Hello hello !

Nous voici déjà à l'avant-dernier chapitre de cette fiction, puis finalement je posterai le dernier dimanche afin de conclure la semaine ;)

Bonne lecture à vous !

Rar anonymes :

Guest (1) : J'adore faire languir mes personnages avant le premier baiser x) Bonne lecture de la suite !

Guest (2) : Au moins il est dans le thème notre Severus, et il aura tout le loisir de se délecter la regarder savourer les fruits ! =)


Chapitre huit : Le goût de ses lèvres

Le temps s'était comme suspendu, en cette soirée de début de printemps, dans le couloir froid et désert qui longeait la salle des professeurs.

Et pour cause.

Hermione Granger était entrain de l'embrasser.

Au beau milieu du couloir, après avoir rejeté ses excuses et lui avoir sorti ses quatre vérités de façon tout sauf polie. Y avait-il d'ailleurs une façon polie de le faire ? Severus n'en savait fichtrement rien et pour l'heure, il s'en foutait complètement.

Ne comptaient que la caresse voluptueuse sur ses lèvres, la douceur de sa bouche contre la sienne, le contact léger mais impérieux de sa main dans sa nuque. La chaleur de son corps près du sien, qui n'avait jamais été si proche, les battements effrénés de son cœur qui n'en finissait plus de s'affoler, les appels au secours de son esprit paniqué, qui étaient restés sans réponse alors que plus personne n'était aux commandes de ce corps qui se sentait revivre pour la première fois depuis une éternité. Non en fait, il se fichait même de cela. De perdre pied. De se noyer corps et âme dans l'océan de sensations et d'émotions qui venait de s'ouvrir sous ses pieds.

Sa baguette était tombée au sol, mais son cerveau n'avait même pas traité l'information.

Hermione Granger était entrain de l'embrasser.

Et il adorait cela.

Passées les quelques secondes de total ahurissement, et alors que la jeune femme se reculait déjà, sans doute douchée par son absence notable de réaction, le Serpentard avait enfin repris pied avec la réalité. Enfin, peut-être pas la réalité, d'ailleurs. Car, lorsqu'il avait croisé le regard brillant de la demoiselle, à la fois chargé d'espoirs, de doutes et d'une déception croissante, son corps avait réagi tout seul. Avant même qu'il ne l'ait sciemment décidé, il avait saisi le visage de la Gryffondor en coupe et s'était emparé de sa bouche à son tour, avec une ardeur qu'il n'avait pas prévue, et qui avait tiré un nouvel hoquet de stupeur à la demoiselle. Puis elle avait soupiré contre ses lèvres, avec un soulagement évident qui avait rajouté à la stupéfaction de l'alchimiste, qui n'en revenait toujours pas de la situation incroyable dans lequel il se trouvait.

Mais il aurait bien le temps d'y songer plus tard, après tout.

Pour l'heure, le parfum d'avoine de ses cheveux l'avait de nouveau enivré quand il avait fait glisser ses mains de ses joues à ses boucles brunes, plongeant ses doigts dans l'épaisse chevelure qu'il avait défaite davantage. La Gryffondor s'était appuyée contre lui, se laissant entraîner par le flot de ses émotions, et avait resserré sa prise sur sa nuque, dans l'intention évidente de ne pas le laisser partir.

Cela avait été une précaution bien inutile, car dans l'état de fébrilité dans lequel il se trouvait, Severus doutait être capable de faire plus de quelques pas sans que ses jambes se dérobent sous lui.

- Ne le dîtes plus jamais, avait murmuré la jeune femme en s'écartant de quelques centimètres à peine, un instant plus tard. Que je vous insupporte.

Elle avait plongé son regard fiévreux dans le sien, tout aussi bouleversé, et Severus avait de nouveau senti la pointe acérée de la culpabilité serrer son cœur en songeant à quel point il avait été odieux. Du bout des doigts, il avait replacé une mèche brune derrière son oreille sans oser la toucher davantage, craignant qu'elle ne disparaisse soudain au moindre geste brusque.

- Granger, je suis vraiment désolé, avait-il soufflé, avant même de réaliser que les mots qu'il avait pensé trop difficiles à prononcer étaient finalement sortis tous seul.

Ce détail n'avait toutefois pas manqué échapper à la Gryffondor, et si elle s'était abstint de tout commentaire, l'esquisse d'un sourire mal assuré avait fleuri sur ses lèvres. Severus avait eu envie de l'embrasser de nouveau, et sans doute cela avait-il était le cas de la jeune femme également, car son regard noisette s'était de nouveau posé sur ses lèvres tandis qu'elle jouait avec les mèches sombres qui tombaient dans son cou.

- Hermione, s'il vous plaît, avait-elle soufflé en guise de réponse.

Le Serpentard s'était esclaffé à moitié, un brin amusé par la requête. Au fond, il savait bien que cela l'agaçait de s'entendre appeler par son nom de famille alors que tous ses collègues avaient adopté le prénom depuis longtemps, et que cela lui faisait l'effet d'être toujours cette petite Je-Sais-Tout sur les bancs de la salle de classe. Alors qu'à présent, c'était bien derrière un bureau qu'elle se tenait lorsqu'elle était en cours, et non plus derrière un pupitre.

- Je ne suis pas certain d'y parvenir, avait-il répliqué à voix basse, narquois. Question de principe, avait-il ajouté, ironique.

Elle n'avait pu retenir une moue boudeuse à l'utilisation de ces derniers mots, qu'elle même lui avait adressés quelques minutes plus tôt, mais ne s'était pas démontée pour autant.

- Dans ce cas, je vais devoir redoubler d'efforts pour vous faire changer d'avis. Je ne suis pas certaine que vous le supportiez, toutefois, avait-elle susurré en relevant vers lui un regard éloquent.

Pour l'heure, Severus ne supportait pas de savoir sa bouche si près de la sienne sans pouvoir de nouveau goûter ses lèvres pleines.

- Ne vous en faites pas pour moi, Granger, avait-il grondé d'une voix sourde. A la réflexion, de votre part, je suis capable de tout supporter.

Il l'avait de nouveau embrassée, et l'avait sentie sourire contre ses lèvres, satisfaite. Si ce troisième baiser avait été plus doux que les deux précédents, dénué cette fois de l'effet de surprise qui les avaient tous deux submergés quelques instants plus tôt, il avait eu tôt fait de se faire brûlant alors que la véracité et la réalité du moment les imprégnaient soudain. Le soulagement avait gagné la Gryffondor, qui avait redouté un rejet pur et net, tandis que le Serpentard prenait soudain conscience de la nature de ces sentiments qu'il avait si longtemps rejetés à l'égard de la jeune femme.

Le baiser s'était fait moins chaste, leur étreinte plus pressante.

Sans que le Serpentard ne se souvienne quels couloirs ils avaient empruntés depuis la salle des professeurs jusqu'à l'aile réservée aux enseignants, ils s'étaient retrouvés dans les quartiers de sa collègue de métamorphose, dont elle n'avait pas pris le temps de lui faire la visite, sinon du chemin qui menait jusqu'à sa chambre. Là encore, il n'avait pas eu le loisir d'en admirer la décoration pourtant soignée, et n'avait pu n'en apprécier que la douceur des draps du lit situé en son centre, ainsi que les courbes voluptueuses de la propriétaire des lieux qui s'étaient dévoilées à lui au terme d'un effeuillage fébrile et brûlant.

Alors même que quelques semaines plus tôt il s'était persuadé détester tout ce qui se rapportait de près ou de loin à la demoiselle, ce soir-là, il avait compris qu'en réalité, il en appréciait chaque détail. Chaque centimètre de peau laiteuse, chaque soupir que ses caresses avaient déclenché, chaque nouveau son qui était sorti de cette bouche qu'il avait goûté à de multiples reprises. La façon dont elle plongeait ses doigts dans ses cheveux de jais, le contact léger de ses mains sur son torse nu, la passion qui irradiait d'elle comme la lumière d'un soleil d'été.

Il avait tout aimé. Touché, caressé, embrassé. Réalisant avec consternation à quel point il avait rêvé de ce moment sans même en avoir conscience.

Et puis ils s'étaient unis dans une étreinte si passionnée qu'elle les avait laissés haletants tous les deux, leurs corps rompus et tremblants de plaisir serrés l'un contre l'autre dans les draps froissés. La jeune femme s'était blottie contre lui, étonnamment douce après la fougue de leurs ébats, et avait enfoui son visage dans son cou.

- Finalement, avait-elle murmuré tout contre sa peau, un brin narquoise, je n'aurais pas eu à attendre longtemps pour que vous vous décidiez à utiliser mon prénom.

Severus s'était esclaffé tout à fait, cette fois, et avait entouré d'un bras le corps nu de ce petit brin de femme au caractère bien trempé, qu'il comptait bien garder à ses côtés, à présent qu'il avait enfin compris à quel point elle comptait pour lui.

- Moment d'égarement, Granger, ne vous réjouissez pas trop vite.

Elle avait ri dans son cou, et chacun de ses soubresauts s'était répercuté dans son corps, le long de son bras, jusqu'à sa poitrine où son cœur gonflé d'émotions retrouvait doucement son rythme habituel.

- Par ailleurs, je ne me rappelle pas vous avez donné l'autorisation d'employer le mien, avait-il poursuivi, sarcastique.

Nouvel éclat de rire, et nouvelle série de tremblements contre son épaule. Elle s'était redressée en repoussant sa lourde crinière brune d'une main, celle-là même qu'il avait pris un malin plaisir à libérer de toutes les attaches qui tentaient vainement de la dompter en temps normal. Au sourire en coin qu'elle avait esquissé, le Serpentard avait compris que la réponse n'allait pas lui plaire.

- Vous n'aviez pourtant pas l'air de vous en plaindre, à l'instant.

Cette répartie avait tiré un sourire au Serpentard, un véritable sourire, si inattendu que la jeune femme l'avait considéré avec un mélange d'étonnement et de douceur qui avait quelque peu froissé son ego, juste avant qu'il ne réalise qu'il allait devoir s'y faire, puisqu'il comptait la revoir, et pas qu'une fois.

- Je le pensais vraiment quand je disais pouvoir tout supporter, venant de vous, avait-il donc répondu.

Lorsqu'elle avait de nouveau posé sa tête sur sa poitrine encore nue, et qu'elle s'y était paisiblement endormie quelques instants plus tard, il avait compris qu'il n'avait pas fait d'erreur, cette fois.