Bonjour, chers lecteurs !
Merci, Sebferga, pour ta review et tes conseils de fanfic.
Disclaimer: Le Seigneur des Anneaux appartient à J.R.R. Tolkien. Et Final Fantasy 7 à Square Enix.
Chapitre 14 :
Vive les vacances !
Sept ans après le festival de la cueillette de Banora…
Morwen était assise à son bureau, en train de relire une pièce de théâtre, quand on frappa à la porte.
Lorsqu'elle eut dit « Entrez ! », Genesis apparut.
« Tu es prête ? On doit aller à la salle de simulation », dit le Soldat.
« Pas de problème ! »
Tandis qu'elle rangeait ses papiers, Genesis examina son bureau. Il y avait une petite pile d'enveloppes dans un coin.
« Tu as reçu du courrier ? » demanda le jeune homme.
« Oh, ça… Des lettres de fils de familles aisées, mais je… Hé ! »
Genesis venait de saisir les lettres et d'activer sa matéria Feu pour les réduire en cendres.
« Rien qu'en lisant le nom des expéditeurs, je sais que c'est un piège. Les parents de ces gosses espèrent juste s'attirer un peu de célébrité en te fréquentant. Laisse tomber ! »
Morwen fit la moue. En effet, elle avait entendu parler de deux des familles ayant expédié ces courriers, et ils avaient des soucis financiers.
C'est vrai que j'ai seize ans, maintenant. Depuis mes quinze ans, les demandes se font plus insistantes…
Morwen avait continué de grandir. Néanmoins, elle était fière d'avoir traversé la puberté de manière plus digne que dans son ancienne vie. Déjà, l'entraînement au combat que Sephiroth avait exigé qu'elle suive l'avait aidée à se muscler et ne pas prendre du poids. Faire de l'exercice signifiait suer, et suer signifiait éliminer des toxines, ce qui lui avait permis d'éviter les cheveux gras et l'acné. Bien sûr, elle avait aussi veillé à faire le plein de vitamine C et même tester des lotions de ce monde pour la peau, ce qui avait bien aidé.
Faire attention à son apparence était d'autant plus important que, en grandissant, elle avait découvert que les gens, principalement des enfants et des adolescents, avaient créé un fan-club la ciblant comme modèle : la Fleur du plateau. Elle ignorait qui avait choisi ce nom et ne comprenait pas pourquoi elle avait des fans. Beaucoup copiaient son style vestimentaire, sa coiffure, les cosmétiques qu'elle utilisait… Certains se payaient même des lentilles pour avoir ses yeux vairons !
Bien sûr, c'était normal pour Sephiroth et ses amis, ils avaient de nombreux fan-clubs.
Celui de Sephiroth se nommait l'Élite d'Argent.
Le fan-club d'Angeal avait pour nom les Gardiens de l'honneur.
Genesis en avait deux qui se disputaient la première place : le Groupe d'études de Loveless et Cuir rouge.
Mais Morwen… Elle n'était pas du Soldat et avait l'intention d'éviter ce métier à tout prix. Lorsqu'elle l'avait avoué à Sephiroth, elle avait eu peur qu'il se vexe, mais il lui avait assuré qu'au contraire, il validait son choix.
Les fans de Morwen lui envoyaient souvent des messages, principalement des commentaires ou des suggestions au sujet des pièces qu'elle écrivait pour l'équipe de théâtre de Jessie, ou bien des dessins, puisqu'elle-même dessinait.
Malgré sa « célébrité », Morwen espérait avoir une vie normale, du moins aussi normale que possible… Même si elle ignorait quel métier cibler dans cette vie-ci, lorsqu'elle serait assez grande. Depuis l'âge de quatorze ans, elle accomplissait de petits boulots sur son temps libre : baby-sitting et gardes d'animaux. Après… Elle verrait lorsqu'elle aurait obtenu son diplôme.
D'autant qu'avec le théâtre, où elle tenait le rôle de scénariste et assistante aux coulisses pour l'équipe de Jessie, sans oublier les cours d'escrime et d'arts martiaux fournis par Cissnei, une Turk choisie par les trois Soldats, la jeune fille n'avait pas le temps de s'ennuyer.
Une fois arrivés au bâtiment Shinra, Genesis et Morwen prirent l'ascenseur jusqu'au 63e étage, à l'aire de rafraîchissement des employés Shinra. Comme on n'était qu'en début de matinée, il y avait peu de monde dans la salle de repos.
Genesis guida Morwen jusque devant une espèce de grand igloo faite de barres métalliques et de néons. Cissnei les attendait devant l'entrée. Comme tous les Turks, elle portait le traditionnel costume de bureau noir. Pour Mowen, c'était troublant au début, cet uniforme lui faisait penser aux Men in Black de la Terre. Bien sûr, elle n'en avait jamais parlé à la Turk, mais elle avait demandé à Sephiroth si ce groupe traquait les extraterrestres. Le Soldat avait paru surpris et répondu que non, mais que les Turks trempaient dans toutes sortes d'activités louches : espionnage, kidnappings, meurtres…
Et bien que Cissnei fut d'un naturel amical avec elle, Morwen s'était suffisamment entraînée avec elle pour comprendre que c'était une excellente guerrière.
Pour elle, en revanche… cela avait été dur au début. Les trois premiers jours, chaque fois qu'elle faisait une erreur ou que Cissnei s'approchait pour corriger sa posture, elle avait eu un mouvement de recul et craint de recevoir des coups… La Turk n'avait reçu aucun renseignement sur le passé de l'enfant, mais elle s'était doutée que son passé n'était pas rose. Elle lui avait confié qu'elle la comprenait. Elle-même était une orpheline élevée par la Shinra dès son plus jeune âge. La vie n'avait pas été rose non plus, mais elle avait réussi à se bâtir une vie et elle était fière de ses cicatrices du passé.
« Elles m'ont rendue plus forte », avait-elle affirmé.
Cette idée avait plu à Morwen, qui avait pris sur elle et réussi à surmonter ses vieilles peurs pour suivre l'entraînement.
Et aujourd'hui, elle devait passer un test pour que Cissnei évalue ses progrès.
Arrivée devant la porte de la salle de simulation, la jeune fille sortit son arme de la housse qu'elle portait en bandoulière. C'était un katana dont le manche était orné d'un ruban vert wutaïen. Un cadeau d'Ikura, pour son treizième anniversaire.
« Bonne chance », dit Genesis.
Morwen le remercia d'un signe de tête, puis elle entra dans la salle.
C'était une pièce circulaire, avec des marches menant au centre, où se trouvait un petit panneau de contrôle. Cissnei l'attendait, occupée à pianoter sur les touches.
« Ah, te voilà ! Prête pour ton évaluation ? » demanda la Turk.
« Prête ! » dit Morwen.
Cissnei entra une série de données. Les néons et les projecteurs de la pièce s'éteignirent, puis un décor artificiel apparut autour des filles.
Il s'agissait d'un paysage montagne enneigé. Des bourrasques enneigées se mirent à souffler autour d'elles.
Curieuse, Morwen s'agenouilla et prit une poignée de neige. Elle hésita… puis la porta à sa bouche. Elle la recracha aussitôt. Ça avait un goût de sciure humide ! Son geste fit rire Cissnei.
« Moi aussi j'ai fait ça, la première fois qu'on m'a mise dans ce décor enneigé. Allez, maintenant, concentre-toi ! »
Acquiesçant, Morwen remua les bras et les jambes pour ne pas se refroidir. Elle n'ignorait pas que si Cissnei avait choisi un paysage avec un climat aussi rude, c'était pour mettre sa résistance à l'épreuve.
Morwen avait vite découvert, en apprenant à utiliser les matérias, que celle de Glace avait un étrange effet léthargique sur elle. C'était pareil à chaque hiver, que ce soit sur Gaïa ou Arda : le froid avait un effet affaiblissant sur elle, lui donnant presque envie de dormir. Sans doute était-ce dû à son ADN de plante, qui faisait qu'en hiver, elle avait envie d'imiter les végétaux et de s'endormir en attendant le retour de la belle saison.
Un monstre apparut. Morwen l'identifia comme un Bandersnatch, une espèce de loup des neiges. Enfin, il n'avait pas grand-chose en commun avec un loup, si ce n'est la tête et la queue. Le reste de son corps était long et fin, avec des courbes rappelant un félin sauvage d'Afrique.
Se mettant en garde, la jeune fille regarda la créature avec attention. Son regard fixé sur elle, le fauve se mit à décrire de lents cercles, cherchant une faille pour charger sa proie.
Morwen se félicita d'avoir mis des matérias dans la garde de son arme. Elle avait une matéria Soin et une autre de Feu. Ce serait parfait comme élément, pour ce monstre des neiges.
Soudain, la bête fléchit les pattes et bondit en avant. Morwen se déporta légèrement sur le côté tout en lui portant un coup au flanc avec son katana.
Le monstre effectua une roulade et se tourna vers elle en grognant, découvrant de longs crocs acérés. Morwen fut heureuse de voir qu'il saignait au flanc, mais cette blessure ne suffirait pas. Il était plus en rogne qu'affaibli.
Elle se dépêcha de jeter un sort de Feu qui le toucha à la tête, puis elle profita de l'effet de surprise pour lui foncer dessus et abattre son katana.
Le coup le toucha à l'épaule, mais le monstre pivota brusquement, ce qui lui valut un coup de sa queue dans la figure.
Étourdie, Morwen recula en chancelant, quand le monstre chargea. Il la percuta de plein fouet, la faisant rouler dans la neige.
La jeune fille releva vivement la tête et eut le bon réflexe de continuer de rouler pour s'éloigner du monstre qui approchait.
Elle réalisa que le coup lui avait fait perdre son katana. Il reposait dans la neige, quelques mètres plus loin.
Maudissant son étourderie, Morwen continua de rouler jusqu'à atteindre son arme, puis elle voulut se relever, mais déjà le monstre bondissait vers elle.
Fermant les yeux, Morwen tendit son arme devant elle. La jeune fille sentit le corps du monstre heurter durement le sien… et plus rien. Il ne l'avait pas mordue, il reposait sur elle de tout son poids.
Risquant un coup d'œil, elle vit qu'en lui sautant dessus, il s'était empalé sur son sabre. La jeune fille le regarda avec horreur. Même s'il était faux et ne saignait pas, croiser son regard éteint lui faisait un choc. C'était la première fois dans cette vie-ci qu'elle tuait un être vivant !
« Ah ! Je savais que tu t'en sortirais », dit la Turk en apparaissant près d'elle.
La jeune femme sortit son PHS et tapa un code dessus. Les pixels du décor et du monstre tombèrent en poussière, révélant à nouveau la salle de simulation.
Soulagée de la fausse créature, Morwen se leva et regarda son katana. Même pas une goutte de sang… Pourtant, le poids du monstre avait été considérable. Comment fonctionnait cette technologie ?
Lorsqu'elle sortit avec Cissnei de la salle, elle fut surprise de trouver les trois Soldats à l'entrée. Elle regarda la Turk et vit qu'elle n'était nullement surprise. Ils avaient donc prévu d'être tenus au courant dès que possible !
Refusant d'écouter Cissnei leur faire un rapport, elle s'excusa en disant qu'elle allait se rafraîchir aux toilettes.
Une fois dans la salle de bains, elle se mit devant un lavabo et se passa de l'eau sur le visage. Elle était fatiguée, ses bras et son dos lui faisaient mal, mais au moins elle n'était pas aussi fatiguée ni en sueur qu'à ses débuts.
Elle se regarda dans le miroir. Sa peau brillait, mais ce n'était rien comparé à ses yeux. Toujours les mêmes : l'un vert et l'autre doré…
Sauron ne s'était plus manifesté depuis la dernière fois. La vie avait repris son cours sans que le Seigneur des Ténèbres ni la Main Noire ne se manifeste.
La jeune fille glissa la main sous son T-shirt et en retira son pendentif. Le cadeau de Galadriel ne l'avait jamais quittée. Mais comme Sauron, la Dame du Bois Doré ne s'était plus manifestée dans son esprit. Parfois, cela l'attristait. Plus le temps passait, plus l'époque de la Terre du Milieu lui apparaissait comme un rêve lointain, de même que la Terre, son ancien monde…
Finalement, elle sortit des toilettes… et vit que Sephiroth l'attendait.
Aïe !
Elle essaya de déchiffrer son expression, mais il avait de nouveau ce maudit masque impassible qu'il maîtrisait si bien. Elle n'avait jamais eu de crainte à lui montrer ses bulletins de notes puisqu'ils étaient toujours parfaits (elle avait déjà étudié toutes les matières dans son ancienne vie). Mais quand il était question des examens de combat, c'était différent.
Tout en s'efforçant de rester calme, elle s'approcha de lui. D'un simple signe de tête, il lui ordonna de la suivre.
Pleine d'appréhension, elle le suivit hors du bâtiment Shinra, jusqu'à sa voiture.
Sephiroth alluma le moteur et se mit à circuler à travers les routes de Midgar en silence.
Bientôt, Morwen n'y tint plus, tant ce silence était insupportable.
« Qu'a dit Cissnei ? »
« … Que tu as tenu plus longtemps que la dernière fois et que tu as réussi à tuer le monstre malgré le froid. »
Morwen fut surprise par ce compte-rendu. Il sonnait plutôt positif.
« Néanmoins, ce n'est pas suffisant », poursuivit le Soldat.
Ah, nous y voilà ! pensa la jeune fille.
« Il faudra continuer l'entraînement cet été. »
« Mais… Je croyais que j'aurai des vacances à moi, cet été ! »
En effet, Jessie, Ikura et elle avaient projeté de se rendre à Costa Del Sol, pour fêter une réussite de Jessie. Cette dernière avait décroché le premier rôle dans la pièce de Loveless au Gold Saucer.
« Modifie ton emploi du temps avec tes amies. Il faut que tu continues de travailler ta technique. »
Morwen le fusilla du regard. Non, il ne pouvait pas lui faire ça ! Il avait donné son accord pour ce voyage il y a des semaines. La jeune fille s'était cotisée avec ses amies, elle avait effectué plusieurs petits boulots en plus de ses études…
« Mais… »
« Ce n'est pas négociable », trancha le Soldat.
Avec un profond soupir déçu, Morwen tourna la tête vers la vitre et les boutiques qui défilaient sous ses yeux.
Tandis qu'il roulait, Sephiroth la regarda du coin de l'œil. Comme il le craignait, elle lui en voulait. Il savait combien elle avait attendu ce voyage. Depuis Banora, elle n'avait plus quitté Midgar, sauf pour un voyage d'une semaine à Junon il y a deux ans, où il avait dû l'emmener à cause de son travail. Il devait diriger un groupe de Soldats lors d'une parade présidentielle.
Il savait que c'était dur pour elle, mais à ses yeux, sa sécurité importait plus que tout. Elle avait survécu à son examen de combat de justesse, mais ce qu'il avait vu montrait que face à plusieurs monstres dans un environnement rude, elle risquait de mourir. Il fallait donc qu'elle continue l'entraînement.
Si seulement la vie dans ce monde ne nécessitait pas des mesures aussi dures…
Pour lui, c'était plutôt facile, il était fort, même s'il avait travaillé dur malgré tout pour y parvenir. Mais elle… Ce n'était pas seulement le fait qu'elle n'ait pas reçu un entraînement de Soldat dès l'enfance qui l'inquiétait. Sa condition végétale la rendait plus fragile que la normale. Elle ne mangeait pas de viande, ce qui rendait le développement des muscles plus lent. Et elle était très sensible au froid.
Il pensa ensuite à un autre problème : les gens de la Shinra. Comme Génésis, il avait remarqué l'intérêt croissant des familles influentes pour elle. Tous espéraient lui arracher un peu de sa gloire à travers elle. Sans parler d'Hojo, qui avait approché Cissnei à de nombreuses reprises pour lui arracher des informations sur les capacités de Morwen.
Heureusement, la Turk était douée pour garder des secrets. Et elle s'était attachée à son élève. Sephiroth savait qu'il avait bien choisi le professeur pour elle. Toutes deux étaient orphelines et élevées par la Shinra, même si la Turk avait eu une vie plus dure. Et Cissnei avait plus de cœur que ses collègues, Sephiroth se doutait qu'avec elle, il serait plus facile de négocier si jamais on lui ordonnait de faire du mal à Morwen.
Mais tout ça ne suffit pas. Je veux qu'elle soit vraiment hors de danger.
Arrivée à la maison, Morwen se dirigea dans sa chambre et posa son katana sur son lit. Avec un soupir, elle sortit son téléphone et se prépara à envoyer un message à Jessie et Ikura pour leur annoncer la triste nouvelle… quand elle entendit celui de Sephiroth sonner.
Curieuse, elle essaya de percevoir ce qu'il disait, mais il parlait à voix basse.
Finalement, il émit le bruit du clapet de l'appareil se refermant, puis il marcha jusqu'à sa chambre.
« Finalement, tu vas pouvoir aller à Costa Del Sol. Mais une fois rentrée, tu vas reprendre sérieusement l'entraînement. »
« Pourquoi ? » demanda prudemment Morwen.
« Je viens de recevoir un message de Lazard. Wutaï vient officiellement de déclarer la guerre. »
Morwen écarquilla les yeux. Cela faisait plus d'un mois que la rumeur courait que la Shinra n'arrivait pas à convaincre ce pays de les laisser installer des réacteurs Mako. Apparemment, le président avait perdu patience.
La jeune fille pensa à Ikura. Bien que résidente officielle de Midgar depuis la naissance, elle avait des origines wutaïennes. Comment allait-elle prendre la nouvelle ?
En la voyant contenir sa joie à l'idée de partir, Sephiroth fut secrètement amusé. Ah, les jeunes… Toutefois, il avait accepté qu'elle parte pour une autre raison.
Puisque ses amis et lui seraient sur le front, il ne resterait personne pour veiller sur elle ici. Hojo pourrait tenter un sale coup.
Mieux valait donc qu'elle s'éloigne avec des amies, jusqu'à ce qu'il trouve un moyen de veiller sur elle efficacement tout en faisant son travail de Soldat.
XxXxXxXxXxXxXxX
Une semaine plus tard…
Morwen avait l'impression de vivre un rêve.
Après tout ce temps passé dans la grise et monotone Midgar, le voyage en bateau depuis Junon était gé-nial ! Leur bateau, le Shinra-Cinq, était immense !
Dans son ancienne vie sur Terrre, Morwen était déjà montée dans un ferry pour faire le voyage France-Angleterre, mais ce n'était rien comparé à l'immense paquebot sur lequel ses amies et elle se trouvaient.
La coque du bateau portait les initiales de la Shinra, mais on avait aussi peint des étoiles colorées et des fleurs tropicales.
Le pont principal comportait même un grand kiosque où l'on vendait des articles spécial plage : planches de surf, robes d'été, maillots de bain, crèmes solaires…
Appuyée contre le bastingage, la jeune fille respirait l'air marin avec délice.
« Ça nous change de l'air de Midgar », sourit Ikura.
« Tu l'as dit ! » renchérit Jessie. « Et on a de la chance de faire le voyage toutes les trois. »
Morwen acquiesça d'un mouvement de tête. En effet, même si les nouvelles n'étaient guère réjouissantes, elle était heureuse de pouvoir partir en vacances.
« Et en plus, on va passer une semaine dans un hôtel hanté ! » se réjouit Ikura.
Jessie leva les yeux au ciel.
« Oh non, arrête avec ça ! L'hôtel Léviathan n'est pas hanté. »
« Bien sûr que si, il l'est ! J'ai lu plein de trucs dessus. »
Morwen sourit. Des trois amies, Ikura était la plus branchée paranormal. C'était l'une des raisons pour lesquelles Morwen l'appréciait. Son amie croyait aux fantômes et aux planètes peuplées d'autres races. Si elle avait su qu'elle était une vraie alien, comment aurait-elle réagi ?
« J'aurais préféré le Costa del Sol Resort, mais il a fallu que tu choisisses l'hôtel pour nous ! Peu importe l'hôtel, au fond, car on y va pour se détendre, pas pour chasser les fantômes », dit Jessie avec un mouvement désinvolte de la main.
« Dixit celle qui s'est rongé les sangs pendant presque tout le voyage à cause du tournoi de Queen's Blood », dit Morwen.
« Oh, ça va ! J'avais envie de tenter ma chance », dit Jessie sur un ton boudeur.
Son amie avait remporté deux manches, mais à la troisième, elle avait perdu contre une certaine Régina Königin, une gamine qui avait la réputation d'être très douée à ce jeu.
Soudain, le paquebot émit un bruit de trompette. Les trois amies se tournèrent vers l'horizon et aperçurent Costa Del Sol qui se dessinait, au loin.
XxXxXxXxXxXxXxX
Morwen pensait que le voyage en bateau à lui seul était génial.
Mais à peine arrivée, elle avait découvert avec ravissement l'ambiance ensoleillée et festive de la ville.
Bâties sur les falaises et les dunes bordant la mer, des maisons de différents styles les accueillaient. Certaines étaient en bois avec un toit de chaume, d'autres modernes et classiques. Certaines, plus rares, avaient des parties métalliques. Morwen les soupçonnait d'être des entrepôts pour le commerce et le matériel de secours, en cas de tempête ou problème maritime.
Les passagers avaient débarqué pour être accueillis par des musiciens et des danseuses dont les mouvements lui évoquaient beaucoup ceux des vahinés. On leur avait même donné des colliers de fleurs tropicales.
« Ooooooh, j'adooooore cet endroit ! » dit Jessie en tournoyant, sa valise dans les mains.
« Oui, c'est superbe ! » admit Morwen.
Elle voyait des palmiers qui l'intriguaient. Il faudrait qu'elle essaie d'en approcher discrètement un, pour voir s'il parlait…
Les filles traversèrent les rues ensoleillées en jetant des regards enthousiastes. Tout le monde portait une tenue d'été légère ou un maillot de bain. Certains étaient pieds nus, d'autres en sandales.
Morwen se félicita de s'être changée avant de débarquer. Elle portait des tongs, un short bleu, un T-shirt noué au-dessus du nombril et un gilet en toile blanche trouée. Ses longs cheveux étaient tressés en nattes.
Jessie avait toujours sa fidèle queue de cheval brune. Elle avait opté pour une robe d'été rouge et des sandales en toile.
Ikura portait une jupe courte verte et un haut de bikini jaune. Elle marchait pieds nus, sentant avec délice le sable chaud sous ses orteils.
« On s'achète une glace ? » proposa Ikura, avisant un marchand itinérant.
« Pas tout de suite ! » dit Morwen. « On va d'abord poser nos affaires à l'hôtel et prendre une douche, non ? En plus, j'aimerais boire un bon cocktail bien frais. »
« Oh oui, bonne idée ! » dit Jessie.
Enfin, elles arrivèrent devant l'hôtel. Isolé en banlieue de la ville, il avait tout de même une vue impressionnante sur la plage.
Bâti dans un type d'architecture hawaïen, ses murs en bois étaient soutenus par des colonnes où étaient sculptées des figures grimaçantes de tiki.
« Ouuuuuh… Impressionnant ! » dit Ikura en regardant les sculptures.
« Mouais, pas mal… » dit Jessie.
Morwen s'arrêta pour examiner le bâtiment. Il y avait deux étages, et toutes les fenêtres étaient ouvertes… sauf une. Elle voyait un rideau s'agiter derrière une vitre. Quelqu'un avait-il froid ? Par cette chaleur, ce serait surprenant. Il lui sembla voir une silhouette derrière le tissu… avant qu'elle disparaisse.
Bizarre…
Les filles grimpèrent les marches et traversèrent le hall. Il était vaste et bondé. De nombreux clients se tenaient là, certains attendant qu'on vienne prendre leurs bagages, d'autres discutant ou prenant des photos avec leur téléphone dernier cri.
Le réceptionniste à l'accueil était un homme vêtu d'un costume blanc et aux cheveux noirs soigneusement gominés. En voyant sa tenue, Morwen eut un léger rire. Il lui rappelait Mr Roarke, dans L'Île fantastique.
« Bonjour, nous avons une réservation au nom d'Ikura Akazugi », dit la Wutaïenne.
« Oh oui ! Nous vous avons réservé la suite Paradise. »
Morwen haussa les sourcils. Cela ne dépassait-il pas leur budget ?
« Relax ! Mon père a usé de ses relations pour qu'on ait cette suite », dit Ikura avec un clin d'œil.
« Trop cool ! » s'écria Jessie en tapant dans ses mains.
« Avant que nous meniez à notre suite, j'ai une question : l'hôtel est-il vraiment hanté ? » demanda Ikura.
« Oh non, pitié, pas maintenant ! » dit Jessie.
« Les filles, relax ! L'hôtel n'est pas hanté », dit Morwen.
« Si, il l'est », répondit platement le gérant. « Cet endroit grouille d'âmes errantes… comme moi ! »
Les trois filles le regardèrent avec des yeux ronds. Soudain, le gérant éclata de rire.
« Mais non, je rigole ! Relax, voyons, vous êtes à Costa Del Sol ! »
Jessie et Morwen eurent un rire nerveux, tandis qu'Ikura fit une moue boudeuse.
Toutefois, lorsqu'elles arrivèrent devant la porte de leur suite au deuxième étage, Ikura cessa de bouder pour entrer la clef dans la serrure de leur porte.
Ce qui les attendait à l'intérieur coupa le souffle aux trois jeunes filles.
La suite était immense ! Les murs étaient blancs avec des nervures grises évoquant du marbre. Des meubles rehaussés de plantes et de bouquets de fleurs tropicales remplissaient la pièce.
Morwen poussa un cri de joie en voyant qu'il y avait un jeu de bowling.
Jessie ouvrit la porte d'une des chambres. Il y avait un lit pour au moins quatre personnes et des chocolats sous les oreillers. Sur sa gauche, elle trouva une porte qui donnait sur un vaste dressing.
« Oh, par la Planète ! Je n'ai pas emporté assez de vêtements, ce dressing fait deux fois la taille de ma chambre ! »
Ikura ouvrit la grande baie vitrée qui donnait sur un vaste balcon. Une table avait été aménagée pour permettre de prendre le petit-déjeuner dehors, avec vue sur la plage.
« On est au paradis ! » soupira Morwen en se laissant tomber sur le canapé.
Toutefois, il fallait reconnaître qu'il faisait chaud. Elle se leva et chercha des yeux un panneau ou un bouton pour contrôler la climatisation. Elle finit par le trouver, près de l'entrée de sa propre chambre.
Elle appuya sur le bouton commandant l'air frais, puis voulut prendre sa valise pour commencer à défaire ses bagages, quand un curieux bruit lui parvint. On aurait dit un craquement de bois en train de brûler…
Elle découvrit que cela provenait d'une des grilles de climatisation. Elle s'approcha et réalisa qu'un mince filet de liquide noir s'écoulait de la grille.
Morwen fronça le nez de dégoût. En plus, une odeur d'œuf pourri semblait s'échapper de la grille d'aération. Un rat était-il mort dans le conduit ?
Il faudrait qu'elle en parle au gérant. Son téléphona bipa, l'informant qu'elle avait un SMS. Elle l'ouvrit et vit que c'était de la part d'Angeal. Il écrivait pour lui demander si son voyage se passait bien.
Morwen lui envoya une réponse positive, puis elle rangea son téléphone et fit volte-face pour rejoindre sa valise, quand elle se sentit bizarre.
Elle porta la main à sa poitrine et eut l'impression que quelque chose s'agitait en elle.
Soudain, l'espace autour d'elle sembla se remplir d'une brume grisâtre.
Inquiète, la jeune fille regarda autour d'elle sans comprendre. D'où venait ce brouillard ?
Il lui sembla distinguer une lueur rougeoyante à l'horizon. Tandis qu'elle la regardait grandir, Morwen eut l'horrible impression de reconnaître la présence maléfique qui l'accompagnait.
Elle crut voir une silhouette nimbée de flammes devant elle… quand une main s'abattit sur son épaule.
Aussitôt, le brouillard et la figure de feu disparurent. Le salon de la suite redevint normal, et Morwen vit Jessie la regarder avec inquiétude.
« Tu vas bien ? Tu es toute pâle… »
Choquée, Morwen mit un moment avant de reprendre ses esprits.
« Ce… C'est rien, c'est la fatigue du voyage. Je vais prendre une douche. »
Elle courut s'enfermer dans la salle de bains. Là, elle ne put s'extasier devant la taille de l'immense baignoire en marbre ni le lavabo aux robinets en bronze massif.
Elle porta la main à son cou et serra son médaillon de toutes ses forces.
Valars, pitié, pas ça ! Ne laissez pas Sauron me gâcher mes vacances, pria la jeune fille.
