement acquis avait comme tout ses congénères la petite manie de se ramasser sur lui-même en grondant pour intimider l'adversaire. Il lui plaisait beaucoup, ce nouveau petit bonhomme. Si sa couleur inhabituelle la laissait de marbre, elle aimait sa détermination à faire ses preuves et sa volonté farouche qui le poussait à se relever là où bon nombre d'autres Pokémon seraient restés au tapis. Elle avait l'intuition que l'attaque Charme de l'Ecremeuh de Blanche qui lui posait tant de soucis ne détournerait pas son Evoli de son objectif. Si elle ne se souciait pas de la victoire en tant que telle, son Pokémon semblait au contraire avoir une véritable rage de vaincre, comme pour prouver au monde entier que malgré sa couleur le condamnant à mort, il valait quelque chose.
Kotone secoua la tête et se concentra sur ses combats.
_oOo_
Blanche se réveilla d'un seul coup ce matin-là, lorsque sa radio se mit en marche. Elle adorait écouter la radio, la présentatrice était même sa meilleure amie, ce qui devait donc expliquer sa passion pour les ondes.
_ Bonjour à tous ! C'est moi, Buena ! Bienvenu sur l'émission Le Mot-de-Passe de Buena ! J'espère que vous êtes bien réveillés, parce que je m'apprête à vous révéler le premier mot-de-passe du jour !
Blanche sourit. L'émission de son amie était tellement plus amusante que celle animée par une certaine Lula. Quelle prétentieuse celle-là, juste parce qu'elle animait son émission avec le célèbre professeur Chen ! Dire que c'était sa sœur…
La Championne de l'Arène de Doubonville nota scrupuleusement le mot-de-passe et se leva. Elle comptait commencer sa journée par un bon petit déjeuner, puis un entrainement en vue de préparer le prochain Pokéathlon et…
_ Blanche ! La Dresseuse est revenue !
La jeune fille était en train d'attacher ses cheveux roses en deux couettes dynamiques lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit en grand sur la fameuse Lula, une jeune femme qui arborait les même cheveux rose qu'elle.
_ La Dresseuse ?
_ Celle d'hier, que tu as battue. Elle est revenue et demande sa revanche.
_ A cette heure-ci ? Elle a sauté du lit ou quoi ?
Lula haussa les épaules et observa sa jeune sœur avec un sourire amusé. Blanche gonflait les joues en boudant, mais elle voyait bien qu'elle n'attendait qu'une chose : se précipiter jusqu'à son Arène et relever le défi de la jeune Dresseuse. Et la vaincre, surtout. Blanche détestait perdre, et Lula était bien placée pour le savoir.
