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Dans les Jardins (2)

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Les deux hommes plongèrent à nouveau dans le silence. Tom brisa finalement le calme, sa voix toujours aussi impassible : « Vous avez fréquenté Poudlard, n'est-ce pas ? »

Harry le scruta un moment avant de décider de s'asseoir au sol. Il était évident que Riddle n'allait pas abandonner ses interrogations de sitôt : « Oui. »

« Je n'ai aucun souvenir de vous. »

Harry lâcha un soupir sarcastique : « Ah, Tom, sérieusement ! Je ne m'attends pas à ce que vous vous souveniez de chaque élève qui a foulé les couloirs de l'école. »

Tom répéta sèchement : « Je ne me souviens pas de vous. À quelle maison apparteniez-vous ? »

« Gryffondor. »

« Ha ! » Tom émit un son de désapprobation et lança un regard de mépris à Harry.

Ce dernier croisa les bras, le défiant du regard : « Quelque chose ne va pas, Lord Gaunt ? Pas fan des Gryffondor, je présume ? »

Tom répondit avec un sourire sarcastique : « Pas exactement mes préférences. »

Harry secoua la tête avec amusement : « C'est vrai ! Imaginez si un Serpentard pouvait tranquillement discuter avec un Gryffondor, dans un jardin par exemple, sans qu'ils ne cherchent à s'entre-tuer. Ça serait complètement fou, non ? »

Les yeux sombres de Tom se perdirent un instant dans ceux émeraudes d'Harry : « Est-ce pour ça que vous ne m'aimez pas ? Parce que je suis un Serpentard ? »

Cette fois-ci, Harry éclata franchement de rire : « Oh Merlin ! Pas encore ! Ça n'a rien à voir. Vous pourriez être la reine d'Angleterre que ça ne changerait rien. »

Tom, impassible, riposta : « Je vous ai observé. J'ai remarqué comment vous interagissez avec les autres au Manoir. Pourquoi suis-je le seul à ne pas avoir droit au même traitement ? Vous m'ignorez, vous m'évitez... »

Harry haussa un sourcil avec ironie : « Je ne pensais pas que nous avions autant de choses à échanger. »

Tom affirma avec arrogance : « Pourtant, je suis riche. Je suis intelligent. Je suis puissant. Et je sais que vous me trouvez... à votre goût. »

Un sourire moqueur s'afficha sur les lèvres d'Harry : « Votre modestie est vraiment éblouissante. »

« Et ça ne semble toujours pas vous suffire. »

Harry pinça l'arrête de son nez avec lassitude : « Attendez, laissez-moi réfléchir... était-ce quand je suis arrivé et que vous avez déclaré que vous ne faisiez pas dans la charité ? »

Tom répliqua sans détour : « Vous aviez l'air d'un pouilleux. »

Harry leva le doigt vers le ciel : « Non, non, peut-être était-ce quand vous avez failli tuer Anton. »

Tom, dédaigneux, demanda : « Qui ça ? »

« Anton ! L'enfant qui s'occupe de vos chevaux ! » reprocha Harry.

Tom plissa le nez avec mépris : « Ha ! Et on a vu comment il s'en occupait ! J'ai perdu ma meilleure bête à cause de lui. De toute façon, il est toujours en vie, n'est-ce pas ? »

« Ce n'est qu'un enfant ! »

« Il ne m'a tout de même plus l'air d'avoir cinq ans, Monsieur Potter. »

Harry secoua la tête de dépit : « Il n'y a pas que ça, Lord Gaunt, vous m'avez attaqué dans la bibliothèque. »

Tom répondit froidement : « Juste pour tester vos réflexes. Si j'avais réellement voulu vous blesser, vous ne seriez plus là pour en témoigner. Et puis... je vous ai offert une canne pour me faire pardonner. »

Harry rétorqua avec fermeté : « Je n'ai pas besoin de vos cadeaux ! »

Tom ajouta d'un ton distant : « Elle m'a coûté une petite fortune. J'offre rarement des choses, Monsieur Potter. Et je n'ai pas l'habitude d'être rejeté. On me craint. On me respecte. Mais vous, à chaque fois que l'on se rencontre, vous êtes d'une rare discourtoisie. »

« Regardez qui parle… Attendez ! Est-ce que vous avez… essayé… d'acheter mon amitié ? »

Tom haussa un sourcil avec arrogance : « Ha ! Je n'ai pas besoin d'ami. »

« Alors tant mieux. Car je n'envisageais pas de le devenir. »

Un air d'incrédulité passa sur le visage de Tom et Harry se félicita intérieurement d'avoir, pour la première fois de sa vie, réussi à couper le sifflet de Voldemort.

Il fixa intensément Harry, une lueur étrange dans ses yeux : « Vous êtes différent des autres, Monsieur Potter. »

Harry arqua un sourcil : « Oh vraiment ? Vous m'en voyez ravi. »

Tom s'approcha d'un pas : « Vous ne me craignez pas. Vous ne me flattez pas. Vous ne semblez pas intéressé par ce que je pourrais vous offrir. »

Harry haussa les épaules avec nonchalance : « Je suis probablement immunisé contre votre charme naturel. »

Tom laissa inconsciemment son index glisser sur ses lèvres et ce simple geste captura un instant le regard d'Harry. Il lui offrit un sourire en coin avant d'avancer d'un nouveau pas : « Non, je ne crois pas. Je pense que c'est tout le contraire. »

Harry se releva avec difficulté et observa longuement l'homme en face de lui : « Vous avez une haute estime de vous. »

« Non. Je suis surtout très observateur. Je pense que vous attendez quelque chose de moi. Et que vous êtes persuadé que je ne peux pas vous l'offrir. » Il s'était encore rapproché.

Harry recula d'un pas et, ne voulant pas montrer qu'il était affecté par cette conversation, prit un ton léger : « Lord Gaunt, avez-vous d'autres questions brûlantes à me poser, ou puis-je retourner à mes framboises en paix ? »

Tom s'éloigna imperceptiblement, mais son regard demeurait intensément fixé sur Harry : « Pour l'instant, je vous laisse à vos framboises, Monsieur Potter. Mais soyez certain que notre conversation est loin d'être terminée. Je ne renonce jamais à ce que je désire posséder. »

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