Maître des âmes
Chapitre 10 :
La meute
Ce fut épuisé mais satisfait que Alexander se gara devant la maison en rentrant de sa semaine d'examen. Il en avait enfin terminé avec ses études magiques réglementaires. Il n'avait pas imaginé qu'il les finaliserait de cette manière mais c'était pour le mieux finalement. Une nouvelle étape de sa vie se terminait et il était officiellement totalement adulte dans le monde magique, dans tout les sens du terme. Cela voulait aussi dire qu'il pouvait accéder à plus de responsabilités désormais mais ce n'était pas à l'ordre du jour, du moins, pas de manière publique. Il ferma sa voiture et récupéra le sac fictif qu'il avait fait pour être crédible. Puis il se dirigea vers la maison. Il était presque l'heure de dîner et les véhicules du père et de la fille étaient là. Il se demanda s'ils étaient déjà à table et surtout, comment la semaine s'était passée.
La relation entre Charlie et Bella était très compliquée depuis l'épisode de la fuite. Charlie était en colère, ne comprenant pas et Isabella s'estimait n'avoir commis aucune faute et avoir été dans son bon droit. Elle savait qu'elle avait fait du mal à son père mais elle ne ressentait aucune culpabilité, aucun regret et elle semblait penser que même sans explication, son père devait tout lui pardonner et ne rien lui reprocher. Légitimement, le shérif était furieux contre Edward et très réticent à ce qu'il côtoie sa fille. Il le tenait pour responsable et que cela soit du côté de l'excuse qu'on lui avait servie ou de la réalité, c'était totalement vrai et justifié pour Alexander. Seulement Bella ne l'acceptait pas, comme elle n'acceptait pas les punitions que Charlie voulait appliquer. Il s'agissait entre autre d'interdire leur maison à Edward et de limiter ses sorties avec lui . Rien de disproportionné selon lui. Mais Isabella refusait totalement. Il n'était pas rare que le vampire entre en douce dans sa chambre et elle allait avec lui en mentant à son père. Charlie avait essayé de parler avec elle même s'il était maladroit et bien souvent, cela se terminait en dispute. Alexander espérait que cela s'arrangerait vite.
Lorsqu'il arriva à la porte, il entendit des voix s'élever. Visiblement, Bella et Charlie se disputaient, l'attristant. Il entra sans faire de bruit, refermant doucement la porte et s'il eut l'intention de monter discrètement pour les laisser en paix, cela ne le regardant pas, il stoppa en entendant son nom :
- Pourquoi Alexander a le droit de partir en vacances alors que les cours ne sont même pas finis alors que moi tu me cloîtres ici ?! s'exclama Isabella visiblement déjà très remontée.
- N'amènes pas Alex dans cette discussion Bella, il n'a rien à voir là dedans, répondit sévèrement Charlie. Tu ne sortiras pas ce week-end un point c'est tout. Demain tu t'occupes de la maison et dimanche on passe la journée en famille.
- En famille avec ton très cher Alex ? demanda-t-elle exaspérée. Tu l'accueilles ici en faisant tout pour lui, en l'entretenant sans qu'il n'ait rien à rendre. Tu en fais ton petit animal de compagnie, tu lui offres une voiture de luxe quand moi je n'ai qu'une camionnette pourrie, tu lui donnes des affaires hors de prix… J'ai vu son ordinateur, son téléphone et toutes ses affaires, dit-elle. Tu le laisses faire tout ce qu'il veut et c'est lui qui décide de tout dans cette maison. Il y a toujours du Alex par ci Alex par là comme si monsieur était parfait parce qu'il se vautre dans le canapé pour regarder le baseball avec toi ou aller à la pêche. Il profites simplement de toi parce qu'il est tout seul ici. Il y a une raison si personne n'est venu le chercher ! Et maintenant tu veux qu'il soit de la famille ? Il ne fera jamais parti de cette famille.
Il y eut un moment de silence lourd dans la maison, Alexander figé dans l'entrée, la poitrine douloureuse et les larmes aux yeux malgré lui à cette affirmation. Charlie sembla choqué un moment et lorsqu'il reprit la parole, son ton était plus ferme et intransigeant que jamais Alexander ne lui avait entendu :
- Comment peux-tu dire des choses pareilles ? demanda-t-il. Je ne crois pas que moi et ta mère t'ayons élevé comme ça. Alexander est un jeune homme bien qui avait besoin d'aide, besoin d'une maison et je suis ravi de lui avoir donné. Je n'ai jamais regretté une seule seconde de l'avoir aidé. Que cela te plaise ou non, cette maison est aussi sa maison à vie désormais, posa-t-il fermement. Pour ta gouverne, je ne lui ai pas payé sa voiture ou ses affaires, il se débrouille tout seul pour acheter ce dont-il a besoin ou envie. Il ne demande jamais rien et n'a jamais rien demandé. Il est ici parce que je voulais qu'il reste et je suis très heureux qu'il ait accepté. Il se paye ses propres affaires et la plus part du temps, c'est lui qui paye les courses même si je ne veux pas qu'il le fasse. Il le fait de lui même et donc, c'est lui qui paye ce que tu as dans ton assiette depuis que tu es là.
- Comment pourrait-il… ?
- Je n'ai pas fini, trancha-t-il. Le comment ne te regarde pas, ce ne sont pas tes affaires. Si tu as l'impression qu'il décide de tout dans cette maison il y a une raison. Tu veux décider des repas : fait la cuisine et la vaisselle à sa place. Tu veux décider de comment est rangé la salle de bain ou la maison, où sont les choses : fait le ménage à sa place. Tu veux décider de ce qu'il y a dans les placards : va faire les courses à sa place. Alexander fait tout dans cette maison. Tu sais à quel point je travaille. Comment crois tu que cette maison puisse toujours être aussi impeccable ? Que le jardin est toujours impeccable et qu'il ne manque jamais rien ? Alexander fait tout depuis qu'il est là parce qu'il refuse justement d'être entretenu comme tu dis. Il le fait sans que je ne demande rien même quand je lui dis de plutôt prendre ce temps pour lui et pour aller s'amuser. Si je te parles d'Alex de temps en temps c'est parce que j'aimerai que tu essayes au moins de faire sa connaissance. Tu as l'impression qu'il peut faire tout ce qu'il veut ? C'est le cas parce qu'il s'est montré responsable et raisonnable. Il prévient toujours quand il sort, il rentre à l'heure et il m'appelle s'il est en retard, contrairement à toi. Il ne fait pas de bêtises et a des notes exemplaires. Il fait ce qu'il doit faire sans qu'on ait jamais à lui rappeler. Commence par te montrer aussi responsable et raisonnable et on en reparlera.
- Je n'ai rien fait de mal !
- Je ne suis pas d'accord. Ce week-end, tu ne sors pas et après ce que je viens d'entendre, ce sera valable pour les deux prochaines semaines, posa-t-il.
- Quoi ? C'est les vacances!
- Justement c'est l'occasion de te faire réfléchir et de t'éloigner un peu du garçon Cullen pour le faire. Deux semaines, posa-t-il. Je vais prendre tes clefs et ton portable. Tu resteras ici et tu vas t'occuper de la maison histoire que tu te rendes compte du travail que ça représente. Tu vas tout faire : le ménage, la cuisine, la vaisselle, le linge, le rangement, le jardin… tout. Tu en profiteras pour réfléchir à tout ce qu'il s'est passé dernièrement et à ta relation avec ce garçon que tu connais à peine. Et tu en profiteras aussi pour intégrer le fait que Alexander est ici chez lui tout autant que toi et moi et que je le considère comme mon propre fils que tu sois d'accord ou pas, que tu le comprennes ou pas. C'est clair ?
Rageant, la jeune fille sortit de la cuisine comme une furie, passant dans l'entrée sans le voir avant de grimper l'escalier quatre à quatre, la porte de sa chambre claquant violemment une seconde plus tard. Charlie s'avança dans l'entrée pour regarder vers l'étage avec soupir fatigué. Et il remarqua rapidement sa présence, l'air triste lorsqu'il comprit qu'il avait tout entendu, avisant ses yeux brillant de larmes. Mais si ces larmes avaient été douloureuses en entendant ce que Bella pensait de lui, elles étaient devenues bien plus douces avec les paroles de Charlie. Il essuya ses yeux et le shérif vint le prendre dans ses bras avec chaleur. Il lui rendit l'étreinte, infiniment touché par ce qu'il avait dit.
- Merci Charlie, bredouilla-t-il.
- Il n'y a pas de quoi. Je le pense vraiment, si tu as encore besoin d'un père à ton âge ? s'amusa-t-il.
- On en a toujours besoin et j'ai presque dix sept ans de manque de père à rattraper, rit-il. Et ça valait la peine d'attendre dix sept ans pour avoir un père comme toi.
Il sentit l'homme touché alors qu'il le serrait un peu plus et ils restèrent ainsi un moment avant de se séparer.
- N'écoute pas ce que dit Bella c'est faux, assura l'homme. Tu es ici chez toi sans discussion, dit-il en le faisant sourire. Est-ce que ça a été ta semaine ? demanda-t-il en l'entraînant vers le salon.
- Oui. J'ai pu tout faire. Je suis tranquille pour un moment maintenant.
- Pas trop fatigué ?
- Un peu mais ça va. Charlie ? Tu es sûr que tu veux que je reste ? demanda-t-il anxieusement. Ce serait peut-être mieux si…
- Non. Tu restes. Tu n'as pas à t'en aller parce que Isabella a le béguin pour un garçon, est jalouse et est en pleine crise d'adolescence, répondit-il en l'amusant.
- Tu crois que c'est ça ? s'étonna-t-il.
- On y passe tous chacun à notre manière. J'étais pénible quand j'étais amoureux à son âge. Moins désobéissant et impulsif mais pénible quand même, s'amusa-t-il. Ne me dit pas que tu n'as jamais fait de bêtises je ne te croirais pas.
- Si, j'en ai fait beaucoup, dit-il avec un sourire un peu triste. J'en ai trop fait d'ailleurs c'est pour ça que je veille à ne plus en faire.
- Tu réussis très bien, répondit-il légèrement pour le réconforter. Et toi, tu as déjà été amoureux ? demanda-t-il taquin.
- J'ai déjà eu un genre de début de béguin comme tu dis, s'amusa-t-il. Mais ça n'a rien donné et au final, pour le peu qu'il y a eu, j'ai trouvé ça très bizarre et pas très agréable.
- C'est que ce n'était pas la bonne.
- C'était une fille bien,.
- Je ne dis pas le contraire mais si ce n'est pas la bonne, ça ne marche pas en général. Tu as quelqu'un en vu au lycée ? questionna-t-il l'air de rien.
- Non. Les seules filles à qui je parle vraiment au lycée c'est Alice et Rosalie et même si elles n'étaient pas déjà prises ce ne serait que des amies c'est sûr. Les autres… Je n'ai pas vraiment de bon contact avec. On est très différent.
- Et à la Réserve ? Il y a des filles aussi à la Réserve et tu y vas souvent.
- Oui mais c'est un groupe pure mecs là bas quand j'y vais, rit-il. La seule fille que je connais un peu à la Réserve c'est la copine de Sam et vu la montagne de muscle, même si elle me plaisait de cette façon je n'essaierais pas.
- Ouais, concéda Charlie. Tu finiras par trouver quelqu'un de bien.
- J'espère. J'aimerai bien que ce soit comme pour mes parents, dit-il doucement, que la première vraie relation soit la bonne.
- C'était le cas pour eux ? demanda-t-il doucement.
- Oui. Je ne sais pas grand-chose d'eux. J'étais trop jeune quand ils sont partis et tout ce que je sais vient d'autres personnes. Ils se sont rencontrés à l'école. Et au début ma mère détestait mon père. Elle était la jeune fille intelligente, droite et courageuse, tolérante et protectrice avec ses amis, douce. Et il était le gars sportif populaire par excellence, arrogant, hautain et blessant avec beaucoup de monde. Je crois que j'aurais détesté mon père ados. C'était un sale gosse méchant il faut bien le dire. Mais il a fini par changer un minimum. Je crois que ma mère l'a remis à sa place, s'amusa-t-il en faisant sourire Charlie. Elle était la seule à avoir le caractère pour le faire. Mon père est tombé amoureux le premier et d'après ce que je sais, ma mère lui en a fait voir de toutes les couleurs et l'a repoussé longtemps. C'est peut-être ça qui l'a forcé à changer. Parce qu'il l'aimait. Je ne sais pas si c'est ça mais j'aime le croire. Puis elle est tombée amoureuse aussi. Ils se sont mis ensemble, mariés après leurs étude et je suis arrivé dans la foulée. C'est ce qu'on m'a dit en tout cas. Ils étaient tout les deux le premier de l'autre. J'aimerai aussi que ce soit comme ça.
- Tu trouveras quelqu'un j'en suis sûr. Tu es quelqu'un de bien Alex.
- Merci Charlie.
Il y eut un moment de silence tranquille entre eux avant que l'homme ne reprenne.
- Bella va s'occuper de toutes les tâches ménagères pendant deux semaines. Tu ne fais rien, exigea-t-il. Rien du tout. Je veux qu'elle réfléchisse un peu à tout ce qu'elle a fait et dit. Elle va beaucoup trop vite avec ce garçon et c'est du grand n'importe quoi. Se poser un peu ne fera pas de mal. Toi, tu ne fais rien du tout et tu vas profiter de tes vacances. C'est l'occasion d'aller à la plage avec Jacob et les autres ou d'aller t'amuser avec Emmet en voiture. Mais j'insiste pour que vous preniez les pistes pour les voitures, il y aura plus de promeneurs maintenant.
- Promis, sourit-il.
- Ou alors tu peux aussi aller avec Sam en forêt. Billy m'a dit que vous étiez assez proches.
- Oui. On est ami. On s'entend bien.
- Tu sais que ça rend Jacob jaloux ? s'amusa-t-il.
- Oui et je lui ai dit que la jalousie n'était pas une chose à laquelle je cédais. J'ai eu quelqu'un de viscéralement jaloux dans mon entourage dans le passé et ce n'est pas une chose que je pourrai subir à nouveau. J'ai dit à Jacob qu'il n'avait pas de raison de s'inquiéter.
- Ah les jeunes, soupira Charlie. Billy trouve ça drôle. Jacob ne réagit comme ça qu'avec toi. Billy lui a dit qu'il ne pouvait pas se plaindre que tu passes du temps avec Sam si lui consacrait tout son temps à Bella.
- Je ne suis peut-être pas un bon ami s'il n'a pas confiance en moi, remarqua-t-il doucement.
- Ce n'est pas un problème de confiance en toi, c'est un problème de confiance en lui même. C'est toujours ça la jalousie.
- Si tu le dis. On a prévu d'aller à la plage la semaine prochaine pour s'amuser et on fête les vacances avec un feu de camps demain soir avec les autres.
- C'est bien. Va t'amuser. Bella va s'occuper de la maison pour une fois. Toujours randonnée barbecue dimanche ?
- J'attends ça avec impatience, sourit-il.
Ce soir là, décidé à aider Charlie à se faire respecter et à obliger Edward et Bella à réfléchir, Alexander ensorcela la maison pour que Edward ne puisse plus y entrer par autre part que par la porte et avec la permission de Charlie. Il s'assura aussi qu'il ne pourrait pas écouter et sentir ce qu'il se passait dans la maison, voir à l'intérieur ou atteindre les fenêtres. Les intrusions du vampire s'étaient faîtes récurrentes, comme ses séances d'espionnages et il en avait assez. Il en avait assez que le couple bafoue tout et tout le monde. Aussi, il fit en sorte que cela s'arrête au moins dans la maison et ce soir là, il sourit en sentant Edward venir sans parvenir à appeler Bella ou à entrer. La demoiselle était privée de son portable et elle ne put se rendre compte qu'il était là.
Le lendemain, Alexander se permit de dormir un peu plus, fatigué par sa semaine d'examen. Lorsqu'il se leva, Charlie prenait son petit déjeuner, en uniforme pour partir travailler. Bella était là, remarquablement boudeuse. L'ignorant, Alexander s'assit avec Charlie pour prendre un café et se faire une tartine.
- Qu'est-ce que tu vas faire de beau aujourd'hui ? demanda le shérif.
- Je vais chez les Cullen tout à l'heure et…
- Pourquoi ? coupa vivement Bella.
- Je suis ami avec quasiment toute la famille, répondit-il. J'y vais souvent. Emmet a acheté un nouveau jeu vidéo, dit-il ensuite à Charlie. Il veut qu'on l'essaye à deux. On ira peut-être faire un tour en forêt après avec Jasper. Je vais sûrement passer une bonne partie de la journée avec eux. Carlisle voulait me voir aussi. Tu le connais.
Charlie comprit le sous-entendu selon lequel le médecin voulait l'examiner. Il le faisait régulièrement, toujours inquiet pour lui et Charlie le savait. Il avait poussé la chose lui aussi, tout aussi soucieux de s'assurer qu'il allait bien.
- Pourquoi ? intervint encore la jeune fille.
- Bella, ça ne te regarde pas, trancha Charlie. Alexander était ami avec les Cullen bien avant que tu arrives.
- Pas avec Edward, renifla-t-elle.
- On ne peut pas plaire à tout le monde, posa-t-il simplement. Et je vais à la Réserve ce soir, termina-t-il. Je ne sais pas trop à quelle heure je rentre. On a tendance à s'éterniser quand on fait ça. Mais ce ne sera pas trop tard.
- Il y aura de l'alcool ?
- Pour une soirée d'ados fêtant les vacances d'été ? sourit-il. Tu demandes vraiment Charlie ?
- Oui, question bête, concéda-t-il.
- On fait toujours attention de toute façon et comme je suis le seul à venir et à habiter hors de la Réserve, je suis le seul à conduire après.
- Et tu vas le laisser faire ? demanda Bella agacée.
- Alexander ne boit pas alors oui, répondit Charlie avec un regard dur pour elle. Fait juste attention sur la route dans le noir, pria-t-il ensuite. Surtout qu'il y a pas mal d'animaux de sortie à cette saison.
- Je roulerai doucement. Je t'enverrai un message en partant pour que tu saches.
- Ok. Amuse toi bien alors, dit-il en se levant pour partir. Bella, tu restes là et tu fais ce que je t'ai demandé, exigea-t-il. Et pas d'Edward ici.
- Mais Charlie…
- J'ai dit non et gare à toi si je m'aperçois que tu désobéis. Tu es punis pour deux semaines mais je peux prolonger si tu insistes.
Elle soupira, abdiquant et le shérif s'en alla au travail.
- Pourquoi tu vas à la Réserve ? demanda-t-elle alors sur un ton se voulant autoritaire.
- Cela ne te regarde pas Bella. Je ne te pose pas de question sur ce que tu fais de ta vie, de tes journées ou sur tes amis. Fais en de même s'il te plaît, pria-t-il platement. J'aime ma vie privée. Tu devrais faire un peu plus attention à ton père. C'est quelqu'un de bien qui t'aime profondément et qui t'aimeras probablement toujours quoi que tu fasses. Ne le fait pas souffrir. Il ne le mérite pas et il est beaucoup plus précieux que tu ne sembles le réaliser.
- Ce ne sont pas tes affaires et c'est mon père, répondit-elle. Qu'est-ce que tu peux en savoir toi ? Tu n'as pas de famille.
Elle s'en alla ensuite et il soupira lourdement, ayant l'impression de se retrouver face à une ados bête et méchante comme à Poudlard. Il espérait juste qu'il n'était pas ainsi lui même sans s'en rendre compte. Il termina son petit déjeuner avant de s'en aller pour aller chez les Cullen. Il fut surpris de voir Rosalie et Emmet apparaître près de sa portière alors qu'il n'était pas encore totalement arrêté. Ils avaient l'air un peu tendu et il se gara, sortant en les saluant d'un sourire.
- Que se passe-t-il ? questionna-t-il ensuite.
- Edward est furax contre toi, fit Rosalie.
- Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
- Il dit que tu as fait quelque chose à la maison de Charlie, fit Emmet.
- Si ce n'est que ça. Vous êtes venus pour me protéger ? sourit-il l'air taquin.
- Il me faut une raison de lui en coller une après tout ce qu'il a fait, répondit Rosalie.
- Je vois, s'amusa-t-il.
Il prit le chemin de la maison et ils l'accompagnèrent, étonnés de le trouver totalement détendu. Ils rejoignirent le salon où toute la famille se trouvait, Carlisle se tenant près d'Edward qu'il semblait surveiller attentivement.
- Toi, gronda-t-il pourtant en le fusillant du regard. Qu'est-ce que tu as fait ?
- Précise ta pensée veux-tu, pria-t-il en allant saluer simplement les autres avec son habituel sourire.
- Je ne peux plus aller voir Bella, répondit-il.
- Faux. Tu ne peux plus entrer dans la maison de Charlie sans son accord, corrigea-t-il.
- Alors c'est vraiment toi qui as fait ça ? s'étonna Alice l'air émerveillée.
- Oui c'est moi, approuva-t-il. J'en avais plus qu'assez de tes intrusions, dit-il à Edward. Cela dure depuis trop longtemps. C'est la maison de Charlie et Charlie a dit que tu n'avais pas le droit d'y mettre un pied. Donc tu n'y mettras plus un pied sans son accord. Tu te moqueras plus de lui en passant dans son dos pendant que Bella fait croire qu'elle obéit. La seule manière pour toi d'entrer désormais c'est d'avoir l'accord de Charlie et de passer par la porte comme tout le monde. Ou alors que je retire ma magie mais je ne le ferai pas. Et je me suis assuré aussi que tu ne pourrais plus espionner la maison de quelque manière que ce soit.
- Comment oses-tu ? grogna le télépathe que Carlisle retint d'une main ferme.
- Comment moi j'ose ? ironisa-t-il. Tu entres dans une maison qui ne t'appartient pas sans l'accord, et pire, contre la volonté de son propriétaire. Tu espionnes cette même maison. Je t'ai repéré dés la première fois mais je m'étais dit que tu finirai par te rappeler du concept de vie privée et de propriété privée. Mais ça n'a pas été le cas et en plus tes bêtises ont blessé Charlie alors je n'ai plus d'indulgence. En plus, c'était franchement malsain et dérangé. Passer toute une nuit à fixer une fille qui dors en s'introduisant dans sa chambre ou en regardant par la fenêtre c'est pour les psychopathes.
- Tu fais ça Edward ? demanda Esmée l'air choquée.
- Oh que oui il le fait et il l'a fait plus d'une fois même si Bella le laisse entrer depuis un moment maintenant. Mais c'est fini. Maintenant, tu vas apprendre à assumer les conséquences de tes actes. Si Charlie interdit à Bella de sortir te voir ou t'interdit de mettre un pied chez lui, tu feras avec. C'est un père qui s'inquiète pour sa fille de manière plus que légitime qu'il connaisse l'entière vérité ou non. Tu vas respecter sa volonté au moins dans sa propre maison et si tu n'es pas assez raisonnable pour le faire, je vais t'y forcer.
- Tu crois pouvoir…
- Bien sûr que je peux, claqua-t-il. Inutile de le retenir Carlisle. Tu aurais tord de me prendre pour un simple humain Edward, fit-il férocement en s'avançant vers lui le pas ferme pour venir le toiser du regard à quelques centimètres de lui. Je ne suis pas un simple humain et je suis parfaitement en mesure de me défendre contre toi s'il le faut. Tu ne me fais pas peur avec ta colère et tes caprices. Que cela te plaise ou non, la maison de Charlie est protégée et le restera. Chez lui tu respecteras ses règles. C'est quand même la moindre des choses. Et puis, j'habite là aussi et je n'aime pas que tu t'invites ou que tu nous espionnes chez nous comme tu le fais. J'ai attendu que tu retrouves un minimum d'éducation mais de toute évidence tu n'y arrives pas alors je vais te forcer un peu.
- C'est de ta faute si Bella ne peut plus sortir, ragea-t-il.
- Ma faute ? C'est ce qu'elle t'a dit ? Non parce que je n'ai même pas participé à la discussion qu'elle a eu avec Charlie et qui l'a amené là. Je n'étais même pas dans la pièce. Je n'y suis absolument pour rien si tu as joué à l'imbécile complet et provoqué ce qu'il s'est passé et je n'y suis pour rien si Bella se dispute avec son père, dit des choses horribles et se retrouve forcée d'en assumer les conséquences, claqua-t-il. Tout ça, c'est de ta faute à l'origine. Charlie n'aurait aucune raison d'être en colère, d'être inquiet ou d'éprouver le besoin de protéger sa fille ainsi si tu n'avais pas commis autant d'erreurs grossières. Alors avant de m'accuser de quoi que ce soit, regarde toi dans un miroir. Bella est privée de sortie et de te voir pendant deux semaines parce qu'elle doit assumer ses actes. Il serait temps que vous le fassiez tout les deux. Vous devriez survivre deux semaines sans vous voir. La maison de Charlie t'est interdite aussi longtemps qu'il te l'interdira. S'il lève ses consignes, je retirerai ma magie mais tu entreras par la porte et tu n'espionneras plus. Dernière précision : n'oublie pas que Bella ne doit rien savoir sur la magie. Si cela arrive, toi et ta famille auraient encore de plus gros ennuis.
- C'est une menace ? demanda-t-il froidement.
- Non, un rappel des règles en vigueur que j'ai déjà expliqué. Et pour ta gouverne, si cela arrive, ce ne sera pas par moi que les conséquences tomberont. Je n'ai pas de contrôle là dessus et c'est indépendant de ma volonté. D'autres sorciers viendront et ils ne te demanderont pas ton avis pour effacer la mémoire de Bella et prévenir les Volturi. Alors je serai toi, j'y réfléchirai attentivement cette fois. Parce que si tu fais cette erreur, ça risque d'être la dernière et personne ne pourra rien y faire.
- Tu n'as qu'à retiré ta magie et c'est réglé, posa-t-il.
- Rien ne sera réglé tant que cette situation perdurera et ce n'est pas moi qui fait n'importe quoi. Retrouve un minimum de sens moral à l'égard des autres et on en reparlera.
Grondant, le vampire s'en alla en un éclair, laissant un silence tendu dans la pièce. Alexander soupira avant de se tourner vers les autres :
- Je suis désolé mais il faut le secouer, remarqua-t-il. Sinon, une catastrophe finira par arriver.
- Ne t'excuse pas, tu n'as rien fait de mal, fit Carlisle. Tu as raison, il doit au minimum respecter votre maison. Je vais lui parler.
- Je ne veux pas que ses bêtises vous portent préjudice alors si tu le veux Carlisle, je peux le forcer à garder le silence sur la magie pour qu'il ne dise rien à Bella, dit-il.
- Tu peux faire ça ? s'étonna Jasper.
- Je peux. S'il montre une intention manifeste de rompre le Secret Magique et que son chef de clan m'autorise à le faire, dans ce cas, je peux l'empêcher de parler. Je préférerai qu'il prenne lui même la sage décision de se taire mais je ne veux pas vous mettre en danger. Alors si vous estimez que c'est nécessaire, tu n'auras qu'à le demander Carlisle.
- Merci, sourit-il.
Toute la famille souriait d'ailleurs, touchée de voir que malgré tout, il voulait les protéger et leur éviter le désastre. Finalement, l'ambiance se détendit et Emmet l'entraîna vers le canapé et la console pour jouer comme prévu. Tous s'en allèrent vaquer à leurs occupations et Jasper se fit une joie d'accepter la demande de son frère de jouer avec eux, venant encadrer le sorcier avec Emmet. Il passa sa journée avec le clan même si Edward avait disparu et il laissa Carlisle l'examiner dans son cabinet comme il le faisait régulièrement, empêchant les autres d'entendre d'un petit sort. En fin d'après midi, il les laissa pour rejoindre la Réserve, retrouvant Jacob qui l'accueillit avec joie, visiblement heureux de le voir. Et cela lui mit du baume au cœur, le Quileute lui manquant dernièrement. Il retrouva d'ailleurs tout ses amis de la tribu et comme toujours, la fête fut mémorable ici autour du feu de camps.
Le lendemain, comme prévus, Charlie et Alexander partirent en randonnée, le soleil éclatant. Cette fois ne fut pourtant pas aussi paisible et agréable que toutes les autres. Charlie avait exigé que Bella les accompagne, voulant une sortie en famille et la jeune fille n'y mettait vraiment pas du sien. Elle râlait, protestait, demandait quand ils rentraient… Alexander n'avait fait aucune remarque, faisant comme s'il ne l'entendait pas, profitant avec Charlie qui en faisait autant. Il fut pourtant plus difficile d'observer animaux et oiseaux avec la demoiselle bruyante. Cela ne les empêcha pourtant pas de mener leur promenade jusqu'au bout. Ils rentrèrent en début d'après-midi, Alexander n'ayant pas manqué le fait que Edward les avait suivi en forêt un bon moment. Ils continuèrent avec un barbecue, Charlie insistant pour que sa fille s'occupe de mettre la table et de la débarrasser ensuite, rappelant que sa punition était toujours en vigueur. Malgré l'attitude d'Isabella, ils profitèrent de leur journée.
Cela donna le coup d'envoi des vacances pour Alexander et il ne se priva pas du temps libéré par le fait que Bella devait s'occuper de la maison. Il s'était juste assuré qu'elle n'entrerait pas dans sa chambre, préservant son intimité. Il avait enchanté toute la pièce pour que rien de magique ne soit perceptible mais c'était surtout une question de vie privée pour lui. Il passa le début de ses vacances avec Jacob et les autres à la plage, un glamour bien en place cachant toutes ses cicatrices. Seul Charlie et Carlisle savaient pour cela et ce n'était pas une chose qu'il aimait exhiber. Alors il les cachait quand il allait à la plage de la Réserve avec ses amis. La plage était une chose nouvelle depuis qu'il vivait à Forks mais il ne se privait pas pour en profiter dés qu'il faisait beau. Retrouver Jacob lui fit du bien et il prit quelques jours juste pour s'amuser et se détendre, estimant qu'il y avait bien droit.
Ce fut aussi en ce début de vacances qu'un matin, alors qu'il étudiait la magie à la maison, Sam se présenta. Bella était occupée avec le ménage, bougonnant et c'est elle qui alla ouvrir très surprise de trouver Sam sur le seuil. Elle le fut encore plus lorsqu'il demanda à voir Alexander après qui elle cria sans grande douceur, faisant grimacer le loup. Alexander descendit, ne manquant pas de voir que la jeune fille restait tout près pour écouter. Il l'ignora, souriant à Sam en le saluant.
- Salut, rendit-il joyeusement. Est-ce que tu aurais un peu de temps ? J'aimerai te parler d'un truc.
- Pas de problème, sourit-il en jetant un coup d'œil dehors. On prend ma voiture ?
Sam approuva et il prit ses affaires rapidement pour sortir avec lui. Ils grimpèrent en voiture et s'en allèrent, Bella claquant la porte derrière eux.
- Charmante la coloc, ironisa Sam qui n'avait jamais côtoyé Bella que de loin.
- Elle est punie et ne peut pas voir Edward alors ça la met sur les nerfs, sourit Alexander amusé malgré lui.
- Ce n'est pas plus mal. Elle devrait rester loin de lui.
- C'est à elle d'en décider, posa-t-il simplement.
- Pourquoi est-elle punie ?
- Des paroles déplacées face à son père, dit-il simplement. Sinon, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu es très tendu.
- Ça se voit tant que ça ? Tu commences à bien me connaître.
- Je sens ce genre de chose. Alors ?
- C'est Jared, fit-il sérieusement, ça y est.
- Il va se transformer ? La fièvre est là depuis plusieurs jours déjà.
- Oui et ça arrive. Je le sens, dit-il avec une excitation palpable.
- Allons accueillir le nouveau louveteau dans ce cas, sourit-il.
Enthousiaste lui aussi, Alexander prit le chemin de la Réserve. Sam attendait avec impatience que d'autres mutes et il semblait que le passage de James, Laurent et Victoria ait déclenché l'entrée en phase de Jared. Sam lui avait demandé de l'accompagner pour gérer la transformation. Il avait lui même un peu de crainte pour cette première, angoissé de ne pas parvenir à aider son camarade comme il fallait dans cette épreuve. Et il savait aussi qu'un lien se construirait entre eux, un lien de meute et il ne savait pas comment lui même allait gérer. Il avait donc demandé au sorcier de venir avec lui et celui-ci avait accepté avec joie. Jared était entré dans le processus quelques jours auparavant et Alex avait expliqué à Sam qu'il pourrait sentir le moment venir en restant proche et en étant attentif à son instinct. Rapidement, ils furent à la Réserve. Ils laissèrent la voiture sur un parking avant d'aller ensemble, par la forêt, vers la maison de Jared, restant cachés dans les bois. Et très vite, la clairvoyance d'Alexander le renseigna :
- Tu as raison, ça ne va pas tarder. Je sens sa magie qui s'active complètement.
- Tu peux sentir ça ? s'étonna Sam fixé sur la maison.
- Oui.
- Tout les sorciers peuvent faire ça ?
- Non, loin de là, très loin même. Ce n'est pas très courant mais j'ai la chance d'être doté d'une grande sensibilité à la magie et j'ai beaucoup travaillé dessus alors je peux le sentir. Il est très anxieux aussi.
- Pas étonnant. J'étais en panique à ce stade, se souvint-il. J'ai cru que ça n'arriverait jamais.
- Tu auras attendu plus d'un an. C'est très long pour un loup, concéda Alex. Il y en aura peut-être d'autres bientôt.
- Il y aura peut-être Jacob, sourit-il.
- Tu crois ? J'aimerai bien. Je ne serai plus obligé de lui mentir.
- Il y a des chances. Il y a de grands chefs et beaucoup de loups parmi ses ancêtres. C'est un Black qui a passé le traité avec les Cullen. Ephraïm Black, son arrière grand-père. Je suis sûr qu'il va finir par muter. Légitimement, ça devrait être lui le chef de meute.
- Il en a le potentiel, approuva Alexander.
- Je lui laisserai la place s'il se transforme. C'est son héritage.
- Je comprend mais le jour où il se transformera, laisse lui d'abord le temps de s'y faire avant de lui proposer. Cela fait déjà beaucoup à digérer et à apprendre d'un coup sans mettre une responsabilité d'alpha en jeu.
- C'est vrai. De toute façon tu seras là pour l'aider s'il mute, s'amusa-t-il.
- C'est sûr, approuva-t-il. S'il veut bien de mon aide.
- Je suis sûr qu'il sera plus disposé avec toi qu'avec moi, s'amusa-t-il. Il me voit comme le caïd voyou de la Réserve.
- Parce qu'il ne connaît pas la vérité, comme les autres. Je suis sûr que n'importe lequel de ceux qui muteront comprendront le pourquoi du secret. Tiens, Jared sort, remarqua-t-il.
Et ce fut en effet un jeune homme très agité et en sueur qu'ils virent sortir de sa maison, l'air paniqué et perdu. Il se dirigea vers la forêt et ils le suivirent discrètement, courant un peu pour ne pas le perdre de vue. Il stoppa une fois éloigné des maisons, s'appuyant sur un arbre, respirant à toute vitesse. Puis, de manière assez violente, il se transforma, ses vêtements réduits en lambeaux dans le processus. Ils se retrouvèrent alors avec un magnifique loup Quileute devant eux. Il était à peine plus petit que Sam, très solide avec un pelage entre le brun et le gris foncé, impressionnant. Près de lui, Alexander entendit Sam respirer plus vite, sentant la magie courant entre les deux pour construire le lien. Il laissa son ami gérer ça, sachant que c'était perturbant et qu'il aurait besoin d'un petit moment pour reprendre ses esprits. Il préféra s'avancer vers un Jared paniqué et tremblant, aussi agité et terrorisé que Sam l'avait été la première fois.
- Jared ? appela-t-il doucement en attirant son attention.
Le loup tourna le regard vers lui, pleurant en une demande d'aide très claire. Détendu et calme, laissant filtrer une magie apaisante autour de lui, il sourit avec réconfort au jeune homme.
- Là, tout va bien, assura-t-il. C'est moi Alexander. Respire Jared. Respire profondément et calme toi, conseilla-t-il tranquillement. Ça va aller. Je sais que c'est terrifiant et que tu ne comprend pas ce qui t'arrive mais nous allons tout t'expliquer. Pour l'instant, respire et calme toi.
Il continua à lui parler avec douceur, Sam s'avançant finalement en secouant, percevant la peur de l'autre loup.
- Ça va aller, promit-il en venant près de lui et en imitant le sorcier pour se faire aussi calme que possible. Je sais à quel point c'est difficile pour toi là tout de suite mais je te jure que tout va bien. Respire et ne réfléchit pas trop pour l'instant.
Ils restèrent ainsi avec lui, se faisant aussi apaisant que possible pour l'aider. Progressivement, le loup se calma mais il était évidant qu'il était terrifié et très confus, ce qui n'avait rien d'étrange.
- Tu as le lien Sam ? demanda Alexander.
- Oui. C'est très étrange mais ça fait du bien. J'entends ses pensées mais c'est le capharnaüm complet pour l'instant.
- C'est normal. Tu devrais te transformer. Ce sera plus clair et tu pourras l'aider.
Approuvant, Sam recula derrière un arbre pour déposer son sac et se déshabiller rapidement avant de se transformer et de revenir. En voyant le grand loup noir, Jared se figea net, stupéfait et tendu.
- Tout va bien, rassura Alexander. C'est toujours Sam. Tu n'es pas le premier dans cette situation. Sam, si tu sens le lien, tu peux te concentrer sur des pensées précises pour qu'il les entende bien et si tu te focalises assez dessus, tu pourras partager un peu tes émotions aussi. Jared, je sais que tout ça te semble fou mais c'est la réalité. Tu t'es bien transformé en loup géant, comme Sam. C'est un don de ta tribu.
Longuement, Alexander aida le nouveau loup à se calmer et la paire à appréhender le lien et à s'en servir un peu, à comprendre. Jared avait fini par s'allonger au sol, fatigué par tout cela et Sam en avait fait de même près de lui. Une fois le calme revenu. Alexander entrepris d'expliquer à Jared comment faire pour reprendre forme humaine. Ils étaient alors déjà en fin d'après-midi et il fallut un moment à Jared pour y parvenir, retrouvant sa forme humaine nu comme un vers, essoufflé et un peu tremblant. Sam en fit autant, retournant passer un pantalon rapidement avant d'amener celui qu'il avait prévu pour Jared. Celui-ci n'eut même pas l'énergie d'être gêné par sa nudité, le passant lentement assis par terre. Sam et Alex s'assirent avec lui, lui laissant le temps de reprendre ses esprits et il finit par relever un regard encore éberlué vers eux.
- Vous pouvez me dire ce qu'il s'est passé au juste ? demanda-t-il. C'est quoi ce bordel ?
Amusé, Sam entreprit de lui raconter grossièrement, le laissant complètement stupéfait.
- Le Conseil est au courant j'imagine ? demanda Alexander.
- Oui, fit Sam. Je les ai prévenu de ce qu'il se passait. Ils nous attendent déjà pour parler ce soir.
- Bon, je vais rentrer et vous laisser faire alors, sourit-il.
- Tu peux venir si tu veux, fit Sam. Tu es le bienvenu.
- Tu es sûr ?
- Tu n'es peut-être pas de la tribu mais tu es un ami précieux et tu m'as tellement aidé depuis que je me suis transformé. Franchement, je ne sais pas comment je m'en serai sorti si tu n'avais pas été là. Alors bien évidemment que tu es le bienvenu. Tu sais tout de toute manière.
- D'accord alors. Je préviens juste Charlie que je reste là ce soir, dit-il en sortant son téléphone.
Sam approuva et le laissa faire, aidant plutôt Jared à se relever en lui tendant une main. Tranquillement, ils rejoignirent le Conseil, Sue présente et ce fut avec un immense sourire que les Anciens accueillirent Jared. Ce soir là, autour du feu, on prit tout le temps nécessaire pour expliquer à Jared, le rassurer et répondre à toutes ses questions. Sam était radieux, heureux de ne plus être seul, promettant à Jared de l'aider à se faire à la situation. Ce fut à retard que Jared demanda finalement pourquoi Alexander savait tout et on lui expliqua ce qu'il était, comment il avait trouvé et aidé Sam lorsqu'il s'était transformé et enfuis.
Ce fut très tard que Alexander rentra, heureux. Une telle transformation n'était pas simple pour le concerné mais c'était vraiment quelque chose d'extraordinaire à voir et il était temps que Sam ne soit plus seul. Comme toujours, Charlie l'avait attendu, s'assurant qu'il rentrait sans problème et il lui expliqua que Sam leur avait trouvé un nouveau spot de baignade au bord de la rivière et qu'ils y avaient passé la journée avant de rentrer faire un barbecue à la Réserve.
L'été se poursuivit et très vite, Alexander réduisit ses loisirs pour se remettre au travail sur sa magie et ses affaires. Ses résultats d'examens ne tardèrent pas à arriver, plus que respectables pour son plus grand bonheur. Les vacances étant là, il ne fut pas surpris de recevoir des invitation pour des visites bien plus importantes. Ce fut d'abord le Président du MACUSA qui l'invita pour lui parler avec d'autres gens d'importances du pays. Là, les discussions furent loin de sa vie relativement légère à Forks. On parla guerre, diplomatie, stratégie, affaire, politique… Ce genre de rendez-vous, il en eu plusieurs durant l'été et la chose s'avérait importante. Au Royaume-Unis, la guerre battait son plein dans le monde magique. Le Ministère était tombé et d'après les informations des aurors, ce n'était qu'une question de temps avant que Poudlard, qui résistait encore avec Dumbledore, ne tombe aussi. Le gouvernement « légitime » s'était exilé en France et on commençait à entendre bien plus de chose en Europe de l'ouest. Bien des pays prenaient peur, craignant que la guerre vienne à eux, les succès de Voldemorts donnant des idées à d'autres groupes du genre. La Confédération commençait à mettre son nez dans l'affaire sous l'impulsion de Dumbledore et le problème devenait international.
Le MACUSA se préparait donc en conséquence et il était inclus dans la chose. Il avait été très bien accueilli et intégré au pays et à son gouvernement. Il n'avait pas la nationalité mais ce détail administratif ne l'empêchait pas d'être considéré et de se sentir comme citoyen du pays. Il était chez lui ici désormais et contrairement à sa terre natale, ici, on ne cherchait pas à profiter de lui, à l'exploiter, à le pousser au combat, à le voler ou à se cacher dans son dos pour lui faire porter toutes les responsabilités. Pour ce pays là, il pourrait se battre parce qu'il savait qu'il ne serait pas seul et parce qu'il adhérait totalement au fonctionnement, aux lois et à la mentalité d'ici. Il répondait donc toujours présent lorsqu'on l'appelait et malgré sa jeunesse, il était pris très au sérieux, très respecté aussi.
Il profita aussi de l'été pour aller fouiller un peu ses coffres à Gringotts. Tout avait été rapatrié dans le pays et il avait des registres mais il voulait voir certaines choses de ses yeux, à la recherche de trois choses précises : une épée, un arc et une lance. Via ses registres, il savait qu'il avait toute une armurerie s'il rassemblait ses armes. Il y avait eu beaucoup d'aurors, de combattants ou d'adeptes de ce genre de chose dans les deux lignées dont-il avait hérité et il avait désormais un niveau plus que suffisant pour avoir autre chose que des armes d'entraînement. Il était donc parti à la recherche de ses perles et il avait trouvé son bonheur avec trois armes magnifiques dans un esprit médiéval européen très travaillé et riche.
Tout l'été, il s'entraîna dur. Son diplôme obtenu, il pouvait se concentrer sur son propre programme et il ne s'en priva pas, sentant que cela était plus nécessaire que jamais. Les choses bougeaient, la situation changeait et avec les bêtises d'Edward, il savait que le compte à rebours était lancé. S'il pouvait encore tenir une année avant d'être retrouvé, ce serait un miracle. Rapidement, la punition de Bella avait été levée et ironiquement, elle en avait voulu à Edward de ne pas accepter d'entrer dans sa chambre pour venir la voir. Contraint et forcé, le télépathe avait dû se tenir à l'écart et garder le silence sur la magie. Aussi, il avait raconté à Bella, avec beaucoup d'hypocrisie aux yeux d'Alexander, qu'il voulait respecter les demandes de Charlie. Mais dés qu'elle avait été libre, le couple s'était de nouveau fermement collé, passant presque tout son temps ensemble. De son côté, Alexander avait comme toujours partagé son temps entre ses propres affaires, Charlie, Jacob, Emmet et Jasper, les Quileute, les Cullen et les Abeytu avec lesquels il apprenait toujours plus. Il avait passé pas mal de temps avec Sam et Jared, les aidant à appréhender et gérer leur lien, faisant ce qu'il avait fait pour Sam pour Jared.
Pour son anniversaire, il eut une fois de plus droit à trois petits évènements. D'abord Charlie avec lequel il avait passé la matinée et le déjeuner, puis avec les Cullen, Edward exclus, tout l'après-midi et enfin avec les Quileute autour d'un grand barbecue feu de camps le soir. Cette fois, il ne s'était pas laissé complètement avoir, anticipant la chose. Comme il n'avait pu obtenir des dates d'anniversaire des Cullen qui n'en n'avaient rien à faire ou ne s'en souvenait plus, il avait décidé de leur faire des cadeaux à son propre anniversaire. Cela les avait énormément touché et pris par surprise. Seul Edward n'y eut pas droit mais ce n'était pas comme s'il était ami avec lui au contraire des autres. Désormais, il s'entendait bien même avec Rosalie. Sans le vouloir, Edward leur avait permis de se rapprocher avec ses frasques, Rosalie aimant voir le sorcier le remettre à sa place quand elle trouvait leur père trop gentil avec le télépathe. Quand aux Quileute, il avait pris les devant pour fournir nourriture et boisson à leur place. L'année précédente, ils avaient tout fait alors qu'ils n'avaient pas beaucoup de moyens, cette année, il s'était occupé de tout, invitant tout ceux qui voulaient venir dans la tribu à venir et la fête avait été grandiose. Il se sentait de plus en plus chez lui à la Réserve, désormais très bien accepté et intégré. Cela faisait un an et sept mois depuis sa première visite ici et il y avait passé beaucoup de temps.
Cet anniversaire fut loin de plaire à Isabella. Elle prit d'abord avec jalousie l'attention de Charlie qui obligea sa fille à participer à leur randonnée barbecue. Elle fut d'autant plus agacé lorsque Edward lui avait expliqué que sa famille faisait une après-midi de fête avec lui chez eux pour l'occasion et elle termina d'être en colère en apprenant quelle soirée mémorable avait eu lieu à la Réserve ce soir là. Mais Alexander n'y faisait plus attention. Il avait bien assez souffert de la jalousie et de ce genre de rejet par le passé. Il ne perdrait plus son temps avec cela.
À la fin août, ce fut au tour de Paul d'entrer en phase à la grande joie de Sam et Jared devenus rapidement très proches. Si Alexander les accompagna une fois encore pour cette occasion, cette fois, il laissa faire les deux loups. La transformation restait une chose délicate et il serait mieux que la meute puisse gérer cela elle même. Sam et Jared s'en sortirent à merveille face à un Paul particulièrement perturbé par l'expérience. Avec cela, Alexander fut certain qu'ils pourraient s'en sortir sans lui la prochaine fois, heureux de voir la meute se construire et évoluer dans le bon sens.
