Aela, Bartek et Nathalie avait décidé de partir après le petit-déjeuner. Kimiko leur avait annoncé qu'elle comptait rester quelques jours de plus à Azuria pour pouvoir visiter les alentours. La question s'était ensuite posée sur leur prochaine destination. En effet, Safrania comme Carmin-sur-Mer avaient une arène, mais la ville la plus proche était Safrania. La coordinatrice avait donc regardé dans son carnet où se déroulait son prochain concours et ils avaient donc décidé de se rendre d'abord en premier au port de Kanto.
N'ayant pas envie de traverser la capitale de la région, ils avaient opté pour prendre le souterrain menant d'Azuria à Carmin-sur-Mer.
Après avoir préparé de quoi manger sur plusieurs jours au cas où, le trio se mit en route. Les soins de l'infirmière Joëlle lorsque Bartek était transformé en Minidraco avait au moins eu une bonne chose : il était à présent débarassé de son plâtre au bras. Aussi était-il assez joyeux et chantait, faisant rire les deux filles.
Personne ne vit un peu plus loin une jeune Jadellienne qui essayait de se débarasser d'un Pokémon un peu trop collant à son goût. Après avoir tenté une énième fois de le chasser, elle remarqua Bartek au loin, fit un grand sourire, et courut pour le rejoindre.
« Bartekounet ! Attends-moi ! Je te cherche depuis la forêt de Jade ! »
« Ah...Claire... Tu me cherchais ? » demanda le garçon.
Aela et Nathalie levèrent les yeux au ciel. La dresseuse avait expliqué à la blonde qu'une dénommée Claire pourchassait leur ami, mais qu'il n'avait pas vraiment envie de la voir.
« Bien sûr Bartekounet. » déclara la jeune fille, faisant pouffer de rire les deux autres au surnom. « Tu devais venir dîner chez mes parents et qu'on voyage ensemble. Tu n'as pas oublié ? »
« Ben... C'est que... Je voyage déjà avec des amies. » marmonna le Silésian.
Claire lança un regard mauvais à Aela et Nathalie, mais surtout dirigé vers la Palletoise.
« Bon écoute ma grande ! » craqua finalement la brune. « Pourquoi tu n'as pas commencé par faire ami-ami avec Bartekounet quand tu étais à l'école avec lui et que tu lui fais ton numéro maintenant ? Il ne veut plus voir ses camarades de classe, donc maintenant, tu vas où tu veux, mais tu nous fous la paix. Et arrête de me regarder comme si tu allais me tuer à tout instant, je ne t'ai rien fais que je sache ! »
« Mais enfin ! » s'insurgea la Jadellienne. « Bartek, dis quelque chose ! »
« Je suis d'accord avec Aela. Tu la regardes méchamment alors que tu ne la connais pas, et je ne sais pas à quoi tu joues, mais je n'aime pas ça. Je n'ai pas envie de voyager avec toi. » soupira le blond.
Ne s'attendant pas à une telle réponse, Claire partit en courant en direction de Safrania, sans un regard en arrière. Bartek paraissait dépité.
« Ne t'inquiète pas Bartek. Au moins, elle ne te suivra plus. » essaya de le rassurer Nathalie.
Après encore une bonne heure de marche, ils arrivèrent finalement au souterrain menant à Carmin-sur-Mer. Ils firent une petite pause, le temps de se désaltérer et de s'assurer que leurs Pokémon allaient bien. La Palletoise se sentait suivie depuis que Claire s'était sauvée. Ce ne pouvait cependant pas être la jeune fille, ils l'avaient vu courir avant de disparaître à l'horizon. Elle ne comprenait donc pas, surtout que les deux autres ne semblaient avoir rien remarqué. Ils rappelèrent leurs Pokémon, sauf Tidou que Bartek garda dans ses bras. En effet, le renardeau voulait s'amuser mais ne pouvait pas le faire seul dans sa Pokéball.
Le souterrain était dans la pénombre, bien qu'éclairé régulièrement par des ampoules. Ils n'en voyaient pas la fin, aussi se décidèrent-ils pour se presser et ressortir à l'air libre.
À mi-chemin, deux heures plus tard, la Palletoise se retourna. Elle était persuadée qu'ils étaient suivis, mais elle ne vit personne.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Nathalie, qui faisait jouer l'Evoli Shiny avec une plume.
« J'ai l'impression qu'on est suivi. » expliqua la dresseuse. « Mais j'ai beau regarder, je ne vois personne. »
« Tu te trompes peut-être. » fit le blond. « Je ne vois personne non plus. »
« C'est possible. » marmonna la brune en regardant une dernière fois derrière elle.
Ils continuèrent donc leur chemin et se mirent à courir en voyant enfin l'escalier qui les mènerait à la surface.
« Ah, ça fait du bien ! » s'écria la coordinatrice en prenant une grande bouffée d'air frais. « Qu'est-ce qu'il peut faire chaud dans ce souterrain ! »
« On va s'arrêter pour manger et en profiter pour remplir de nouveau nos thermos. On est à sec. » proposa Aela en montrant son thermos vide.
« Il me reste une grande bouteille d'eau. Mangeons d'abord. » proposa le Jadellien.
Les enfants sortirent les sandwichs qu'ils s'étaient préparés à Azuria et les croquettes Pokémon pour leurs partenaires. Tidou lui, avait une gamelle de lait, ses dents n'étant pas encore assez tranchantes pour mâcher la même nourriture que les autres.
« Qu'est-ce qu'on va faire à Carmin ? » demanda le blond.
« Il y a une arène pour Aela. Moi j'ai un concours dans quelques jours. Après, on pourrait aller à la plage, la ville se trouve au bord de l'eau. C'est pas la plus réputée pour faire bronzette, vu que c'est surtout un port, mais c'est mieux que rien. »
« Je vois dans mon guide qu'il y a une école de pompier là-bas. J'adorerai y faire un tour pour voir comment ça se passe. » rêvassa la Palletoise. « Il y a aussi une école de secourisme en mer. »
« Ah ? Ma mère m'a dit qu'il y avait une école d'éleveurs à Argenta. Du coup, il y a des apprentis qui viennent régulièrement au ranch pour lui donner un coup de main, ça leur apprend le métier. »
« J'aurai bien aimé être pompier. » avoua Bartek. « Mais l'école est très sélective et il faut avoir de très bonne note pour y entrer. Moi j'avais tout juste la moyenne parce que j'avais du mal à retenir les mots en français. »
« Bon, je vais chercher de l'eau fraîche ! » décida la dresseuse en se levant. « Passez-moi vos thermos et vos bouteilles ! »
La jeune fille se dirigea ensuite vers un point d'eau qu'elle avait repéré, une petite cascade qui se déversait dans un étang. Elle remplit chaque récipient du liquide avant de les refermer.
Elle allait repartir lorsqu'elle entendit un plouf, puis des petits cris. La dresseuse jeta un œil à l'étang, et vit un Psykokwak qui semblait être en train de se noyer. Sans réfléchir sur ce fait étrange, elle posa le sac qu'elle avait dans ses bras au sol et plongea dans l'eau. Elle rattrapa le Pokémon Eau qui était en train de couler, puis remonta à la surface, avant de rejoindre la rive.
« Est-ce que ça va ? » demanda-t-elle au Pokémon Eau, qui reprenait sa respiration.
Le Psykokwak répondit par l'affirmative. Aela s'étonna seulement à l'instant qu'il ne sache pas nager. Elle lui frotta la tête et ramassa ce qu'elle avait déposé pour plonger.
« Je te laisse Psykokwak, je dois rejoindre mes amis. Fais attention de ne pas retomber à l'eau, d'accord ? »
Mais le Pokémon Eau ne semblait pas l'entendre de cette oreille. Il la suivit.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
L'ornithorynque tenta de lui faire comprendre qu'il voulait venir avec elle, qu'il la suivait depuis l'incident avec Claire. Lorsqu'Aela eut à peu près compris, elle fit un grand sourire.
« Je n'étais pas folle, on était bien suivis ! » sourit-elle. « C'est d'accord ! »
Elle sortit une Pokéball de son sac à dos, qu'elle avait pris pour ranger plus facilement les thermos et les bouteilles, et la présenta au Pokémon Eau qui appuya dessus avec son bec.
Lorsque la capture fut une réussite, la jeune fille laissa sortir son occupant.
« Est-ce que ça te va si je t'appelle Gapcio ? » demanda celle-ci à son nouveau partenaire.
Le Psykokwak fit signe que oui et suivit sa dresseuse jusqu'aux deux autres, qui patientaient.
« Aela ! Mais... tu es trempée ! » remarqua Nathalie.
« On a dit de remplir les thermos, pas de plonger pour récupérer l'eau. » plaisanta Bartek.
« Je sais bien. » rétorqua Aela. « Je ne voulais juste pas que Gapcio se noie. »
« Gapcio ? » s'étonnèrent les deux blonds.
« Ce Psykokwak. » leur présenta la Palletoise. « Il ne sait pas nager et était en train de paniquer. »
« Si j'ai bien compris, tu as un nouveau Pokémon. » sourit la coordinatrice.
« Oui ! » s'exclama la dresseuse avec les yeux pétillants. « Je crois que je vais commencer par lui apprendre à nager. »
« On va d'abord se rendre à Carmin-sur-Mer. » rit le Jadellien. « On a encore de la route. »
Aela rappela donc son nouveau Pokémon dans sa Pokéball et donna à ses amis leurs thermos respectifs. Ils croisèrent pas mal de dresseurs qui se dirigeaient eux aussi vers le port de Kanto. La plupart combattaient déjà entre eux, et d'autres échangeaient sur leurs Pokémon.
Bien qu'ils passèrent inaperçus, ils se firent arrêter par un cycliste.
« Quelqu'un pour faire un combat ? » demanda-t-il.
« Moi, je veux bien ! » se décida la Palletoise, qui voulait en profiter pour voir de quoi son nouveau Pokémon était capable. « En un seul Pokémon par contre. »
« Si tu veux petite. » ricana l'adolescent en prenant une Pokéball à sa ceinture, sûr de gagner.
La Palletoise libéra son nouveau partenaire, ravie d'avoir l'occasion si tôt de combattre avec lui.
L'ornithorynque se tourna vers elle, peu rassuré par le regard haineux que lui lança le jeune homme face à lui.
« On va faire un petit combat. Donne tout ce que tu as Gapcio ! »
« Tss, je déteste les Psykokwak. » marmonna l'adolescent. « Viens te battre Tentacruel ! »
La méduse se matérialisa devant eux. Il n'avait pas l'air très commode.
« Tentacruel, sers-toi de Constriction ! » ordonna le cycliste.
« Gapcio, Vibraqua ! » s'exclama la plus jeune.
Un peu plus rapide que son adversaire, Tentacruel commença à étrangler son adversaire avec ses tentacules. Le Pokémon Eau forma néanmoins une bulle d'eau qu'il dirigea contre son opposant. Bien que cela ne lui fit pas beaucoup de mal, cela suffit pour lui faire lâcher prise.
« Parfait, maintenant Choc-Mental ! » continua la brune.
« Tentacruel, Bombe Acide ! »
Heureusement pour Aela, son attaque Vibraqua avait déstabilisé son adversaire, et son partenaire put attaquer sans se faire contrer. L'attaque étant efficace contre le type Poison, les dégâts furent plus importants pour la méduse qui cherchait à reprendre ses esprits et s'était attaqué lui-même.
« Tu commences à m'énerver ! » s'écria l'adolescent. « Tentacruel, Acide ! »
« Gapcio, Poinglace. » ordonna la dresseuse qui avait vu que son partenaire possédait cette attaque lorsqu'elle l'avait scanné avec son Pokédex.
Toujours confus, l'opposant avait plus de mal à attaquer le premier et la capacité de Gapcio le glaça sur place.
Le cycliste rappela son Pokémon, donna l'argent qu'il devait à Aela avant d'enfourcher son vélo. Alors que la Palletoise félicitait son partenaire pour son combat, l'adolescent prit de la vitesse et commença à rouler en direction du Psykokwak, qui tenta de s'enfuir. Mais il était trop lent, et le garçon trop rapide. Il finit par se faire écraser et le jeune homme prit la fuite en riant comme un dément.
La dresseuse cria, et prit Gapcio dans ses bras. Il n'avait pas l'air en bonne forme et saignait au niveau d'une de ses pattes.
« Aela, il faut qu'on rejoigne Carmin-sur-Mer ! » la pressa Nathalie. « Là-bas, il pourra se faire soigner par l'infirmière Joëlle. En attendant, asperge-le de potion ! »
La brune s'exécuta avant de rappeler le blessé dans sa Pokéball. Ils partirent en courant vers le port, et y arrivèrent au bout d'une heure. Ils se précipitèrent vers le centre Pokémon et Bartek appuya sur la sonnette pour faire venir la soignante.
« J'arrive. » déclara la Joëlle.
Les trois enfants se mirent à parler en même temps, empêchant l'adulte de comprendre un seul mot.
« Doucement et un à la fois. » les calma-t-elle.
« Infirmière Joëlle ! Je combattais un cycliste avec mon Psykokwak, et à la fin du combat, il est parti et l'a écrasé ! On a fait au plus vite pour venir ici, est-ce que vous pouvez le soigner ? »
« Donne-moi ton Pokémon. J'espère que ce n'est pas trop grave. » lui demanda la soignante. « En attendant, va au commissariat de police pour déposer une plainte. »
Le trio se décida donc pour se rendre rapidement au poste de police de la ville et y retrouva un agent à qui ils expliquèrent toute l'histoire. L'homme s'empressa donc d'écrire leur plainte.
« Tu n'es pas la première personne qui vient se plaindre de cette personne. » lui apprit l'agent Jenny qui était arrivée au milieu de l'histoire. « Plusieurs dresseurs ont eu affaire à cet adolescent, et s'ils avaient un Psykokwak, il finissait le plus souvent blessé. C'est arrivé que ce soit pire que ça. On a aussi retrouvé un groupe sauvage de ses Pokémon qui avaient été attaqué par ce garçon. J'espère que ton Pokémon ira bien. »
« Il était blessé à une patte seulement. » lui apprit Aela, qui était abasourdie. « L'infirmière Joëlle est en train de s'occuper de lui. »
Les policiers les laissèrent partirent. La Palletoise s'inquiétait pour Gapcio et s'assit devant la porte des urgences, attendant que le témoin lumineux s'éteigne et que la soignante lui dise que tout va bien. La coordinatrice s'occupa de prendre une chambre pour eux trois auprès d'un Leveinard. Heureusement, la plupart des dresseurs n'étaient pas encore arrivés et n'avaient donc pas réservé de chambre au centre Pokémon. Le trio récupéra néanmoins la dernière chambre libre, et Bartek décida d'aller y déposer leurs affaires.
Aela attendit deux heures avant que l'infirmière ne revienne enfin.
« Ton Pokémon va bien. » lui apprit la soignante. « Mais il a besoin de repos et devra éviter les combats pendant au moins trois semaines. »
« Merci Infirmière Joëlle. » la remercia la jeune fille.
« J'espère que la police attrapera ce voyou. » déclara la femme aux cheveux rose. « Ce n'est pas parce qu'on n'aime pas un Pokémon en particulier qu'il faut leur faire du mal à ce point. »
« Je suis d'accord. » marmonna la dresseuse.
« Allez, tu peux aller récupérer ton Pokémon. » sourit la soignante. « Mais n'oublie pas. Trois semaines sans combat et beaucoup de repos ! »
La brune la remercia de nouveau et se précipita vers son Psykokwak, qui était endormi. Il avait un bandage à sa patte et aura du mal à marcher avec. Elle lui caressa la tête avant de le rappeler dans sa Pokéball. Une chose était sûre, si elle retombait sur ce garçon, Aela ne savait pas si elle allait résister à l'envie de lui coller une claque.
