Heya ! Nouveau chapitre !

Je sais, je sais, il s'est pas encore passé un mois, mais vous savez quoi ?

Joyeux Noël ! :D

J'ai cru comprendre que le premier chapitre vous avait plus, ce qui me fait extrêmement plaisir, j'ai conscience qu'Emerald est particulière et qu'elle n'a pas du tout le comportement typique d'une enfant de son âge, mais eh, c'est le principe x)

Donc d'apprendre que vous l'avez appréciée, ça me rassure, merci énormément pour les reviews ^^

Merci beaucoup à AnneEllie, Zialema et mariam150295 pour le follow ! Merci à Cheshire. pour le fav !

Et merci également à Anya Kristen, Gyvre79, Merry Archer, Mimi76lh, Thalia Alice Potter et argetlame35 pour le follow-fav !

Sur ce, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année quel qu'elles soient ^^
Bonne lecture~!


Emerald se tenait devant un mur entre les voies 9 et 10 de la gare de King's Cross, son billet de train à la main, regardant autour d'elle avec perplexité. Elle savait plus ou moins comment s'y prendre, parce que lorsqu'elle avait ouvert sa malle pour déballer et ranger ses affaires à l'intérieur, elle avait trouvé une enveloppe avec son ticket pour la voie 9¾ accompagné d'un mot du professeur Rogue pour expliquer où se trouvait le portail et comment le passer.

Non, la raison pour laquelle elle ne bougeait pas, c'était la présence de madame Duke qui l'accompagnait. Voulant faire son devoir, l'éducatrice comptait rester pour veiller sur elle jusqu'à ce qu'elle soit installée dans son train.

- Tu as besoin d'aide pour trouver ton train ? demanda celle-ci.

- Je saurai me débrouiller, merci, réfuta l'enfant.

Elle réfléchissait à un moyen de se débarrasser de son chaperon sans pour autant la faire paniquer en pensant qu'elle avait disparu, ce serait gênant si elle se retrouvait le sujet d'avis de disparition. Le problème étant qu'il était déjà 10h46 et qu'elle n'avait pas le droit de révéler l'existence de la magie, ou de la pratiquer en dehors de Poudlard, surtout si des non-mages pouvaient la voir faire. Voilà qui était fâcheux…

- La gare est pleine de Moldus, il fallait s'y attendre, dit une voix.

Emerald fit volte-face, regardant en direction d'un groupe de personnes aux cheveux d'un roux flamboyant, sans doute une famille, qui marchaient en direction du fond de la voie. Comme elle, plusieurs d'entre eux avaient un énorme chariot à bagages bien chargé.

- Excusez-moi ! les interpela-t-elle en s'approchant de celle qui était visiblement la matriarche.

La dame se tourna vers elle avec un sourire aimable qui mourut bien vite lorsqu'elle posa les yeux sur la cicatrice de son visage, ayant un léger mouvement de recul. Après un court instant, elle sembla se reprendre et reprit une expression plus chaleureuse que horrifiée.

- Oui ? demanda-t-elle.

- Navrée de vous déranger madame, s'excusa rapidement la fillette. Mais j'ai une moldue qui m'accompagne, elle ne sait rien à propos de la magie et veut rester avec moi jusqu'à ce que je sois montée dans un train… Est-ce que je pourrais vous demander votre aide, s'il vous plaît ?

- La matriarche sembla étrangement touchée, portant une main au niveau de son cœur, avant de finalement se pencher vers elle.

- Je peux t'aider, mais je vais te demander de rester près de moi jusqu'à ce qu'on ait passé la barrière, c'est d'accord ?

Emerald pencha très légèrement la tête sur le côté, un peu étonnée, mais finit par hocher la tête.

- C'est d'accord.

- Et… Est-ce que cette moldue est responsable de ta blessure ? demanda-t-elle encore avec une certaine hésitation, comme si elle préférait éviter le sujet.

- Ma cicatrice ? Non, elle n'y est pour rien, réfuta la demoiselle.

- Bien, bien… Dans ce cas, je reviens tout de suite !

Elle s'éloigna en direction de madame Duke et commença à entamer la conversation avec elle, affichant un air aimable. L'éducatrice sembla légèrement interloquée, ce qui n'était pas si surprenant en considérant la tenue sorcière de la matriarche qui faisait assez excentrique pour les non-mages.

- Ta cicatrice est…

- … démentielle !

La fillette se retourna en direction des autres membres de la famille et se retrouva presque nez-à-nez avec une paire de jumeaux qui affichaient tous deux un grand sourire. Sans surprise, ils étaient parfaitement identiques, jusqu'à la tenue constituée d'un jean et d'un t-shirt. Leurs cheveux flamboyants étaient coupés court, à l'instar de tous les garçons de la fratrie apparemment, et ils partageaient tous deux une étincelle de malice dans leurs yeux.

- Sérieusement, on a bien cru que…

- … maman allait avoir une attaque !

- Fred ! George ! Arrêtez d'embêter cette fille ! gronda une autre voix masculine.

Le jeune homme en question, visiblement l'aîné et aussi un rouquin, avait une apparence bien plus soignée et fière que celle des jumeaux, cheveux coiffés vers l'arrière, avec en prime une paire de lunettes rectangulaires sur le nez. Il s'approcha à son tour.

- Désolé pour mes frères, ils ne pensent pas à mal, s'excusa-t-il.

- Oh mais je ne suis pas offensée, nia Emerald. Au contraire, je suis très fière de ma cicatrice, donc leur commentaire est pris comme un compliment.

Les dénommés Fred et Georges éclatèrent de rire devant l'air interloqué de leur grand frère. Ce fut le moment que choisit la matriarche pour revenir en compagnie de madame Duke.

- Emerald, madame Weasley ici présente m'a expliqué la situation, je te laisse avec elle pour trouver ton train, dit-elle avec un air presque rêveur. Fais bon voyage et n'oublie pas d'envoyer de tes nouvelles de temps en temps.

Puis elle s'éloigna tranquillement. La fillette se tourna vers madame Weasley avec un air perplexe.

- Qu'est-ce que vous lui avez dit ? demanda-t-elle, curieuse.

- Je lui ai dit que mes fils vont à l'école tous les ans et qu'ils pourraient t'accompagner pendant le voyage.

- C'est tout ? s'étonna l'enfant, peut-être un peu sceptique.

- ...et j'ai utilisé un sortilège de confusion pour qu'elle ne cherche pas à insister. avoua la matriarche, rougissant légèrement.

Emerald haussa les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Madame Weasley semblait suffisamment embarrassée, et elle venait de lui retirer une sacrée épine du pied, elle lui devait bien un peu de silence sur ses actes.

- Merci beaucoup, se contenta de la remercier l'enfant.

- Dis-moi, tu sais comment passer le portail ?

- Oui, le professeur qui m'a accompagnée m'a laissé des instructions, assura-t-elle.

- Euh… Excusez-moi… fit une voix.

La fillette et la famille Weasley se tournèrent en direction d'un jeune garçon aux cheveux noirs en bataille et aux yeux d'un vert émeraude. Il était maigre, flottant dans de vieux vêtements bien trop grands pour lui et la paire de lunettes rondes qu'il portait sur le nez avait visiblement été cassée et réparée de façon précaire avec du ruban adhésif. Il s'approcha timidement, poussant son chariot devant lui.

- C'est aussi ta première fois à Poudlard ? demanda la matriarche avec de nouveau son sourire aimable.

- Oui… et je ne sais pas comment… balbutia le garçon.

- Ne t'inquiètes pas, on va te montrer comment faire, assura madame Weasley. Percy, tu passes en premier.

L'aîné de la fratrie hocha la tête et s'approcha du mur de brique qui se trouvait au fond de la voie, non loin du petit groupe. Il se mit à courir avec son chariot et disparut de leur vue quand une bande de touristes pressés leur passa devant. Quand ils purent de nouveau voir le mur, Percy avait disparu. Emerald cligna des yeux. Elle savait qu'il fallait passer à travers le mur, mais c'était autre chose d'y assister.

- Fred, George, à votre tour ! annonça la matriarche.

Les jumeaux se mirent à bouger d'un coup, faisant la course avec leur chariot, et cette fois personne ne leur bloqua la vue, leur permettant de les voir s'enfoncer dans le mur comme s'il n'était pas là. Le garçon aux cheveux noirs ouvrit des yeux ronds.

- Bien, vous voulez passer en suivant ? leur proposa madame Weasley.

- Je veux bien, acquiesça Emerald, voyant que le garçon semblait nerveux.

- Parfait, souviens-toi de marcher vite, ça aide si jamais tu as le trac.

- Je m'en sortirai très bien, merci madame Weasley, assura l'enfant.

Elle se mit à pousser son chariot en direction du mur, marchant d'un pas vif, accélérant progressivement jusqu'à trottiner et passa à travers les briques pour se retrouver sur un quai bondé. Partout autour et devant elle, des sorciers et sorcières de tous les âges s'affairaient et se bousculaient. Et derrière la foule, une locomotive à vapeur d'un rouge vif, avec une multitude de wagons attachés derrière. Au-dessus, une pancarte indiquait "Poudlard Express - 11 heures". Le train laissa échapper un sifflement sonore ainsi qu'un trait de vapeur, et la fillette ne put s'empêcher d'être impressionnée.

- Allez vite, le train part bientôt !

La voix de la matriarche Weasley la sortit de sa contemplation et en tournant la tête, elle croisa le regard du garçon qui ramassait sa mâchoire, apparemment tout aussi impressionné qu'elle, sinon plus. Elle se remit en route, s'approchant du premier wagon à sa portée et hissa sa valise à l'intérieur avec quelques difficultés. Puis elle se mit en quête d'un compartiment qui n'était pas plein à craquer, ayant l'espoir de pouvoir rester tranquille le temps du voyage. Après quelques minutes à cheminer dans le couloir bondé, elle trouva son bonheur dans le dernier wagon où il y avait encore des compartiments vides.

Elle se glissa à l'intérieur de l'un d'eux et sachant d'avance qu'elle n'aurait pas la force de porter sa malle pour la mettre sur les porte-bagages au-dessus des sièges, elle se contenta de la caler près de la fenêtre avant de s'installer, observant la foule qui restait à l'extérieur. Quelques minutes plus tard, le sifflet du train se fit entendre de nouveau et il se mit lentement en mouvement. Le brouhaha des au revoirs s'estompa et elle put enfin profiter d'un peu de calme.

Le léger mouvement du wagon, le son étouffé des roues sur les rails, le soleil qui brillait au-dehors et le paysage qui commençait à se profiler alors qu'ils s'éloignaient de Londres… Emerald poussa un soupir de contentement et ouvrit sa malle pour en tirer son manuel de potions et en continuer la lecture.


- Excuse-moi ?

Emerald leva les yeux de sa lecture pour voir une fille de son âge qui avait de longs cheveux bruns frisés et broussailleux, ainsi que des incisives proéminentes. Derrière se trouvait un jeune garçon qui devait aussi avoir entre 10 et 11 ans, aux cheveux noirs, légèrement rondouillet et l'air très mal à l'aise. La fillette releva finalement la tête et n'eut aucune réaction quand les visiteurs se raidirent en voyant sa cicatrice.

- Oui ? demanda-t-elle finalement.

- Euh… Est-ce que tu aurais vu un crapaud quelque part ? Neville a perdu le sien… répondit la gamine, hésitante.

- Je n'ai pas vu de crapaud, navrée.

À peine eut-elle fini sa phrase qu'un coassement retentit dans le compartiment, faisant sursauter les visiteurs et hausser les sourcils à Emerald. Visiblement l'ironie était palpable.

- Hm… Il semblerait qu'il se soit faufilé ici, finalement, dit-elle tranquillement. Fermez la porte et cherchez-le, puisque c'est ce que vous êtes venu faire.

La brunette et le dénommé Neville échangèrent un regard avant d'obtempérer, commençant à se pencher pour regarder sous les banquettes, alors qu'Emerald reprenait sa lecture. Elle en ressortit quelques secondes plus tard quand elle entendit l'autre gamine inspirer avec surprise et excitation.

- Tu lis ton manuel de potion ! s'écria-t-elle avec enthousiasme, les yeux brillants. Moi aussi je l'ai lu ! Enfin, j'ai lu tous les manuels, j'espérais pouvoir me faire une mise à niveau avant le début des cours, et j'ai même réussi à jeter des sortilèges, même s'ils étaient très simples. Mais j'ai hâte de commencer les cours ! Ce sera tellement plus enrichissant de pouvoir apprendre avec de vrais professeurs !

Emerald qui avait fortement haussé les sourcils devant l'enthousiasme débordant et la tirade presque sans aucune pause de la brunette, cligna des yeux avant de reprendre contenance.

- Hm, je n'ai pas lu tous les manuels, et je doute que ce soit nécessaire pour pouvoir commencer les cours, puisqu'il s'agit justement de cours pour les gens qui n'ont jamais pratiqué la magie. Je lis celui-ci parce que je m'intéresse aux effets individuels des ingrédients sur le corps humain.

- O-oh...

La brunette se mit à rougir et sembla gênée de s'être laissée emporter. Pendant ce temps, le garçon timide était agenouillé devant la banquette qui faisait face à Emerald et les regardait tour à tour comme si ses yeux suivaient la balle dans une partie de tennis. Il sembla soulagé quand il posa les yeux sur la malle de la fillette et rampa jusqu'à l'atteindre pour attraper son crapaud qui s'était installé dessus.

Alors qu'Emerald retournait une nouvelle fois à sa lecture d'un paragraphe sur l'aconite, les deux autres restèrent à leur place à la regarder. La fillette commença à perdre patience.

- Vous étiez là pour retrouver ce crapaud ou vous vouliez autre chose ? finit-elle par demander, sans laisser paraître son début d'agacement, mais sans lever les yeux de son livre pour autant.

- N-non, fit le garçon avant d'aller à la porte du compartiment pour sortir.

La brunette le suivit, jetant un dernier regard hésitant et embarrassé à Emerald avant de suivre son camarade, la laissant enfin tranquille.


La nuit commençait à tomber, Emerald avait enfilé son uniforme et une robe de sorcière à la place de sa vieille robe grise et usée. Elle avait laissé son chapeau pointu sur la banquette à côté d'elle et attendait simplement que le train arrive. Le voyage ne devait plus être très long désormais. Son manuel de potions était rangé dans sa malle, elle regardait le paysage enflammé par le coucher de soleil au-dehors, pensive.

Quand le ciel fut assez sombre et que les étoiles commencèrent à apparaître, elle commença à pianoter sur sa cuisse avec la main gauche alors qu'elle se remémorait tout ce qu'elle avait appris du monde magique en l'espace de ces quelques semaines. L'enthousiasme de la brunette à vouloir tout savoir immédiatement n'était pas quelque chose à condamner, mais elle-même préférait une approche plus… active, que de simplement lire des manuels.

Le Poudlard Express finit par s'arrêter lentement, le brouhaha dans les wagons ne faisant qu'augmenter, tout comme l'excitation générale des élèves. Emerald se leva de son siège et saisit sa malle, commençant à la faire rouler derrière elle une fois que le couloir du wagon fut suffisamment dégagé pour qu'elle puisse circuler sans se faire marcher dessus. Elle descendit sur le quai et regarda autour d'elle. La gare était bien plus petite que celle de Londres, typiquement une gare de campagne, mais suffisamment grande pour pouvoir accueillir les élèves sans que certains se voient poussés sur les rails malgré l'agitation.

- Les Première Année, par ici ! retentit une voix puissante. Suivez-moi !

La fillette s'avança en direction de… d'un géant, visiblement. L'homme faisait bien deux mètres cinquante et avait une carrure imposante, ses mouvements, pour un œil entraîné, avaient une légère lourdeur qui se faisait sentir, ce qui n'était pas surprenant lorsqu'on voyait la taille et la circonférence de ses bras. Ses cheveux et sa barbe noire étaient tellement hirsutes qu'on pouvait difficilement voir son visage, surtout avec une simple lanterne pour l'éclairer. Cependant, au milieu de cette forêt capillaire, elle réussit à trouver deux yeux noirs et un sourire chaleureux.

- Laissez vos valises, elles seront emmenées aux dortoirs! Ça va, Harry ?

Il sourit à un Première Année à l'avant du groupe, puis se redressa pour regarder les enfants devant lui.

- Les première année sont tous là ? Allez, suivez-moi. Et faites attention où vous mettez les pieds. En route !

Emerald resta à l'arrière de la file des élèves suivant le géant, d'abord le long d'un chemin de terre étroit, au beau milieu d'une forêt dense. Certains enfants manquaient de trébucher par moment et la fillette prenait grand soin de regarder où elle mettait les pieds tout autant que ce qui se trouvait autour d'elle.

- Vous allez bientôt apercevoir Poudlard, dit le géant en se retournant vers eux. Après le prochain tournant.

Lorsqu'ils atteignirent le fameux tournant, il y eut un concert de "ooooooh !". Le chemin forestier débouchait sur la rive d'un grand lac noir. De l'autre côté du lac, perché au sommet d'une montagne, un immense château hérissé de tours pointues étincelait de toutes ses fenêtres dans le ciel étoilé. Emerald devait bien l'admettre, c'était tout aussi impressionnant que magnifique.

Leur guide leur indiqua une multitude de barques alignées le long de la rive, sans aucune rame, cependant.

- Pas plus de quatre par barque, indiqua-t-il.

Les élèves commencèrent à s'agiter pour trouver une barque avec des gens qu'ils appréciaient plus ou moins. La fillette attendit calmement de voir sur quelles barques il restait de la place, et s'approcha d'un trio composé d'un gamin blond platine au cheveux soigneusement coiffés vers l'arrière, à l'allure noble et hautaine, ainsi que deux autres garçons de leur âge, bien plus costaud et imposants, visiblement les larbins du premier, à en juger par leur comportement.

- Permettez que je monte avec vous, s'annonça-t-elle en s'installant sur la dernière place libre, à côté du blondinet.

Celui-ci plissa les yeux et voulut dire quelque chose, mais fut interrompu quand le géant cria un "EN AVANT" et que les embarcations se mirent en mouvement d'elles-mêmes. Sans doute parce qu'il était déjà trop tard pour faire quoi que ce soit, le garçon eut l'air d'abandonner l'idée de protester.

Ils glissaient silencieusement sur l'eau du lac dont la surface était aussi lisse que du verre et que leur passage ne troublait pas le moins du monde. Tous restaient silencieux, les yeux rivés sur la silhouette du château au sommet d'une falaise. Une multitude de lumières venant des innombrables fenêtres se mêlaient aux étoiles et Emerald elle-même se perdit dans la contemplation.

- Baissez la tête, avertit leur guide.

Les élèves obtempérèrent alors qu'ils approchaient de l'entrée d'un souterrain caché par un rideau de lierres, et certains laissèrent échapper un soupir de soulagement quand les barques sortirent des étroits tunnels pour déboucher sur une caverne. Le blondinet étant le plus proche du quai rocailleux, il descendit en compagnie de ses gorilles, et après un moment d'hésitation, tendit une main à Emerald.

Celle-ci haussa d'abord un sourcil, un peu surprise de ses manières, mais décida de faire bonne figure et accepta son aide, le remerciant avant de s'avancer en direction du géant qui leur demandait à nouveau de se rassembler. Guidés par la lanterne de leur guide, ils grimpèrent le long d'un passage pentu, creusé dans la montagne et arrivèrent sur une vaste pelouse juste à côté du château. Ils montèrent une volée de marches en pierres et une fois qu'il se fut à nouveau assuré que tous les Première Année étaient toujours là, le géant leva un poing et frappa trois fois à la gigantesque porte.

Le battant s'ouvrit immédiatement et une sorcière qu'Emerald reconnut instantanément se tint dans l'encadrement : le professeur McGonagall. Son chignon serré aux cheveux grisonnant était toujours aussi impeccable et elle arborait un air sévère qui faisait comprendre à quiconque qu'il ne valait mieux pas l'énerver. Son regard perçant balaya les élèves et s'arrêta un instant sur certains d'entre eux, dont la fillette qui la salua d'un hochement de tête.

- Professeur McGonagall, voici les élèves de Première Année, annonça le géant.

- Merci Hagrid, répondit-elle. Je m'en occupe.

Elle fit signe au groupe de la suivre et ils purent entrer dans le hall du château qui était… majestueux. La pièce était tellement grande que la fillette en eut presque le vertige. Des torches enflammées étaient fixées sur les murs de pierre et un magnifique escalier de marbre permettait de monter aux étages supérieurs. Guidés par le professeur, ils traversèrent le hall jusqu'à arriver dans une petite pièce où ils devaient se serrer un peu pour que tout le monde puisse se tenir à l'intérieur. Sur le mur à leur droite se trouvait une autre porte, derrière laquelle ils pouvaient entendre le brouhaha de centaines de voix. McGonagall s'éclaircit la gorge pour attirer leur attention.

- Bienvenue à Poudlard, déclama-t-elle avec le ton monotone de quelqu'un qui a répété un discours des centaines de fois. Le banquet de début d'année va bientôt commencer mais avant que vous preniez place dans la Grande Salle, vous allez être répartis dans les différentes maisons. Cette répartition constitue une cérémonie très importante. Vous devez savoir, en effet, que tout au long de votre séjour à l'école, votre maison sera pour vous comme une seconde famille.

Emerald retint une légère grimace à ces mots. C'était exactement ce qu'on lui avait dit à son arrivée à l'orphelinat… Elle secoua la tête et se remit à écouter attentivement.

- Vous y suivrez les mêmes cours, vous y dormirez dans le même dortoir et vous passerez votre temps libre dans la même salle commune. Les maisons sont au nombre de quatre. Elles ont pour nom Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chaque maison a sa propre histoire, sa propre noblesse, et chacune d'elles a formé au cours des ans des sorciers et des sorcières de premier plan. Pendant votre année à Poudlard, chaque fois que vous obtiendrez de bons résultats, vous rapporterez des points à votre maison, mais chaque fois que vous enfreindrez les règles communes, votre maison perdra des points. À la fin de l'année scolaire, la maison qui aura obtenu le plus de points gagnera la coupe des Quatre Maisons, ce qui constitue un très grand honneur. J'espère que chacun et chacune d'entre vous aura à cœur de bien servir sa maison, quelle qu'elle soit. La cérémonie de la Répartition aura lieu dans quelques minutes en présence de tous les élèves de l'école. Je vous conseille de profiter du temps qui vous reste avant le début de cette cérémonie pour soigner votre tenue.

Le regard du professeur s'attarda sur le dénommé Neville dont la cape était attachée de travers, sur le plus jeune garçon de la famille Weasley et le garçon aux lunettes cassées qui tenta tant bien que mal d'aplatir ses cheveux en bataille.

- Je viendrai vous chercher lorsque tout sera prêt, déclara-t-elle ensuite. Attendez-moi en silence.

Elle passa la porte d'où provenaient les bruits de conversation et il n'en fallut pas plus pour que certains Première Année ne commencent à chuchoter. Emerald se fit la réflexion que les enfants ne connaissaient vraiment pas le sens du mot "silence" et poussa un discret soupir.

Tout à coup, des cris s'élevèrent derrière et la fillette fit volte-face avant d'écarquiller les yeux, sous le choc. Une vingtaine de fantômes venait d'apparaître en traversant le mur du fond. D'un blanc nacré, légèrement transparents, ils flottaient à travers la salle sans accorder un regard aux élèves rassemblés. Ils paraissaient se disputer. L'un d'eux, qui ressemblait à un petit moine gras, lança:

- Oublions et pardonnons. Nous devrions lui donner une deuxième chance.

- Mon cher Frère, n'avons-nous pas donné à Peeves toutes les chances qu'il méritait ? répondit un autre spectre, vêtu de hauts-de-chausse et le cou entouré d'une fraise. Il nous fait une horrible réputation alors que lui-même n'est pas véritablement un fantôme. Tiens, qu'est-ce qu'ils font ici, ceux-là ?

Il venait apparemment de remarquer la présence des enfants qui ne dirent pas un mot. La fillette elle-même se contenta de les regarder fixement, se demandant encore et encore comment il était possible que des personnes mortes se trouvent devant elle à discuter tranquillement. Comment pouvaient-ils parler, d'ailleurs ? Pas de chair, pas de poumons, de cordes vocales, de langues et de dents ! Personne ne l'avait prévenu à propos des fantômes !

Elle secoua doucement la tête pour se sortir du torrent de pensées qui avaient envahi son cerveau, ne remarquant cependant pas que sa main gauche pianotait furieusement sur sa cuisse.

- Ce sont les nouveaux élèves, dit le gros moine, leur souriant. Vous attendez la Répartition, j'imagine ?

Quelques élèves hochèrent la tête en silence, mais Emerald ne bougea pas.

- J'espère vous voir à Poufsouffle, dit le moine. C'était ma maison, dans le temps.

- Allons-y, maintenant, interrompit une voix brusque. La cérémonie va commencer.

Le professeur McGonagall était de retour. Un par un, les fantômes quittèrent la salle en traversant le mur opposé et la fillette pinça légèrement les lèvres devant cette démonstration.

- Mettez-vous en rang et suivez-moi, dit le professeur aux élèves.

Décidant finalement qu'il ne servait à rien de s'attarder sur le sujet des ectoplasmes, Emerald se frotta les yeux pour reprendre ses esprits, avant de se mettre en rang avec les autres et de suivre la sorcière. La salle immense était tout aussi étrange et magnifique que ce qu'elle avait vu du monde sorcier jusque là. Des milliers de chandelles suspendues dans les airs éclairaient quatre longues tables autour desquelles les autres étudiants étaient déjà assis, devant des assiettes et des gobelets d'or. Au bout de la salle, les professeurs avaient pris place autour d'une autre table placée perpendiculairement par rapport aux autres, et légèrement élevée sur une estrade de pierre.

Le professeur McGonagall aligna les première année face à leurs camarades derrière lesquels se tenaient les professeurs. Dans la clarté incertaine des chandelles, les visages les observaient telles des lanternes aux lueurs pâles. Dispersés parmi les étudiants, les fantômes brillaient comme des panaches de brume argentée. Emerald fit un effort colossal pour ne pas les regarder. Les regards des autres élèves fixés sur les nouveaux ne la dérangeaient pas tant que ça, après tout elle avait l'habitude d'être défigurée. Elle leva la tête vers un plafond d'un noir de velours, parsemé d'étoiles, comme s'il n'y avait rien pour séparer la salle du ciel nocturne.

- C'est un plafond magique, entendit-elle murmurer la brunette du train. Il a été fait exprès pour ressembler au ciel, je l'ai lu dans L'Histoire de Poudlard.

Ceci expliquait cela. Peut-être qu'elle aurait dû acheter d'autres livres que ses manuels pour se renseigner davantage sur le monde magique. Si seulement le professeur Rogue n'avait pas insisté pour qu'elle laisse les livres intéressants qu'elle avait trouvés…

Le professeur McGonagall installa un tabouret à quatre pieds devant les nouveaux élèves. Dessus, elle posa un vieux chapeau pointu. Le chapeau était râpé, sale, rapiécé... Si son père avait eu un tel objet chez lui, il aurait crié au scandale et l'aurait frotté pendant des heures pour s'assurer qu'il soit aussi propre que possible et éviter tout problème d'hygiène.

Pendant quelques instants, il y eut un silence total, tout le monde ayant les yeux rivés sur le chapeau. Puis, tout à coup, il se mit à remuer. Une déchirure, tout près du bord, s'ouvrit en grand, comme une bouche, et le chapeau se mit à chanter. La voix n'était pas la plus agréable à écouter, mais elle avait entendu pire. Elle ne prêta pas vraiment attention aux paroles, elle avait faim, elle était fatiguée et elle avait hâte de pouvoir s'occuper de ces légers inconvénients. Des applaudissements sonores marquèrent la fin de la chanson et McGonagall s'avança avec un long rouleau de parchemin.

- Quand j'appellerai votre nom, vous mettrez le chapeau sur votre tête et vous vous assiérez sur le tabouret. Je commence: Abbot, Hannah !

Une fille au teint rose avec des nattes blondes sortit du rang d'un pas mal assuré. Elle alla mettre le chapeau qui lui tomba devant les yeux et s'assit sur le tabouret.

- POUFSOUFFLE ! cria le chapeau après un instant de silence.

Des acclamations et des applaudissements s'élevèrent de la table située à droite et Hannah alla s'y asseoir, parmi les autres étudiants de Poufsouffle. Emerald fit de son mieux pour ignorer le fantôme du moine gras lui faire de grands signes enthousiastes. En attendant d'être appelée, elle regarda à nouveau vers le plafond de la salle, ne prêtant pas attention aux regards curieux qu'on lui lançait.

- Coldstone, Emerald !

La fillette regarda à nouveau droit devant elle alors que dans le silence quelques élèves se mirent à chuchoter. Ils n'avaient aucune importance. Elle s'installa sur le tabouret et en adressant mentalement des excuses à son père, elle mit le chapeau sur sa tête, le laissant tomber devant ses yeux. Les chuchotements s'évanouirent et elle se retrouva dans le noir et le silence.

- … j'ai rarement vu quelqu'un comme toi, dit soudainement une voix.

- Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? demanda Emerald dans un murmure.

- Ne sois pas offensée, ce n'était qu'une simple observation. Tu es pour le moins… unique en ton genre. Je peux voir tes souvenirs, tes compétences… et tes aspirations. Tu ne manques pas de courage ou d'intelligence, mais tu ne montre tes qualités que lorsque c'est nécessaire…

- Je me contente de surveiller mes arrières, répondit-elle. Si vous pouvez voir mes souvenirs, vous devez comprendre pourquoi.

- Oh je comprends parfaitement. Ce qui reste le plus présent dans ton esprit est sans aucun doute la ruse dont tu te sers pour atteindre tes objectifs. Et tu sais tout autant que moi que tu as de grandes capacités… Je n'ai aucun doute sur la maison qui te convient le mieux... SERPENTARD !

Emerald retira calmement le chapeau de sa tête alors que les chuchotements reprenaient de plus belle, accompagnés par les quelques applaudissements à la table des Serpentard. La demoiselle se dirigea vers cette dernière et prit place à l'extrémité, regardant sagement le reste de la cérémonie en prenant soin de ne pas détourner une seule fois les yeux du tabouret.

Les noms et les élèves de Première Année continuèrent à défiler, le garçon timide (Neville Londubat se rappela-t-elle) et la brunette (Hermione Granger) rencontrés dans le train partirent à Gryffondor, le blondinet de la barque (Drago Malefoy) et ses larbins (Vincent Crabbe et Gregory Goyle) rejoignirent Serpentard également, allant se mêler aux autres élèves.

- Potter, Harry !

Pour une raison qu'elle ignorait, Emerald vit la salle entière se mettre à chuchoter alors que le garçon de la gare, celui avec les lunettes cassées, s'avançait vers le tabouret et mettait le chapeau sur sa tête. Il se passa quelques minutes durant lesquelles les chuchotements continuaient, les élèves semblaient excités et les professeurs ne détachaient pas leur regard du garçon et du chapeau. Intriguant.

- GRYFFONDOR ! finit par déclarer le chapeau.

Il y eut une véritable explosion de cris de joie à la table des Gryffondors, un tonnerre d'applaudissements et elle pouvait même voir les jumeaux Fred et George scander avec ferveur "POTTER AVEC NOUS ! POTTER AVEC NOUS !". Le garçon était donc si important ?

Le professeur McGonagall mit quelques minutes pour obtenir le silence, et le reste des élèves purent être répartis, avec notamment le plus jeune Weasley qui rejoignit ses frères à Gryffondor, et le tabouret et le chapeau furent retirés de la salle. Un homme avec des lunettes en demi-lune, un long nez aquilin, une longue chevelure argentée accompagnée d'une barbe et une moustache tout aussi longue se leva. Si on lui avait demandé de décrire Merlin l'enchanteur, Emerald aurait montré cet homme sans hésiter.

De part son placement au centre de la table, et la majesté de sa chaise comparée aux autres professeurs, ce devait être le fameux Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard. Le vieux sorcier écarta les bras, le visage rayonnant. On aurait dit que rien ne pouvait lui faire davantage plaisir que de voir tous les élèves rassemblés devant lui, ce qui, en considérant sa position, devait être proche de la vérité.

- Bienvenue, dit-il. Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard. Avant que le banquet ne commence, je voudrais vous dire quelques mots. Les voici : Nigaud ! Gras-double ! Bizarre ! Pinçon ! Je vous remercie !

Et il se rassit tandis que tout le monde applaudissait avec des cris de joie. Emerald se mit à fixer le sorcier avec un air interloqué. Pour l'impression de puissance et d'autorité qu'un directeur était censé dégager… ça se passait de commentaire.

Elle baissa les yeux vers la table et haussa les sourcils en voyant que de la nourriture était apparue dans des plats d'or juste à côté d'elle. La fillette se fit la réflexion qu'elle ne devrait peut-être pas être surprise à chaque fois qu'elle voyait une nouvelle démonstration de magie. Elle se rappela qu'elle mourrait de faim et commença donc à se servir en petits pois et pomme de terre au four. Ses yeux verts se posèrent un instant sur un plat de côtelette, mais elle n'y toucha pas.

Elle mangea tranquillement, et lorsque les plats furent remplacés par les desserts, elle se servit un peu de tarte au citron. Lorsque les desserts eurent à leur tour disparu et que la fillette se soit étonnée de voir son assiette se nettoyer d'un coup, Albus Dumbledore se leva à nouveau et le silence se fit dans la salle.

- Maintenant que nous avons rassasié notre appétit et étanché notre soif, je voudrais encore dire quelques mots en ce qui concerne le règlement intérieur de l'école. Les Première Année doivent savoir qu'il est interdit à tous les élèves sans exception de pénétrer dans la forêt qui entoure le collège. Certains de nos élèves les plus anciens feraient bien de s'en souvenir.

Dumbledore tourna ses yeux étincelants vers les jumeaux Weasley, apparemment ces deux-là étaient des fauteurs de trouble.

- Mr Rusard, le concierge, m'a également demandé de vous rappeler qu'il est interdit de faire des tours de magie dans les couloirs entre les cours. La sélection des joueurs de Quidditch se fera au cours de la deuxième semaine. Ceux qui souhaitent faire partie de l'équipe de leur maison devront prendre contact avec Madame Bibine. Enfin, je dois vous avertir que cette année, l'accès au couloir du deuxième étage de l'aile droite est formellement interdit, à moins que vous teniez absolument à mourir dans d'atroces souffrances.

Emerald tourna la tête en direction de Harry Potter quand elle l'entendit éclater de rire, s'attirant quelques regards perplexes. Elle pouvait comprendre sa réaction, après tout la première chose qu'on se disait en apprenant qu'on allait dans une école de magie n'était pas "j'espère que je ne vais pas mourir". Mais pour autant le directeur ne semblait pas plaisanter et la fillette ne savait pas vraiment quoi en penser.

- Et maintenant, avant d'aller nous coucher, chantons tous ensemble l'hymne du collège ! s'écria Dumbledore.

Elle remarqua que le sourire des autres professeurs s'était soudain figé. Dumbledore donna un petit coup de baguette magique, comme s'il voulait faire partir une mouche posée à son extrémité, et il s'en échappa un long ruban d'or qui s'éleva au-dessus des tables en se tortillant pour former les paroles de l'hymne. Emerald haussa un sourcil en lisant et se promit de ne jamais chanter quelque chose d'aussi ridicule.

- Chacun chantera sur son air préféré, dit Dumbledore. Allons-y !

La fillette plaqua ses mains sur ses oreilles juste à temps et toute l'école se mit à hurler. Dumbledore marqua la cadence avec sa baguette magique et lorsqu'ils eurent terminé, il se mit à applaudir, ce qui fut le signal pour que Emerald puisse laisser ses oreilles tranquilles.

- Ah, la musique, dit-il en s'essuyant les yeux. Elle est plus magique que tout ce que nous pourrons jamais faire dans cette école. Et maintenant, au lit. Allez, tout le monde dehors.

La fillette ne se fit pas prier, sortant de son siège pour rejoindre la grande porte. Un élève de Serpentard plus vieux de quelques années appela les nouveaux à se rassembler devant lui et elle se mit à l'arrière du groupe, haussant un sourcil quand le blondinet lui adressa un hochement de tête en guise de salut, mais répondant tout de même à son geste de courtoisie.

Le préfet les mena à travers le hall, leur faisant emprunter des escaliers qui descendaient dans les cachots. Après quelques minutes à cheminer dans les couloirs froids, il s'arrêta et se tourna vers les Première Année.

- L'entrée de notre salle commune se trouve ici, il faut un mot de passe pour l'ouvrir. Il change à chaque trimestre et vous sera donné par un préfet si vous le demandez. Serpens venenum.

Le mur vers lequel il s'était tourné disparut et il les invita à entrer d'un geste. La salle commune était assez grande pour accommoder tous les Serpentards, avec des canapés et fauteuils de cuir noir, des tapis d'un vert sombre posés au sol, des draperies qui décoraient les murs de pierre et une grande cheminée qui dominait le mur du fond et parvenait miraculeusement à maintenir toute la salle à une température confortable. Des torches fixés sur les murs de pierre assuraient l'éclairage. Une fois que tous furent à l'intérieur, le mur réapparut et le préfet croisa les bras.

- Avant de vous laisser explorer, j'ai encore quelques règles à vous donner, déclara-t-il. Premièrement, la maison Serpentard se doit d'être soudée. Si vous avez des problèmes avec quelqu'un, vous les réglez ici, et non pas devant les autres maisons, c'est compris ?

La plupart des nouveaux hochèrent la tête. Emerald resta silencieuse, elle n'avait pas l'intention de s'attirer des ennuis, mais qui se risquait à essayer de se frotter à elle se verrait corrigé, peu importe qui, quand et où. Mais si ça risquait de lui créer des problèmes au sein de sa maison… Peut-être qu'elle ferait un effort pour faire honneur à Serpentard en se montrant un peu plus rusée.

Le dortoir des garçons se trouve par ici, continua le préfet en montrant une porte à gauche de la cheminée. Et le dortoir des filles se trouve par là. Votre année est indiquée sur la porte et une salle de bain collective est reliée à chaque dortoir. Vos affaires ont déjà été amenées. Vos emplois du temps vous seront donnés par le professeur Rogue demain matin à 8h30, alors assurez-vous d'être dans la Grande Salle à temps. Bonne nuit à tous.

Le préfet leur adressa un hochement de tête en guise de salut et partit rejoindre un petit groupe d'élèves de son année sur un sofa. Emerald n'attendit pas plus longtemps pour s'avancer en direction du dortoir des filles, regardant les années indiquées sur les portes avant de trouver celle des nouveaux arrivants. Elle entra dans le dortoir et ouvrit de grands yeux en voyant les énormes fenêtres qui donnaient sur un paysage si obscur qu'elle n'arrivait pas à distinguer quoi que ce soit au travers du verre. Elle aurait pourtant juré que les dortoirs étaient censés se trouver sous terre, puisqu'ils étaient dans les cachots…

Un peu trop fatiguée pour continuer à y réfléchir plus longtemps, elle finit par hausser les épaules et regarda les initiales des malles alignées devant les différents lits à baldaquin qui avaient été disposés le long des murs de la pièce circulaire, et finit par trouver celui qui lui était assigné, tout proche d'une des immenses fenêtres et suffisamment éloigné des deux portes. Elle sortit une chemise de nuit et ses affaires de bain de sa malle et se dirigea vers la salle de bain commune, voulant profiter qu'aucune autre fille ne l'ait suivie pour prendre une douche et se changer.

Une fois propre, elle replia son uniforme et le posa sur une chaise qui se trouvait à côté de son lit, et reprit son manuel de potions avant de se glisser sous les draps, se mettant à lire tranquillement à la lumière de la lampe à huile qui se trouvait sur sa table de chevet.