Protégé des Sacrifiés

Chapitre 12 :

Plan de communication

Une fois sortit du MACUSA, ce fut vers Gringotts que Evan transplana. L'image était toujours retransmise à ses amis dans son appartement au dessus du bar, leur permettant de suivre. Seulement cette fois, il fit une entrée beaucoup plus discrète, passant par le hall des lords en s'entourant de sorts plus puissants pour ne pas être remarqué. Heureusement, l'endroit était désert. Il usait de ce hall pour la première fois mais la situation l'imposait. D'ordinaire, il se contentait de se cacher dans une cape et des sorts et passait par l'entrée principale. Mais il ne voulait pas attirer l'attention et pour être sûr de cela dans ces conditions, il valait mieux prendre des précautions. Assuré d'être seul, il se détendit un peu, attendant sans bouger sous les regards des gardes gobelins qui l'analysaient. Même un lord ou un chef d'état n'entrait pas à Gringotts comme il le voulait. Très vite, un autre gobelin entra, s'avançant vers lui.

- Bonjour gardien des trésors, salua-t-il respectueusement.

- Lord Potter, rendit-il abruptement. Que venez vous faire à Gringotts ?

- Je souhaiterai rencontrer mon conseiller si cela est possible ? Il s'agit d'affaires urgentes.

- Très bien, approuva-t-il.

Il l'invita à le suivre et il fit apparaître une autre cape enchanté pour se cacher cette fois. Il le suivit et il fut conduit à un salon pour patienter. Très vite, on revint le chercher pour le conduire dans le bureau de son conseiller, la retransmission chez lui se coupant à sa porte.

- Qu'est-ce que c'est que ces créatures ? demanda Thorn dans l'appartement.

- Des gobelins, répondit Minerva. Des êtres très intelligent mais qui n'aiment pas beaucoup les sorciers. Ils n'aiment personne, s'amusa-t-elle. Ils sont les banquiers du monde magique.

- Pourquoi Ev' va à la banque ? s'étonna Gunnar.

- Les gobelins sont des banquiers mais ils ne sont pas que cela. Ils sont les garants de bien d'autres systèmes anciens du monde magique, dont celui de la noblesse dont Evan fait parti. Et pour peu que l'on peut les payer, ils peuvent faire beaucoup plus sans égard pour la loi, dit-elle en les faisant sourire. Même s'ils nieront farouchement. Ils sont des alliés précieux lorsque l'on sait s'attirer leur concours. J'imagine que Evan a quel que chose en tête.

Dans la banque, Evan entra dans le bureau de son conseiller Riark relevant le regard avec un sourire plein de dents vers lui. La porte se referma et il retira sa capuche.

- Bonjour gardien des trésors, salua-t-il. Merci de me recevoir malgré que je ne me sois pas annoncé.

- C'est toujours un plaisir lord Potter et je m'y attendais après avoir entendu que vous vous étiez rendu au MACUSA publiquement.

- Je ne suis même pas surpris que vous soyez déjà au courant, s'amusa-t-il.

- Je vous en prie, fit le gobelin en désignant le siège devant son bureau. J'imagine que nous allons avoir un peu d'action, supposa-t-il en le regardant prendre place.

- En effet. La Confédération a eu la très mauvaise idée de s'en prendre à ma famille de cœur, dit-il gravement.

- Comment déchaîner l'enfer, ricana-t-il sournoisement. Si vous êtes encore si calme j'ose croire que tous s'en sont sortis ?

- Sans une égratignure. Je suis allé les chercher bien entendu mais ce n'est pas le premier incident et cette fois, s'en est trop. Avez-vous toujours notre fameux dossier ?

- Toujours, approuva-t-il. Fin prêt à être exécuté. Il ne manque que quelques signatures. Voulez-vous ?

- Allons-y, répondit-il avec assurance.

Ce fut ainsi que Riark fit apparaître une pile de document prêt depuis longtemps. En quittant la Confédération et bien avant de s'installer dans cette vie ici, Evan avait su qu'il devait être prêt à se protéger et à riposter à tout instant contre ses anciens employeurs, contre tout ceux qui pourraient vouloir l'attaquer. Il s'était donc préparé en conséquence et cela commençait avec ces procédures. Par elle, il réclamait de nombreux titres et héritage en suspens, des héritages venant de ses ancêtres de sang même lointain qui n'avaient jamais été réclamé. Et ce n'était pas de petits noms qu'il y avait sur cette liste. Beaucoup avaient de la valeur pour lui, à commencer par celui des Prince laissé par Severus. Il ne l'avait jamais réclamé, se sentant encore coupable vis à vis de lui. Mais ce titre lui serait utile s'il voulait se battre et ça, il savait que Severus l'aurait approuvé et voulu. Il y avait le nom de la famille maternelle de Severus mais aussi celui des Gaunt, descendant de Serpentard et ceux des trois autres Fondateurs. Il y avait celui des Peverell et des Lafay connus dans le monde entier entre autre chose. Cela ne serait pas rien pour beaucoup de monde en plus de l'enrichir plus encore et de lui permettre d'autres choses significatives :

- Poudlard ? demanda le gobelin.

- Je la réclame officiellement, l'école et toutes ses terres anciennes. Privatisez les à nouveau comme il se doit. Mais ne rendez pas l'information publique. J'en informerai la directrice McGonagall et nous déciderons quand il sera opportun ou nécessaire de le faire savoir.

- Bien. Les opérations financières ?

- Sont-elles toujours aussi judicieuses que souhaité à l'heure actuelle ?

- Plus encore que lorsque nous avons monté ce plan.

- Allons-y dans ce cas. D'autres suggestions dans ce genre ?

- Quelques unes.

- J'écoute.

Ils passèrent donc au volet financier, lui permettant de prendre des part dans des entreprises clefs, des entreprises magiques mondiales pour lui donner plus de poids encore, cela parmi bien d'autres opérations visant le même but. Ils firent ainsi défilés bien des procédures qui avaient été prévu pour permettre à Evan d'être d'un poids qu'on ne pourrait ignorer. Aujourd'hui, il savait que la volonté et les beaux discours n'étaient pas suffisant. Il fallait un poids moral mais aussi politique, qu'il aurait avec ses titres, économique, qu'il avait avec ses affaires et il fallait savoir communiquer. Ce fut d'ailleurs à cela qu'ils passèrent.

- Serait-il possible pour Gringotts de faire passer un message aux journalistes Offria et Dakara Blenn ? questionna-t-il.

- Lequel ?

- Simplement que je souhaite les voir, avec l'adresse de mon bar, répondit-il.

- Nous allons faire cela, approuva-t-il. Il se trouve qu'ils ont déjà assuré qu'ils se rendraient disponible pour vous si vous l'acceptiez. Ils avaient déjà demandé à Gringotts de vous contacter comme beaucoup de monde. Mais nous ne dérangeons pas nos bons clients pour cela.

- Et j'en suis heureux, approuva-t-il. Ils peuvent venir quand bon leur semble. Le plus vite sera le mieux.

- D'autres journalistes aux travaux plus immédiat ? avança-t-il.

- Je vais me charger de cela. Après tout, je possède plusieurs journaux nationaux et internationaux très sérieux n'est-ce pas, remarqua-t-il en l'amusant.

- Gringotts va regarder tout cela avec intérêt et certainement avec plaisir.

- Puis-je demander si Gringotts a une position officielle ou officieuse au niveau mondiale ?

- Aucune. Aucune des quatre à l'heure actuelle ne nous convient.

- C'est bien ce que je pensais, sourit-il.

- Et vous ?

- Je me bats pour moi et ma famille désormais, pour rien d'autre, je me fiche du monde tant que le monde me fiche la paix.

- J'aime cette réponse. On m'a dit que l'entrevue au MACUSA semblait s'être mal passé ?

- Allez savoir, répondit-il en l'amusant. J'ai toujours eu du mal à m'entendre avec les politiques. Avons nous terminé ? demanda-t-il en posant le dernier parchemin.

- Oui. Tout et en ordre. Voici, dit-il en faisant apparaître une pile de coffret frappés des emblèmes des lignées dont-il venait de prendre possession. Vos chevalière et sceau. Vous n'avez pas assez de doigts, ricana-t-il.

- Je saurais me débrouiller, affirma-t-il en les faisant disparaître d'un geste de la main avec ses documents remplis. J'aimerais également demander le conseil de Gringotts sur un sujet important.

- Lequel ?

- Je vais avoir besoin d'un très bon avocat, dit-il en le faisant sourire.

- Si je puis me permettre, je vous recommanderai plutôt un cabinet d'avocat. Ainsi vous aurez à votre disposition plusieurs avocats aux diverses spécialités pour couvrir tout les domaines nécessaires.

- Avez vous une suggestion ?

- Maître Barsimée Cédomir, chef de son propre cabinet. Il a toutes les compétences et tout les membres de son cabinet sont compétents et solides. Mais ce n'est pas le plus important. Il est surtout assez solide et déterminé pour des affaires comme celles qui risqueraient de l'occuper à votre service. Il ne vous lâchera pas, peut travailler à l'international et sera même très heureux d'avoir des affaires de ce genre. Voici ses coordonnées, dit-il en tendant un parchemin qu'il prit.

- Je vous remercie. Je vais également avoir besoin… de noms pour la politique britannique, dit-il en faisant sourire plus encore le gobelin.

- Je vais contacter Gringotts Londres. J'imagine que vous vous doutez qu'ils ont un œil là dessus.

- Je ne vous le demanderais pas dans le cas contraire, s'amusa-t-il.

- Des exigences ?

- Des gens droits, compétents, avec des convictions qui correspondent aux miennes et que vous connaissez et surtout des gens qui tiendront dans la tempêtes. Je me fiche de l'âge, du sexe, du peuple, du genre magique… Ils doivent seulement répondre aux lois pour faire cela.

- Très bien. Vous aurez une liste rapidement.

- J'aimerais également requérir les services des gobelins pour protéger mon bar, mon domicile et faire quelques aménagements.

- Bien sûr. Que souhaitez vous exactement ?

Evan lui fit donc la liste de ce qu'il désirait faire et Riark lui promit d'organiser cela au plus vite. Cela fait, ils discutèrent encore un bon moment des dispositions que le lord voulait prendre, le gobelin quel que peu excité par tout cela.

- Il ne me reste plus qu'à faire un tour dans un certain coffre, remarqua finalement Evan.

- Je vous y accompagne moi même.

Ils descendirent donc dans les voûtes de Gringotts, le lord se cachant à nouveau dans une cape. Il alla récupérer ce qu'il avait soigneusement mis en sécurité puis il quitta la banque, transplanant pour rentrer chez lui. Il réapparut dans son appartement, faisant sursauter ses amis. Immédiatement, Barney se leva pour le rejoindre et il sourit, soupirant de soulagement. Il se fondit volontiers dans ses bras quand il lui ouvrit, oubliant tout un instant. Malgré l'assurance affichée, il était maintenant épuisé, le corps perclus de douleurs, une migraine battant dans ses tempes.

- Cela suffit pour aujourd'hui, posa Poppy. Maintenant, tu te reposes, exigea-t-elle.

- J'ai fini pour aujourd'hui de toute façon, soupira-t-il.

Il se redressa sortant des bras de son homme pour se débarrasser de ses capes, de ses épées, de ses bijoux et de tout le superflus, se mettant plus à l'aise. Il revint ensuite s'affaler dans le fauteuil avec eux, captant les regards de tous :

- J'imagine que le peu que vous avez vu est déjà beaucoup pour vous, sourit-il.

- Tu parles, fit Gunnar.

- On se croirait dans un film, remarqua Caesar.

- J'ai eu la même impression quand on m'a révélé tout ça à onze ans. J'ai eu du mal à en revenir, se souvint-il.

Il y eut un instant de silence, tous semblant hésiter un peu.

- Posez la question qui vous démange tous, poussa-t-il en se blottissant contre son homme qui l'entoura d'un bras.

- Nous avons eu l'impression que cela s'était mal passé au MACUSA, remarqua Minerva.

- Hum, approuva-t-il. Tant mieux parce que c'était exactement ce que nous voulions faire croire, s'amusa-t-il. Nous nous sommes entendus pour ne pas nous afficher alliés pour l'instant. Pour voir venir. Je vais agir à ma guise, chambouler tout ça et eux vont avoir le champs libre pendant ce temps là. Ensuite, nous verrons comment exploiter ce bazar.

- Je vois, sourit Minerva. Et maintenant ?

- Maintenant, je vais parler à mes amis les journalistes, lâcher quelques bombes sur la Confédération et nous verrons ce que cela donnera. Ils ont déclaré la guerre, à mon tour. Quoi qu'il en soit, il ne s'agit que de parler pour l'instant. De parler pour leur faire savoir que je ne vais certainement pas les laisser faire et qu'ils vont avoir bien plus de problèmes en venant m'emmerder que l'inverse. Mais pour le moment, c'est tout, soupira-t-il avec fatigue.

- Tu n'as pas déjeuné, remarqua Barney. Tu as faim ?

- Ouais, souffla-t-il.

- Je vais commander des pizzas, fit Mars en faisant approuver tout le monde.

- Evan ? appela Minerva. Nous allons devoir retourner à Poudlard.

- Bien sûr mais avant, dit-il avec un signe de main qui fit apparaître un document, tu dois prendre connaissance de ça Minny.

Intriguée, elle prit le document pour le lire, son visage affichant rapidement un choc sans nom qui fit sourire Evan.

- Tu… tu possèdes Poudlard ? fit-elle.

- Et toutes ses terres ancestrales, confirma-t-il.

- Comment ? demanda Poppy stupéfaite.

- Je suis l'héritier légitime des quatre et je remplis les conditions pour revendiquer Poudlard. Elle m'appartient avec ses terres et dans ce cas, l'école entre dans un statu particulier, légal, ancré dans les lois britanniques. Des lois qui disent que dans cette configuration, Poudlard est aussi indépendant que si elle était un pays à elle seule aussi petit soit-il. Donc, je fait la loi à Poudlard et elle ne dépend plus du Ministère britannique. Les lois qui la régissent sont désormais celles des Fondateurs tant que je ne dis pas autre chose. Cela va te libérer les mains Minny et protéger l'école. Je pourrais intervenir s'ils font des histoires. L'information va rester confidentielle tant que toi et moi n'en n'aurons pas décidé autrement. D'ici à ce qu'ils le découvrent… vu l'incapacité notoire du Ministère britannique…, ricana-t-il. Tu vas pouvoir reprendre les choses en mains hors de leur influence et c'est à moi qu'ils auront à faire s'ils causent des problèmes. Poudlard va redevenir ce qu'elle doit être loin des politiques.

- C'est quoi Poudlard ? questionna Gunnar.

- Une école. Une école de magie, répondit Evan. Il y en a très peu dans le monde magique. Poudlard a plus de mille ans maintenant et c'est une institution mondialement connue. C'est une école mais c'est aussi un symbole très puissant. En avoir le contrôle n'est pas une petite chose. Nous ne dirons rien pour le moment mais si tu penses que ça peut t'aider, fait le quand tu veux Minny. Maintenant que j'ai repris le contrôle, les livres qui expliquent comment ça fonctionne ont dû apparaître dans ton bureau. Tu seras la seule à pouvoir les lire.

- Je vais lire ça avec attention. Tu es certain d'être d'accord pour que ce soit public ? Cela va réveiller plus encore l'hostilité britannique.

- Oui ne t'en fait pas, ce ne sera pas la seule raison de leur colère de toute façon et je ne veux pas leur laisser Poudlard. D'autant plus que c'est une pièce cruciale du jeu en Europe. Tu vas comprendre pourquoi en lisant les documents. Et n'hésitez pas à m'appeler au moindre problème.

- Tu te reposes, ordonna l'infirmière. Pas de folie je t'en prie.

- On va y veiller, assura Lee en faisant sourire les dames.

- Dans ce cas, nous rentrons, fit Minerva en se levant. Tiens nous au courant.

Il approuva en se levant pour venir les étreindre une à une, les remerciant d'être venues. Elles disparurent finalement et un léger silence tomba dans l'appartement. Evan revint s'asseoir contre Barney, les incitant à poser leurs questions. Ils se mirent donc à parler du monde magique, de la Confédération, de ce qu'ils avaient vu, du fonctionnement de ce monde, de sa situation mondiale, des idéologie… Evan s'efforçait de leur permettre de comprendre simplement la situation. Leurs pizzas arrivèrent et ils continuèrent à en parler le reste de l'après-midi. La soirée arrivant, on décida de laisser tout ça de côté pour descendre au bar et se détendre un peu, le personnel ravi de revoir le patron en meilleure forme, comme les habitués. Retrouver cette bulle de normalité loin du monde magique détendit significativement Evan. Son bar et la vie qu'il lui offrait, ses amis, étaient vraiment tout pour lui aujourd'hui et il ferait tout pour défendre cela et pouvoir reprendre au plus vite sa petite vie de tenancier.

La soirée se passa divinement bien et détendit tout le monde. Puis peu à peu, le bar se vida et son personnel s'en alla une fois la fermeture faîtes. Evan se retrouva alors tranquillement installé dans la salle avec son compagnon et ses amis, une légère musique flottant encore en fond. On était alors au beau milieu de la nuit et le silence s'était réinstallé lorsqu'un craquement raisonna dans la salle, faisant bondir les mercenaires. Des mercenaires qui restèrent stupéfait devant le petit groupe de gobelins qui était apparu. Amusé, Evan se leva pour les accueillir :

- Bonsoir gardien des trésors, commença-t-il.

- Lord Potter, rendit celui qui était à l'avant. Je suis Bark, architecte magique en chef de Gringotts New-York. J'ai été envoyé pour exécuter votre demande.

- Je vous remercie d'être venu si vite, répondit-il. Avez-vous eu les plans précis du bâtiments et la liste des modifications et protections que je souhaite y apporter ?

- Oui. Nous sommes prêt à tout mettre en œuvre si vous permettez ?

- Je vous en prie. Les portes sont ouvertes.

- Très bien, acquiesça-t-il en claquant des doigts pour que les autres gobelins se mettent en travail. Le sous-directeur Riark m'a également demandé de vous transmettre ceci, dit-il en faisant apparaître une boîte de bois laqué et une pile de journaux.

- Merci, dit-il en les prenant.

Sans plus attendre, le gobelin se détourna pour se mettre au travail à son tour et Evan retourna s'asseoir avec ses amis qui regardaient les gobelins se disperser dans toutes les pièces.

- J'avais encore du mal à croire qu'ils existaient, remarqua Galgo.

- Ils existent bien, s'amusa Evan. Et les gobelins sont très, très efficaces.

- Pourquoi ils sont là ? demanda Barney.

- Les gobelins sont particulièrement doués pour protéger des endroits. C'est pourquoi leurs banques sont si sûres.

- Jusqu'à ce que vous débarquiez pour tout fracasser avec un dragon, grommela Bark un peu plus loin.

- Encore navré pour ça, lança-t-il.

- C'est quoi cette histoire ? demanda Lee.

- J'ai cambrioler le Gringotts de Londres quand j'avais dix-sept ans, expliqua-t-il.

- Tu as fait quoi ? fit Luna.

- J'ai cambrioler une banque gobeline. J'avais une bonne raison.

- Ouais, on dit toujours ça quand on braque une banque, nargua Gunnar.

- Je devais récupérer un objet magique crucial dans la guerre contre Voldemort, expliqua-t-il en ramenant le sérieux. Il l'avait planqué dans les coffres de la banque de Londres et il fallait absolument que je l'obtienne pour gagner.

- C'est une expression « fracasser avec un dragon » ? questionna Thorn.

- Euh… non. Les dragons sont des créatures qui existent bel et bien et ils sont puissants. Ils résistent à la magique et vous pourriez tirer au lance roquet dessus que ça ne leur ferait rien à part les foutre en rogne. Les gobelins en utilisent pour garder certains coffres. Il y en avait un qui gardait le coffre que je visais. Entrer dans la banque et arriver au coffre, ça s'est fait assez discrètement parce que j'avais fait un marché avec le gobelin de la banque… qui m'a lâché une fois au coffre. Alors ressortir s'est avéré plus compliqué. D'autant plus que les coffres de Gringotts Londres sont sous terre, profondément, très profondément sous terre. Alors, moi les deux deux avec qui j'ai fait ça, on est monté sur le dragon qui était là, l'avons libéré et il s'est empressé de remonter, de transpercer les étages, de… fracasser la banque qui était au dessus et de s'envoler pour partir loin de là.

- Tu déconnes ? fit Smilee.

- Pas du tout, je l'ai vraiment fait.

- Et ils t'ont pas viré de la banque ?

- Non mais j'ai payé les dégâts et étant donné que Voldemort a fait un massacre chez les gobelins pendant la guerre et que je les éliminé on va dire qu'on a fait la paix.

- Et donc, ils vont faire quoi ici ? demanda Lee.

- Ils vont faire quelques aménagement mais surtout, ils vont dresser des protections magiques. C'est plus que nécessaire. Ça protégera le bar et l'appartement des attaques magiques, des intrusions magiques, ça protégera ceux qui sont à l'intérieur parmi d'autres choses du genre. Et ça empêchera des êtres magiques malintentionnés d'entrer sans ma permission. Comme ça, on sera tranquille ici.

- Ça marche les flingues contre ces crétins ? demanda Gunnar.

- Non, quoi que certains pourraient être assez crétins pour oublier de mettre une protection contre ce genre de chose.

- Alors comment on fait pour les déglinguer s'ils se pointent ? questionna Toll.

- Je vous apprendrai, assura-t-il. Mais on va commencer avec ça, dit-il en prenant le coffret amené par le gobelin.

Il l'ouvrit et à l'intérieur, on découvrit douze chevalière d'or toute identique. Elles arboraient le sceau Potter comme s'il avait été apposé dans une cire que l'or remplaçait. Evan les avait fait chez les gobelins qui avaient terminé de les enchanter pour lui.

- Il y en a une pour chacun. Vous n'êtes pas obligé de les porter mais gardez les sur vous. Elles sont enchantées pour vous protéger. Vous ne pourrez plus vous faire avoir comme la dernière fois. Je vais être clair, ça ne vous protégera pas de tout mais ça vous protégera contre pas mal de chose. Ironiquement, c'est plus facile de vous protéger parce que vous n'utilisez pas de magie.

- Pourquoi ? questionna Luna.

- Parce que si moi je portais des protections aussi puissantes, ça m'empêcherait du même coup d'user de pas mal de magie parce que les protections l'altéreraient.

Il distribua les bijoux qu'ils prirent sans rechigner, les regardant avant de les passer. Ils restèrent surpris lorsqu'ils s'adaptèrent à leur taille, faisant ricaner Evan.

- Gardez les sur vous. Elles vous protégeront, assura-t-il. On verra le reste dans les jours qui viennent. Pour l'instant, vous devriez rentrer chez vous et dormir.

Si ce fut à regret et après quelques protestations, tous finirent par accepter de rentrer chez eux, six jours après la prise d'otages. Tous partis, les gobelins travaillant de leur côté, Evan se retrouva seul avec Barney dans le bar, assis sur une banquette contre lui.

- Comment tu te sens ? questionna son homme dont le bras était enroulé atour de ses épaules.

- Un peu fatigué mais ça va. Les gobelin n'en n'auront pas pour très longtemps. On pourra aller dormir après.

- Hum.

- Je… je suis désolé, dit-il doucement. Je suis désolé de vous avoir entraîné là dedans. Je vais faire en sorte que tout revienne vite à la normale.

- Tu n'as pas à t'excuser Ev'. Aucun de nous ne t'en veux très loin de là. On va faire face ensemble et ça ira, quoi qu'il y ait à gérer. On a tous des passés peu importe à quel point ils sont gros. Le tient est hors norme, s'amusa-t-il, mais ça ne change rien pour aucun de nous.

- Pas même pour toi ? interrogea-t-il tout bas.

- Pas même pour moi. Ne t'inquiète pas pour ça, pour nous et ce qu'on en pense. On va t'aider à régler ça du mieux qu'on peut et après on sera tranquille.

- Hum.

Après un instant, Evan prit la pile de journaux, les déballant pour découvrir les éditions du soir magiques parmi lesquelles de nombreuses éditions spéciales juste pour parler de lui et de son apparition au MACUSA quand on ne l'avait pas vu depuis des années. Cela faisait des années qu'on ne l'avait plus vu dans le monde magique, depuis sa démission de la Confédération. On ne savait pas ce qu'il faisait ni même dans quel pays il était. Alors tout le monde se déchaînait d'autant plus avec la situation mondiale actuelle. On se posait tout un tas de question sur ce qu'il avait fait depuis la Confédération, ses idées, son opinion de la situation, pourquoi il réapparaissait maintenant, ce qu'il voulait faire au MACUSA… C'était aussi l'occasion de reparler de lui et de son parcourt, de tout ce qu'il représentait dans le monde magique.

- Ah ouais à ce point, fit Barney en regardant avec lui.

- Ouais, à ce point, soupira-t-il. Je vais régler ça, promit-il.

- Ev', détend toi, on ne te reproche rien et on ne te presse pas. Fait les choses comme tu le sens. Nous on te suis comme tu nous as toujours suivis.

- Les choses ne seront plus pareille après. Je vais être obligé de reprendre certaines responsabilités dans ce monde là avec tout ça. Mais je vais faire en sorte que tout revienne à la normale pour nous. Ils vont… probablement très vite dire où je vie alors ont dois s'attendre à avoir de la visite.

- C'est légal chez vous de divulguer les adresses ?

- Nan mais ça les empêchera pas de le faire comme pour n'importe quelle célébrité, grimaça-t-il. Les protections empêcherons ceux qui n'ont pas de bonnes intentions d'entrer sans ma permission mais il y en aura quand même. Ils seront forcés de se faire discret un minimum chez les non-maj mais il y aura des curieux.

- Très bien, le chiffre d'affaire du bar va monter, remarqua-t-il légèrement en le faisant rire.

- Ouais, c'est un bon côté.

Ils restèrent là tranquillement jusqu'à ce que les gobelins termine après quoi Evan les remercia et les regarda s'en aller. Cela fait, le bar bien fermé, ils montèrent se coucher, épuisés par cette journée. Evan ne dormit pourtant pas très longtemps et se leva tôt. Soudain, il était repassé en fonctionnement de crise avec un tel automatisme qu'il avait l'impression de n'avoir jamais eu ces années de paix. Il espérait seulement qu'il pourrait repassé tout aussi vite repassé en mode paisible lorsque tout serait terminé, parce qu'il y mettrait fin pour protéger le paradis qu'il s'était trouvé peu importe le prix. Il se leva tôt, incapable de dormir davantage. Il s'extirpa doucement des bras de son homme sans le réveiller, le couvrant avec soin avant de s'en aller en silence. Il alla se laver et s'habiller rapidement, sans égard pour son corps qui protestait encore après la grosse crise qu'il avait vécu. Il l'ignora et alla plutôt inspecter le résultat du travail des gobelins.

Comme prévu, les protections étaient encore plus impeccables qu'il l'avait imaginé mais il n'en n'attendait pas moins d'eux. Il ajouta ses derniers ajustements, finalisant le tout en y insufflant sa propre magie, scellant définitivement leur construction en les reliant à lui. Cela fait, il alla visiter les aménagements purement architecturaux qu'il avait demandé. Il avait fait créer trois pièces magiques. L'une était la réplique de son bar en miroir derrière celui qui existait, une entrée qui ne serait visible que pour les êtres magiques perçant le murs et les reliant. Ainsi, il aurait un endroit où recevoir les visites magiques. La salle était encore vide mais l'aménager ne serait pas difficile. Il avait aussi fait créer un sous sol renforcer, une salle d'entraînement pour lui et pour ses amis, pour leur montrer. Et enfin, au dessus de la nouvelle salle du bar, à la place de l'appartement dans cet espace miroir créé par magie, il avait l'intention d'installer un bureau de travail avec un espace de réunion pour travailler côté magique. Il y avait fait ajouter une cheminée pour recevoir discrètement. Elle était bouclée pour le moment mais il l'ouvrirait pour ses invités. Tout était comme il l'avait voulu.

Il commença par aménager ce bureau, ressortant ses registres de propriété avec tout ce qu'il possédait dans le monde entier. Cela faisait un paquet de registre. Il s'en servit pour voir les meubles qu'il avait et ainsi pouvoir les visualiser et les faire apparaître ici. Très vite, un vaste bureau magique luxueux avait été installé avec un espace de travail, un espace salon avec un petit bar et une grande table de réunion. Des armoires tapissaient les murs mais elles restèrent vides pour le moment. Le principal était que l'endroit soit prêt pour ce qu'il voulait faire aujourd'hui. Au dessus de la cheminée, il prit soin d'afficher les blasons de toutes les lignées qu'il dirigeait désormais. Il y en avait dix. Il ajouta un blason de Poudlard plus loin. Il sourit en voyant que Pimousse, qui l'avait suivi de près, avait déjà trouvé sa place sur le tapis près de la cheminée. La pièce en ordre, il s'assit à son bureau pour écrire plusieurs courriers. Il y était encore quand il entendit Barney l'appeler, le cherchant visiblement. Il cria pour lui répondre en continuant ce qu'il faisait et ce fut en suivant sa voix que son homme le trouva, l'air stupéfait par les nouvelles pièces, comme il le fut par son bureau.

- La magie permet de faire pas mal de miracle, remarqua Evan. Maîtriser l'espace est un art ancien chez nous. Vous avez particulièrement dû le voir dans le building du MACUSA. Il me fallait un endroit pour recevoir les gens que je vais devoir recevoir.

- Tu es debout depuis longtemps ? questionna-t-il en le rejoignant.

- Je ne sais pas. Je n'ai pas fait attention à l'heure. Tu as bien dormi ?

- Ouais. Tu as mangé au moins ?

- Nan, j'ai des trucs à faire.

- Je vais nous faire du café et de quoi manger, dit-il en venant déposer un léger baiser sur ses lèvres.

- Merci, dit-il en le regardant disparaître.

Il se remit au travail et Barney revint rapidement avec du café et à manger, déposant son plateau sur un coin du bureau, prenant une chaise pour s'asseoir à cheval dessus face à lui et regarder.

- Du parchemin et des plumes ? releva-t-il en observant.

- Oui. Le monde magique n'est pas très moderne très loin de là.

- Tu fais quoi ?

- Et bien j'ai écris à un cabinet d'avocat, parce que je vais assurément en avoir besoin prochainement, pour demander leurs services. J'écris aussi à des journalistes pour qu'ils viennent écouter ce que j'ai à dire. Ça va déjà bien les emmerder.

- Tu crois qu'ils vont vite répondre ?

- Ils vont accourir sans aucun doute. Depuis que j'ai onze ans, les journalistes me courent après, si ce n'est une fois parce que j'ai été obligé, je n'ai jamais accepté de leur parler. Ils vont accourir.

- C'était pourquoi la fois où tu leur as parlé ?

- Je participais à un tournois international entre école magique. Je représentais Poudlard avec un autre garçon, fit-il avec une boule d'émotion dans la gorge. On était obligé de répondre aux journalistes. Cédric, l'autre élève qui représentait Poudlard, il n'était pas à l'aise avec ça non plus. Mon premier et seul béguin masculin, rit-il doucement.

- Je dois me sentir menacé ? releva-t-il légèrement.

- Non. Non. Cédric est… il est mort. Cette année là, j'avais quatorze ans, c'est l'année où Voldemort a fait son grand retour dans le monde magique. Et il voulait commencer en me tuant, avec éclat. Ma participation à ce tournois était truqué, par lui. Je ne voulais même pas participer mais je n'ai pas eu le choix. Il y avait un piège dans la dernière épreuve. Cédric a été piégé avec moi. Voldemort m'avait attiré à lui dans un endroit sûr. J'ai été neutralisé immédiatement, je ne pouvais pas me défendre. Cédric… Cédric était tellement loyal et bienveillant. Il s'est planté devant moi et… il n'aurait pas dû être là. On était de simples amis pour lui. Il s'est planté devant moi et il a refusé de s'écarter. Il a été tué pour ça, pour m'avoir protégé ce soir là.

- Je suis désolé Ev'.

- J'ai perdu mes parents comme ça, Cédric et mon parrain, Sirius. D'une certaine manière, Severus aussi même si le fait qu'il se tenait devant moi en protection était plus une image qu'un acte physique. Je ne veux plus jamais que ça arrive.

- On va pas se laisser faire.

- Je sais, sourit-il doucement. À l'époque, je ne comprenais rien à ce qu'il se passait autour de moi ni comment agir bien et vraiment, je ne savais pas me battre, c'est différent aujourd'hui. Donc les journalistes d'abord histoire de remettre les choses au point et d'autres choses aussi.

- Quoi ?

- Ce que j'ai face à moi ce sont des pays et des organisations internationales. La première étape sera de les affronter… de manière conventionnelle on pourrait dire. Communication, politique, économie… D'abord ça. On verra s'ils veulent aller plus loin après.

- Je préfère largement quand on peut prendre un flingue et régler ça à l'ancienne, grommela-t-il.

- Moi aussi, s'amusa-t-il. Ce ne sera pas si simple.

- J'ai vu l'autre salle en bas, remarqua-t-il alors.

- Ouais. Seuls ceux qui savent pour la magie et à qui je l'autorise la verrons elle et son entrée. Au cas où j'en aurais besoin pour leur parler en privée.

Barney approuva, le regardant terminer ses courriers en le poussant à manger, l'observant faire lorsqu'il apposa le sceau Potter dans la cire sur les lettres et les enveloppes. D'un sort de son cru, il les envoya ensuite, s'attendant à des réponses très rapides. Il terminait à peine que l'on toquait à la porte du bar, les interpellant. Le son était trop forts pour être ordinaire et Evan compris qu'il était magique. Ils descendirent ensemble pour voir deux personnes dehors, vêtus normalement.

- Ce sont des sorciers mais je ne les connais pas, renseigna Evan pour son compagnon.

Il alla vers la porte, priant Barney de rester derrière lui d'un geste. Il se redressa, le visage fermé, ouvrant. La femme et l'homme qui se trouvaient là lui sourirent très largement, l'air un peu stupéfait de le voir.

- Bonjour, salua-t-il un peu froidement pour les réveiller.

- Veuillez nous excuser, se reprit la dame. Bonjour lord Potter. Voici, dit-il en lui tendant une lettre portant le sceau de Gringotts.

Il l'ouvrit, lançant un sort d'un doigt pour vérifier l'authenticité du sceau. Il l'était. Il ouvrit pour découvrir une lettre de Riark confirmant qui étaient les deux personnes devant lui. Une dernière garantie devait lui permettre de vérifier. Il releva donc le regard vers eux, interrogateur.

- Belladone, sourit la jeune femme.

- Magyar, ajouta l'homme en lui donnant ainsi les deux mots de passes prévus.

- Vos papiers, exigea-t-il.

Ils lui donnèrent sans rechigner et il vérifia leur authenticité avec les sorts appris chez les aurors. Tout était en ordre aussi, il s'effaça :

- Entrez, pria-t-il.

Ils le firent, observant autour d'eux avec grand intérêt. Evan referma derrière eux avant de revenir leur faire face.

- Vous n'avez pas beaucoup changé depuis l'Australie, remarqua le lord.

- Vous vous en souvenez, sourit l'homme.

- Bien sûr. J'ai très bonne mémoire. Permettez moi de faire les présentations, dit-il en se tournant vers Barney. Voici Offria et Dakara Blenn, biographes journaliste. Je vous présente Barney Ross, mon compagnon depuis plusieurs années maintenant, ouvrit-il alors qu'ils se serraient la main.

- Les journalistes de ta biographie, releva Barney.

- Oui, approuva-t-il.

- Vous l'avez lu ? demanda Offria.

- Il y a quelques jours seulement je l'avoue. J'étais totalement sorti du monde magique depuis ma démission de la Confédération. Asseyons non, invita-t-il.

- Tu veux que je m'éclipse ? proposa son compagnon.

- Tu peux rester si tu veux.

Aussi, Barney s'empressa de prendre place près de lui, déterminé à l'accompagner autant qu'il pouvait. Il y eut un moment de silence pendant lequel Evan servit à boire de quelques sorts.

- J'ai lu votre livre. Je ne dirais pas que j'ai aimé parce que j'ai toujours du mal avec ce qui parle de moi, dit-il en les amusant. Mais c'est bien la première fois que je lis quel que chose d'exact et de vrai sur moi. Alors merci. Autant que je puisse en juger, c'est un très bon livre.

- Merci Milord, répondit Dakara. Nous n'avons jamais oublié comment vous nous avez sauvé cette fois là en Australie. Nous vous devons la vie et vous aviez été gravement blessé pour nous protéger. Il ne se passe pas un jour sans que nous y repensions.

- Je n'ai fais que mon travail, répondit-il aussi humblement qu'à son habitude.

- C'était bien plus que ça, fit Offria, à moins que le travail en question soit celui de héros ou de chevalier. Personne ne fait ce que vous avez fait.

- Est-ce pour ça que vous avez écris sur moi ?

- Nous voulions mieux vous connaître. Nous avions entendu ce que tout le monde avait entendu sur vous mais ce jour là, nous avons aussi vu que vous étiez beaucoup plus que ça. Nous avons voulu en savoir plus et après les descentes et les mensonges dont vous aviez été victimes, nous avons pensé que tout le monde devait savoir qui vous étiez réellement. Le résultat est probablement encore loin de la vérité mais c'est un début.

- Merci, répondit-il. Ceux qui ont parlé pour moi sans rien demandé en retour n'ont pas été très nombreux et croyez bien que je l'estime à sa juste valeur.

- Inutile de nous remercier, répondit Dakara. Et très sincèrement, fit-il avec un air mutin, nous avons gagné beaucoup d'argent avec ce livre, dit-il en l'amusant.

- Nous avons d'ailleurs fait transférer les droits qui vous reviennent grâce aux gobelins, ajouta sa sœur.

- Je l'ai appris et je vous en remercie. L'argent n'a pas grande importance pour moi mais le geste honnête en a. Vous auriez très bien pu ne pas le faire et il n'y a pas de loi là dessus chez les sorciers.

- C'est votre vie. C'est normal d'autant plus que nous n'avions pas pu avoir votre aval pour publier. Même si là encore, ce n'était pas obligatoire, remarqua Offria.

- Je vous ai invité à venir me voir pour une bonne raison, commença-t-il ensuite en faisant apparaître des documents. Avant tout, je vous demande de signer ces accord de confidentialités. Ils concernent ce rendez-vous.

Il les laissa lire et ils signèrent sans rechigner une seule seconde. Cela fait, il récupéra et fit disparaître les documents.

- Si je fais cela aujourd'hui, reprit-il alors, c'est pour une bonne raison. J'avais quitté la vie magique quelques temps après mon départ de la Confédération. J'ai construis une vie purement non-maj et je suis resté loin de tout ce qui est magique pour changer de vie. Je n'ai plus rien suivi depuis, comme si j'étais non-maj. Je suis venu vivre ici et je me suis construis une vie simple de tenancier de bar. Seulement, il y a peu, la Confédération est revenu, s'est attaqué à ma maison et à ma famille ici. La situation mondiale que vous connaissez assurément, dit-il en les faisant approuver, vire à la guerre et ils ont besoin d'arme. Je suis une arme pour eux et ils veulent m'obliger à revenir ou me tuer pour que je ne serve personne d'autre, dit-il en les choquant. Ils sont allés trop loin dernièrement et je n'ai pas l'intention de me laisser faire.

Il se tut un instant pour les laisser enregistrer ça, buvant un peu avant de reprendre :

- Je ne vais pas vous apprendre quoi que ce soit en vous disant que face à ce genre de chose, la communications publique joue un rôle immense. Alors, vu la situation aussi bien pour moi que pour le monde magique, j'ai décidé de parler pour la première fois de ma vie.

D'un geste de la main, il fit apparaître un gros cristal lumineux, coloré, le posant sur la table.

- Ceci, continua-t-il, contient l'histoire de ma vie jusqu'à mon départ de la Confédération et un peu après. Des souvenirs. Des souvenirs de tout, qui racontent tout, qui expliquent tout en détails, sans tabou, dit-il en les stupéfiant. Après avoir quitté la Confédération, j'étais conscient qu'ils ne me laisseraient pas partir si facilement. Alors j'ai pris des précautions pour que ma vérité soit révélée s'il m'arrivait quelque chose. Les gobelins avaient des consignes. J'avais laissé ça au placard mais aujourd'hui… et bien je crois qu'il est temps de remettre les choses au clair et de raconter cette histoire. Ce cristal contient tout. Je ne suis pas capable de raconter tout ça de vive voix avec des mots alors j'ai choisi ce moyen. Il m'a semblé en lisant votre livre que vous auriez aimé avoir ma version. Si vous me jurez magiquement de ne raconter que la stricte vérité, de ne pas déformer les choses et d'attendre mon aval pour laisser sortir quoi que ce soit, ce cristal est à vous et vous écrirez ce que vous voudrez avec tant que l'histoire n'est pas manipulée. Je vous laisse choisir jusqu'où vous irez ou même si vous voulez juste l'écrire parce que certaines personnes puissantes n'aimeront pas ça du tout et vous devez en être plus conscient que jamais. Là dedans, il y a des choses explosives et je vous donnerai serment magique de vérité pour assurer que rien n'est mensonge ou inventé mais ça pourrait vous attirer des problèmes. Alors c'est à vous de voir. J'aimerai que tout cela soit dit parce que je pense que ça peut expliquer beaucoup de choses et que ça peut peut-être apprendre certaines choses importante pour moi sur le plan idéologique. J'ai pensé à vous pour ça puisque vous aviez très bien commencé avec votre premier livre.

Il garda ensuite le silence, les laissant réaliser l'ampleur de ce qu'il leur proposait.

- Est-ce que vous… l'avez proposé à d'autres ? demanda Dakara.

- Non, répondit-il.

Le frère et la sœur se regardèrent, ayant comme une discussion silencieuse, lui rappelant Fred et George. George. Il ne l'avait plus vu depuis des lustres, avant même d'entrer à la Confédération. Après la guerre et dans la folie qu'avait été sa vie, il avait perdu le contact avec beaucoup de monde. Certaines relations avaient été réellement brisées, d'autres s'étaient simplement… perdues en cour de route.

- Nous le ferons avec grand plaisir, annonça finalement Offria. Même si nous devrons regarder avant de savoir si nous parlerons de tout ou non.

- Bien sûr, approuva-t-il. Lorsque vous aurez regardé, si vous avez des questions, revenez me voir et nous en discuterons.

- Nous acceptons avec plaisir, fit Dakara. En réalité, vous n'auriez pas pu nous faire plus plaisir.

- Attendez de voir ce que je vous demande, tempéra-t-il. Voici le serment que je veux, dit-il en faisant apparaître un autre parchemin.

Ils le lurent et le prêtèrent sans hésiter après quoi il poussa le cristal vers eux.

- Vous seuls pourrez le lire, il s'autodétruira si quelqu'un d'autre y touche physiquement ou avec la magie, spécifia-t-il.

- Nous en prendrons soin.

- J'ai l'intention de parler à d'autres journalistes dans les jours qui viennent mais pour des articles classiques et cela aura plus à voir avec la situation présente. Très différent de ce que je vous demande. Vous avez l'exclusivité là dessus, je ne demande qu'un récit sincère et véritable en échange.

- Vous l'aurez, assurèrent-ils ensemble.