Titre : Hope There's Someone
Auteur : lovePOEPLEandCOWBOY
Avertissement : contient certains sujets sensibles comme la dépression, le stress post traumatique, l'abus d'alcools et de drogues, l'homophobie, le viol.
L'idée m'est venue après avoir regardé le documentaire de Karl Zero : « un sur cinq »
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Le pire avec la solitude, c'est essayer de la combattre.
Shun ne sait plus ce que ça fait d'avoir des amis, et il évite Hyoga autant que possible car ce dernier lui rappelle sans arrêt qu'il mérite mieux que cette vie. C'est merveilleux et Shun se sent tellement bien dans ces moments-là. Puis Ikky arrive et il s'en va à nouveau. Il le laisse. Et Shun n'arrive plus à maintenir sa tête hors de l'eau, c'est plus facile d'abandonner et de couler. C'est plus facile de se refermer.
On est mardi et Shun prévient qu'il ne viendra pas travailler car il est malade. Il ne quitte pas son lit de la journée. C'est trop dur et sa tête est trop pleine. Il répond négativement à l'invitation de Hyoga.
Plus tard, à l'heure où il devrait dormir, il n'arrive pas à fermer les yeux. Il regrette de ne pas avoir accepté la proposition de Hyoga. Il est trop tard maintenant.
Seulement, Shun ne veut plus ressentir cette solitude alors il se prépare du mieux possible et il sort de son appartement en faisant le moins de bruit possible pour passer devant la porte de son voisin.
La nuit est déjà tombée quand il se pose dans un bar où il ne reste que des gars louches. Il est la proie d'une meute de loup, et Shun sait qu'il doit boire rapidement pour ne plus y penser. Il commande d'emblée deux double Ricard. Le premier est à peine fini qu'il sent déjà un mec l'enlacer. Shun se crispe en serrant son deuxième verre.
« On dirait que ça ne va pas, bébé. »
« Et ça change quelque chose ? »
« Pas vraiment. »
Shun boit son deuxième verre d'une traite. Cet homme lui rappelle vaguement quelqu'un et un sentiment étrange y est associé.
« Je ne viens pas souvent ici. Les gens sont bizarres et l'ambiance…pesante. Tu ne trouves pas ? » Constate l'homme près de lui.
C'est peut-être pour ça que Shun est venu ici.
« Ouais… Certaines personnes ne voudraient pas me savoir ici. »
Shun aimerait ne plus penser à son voisin, il veut boire et oublier ce que ça fait de se sentir vivant.
« Mouais. Je vais te payer un verre à leur santé. Ils ont raison. »
L'homme commande pour eux et ils commencent à discuter. Il s'appelle DM et il s'avère plutôt charmant. Il va rarement dans des bars, ce soir il est avec des amis. Il est architecte à la tête de son entreprise.
Shun veut vraiment faire bonne impression en sirotant le verre offert. « Je ne vais pas te priver de tes amis ? »
DM se retourne vers la piste et il désigne des individus en train de danser. « Ils se dandinent et ce n'est pas mon style. Tu es d'accord pour que je te tienne compagnie ? »
Shun le regarde et il pense brièvement qu'un beau blond aurait pu lui tenir compagnie. Il voudrait ne pas penser à lui mais ça semble inévitable ces derniers temps. Shun boit une bonne gorgée. Il n'est pas assez bourré pour ces conneries.
« Merci mais je crois que je vais rentrer. C'était un plaisir. » Dit-il poliment.
L'homme semble offusqué. « Tu vas partir juste comme ça ? »
Shun entend le reproche dans sa voix et il se sent presque coupable de ne pas en donner plus à DM. Shun demande au serveur un stylo puis il tend la main pour saisir celle de DM et écrire son numéro dans la paume de sa main. « Appelle-moi. » Il ne donne jamais son numéro et il espère que DM ne l'utilisera pas.
« A bientôt, bébé. »
Shun quitte finalement le bar et il décide d'acheter une bouteille de piquette sur son retour.
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Shun se demande pourquoi l'eau ne monte pas d'avantage.
Shun se demande pourquoi il ne s'est pas encore noyé.
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Comme si la solitude allait s'envoler en se foutant des mines. Depuis le temps, il devrait savoir. C'est ce qu'il est en train de ruminer, assis sur une volée d'escaliers de son immeuble. Sa bouteille n'est pas encore vide mais il n'est pas certain d'y parvenir surtout qu'il doit encore monter jusqu'à son appartement. Il a déjà la tête qui tourne et une forte envie de vomir. Pppppffff, il va juste s'asseoir et attendre que ça passe. Merde ! On est au beau milieu de la nuit, il est censé travailler dans une paire d'heure…allez, c'est possible. Il est capable de le faire. Seulement, il a toujours envie de gerber et il est presque sûr d'avoir entendu la porte d'entrée de l'immeuble s'ouvrir puis se refermer. Les habitants de l'immeuble essaient déjà de l'éviter à cause de sa vie dépravée, et les rumeurs vont vite dans un immeuble. De toute façon, Shun sait qu'il n'a plus rien à perdre et se faire choper ivre mort dans une cage d'escalier…ça ne fera que confirmer les dire.
Malgré tout, Shun se redresse pour tenter de gravir les escaliers mais il tombe. Il ne va pas tarder à vomir, c'est sûr.
« Shun ? »
Il voudrait disparaître. Dommage qu'il ne se soit pas rompu le cou en trébuchant dans les escaliers.
Il peut sentir quelqu'un près de lui, qui enlace un bras autour de sa taille pour l'aider à se relever.
« Je te tiens, » et Shun reconnait le parfum de Hyoga. « Aide moi juste un peu. » Ils montent péniblement la dernière volée d'escaliers avant de parcourir le couloir qui mène à l'appartement de Shun. Ce dernier gît quasiment dans les bras de Hyoga. « Tu as tes clefs ? »
Shun essaie de les attraper dans la poche de son jeans mais il parvient juste à les faire tomber par terre.
« Je m'en occupe. » Dit Hyoga.
Seulement, une fois dans le vestibule de Shun, c'est l'épreuve de trop. Shun se laisse littéralement tomber sur les genoux pour vomir par terre.
Hyoga doit le tenir pour ne pas qu'il s'effondre dans son vomi. Il ne dit rien. Il n'y a rien à dire qui puisse améliorer la situation, il attend juste que ça passe et après il choisit de le conduire à la salle de bain.
Shun se cramponne aux toilettes. La nausée n'est pas passée et il ne faut pas longtemps avant qu'il se remette à vomir ses tripes.
« Je reviens. » Entend Shun alors qu'il vomit toujours dans la cuvette.
Après un temps, Hyoga revient dans la salle de bain et il s'assoit près de Shun. Hyoga lui dégage les cheveux du visage.
Shun a l'impression que les mains du blond sont fraîches et sentent le Mr Propre. Il est tellement fatigué.
« Tu peux te lever ? »
Shun veut seulement disparaître. Il ne voulait pas que Hyoga le voit ainsi mais ce dernier l'aide à se lever et ils sortent de la salle de bain.
De sa main libre, Hyoga prend le sceau qu'il a laissé près de la porte et il dirige Shun vers sa chambre. Hyoga n'a pas de mal à se déplacer dans l'appartement de son ami, il est identique au sien. La seule chose qui change, c'est le mobilier et le décor qui est pour le moins inexistant. C'est comme si personne ne vivait dans cet appartement.
Quand Shun est finalement assis dans son lit, Hyoga s'agenouille en face de lui pour lui retirer ses chaussures.
« Tu vas savoir te déshabiller ? »
Et Shun a juste envie de pleurer car tout tourne autour de lui et qu'il est incapable de se déshabiller.
« Je peux t'aider ou tu peux rester comme ça. »
« Comme ça, » essaie de ne pas pleurer Shun.
« D'accord. » Le rassure Hyoga qui aide Shun à se coucher avant de le recouvrir de sa couverture. « Je vais te chercher à boire. »
Hyoga sort de la chambre et Shun commence à pleurer librement, calmement, silencieusement. Il n'a plus la force de se contenir et la honte qu'il ressent ne fait rien pour arranger la situation.
Quand Hyoga revient dans la chambre, il dépose le verre sur la table de nuit avant de s'agenouiller à nouveau. Sa main est tendre quand il dégage les cheveux de Shun, son regard aussi. « Qu'est-ce qu'il se passe Shun ? »
Mais Shun refuse de croiser ses yeux bleus alors que ses larmes redoublent. Hyoga est si gentil avec lui. Trop. Il ferme les paupières pour ne plus le voir et il s'endort ainsi, avec la main de Hyoga qui lui caresse les cheveux.
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Avec les cours d'athlétisme d'Ikky, Shun et Scylla passent beaucoup plus de temps ensemble.
« Les autres le savent. »
« Quoi ? »
« Que tu es magnifique. » Dit Scylla en caressant la joue de Shun.
Shun déglutit mais il accepte le baiser que lui donne Scylla. Il gémit même quand ce dernier lui mordille la lèvre inférieure mais il s'écarte quand il sent une main glisser sous son t-shirt. Il est gêné.
« Scylla… »
« Je ne vais rien faire, » dit Scylla en embrassant son cou, en mordillant sa peau, « Je t'aime. »
« Je t'aime aussi, » répond spontanément Shun alors que la chair de poule se forme sur sa peau car la main de Scylla monte plus haut. Sur son torse, sur ses mamelons. Sa gorge se serre.
« Tu es tellement beau, » Dit Scylla.
Shun lui embrasse la joue mais repousse sa main. « Désolé, je ne peux pas. » Il donne un pauvre sourire pour s'excuser.
Scylla est désappointé. « J'ai dit que je ne ferai rien. »
Shun soupire. « Je te l'ai dit. Je ne suis pas prêt. »
Il est encore mineur en même temps.
Le regard de Scylla est étrange. « Je pensais que tu me faisais confiance. »
« Bien sûr ! Mais ça n'a rien à voir. »
Shun n'est pas bien. Il veut que Scylla soit heureux avec lui mais ces derniers temps, il ne semble pas suffire. A chaque fois que ça devient trop pour lui, Shun l'arrête. Il sent bien que sa frustre son copain et Shun voudrait seulement qu'il soit conciliant.
« Je suis désolé, » baragouine Shun.
« Pas la peine, j'ai compris. » Se détourne Scylla blessé.
« Quoi ? » Shun sent la panique grimper.
« Tu ne m'aimes pas assez pour faire l'amour avec moi. Si tu m'aimais, ça serait suffisant. »
Shun manque un battement.
« Je ne sais plus quoi faire. Je suis toujours là quand tu pleurniches parceque tu as peur que ton frère te rejette, ou parceque les autres se sont moquer de toi. C'est vrai qu'on doit se cacher, mais tu t'attendais à quoi ? Au lieu de dire que tu n'es pas prêt, dis-moi plutôt que tu ne m'aimes pas. »
« Ce n'est pas vrai, » commence à pleurer Shun, « Je t'aime et…j'en ai envie mais je n'y arrive pas. Pas encore. »
« Si tu en as envie alors ça devrait suffire, » siffle Scylla.
Shun pleure de plus belle. « Je vais essayer. »
Scylla s'énerve. « Pas la peine. » Dit Scylla en quittant la pièce.
Shun ne se sent pas bien. Des sueurs froides le parcourent et son cœur cogne dans sa poitrine. Cet nuit-là, il s'endort avec une boule dans la gorge. Il se promet qu'il fera tout pour prouver son amour.
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Shun a appris à supporter les regards insistants ou les mains invasives. Son corps a développé une réponse instinctive qui se manifeste sous forme de battements de cils ou de rires gênés, il fait tout pour plaire ; plus particulièrement il s'abandonne à l'étrange sentiment qui l'envahit à chaque fois que ça arrive. A cette voix qui lui susurre que c'est comme ça que ça doit se passer, que c'est comme ça que ça fonctionne. Il se demande comment font les autres pour gérer ce sentiment désagréable qui découle par la suite. Il ne veut plus lutter. Ça n'a jamais servi à grand-chose de toute façon.
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Le jour d'après, Shun ne quitte pas son appartement.
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Quand Hyoga vient frapper à sa porte, Shun imagine qu'il ne peut plus se cacher. Alors il ouvre la porte et il aperçoit ce sourire qu'il ne mérite pas.
« Salut. »
« Salut. »
Shun voudrait le remercier pour la veille mais il n'y arrive pas. Hyoga se gratte l'arrière de la tête.
« En fait, » commence Hyoga, « Je me demandais si tu voulais faire une omelette avec moi ? »
Pendant un instant, Shun est abasourdi. Il ne s'attendait pas à ça. Il réalise alors que Hyoga veut peut-être vraiment passer du temps avec lui.
« D'accord. »
« Vraiment ? »
Shun acquiesce et sort de son appartement avant d'avoir le temps de changer d'avis.
Hyoga a déjà placé tous les ingrédients sur le plan de travail et ils n'ont plus qu'à mélanger le tout.
« Ikky est déjà reparti ? » Demande Hyoga en cassant un œuf dans un plat. Il fait de nouveau si calme chez Shun.
« Oh… » Shun se mordille la lèvre, « il ne reste jamais longtemps. Les compétitions lui prennent tout son temps, et il a une femme à présent. Ils vont devenir parents. Il a une nouvelle famille. » Il n'a plus besoin de moi.
« Hum. »
Hyoga semble accepter la réponse, c'est ce que veut penser Shun. Le temps passe où ils travaillent en silence jusqu'au moment où Shun renverse la crème.
« Merde ! » Jure Shun, « je… je n'ai pas fait attention. »
Hyoga se met à rire, « Shun… Il faut être prudent. » il pose sa main dans le liquide pour la frotter ensuite sur le t-shirt de Shun. « Oups ! »
Shun sent son cœur monter en rythme.
Le sourire de Hyoga se transforme à son tour quand Shun frotte également ses mains sales sur son ami. Il est bouche bée quand Shun saisit son t-shirt pour le tirer à lui. Ils sont face à face, les joues rosies.
Shun peut entendre les battements de son cœur.
« Hyoga, » soupire Shun sans lâcher le t-shirt. Hyoga a du mal à déglutir quand il pose sa main propre sur la joue de Shun qui se love volontiers dedans. Le temps se fige quand Shun ose rapprocher sa tête. Il peut sentir le souffle de Hyoga sur son visage.
Leurs lèvres se rencontrent et c'est merveilleux.
Hyoga ne perd pas de temps à poser son autre main sur le visage de Shun pour mieux adapter leur baiser, pour l'approfondir.
Shun n'a jamais été embrassé comme ça. Il se sent enivré par une euphorie totale. Il ne s'est pas senti aussi bien depuis des lustres, il ne se rappelle même plus de la dernière fois. Tout est toujours tellement sombre et lugubre mais maintenant, finalement, il se sent mieux.
Il ressent.
Lentement, Shun se laisse sombrer dans cette sensation. Il n'y a que Hyoga.
Ils s'embrassent à en perdre le souffle et pourtant Shun ne veut pas s'arrêter. Il ne veut pas que Hyoga s'en aille, il ne devrait jamais rompre ce contact.
« Hyoga, » halète Shun quand leurs lèvres se quittent. Il se sent si seul alors que Hyoga est à quelques centimètres de lui.
« Je suis là, » murmure Hyoga en frottant son nez sur sa joue. Shun tourne la tête pour reprendre leur baiser.
Il souhaite que Hyoga le tienne pour toujours et cette pensée le terrifie.
Hyoga rigole et presse son front contre celui de Shun, un peu embarrassé.
« Waouh, » sourit Hyoga. Shun doit se retenir de pleurer quand Hyoga s'écarte en caressant sa joue. Il ne sait rien faire à part le regarder.
« Donc, on faisait une omelette… » Hyoga se gratte le cou.
Shun hoche la tête, sentant l'inquiétude l'envahir.
Peut-être que Hyoga n'a pas aimé leur baiser ou qu'il regrette, ce qui serait la pire chose qui soit.
Il n'ose plus parler en mélangeant les ingrédients avant de les donner à Hyoga qui n'en dit pas plus.
Qui voudrait embrasser Shun ? Pas Hyoga qui tenait ses cheveux la veille alors qu'il vomissait ses tripes. Il en est tellement contrarié que ses sourcils sont froncés.
« Hé, » dit Hyoga, « tu vas bien ? »
Hyoga semble bouleversé et Shun détourne le regard en acquiesçant. Il n'aurait pas dû l'embrasser.
« Bon, » souffle Hyoga, « d'accord. »
Ça n'a aucun sens. Shun a vu comment Hyoga le regardait. Ça doit bien vouloir dire quelque chose, non ?
Hyoga verse l'omelette dans la poêle puis ils se débarbouillent. Après, ils se sentent un peu perdus.
Hyoga retourne près de l'omelette pour la surveiller et Shun le regarde, les bras drapés autour de lui comme pour se réconforter.
« Elle sera bientôt prête ? »
« Oui. Pourquoi ? Tu dois aller quelque part ? »
Peut-être que c'est une porte de sortie ? L'occasion rêvée pour prendre la fuite car si Hyoga ne veut pas de lui, alors pourquoi se faire du mal. Il y a d'autres gars dehors.
Pourtant, il secoue inconsciemment la tête. Son corps sait où il est préférable de rester. Rien n'est mieux que la bouche de Hyoga.
« Non… » Shun détourne le visage par peur d'apercevoir des signes de regret chez Hyoga, son ventre se noue alors c'est presque une surprise quand il sent une main sur son menton. Hyoga attire de nouveau ses lèvres aux siennes et Shun ne veut plus réfléchir. Il se jette littéralement au cou de Hyoga et le geste est si surprenant qu'ils trébuchent contre le frigo de Hyoga qui l'embrasse avec fougue et passion. Shun ne pense plus qu'à ça. Un baiser n'a jamais été aussi enivrant. Il voudrait tellement ressentir le blond dans tout son corps. Il est en feu quand Hyoga longe sa mâchoire pour venir dans son cou et bordel, il n'a jamais ressenti ça de sa vie. Ce bonheur qui le remplit est effrayant.
Hyoga revient vers sa bouche plus tendrement cette fois pour abréger leur baiser. Il tient le visage de Shun entre ses mains. Ses pouces caressent les joues de Shun alors qu'il baigne son regard dans celui de l'autre.
« Tout va bien ? »
Shun ne répond pas, préférant rire nerveusement mais Hyoga semble si sérieux sur le moment que Shun doit réfléchir.
Comment je vais ?
« Beaucoup mieux qu'il y a deux jours, » plaisante ironiquement Shun mais ça ne fait pas rire l'autre.
« Et maintenant ? »
« Pourquoi tu veux le savoir ? » ne peut s'empêcher de demander Shun.
« Pourquoi je ne pourrais pas le savoir ? » Rétorque Hyoga.
Qui se soucie de lui de toute façon ? C'est ce que Shun veut lui répondre mais Hyoga ne pourrait pas comprendre.
« Je…ça va, » dit-il. « Ça va plus que bien, maintenant… » Rougit Shun.
Hyoga sourit finalement comme soulagé. « Tant mieux. » Son regard est tendre et chaleureux, et Shun ne peut pas s'empêcher de penser qu'il ne mérite pas tout ça.
« Pour la dernière fois…merci. Merci d'avoir nettoyé aussi. »
Hyoga s'écarte en secouant la tête, « ne me remercie pas. » Il se dirige vers l'omelette qu'il écarte de la plaque.
« Bien sûr que si. Tu n'avais pas à faire ça. » Shun est toujours honteux du spectacle médiocre qu'il a donné à son ami.
« Shun, » dit Hyoga en appuyant bien ses mots, « Tu mérites qu'on prenne soin de toi. »
Il y a très longtemps, Shun le pensait aussi. Il était encore assez naif pour s'imaginer en être digne, puis il a grandi. Des gens sont entrés et sortis dans sa vie, et tout a changé.
« Tu le sais ? » Demande Hyoga, incertain face au silence du cadet.
« Oui, » sourit Shun, « Bien sûr. »
Hyoga ne semble pas convaincu mais il n'insiste pas. Il sait que c'est peine perdue. Il dépose l'omelette dans une assiette avant de la tendre à Shun. « C'est pour toi. Je sais que tu n'as rien mangé. »
Shun écarquille les yeux mais accepte et Hyoga sourit.
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Parfois, il arrive que Shun disparaisse dans ses pensées. Il se demande ce que ça reflète de lui d'avoir laissé autant d'hommes le toucher. Le pire, c'est qu'il ne se souvient pas de la majorité d'entre eux. Probablement à cause de l'alcool ou de la drogue, parfois les deux.
Cependant, il réalise une chose pour la première fois. Il n'a jamais eu aucun rapport sobre.
Ce qui est probablement le plus édifiant.
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A suivre…
