Un sourire peut en cacher un autre.
Titre du 08/08/2022 : Un sourire peut en cacher un autre
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Défi à l'unité d'Almayen n°4
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Deux cent vingt septième baiser : Un baiser entre deux femmes
Shireen/Myrcella
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects de… Kanon des Gémeaux (Saint Seiya) : Jumeau : écrire sur Cersei et Jaime (GoT) ou écrire sur des jumeaux
137) 100 façons d'écrire du drama
257) 50 nuances de personnages LGBT
13 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, le défi des baisers, ships rares, ellles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)
Myrcella avait le sentiment qu'elle était en train d'étouffer.
Les mots de Yara, de Marina, de Lancel et de Stannis résonnaient dans sa tête, tournaient en boucle dans un cercle infernal qu'elle ne parvenait pas à briser.
Ce qu'ils avaient dit ne pouvait pas être vrai.
La magie n'existait pas, de même que les autres mondes et cette histoire de malédiction était…
Une absurdité sans nom.
Voilà ce qu'elle se dit durant le trajet de retour, alors qu'elle marchait dans des rues qu'elle avait parcourues durant des décennies, qui lui étaient d'ordinaire si familières et qui lui apparaissaient si étrangères désormais.
C'était sa ville, sa maison, l'endroit où elle était née, elle y avait vécu toute sa vie, elle s'y sentait chez elle et n'avait jamais ressenti le besoin d'en partir, elle y était heureuse, en sécurité, épanouie.
Pourtant, alors qu'elle continuait d'explorer ce lieu qu'elle avait toujours connu et que ce qu'elle avait entendu flottait toujours dans son esprit, elle réalisa qu'elle éprouvait un certain malaise en voyant les rues, les maisons, les commerces, comme si elle les voyait pour la première fois pour ce qu'ils étaient vraiment.
Un tissu de mensonges.
Elle grimaça.
Ce n'était pas ce qu'elle voulait, elle n'avait jamais voulu cela, c'était comme si en une série de quelques phrases, ils avaient tout détruit, tout ruiné, tout gâché, et tout ce qu'il lui restait quand elle voyait ce qui l'entourait, c'était un goût de cendres dans la bouche.
C'était entièrement de leur faute.
Et comme elle les détestait pour ça.
Elle avait voulu des réponses, elle les avait eues, et ce n'était définitivement pas celles auxquelles elle s'attendait.
Un voile avait été ôté de ses yeux, un voile dont elle n'avait jamais pris conscience de l'existence avant, un voile qui la forçait à voir quelque chose qu'elle aurait aimé pouvoir continuer à nier.
Elle préférait fermer les yeux, c'était plus simple comme ça.
De toute façon…
Ça ne pouvait pas être vrai et leurs mémoires n'avaient pas été effacées.
Rien de tout cela n'était réel, et bientôt, elle n'y penserait plus, ça n'aurait plus la moindre importance.
N'est-ce pas ?
§§§§
Revoir sa mère lui apporta bien moins de réconfort qu'elle ne l'aurait initialement cru.
Parce que, malgré tous ses efforts pour oublier, faire disparaître de sa mémoire ces horribles choses qu'elle ne pouvait pas effacer, elle ne put s'empêcher de la voir de la manière dont ils l'avaient dépeinte, de la façon dont ils la voyaient, dont ils la lui avaient présentée.
Comme un monstre.
Et pendant une fugitive et abominable seconde, Myrcella se retrouva incapable de la voir autrement.
C'était sa mère, la femme qui l'avait élevée, elle était sa famille, et elle l'aimait, et pourtant…
Pourtant, d'une manière totalement irrationnelle, encore frappée par ce qu'elle avait entendu, elle ne put s'empêcher de ressentir de la peur en la voyant à nouveau.
C'était absurde et stupide, elle était juste retournée chez ses parents pour manger chez eux, c'était la femme qui l'avait mise au monde qui se trouvait juste devant elle, après pourquoi aurait-elle dû en avoir peur ?
Cette impression s'évanouit quelques instants plus tard, mais ne disparut pas entièrement et elle frissonna.
Ça non plus, ce ne serait plus jamais pareil, et elle leur en voulait pour ça aussi.
§§§§
Son père aussi était différent.
Elle le savait déjà avant, mais avec ce regard neuf qu'elle posait sur le monde, comme dotée d'une nouvelle paire de lunettes qu'on l'aurait forcée à mettre et qui lui permettrait de ne plus voir flou ou d'enfin voir les couleurs, le contraste était encore plus frappant.
Il souriait enfin, à nouveau, il semblait vraiment sincère, comme… complet, comme s'il avait retrouvé une part de lui-même qu'il avait perdue, qu'on lui avait arrachée.
En revanche, s'il semblait plus chaleureux avec elle (et c'était probablement aussi le cas avec Tommen), avec Cersei, il avait l'air… distant.
Et alors, Myrcella fut frappée par une chose à laquelle elle n'avait pas fait attention avant cela.
Lors du rendez-vous, Yara et les autres lui avaient parlé de sa mère et avaient dit que tout était de sa faute.
Mais à aucun moment ils n'avaient parlé de son père.
Pourquoi ?
Ils avaient parlé des responsables de la malédiction, ils l'avaient mise en garde contre ce qu'ils pensaient être des monstres (et connaissant les autres noms qu'ils avaient évoqués, elle n'arrivait même pas à les contredire…) et ça incluait sa mère, mais pas son père.
Donc ça devait probablement dire qu'ils ne considéraient pas qu'il faisait parti de… tout ça, peu importe de quoi il puisse s'agir dans le fond.
En réalisant cela, la blonde ressentit un profond soulagement de savoir que ni lui ni Tommen n'étaient impliqués (Joffrey ne l'était sans doute pas, mais elle connaissait sa noirceur et sa cruauté désormais alors ça ne changeait absolument rien s'il l'était au final) dans toute cette affaire.
Elle s'en voulut aussitôt, détestant profondément cette sensation.
Elle avait pourtant décidé de chasser loin d'elle toute pensée désagréable concernant ce sujet pénible, alors pourquoi y pensait-elle à nouveau ?
(Note de l'autrice (oui je sais ça faisait longtemps et je devrais pas ouvrir des parenthèses dans mes parenthèses on va finir par s'y perdre) : Et ouais c'est justement quand tu te dis ça et que tu veux pas penser à un truc chiant que ton cerveau part en mode « si si ma grande tu vas y penser et plus vite que ça, tu vas même penser qu'à ça et en plus tu vas morfler sévère parce que c'est drôle. »
(Genre comme moi avec mon concours.)
(Où je vais me planter vu qu'il est genre dans deux mois voire moins quand ce chapitre sera publié et que je suis pas du tout prête.)
(Help.)
(Et là je vais fermer cette sixième parenthèse pour ensuite pouvoir fermer la première parce que ça devient trop long cette histoire.))
Pourtant, malgré elle, le sujet revenait dans sa tête sans cesse, sans qu'elle ne puisse y faire quelque chose, parce qu'elle ne voyait plus que cela.
La glace dans les yeux de sa mère qu'elle n'avait jamais vue ou qui venait d'y apparaître, elle ne le savait pas.
Son père qui par moments regardait son épouse avec confusion, comme s'il se demandait ce qu'il faisait là.
Ce fut alors qu'elle réalisa avec terreur une vérité qu'elle s'était jusque-là efforcée de nier de toutes ses forces.
Que ce soit vrai ou non, que ce soit une blague, une farce cruelle, une absurdité ou au contraire la stricte vérité, elle ne pourrait pas y échapper.
Cette révélation continuerait de la hanter tant qu'elle ne connaîtrait pas le fin mot de l'histoire, tant que tous ses doutes n'auraient pas disparu.
Yara, Marina, Lancel et Stannis avaient ouvert la boite de Pandore et elle les avait laissés faire.
Et maintenant elle ne pouvait plus revenir en arrière.
Il faudrait qu'elle vive avec ça, en permanence, en doutant d'elle-même, de ses propres souvenirs, de ce qui était réel et de ce qui ne l'était pas, sans savoir si tout ce qu'il y avait autour d'elle était un mensonge ou pas.
Elle souriait ce soir-là durant le repas.
Mais son sourire était un mensonge.
§§§§
Alors que les jours passaient, Myrcella trouvait de plus en plus insupportable le fait de croiser Yara Greyjoy.
Cela n'arrivait pas souvent, mais elles vivaient dans la même ville, avaient des connaissances communes et se rendaient parfois aux mêmes endroits.
Quand la blonde croisait la fer-née, celle-ci ne disait rien, se contentait de croiser son regard, rien de plus.
Pourtant, Myrcella commençait peu à peu à la détester.
Parce que, dès qu'elle la voyait, peu importe à quoi elle pensait avant, à ce qu'elle allait manger le soir-même, ou à ses cours, au prochain livre qu'elle allait lire, à ses proches, sa simple vue était suffisante pour ranimer le souvenir de ce qu'elle lui avait dit.
Westeros.
La malédiction.
Les marcheurs blancs.
Leurs souvenirs effacés.
Sa mère, le monstre de l'histoire, qu'elle aimait de tout son cœur et qu'elle ne se sentait pas la force de détester.
Et aussitôt, un froid glacial l'envahissait, peu importe la température.
Comme d'habitude, elle l'esquiva et prit une profonde inspiration, essayant de se calmer.
Elle allait voir Shireen et Vère et tout allait bien se passer, tout irait bien, et pendant au moins tout un après-midi elle ne penserait plus à cette histoire.
§§§§
« Salut, l'accueillit Shireen en lui envoyant un sourire éblouissant, et Myrcella essaya de lui sourire avec conviction.
Elle ne perdit pas de temps avant de l'embrasser, avant de la serrer contre elle.
Pour être sûre qu'elle n'allait pas disparaître de ses bras, s'évanouir dans l'air d'un seul coup, pour être sûre et certaine que ça c'était réel, bien réel, et que ça n'avait rien d'un mensonge.
Oui, c'était réel, elle en était sûre.
Comment quelque chose d'aussi beau aurait-il pu être un mensonge fabriqué de toutes pièces ?
Et une autre implication qui la terrorisait dans tout ça c'était le fait que, si rien de tout ça n'était réel, alors…
Est-ce que leur amour ne l'était pas non plus ?
Puis Shireen la regarda avec tellement d'amour dans les yeux qu'elle crut que son cœur allait exploser, et elle sut, ses doutes s'évanouissant en un éclair.
Non.
Tout ça, c'était bien réel, et si tout le reste était un mensonge, elle sentait dans son cœur et dans son âme que ses sentiments pour elle n'en étaient pas un.
- Alors, reprit sa petite-amie, prête pour la séance du jour ?
Myrcella acquiesça.
Depuis que Vère avait enfin échappé à son père, Shireen et Myrcella l'accueillaient fréquemment chez elles dans leur appartement afin de faire avec elle des marathons de séries qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de voir auparavant.
Histoire de l'aider à retrouver une vie un tant soit peu normale.
- Parfaitement prête, qu'est-ce que ce sera cette fois ?
Elle avait bien besoin de ça, de se plonger dans un autre univers et d'oublier à quel point sa vie avait perdu tout son sens ces derniers temps.
- Vère a commencé une série avec Sam il y a pas longtemps, elle aimerait la continuer avec nous, il n'est pas disponible aujourd'hui et comme il l'a déjà vue, ce n'est pas grave si elle avance de son côté. Je sais qu'on l'a déjà vue mais je me suis dit que ce serait bien de la revoir.
- Je suis d'accord, approuva la lionne en souriant, commençant enfin à se détendre. Et c'est quoi du coup ?
Elle s'avança dans le salon, où Vère se trouvait déjà, assise dans le canapé devant la télévision.
Et elle sut avant même d'obtenir une réponse, en apercevant une petite coccinelle jaune bien connue et parfaitement reconnaissable pour elle.
Son sourire se figea aussitôt.
- Once Upon a Time, lui annonça fièrement Shireen. On va lancer l'épisode 18 de la saison 1.
Once Upon a Time.
L'ironie de la coïncidence était bien cruelle, et malgré son envie de hurler, elle se força à sourire et feignit l'enthousiasme.
- C'est super !
- En plus tu vas bientôt rencontrer un nouveau personnage Vère, et je t'assure qu'il est trop bien ! Lui affirma Shireen, n'ayant rien remarqué.
Vidée, elle s'installa à côté d'elle et une fois l'épisode lancé, elle s'autorisa à arrêter de sourire.
Son cœur s'était glacé dans sa poitrine, et elle ne put s'empêcher de frissonner en entendant le mot malédiction être prononcé.
Oh, dieux…
Ça allait être un long marathon.
Jamais elle ne s'accrocha autant à Shireen que pendant la durée de celui-ci.
A suivre…
