.

Je me réveillai seule le lendemain matin au son de mon ennuyeuse alarme. Je l'éteignis et me levai, me demandant où pouvait bien être Edward.

"Edward ?" appelai-je, mais il n'y eut rien d'autre que le silence. "Il est parti ? Connard."

Même si je doutais de ses chances de victoire, j'attendais avec impatience qu'il tente de remporter le défi qu'il avait lancé pour avoir des rapports sexuels matinaux. Avec un soupir, je me recouchai en faisant la moue et roulai sur son côté, qui était froid. Où qu'il soit, il était parti depuis un moment, et c'est alors que je remarquai un morceau de papier sur l'oreiller.

Bella,

J'ai dû aller travailler plus tôt pour rencontrer Phil. Tu as encore passé une nuit bavarde et je ne voulais pas te déranger. J'ai commandé le petit-déjeuner pour toi, il devrait être là à six heures trente.

Je serai probablement encore avec Phil quand tu arriveras au bureau, alors annule la réunion de ce matin avec l'équipe éditoriale.

Edward

Bavarde ? Encore ?

Je me sentais gênée à l'idée de parler pendant mon sommeil devant Edward et j'espérais que ce n'était pas humiliant. Il était 6 h 15, je me préparai donc rapidement en m'assurant de pouvoir partir dès que j'aurais fini mon petit déjeuner.

Je ne m'attendais pas à ce qu'Edward prenne le temps de manger avant d'aller à la réunion, alors j'emballai quelque nourriture et l'emportai avec moi au travail. Comme il l'avait dit, Edward n'était pas rentré de sa réunion, je déposai le petit déjeuner sur son bureau et m'occupai de prévenir le reste de l'équipe qu'il n'y avait pas de réunion ce matin.

Peu avant 8 h 15, Phil appela et me demanda de venir à son bureau. Je pensai immédiatement qu'il savait ce qu'il se passait entre Edward et moi, et je commençai à me creuser les méninges pour trouver des histoires convaincantes afin d'éviter des ennuis à Edward.

Mes mains transpiraient et je me sentais mal lorsque je m'approchai du bureau de Mme Goff.

"Bonjour, Bella. Elle me sourit. "Comment vas-tu ?"

"Nerveuse," avouai-je. "Savez-vous de quoi il s'agit ?"

"Non. M. Cullen était avec Phil quand je suis arrivée et je leur ai passé plusieurs coups de fil mais à part ça, il a expressément demandé à ne pas être dérangé." Elle passa un coup de fil à Phil. "M. Dwyer, Mlle Swan est là pour vous voir."

Il dit à Mme Goff de m'envoyer directement à l'intérieur et la nausée et les nerfs redoublèrent instantanément. Phil était assis à son bureau avec Edward en face de lui. Je ne pouvais pas croiser le regard d'Edward et je marmonnai un timide bonjour en m'asseyant à côté de lui.

"Bonjour, Mlle Swan," dit Edward poliment.

"Bonjour, Isabella." Phil sourit.

"Bonjour", dis-je en entendant le tremblement perceptible dans ma voix. "Quelque chose ne va pas ?"

"Non, pas du tout." Il rit. "C'est le genre de réunion que j'aime avoir. Nous avons une énorme opportunité à saisir."

"Une opportunité ?" demandai-je.

"Il y a quelques semaines, j'ai entendu des rumeurs sur un homme qui, pour l'instant, doit rester anonyme. Il prétend détenir des preuves et des informations de première main sur les agissements très discutables et controversés d'un homme très en vue, qui doit lui aussi rester anonyme pour le moment. Il a des photos, des mails et des enregistrements pour étayer ses dires et nous devons vérifier son histoire."

Phil semblait sur le point d'exploser d'excitation. "L'homme sans nom veut publier cette histoire, et grâce à Edward et à ses contacts à Chicago, nous avons la première occasion de lui parler."

"D'accord," dis-je, ne sachant pas trop où me situer dans tout cela.

"Il est hors de question de le faire venir car il fait profil bas. Nous devons donc envoyer quelqu'un de notre équipe pour le rencontrer. Evidemment, ce genre de livre ne relève pas normalement du département d'Edward mais de celui de King mais je ne veux pas le laisser s'en occuper. Je prendrais bien les devants moi-même… mais je ne veux pas attirer l'attention sur cette histoire et le fait que je me rende à San Francisco pour rencontrer cet homme pourrait justement le faire et si nos rivaux l'apprennaient, ils pourraient réduire nos chances à néant." Phil désigna Edward et ajouta : "Edward doit être à San Francisco pour parler en personne avec lui, et en tant qu'assistante, j'ai besoin que tu sois là pour le soutenir."

"Je dois aller à San Francisco ?" demandai-je et il hocha la tête. "Oh, d'accord."

"Vous prendrez l'avion lundi matin et je pense que vous n'aurez besoin que de deux nuits au maximum mais si c'est nécessaire, vous resterez là-bas aussi longtemps qu'il le faudra. Ce n'est pas un problème, n'est-ce pas ?"

"Non." Je secouai la tête. "Pas du tout."

"C'est bien." Il tapa dans ses mains. "Garde ça pour toi pour l'instant. Personne ne doit savoir et Edward te donnera les détails pendant le vol pour que tu sois au courant. "

"D'accord."

Un voyage dans une autre ville… juste Edward et moi… seigneur.

"Nous allons rencontrer Emmett McCarty là-bas. Il rejoint l'entreprise cette semaine au sein de l'équipe juridique. Phil avait prévu de le présenter à tout le monde à la fête, donc tu le rencontreras officiellement avant que nous partions," dit Edward en prononçant le nom d'Emmett délibérément lentement, comme pour me rappeler la conversation d'hier soir.

Alors peut-être pas seulement Edward et moi.

"Je demanderai à Mme Goff de faire les réservations de vol et d'hôtel puis je t'enverrai les détails par mail. Assure-toi de garder cela pour toi. Nous expliquerons ton absence lundi par une réunion avec un autre client potentiel mais je ne veux pas que quelqu'un d'autre se doute de quoi que ce soit." Phil tambourina de ses doigts sur le bureau. "Je suppose que McCarty comprend l'importance de notre discrétion ?"

"Bien sûr. Je lui fais entièrement confiance." Edward avait l'air confiant et Phil était manifestement d'accord.

"Très bien." Il acquiesça et frappa dans ses mains. "Nous devons traiter cette affaire avec des gants, adopter une approche douce, toute en douceur."

"Ce n'est pas illégal ?" m'empressai-je.

"Pas dans ce cas. Notre équipe de juristes s'en est assurée." Phil sourit. " Tu n'as pas besoin de t'inquiéter des détails. Laisse-nous nous occuper de la légalité et Edward de l'obtention du contrat. Tu es juste là pour tout ce dont il pourrait avoir besoin."

"Absolument." Je retiens un sourire en coin. "Tout ce dont il a besoin."

Edward regardait délibérément droit devant lui. "C'est tout, Phil ?"

"Pour l'instant." Il hocha la tête puis leva la main. "En fait, il y a encore une chose. C'est à propos de samedi soir, la fête pour Peter et Mme Goff."

"Oh ?" demanda Edward.

"Irina se demandait si tu allais emmener quelqu'un avec toi. Elle espérait seulement que tu pourrais accompagner sa fille, Kate."

Mon sourire en coin disparut et je me raidis en attendant la réponse d'Edward.

"Kate ?" demanda-t-il avec anxiété. "Eh bien, j'avais prévu de... Est-ce que je peux y réfléchir ? Je ne m'attendais pas vraiment à emmener quelqu'un, étant donné que c'est une réunion de travail. J'allais en profiter pour faire connaissance avec d'autres personnes ici."

Phil haussa les épaules. "Comme tu veux, Edward. Fais-le savoir à Irina."

"Je le ferai." Edward me jeta un coup d'œil pendant une fraction de milliseconde.

"Je suppose que tu seras là samedi soir ?" me demanda Phil et j'acquiesçai. "Tu as manqué le dîner au Four Seasons dimanche."

"Euh, oui, j'étais occupée," marmonnai-je en repoussant quelques mèches de cheveux derrière mon oreille. "Peut-être la prochaine fois."

"Ta mère était... c'est quoi sur ton cou ?" Les yeux de Phil se fixèrent sur moi.

"Euh... " Ma main se porta immédiatement sur l'ecchymose rougeâtre que je supposais que mon chemisier avait couverte à peu près jusqu'à la moitié de mon cou. "Je... euh..."

"Tu as un petit ami ?" demanda Phil, amusé, et je sentis mon visage s'enflammer. "C'est la première fois que j'entends parler d'un petit ami. Ta mère est au courant ?"

"Je n'ai pas de petit ami," marmonnai-je en jetant un coup d'œil à Edward qui parvenait mieux que moi à garder son calme. "Ce n'est pas grand-chose."

"A en juger par la marque sur ton cou, je dirais que c'est une sacrée affaire…" dit Phil en ricanant. "Heureusement, c'est moi qui te le demande et non ton père. Est-ce qu'il est au courant pour ce garçon mystérieux ?"

"Non, Phil. Il n'y a pas de garçon mystérieux, s'il te plaît, est-ce qu'on peut laisser tomber ?" J'avais l'impression de donner tous les signes non verbaux qu'Edward était le mordeur de cou et j'avais désespérément envie que la conversation change.

"Allez, Bella, tu rougis comme une folle…" Phil sourit. "Qui est-ce ?"

"Sérieusement, Phil, tu veux en parler maintenant ?" sifflai-je. "Ce n'est vraiment pas important et je ne pense pas qu'il soit approprié d'en parler devant M. Cullen."

Phil s'esclaffa. "Je suis juste curieux, Bella. Je ne pensais pas que tu aurais le temps d'avoir un petit ami étant donné que M. Cullen te fait travailler dur. Pouvons-nous espérer le rencontrer samedi ?"

"Non," répondis-je sèchement.

"Je te donne la permission d'aller voir ce qu'il se passe au fond de cette affaire, Edward." Phil fit un clin d'œil et Edward rit nerveusement.

Je secouai la tête et regardai mes genoux. "Puis-je y aller ?"

"Vous le pouvez tous les deux, nous en avons fini ici." Phil sourit et nous accompagna jusqu'à l'ascenseur. "Tiens-moi au courant de tout ce que tu entendras, Edward. Puis-je aussi suggérer d'emmener Kate à la fête, elle peut certainement faire tourner les têtes."

"Je vais y réfléchir." Edward acquiesça et dès que les portes se refermèrent, il me prit la main. "Je trouverai une solution, je te le promets, Bella."

Je haussai les épaules, essayant d'être distante mais l'idée qu'il amène une autre fille me donnait la nausée. "C'est bon, Edward. Emmène qui tu veux."

"Ça n'arrivera pas," dit-il à voix basse. "La seule personne que j'aimerais amener, c'est toi, et si je ne peux pas le faire, je préfère y aller seul."

Je me mis sur la pointe des pieds et embrassai sa joue. "Alors nous pouvons y aller seuls... ensemble."

"Je pense que Phil s'attend à ce que le mystérieux petit ami fasse son apparition." Il sourit et toucha la marque incriminée. "Tu n'as pas pu la cacher ?"

"Je pensais que ma chemise la couvrait. D'ailleurs, tu n'avais pas besoin de me marquer, Edward. Je croyais que tu étais un homme... pas un vampire." Je lui donnai un petit coup de coude puis nous nous séparâmes lorsque les portes s'ouvrirent et que je le suivis dans le hall.

Dès que nous nous approchâmes de son bureau, je dis : "J'ai mis un petit déjeuner sur ton bureau. J'ai supposé que tu l'avais sauté."

"Oui, je l'ai fait. Merci," me dit-il en m'ouvrant la porte. "Puis-je t'inviter à dîner ce soir ?"

Je secouai la tête. "Pas ce soir, désolée. Je dîne avec Amber et Carmen."

"D'accord," marmonna-t-il et je me sentis mal, ce qu'il remarqua. "Je vais rattraper mon retard ce soir. Pourquoi pas demain ?"

"Ça me plairait bien." Je souris.

"Et tu pourras porter la jolie petite robe que tu portais hier soir." Il haussa les sourcils et je ris.

"Elle est toujours dans ta chambre d'hôtel. Je te dirais bien de t'amuser avec mais ensuite je t'imagine la portant... pas très sexy."

"Oui, je doute que je sois aussi belle que toi avec…" Cette fois, Edward rit et étrangement cela me fit plaisir à entendre.

"Je te laisse travailler," lui dis-je et il acquiesça. "Tu as besoin d'autre chose ?"

"Pas pour le moment. Préviens-moi quand tu auras reçu l'itinéraire de Mme Goff et je mettrai Emmett au courant." Il s'assit derrière son bureau et ajouta : "Pourrais-tu reprogrammer la réunion que nous avons manquée ce matin pour demain ? J'ai beaucoup de choses à rattraper."

"Bien sûr." Je le vis porter son attention sur son ordinateur portable et je restai là, à regarder fixement et à penser à la nuit précédente. Je me demandais également si j'allais pouvoir inviter Edward à dîner avec les filles, je n'aimais pas particulièrement l'idée de ne pas le voir mais en même temps je ne voulais pas qu'il se rende compte à quel point je l'avais mal pris. J'étais vraiment en terrain dangereux.

Je pourrais peut-être passer à son hôtel après le dîner, quand les filles seront endormies.

Au bout de quelques minutes, il leva les yeux. "J'ai vraiment du travail à faire et si tu continues à me regarder comme ça, je pense que quelque chose d'autre que le travail risque d'arriver, Bella." Il se frotta la nuque.

"Désolée, j'étais juste... Je vais y aller." Je rougis et je me précipitai hors du bureau.

Comme nous avions tous les deux beaucoup de travail à rattraper, nous ne parlâmes pas beaucoup le reste de la journée mais je reçus un ou deux SMS boudeurs essayant de me persuader de le voir au lieu d'aller dîner avec les filles. Plus il essayait de me convaincre plus j'étais catégorique sur le fait que je ne céderais pas.

Un peu après cinq heures et demie, je lui apportai les manuscrits, comme d'habitude. J'avais aussi en main l'itinéraire de Mme Goff. Phil nous réservait deux nuitées au Mandarin Oriental de San Francisco, avec la possibilité d'un séjour plus long si cela s'avérait nécessaire.

J'espère que ce sera nécessaire...

"Tu pars ?" me demanda Edward et je hochai la tête.

"Oui, à moins que tu n'aies besoin de quelque chose d'autre ?"

"Non," dit-il d'un air morose. "J'ai essayé de penser à des choses pour te garder ici plus longtemps puis je me suis dit que ça faisait encore de moi une tête de bite, alors je vais attendre patiemment jusqu'à demain."

"Sais-tu au moins ce qu'est la patience ?" ris-je. "Voici les manuscrits à lire et nos réservations pour la semaine prochaine. Nous irons au Mandarin Oriental et, apparemment, c'est là que notre contact séjourne également. Tu as une suite et moi une standard... donc nous ne sommes pas exactement dans des chambres contiguës…"

"Ce n'est pas grave. Tu seras avec moi de toute façon," dit-il avec désinvolture. "Nous garderons ta chambre pour les apparences mais tu n'y dormiras pas."

"Cela me convient," lui répondis-je avec joie. "Nous prenons l'avion à six heures quinze lundi et nous devrons confirmer le vol de retour dès que nous serons prêts à partir."

Il bâilla et étira ses bras au-dessus de sa tête. "Je ne pense pas que nous aurons terminé mercredi... les négociations vont être difficiles. Si j'étais lui, je tiendrais le coup aussi longtemps que possible et j'obtiendrais le meilleur accord. Si je devais deviner, je dirais que nous en avons pour une bonne partie de la semaine."

J'acquiesçai, me sentant de plus en plus excitée par ce petit voyage. Je savais que c'était entièrement professionnel mais ne pas avoir à s'inquiéter que les gens s'aperçoivent qu'il se passait quelque chose me paraissait vraiment bien.

"Je te vole demain soir dès qu'on a fini ici," me dit-il en souriant. "J'ai quelque chose à te montrer."

"Oh vraiment ?" le taquinai-je et il rit.

"Je suis déçu par ta pensée unique, Mlle Swan." Il fit un clin d'œil. "En fait, c'est une surprise... plus pour moi que pour toi mais j'aimerais avoir ton avis. Tu sembles être la seule personne qui n'édulcore pas les choses pour moi et j'apprécie ton honnêteté."

"Tout ce que vous voulez, M. Cullen." Je déposai les dossiers sur son bureau et m'éloignai en direction de la porte. "Passez une bonne nuit."

"Je ne m'attends pas à ce qu'elle soit aussi divertissante que celle d'hier soir," dit-il en boudant à nouveau. "Pense à moi coincé ici, seul, à manger des plats à emporter pendant que tu profites de ton dîner fait maison, Bella."

"Hé, c'est la première fois qu'elles cuisinent, Edward. Je me joindrai peut-être à toi pour manger ce plat à emporter si ça tourne mal." Je souris. "Au revoir."

Il hocha la tête une fois et je fermai la porte rapidement avant de changer d'avis... Mon Dieu qu'il m'était difficile de m'éloigner de lui.


"Voilà," dit Carmen avec enthousiasme alors que nous nous asseyions pour manger. "Je suis tellement fière de ça. J'ai littéralement passé toute la journée à travailler dans la cuisine. Je ferais une très mauvaise cuisinière."

Il faut reconnaître à mes incroyables amies que le dîner était étonnamment bon. Carmen nous avait préparé un plat de patates douces simple mais savoureux et le dessert d'Amber était tout simplement divin.

"Oh mon Dieu," dis-je la bouche pleine de son chef-d'œuvre au chocolat. "C'est juste... oh mon Dieu. C'est presque orgasmique. Tu aurais dû être chef cuisinier, Amber. Merde, c'est parfait."

C'était un fondant au chocolat avec du chocolat riche et coulant au centre et une portion de fraises. Si je pouvais étaler tout ça sur Edward et le manger ensuite, ce serait la chose la plus délicieuse de la planète.

"Tu vas lui dire ?" dit Carmen, d'un air peu impressionné. "Ou dois-je le faire ?"

"Me dire quoi ?" demandai-je et Amber me regarda d'un air penaud. "Me dire quoi, Amber ?"

"J'ai donc essayé de préparer le dessert mais comme Carmen s'occupait de la cuisine toute la journée, il ne me restait qu'une heure pour le faire de A à Z. Je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait faire, alors j'ai demandé une faveur au restaurant préféré de papa. Ils ont livré cette petite gâterie environ vingt minutes avant que tu ne rentres à la maison... tout ce que j'ai eu à faire, c'était de le servir. Désolée."

"Elle a vraiment triché, Bella," dit Carmen et je ris.

"Pas grave," je haussai les épaules. "C'est l'un des meilleurs dîners que j'ai jamais eu."

"Tu dis ça parce que tu n'as pas d'action avec Edward ce soir. Le chocolat est devenu ton substitut pour ton patron tête de bite," répliqua Carmen et j'acquiesçai.

"Je ne peux même pas le nier."

Nous commençâmes toutes à rire et j'aidais à ranger. Je leur parlai de mon prochain voyage à San Francisco et elles commencèrent immédiatement à planifier les tenues que je devais emporter avec moi. Je les laissai s'amuser, plus intéressée par le plaisir sans vêtements que j'allais avoir avec Edward.

Ensuite, nous décidâmes de regarder un film. J'étais épuisée, une autre nuit sans beaucoup de sommeil m'avait permis de ne pas voir le début du film. Amber me réveilla vers onze heures et Carmen et elle avaient l'air très amusées.

"Quoi ?" marmonnai-je à moitié endormie. "Pourquoi m'avez-vous réveillée ?"

"Comment n'as-tu pas réussi à te réveiller toute seule ?" ricana Carmen. "Tu étais vraiment très bavarde, Bella."

"Bavarde ?" Je me frottai les yeux. "Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Est-ce que j'ai rêvé ?"

"Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans ta tête mais le somnambulisme qui était mignon est passé à un niveau supérieur." Amber essayait de ne pas rire mais n'y parvenait pas et j'étais de plus en plus agacée.

"Si vous restez là à parler en code, je vais me coucher." Je me levai et me dirigeai vers ma chambre.

"Alors tu es amoureuse de lui, hein ?" me demanda Amber et je me retournai, les yeux écarquillés.

"Quoi?" J'entendais la panique dans ma voix mais mes soi-disant amies semblaient la trouver amusante.

"Tu étais en train de te disputer avec toi-même. Je pense que je l'aime. Oui, je l'aime. Ne sois pas ridicule, bien sûr que tu ne l'aimes pas." Carmen gloussait. "C'était si drôle."

"Je n''ai pas fait ça, si ?" dis-je avec horreur et elles acquiescèrent toutes les deux. "Merde !"

"J'espère qu'Edward a le sommeil lourd, Bella," dit Amber et je gémis.

"Je l'ai déjà fait avec lui." Je me tapai le front. "Il l'a mentionné plus d'une fois. Putain, putain, putain ! Et si je dis ça ? Je vais vraiment le faire flipper."

"Peut-être, peut-être pas," dit Amber en s'approchant de moi. "Si ça l'a fait flipper, il n'a rien dit et n'a pas agi différemment, n'est-ce pas ?"

"Non," marmonnai-je.

"Alors soit tu n'as pas dit ça, soit si tu l'as dit... il a peut-être aimé l'entendre." Carmen me serra la main. "Je pense que tu es en sécurité."

"J'aimerais avoir ta confiance..." soupirai-je. "Mais ce n'est pas le cas, pas vrai ? Oh merde, … si …?"

"Tu es quoi ? Amoureuse de lui ?" demanda Amber et je hochai la tête. "Je ne sais pas, Bella. Tu avais l'air assez peu sûre de toi quand tu dormais."

"Je l'aime bien. Je l'aime vraiment mais c'est trop tôt pour que ce soit de l'amour. Je ne peux pas encore l'aimer, je ne peux pas." Je ramenai mes genoux sur ma poitrine et je les entourai de mes bras. "Putain."

"Tu es dans la merde, Bella." Amber passa son bras autour de mes épaules. "Tu le sais, n'est-ce pas ?"

"Je le sais," soupirai-je.

"Ça pourrait s'arranger," proposa Carmen. "Il y avait vraiment quelque chose entre vous cette nuit-là dans le club."

"Du désir ? De l'excitation ?" Je secouai la tête.

"Carmen a raison mais tu dois parler à Edward, Bella," dit Amber d'une voix douce, sans la moindre trace d'amusement. Ma situation devait être vraiment désastreuse pour que les deux filles deviennent si... sérieuses.

"Je veux dire, c'est le travail qui est la complication ici. Peut-être que si tu avais un autre travail ?" suggéra Carmen et Amber acquiesça.

"J'ai commencé à aimer mon travail même sans Edward. D'ailleurs, ce n'est pas seulement le travail qui complique les choses, c'est Phil. Edward est motivé, il veut atteindre le sommet et Phil le prépare pour ce travail. Même si je partais, même si le fait que nous travaillions ensemble n'était plus un problème, je ne pense pas qu'Edward soit le genre de personne à vouloir subir l'opprobre qui va de pair avec le fait de sortir avec la belle-fille du patron. Il voudrait que les gens pensent qu'il a mérité sa position, qu'il n'a pas couché pour y arriver."

Je secouai la tête. "J'ai besoin de dormir. Je ne peux pas réfléchir à ça maintenant."

"Parle-lui, Bella. Ensuite, s'il n'est pas là où tu en es, tu peux en finir maintenant. Plus tu continues, plus tu seras blessée et plus il te sera difficile de continuer à travailler pour lui." Amber me suivit jusqu'à la porte de ma chambre.

"Oui, tu as raison," acquiesçai-je. "Mais je ne peux pas le faire maintenant - peut-être quand nous reviendrons de San Francisco. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de faire tanguer le bateau maintenant. Ce voyage pourrait être une grosse affaire pour D.D.H. et je détesterais être celle qui la gâche juste pour pouvoir avoir une discussion sérieuse avec mon patron dont je suis ou non amoureuse."

Cela les fit rire et je dois admettre que c'était tellement absurde que c'en était risible. Je me laissai tomber sur mon lit avec un soupir exaspéré. "Merci pour le dîner, les filles mais je suis crevée."

"De rien, Bella. C'était très amusant." Amber ferma ma porte mais tout d'un coup, je n'étais plus aussi fatiguée.

Je pris mon téléphone et remarquai qu'Edward m'avait envoyé un message pendant que je dormais.

J'ai décidé de ne pas manger au bureau et de rentrer à la maison à la place. Malheureusement, lire des manuscrits et manger des plats froids de l'hôtel au lit est beaucoup moins amusant quand tu n'es pas là. E x

Bien sûr que non, je suis géniale dans tous les sens du terme. Ma soirée, en revanche, a été très amusante. B x

Je dus à peine dû attendre une minute pour qu'il me réponde.

Le fait de savoir que tu es géniale devrait te rendre moins géniale. Pourtant, si possible, cela te rend encore plus géniale. E x

Je souris. J'ai des niveaux de génialité que tu n'as pas encore découverts. B x

Je n'en doute pas une seconde, Bella. Dors, tu n'auras pas beaucoup de temps demain. E x

Je m'en réjouis, M. Cullen. B x

Je me blottis sous les couvertures et mes yeux commencèrent à se fermer. Quelques simples SMS d'Edward et tout me paraissait si peu important. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre pourquoi c'était le cas.

J'étais tellement amoureuse de lui qu'il était inutile d'essayer de me convaincre du contraire.

Edward...

Ce contrat est énorme, de loin le plus important de ma carrière, et pourtant, la seule chose sur laquelle je me concentre est le fait que je serai seul avec Bella dans une autre ville. Le client ne sera pas le seul à faire traîner le processus de négociation... Putain.


Note de l'auteur

Oooh, ils vont donc faire un voyage tous les deux !