Protégé des Sacrifiés
Chapitre 11 :
Sortie publique
- Non ! claqua l'infirmière de Poudlard.
- Mais Poppy, gémit Evan comme un gamin.
Et cela ne manqua pas d'amuser ses amis qui ne l'avaient jamais vu agir ainsi. C'était comme si les deux dames, les deux sorcières comme ils avaient encore du mal à les nommer, semblaient faire figure de grands-mères pour lui.
- Non jeune homme, répéta-t-elle sévèrement. Pour l'instant, tu te reposes. C'est un ordre. Tu ne peux pas aller au MACUSA dans cet état. Surtout que je sais qu'une fois que tu seras lancé, tu ne t'arrêteras pas pour te reposer. Cette crise, ce combat et ces blessures, même si je les ai guéri, t'ont considérablement éprouvé. Tu peux jouer la comédie que tu veux, je te connais très bien et tu ne me feras pas croire que ça va. Et si tu ne t'en rends pas compte toi même, je vais te le rentrer dans le crâne. Tu te reposes d'abord, dit-elle en lui tendant une autre fiole étrange.
- J'ai pas envie de dormir Poppy, répondit Evan après l'avoir regardé.
- Peut-être mais tu en as besoin. Prends là ou je t'assomme, menaça-t-elle sous l'amusement des autres regardant leur ami se faire enguirlander comme un enfant.
Seules les deux sorcières, Barney et Evan ne riaient pas du tout et ce dernier semblait vraiment agité.
- Je n'ai pas le temps pour ça et tu sais très bien que je peux l'encaisser. Il faut que…
- Que tu dormes. Que tu dormes vraiment, profondément et ensuite que tu manges et te reposes encore. Je sais que tu encaisses. Je t'ai vu encaisser encore et encore depuis que l'on se connaît. Tu avais onze ans à l'école que tu encaissais déjà, remarqua-t-elle en effaçant les sourires des autres. Mon souci n'est pas que tu encaisses maintenant mais que tu ailles bien et c'est un défi pour toi d'aller bien dans ton état. N'oublie pas que je sais tout. Je me fiche que tu puisses ou non l'endurer maintenant, fit-elle gravement. Ce que je veux, c'est que ce soit toi qui m'enterre et non l'inverse. J'ai l'intention de vivre très vieille alors fais ce qu'il faut. Le fait que tu puisses nous enterrer moi et Minerva n'est déjà pas certain, je ne vais pas te laisser augmenter le risque que tu partes avant nous. Tu te reposes, c'est pour ton bien dans la durée. Le reste peut attendre. Les aurors veillent et nous allons rester un peu, dit-il avec un coup d'œil pour la directrice. Toi, au lit.
Un silence lourd retomba après ce discours, tous un peu alarmés par les sous-entendus. Evan scruta Poppy et Minerva tour à tour, toutes deux l'air inquiètes et déterminées face à lui.
- Ev', intervint Barney en attirant son regard. Tu as besoin de repos. On n'est pas à quelques heures près. Repose toi, nous on veille et ensuite on se mettra au travail. Quand tu seras rétabli.
Le jeune homme regarda son amant et face à lui, il céda rapidement, soupirant en prenant la fiole tendue.
- C'est quoi ? demanda Doc.
- Sommeil sans rêve, répondit Evan.
- Une potion qui endors, qui permet de dormir profondément sans même rêver pour que le corps et l'esprit récupèrent, expliqua l'infirmière.
- Je la prends mais s'il se passe quel que chose, tu me réveilles tout de suite Poppy, demanda-t-il l'air angoissé.
- Promis, concéda-t-elle alors. Au lit maintenant.
Abdiquant, Evan se leva pour aller vers sa chambre, Barney se levant bien vite, le cueillant dans ses bras pour qu'il n'ait pas à faire d'effort. Evan le laissa faire et ils disparurent dans le couloir, un silence lourd s'installant dans le salon. Barney revint un moment plus tard, son regard posé sur les deux dames grave et sérieux :
- Que vouliez vous dire ? demanda-t-il d'un ton autoritaire. Sur sa santé, précisa-t-il.
- Vous l'avez certainement déjà remarqué mais Evan a tendance à minimiser et à le cacher quand il se sent mal, posa Minerva.
- Oui, ça je le sais depuis des années, répondit-il alors que plusieurs d'entre eux acquiesçaient.
- Vous ne vous doutez pas à quel point, soupira Poppy. Il est passé maître en la matière et ce depuis l'enfance.
- On sait pour ça aussi, assura Barney.
- Pour quoi ? demanda Smilee alors que seul la première génération de l'équipe savait.
- Evan a eu… une vie très difficile, répondit Minerva. Et ce depuis ses un an. Son enfance a été… compliquée.
- Compliquée ? ironisa Lee. On a vu son dos avant qu'il ne se fasse tatouer, renseigna-t-il.
- Il vous l'a montré, s'étonna Poppy.
- Seulement à quelques uns d'entre nous. Ceux qui étaient déjà dans l'équipe à l'époque, répondit Caesar. Compliquée n'est définitivement pas le bon mot.
- Ouais, il s'est fait torturer, claqua Gunnar en choquant les derniers arrivés, c'est ça le bon mot.
- C'est vrai, admit Minerva. Il a été habitué à la douleur toute sa vie et il a dû apprendre à endurer sans se plaindre très tôt. Ensuite, tout ce qu'il s'est passé autour de lui, les gens autour de lui et leur comportement n'ont fait que renforcer ça chez lui. Ce qu'il a subi avant de venir vivre ici, je ne saurais le décrire surtout pour vous qui n'êtes pas coutumier de la magie. La magie peut causer des dégâts et des souffrances immenses, des souffrances auxquelles on ne survivrait pas sans magie. Evan a eu a endurer ce genre de chose plus d'une fois. Il a subi bien plus que n'importe qui ne pourrait le supporter. Le résultat sur lui aujourd'hui s'en fait sentir. Ces crises en sont la manifestation la plus évidente mais ce n'est pas la seule. Normalement, un sorcier de la puissance d'Evan devrait pouvoir vivre près de deux cent ans naturellement, expliqua-t-elle en les stupéfiant. Mais lui… comme Poppy l'a dit, s'il nous enterre et qu'il parvient à vivre jusqu'à l'âge que vous avez aujourd'hui, dit-elle en regardant Barney, ce sera déjà très bien. Parce que ce n'est pas certain. Il est bien plus fragile qu'il ne veut l'admettre.
- Ce n'est pas qu'il ne l'admet pas, c'est qu'il ne s'en rend vraiment pas compte, corrigea Poppy. Sa vision de son état et de ses douleurs est beaucoup trop biaisée par son vécu. Il est capable de subir l'enfer sans broncher. C'est pour ça qu'il a besoin qu'on veille sur lui. Et vous le faîtes bien, sourit-elle en regardant Barney. Il va beaucoup mieux depuis qu'il vit ici et que vous êtes avec lui. Minerva et moi pouvons vraiment voir la différence. Il va mieux et surtout, il est beaucoup plus heureux, beaucoup plus calme et posé. Mais cette histoire risque de le faire retomber dans ses mauvaises habitudes. Vous l'avez vu combattre.
- Oui et il mérite son surnom de dieu de la guerre, soupira Caesar.
- Vous n'avez rien vu, assura Poppy en les surprenant encore. Ce qu'il peut faire avec sa magie va beaucoup plus loin que ce que vous pourriez imaginer. Même pour le monde magique il est extraordinaire. Il est le sorcier le plus puissant depuis des siècles. De tout temps les gens de sa puissance ou même moins que lui ont marqué le monde magique. La puissance d'un sorcier détermine souvent l'influence qu'il peut avoir. Les sorciers puissants peuvent bien souvent dicter leur loi s'ils le veulent et beaucoup l'ont fait dans l'Histoire. Et on ne se souvient pas de beaucoup d'entre eux positivement. Qu'ils défendent leur propre intérêt ou déclenchent des cataclysmes, beaucoup ont fait du dégâts et c'est pour ça qu'ils font peur dans notre monde. Mais Evan lui, a mis toute sa puissance au service des autres, pour protéger et sauver autant de gens qu'il le pouvait, pour défendre la paix et la liberté. Le monde magique n'a que trop profité de sa bonté, lui en demandant toujours plus. Pour une fois qu'un sorcier comme lui fait le bien, tout le monde a voulu l'exploiter. Pour une partie du monde magique, il est un immense héros, un véritable chevalier. Je sais que ce mot n'a plus trop de sens pour les non magiques mais pour nous, le terme de chevalier garde toute sa valeur. Et pour les autres, il est soit un obstacle à éliminer pour ne pas qu'il s'oppose à eux, soit un outil en or à soumettre à leur volonté. Ils feront tout pour ça. Seulement, Evan ne peut plus déployer sa puissance comme par le passé. Le faire pourrait faire énormément de dégâts sur son corps, réduire son espérance de vie.
- Plus que jamais il a besoin qu'on veille sur lui parce qu'il ne se ménagera pas. Surtout pour vous protéger et quoi que vous disiez. Evan a toujours fait preuve d'un courage, d'une abnégation, d'un sens du sacrifice et d'une loyauté sans mesure pour ceux qu'il aime, que nous le méritions ou non. Il fera tout pour défendre cette vie qu'il a ici avec vous, pour vous préserver. Et tout cela risque de le mettre à mal suivant la manière dont les choses évolueront, surtout lorsqu'on sait qu'il a une franche tendance à l'individualisme pour se charger de ce genre de problème.
Un silence lourd tomba dans la pièce, tous assimilant ce qui avait été dit mais bientôt, les discussions furent relancées, les Expendables questionnant les deux sorcières sur le monde magique, s'informant. Ils passèrent la journée ensemble, les discussions se faisant plus joyeuses après un temps. Luna avait commencé à feuilleter la biographie d'Evan et nombre de questions arrivaient. Poudlard et la scolarité de leur ami fut un sujet un moment, Minerva et Poppy racontant quelques anecdotes. Ils parlèrent de nombres de choses, du quidditch jusqu'à Voldemort, tous découvrant alors la véritable histoire d'Evan à ce sujet. Le soir venu, ce fut avec un ébahissement renouvelé que l'équipe regarda les sorcières métamorphoser des lits pour que tous puissent se reposer décemment. Les trois dames prirent une chambre et Luna en profita pour discuter avec elles. Durant tout ce temps, Evan dormit profondément comme annoncé et ce fut encore le cas quand Barney le rejoignit pour la nuit, le prenant dans ses bras, l'étreignant avec chaleur et protection. Le lendemain matin, tous furent levés et habillés bien avant que Evan ne se réveille :
- C'est normal qu'il soit encore endormis ? demanda Barney qui venait de laisser son amant dans leur lit.
Tout le monde était dans la pièce de vie, terminant le petit déjeuner et il se servit un café en regardant l'infirmière.
- Oui, rassura-t-elle. Cette potion peut offrir une longue période de sommeil tranquille si celui qui la prend en a besoin et Evan en a besoin. Mais il ne devrait plus tarder à se réveiller maintenant.
- Ok, dit-il en se détournant.
Prenant sa tasse avec lui, il repartit vers la chambre, laissant les autres.
- Je n'aurai jamais cru qu'il s'autoriserait enfin à ça, sourit Minerva en regardant le moldu repartir.
- À quoi ? demanda Luna curieuse.
- Il fut un temps où Evan ne s'autorisait pas le bonheur et pensait même ne pas y avoir droit. Le voir ainsi avec monsieur Ross est une très belle chose pour nous.
- Au plus le temps passe et au plus ils sont fusionnels, sourit Caesar.
- Je connais Barney depuis longtemps, fit Doc, et jamais je ne l'avais vu comme ça avec qui que ce soit. Un miracle qu'il existe quelqu'un pour le supporter, rit-il en amusant tout le monde. Il est vraiment accros à Evan et je crois qu'ils se sont bien trouvés.
- C'est une très bonne chose, approuva Poppy. Je ne l'avais jamais vu céder aussi vite pour aller se reposer avant hier. Habituellement, il est beaucoup plus difficile à convaincre, soupira-t-elle. Monsieur Ross à beaucoup d'influence sur lui.
- La réciproque est valable, rit Lee. Evan lui fait faire ce qu'il veut.
- Je suis heureuse de le voir comme ça. Severus serait tellement soulagé, sourit tristement Minerva.
- Qui est Severus ? demanda Lee.
- C'était… un ami d'enfance de sa mère mais sa relation avec Evan était très compliquée, raconta-t-elle. Quoi qu'il en soit, Severus a passé les dix sept dernières années de sa vie, qui étaient aussi des dix sept années qui ont suivis la mort des parents d'Evan, à le protéger autant qu'il le pouvait. Il a tout fait pour essayer de l'aider, de le préserver, de lui assurer un avenir… Il a fini par mourir pour ça. Je crois que personne ne s'était jamais autant soucié d'Evan que lui avant vous ici.
- Attendez, Severus, c'est pas comme ça que s'appelle le type qui a inspiré la panthère de son tatouage ? demanda Caesar. Il nous a pas dit un truc du genre à l'époque ? fit-il en regardant ceux qui étaient présents.
- Si, approuva Lee. Severus c'est la panthère, la biche et le cerf ses parents et le chien noir son parrain.
- Ouais, approuva Gunnar.
- Severus pouvait-il seulement se satisfaire de quelque chose ? taquina une voix légère.
On se tourna pour voir Evan arriver, encore en pyjama et l'air ensommeillé, soutenu par Barney. On le salua et Galgo se chargea de lui amener un petit déjeuner, chaudement remercié par son ami.
- Severus aurait été très heureux et très fier de toi, assura Minerva.
- Je ne crois pas avec les conneries que j'ai fait après sa mort, remarqua-t-il tristement. Il m'aurait engueulé à n'en plus finir, mit en retenu jusqu'à la fin de ma vie, s'amusa-t-il en leur tirant quelques sourire. Il aurait été furieux et déçu.
- C'est faux, assura la directrice. Et je crois pouvoir dire que je connaissais très bien Severus. Il aurait comprit et il aurait été là pour t'aider s'il avait été en vie. Il aurait râlé, il aurait peut-être été odieux, concéda-t-elle en l'amusant. Mais au fond, il aurait été avec toi, fier de toi. Il l'a toujours été.
- Si tu le dis, soupira-t-il en buvant son chocolat. Est-ce que vous avez bien dormis ? demanda-t-il aux deux dames.
- Oui ne t'en fait pas, rassura Poppy. Mange et après je t'examine.
- Je vais bien, répondit-il.
- Cela ne m'empêchera pas de vérifier par moi même, répondit-elle.
Evan soupira lourdement mais ne protesta pas davantage, l'air habitué à cela venant d'elle. Elle le laissa terminer son petit déjeuner dans l'ambiance légère qui s'était installée. Elle ressortit ensuite sa baguette pour l'examiner de ses sorts sous les regards curieux des Expendables.
- Tu as encore besoin de repos, conclut-elle l'air inquiète.
- Poppy, sourit-il doucement, je ne vais pas rester là à attendre toute ma vie. Je passerai l'éternité à me reposer si c'était toi, s'amusa-t-il.
- Et tu l'aurais bien mérité, remarqua-t-elle.
- Mais ce n'est pas pour tout de suite. Je vais au MACUSA aujourd'hui. Je ne peux pas attendre plus longtemps et vous le savez toutes les deux. De toute façon, je n'y vais que pour parler, rien de plus dans l'immédiat. Cela ne va pas me tuer.
- Les choses ne sont jamais aussi simples avec toi, remarqua Minerva.
- C'est vrai, admit-il. Mais il faut que j'y aille avant que la Confédération ou d'autres ne causent plus d'ennuis.
Elles soupirèrent de concert et ne protestèrent pas davantage.
- Ce MACUSA, c'est le gouvernement si j'ai bien compris ? releva Barney.
- Le gouvernement magique oui, approuva Evan. Je vais aller les voir pour discuter du problème de la Confédération. Je ne peux pas affronter une telle organisation seul et m'afficher. Le fait que je m'affiche contre eux avec le MACUSA les fera aussi réfléchir parce qu'en m'attaquant, en vous attaquant, ils risquent de se retrouver avec les aurors du pays sur le dos beaucoup plus facilement. Et ce pays est un grand pays qui comptent beaucoup d'auror très bien entraîné, des alliées puissants. Ce ne sera plus la même chose que de s'en prendre à moi uniquement. Je vais simplement aller parler avec eux pour que l'on mette les choses au clair, prendre des nouvelles de la situation et voir ce qui peut être fait.
- On peut t'accompagner ? demanda son compagnon peu enclin à le laisser partir seul.
- Je crains que non. Les non-maj sont interdis au MACUSA sauf exceptions et il faut une autorisation pour ça. Une autorisation que je n'aurais pas dans le cas présent. Et il vaut mieux ne pas vous exposer au monde magique plus que nécessaire. C'est plus prudent et ça viendra bien assez vite.
On le vit ensuite faire un geste de la main et une seconde plus tard, l'auror qu'ils avaient déjà vu apparut dans la pièce, faisant bondir de surprise les mercenaires, amusant les sorciers. Il n'en fit pourtant pas grand cas, s'inclinant vers Evan, le saluant respectueusement.
- Auror Mcfinn, j'aimerai me rendre au MACUSA rencontrer le président Diam au plus vite. Pouvez-vous allez voir pour moi si cela est possible ce matin ? Et si c'est le cas, prévenir que j'arrive.
- Avec plaisir monsieur, répondit-il. J'envoie l'un de mes hommes sur le champs. Vous aurez très vite votre réponse.
Evan approuva et lui fit signe qu'il pouvait y aller. Il disparut à nouveau dans un craquement, faisant tomber un léger silence :
- Il va me falloir un moment pour m'habituer à ça, remarqua Lee.
- Moi aussi j'ai eu du mal au début, s'amusa Evan. Je vais aller me préparer, dit-il en se levant lourdement.
Il refusa l'aide de Barney pour le faire, le priant de rester là pendant ce temps. On le regarda partir avant de se tourner vers les deux sorcières à la recherche d'informations.
- Pourquoi ai-je l'impression qu'il n'y a pas vraiment de question sur le fait qu'il soit reçu là bas ? questionna Luna.
- Parce qu'il n'y en a pas, approuva Minerva. Vous n'avez jamais pu voir cette face de lui mais Evan est un personnage extrêmement connu dans le monde magie, dans le monde entier, dit-elle en les surprenant. S'il le voulait, il pourrait avoir énormément de pouvoir. C'est largement à sa porté. Mais Evan est un chevalier, sourit-elle avec douceur. Il préfère vivre simplement une vie ordinaire et il ne refait surface que pour protéger ce qui lui tient à coeur. Qu'on l'avoue ou non, tout ceux qui le connaissent savent à quel point il est droit et fort. Il pourrait se présenter à l'improviste au MACUSA, pour une broutille, que le président le recevrait sur le champs. Il est ce genre de personnage dans le monde magique.
- Et ce président est l'équivalent du nôtre ? voulut confirmer Mars.
- Exactement. Il dirige le pays et il a probablement autant de pouvoir dans le monde magique que le vôtre dans le monde non magique, répondit-elle. Evan ne prévient de sa visite que par égard et respect. Il pourrait très bien ne pas le faire que cela serait la même chose. Mais c'est Evan et même s'il pourrait passer outre les règles, il ne le fait jamais. C'est aussi cela qui le rend si respectable pour tous.
Le silence retomba, les Expendables peinant à imaginer ce que tout cela pouvait donner, quelle ampleur cela avait. Ça paraissait invraisemblable, ça ne collait pas avec l'image de jeune homme simple, certes affirmé et fort mais surtout simple et humble que Evan avait pour eux. Un moment plus tard, ils bondirent à nouveau quand l'auror réapparut dans la pièce, l'air amusé par leur réaction. Il demanda rapidement où était Evan et on lui répondit qu'il se préparait. Il se mit donc à patienter tranquillement, se laissant observer par les non-maj. Encore un moment et Evan réapparaissait, laissant ses amis pantois devant l'image qu'il affichait et qui n'avait rien à voir avec l'habitude. S'il avait gardé un pantalon de cuir, celui-ci était différence de l'habitude, semblant fait d'un cuir écailleux noir et reluisant. Mais c'était la seule chose se rapprochant de son allure de tout les jours. Avec, il portait des botte fermement lacées remontant jusqu'à ses genoux, ornées de décorations dorées comme la boucle de son épaisse ceinture en forme de griffon. Une sorte de vêtement étrange couvrait son torse. C'était une sorte d'épaisse tunique matelassé, noire là encore, le col couvrant son cou, les boutons d'ors. Des brassard une fois de plus fait de cuir couvraient ses avant bras. Il gardait ses cheveux ébouriffé sur ses épaules, des boucles d'oreille de diamant brillant sur ses lobes. Il émanait quel que chose de différent, de plus impressionnant. Il s'approcha de la table sans prendre garde à leur étonnement, y faisant apparaître diverses choses d'un geste de la main.
- Auror Mcfinn ? interrogea-t-il en prenant une grosse ceinture qu'il s'attela à mettre en place.
- Le président vous attend, confirma-t-il. Le chef Alsman vous attend à l'entrée pour vous accompagner. Je reste ici avec mon équipe veiller sur votre maison et vos amis.
- Très bien. Merci, sourit-il pour lui.
- C'est un honneur monsieur.
Evan lui sourit et lui fit signe qu'il pouvait y aller, le laissant disparaître à nouveau. On le vit alor prendre ses épées pour les fixer sur la ceinture qu'il venait de mettre avec une habitude évidente, les magnifiques épées se retrouvant bien en vue sur ses hanches. Cela fait, il ouvrit plusieurs écrin, passant ses chevalières de lord qu'il n'avait pas mis depuis longtemps, ses sceaux aussi. Un médaillon d'or dessinant le symbole des Reliques de la Mort prit place autour de son cou, brillant dans la lumière.
- On dirait que tu sors d'un film comme ça, remarqua Thorn en illustrant la pensée générale.
- La mode du monde magique n'est pas la vôtre, s'amusa-t-il. Et encore, là je fais sobre.
- Tu ne peux pas y aller comme tu es d'habitude ? demanda Smilee.
- Si l'image est déjà très importante chez les non-maj, elle l'est encore plus chez les sorciers. Vous n'avez pas idée à quel point. Chaque chose, chaque geste, chaque objets que l'on arbore, chaque parole… tout est scruté. Je ne peux pas y aller habillé comme un non-maj ou je perdrai d'office des points.
D'un autre geste, il fit apparaître une demi cape ornée des blason Potter et Black, la passant dans un ample geste, s'attelant à en fermer la broche d'or .
- Ce sont… des blasons ? interrogea Doc. Comme dans les films ?
- Exact, approuva-t-il. Ce sont les emblèmes des deux familles nobles dont je suis l'héritier officiel. J'ai le sang des deux mais j'ai hérité de la première de mon père, la seconde de mon parrain.
- Le blason des Potter fera de l'effet ici, remarqua Minerva. Ta famille est déjà respectée de manière générale dans le monde magique mais ici… L'un des premiers aurors fondateur du MACUSA, du gouvernement tel qu'il est aujourd'hui, était un Potter.
- Abraham oui, approuva-t-il.
- C'est ton nom d'origine ? Potter ? demanda Lee.
- Oui. Mon nom dans le monde magique est Harry James Potter Black. Evan Griffin était une identité d'emprunt mais je me sens bien plus moi même comme Evan que comme Harry. Harry Potter, c'est tout un personnage dans le monde magique mais ce n'est pas moi réellement. Bref, je vais y aller. Je ne sais pas pour combien de temps j'en ai.
- On ne peut vraiment pas t'accompagner ? insista Barney.
- Non mais ne vous inquiétez pas, tout ira bien. Attaquer le MACUSA, ce serait comme attaquer la Maison Blanche, ricana-t-il. Il n'y aura pas de problème. Mais si ça peut vous rassurer et vous donner une idée…
Il fit un geste de la main et une sorte d'écran intangible apparut dans la pièce, leur renvoyant leur propre image.
- C'est légal ? demanda Minerva qui avait compris.
- Oui puisqu'ils sont dans le secret maintenant, répondit-il. Cet écran vous montrera ce qu'il se passe autour de moi. Cela vous permettra de voir un peu à quoi ça ressemble. Il ne fonctionnera que dans les parties publiques du MACUSA. Lorsque j'entrerai dans les parties restreintes d'accès, vous n'y verrez plus rien c'est normal. Jusqu'à ce que j'en ressorte. À tout à l'heure, salua-t-il avant de disparaître à son tour dans un craquement.
Ses amis restèrent stupéfiés de le voir faire lui aussi, reportant leur attention sur l'écran, une fois encore surpris par ce qu'ils virent. C'était le Woolworth Building à New-York.
- New-York ? s'exclama Caesar. Il peut aller aussi loin ?
- Les sorciers les plus puissants peuvent aller d'un bout à l'autre du monde en un instant en transplanant, s'amusa Poppy. C'est largement à la portée d'Evan.
- Il ne va pas se faire remarquer habillé comme ça en plein New-York ? demanda Toll alors qu'ils voyait leur ami grimper les marches du gratte-ciel.
- Il s'est entouré de sorts de discrétions, expliqua Minerva. Une magie qui fait en sorte que personne ne fasse attention à lui. C'est l'un des procédés que les sorciers utilisent pour se cacher des non-maj.
- J'ai déjà été dans cet immeuble, intervint Luna. Il n'y a rien de bizarre là bas.
- Pour vous peut-être, sourit la directrice de Poudlard. Regarder.
Ils observèrent donc. Une fois à destination, Evan se redressa de toute sa petite stature, affichant un visage froid et maîtrisé, ressortant cette image de puissant sorcier noble convenant à cet endroit, à ce monde. Il ignora la douleur légère que le transplanage avait ravivé et il se mit à gravir les marches, allant vers la porte tourniquet qui donnait sur le MACUSA et que seul les êtres magiques pouvaient prendre consciemment. Le portier sembla ébahis en le voyant, reconnaissant ses blasons, s'inclinant prestement sur son passage. Il entra et se retrouva dans l'immense hall du MACUSA très différent du building moldu. Lorsqu'on regardait vers le haut, l'espace transcendait les étages jusqu'au sommet baigné d'une brume blanche, la lumière entrant par toutes les fenêtres. Un immense portait du président Diam trônait avec les horloges propres à l'endroit. Il y avait du monde comme toujours et comme toujours, il n'y avait pas que des sorciers, bien des espèces magiques se croisant ici. Les chouettes et les hiboux volaient ça et là, les elfes de maison offrant divers services. Le très luxueux décor typiquement magique et très impressionnant du MACUSA se révéla, la magie partout. Il se retrouva face à l'imposant escalier de l'entrée et il y retrouva immédiatement le chef des aurors déjà observé par certain, sa présence ici inhabituelle. Il vint vers lui dés qu'il le vit apparaître, s'inclinant respectueusement :
- Bonjour Lord Potter, dit-il.
Immédiatement, les murmures commencèrent autour d'eux, ceux qui étaient là ne manquant pas ce nom. Il n'y prêta pourtant aucune attention, donnant un signe de tête à l'auror :
- Chef Alsman.
- Si vous voulez bien me suivre, proposa-t-il.
Evan approuva et ils grimpèrent l'escalier ensemble, les regards ne tardant pas à se tourner vers eux, vers le lord. Il fallait dire qu'il n'était pas très discret entre le fait qu'il affichait ses blasons, son allure avec ses épées légendaires mais aussi parce qu'il ne cachait nullement sa puissante aura magique. Le but n'était pas d'être invisible. Au contraire, il voulait qu'on le voit, qu'on sache qu'il était là pour que la Confédération et les autres sachent qu'il ne rigolait plus désormais. Ils traversèrent l'impressionnant hall magique, tous leur cédant le passage et ils s'engouffrèrent dans un ascenseur magique, le chef des aurors donnant leur destination à l'elfe qui était là. L'ascenseur magique se mit rapidement en marche, descendant profondément dans le bâtiment et Evan savait que ses amis ne verraient plus rien à partir de là. S'en était pourtant déjà bien assez pour les Expendables qui explosèrent de questions pour les deux sorcières lorsque l'écran passa au noir, stupéfait par tout ce qu'ils avaient vus autour de leur ami.
Ce fut dans un étage beaucoup plus calme que l'auror et le Lord débouchèrent, sortant de l'ascenseur pour aller vers le bureau du président.
- Il y aura du monde quand je ressortirai, remarqua Evan certain que le bruit allait courir à toute allure et que les journalistes seraient là lorsqu'il repartirait.
- Nous l'avons prévu. La sécurité sera à la hauteur, assura Alsman.
- Veuillez m'excuser de vous causer de tels ennuis pour une simple visite.
- Il n'y a aucun mal Milord, s'amusa-t-il. Au contraire et c'est notre travail. Et je préfère qu'on vous sache avec nous, qu'on sache que vous aurez notre aide si on vous attaque, fit-il plus gravement.
- Je crois que cela sera plus un problème pour vous que pour moi. Ce pays risque plus d'attaque de toutes sortes en m'ayant de son côté qu'à l'inverse.
- Peu importe si c'est pour défendre nos idées, balaya-t-il. On ne peut décemment pas laisser les autres se battre pour nous et il faudra bien prendre part à un moment ou un autre vu comment les choses évoluent. Cela serait arriver de toute façon que vous interveniez ou pas. Avec les informations du renseignement intérieur, nous savions déjà que nous devrions bouger prochainement. Mais le président va vous expliquer.
Il approuva et ils firent leur chemin jusqu'à une très imposante et riche double porte dans une zone où peu de monde se déplaçait, le calme régnant. Ils se postèrent devant et le chef des aurors la toucha de sa baguette. Elle s'ouvrit sur le champs, révélant le riche bureau du président du MACUSA qui se leva en les voyant arriver. C'était un homme mur d'une cinquantaine d'années, aux court cheveux noirs, au visage anguleux habillé d'une barbe soigneusement taillée et doté de deux yeux bleus perçant. Il était assez impressionnant, grand et carré. il était vêtu avec une élégance sobre, portant les attributs de sa fonction. Il contourna son bureau alors qu'ils entraient et que la porte se refermait, venant directement vers Evan en souriant :
- Bonjour lord Potter, c'est un plaisir de vous voir.
- Plaisir partagé président Diam, répondit-il. Merci de me recevoir aussi vite dans ces conditions.
- Il n'y a aucun problème. Je vous en prie asseyez vous.
Ils prirent place tout les trois, une ambiance plus grave s'installant.
- J'ai été navré d'apprendre ce qu'il s'était passé d'abord avec l'attaque sur votre commerce puis avec l'enlèvement de vos amis, commença le président.
- Malheureusement, cela devait finir par se produire, remarqua-t-il sombrement. Je m'y attendais depuis longtemps et c'est une chose que j'ai toujours eu en tête. J'espérai qu'ils finiraient par me laisser en paix mais c'était un peu utopique. Ma seule interrogation a toujours été de savoir quand ça arriverait, pas si ça arriverait. Ma question principale aujourd'hui est surtout de savoir pourquoi maintenant ? J'imagine que la situation générale est complexe pour que l'on revienne me chercher. Et si on revient me chercher, c'est pour combattre. Je ne pense donc pas me tromper en supposant qu'il y a une guerre à l'horizon. Je dois cependant avouer que je suis très mal renseigné. Je n'ai vécu que dans le monde moldu depuis des années maintenant.
- Nous pouvons en effet craindre un conflit de grande ampleur prochainement, admit-il sombrement.
- À cause de la Confédération n'est-ce pas ? avança-t-il.
- Oui. Si autrefois ils avaient pour fonction de maintenir la paix et la sécurité mondiale, d'assurer le respect des lois internationales, la coopération et le développement de relations amicales, ce n'est plus du tout ce qu'ils font aujourd'hui. Le changement a commencé à peu près à l'époque de votre démission de leurs rangs.
- Cela a commencé même avant si vous voulez mon avis. Je n'avais pas l'esprit à y faire attention à l'époque mais avec le recul, je les ai vu se durcir peu à peu, jouer davantage sur le plan politique, économique et militaire lorsque j'y étais. Ce devait être le début. Ils tenaient toujours leur rôle officiel à ce moment là.
- Oui. Le changement ne s'est pas fait en un jour c'est certain, approuva le président. Cela fait environ trois ans que leur revirement est pour ainsi dire public. Ils se sont appuyés sur les guerres du monde magique, sur l'expansion du monde non-maj et des chocs, des problèmes que cela engendre avec nos communautés, sur nos divergences…. Ils ont amené ça petit à petit comme si cela était leur devoir, comme si cela avait toujours été leur mission que d'unir et diriger le monde magique. C'était comme si c'était normal et qu'ils changeaient simplement leur manière de remplir leur rôle. Puis cela a pris de l'ampleur et ils ont développer de plus en plus leur projet jusqu'à en venir à partir dans cette croisade pour unifier le monde magique, le diriger et restaurer un ordre magique ancien d'après ce qu'ils disent.
- Qu'est-ce qu'ils entendent par là exactement ? questionna-t-il. D'après leur discours ?
- Officiellement, leur projet serait d'établir une gigantesque communauté magique, régit par des règles tirée des vielles traditions. La même chose pour tout le monde, expliqua le chef des aurors.
- Ce n'est ni possible ni raisonnable vu la diversité des cultures du monde magique. Ce serait même du gâchis, remarqua Evan.
- Certes d'autant plus que lorsqu'ils parlent d'user de traditions anciennes, ils piochent un peu partout ce qui les arrangent, avec les règles qui les arrangent, en interprétant comme ça les arrangent, continua-t-il. Au final, cela ne ressemble aucunement aux traditions anciennes mais à un autre régime autoritaire. Si vous le désirez, je pourrais vous donner un dossier qui résume tout ce qu'ils ont fait savoir et tout ce que notre renseignement à appris là dessus pour que vous puissiez vous faire une idée.
- Je veux bien merci. Il faut que je me remette à jour. Juste pour savoir rapidement : quels en sont les extrêmes que vous et moi jugerions inacceptable ? Hormis forcé tout le monde à leur obéir.
- Un contrôle très stricte de tout les sorciers, avec des limitations pour les plus puissants dés le plus jeune âge, répondit l'auror. Il n'y a pas vraiment de différence entre ténèbres et lumière chez eux même s'ils ont leur conception du bien et du mal. On parle d'esclavage de certains peuples. Les elfes de maison le resteraient et on y ajouterait des peuples comme les troll, les géants…
- Les peuples les plus fragiles moralement face aux sorciers, soupira Evan. Les sorciers disent qu'ils sont stupides mais ce n'est pas le cas. Ils fonctionnent juste différemment, dit-il en les faisant sourire.
- Oui. Donc esclavage de ces peuples réputés moins intelligents sous couvert de les contrôler pour éviter les débordements avec les non maj.
- La politique vis à vis des moldus ? questionna-t-il.
- Ce qu'ils laissent filtrer à ce sujet est flou et on comprend pourquoi quand on en sait un peu plus, répondit Alsman. D'après nos renseignements, le projet est d'user de la magie pour contrôler les non-maj avec pour prétexte que leurs activités, leurs fonctionnements, détruisent la planète et les environnement magiques, les populations magiques. Ouvertement, ils disent qu'ils feront plus pour mieux conseiller les non-maj, pour influer davantage sur leurs politiques pour les convaincre de changer. Officieusement, il s'agirait plus de les contraindre avec la magie. Jusqu'où ? Nous ne le savons.
- C'est une chose qu'ils vont cacher jusqu'au bout pour ne pas déclencher de guerre avec les non-maj s'ils venaient à en entendre parler, comprit le lord. Essayer de peser davantage en politique est une chose mais agir sur eux avec la magie… Cela ne sera dit que lorsque ce sera fait.
- Très certainement, approuva le président. Faire autrement serait très dangereux. Nos renseignement indique aussi qu'ils se renseignent presque frénétiquement sur toutes les sociétés non-maj et en particulier sur celle qui ont des armées performantes et en particulier celles qui ont l'arme nucléaire. Cette bombe est encore plus dangereuse pour les êtres magiques que pour les êtres ordinaires.
- Nous les soupçonnons de se préparer à les contrer, les neutraliser ou même en prendre le contrôle même si c'est la dernière possibilité, fit le chef des aurors.
- S'ils veulent s'imposer au monde moldu, il faudra en passer par là, admit Evan. Et si jamais ils y arrivent ? Que deviennent les moldus ?
- Là encore c'est très flou mais on s'approcherait de l'esclavage puisque, n'étant pas magiques, les non-maj seraient inférieurs selon eux, répondit Alsman.
- Je vois. Quoi d'autre pour le monde magique ?
- Des règles et des lois très strictes, avec des sanctions lourdes, beaucoup de contrôle sur l'éducation des jeunes, sur tout d'ailleurs. Un parcage et un contrôle strict des peuples magiques avec les sorciers au dessus de tous. Beaucoup de restrictions d'usage de magie, de potion. Instauration d'une obligation d'une sorte de service militaire, abolition du droit de vote pour tous pour le réserver à une élite dont les conditions de choix reste très opaque comme on peut s'y attendre. Contrôle des médias, des baguettes, uniformisation de la société magique mondiale…
- Le bon régime autoritaire, soupira le lord. On sait qui est à l'origine de ça ?
- Pas vraiment si ce n'est qu'il y a comme une sorte de secte qui relie tout les membres importants à la Confédération. Est-ce l'œuvre d'un ou d'un groupe ? Nous sommes encore incapables de le dire, expliqua Alsman.
- Très bien et pour les autres autour ? L'Europe ? questionna-t-il.
- L'Europe, avec le Royaume Unis en tête, dit le président, est clairement parti dans une dérive pro-mage blanc, répressif avec tout le reste. Pour dire cela simplement et grossièrement, prenez l'idéologie du Seigneur des Ténèbres en inversant lumière et ténèbres et vous avez le résultat. Officiellement, politique pro-moldu mais au plus les années passent, au plus cela change dans les faits. Le monde magique dans son ensemble, toutes ses communautés, se tend de plus en plus devant les dégâts environnementaux que font les non-maj, sans parler de leurs armes et de leurs moyens toujours plus performants et dangereux pour nous. La tendance du monde magique en général est un rejet du monde non-maj et les politiques suivent pour se faire aimer alors eux aussi suivent cela même s'ils se contentent de se fermer simplement aux non-maj.
- La Ministre est Hermione Granger-Weasley c'est ça ? voulut-il confirmer.
- Oui, approuva Diam.
- Et leur chef des aurors ?
- Un certain Maxille Numa, répondit Alsman.
- Je crois que j'ai entendu parler de lui sur la fin de ma carrière, se souvint-il. Un bon auror britannique.
- Oui, il est passé chef il y a peu, poursuivit-il. Il est bon dans sa fonction objectivement mais il reste assez arrogant et très ancré dans ses idées, son idéologie anti mage noir et anti créature.
- Ils n'ont donc vraiment rien appris, soupira-t-il lourdement. Très bien et Realers ? interrogea-t-il.
- Vampire et chef d'un mouvement de résistance qui a débuté au Royaume-Unis avant de prendre de l'ampleur pour faire face à la fois à la coalition européenne, très humblement nommé Coalition Blanche, et la Confédération.
- Avec les pays qui restent en dehors de cela, nous avons donc quatre groupes distincts, posa-t-il. Cette Coalition Blanche travaille avec la Confédération c'est ça ?
- Oui. Cela inclus l'Europe de l'ouest avec cette coalition. Côté Confédération, nous avons aussi la Russie, le moyen orient, l'Europe de l'est et le nord Afrique, côté magique bien entendu. Chacun à des idées qui collent plus ou moins partiellement avec eux mais les réels enjeux sont des enjeux de pouvoir pour l'avenir.
- Je n'en doute pas, posa-t-il. J'imagine que ceux qui auront aidé auront une plus belle place s'ils gagnent. Cela se résume toujours à cela au final.
- Malheureusement. Du côté de la Résistance, il y a le Japon, l'Inde, le Mexique, l'Amérique du sud, la Chine et l'Océanie en excluant l'Australie. Eux ont l'ambition affiché de faire tomber la Confédération et la Coalition Blanche qu'ils jugent extrémistes. Ce qui est vrai objectivement.
- Mais j'imagine que ce n'est pas si simple sur le fond ? remarqua-t-il. Idéologie ?
- Pro-créatures. Ils disent vouloir l'égalité entre sorciers mais dans les faits, on est plus sur la suprématie des créatures. Les pays qui collaborent avec eux ont chacun leur doctrine et l'alliance est là parce qu'ils sont ont tous un problème avec la Confédération et ses alliés. Alliance d'intérêt assez fragile. Mais ne noyau de la résistance est pro créature, plus ou moins ouvert aux non-maj.
- Les peuples magiques vivent énormément chez les moldu alors c'est assez logique. Mais certaines sont totalement fermées aux moldus. Qu'en est-il de celle là ?
- Elles sont aussi avec eux. L'accord serait de leur permettre d'avoir le pouvoir sur les sociétés sorcières qu'ils combattent au final. Cela ne résout pas le problème non-maj mais ça permettrait à ces communautés d'exister, d'avoir le pouvoir chez elles et d'imposer leur loi alors cela leur convient. D'autant plus que l'on admet qu'il faudra faire avec les non-maj au final. Ils n'hésitent pas à user d'attentats qui font des morts plus parmi les civils que leurs véritables ennemis. Ils sont aussi radical que leurs adversaires je le crains.
- D'accord. Et le reste des pays dans tout ça ? Avez vous un contact avec eux ?
- Oui, officieusement, dit-il prudemment.
- Rien ne sortira de ma bouche président, assura-t-il.
- Je le sais. Nous avons donc, en plus de nous même, l'Amérique du nord, les pôles, le sud Afrique, l'Australie et les pays disséminés un peu partout au milieu de cela. Nous discutons beaucoup. Nous nous sommes efforcés de rester neutres jusque là mais nous ne pourrons plus tenir cela longtemps.
- Votre position officielle ? Idéologique ? questionna-t-il sans pincette.
- Dans l'immédiat, un retour à ce qu'il y avait avant dans le sens où la Confédération devrait reprendre son rôle initial. Le mieux serait qu'elle soit remplacée par une nouvelle organisation qui reprendrait ses devoirs d'autrefois. Cela, l'arrêt des ambitions de la Coalition Blanche et des attentats de la Résistance. Ensuite, il paraît évident que nous devront changer les choses pour que ça ne se renouvelle pas alors, en définitive, nous aimerions faire cesser les terroristes de quel que bords qu'ils soient, restaurer la paix et l'indépendance des pays et mettre tout le monde autour d'une table internationale pour poser et régler ce qui doit l'être même si nous en sommes encore très loin.
- Cela me convient. Pour l'instant, je vais m'informer si vous voulez bien me faire parvenir les informations auxquelles vous me permettez d'accéder, pria-t-il.
- Je ferai porter cela chez vous avant ce soir par un auror, assura le président.
- Je vous remercie. Je vais me remettre à jour. Je vais être clair : j'aurais tendance à être de votre côté bien entendu. Je ne peux tolérer ce genre de chose, je me suis toujours battu pour la paix, l'entente, la coopération, la liberté et la prospérité des peuples quels qu'ils soient. En cela, je me placerai avec vous et les pays restés neutres. Seulement, je ne prendrai part officiellement pour aucun pays et je resterai indépendant. Je ferai les choses part moi même même si j'accepte de collaborer avec vous. Je n'ai clairement pas la manière de fonctionner d'un pays et c'est quel que peu personnel dans mon cas. Je me réserve le droit de rompre les liens avec vous et les autres si jamais j'estime que vous dérapez.
Ce discours ne sembla guère surprendre les deux hommes, tout deux conscients qu'il n'avait confiance en aucun gouvernement.
- Bien entendu, approuva le président. Nous coopérerons et veillerons à ce que votre position soit bien établie.
- Je me chargerai de faire connaître ma position, assura-t-il. En revanche, il est clair que nous devons coopérer. Tant que vous resterez sur cette ligne de conduite, il n'y aura pas de problème. Laissez moi le temps de me remettre à jour, de mettre quelques affaires en ordre et de vérifier quelques petites choses. Ensuite, je me lancerai. Je vous tiendrai au courant et si vous avez besoin de moi pour une chose ou une autre, faîte le moi savoir. Il serait peut-être judicieux d'agir séparément pour commencer, pour qu'ils doutent que nous nous entendions vraiment. Ils sauront que je suis venu ici bien sûr mais ils n'ont pas besoin de savoir que nous coopérons. Nous pourrons faire croire que c'est le contraire au moins dans un premier temps.
- Que diriez vous ? demanda le président.
- Que vous décidez de rester campé sur une position neutre de non intervention qui ne me convient guère puisque je veux combattre la Confédération. Cela préservera nos images tout en nous dissociant et ils continueront encore à croire que vous et les autres restez en dehors de ça sans vous impliquer. Cela vous épargnera des problèmes, baissera leur vigilance à mon égard et vous pourrez décider de prendre part quand cela vous conviendra suivant les effets de ce que j'entreprendrai. Nous n'aurons pas de mal à faire passer ça étant donné qu'ils savent que j'ai en tendance à l'indépendance. Et pendant qu'ils seront concentrés sur moi, vous pourrez voir avec les autres comment vous souhaitez agir si vous décidez d'agir. Quand à moi, je verrai si je suis approché. Il est possible que la Résistance vienne me voir. Est-ce que cela vous conviendrait ?
- Tout à fait mais que comptez vous faire ? questionna le président.
- Je vous en laisse la surprise, s'amusa-t-il. Rien qui ne vous mettra dans l'embarras je vous l'assure. Je vais m'amuser un peu avec nos amis des médias entre autre. J'ai encore besoin d'y réfléchir pour être sûr. Ils vont se concentrer sur moi alors profitez en.
- Nous n'allons pas rater cela, assura-t-il.
- J'assumerai les conséquences de tout ce que je pourrais déclencher, assura-t-il ensuite. Je ne demande qu'une chose : la permission de protéger magiquement mon bar et les amis. Je ne veux pas que l'on se serve d'eux à nouveaux.
- Ils sont dans le secrets désormais alors vous pouvez les protéger, approuva-t-il. Quand à votre bar, c'est votre propriété. Vous en faîte ce que vous voulez.
- Parfait. J'attendrai les informations pour ce soir dans ce cas. Je ne vais pas m'attarder plus longtemps. Je vais avoir fort à faire, dit-il en se levant.
Les deux hommes suivirent et il salua le président qui lui rendit. Il sortit avec Alsman et ce fut immédiatement qu'ils virent un auror les aborder, expliquant que le hall était bondé, plein de journalistes et de gens qui voulaient voir le lord. Le chef lui assura que les aurors s'assureraient qu'il puisse sortir sans problème, congédiant son subalterne.
- Laissez moi à l'entrée de l'ascenseur et regardez moi partir froidement, commanda Evan. Ils doivent pensé que nous ne nous sommes pas entendu.
- Très bien Milord. Faîtes attention à vous.
- Je le ferai. Rappelez vos hommes lorsque je serai rentrée. Ceux qui sont autour de chez moi. Je vais régler quelques affaires avant de rentrer puis vous pouvez les rappeler.
- Vous êtes certain ?
- Oui. Ils ne doivent pas penser que nous collaborons. Il n'y aurait qu'un ou deux aurors on pourrait prétexté que vous me surveillez mais pas avec autant et ils savent aussi que j'aurais découvert une telle surveillance. Alors rappelez tout le monde lorsque je serai rentré.
- Très bien. Sachez que je me tiendrai avec vous, même à titre personnel Milord, assura-t-il solennellement.
- Merci chef. La fosse aux lions maintenant, soupira-t-il dramatiquement en le faisant rire.
Ils remontèrent donc, l'image magique retransmise dans l'appartement du lord pour ses amis revenant. Dés que l'ascenseur fut ouvert le bruit explosa comme les flash. Les aurors étaient là, contenant la foule pour laisser le lord passer et ce fut l'allure froide qu'il quitta l'ascenseur avec le chef des auror qui resta là, le regardant comme pour le fusiller sur place. Maîtrisant son allure, sachant désormais jouer des média, Evan afficha une expression froide et furieuse, forçant un pas rapide et colérique pour faire croire que le rendez-vous s'était mal passé et qu'il était pressé de sortir de là. Les flash plurent dans tout les sens, tant et si bien qu'on n'aurait pu voir les gens derrière les appareils. Les gens criaient dans tout les sens pour l'appeler, usant du titre de « Lord Potter » ou « Seigneur Potter ». Il ne fit attention à aucun d'eux, quittant les lieux à grand pas, sortant pour transplaner avec une intention précise en tête.
Ce fut avec ahurissement que chez lui, ses amis avaient assisté à cette scène, médusés par la célébrité bien réelle d'Evan chez ces sorciers.
- C'est à ce point ? bredouilla Lee en observant la foule hurlante comme pour une star de cinéma mondiale.
- Oui, confirma Minerva. Evan est vraiment, vraiment connu. Qu'il soit aimé ou détesté, on sait qui il est partout dans le monde. Il va faire la une des journaux sorciers demain.
