Hello hello ! Je ne sais pas trop si je dois continuer à publier, j'avoue avoir un peu perdu l'inspiration dû au manque de retour, mais j'ai tout de même une trame principale en tête que je ne souhaite pas abandonner. J'espère que certains me lisent, bonne lecture.
Giselle était dehors, il faisait froid et la pluie se mélangeait à ses larmes. Elle se sentait si mal qu'elle ne voulait qu'une seule chose: partir de cet endroit, rentrer chez elle et oublier jusqu'à la moindre seconde ce qu'elle a vécu ici. Il fallait qu'elle s'enfonce dans cette forêt pour retrouver le chemin retour, il devait forcément y avoir un moyen. Mais elle n'était pas stupide au point de faire cela en pleine nuit. Elle était assise sur un banc à se morfondre pour une histoire qu'elle savait vouée à l'échec depuis le début. Mais elle ne l'avait pas réalisé jusqu'à maintenant, ou du moins, elle avait su passer outre. Elle ne pourrait jamais prendre la place de la reine dans le cœur de Thranduil. Bien que ce n'était en aucun cas ce qu'elle souhaitait, elle aurait voulu, au moins, être égale aux yeux du roi.
– Giselle ? Giselle est-ce bien toi ? S'exclama une douce voix, la voix d'Edwen.
Les yeux rougis, la jeune femme ne répondit rien, trop épuisée à force de pleurer.
– Giselle, tu es au courant que tout le monde te cherche partout ? Que fais-tu seule ici sous la pluie en pleine nuit ? La questionna l'elleth blonde.
La brune leva les yeux vers elle.
– Aide moi à repartir d'où je viens, déplora Giselle.
– Co-comment ? Giselle vient avec moi nous devons nous abriter tu es trempée. Elle lui attrapa le bras en passant les siens autour d'elle, la protégeant telle une enfant. Giselle s'effondra.
– Je l'aime… pleura-t-elle, son visage enfoui dans les bras d'Edwen. Je l'aime et il ne m'aimera jamais. Je ne peux pas vivre comme ça.
Voir Giselle dans un tel état brisa le cœur de l'elleth blonde. Elle avait peur pour elle. Les elfes pouvaient mourir d'un cœur brisé, elle avait toujours pensé Giselle trop forte pour se laisser aller a un chagrin mortel mais elle en était moins sûre désormais. Elle la serra plus fort dans ses bras et lui caressa les cheveux. Giselle avait besoin de parler à quelqu'un, de s'ouvrir, et elle serait cette personne.
– Edwen… si tu ne peux pas me renvoyer chez moi, aide moi à trouver un magicien, une formule pour… tuer mes sentiments, je ne veux plus rien ressentir pour lui, aide moi.. supplia Giselle d'une voix brisée.
– Tu ne penses pas ce que tu dis, mellon. Rentrons tu as besoin de repos, tu n'as pas les idées claires. Elle l'entraîna à l'intérieur du royaume.
– Non ! Je ne veux pas retourner dans ses appartements. Cria la jeune femme en se détachant d'Edwen si violemment qu'elle glissa à cause de la pluie et serait passée par dessus le pont si un bras fort ne l'avait pas rattrapé à temps. La tête face au vide, le cœur battant à cent à l'heure, elle se tourna vers son sauveur.
– Vous devriez écouter dame Edwen et rentrer sagement aux appartements de mon père, argua Legolas, je vais vous y accompagner.
Giselle n'osa piper mot devant le prince et passa devant Edwen qui fut chaleureusement remercié par Legolas d'être partit à sa recherche et de l'avoir retrouvé.
– Je passerai te voir demain à la première heure Giselle, repose toi bien d'ici là, fit Edwen toujours bouleversée par l'état de son amie.
Cette dernière la remercia d'un hochement de tête et fut entraînée par le prince en direction des appartements du roi. Elle ne voulait pas que Thranduil la voit dans cet état, elle avait l'air pathétique. Ses yeux rouges et gonflés devaient la rendre affreuse.
Faisant les cent pas dans ses appartements, Thranduil devenait fou. Cette stupide elleth était portée disparue depuis plusieurs heures, en pleine nuit. Il l'avait faite chercher par la garde ainsi qu'Edwen qui, selon lui, serait plus susceptible de la retrouver. Elle connaissait les habitudes de l'elleth et passait beaucoup de temps avec elle. Il ne l'avait pas cherché lui-même, il ne savait pas comment l'aborder. Elle était partie à cause de lui, elle ne ferait que le fuir davantage s'il la poursuivait. Et que penserait ses sujets s'il partait à la recherche d'une simple elleth en pleine nuit ? Il s'arrêta soudainement de tourner en rond. Peu importe ce que pouvait penser son peuple, ce n'était pas une simple elleth. Il s'agissait de son elleth, elle était seule et triste, il le sentait au plus profond de lui, un espèce de lien s'était créé entre eux qu'il ne pouvait pas s'expliquer. Il allait prendre son manteau quand il entendit frapper à la porte.
– Je croyais avoir demandé de n'être dérangé sous aucun prétexte. Tonna le roi.
– C'est moi, ada, je vous ramène notre amie.
Un poids s'était retiré du cœur du souverain.
– Qu'attends-tu, entres ! S'impatienta-t-il.
La porte s'ouvrit enfin sur l'objet de ses présentes angoisses. Giselle avait l'air complètement épuisée, elle était trempée à cause de la pluie, ses yeux étaient gonflés et rougis, elle avait dû passer ces heures à pleurer.. elle tenait à peine debout, elle prenait appuie sur Legolas. Ce dernier l'amena jusqu'à la méridienne et la couvrit d'une chaude couverture.
– Comment va-t-elle ? S'inquiéta-t-il.
– Épuisée, comme vous pouvez l'imaginer… Il porta un regard accusateur à son père. Ce dernier plissa légèrement les yeux.
– As-tu quelque chose à me dire ? L'interrogea-t-il d'une voix grave.
– Ce n'est pas le bon moment. Il désigna du menton l'elleth assise sur la méridienne.
Voyant que Thranduil n'en démordrait pas, il s'approcha doucement de Giselle.
– Madame, vous êtes épuisée, je vous suggère d'aller vous coucher, demain est un autre jour. Suggéra le prince.
Elle hocha la tête, se leva telle une machine et se dirigea vers son lit. Le roi la coupa dans son élan.
– Tu dormiras dans ma chambre cette nuit. Et ce n'est pas négociable, fit-il d'une voix dure. Exécution.
Giselle leva son regard abattu vers lui et s'exécuta. Elle était bien trop fatiguée, ses yeux se fermaient seuls, elle n'avait pas la force de lutter. Elle partit directement dans la chambre du roi, ferma la porte et s'affala sur le lit.
Thranduil tourna son regard de glace vers Legolas.
– Parles. Indiqua-t-il d'un ton froid.
– Que voulez-vous que je vous dise ada ?
– Ce que tu as à me reprocher visiblement. Tu n'approuve pas cette relation, je peux le comprendre, seulement-
– Je n'approuve pas ce que vous faites subir à cette elleth, père. Le coupa-t-il. Cela est peut-être un jeu pour vous, mais vous jouez avec les sentiments d'une personne. L'accusa-t-il, une mine de dégoût accompagnant son discours.
Le roi claqua la langue et partit se servir un verre de vin. Legolas le suivit des yeux.
– Je ne joue pas avec elle. Affirma-t-il en versant le précieux liquide. Tu parles de quelque chose dont tu ne sais rien.
– Vraiment ? Savez-vous au moins ce qu'elle ressent pour vous ? Il pencha légèrement sa tête sur le côté, sa question était on ne peut plus sérieuse.
Le roi reposa la bouteille et fixa le liquide rouge de son verre. Legolas savait-il ce que lui ressentait pour Giselle également ? Cela le minait jours et nuits. Il ressentait toute sorte de choses pour une elleth qui ne lui était pas destiné et dont il devrait se séparer un jour ou l'autre. Un ellon l'attendait quelque part… Un ellon qu'elle aimerait plus que lui… et cette pensée le rendit fou, il ne devait pas s'attacher à elle et devait se montrer le plus détaché aux yeux des autres.
– Cela lui passera, fit-il en buvant son verre d'une traite.
Legolas écarquilla les yeux, son père ne ressentait-il donc plus rien ? Toutes ces années passées à se morfondre, avaient-elles réduit son cœur à l'état de pierre ? Il ne pouvait le croire, il était certain d'avoir revu cette étincelle dans ses yeux tout récemment. Il était persuadé que la raison se trouvait dans sa chambre, profondément endormie.
– Je ne peux croire ce que j'entends. Vous vous fichez totalement du mal que vous faites à cette elleth, je ne vous savais pas si égoïste. Déplora-t-il, abasourdi.
– Farn, assez, tu deviens insultant. Ces années passées loin des tiens t'ont-elles fait oublier les bonnes manières ? Il se servit un nouveau verre de vin. Cette relation ne te regarde en rien, tu n'as pas à t'en mêler. Il s'assit sur la méridienne et fixa la cheminée.
Legolas le regarda faire, dépité. Il n'avait rien dit mais il avait entendu les paroles de Giselle lorsqu'elle s'était effondrée dans les bras d'Edwen. Il préféra garder cela pour lui, il avait peur de la réaction du roi s'il savait le mot que l'elleth avait employé. Il la renverrait sur le champ et ne lui adresserait probablement plus la parole, pour son propre bien.
– Vous buvez trop. Fit-il d'une voix claire. Je vais me retirer. Il s'approcha de lui et posa une main sur son épaule. Pour votre information ada, je ne désapprouve pas la relation en elle-même, Giselle est quelqu'un de formidable et je ne souhaite pas la voir souffrir… et encore moins vous voir souffrir. Vous méritez de connaître le bonheur.. à nouveau.
Ces paroles touchèrent Thranduil mais il ne montra rien. Legolas venait de subtilement lui donner sa bénédiction. Il regarda son fils s'éloigner.
– Bonne nuit, ion nîn. Son ton s'était radouci.
– Bonne nuit Ada. Il referma doucement la porte.
Thranduil reporta son attention sur le feu qui crépitait, son indexe caressant son menton. La nuit était déjà bien avancée, il ne savait pas s'il devait rejoindre l'elleth et dormir à ses côtés ou la laisser tranquille. Le souverain ne souhaitait pas la réveiller et la mettre mal à l'aise. Qu'avait-elle ressenti exactement en voyant ce collier ? Cette question lui brûlait les lèvres mais il ne la lui poserait pas. Il avait prit soin de ranger l'objet et de le mettre hors de sa vue. Il ne voulait plus que Giselle dorme dans un autre lit que le sien, ce n'était peut-être pas éthique mais il estimait qu'elle avait tout à fait sa place à ses côtés. Elle calmait son fëa torturé par sa simple présence, il avait besoin d'elle. Elle était devenue indispensable. Dès demain il ferait enlever son lit du salon, peu importe ce que ses sujets pensaient de leur relation. Les rumeurs allaient déjà bon train de toute façon. Il finit sa coupe de vin et décida finalement de prendre un peu de repos aux côtés de son elleth. Celle-ci dormait profondément lorsqu'il ouvrit la porte, elle semblait déjà bien plus apaisée mais ses yeux étaient toujours légèrement gonflés. Thranduil s'installa à côté d'elle et l'entoura de son bras avant de sombrer lui aussi.
Giselle se réveilla, la chaleur du soleil lui caressant le visage. Elle n'avait que rarement si bien dormi. Elle était dans un immense lit, si moelleux.. un lit qu'elle ne connaissait pas. L'elleth tourna son visage et tomba sur Thranduil. Elle se repassa la soirée d'hier. Elle s'était affalée dans le lit et était tellement fatiguée la veille, qu'elle s'était endormie sans la moindre difficulté. Thranduil lui avait ordonné de dormir dans son lit, elle n'avait pas objecté.
Elle sentit soudain un léger malaise prendre possession d'elle. Comment le roi pouvait-il autoriser sa présence en ces lieux ? Dans cette chambre ? Elle n'osa bouger de peur de le réveiller, ou alors était-il déjà réveillé ? Elle n'arrivait pas à discerner à cause de leur manie à dormir avec les yeux ouverts, c'était toujours aussi flippant. Elle se releva en position assise et ne put s'empêcher de diriger son regard vers la table de nuit qui accueillait le collier la nuit dernière.
– Il n'y est plus. Déclara doucement le roi.
Un cri horrifié sortit de la bouche de l'elleth et elle fit un bon qu'elle croyait possible seulement dans les dessins animés. Il était réveillé depuis tout à l'heure !?
– Oh mon dieu ! Mais tu es fou j'ai flippé comme une malade ne refais jamais ça ! Cria-t-elle le cœur battant.
Il ne répondit rien et s'amusa de la réaction excessive de l'elleth. Elle n'arrivait toujours pas à faire la différence entre un elfe endormi et un elfe éveillé. Elle avait beau être elle-même une elfe, ses sens s'apparentaient davantage à ceux des humains.
– Ça fait longtemps que t'es reveillé à me fixer comme ça ? Osa-t-elle, encore perturbée par la scène qui venait de se produire. Il faut dire qu'elle avait connu réveil plus calme.
– En quoi cela est important ?
– Eh ben moi ça me fait flipper qu'on me regarde dormir, en plus je dois être affreuse. Fit-elle en se frottant les yeux, elle sentit qu'ils avaient légèrement gardé la boursouflure de la veille.
Un silence pesant s'était installé. Giselle était très gênée de la situation présente, le collier était peut-être hors champ mais son sentiment d'être de trop, n'était pas partit. Elle hésitait à en parler à Thranduil mais elle n'en fit rien pour le moment. Elle ne souhaitait pas lui rappeler de mauvais souvenirs dès son réveil, et puis si vraiment elle n'arrivait pas à s'accommoder à la situation, elle pourrait toujours retourner dans son lit.
Thranduil quant à lui n'était pas dupe, il sentit que Giselle n'était pas dans son assiette, mais il attendrait que l'elleth en parle d'elle même, il était inutile de la forcer. Il passa sa main dans le dos de la jeune femme et le caressa doucement. Elle laissa vagabonder son regard sur le souverain. Il était absolument magnifique, les rayons du soleil le rendait encore plus lumineux, ses cheveux avaient des reflets dorés et ses yeux bleus étaient presque gris. Elle ne put s'empêcher de se pencher au-dessus de lui et de lui donner un doux baiser auquel il répondit favorablement. Giselle avait tellement envie de lui dire les mots qu'elle avait laissé sortir à Edwen, mais elle se retiendrait. La réaction de Thranduil serait terrible. Même s'il ne se mettait pas en colère, il aurait probablement un air de pitié affiché sur son visage parfait qu'elle ne pourrait pas supporter.
– À quoi penses-tu, mell nîn ? Lui demanda doucement le roi, caressant ses cheveux devenus plus longs depuis son arrivée en terre du milieu.
"A toi pour changer" se dit-elle, désespérée de sa propre faiblesse. Car oui, ne penser qu'à une seule personne jour et nuit, qui hante même vos rêves, c'était une faiblesse pour Giselle. Surtout quand la personne en question vous oublie sûrement dès que vous quittez la pièce.
– Je veux rester là, toute la journée, avec toi. Déclara-t-elle sans ménagement.
Thranduil la regarda longuement, c'était aussi ce qu'il souhaitait ardemment. Pouvoir la cajoler toute la journée et passer son temps avec elle en oubliant son rang et sa couronne.
– Veux-tu faire une balade en cette belle matinée ?
Elle fit les yeux ronds, n'assimilant pas les paroles qui venaient de sortir de la bouche de Thranduil.
– Vraiment ? Toi et moi ? Tu as le temps ?
Un magnifique sourire s'afficha sur le visage du souverain.
– Oui, je peux t'accorder du temps aujourd'hui. La paix régnante sur Arda me permet d'être moins accaparé par mes obligations et m'octroie plus de temps libre.
– Oh ce serait formidable, on pourrait pique-niquer près d'un point d'eau ! S'allonger sur l'herbe et profiter du beau temps ! S'exclama l'elleth, des plus excitée par la perspective de passer du temps avec le roi.
Son enthousiasme lui réchauffa le cœur. Thranduil souhaitait avant tout lui faire oublier toutes ses larmes versées de la veille.
– Je vais faire préparer ma monture, je te laisse te préparer tranquillement, mais ne tarde pas. Il lui embrassa la tempe. Je t'attends aux écuries. Il se leva et se dirigea à la salle d'eau.
– Ah ouais.. donc quand on dit de toi que tu es le roi Cerf, c'est.. littéralement ! Se moqua doucement Giselle voyant Thranduil perché sur sa monture. Sa monture qui n'était autre qu'un cerf.
Le concerné fronça les sourcils.
– Il me sera facile d'annuler notre petite escapade de ce matin. Fit-il, touché par la moquerie de l'elleth.
– Ça va je plaisante, tu ne te détends jamais ou quoi ? Elle s'approcha de la monture et, fébrile, hésita.
– Que se passe-t-il ? L'interrogea le souverain.
– J'ai peur de monter là-dessus.. avoua-t-elle. Déjà que sur un cheval je ne suis pas rassurée du tout alors sur… ça. Fit-elle, désignant la bête du menton.
– Tu n'es pas seule, tu montes avec moi, tu n'as rien à craindre tant que tu ne lui veux aucun mal. Répondit-il, arquant un de ses épais sourcils. Il lui tendit la main. Viens mell nîn, ne fais pas l'enfant.
Elle déglutit et se résigna à attraper la main parée de bagues de Thranduil. Il la hissa devant lui et la sentit légèrement mal à l'aise.
– Laisse-toi guider, murmura-t-il à son oreille d'une voix rassurante, je suis aux commandes.
– C'est que… il est immense ton animal là. T'es sûr qu'il va t'écouter ? Demanda-t-elle, à moitié tremblante.
Il eut un rire étouffé et la colla légèrement plus à lui.
– Ce cerf m'est fidèle depuis des années, nous avons vécu des batailles ensemble. Ne t'inquiètes pas, tu n'auras qu'à apprécier le paysage.
Elle tourna son visage vers lui et lui offrit un sourire à moitié rassurée. Il donna un léger coup de talon et le cerf commença sa marche. Instinctivement, elle pencha sa tête en arrière, à la recherche de l'épaule du souverain.
Après près d'une heure de marche dans la forêt d'Eryn Lasgalen, Giselle s'était détendue et appréciait le paysage qui défilait devant ses yeux.
– Tu sais, dans mon monde nous avons toujours des forêts et même de très belles, mais j'avoue qu'aucune n'égale celle-ci. Tout à l'air si… magique ici.
– Pourquoi les tiens n'habitent-ils pas dans ces forêts ? Demanda-t-il curieux.
– Certains le font mais il faut pouvoir acheter un terrain, ça ne se fait pas aussi facilement. Nous n'avons pas un roi qui décide si telle ou telle personne a le droit de vivre ou non dans une forêt. D'ailleurs nous n'avons plus de roi.
– Plus ? Fit-il surpris, elle lui avait parlé d'une personne en charge de son pays tous les cinq ans, mais elle ne lui avait pas dit qu'elle avait connu la monarchie dans son monde.
– Non, le dernier nous lui avons coupé la tête. Répondit-elle simplement.
Elle avait annoncé cela comme une chose tout à fait banale, quel monde étrange… Elle était bien mieux ici, à ses côtés, pensa-t-il.
– Oh regarde un ruisseau ! On peut s'arrêter là ? Je commence à avoir mal aux fesses.
– Patiente quelques minutes de plus, ma dame, je connais un endroit parfait. Annonça-t-il en accélérant le pas.
Elle sourit et s'affala contre son torse, lui déposant quelques baisers dans la nuque qui le fit frissonner. Elle était si bien avec lui… malheureusement, son anxiété refaisant surface, elle ne pouvait s'empêcher de penser au moment où leurs chemins se sépareraient inévitablement, le jour où le roi la jetterai pour retrouver son véritable amour. Mais la nature faisant bien son œuvre en la faisant rapidement sortir de ses sombres pensées, un papillon aux magnifique ailes orangées et aux contours noirs vint virevolter autour des deux amants. Thranduil s'amusa de la réaction de l'elleth qui gloussa comme une enfant. Il vint directement se poser sur le nez de Giselle qui n'osa bouger de peur de le faire fuir.
– Je croyais que tu avais peur de tout ce qui ne marchait pas sur deux jambes. La taquina-t-il.
– Au moins je sais que lui ne me veut aucun mal, grommela-t-elle alors que le papillon s'envolait.
– Sache que ceux qui marchent sur deux jambes sont plus susceptibles de te faire du mal que les animaux de cette forêt.
– Oh que oui, ça je le sais et je suis bien placée pour le savoir. Fit-elle en plantant ses yeux émeraudes dans les siens.
Il ne répondit rien et détourna le regard, sachant à quoi l'elleth faisait allusion. Ils savaient tous deux que Thranduil finirait par briser le cœur de Giselle le moment venu.
– Nous y sommes, déclara le roi d'une voix légèrement morne.
Il descendit de sa monture et fit descendre Giselle qui s'émerveilla devant les lieux. Le roi les avait emmenés dans un coin assez éloigné. Pas très grand mais absolument charmant. Un espèce de petit lac se tenait devant eux, l'eau était si claire qu'on pouvait presque y deviner le fond. Le décor était paradisiaque, le soleil était au-dessus d'eux, des arbres et des rochers cachaient le lieu, le rendant assez intime. Seule "l'entrée" du lac était ouverte, le chemin de terre les y emmenant. De très gros rochers sortaient de l'eau, pouvant y accueillir deux ou trois personnes. Giselle toucha l'eau du bout de ses doigts, elle était assez fraîche, le printemps ayant à peine commencé.
– Tu viens ici des fois ? Demanda soudain Giselle en se tournant vers Thranduil.
– Plus depuis que je suis devenu roi. Je n'ai plus eu le temps pour ce genre de plaisir. Argua-t-il en délestant le cerf des deux sacs que Thranduil avait fait préparer. Il sortit une carotte qu'il tendit à l'animal.
– Je peux essayer ? Demanda Giselle qui s'était approchée doucement.
Thranduil prit un fruit qu'il mit dans la main de l'elleth.
– Mets bien ta main à plat et tends le lui. Fit-il doucement.
Pas très confiante, Giselle s'avança tout de même vers l'immense animal qui ne demandait qu'à manger. Après le chatouillement de sa langue sur sa main désormais vide, Giselle flatta l'encolure de l'animal qui semblait apprécier. Il se détourna finalement et alla s'attaquer à des branches. L'elleth se tourna vers le roi qui posait sur elle un doux regard.
– C'est à manger ce qu'il y a dans tes sacs ? S'enquit-elle.
– Oui, répondit-il simplement. Ne veux-tu pas profiter du paysage avant de manger ?
– Oh si ! Je vais me dégourdir un peu avant de manger comme une goinfre. S'exclama-t-elle en se déshabillant.
Thranduil ouvrit de grands yeux.
– Que fais-tu ?
– Ben ça se voit pas ? Je vais me baigner ! Tu viens ?
– Je ne nous ai pas amené ici pour que tu te baigne. Te rends-tu compte que nous ne sommes pas loin du royaume ? Et que mes gardes faisant la ronde peuvent te voir dans une si petite tenue ?
– Ils en ont vu d'autres ! Et moi quand on m'amène près d'un point d'eau, j'estime que c'est pour que j'aille me baigner, sinon, aucun intérêt. Déclara-t-elle simplement. Aller viens, fit-elle en s'approchant langoureusement.
– Non Giselle, hors de question. Je t'ai amené ici pour pouvoir manger devant un bel endroit qui, d'après ce que j'ai pu comprendre, fait défaut à ton monde.
Elle roula des yeux.
– Tu sais que c'est juste parce que c'est MOI qui habite en ville ? On a de beaux endroits comme ceux-ci aussi tu sais ? C'est juste que… j'ai-j'avais jamais vraiment l'occasion d'y aller. Fit-elle à demi triste.
Giselle finit d'enlever sa robe et se retrouva dans une courte robe blanche encore plus légère qui dévoilait ses longues jambes. Elle ne mit pas longtemps à rentrer totalement dans l'eau et apprécier la clarté et la propreté de l'environnement.
– Giselle, tolo hi, viens ici ! S'énerva Thranduil en s'approchant d'elle.
– Viens me chercher, argua-t-elle en l'éclaboussant doucement.
– Tu es impossible ! Je ne t'amènerai plus nulle part. Fit-il en croisant les bras sur sa poitrine.
Elle nagea jusqu'à un rocher et s'asseya dessus. Thranduil était outrée de la façon nonchalante de Giselle à se montrer de la sorte. Sa robe était collée à son corps et était devenue totalement transparente, mettant en valeur ses formes. Et si un garde passait par là ? Ou encore des elfes qui ne faisaient que se promener ?
– Reviens ici de suite, je ne plaisante pas ! Cria-t-il.
– Quoi ? Fit-elle en tendant l'oreille. Je ne t'entends pas désolée. Répondit-elle en haussant les épaules. Il va falloir que tu te rapproches.
– Tu ne m'auras pas si facilement, elleth. Je ne rentrerai pas dans ton petit jeu.
– Non en effet, tu n'es qu'un vieux qui ne sait pas s'amuser. T'es tu déjà laissé aller, Thranduil Oropherion roi d'Eryn Lasgalen ? Ou dois-je attendre qu'un ellon plus fougueux vienne à moi ? Tu es peut-être trop rouillé… Le nargua-t-elle en détaillant ses ongles.
Il serra les poings et se pinça les lèvres. Il savait qu'elle ne cherchait qu'à le faire réagir. Mais il devait avouer que son stratagème marchait parfaitement. Cette elleth stupide n'avait aucune idée de qui il était réellement sous sa couronne. Thranduil l'ellon l'aurait rejoint depuis longtemps, se fichant de son rang et de qui pourrait les surprendre. Il enleva ses bottes et retira sa tunique avec des gestes précis. Giselle afficha un sourire victorieux. Il plongea dans l'eau et malgré la clarté de l'eau en surface, elle ne le voyait plus. La panique la gagna et elle se pencha au-dessus de l'eau à la recherche de son elfe. Elle n'eut pas le temps de le voir arriver qu'il sortit soudainement de l'eau en l'attrapant pour la faire tomber avec lui.
Elle sortit de l'eau quelques secondes plus tard, prenant une grande inspiration en s'accrochant au rocher duquel elle était tombée. Thranduil sortit lui aussi la tête de l'eau, un sourire satisfait collé à son visage parfait.
– T'es malade j'ai faillit me noyer putain. Cria-t-elle en toussant légèrement.
– Surveille ton langage. La prévint-il en s'approchant tel un prédateur.
– Sinon quoi ? Tu vas me noyer pour de bon ?
Thranduil s'amusa de la mauvaise humeur soudaine de Giselle.
– Tu étais bien plus enthousiaste lorsque j'étais loin. N'es-tu pas celle qui me provoquait pour que je vienne ? Et bien me voilà. Il mit ses deux mains autour d'elle prenant appui sur le rocher, l'emprisonnant. Voilà ce que tu gagnes à provoquer un roi, elleth.
La proximité de Thranduil et son air satisfait la déstabilisa. Il était si beau, la couleur de ses yeux ressortaient encore plus qu'à l'ordinaire. Ses cheveux étaient plaqués à cause de l'eau et brillaient davantage. Il se rapprocha jusqu'à plaquer son torse musclé contre elle. Elle l'embrassa langoureusement et sourit.
– Alors j'ai tout gagné, aran nîn. Lui chuchota-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.
Les lèvres de Thranduil s'incurvèrent en un magnifique sourire et il lui attrapa la taille d'une main. Elle ne savait pas l'effet que cela lui faisait lorsqu'elle prononçait des mots en sindarin, même les plus simples. Il la détailla du regard et se dit, en cet instant, qu'il ne la laisserai jamais à un autre ellon. Il ne pouvait pas se séparer d'elle et encore moins la laisser à un autre. Il savait pourtant que c'était la meilleure chose à faire, mais qu'importait le bon sens quand son fëa revivait au contact de cette elleth venue d'un autre monde ?
– Mais tu as quand même faillit me noyer, maugréa-t-elle en jouant avec une mèche de cheveux de son amant.
– Prendrais-tu ton roi pour un inconscient ? Je ne te ferais jamais une telle chose mell nîn. Il attrapa une de ses cuisses et la caressa sous l'eau.
– Tu cherche à te faire pardonner ? S'amusa-t-elle en frottant son nez contre le sien.
– Je n'ai rien à me faire pardonner, tu as voulu jouer avec moi, tu n'as eu que ce que tu méritais.
Elle agrippa ses jambes autour de sa taille et put sentir son imposante érection.
– Vous pouvez continuer de jouer, mon roi, lui susurra-t-elle.
– Je ne joue pas, fit-il avec sérieux, plantant son regard de glace dans ses yeux.
Giselle le détailla longuement, même avec une tête de plus que lui en cet instant et s'amusant dans l'eau à l'abri des regards, il était toujours aussi royal. Elle se sentait si petite à ses côtés, mais surtout si bien… elle avait envie, à ce moment précis, de lui dire ces trois mots qu'elle s'interdisait de lui dire. Elle ne voulait pas gâcher cet instant qui serait sûrement le seul qu'ils pouvaient s'octroyer. Son regard était teinté d'une mélancolie qui n'échappa pas à Thranduil. Il la questionna du regard lorsqu'elle lui caressa le fil de la mâchoire, son esprit semblant partir loin. Il l'embrassa doucement, voulant interrompre toute pensée négative qu'elle pouvait avoir. Elle répondit favorablement au baiser et lui mordilla la lèvre inférieure, cherchant plus.
Il fit remonter sa main sur sa cuisse et vint titiller les parois de son intimité. Elle gémit contre ses lèvres et s'agrippa davantage à lui lorsqu'il entra deux doigts en elle.
– Thranduil… gémit-elle contre son oreille.
Un sourire appréciateur anima le visage du souverain. Il accéléra ses vas et viens de sa main et la sentit venir au bout de plusieurs minutes lorsqu'il s'attarda sur son bouton de plaisir. Haletante, elle laissa reposer sa tête quelques secondes sur l'épaule du roi.
– On est bien là, tous les deux.. souffla-t-elle détendue.
Il lui caressa les cheveux et ne répondit rien. Oui ils étaient biens, encore plus que ce que Thranduil n'aurait pu imaginer. Il y avait longtemps qu'il n'avait plus prit ce genre de petit plaisir. Il ne savait pas si cela était dû à son rang ou bien… à lui. Certes ses obligations de roi l'ont beaucoup accaparé toutes ces années, seulement, depuis la fin de la guerre de l'anneau, il était bien moins sollicité et n'avait pas besoin de passer tant de temps à gérer sa forêt. Même si des orcs se baladaient toujours en terre du milieu, la menace était faible. Alors pourquoi passer autant de temps à s'occuper ? Il connaissait la réponse, s'occuper l'esprit permettait au roi de ne pas penser au fait qu'il était désespérément seul.
Jusqu'à l'arrivée de Giselle. Cette elleth inconnue, sans attache ni famille, avait surgit dans sa vie et lui faisait oublier sa solitude. Elle le comblait en tout point mais il ne pouvait pas s'empêcher de se triturer l'esprit. Pourquoi n'était-ce pas sa femme qui était revenue ? Reviendrait-elle seulement ? Et que devrait-il faire de Giselle si elle revenait ? Il ne souhaitait définitivement pas se débarrasser d'elle, mais s'il venait à devoir faire un choix alors… non. Il ne la laisserait jamais à un autre ellon. Son fëa lui piqua la peau rien qu'à cette pensée. Elle lui appartenait, elle ne pouvait aimer quelqu'un d'autre que lui.. Sottises. Lui aimait bien deux elfines, elle pourrait tout à fait en aimer un autre, mais elle serait toujours liée à lui, et lui, à elle. Il ne pouvait expliquer ce lien, mais leurs êtres étaient connectés. C'était quelque chose qu'il n'avait encore jamais partagé, avec personne.
– Tu t'es endormis ? Le questionna Giselle en penchant la tête. Non parce que tu sais si tu dors on risque de couler tous les deux, et en plus si tu dors je parles toute seule je dois avoir l'air super con là.
Il fronça les sourcils.
– Surveille ton langage, Giselle. La réprimanda-t-il.
– Il est réveillé ! S'exclama-t-elle, se moquant légèrement. Non plus sérieusement, tu as l'air perdu dans tes pensées, tout va bien ? Tu… tu ne t'ennuies pas au moins… hein ?
Il afficha un magnifique sourire qui la fit fondre.
– Pas le moins du monde, mell nîn. Viens, allons manger. Fit-il en se décollant du rocher.
Elle le regarda s'éloigner, se demandant bien à quoi il pouvait penser, il avait toujours l'air en plein conflit avec lui-même. Elle aimerait qu'il s'ouvre à elle, mais elle n'était pas assez importante pour qu'il lui confie quoi que ce soit. Giselle ne se plaignait pas de sa relation avec Thranduil, il était gentil, un peu trop jaloux sur les bords, mais il la comblait. Mais elle n'était pas stupide, elle n'avait que la position de "maîtresse" du roi. Ce terme lui déplut fortement mais il n'y avait pas d'autre mot. Ils partageaient pourtant une vraie vie de couple, seulement voilà, les elfes étaient bien trop traditionnels, ils n'éprouvaient de l'amour pour personne d'autre que leur âme-sœur. Giselle trouva cela totalement stupide mais se garda bien de le dire pour le moment, et quand l'envie lui prendrait, elle laisserait tout sortir. Mais aujourd'hui n'était pas le bon jour, elle voulait profiter de cette journée en compagnie du roi. Elle s'approcha du bord et sortit de l'eau.
– Il n'y a pas de serviettes, c'est con on aurait dû y penser. Constata-t-elle.
– Je n'avais aucunement l'intention de nous amener faire une baignade. Répondit Thranduil d'un air accusateur.
– Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas apprécié ? Fit-elle en s'approchant langoureusement.
Il haussa un sourcil et la regarda de haut en bas.
– Tu devrais te rhabiller.
Elle leva les yeux au ciel. Il était toujours aussi froid quand ils n'étaient pas proches l'un de l'autre, et ce, même s'ils n'étaient que tous les deux.
– Je vais mouiller ma robe si je la mets par-dessus. Je vais sécher au soleil. Déclara-t-elle naturellement.
Il fronça les sourcils.
– Tu aurais dû y penser avant d'aller dans l'eau. Obéis maintenant.
– Je ne suis pas ton chien Thranduil, et puis y a personne ici de toute façon.
– Elleth stupide… marmonna-t-il.
– On mange ? Fit-elle innocemment pour changer de sujet.
Il défit les sacs de nourriture. Il s'asseya face à elle, les sourcils toujours froncés. Il ne toucha à rien et Giselle attrapa du lembas qu'elle fit tenir entre ses lèvres. Elle s'approcha du souverain à quatre pattes, munit d'un sourire qu'elle voulait charmeur.
– Acrape l'aucre moiquier. Articula-t-elle difficilement, le morceau de lembas lui compliquant la tâche.
Il haussa un sourcil.
– Tu es puérile, Giselle. Je commence à croire que tu n'as vraiment que vingt cinq ans. Tu n'es qu'une elfling.
Elle cassa le morceau de lembas et avala la moitié qu'elle tenait en bouche.
– Je te l'ai dis depuis le début que j'ai 25 ans.
– Vingt cinq années humaines peut-être. Mais tu as le corps d'une elleth de plusieurs centaines d'années. Déclara-t-il.
– Eh ! Ça ne se dit pas ça normalement, je fais si vieille que ça ? Elle haussa les épaules. En tous cas, c'est pas moi qui suit une gamine, c'est toi qui n'est qu'un vieux crouton. J'essaye de m'amuser avec toi, de te détendre un peu. Mais y a rien à faire, tu te détends seulement quand tu veux baiser. Constata-t-elle en se rasseyant.
Il leva les yeux vers elle, outré par ses propos. Il n'arrivait décidément pas à corriger son affreux langage. Il la regarda s'habiller et son visage se détendit. Il l'admira durant les quelques secondes où elle ne faisait pas attention à lui. Il savait qu'il était trop dur avec elle, elle n'avait pas la retenue qu'avait la haute société, et c'était ce qu'il aimait le plus en elle. Elle ne devait pas changer sur ce point. Elle se tourna de nouveau vers lui, elle semblait agacée.
– Je vais me balader un peu, peut-être que la nature ne me fera pas la gueule au moins. Fit-elle en lui tirant la langue. Elle n'attendit aucune réponse et s'éloigna.
– Ne t'éloigne pas Giselle, je suis sérieux. Le danger est partout, même s'il est minime.
– Oui oui, c'est bon. Elle fit un geste de la main, balayant l'air.
Thranduil décida de la laisser seule un petit moment, il s'en voulait de l'avoir énervée, elle n'avait rien fait de mal. Seulement, il n'avait pas l'habitude de se comporter de la sorte, si naturel et désintéressé du regard des autres. Elle avait accepté une relation avec un roi, elle devait se plier aux exigences qui accompagnaient cette condition.
Giselle se baladait depuis plusieurs minutes maintenant, elle suivait le chemin de terre principal, plus ou moins. Elle n'était plus si sereine, s'éloigner de Thranduil n'était peut-être pas une si bonne idée que ça. Elle préférait finalement se coltiner sa tronche de cent pieds de long plutôt que d'être perdue dans cette forêt pleine d'insectes immondes. Elle devait reconnaître cela dit que l'endroit était absolument merveilleux, elle faisait balader sa main sur les troncs d'arbres qu'elle voyait, elle aimait sentir le bois.
Elle sentit soudain un tronc pas comme les autres. Cela ressemblait plus à de la pierre, couverte de feuilles. Elle les retira petit à petit et découvrit une statue. Une femme, une elleth plus précisément, était représentée. Elle était magnifique, si royale, si… Ses gestes se figèrent. Il s'agissait de la reine, Thranduil l'avait sûrement faite faire en mémoire de sa bien-aimée. Elle sentit les yeux perçants de la reine posés sur elle. Elle semblait pourtant aussi avoir un si doux regard… Si Giselle ne s'était pas sentie à sa place dans la chambre de Thranduil, elle se sentait encore pire en cet instant. Elle n'était qu'une intruse dans sa chambre, dans ce royaume, dans cette forêt, dans ce monde…
La jeune femme se sentit si mal que les larmes lui montaient, elle ne souhaitait qu'une seule chose: se réfugier dans les bras de Thranduil. Mais elle ne pouvait pas, il la questionnerait sur sa soudaine tristesse. Elle refusa toute larme de couler et prit une grande inspiration. Elle aperçut une biche à quelques mètres d'elle, complètement figée, qui détailla l'elleth du regard. Elle l'étudia un instant avant qu'un craquement de branche ne la mette en alerte, la faisant fuir. Elle se tourna et vit le cerf de Thranduil, mâchouillant une branche.
Giselle aimerait être aussi libre que l'était cette biche, elle aimerait pouvoir s'enfuir avant que le roi cerf ne lui fasse le moindre mal. La bête vint la renifler et se détourna en sens inverse. Elle décida de le suivre, cette bête la terrifiait mais elle le trouvait tellement majestueux, et puis il n'était pas sauvage, il y avait peu de risques qu'il l'attaque. Il valait mieux se retrouver perdue avec lui, que seule. Elle réalisa finalement que le cerf la ramenait sur le bon chemin. L'avait-il fait exprès ? Elle se posa réellement la question mais préféra ne pas savoir. L'elleth arriva enfin à leur endroit initial mais n'y trouva personne. Son cœur s'accéléra, il était parti ? Sans elle ? D'accord ils avaient eu des mots mais de là à la laisser en plan…
– Tu as fait des découvertes intéressantes ? Tonna une voix froide dans son dos.
Elle pivota pour trouver Thranduil adossé à un arbre, ses bras croisés sur sa poitrine. Savait-il sur quoi elle était tombée ?
À suivre…
